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Peche et conservation du poisson par les populations de Nziou et de Londji I dans la region du sud Cameroun: une analyse anthropologique des choix et finalités des savoir-faire des pecheurs


par Moise Mvetumbo
Universite de Yaounde 1 - Master en anthropologie 2013
  

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II-METHODES DE RECONNAISSANCE DE L'ENVIRONNEMENT MARIN

La relation eau et populations de Nziou et de Londji I constitue un couple dont leurs liens dynamiques permettent aux pêcheurs de produire des savoir-faire performants afin d'y tirer le maximum de profit. Ces connaissances leur donnent l'opportunité de mieux circonscrire les zones probables de pêche, d'éviter les obstacles et de faciliter les captures. Pour atteindre cette fin, ces populations ont mis sur pieds des techniques d'identification basées sur l'observation directe des vagues et sur l'usage de la pagaie.

II-1-L'Interprétation du mouvement des vagues.

Tout au long de nos entretiens avec les pêcheurs, une unanimité s'est dégagée sur l'importance des rochers dans la détermination des zones de pêche en mer. En effet, ces espaces sont réputés regorger une diversité d'espèces de poissons à la quête de nourriture. Cette idée est partagée par tous nos informateurs toute ethnie confondue. Ils constituent de ce fait des zones privilégiées de pêche et représentent pour les différents acteurs de pêche, le point d'atterrissage une fois la direction de la mer prise. Selon leurs explications, le point de contact entre les vagues qui se matérialise par des jets d'eau, des bruits (émis par les vagues bien évidemment) leur servent de point de repère ou de reconnaissance d'un rocher. Ce n'est qu'à partir de cet instant que le pêcheur peut s'engager dans une opération de pêche dans un secteur de l'eau avec optimisme comme nous laisse entendre ce pêcheur: «Lorsqu'on est en mer et qu'on voit deux vagues qui se rencontrent, ça fait un choc et l'eau monte plus que sur d'autres endroits. A cet endroit. On peut tendre son filet et espérer peut être capturé par exemple le bar» (EKOTONI CLEMENT, Batanga, Pêcheur, Londji I, 19/12/2010). Chacun en fonction du type de matériel qu'il détient, peut décider de procéder à une opération immédiate ou de poursuivre l'exploration.

II-2-L'usage de la pagaie

La pagaie encore désignée «karpi» en langue batanga, est connue de prime à bord comme un instrument de propulsion manuelle de la pirogue. Mais au cours des opérations de pêche, elle permet aussi aux pêcheurs futés, d'explorer à certains moments particuliers la mer afin d'identifier la nature du fond marin. Le procédé est le même que celui du matériel précédent à la seule différence qu'au delà du son émis et saisissable par les oreilles, la nature de l'obstacle que rencontre la pagaie une fois plongée provoque une sensation particulière au niveau des mains qui la tiennent. En ce sens, le rocher a un état dur, la boue une tendance à retenir la pagaie tandis que le sable de son côté reste perméable en présentant un état glissant.

D'une manière générale, ces méthodes de lecture à partir des résultats qu'elles permettent d'obtenir, donnent aux pêcheurs des indications précises sur la nature du matériel de capture à

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employer. A ce sujet, SABINOT C. (2008:157) estime par exemple que l'utilisation du filet nécessite une grande aptitude à comprendre les variations de l'environnement physique dont les différents constituants peuvent être le vent, les courants marins, la consistance des fonds, la présence animale, etc. Inhérents aux pêcheurs pétris d'expérience, ces talents constituent la marque distinctive des ces acteurs et leur permettent d'avoir une bonne appréhension des mouvements des ressources aquatiques. Comme estime CAROLE B. (2005:62): « Exprimés en termes qualitatifs, les savoirs des pêcheurs reposent sur leur `'aptitude à voir'': voir l'affluent, voir la clarté et le niveau de l'eau. Ils mettent ainsi en relation `'de cause à effet`' la présence du poisson et les conditions de son milieu de vie».

A cet effet, le développement des formules spécifiques d'attraction viennent couronner ce processus. Dans ce sillage, MONOD T. (1928:182) parlant des pêcheurs côtiers du Cameroun avait fait la remarque suivante:« pour `'appeler'' le poisson, le pêcheur bat l'eau de la main ou de la pagaie, puis il immerge ses engins». Par le biais de ces connaissances écologiques, les pêcheurs estiment avoir plus d'opportunité non seulement de capturer du poisson en quantité, mais également et surtout leur permettent de cibler les espèces sollicitées dans leur alimentation personnelle, sans oublier les poissons enviés sur les marchés. Il est de ce fait possible pour un pêcheur averti de s'orienter vers les espèces qui se recrutent autour des rochers comme le bar (Pseudotolithus senegalensis), ou des espèces de surface à l'instar `'mbounga» (Ethmalosa fimbriata), du `'bilolo» (Sardinella maderensis), etc...

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius