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Problématique de l'industrialisation du secteur minier en R.D. du Congo sous l'extraversion.


par Boni OKOLONGO ONADINGA
Université de Kinshasa - Licence en sciences économiques et de gestion 2018
  

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CHAPITRE 2: PRESENTATION DU SECTEUR MINIER

Le second chapitre nous présentons le champ de notre sujet de recherche, à

savoir ;

SECTION 1. HISTORIQUE DU SECTEUR MINIE

La République Démocratique du Congo dispose d'un potentiel minier très diversifié et inégalement réparti dans toutes les provinces du pays. Son secteur minier national composé par des exploitations minières industrielles et à petite échelle, ainsi que par des exploitations minières artisanales, a toujours eu une importance vitale dans l'économie nationale. Les ressources minérales dont dispose le sous-sol congolais ont toujours attiré les convoitises des chercheurs, explorateurs, investisseurs venant de différents horizons depuis l'époque coloniale. Ce qui avait poussé l'Etat colonial et plus tard l'Etat congolais à légiférer sur la recherche et l'exploitation des substances minérales que regorgent le territoire national dans le but d'éviter tous les abus et les conflits d'intérêts.

Pendant la période coloniale, il fournissait de 70 à 80 % des recettes à l'exportation41, et Après l'indépendance dans les années 1970 et 1980, ce même secteur minier intervenait pour au moins 80 % en valeur dans les exportations totales du pays, pour 60 % dans les recettes budgétaires et pour 50-55 % dans son PIB42.Les entreprises publiques créées à l'époque coloniale ont dominé le secteur minier jusqu'à très récemment. Ces entreprises publiques agissaient comme des « gouvernements dans un gouvernement ». Elles prenaient en charge de multiples services sociaux destinés à leurs employés et leurs familles : des hôpitaux, des écoles, des centres sociaux, des adductions d'eau, des centrales électriques, des routes, des bacs pour traverser les rivières. Les entreprises privées n'occupaient, par contre qu'une place mineure dans l'exploitation minière.43

Les entreprises publiques ont progressivement dépéri à partir de la fin des années 1980. Elles se sont ensuite complètement délitées dans le courant des années 1990 et sont à présent moribondes. Ce déclin s'explique par de piètres pratiques de gestion, par la chute des cours des matières premières sur les marchés mondiaux et par les troubles qui ont accompagné l'éviction du Président Mobutu et le changement de

41 Rapport final sur l'Evaluation Stratégique Environnementale et Sociale Sectorielle (ESESS) du secteur minier en RDC, 2012, P.60

42 IDEM

43 F., KUEDIASALA K., « Le Code minier, dix ans déjà : quel avenir pour les mines de la République Démocratique du Congo ? », Conjonctures congolaises, Cahiers africains, n°80, p. 24.

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« La problématique de l'industrialisation du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE
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régime qui s'ensuivit. La ruine des entreprises publiques est catastrophique pour l'économie nationale car elle dépossède l'Etat d'une part importante de ses recettes.

La détérioration de la situation financière des entreprises publiques prive les populations des services sociaux que ces compagnies minières fournissaient auparavant à leurs travailleurs. Le cas de la Société Minière de Bakwanga (MIBA) est particulièrement éclairant à ce sujet.

Les équipements de la société sont tellement vétustes et obsolètes que la production de diamant a été stoppée de novembre 2008 à février 2011. La reprise n'a été possible que grâce à un prêt de l'Etat congolais. La MIBA dont dépendent encore 4 300 salariés actifs a été contrainte de réduire de 50 % le salaire des travailleurs à temps plein (30 jours travaillés sur 30) et de 75 % le salaire des travailleurs qui ont accepté de passer à mi-temps (15 jours travaillés sur 30). Elle est en outre incapable de solder le passif qui la lie à environ 3 000 travailleurs pensionnés. L'entreprise soutient encore vaille que vaille un hôpital, une clinique et 20 dispensaires ainsi que 12 écoles primaires, une école secondaire et un Institut de Technique Médicale mais ne paie plus les enseignants.44

Vu l'état de délabrement des entreprises publiques, la privatisation des entreprises d'Etat moribondes fut orchestrée à partir de l'année 2000 avec le concours des institutions financières internationales. La priorité était désormais donnée aux investissements du secteur privé. Aux entreprises publiques sont aussi venues s'ajouter une série de sociétés minières de moindre importance (« minorées ») qui se sont fortement développées à la fin des années 1990.

Depuis 2002, des sociétés minières privées et des entreprises non traditionnelles ont obtenu des droits miniers ou travaillent dans le cadre de contrats appartenant à des sociétés privées ou en partenariat avec des sociétés publiques (principalement au Katanga). Historiquement, la dégradation de l'environnement dans les régions minières a commencé à l'époque coloniale. La gestion de l'environnement par les entreprises minières n'a pas été considérée comme une priorité par le gouvernement et le passif environnemental s'est accumulé pendant des années dans ces régions. Avec l'adoption du Code Minier (2002) et du Règlement Minier (2003), les sociétés minières ont été contraintes d'établir un plan de gestion environnementale, y compris de réhabilitation après clôture de la mine.

Le gouvernement de la RDC a conclu des accords avec des entreprises privées pour la réalisation de travaux infrastructurels en échange du droit d'exploitation des ressources minières.

44 F., KUEDIASALA K., « Le Code minier, dix ans déjà : quel avenir pour les mines de la République Démocratique du Congo ? », Conjonctures congolaises, Cahiers africains, n°80, p. 26.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault