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Dégradation des ligneux pérennes dans le bassin versant de Houdouvou (extrême-nord Cameroun)


par Maxime DJAFNGA DABIDJOUM
Université de Maroua - Master 2021
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE DE MAROUA

THE UNIVERSITY OF MAROUA

*******

ECOLE NORMALE SUPERIEURE

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HIGHER TEATCHER'S TRAINING COLLEGE

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DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE

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DEPARTMENT OF GEOGRAPHY

*****

GEOGRAPHIE

DEGRADATION SPATIO-TEMPORELLE DES LIGNEUX
PERENNES DANS LA LOCALITE DE HOUDOUVOU
(EXTRÊME-NORD CAMEROUN)

Mémoire présenté en vue de l'obtention du diplôme de Master recherche Option : Géographie de l'Environnement

Par :

DJAFNGA DABIDJOUM Maxime Licence en Géographie 19B0270N

Sous la direction de :

TEWECHE Abel

Chargé de Cours

Septembre 2021

DÉDICACE

À

Mes parents :

Issa DABIDJOUM et DAIDA Alice

ii

REMERCIEMENTS

Ce mémoire est le fruit des efforts et des encouragements de personnes diverses qui n'ont ménagé aucun effort pour que cela puisse se réaliser.

Mes remerciements vont premièrement à mon directeur de mémoire le Dr. TEWECHE Abel qui, au-delà de toutes ses occupations, a bien voulu diriger ce travail. Aussi, je lui adresse un grand merci pour toute sa patience et son dévouement pour que ce travail puisse porter ces fruits.

Mes remerciements vont aussi à l'endroit du Chef de Département de Géographie de l'Ecole Normale Supérieure de Maroua, Pr. WATANG ZIEBA Félix et aux enseignants, le Pr GONNE Bernard, Pr. KOSSOUMNA LIBA'A Natali, Pr. BASKA TOUSSIA Daniel Valérie, Pr. ELOUNDOU MESSI Paul Basile, Dr. GANOTA Boniface, Dr. MBANMEYH Marie Madeleine, Dr ABDOURAMAN Tom et Mme.ANNAVAI Nathalie pour la formation, les conseils et les éclaircissements tout au long de ma formation.

Mes remerciements vont aussi au délégué départemental de l'Environnement, aux autorités des Eaux et Forêts de la localité de Houdouvou, aux gardiens de la zone de reboisement et au chef du village de la localité de Houdouvou, qui ont facilité la collecte des données en donnant accès aux informations, archives et documents utiles.

A mes camarades de promotion, merci pour vos encouragements sans cesse pour la finalisation de cette étude. Je remercie particulièrement Zieba Yves, Mboyelbo Fernand, Amiral Adil, qui m'ont aidé dans les travaux d'enquêtes et de relevés sur le terrain.

Je ne pourrais finir sans remercier ma famille pour leur soutien moral, matériel et financier ainsi que tous ceux qui, de près ou de loin, ont participé à l'élaboration de ce mémoire.

III

RÉSUMÉ

A l'Extrême-Nord Cameroun comme dans le Sahel en général, le problème de dégradation des ressources ligneuses est d'actualité. L'objectif de ce travail est d'analyser la dégradation spatio-temporelle des espèces ligneuses pérennes. L'étude a porté sur la localité de Houdouvou (Extrême-Nord Cameroun). L'exploitation des sources d'information secondaires a été possible grâce au centre de documentation de l'école normale supérieure de Maroua et grâce aux sites spécialisés de recherche documentaires. Les informations primaires ont été acquises par enquêtes par questionnaires et par relevé botaniques. Au total, 120 personnes ont été enquêtées et 36 placettes réalisées dans des mailles disposées dans les zones de reboisements, de cultures, d'habitations et dans les zones dégradées. Une analyse diachronique a été faite sur une période de 20 ans. Les enquêtes ethnobotaniques auprès des personnes ressources ont permis d'analyser le processus de dégradation. A l'issu de ces travaux, les résultats ont permis de dénombrer 30 espèces pour 16 familles inventoriées dans les zones quatre zones. Ces espèces sont constituées d'arbres et d'arbustes pérennes comme Acacia Albida, Acacia nilotica, Anacardium occidentale, Azadirachta indica, Colophospermum mopane. Les indices de diversités floristiques (H'= 1,518, D =0,0327, EQ= 0,461), de mortalités (13), de raréfaction (89), la densité des tiges à l'hectare (195 tiges/ha) témoigne d'un état de dégradation des ligneux pérennes. De plus, l'analyse diachronique du couvert ligneux de 2001 et 2021 montre une réelle dégradation. Les fortes variations pluviométriques et les activités anthropiques sont les principaux facteurs responsables du processus de dégradation des ligneux. Toutefois, des stratégies plus ambitieuse et respectueuse de la nature sont indispensables pour une utilisation durable des ligneux pérennes.

Mots clés : Dégradation, ligneux pérennes, stratégie de restauration, Houdouvou, Extrême-Nord Cameroun

ABSTRACT

In the Far North Cameroon as in the Sahel in general, the problem of degradation of wood resources is topical. The objective of this work is to analyze the spatio-temporal degradation of perennial woody species. The study to be carried out on the locality of Houdouvou (Far-North Cameroon). The use of secondary sources of information was made possible thanks to the documentation center of the Maroua Higher Normal School and thanks to specialized documentary research sites. Primary information was acquired by questionnaires and botanical surveys. A total of 120 people were surveyed and 36 plots carried out in meshes laid out in areas of reforestation, crops, housing and degraded areas. A diachronic analysis was made over a period of 20 years. Ethnobotanical surveys among resource persons made it possible to analyze the degradation process. At the end of this work, the results made it possible to count 30 species for 16 families inventoried in the four zones. These species consist of perennial trees and shrubs such as Acacia Albida, Acacia nilotica, Anacardium occidental, Azadirachta indica, Colophospermum mopane. The indices of floristic diversity (H '= 1.518, D = 0.0327, EQ = 0.461), mortalities (13), rarefaction (89), the density of stems per hectare (195 stems / ha) testifies to `a state of degradation of perennial woody plants. In addition, the analysis of the woody cover for 2001 and 2021 shows real degradation. The strong variations in rainfall and human activities are the main factors responsible for the process of degradation of woody plants. However, more ambitious and nature-friendly strategies are essential for a sustainable use of perennial trees.

Keywords: Degradation, perennial species, restoration strategy, Houdouvou, Far North Cameroon

iv

SOMMAIRE

DÉDICACE i

REMERCIEMENTS ii

RÉSUMÉ iii

ABSTRACT iii

SOMMAIRE iv

LISTE DES FIGURES v

LISTE DES TABLEAUX vii

LISTE DES PHOTOS viii

LISTE DES PLANCHES PHOTOGRAPHIQUES ix

LISTE DES ENCADRES x

LISTES DES ABRÉVIATIONS, ACRONYMES ET SIGLES xi

INTRODUCTION GENERALE 1

Chapitre 1 : Etat des lieux des ligneux pérennes 45

Chapitre 2. Processus de dégradation des ligneux pérennes 73

Chapitre 3. Effets de la dégradation des ligneux pérennes 104

Chapitre 4. Stratégie de gestion, de pérennisation et perspective 132

Discussion des résultats 154

Conclusion générale et recommandation 157

Bibliographie 161

Annexes 166

Table des matières 175

V

LISTE DES FIGURES

Figure 1.Localisation de la zone d'étude 5

Figure 2. Localisation de Houdouvou 6

Figure 3. Dispositif d'échantillonnage : une maille de neuf placettes. 36

Figure 4.Disposition des mailles dans la zone d'étude 37

Figure 5. Nombre d'individus par espèces 49

Figure 6. Nombre d'individus par placettes 51

Figure 7. Nombre d'individus par zone 52

Figure 8. Proportion des familles des espèces fortement représentées 53

Figure 9. Proportion des familles des espèces moyennement représentées 54

Figure 10. Proportion des familles des espèces faiblement représentées 55

Figure 11. Etat des ligneux pérennes 59

Figure 12. Nombre des individus vivants par placette 59

Figure 13.Nombre des individus morts par placettes 60

Figure 14. Etat des individus vivants par placettes 61

Figure 15. Structure générale des ligneux pérennes par classes de hauteur 62

Figure 16. Structure des ligneux pérennes par classes de hauteur dans la zone de

reboisement 63

Figure 17. Structure des ligneux pérennes par classes de hauteur dans les champs 64

Figure 18. Structure des ligneux pérennes par classes de hauteur dans les champs 65

Figure 19. Structure des ligneux pérennes par classes de hauteur dans les zones

dégradées 66

Figure 20. Circonférence générale espèces ligneuses 67

Figure 21. Circonférence des espèces ligneuses dans les zones de reboisement 68

Figure 22. Circonférence des espèces ligneuses dans les zones de champs 69

Figure 23. Circonférence des espèces ligneuses dans les zones d'habitation 70

Figure 24. Circonférence des espèces ligneuses dans les zones dégradées 71

Figure 25. Etat du couvert ligneux en 2001 74

Figure 26. Etat du couvert ligneux en 2021 75

Figure 27.Dynamique du couvert végétal de la localité de Houdouvou entre 2001 et

2021. 77

vi

Figure 28. Variabilité pluviométrique de 1990 à 2017 80

Figure 29. Nombre des individus élagué dans les placettes 88

Figure 30. Mode de prélèvement des ligneux pérennes 90

Figure 31. Mode de préparation des champs 92

Figure 32. Lieu de prélèvement des ligneux pérennes 94

Figure 33. Principaux usages des ligneux pérennes 97

Figure 34. Processus de dégradation des ligneux pérenne 102

Figure 35.Taux de mortalité par placette 105

Figure 36. Abondance relative par familles 110

Figure 37. Etat des ligneux pérennes 111

Figure 38. Degré de dégradation des ligneux pérennes 112

Figure 39. Variation des températures de 2001 à 2010 116

Figure 40. Variation des températures de 2011 à 2017 117

Figure 41. Effets de la dégradation 122

Figure 42. Niveau des effets 122

Figure 43. Variation de la production agricole 123

Figure 44. Activités les plus pratiquées 129

Figure 45. Etat des personnes ayant une fois planté un arbre 133

Figure 46. Mesures de pérennisation 134

Figure 47. Connaissance de loi sur les ligneux 135

Figure 48. Moyen d'accès aux ligneux 138

Figure 49. Personnes sensibilisées 141

Figure 50. Agents de sensibilisation et d'accompagnement 142

Figure 51. Mesures d'accompagnements 143

Figure 52. Bénéficiaires d'une mesure d'accompagnement 143

vii

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1. Opérationnalisation du concept de dégradation des ligneux pérennes 22

Tableau 2. Caractérisation de la végétation ligneuse pérenne 27

Tableau 3. Diversité floristiques des ligneux pérennes 46

Tableau 4. Liste des espèces arborées 47

Tableau 5. Liste des espèces arbustives 48

Tableau 6.Évolution spatiale des superficies reparties en fonction des zones de

végétations identifiées dans la localité de Houdouvou. 76

Tableau 7. Indice de diversité par placettes 81

Tableau 8. Indice de diversité par zones 83

Tableau 9. Densité par placette 84

Tableau 10. Densité par zones 85

Tableau 11. Densité des principales familles d'espèces 86

Tableau 12. Sources d'accès au bois de chauffe 91

Tableau 13. Principales activités économique 95

Tableau 14. Taux de mortalité par zone 106

Tableau 15. Indice de raréfaction par espèces 107

Tableau 16. Indice de raréfaction par familles 108

Tableau 17. Abondance relative des espèces 109

Tableau 18.Fréquence des espèces pérennes 113

Tableau 19.Fréquence totale des espèces par classe de pourcentage 114

Tableau 20. Changements observés 125

Tableau 21. Texte de lois sur la protection de la nature au Cameroun 147

VIII

LISTE DES PHOTOS

Photo 1. Formation végétale claire 56

Photo 2. Formation végétale dense 57

Photo 3. Arbre en défoliation 79

Photo 4. Arbre élagué 89

Photo 5. Construction d'un hangar avec les ligneux pérennes 98

Photo 6. Vaste espace dégradé 118

Photo 7. Mauvaise production agricole 124

Photo 8. Ressource de combustion alternative 127

Photo 9. Jeune plant d'Acacia raddiana planté. 133

Photo 10. Agent de contrôle 137

ix

LISTE DES PLANCHES PHOTOGRAPHIQUES

Planche photographique 1. Mesure de relever dendrométrique 28

Planche photographique 2. Entretiens et enquêtes 33

Planche photographique 3. Formations végétales d'alignements 58

Planche photographique 4. Mode de préparation des champs 93

Planche photographique 5. Clôture des champs avec des ligneux pérennes 96

Planche photographique 6. Vente incontrôlée des ligneux pérennes 100

Planche photographique 7. Vaste surface érodé 120

Planche photographique 8. Extension des surfaces de cultures 126

Planche photographique 9. Animaux à la recherche du pâturage 130

Planche photographique 10. Formations végétales d'alignements 139

X

LISTE DES ENCADRES

Encadré 1. Interview des gardiens de la zone de reboisement 99

Encadré 2. Interview du chef du village de Houdouvou 101

Encadré 3. Moyens de gestion des eaux et forêts 136

xi

LISTES DES ABRÉVIATIONS, ACRONYMES ET SIGLES

CAB : Central African Backbone

CIRAD : Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le

Développement

CO2 : Dioxyde de Carbone

ESA : Agence Spatiale Européenne

FAO : Organisation des nations Unis pour l'alimentation et l'agriculture

GIC : Groupe d'Initiative Commune

GIZ : Deutsche Gesellschaft für Zusammenarbeit

GPS : Global Positioning System

QCM : Questions à Choix Multiples

QGIS : Quantum Geographic Information System

ICRAF : Centre international pour la Recherche en Agronomie

MINEF : Ministère de l'Environnement et des Forêts

MINFOF : Ministère des Forêts et de la Faune

MINEP : Ministère de l'Environnement, de la Protection de la Nature et du

Développement Durable

PM : Premier Ministre

PLASA : Planter Sans Arrosage

REDD+: Reducing Emissions from Deforestation Degradation

SPSS: Statistical Package for the Social Sciences

SODECOTON : Société de Développement de Coton

UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature

1

INTRODUCTION GENERALE

1. Contexte de la recherche

Le Sahel est une entité biogéographique définie en première instance par son climat tropical aride à semi-aride, contrôlé par la mousson du golfe de Guinée et l'Harmattan (alizé) saharien. Mais au cours du quaternaire la végétation sahélienne a dû s'adapter à des fluctuations climatiques entre les climats tropicaux humide et aride, voire hyperaride. La distribution des précipitations au cours de la saison des pluies et leur redistribution par ruissellement à la surface des sols sont les facteurs prépondérants de la diversité du couvert végétal et de sa production. Les nuances du régime hydrique des sols qui résultent de l'interaction entre la redistribution des eaux de pluie et la texture des sols, sont à la base d'une forte différenciation des formations végétales, en particulier de leur composante pérenne arbres et arbustes alors que la composition des herbacées annuelles varie largement d'une année à l'autre au gré de la distribution des pluies dans l'espace et le temps.

Les espèces pérennes sont des espèces qui vivent au moins deux ans. En botanique, une plante est pérenne lorsque le végétal est vivace donc pérennant, vit plus de deux années. La plante vivace est alors pérennante. Les plantes pérennes se retrouvent dans la végétation sahélienne et celle de la savane soudanienne (Ouédraogo et al, 2009). La localité de l'Extrême-Nord du Cameroun qui se situe en zone semi-aride est composée des espèces ligneuses pérennes. Cependant ces espèces qui sont censées vivre longtemps connaissent une dégradation du fait de son contexte climatique rude de l'Extrême-Nord et des activités humaines. Bien même que ces espèces soient souvent plantées par l'homme, elles meurent souvent trop jeunes et ne parviennent pas à atteindre leur degré maximum de maturation.

Dans les systèmes agraires du Sahel, les arbres ont une importance capitale pour les populations. Ils leur procurent divers bénéfices : aliments, médicaments traditionnels, fourrages, bois de feu, bois d'oeuvre et de service. Au-delà de ce rôle pour le bien-être de la population, les arbres sont reconnus pour leur rôle fondamental dans le maintien de l'équilibre des écosystèmes

2

L'Extrême-Nord Cameroun et plus précisément la localité de Houdouvou se situe dans une zone ou on observe une accentuation de la dégradation des ressources ligneuses pérennes. La végétation de ce milieu est confrontée à de nombreux problèmes liés aux processus climatiques, édaphiques et anthropiques. Cette étude s'inscrit dans une perspective de la dégradation des ligneux pérennes en milieu semi-aride.

Si Abdel-kerim (2019) a permis d'expliquer la dynamique du couvert végétal ligneux dans le terroir de Tetal au Tchad, cette étude vise à mieux comprendre le phénomène dans un contexte de dégradation des espèces ligneuses pérennes dans la localité de Houdouvou, tout aussi important car elle va nous permettre de nous interroger sur l'avenir des ligneux qui qui vivent plus de deux ans dans des zones ou les conditions climatiques sont rude et dont la durée de survie est en train de se dégradée en fonction du temps. Elle permettra aussi de comprendre les acteurs impliqués dans leurs mutations, d'analyser les enjeux de la dégradation de ces ressources ligneuses dans un contexte soudano-sahélien, d'en déduire les éventuels effets pour l'Homme et pour la nature. Une meilleure compréhension de cette dynamique ligneuse permettrait ainsi d'élaborer et de tester des méthodes et outils nécessaire pour une gestion efficace et efficiente de la ressource ligneuse pérenne en zone à stress hydrique, singulièrement dans la localité de Houdouvou.

Les espèces ligneuses pérennes qui peuplent la localité de Houdouvou se dégradent de plus en plus et d'autres tendent à se raréfier dans l'espace et dans le temps. C'est dont conscient de cette dynamique régressive que cette étude se propose d'analyser la dégradation des ligneux pérennes.

Ainsi, elle consistera à faire un état des lieux des ligneux pérennes en zone semi-aride à travers une analyse de la diversité des espèces et une étude dendrométrique de ces espèces. Il sera aussi question de déterminer les facteurs à l'origine de l'altération des ligneux pérennes et les marques spatio-temporelles de cette dégradation. La proposition des moyens de pérennisation constituera le dernier point de ce travail.

2. 3

Justification du choix du sujet

La première raison ayant conduite à choisir ce sujet est l'exploitation constante des ligneux pérennes dans la localité de Houdouvou et de la conséquence directe qu'elle engendre. Il a été observé une réduction et une disparition de nombreuses espèces ligneuses pérennes (Combretum migranthum, Dalbrgia melanoxylon, Erophaca baetica, Grewia villosa, Gymnosporia senegalensis, Ozora insignis), une forte pression anthropique sur le couvert végétal est également notée, ainsi que le déracinement des arbres. Ces problèmes ont conduit à se poser tant de question qu'il est nécessaire d'analyser afin de comprendre : Quel est la place des ligneux pérennes dans le maintien de l'environnement et dans la survie des populations riveraines ? Qu'est-ce qui explique aujourd'hui, la réduction des essences ligneuses dotées de la capacité de vivre plus longtemps que les autres espèces végétales ? Les autorités locales applique-t-elles les lois et code forestière ? Quelles mesures faudra-t-elles pour valoriser ces espèces ?

La seconde raison porte sur le choix du domaine d'étude. Il s'agit de mener une étude « Biogéographique » en orientant le phénomène d'étude dans la dynamique régressive de la végétation ligneuse. Il est ainsi question de comprendre ce qui se passe dans cette science biogéographique avec les ligneux en général et les ligneux pérennes en particulier, de comprendre à travers cette étude ses objectifs, ses objets d'études, ses méthodes, ses champs d'études, ses auteurs, ses théories ses interdisciplinarités avec les autres sous-branches de la géographie et autres sciences et afin ses particularités et les résultats. À cette fin donc, cette étude porte sur la dégradation spatio-temporelle des ligneux pérennes dans les terroirs de Houdouvou, arrondissement de Meri.

3. Délimitation du sujet

Afin de mieux circonscrire et localiser géographiquement l'étude, il est question de faire une délimitation thématique, spatiale et temporelle de ce thème de recherche.

3.1. Délimitation thématique

La thématique étudiée se situe dans le domaine physique de la géographie, particulièrement en biogéographique. La biogéographie, par définition est l'étude de la répartition actuelle ou passée des êtres vivants animaux et végétaux et de l'organisation

4

de leurs communautés à la surface de la terre, ainsi que des facteurs et modalités de leurs considérations spatiales et fonctionnelles.

Il s'agit plus précisément de la phytogéographie1 ou biogéographie végétale qui est l'étude la répartition des plantes et des formations végétales sur la terre, s'appuyant sur l'association ou la communauté des organismes végétaux (phytosociologie) et la végétation naturelle potentielle.

La main de l'homme associé aux conditions rudes du climat contribue à la dégradation de l'environnement et par ricochet à la destruction des ressources ligneuses dites pérennes. Dans cette perspective, l'étude de la végétation faite dans le cadre de cette thématique vise à identifier, à caractériser et à évaluer le niveau de dégradation des ligneux pérennes en zone semi-aride.

3.2. Délimitation spatiale

La recherche se déroule à l'Extrême-Nord Cameroun, dans le département du Diamaré, dans une périphérie de la ville de Maroua, chef-lieu de la région. Il est située entre le 10ème et 11ème degré de latitude Nord et le 14ème et 15ème degré de longitude Est et est découpée en neuf communes. La zone est choisie sur la base des critères suivants : zone présentent un déficit hydrique, zone d'érosion des couvertures ligneuses, espace en pleine mutation. Il s'agit plus précisément de la localité de Houdouvou dans l'arrondissement de Meri. La figure 1 et 2 ci-dessous localise la zone où l'étude est mené dans l'optique d'analyser les implications de la dégradation des ligneux pérennes.

1 Science au croisement de la botanique et de la géographie, qui étudie la répartition des végétaux à la surface du globe et les causes de cette répartition ainsi que les relations existantes entre les espèces ou communautés végétale d'une part, et les caractéristiques géographiques, et biologique d'autre part.

5

Figure 1.Localisation de la zone d'étude

6

La figure 1 donne une indication plus globale de la zone d'étude dans le département du Diamaré et dans l'arrondissement de Meri. La localisation de la zone d'étude avec les unités d'occupations du sol est représentée dans la figure 1.

Figure 2. Localisation de Houdouvou

7

3.3. Délimitation temporelle

Le cadre spatial de la recherche ainsi délimité, il importe par la suite de situer l'étude dans le temps. Pour une meilleure analyse et une bonne explication de la dégradation spatio-temporelle des espèces pérennes dans la localité de Houdouvou, il s'est avéré impérieux pour nous de délimiter ce travail dans l'intervalle 2001 à 2021.

La borne inférieure est représentée par l'année 2001. Le choix de cette borne est fait par rapport aux facteurs identifiés pour le cas de ce travail. 2001 est une date ou la démographie n'était pas aussi importante que 2021 et donc la pression sur les ligneux était moins grande.

La borne supérieure, 2021 renvoie à la dernière des dates où le choix de ce sujet est fait et où le couvert ligneux connait une dégradation par rapport à celle de 2001 et c'est surtout le moment où les menaces sur les ligneux pérennes sont perçu en direct tant du côté des riverains que du côté des autorités.

4. Revue de la littérature

La dégradation des espèces ligneuses dites pérennes dans la localité de Houdouvou est le résultat des facteurs d'origines naturelles et anthropiques. La dégradation de ces ligneux a des conséquences sur la nature en générale et sur les hommes en particulier. Dans cette optique, la revue faite dans le cadre de ce travail est axée autour de la caractérisation des formations végétales pérennes en zone semi-aride, des facteurs de la dégradation du couvert ligneux, des conséquences de la dégradation de la végétation pérenne et enfin des stratégies de gestion et de préservation de la végétation pérenne en zone semi-aride.

4.1. Caractérisation des formations végétale pérenne en zone semi-aride

La caractérisation des ligneuses pérennes analyses les différents ligneux pérennes à travers leurs identifications, leurs structures, leurs localisations, leurs processus de germinations et leurs évolutions.

Babacar, et al dans Flore et végétation de la Réserve Spéciale de Faune de Gueumbeul (Sénégal) ont réalisé une étude entre 2010 et 2014 dans la Réserve Spéciale de Faune de Gueumbeul (RSFG) abritant une faune riche et variée ainsi qu'une flore diversifiée mais peu connue. Cette étude est entreprise pour déterminer la structure de

8

la flore et de la végétation, élément indispensable pour une bonne gestion des ressources de cette réserve. L'étude floristique a montré que la flore de cette réserve est riche de 100 espèces réparties en 82 genres et 42 familles parmi lesquelles, les Poaceae, les Fabaceae, les Convolvulaceae et les Amaranthaceae sont les plus diversifiées. Les Dicotylédones dominent cette flore. Les Thérophytes constituent l'essentiel de la flore, suivis des Phanérophytes.

Les plantes pérennes doivent faire face à un défi commun : une longueur de cycle très importante combinant âge d'évaluation et âge de reproduction. Cette dernière pouvant représenter plus d'une décennie (Catherine Bastien (2019). Chez les arbres forestiers et fruitiers, le fort encombrement spatial et l'âge d'évaluation des critères économiques de production limitent souvent les possibilités de phénotypage et augmentent les coûts d'évaluation.

L'évolution des ligneux suivant un processus de germination est étudiée par Ouedraogo et al; (2009). Ainsi, il met en évidence le rôle que jouent les jeunes plants dans l'établissement de la végétation adulte. Ils déterminent par ce fait les stades de croissance où les plantes les plus jeunes sont vulnérables, et la conquête des plantes adultes dans le milieu. Ils établissent la théorie de la sélection naturelle dans une logique d'adaptation des végétaux dans leur écosystème. Dans le même ordre d'idées, Jean Marie Fondoun dans Situation des Ressources Génétiques Forestières du Nord Cameroun préparé pour l'Atelier sous régional FAO/IPGRI/ICRAF sur la conservation, la gestion, l'utilisation durable et la mise en valeur des ressources génétiques forestières de la zone sahélienne aborde plusieurs thèmes qui caractérisent la région soudano-sahélienne.

Dans son article, il fait une description de la végétation Camerounaise et celle de la savane soudanienne (début de la plaine de la Bénoué au Sud de Maroua) en particulier. Dans cette étude, il note que le couvert végétal de cette zone est dominé par une forêt sèche et éparse. La pression de l'agriculture a suffisamment transformé le paysage en une savane plus ou moins arbustive dominée par l'abondance de combretum et terminalia. Les composantes de cette formation sont : Boswellia dalzielii, Commiphora africana et les résineux Commiphora pedunculata, Dalbergia melanoxylon aux

9

branches épineuses, Diospyros mespiliformis, Lannea fructicosa et Lannea microcarpa. Dans la vallée de la plaine de la Bénoué, avec un lac permanent et les surfaces inondables, on rencontre une flore particulière dominée par Borassus aethiopum. Il continue son analyse avec la caractérisation des formations végétale de la savane sahélo-soudanienne (Sud de Maroua jusqu'au bord du Lac Tchad). Il note ainsi une steppe épineuse qui forme une broussaille d'épineux qui colonisent les sols calcaires dont les principales espèces constitutives sont Acacia seyal, Balanites aegyptiaca, Capparis sp. Combretum aculeatum, Ziziphus abyssinica. Les prairies périodiquement inondables déstabilisées par le pâturage intensif, les feux de brousse et l'agriculture industrielle présentant un paysage boisé dont les principales composantes colonisatrices des sols noirs argileux sont Acacia seyal et quelques fois, Acacia nilotica var. adansonii.

Couteron et al. (1992) dans une étude au Nord-ouest du Burkina Faso montre la structure et l'état des peuplements dans les hauts glacis gravillonnaires (fourrés tigrés), les bas de glacis (savanes arbustives), les bas- fonds (forêt claire). Aussi, les mesures des différentes variables d'état des peuplements montrent que les densités d'arbres vivants ainsi que les taux de mortalité sont variables selon les situations écologiques ; la régénération, en revanche, en dépend moins nettement et est relativement abondante. Dans le même ordre d'idée, Oumar et al. (2014) dans une étude sur l'état de la végétation ligneuse dans trois unités d'utilisation des terres d'une zone agropastorale au Sénégal (Région de Kaffrine) détectent la présence de 40 espèces ligneuses relevant de 33 genres et 21 familles avec une proportion importante des espèces de la famille des Combretaceae. Par ailleurs, les paramètres étudiés montrent une nette différence entre ces entités témoignant de leur hétérogénéité, mais avec un plus grand niveau de stabilité du peuplement dans la forêt. Pour ces auteurs, le peuplement est globalement jeune avec une importante proportion des individus dans les premières classes de diamètre et de hauteur.

Dans cette littérature, moules auteurs ont identifié et caractérisé les formations ligneuses des milieux sahéliens. Il s'agit précisément Acacia seyal, Balanites aegyptiaca, Capparis sp. Combretum aculeatum, Ziziphus abyssinica. Ce travail se propose de faire un état des lieux des ligneux pérennes dans la localité de Houdouvou à

10

travers une classification des espèces arborées et arbustives et une analyse dendrométrique de la répartition de ces espèces.

4.2. Les facteurs de la dégradation du couvert ligneux.

La dégradation des ligneux pérennes est la résultante des facteurs d'origines naturelles et anthropiques. Ces facteurs vont des fortes variabilités pluviométriques aux activités humaines en passant par les défaillances institutionnelles.

Téwéché et al. (2016), dans l'ouvrage intitulé risque et catastrophes en zone Soudano-Sahélienne du Cameroun : aléas, vulnérabilités et résilience traitant de la dynamique régressive de la végétation ligneuse dans la réserve forestière de Zamay ressortent que la réserve subie une régression. Cette régression est due à la conjugaison des problèmes institutionnels et des facteurs naturels et anthropiques. Dongmo (1996), Fotsing (1997) et Atangana (2002) vont dans le même sens en présentent l'inventaire des espèces ligneuses et la dynamique de la population dans la zone de production de bois de feu à Maroua. Ils démontrent que plusieurs espèces ligneuses sont en voie de disparition suite aux exploitations abusives et incontrôlées des arbres.

Pour Timberlake (1985) et Pearce (1988), l'évolution rapide et sans contrôle des territoires et la dégradation de l'environnement est une conséquence logique de la croissance démographique accélérée. Ces auteurs démontrent qu'il y a trop d'hommes mais pas assez de nourriture ni de matières premières. De même, Ramade (1994) considère qu'il existe une relation quasi mécanique et linéaire entre la dégradation de l'environnement et la croissance démographique.

Dans le rapport de la FAO (2010) « Foresterie urbaine et périurbaine en Afrique. Quelles perspectives pour le bois-énergie ? » Document de travail sur la foresterie urbaine et périurbaine, la problématique bois-énergie pour l'approvisionnement des villes est traité et analyse ainsi les déterminent sociaux, économiques, institutionnels et environnementaux du bois-énergie urbain en Afrique. Ainsi, on note que le point commun entre la forêt de la Matmora (Maroc), les galeries forestières du plateau des malgaches (Madagascar), les côtes sèches et les systèmes agroforestiers du Mali, est que ces forêts périurbaines participent largement à l'approvisionnement en bois-énergie des agglomérations et villes d'Afrique. Tous les écosystèmes forestiers urbains et

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périurbains d'Afrique sont soumis à une pression d'intensité variable, mais en augmentation constante de la part des populations citadines. Ce si s'explique par le phénomène de l'exode rural et d'une démographie hors de contrôle associé souvent à une gouvernance déficiente et qui provoque par ricochet le développement anarchique des villes. Nonobstant, les espaces naturels, même dégradés jouent alors un rôle essentiel dans la fourniture de produits et commodités de première nécessité.

