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L'importance de l'intervention de l'état dans la gestion de la rivière haut-du-cap dans la commune du cap-haà¯tien : nord d'Haà¯ti.

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par DIeulima NORESTOR
MADISON INTERNATIONAL AND BUSINESS SCHOOL - MASTER EN PROJECTS MANAGEMENT 2015
  

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Section II : La gouvernance de la ville

a) La qualité des dirigeants de jadis

Cap-Haïtien, ville portuaire du nord d'Haïti, chef-lieu du département du Nord, située sur la baie de Manzanillo, bras de mer de l'océan Atlantique.

Cap-Haïtien possède un vaste port et exporte du café, du cacao, des peaux, des fruits et des bûches de bois. Au XVIIe siècle, les Espagnols établirent une colonie sur le site de Cap-Haïtien, qui devint une possession française en 1967. Les Français en firent la capitale de leur colonie de Saint-Domingue et la ville, connue sous le nom de Petite Paris, devint prospère. Entre 1811 et 1820, Cap-Haïtien fut la capitale du roi Henri Christophe qui gouvernait alors le nord d'Haïti. En 1842, la ville fut pratiquement détruite par

un tremblement de terre (4).

Selon la petite histoire rapportée, et de manière réitérée, par les notables de la ville, quelques décennies plus tôt, les autorités du Cap étaient très responsables, sérieux et honnêtes. Ils prenaient à coeur leurs fonctions établissant des plans d'assainissements, des principes d'hygiène de salubrité, des règles d'empêchement de construction anarchique, de conduite, d'interdiction aux marchandes de ne pas pénétrer avec leurs ânes chargés et de ne pas rester dans la ville au coucher du soleil. À cette époque elle était vraiment belle et attrayante et le tourisme était une très grande source de revenu au point que cette ville portait le nom de « Capitale touristique du pays » parce qu'on y trouve la majorité des sites et monuments historiques, tels : La Citadelle la ferrière, le palais Sans-souci, Bois Caïman, Vertières pour ne citer que ceux-là. La ville était vraiment propre et l'environnement était impeccable parce que les autorités prenaient bien le soin de leurs tâches. Elles surveillaient, contrôlaient et dirigeaient tout sans accorder la première place à de l'argent. C'étaient de véritables leaders. Quand est-il d'aujourd'hui ?

Comme autrefois, aujourd'hui, la protection du patrimoine national constitue un point essentiel de ce plan de reconstruction des actions de la ville afin que le Cap-Haïtien conserve son potentiel touristique. Cette ville était considérée comme une richesse dotée des milieux naturels diversifiés, de climat ensoleillé des croisières d'une topographie montagneuse, de sites touristiques jugés exceptionnels qui attirent le regard de tout le monde. Donc, la nature a tout réuni pour faire de ce coin de terre un endroit où il faisait beau de vivre. Malheureusement !

b) La qualité des dirigeants de l'ère actuelle

Aujourd'hui, on ne pourrait plus utiliser ce dicton « La perle des Antilles » pour Haïti et « Le Paris de Saint-Domingue » pour le Cap-Haïtien dont il se nommait autrefois face à des situations de pollution de dégradation, d'insalubrité dont-il fait face. C'est que les dirigeants d'hier ne sont pas ceux d'aujourd'hui. Les dirigeants actuels du Cap-Haïtien sont du nombre de « j'approuve », c'est-à-dire, ils voient et approuvent tout pour ensuite laisser faire vaille que vaille sans aucune restriction, aucune interdiction et/ou défense. Ce sont des dirigeants à plat ventre et sans dignité. Bref, ils ne sont que d'être classés parmi ou au rang des chefs, et tout le monde fait ce qu'il veut et les photos en disent mieux (5).

3 . Cartes et étude de risques, de la vulnérabilité et des capacités de réponse en Haïti. Philippe Mathieu. Jean Arsène Constant. Josué Noël. Bobby Piard (OXFAM) SOURCE : http://www.mde-h.gouv.ht/etude/carte.htm

4. "Cap-Haïtien." Microsoft® Études 2009 [DVD]. Microsoft Corporation, 2008.

5 . Constatation personnelle au sein même du milieu.

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C'est l'endroit de l'ancien pont Hippolyte (rue 2) rempli de déchets des deux bords, à la même heure et même date.

Pont neuf (Nan Bannan où des lampes à d'air éclairent les ordures et non pas les gens qui en ont grand besoin). c) Une gouvernance stérile

L'absence d'alternative à l'économie de plantations, l'échec du projet du roi Henry 1er et le triomphe d'un ordre politique, économique et social fondé sur le populisme démographique, le brigandage politique, l'atomisation des propriétés foncières et l'hypothèque de l'avenir du pays après la dette de l'indépendance en 1825 mettent en branle le processus de décomposition de l'État haïtien au XIXe siècle. Le Régionalisme, le militarisme, le néopatrimonialisme, la contrebande, la corruption généralisée, les dettes internes et externes, la collusion entre les commerçants étrangers et les hauts fonctionnaires de l'État dans le pillage du Trésor public, les crises politiques, économiques et financières aboutissent à la désintégration complète du double monopole de la contrainte physique et de la fiscalité culminant avec l'effondrement de l'État haïtien le 28 juillet 1915 et l'occupation américaine de 1915 à 1934.

L'occupation américaine de 1915-1934 représente la période de la plus grande tentative de construction d'un État d'apparence moderne, de développement du capitalisme, de mise en place des infrastructures routières, ferroviaires, portuaires et aéroportuaires, ainsi que d'un système sanitaire et éducatif en Haïti. Cependant, elle n'est pas parvenue à résoudre la crise structurelle affectant le pays depuis 1804. Dans

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cette optique, les causes des malheurs que connaît Haïti de nos jours doivent être recherchées dans la crise de l'État post-occupation, la nature de l'État duvaliérien, la crise de l'État postduvaliérien et la crise sociétale affectant notre pays depuis plusieurs décennies.

En effet, la tentative de modernisation capitaliste de l'économie haïtienne et de création d'une classe moyenne comme facteurs appelés à garantir la stabilité politique, le fonctionnement de la démocratie représentative dans le cadre du pluralisme politique et de l'alternance pacifique au pouvoir, au moyen de mécanismes institutionnels- échoue piteusement. Aussi la période post-occupation, débutée en 1934, permet-elle d'observer la fragilité des structures de l'État construit par les Américains. L'éclatement de la Deuxième Guerre mondiale, la crise de 1946, le coup d'État militaire qui s'ensuit et, par la suite, le coup d'État de 1950 et la crise de 1956-1957 mettent en relief le disfonctionnement total des institutions de l'État post-occupation, de même que la résurgence de la crise structurelle. Le pays en subira les conséquences désastreuses tout au long de la deuxième moitié du XXe siècle et dès le début du XXIe siècle.

En faisant la répression systématique, du contrôle des grandes religions - particulièrement le vaudou- et de la pratique de la corruption les trois piliers de son pouvoir, François Duvalier parvient à anéantir les élites politiques, à éliminer ses opposants et à construire un État néosultaniste où se confondent totalement la personne du chef, le régime et l'État proprement dit. En s'octroyant ce pouvoir sans bornes, Papa Doc pouvait à son gré se débarrasser des institutions qui ne lui convenaient pas, domestiquer et instrumentaliser celles lui permettant de jeter les bases de sa dictature dynastique. Cette fusion entre le président, le régime et l'État disparue, le départ du dictateur, le 7 février 1986, entraînera d'abord la transformation de l'État néosultaniste duvaliérien en État néopatrimonial ; puis, en État fragile ou défaillant. Ce processus de désintégration des appareils répressifs et administratifs de l'État conduira à son double effondrement en 1994 et en 2004.

Mais la crise de l'État se déroulait aussi sur fond de crise socioéconomique aiguë affectant Haïti depuis plusieurs décennies. Elle s'est tout simplement accentuée à la chute de la dictature des Duvalier. La récession économique mondiale résultant des chocs pétroliers de 1973 et 1979 et les mesures de restructuration adoptées par les grands pays du Nord, notamment les programmes d'ajustement structurel (PAS) - impliquant la vague de libéralisation et la réorientation de l'aide publique au développement-, appliquées ici durant la décennie 80, heurtèrent de plein fouet l'économie rachitique haïtienne. Les effets dévastateurs de l'embargo imposé à Haïti par la communauté internationale en 1991-1994 finirent par détruire complètement ce qui restait encore du secteur de la production agricole ainsi que les maigres emplois du secteur de la sous-traitance déjà gravement affecté par une transition politique chaotique. Pour comprendre l'ampleur de la crise socioéconomique haïtienne, on doit se rappeler que, de 1950 à 1988, la production céréalière (riz, maïs, sorgho) n'a augmenté que de 8% pendant que la population doublait, atteignant environ sept (7) millions d'habitants. En 1986, la production alimentaire par tête d'habitant a décru de 13% par rapport à 1979. La part de l'agriculture dans le produit intérieur brut passera de 44% en 1950, à 28% en 1988. Et, de 1980 à 2004, le PIB per capita a été réduit de moitié, tandis que la dégradation de l'environnement s'accélérait, créant à l'infini la multiplication des proches pauvretés dans le pays.

Les laissés-pour-compte des villes et surtout ceux des quartiers pauvres de Port-au-Prince pesèrent lourdement dans le processus de fragilisation des structures de l'État et dans son effondrement en 1994 et en 2004 : les difficultés auxquelles ils font face étant énormes. C'est qu'ils ont historiquement évolué en marge de la société. Aussi le désarmement général des paysans sous l'occupation, l'expropriation des petits cultivateurs et l'exode rural qui en résulta contribuèrent-ils à faire des métropoles, et (...), le lieu idéal où s'exprimeront avec hardiesse les revendications sociales, politiques et économiques.

Le processus de dislocation de la société haïtienne s'accentue dans le cadre de la contribution d'Haïti à l'effort de guerre des États-Unis, qui a conduit à la création, en 1941, de la Société Haïtiano-Américaine de Développement Agricole (SHADA). L'acquisition d'immenses étendues de terre par cette firme entraîna l'expropriation de dizaines de milliers de petits cultivateurs. À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, les quelque 100.000 ouvriers agricoles qui travaillaient dans les plantations de la SHADA se retrouvèrent sans emploi. Ces paysans expropriés et ces ouvriers congédiés iront alimenter l'autre

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grande vague d'exode rural que connaîtra le pays : phénomène à l'origine de l'accélération du processus de bidonvilisation et de « ruralisation » de certaines villes du pays...

Au début des années 1960, la misère et la répression macoutique provoquèrent une nouvelle poussée massive de l'exode rural, intensifiée par la détérioration des conditions d'existence des paysans et la brutalité excessive des membres de la milice de François Duvalier exercée sur d'innocentes victimes. Sous le gouvernement de Jean-Claude Duvalier, les paysans, attirés aussi par la propagande trompeuse du régime, envahirent la capitale pour les mêmes raisons. Et on assista également à l'accentuation de l'émigration vers la République-Dominicaine et à l'amplification du phénomène des « boat people ». L'enracinement de la peur dans les esprits, inculquée dès le berceau, par l'application de la politique de la terre brûlée et de la paix des cimetières, sous Lavalas, on parlera de tolérance zéro pour cacher l'énormité insoutenable des exécutions extrajudiciaires, réduira la participation citoyenne à l'expression des vivats pré-organisés et à la manifestation outrecuidante des menaces des sicaires armés. Toutes les institutions sociales en sont sorties affaiblies ou vilipendées. Le mouvement social malgré des soubresauts et quelques actions d'éclats de soulèvements populaires vite réprimés ou récupérés, n'a jusqu'ici pas pu se consolider en forces sociales bien identifiées et interconnectées au point qu'une certaine frange de la classe moyenne intellectuelle associée à un sous-secteur de la bourgeoisie se pose en représentant de toute société civile. Il en est de même des partis politiques qui reflètent l'image d'un pays frappé d'un triple désastre écologique, social et politique.

À la chute de la dictature des Duvalier, la pauvreté insoutenable des masses, le banditisme politique croissant, le triomphe de l'économie criminelle et la désintégration accélérée du lien social façonnant l'image d'Haïti, devenue un pays sous perfusion, vivant de la mendicité internationale et dont la survie des habitants dépend des transferts d'argent de la diaspora, des activités des ONG et du trafic de la drogue. C'est ce pays naufragé, gangrené par l'impunité, le népotisme, le copinage et la corruption généralisée ; c'est ce pays, incapable d'offrir les services sociaux de base à ses habitants et se circonscrivant dans l'espace port-au-princien, qui est dévasté par l'apocalyptique séisme du 12 janvier 2010 (6). Mais malgré tout, nous voulons justement relater notre vrai problème qui nous ronge au quotidien en tant que Capois.

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"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King