De même Abdel-kerim (2019) traitant de la dynamique du couvert végétal ligneux dans le terroir de Tetal au Tchad montre que les activités humaines sont les principales causes de la dégradation des ligneux. Dans la thématique relative aux facteurs qui causent une mutation du couvert ligneux Badawé et Nisso (2016) relèvent que les facteurs anthropiques à travers les effets de la croissance démographique causent la dynamique du couvert végétale. Ces effets se traduisent par l'augmentation des demandes en bois de chauffe. En effet la savane de Zokolé constitue la source de ravitaillement en bois de chauffe. Outre les effets démographiques, ils ont relevé les effets des activités agricoles. En effet les changements d'affectation et d'utilisation des terres, l'extension des parcelles agricoles encouragée par la culture du coton augmente le processus de dégradation du couvert végétal. Pour ce qui est des facteurs institutionnels, on note en premiers ressort les défaillances des institutions qui oeuvrent dans la protection des arbres. Cette défaillance se traduit par une insuffisance de contrôle de la part des administrations compétentes, par le manque de personnel qualifié ainsi que des moyens matériels et financiers. Le dernier facteur à relever concerne les facteurs naturels notamment les fortes variations pluviométriques. Ainsi, le déficit hydrique que connais la savane de Zokolé entraine la modification du couvert végétal.

Cette revue dresse une liste des facteurs naturels et des facteurs anthropiques à l'origine de la dégradation des ligneux. Pour ce travail, il est question de montrer les implications de ces facteurs dans la dégradation spatio-temporelle des ligneux pérennes dans la localité de Houdouvou dans l'optique d'analyser le processus de dégradation de ces espèces.

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4.3. Conséquence de la dégradation de la végétation pérenne

La dégradation des ligneux pérennes à des conséquences sur l'environnement en général et sur les hommes et leurs activités en particulier. L'augmentation des vagues de sécheresses, des périodes de chaleur, la raréfaction du nombre des ligneux, la perte des productions agricoles à travers la baisse de la fertilité des sols sont là des conséquences directes de la dégradation des ligneux pérennes.

Le rapport de la FAO (1947) sur la mort des forêts de l'Afrique tropicale indique que l'Afrique tropicale tend vers la savanisation générale. Du point de vue de l'économie forestière, sur le plan régional et mondial, les conséquences en sont sérieuses. L'Afrique, sauf dans les régions de forêt équatoriale, est déjà importatrice de bois. Son développement et l'accroissement de sa population ne pourront qu'aggraver cette situation. Dans les pays à climat très sec, les défrichements incontrôlés autour des centres habités ont déjà abouti à raser complètement tous les boisements, de sorte que les femmes sont parfois obligées d'aller chercher des fagots de bois de feu à plusieurs heures de marche, ou de les acheter très cher au marché. Les bois d'oeuvre manquent ; il n'y a plus de bois droits, sauf dans des galeries forestières très éloignées. Le problème du bois se pose partout dans ces régions sèches et peuplées, et touche aussi bien les populations locales que les services publics. Les sociétés humaines ont peu à peu accru leurs impacts sur les écosystèmes par leur essor technique et démographique, au point que l'écroulement de civilisations florissantes a pu être attribué, au moins pour partie, à la dégradation de leur environnement (Diamond, 2005).

L'exploitation anarchique et mal maitrisée des terres a des conséquences néfastes telles que les défrichements, l'érosion, la baisse de fertilisation et la destruction d'une partie des ressources naturelles (Le Thiec, 1996 : CIRAD, 1988). L'augmentation de la population dans les communautés rurales se traduit par une pression accrue sur l'environnement physique de la zone, notamment sur les formations naturelles. Les conditions édaphiques étant peu favorables à l'agriculture (présence des sols érodés, appauvris et peu profonds sur cuirasse ferrugineuse) les paysans n'hésitent pas à grignoter les terres marginales sous végétation naturelle, (Diatta et al., 1994) ce qui dégrade le sol par une érosion non contrôlée suite à l'intensification des cultures de coton

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et céréales (Boli et al., 1992). La suppression de la couverture forestière en Afrique a des conséquences sur le climat, la conservation des sols et les réserves d'eau, qui sont infiniment plus grandes que partout ailleurs dans le monde. Tout d'abord, comme il a été mentionné, il s'agit d'un phénomène général qui affecte la majeure partie de l'Afrique tropicale, c'est-à-dire qui atteint des proportions l'élevant au niveau d'un facteur climatique général

Les travaux de Ganota (2014) sur la dynamique des recrûs ligneux dans les terroirs de Djaba, Sakdjé et Gamba dans la périphérie ouest du parc national de la Bénoué montrent que, les techniques culturales basées sur la pratique de culture sur brulis ou de culture intensive, provoquent des effets négatifs sur la dynamique de régénération des ligneux. Malgré la forte capacité de régénération de nombreuses espèces parmi lesquelles Bridelia feruginea, Combretum collinum, Isoberlinia doka, Piliostigma thonningii, Annona sengalensis, il a été noté qu'autant ces pratiques culturales favorisent à travers la préservation la survie de certaines espèces socioéconomiques ; autant elles réduisent la densité de régénération, la richesse et la diversité des ligneux après la mise en culture.

Konan et al. (2015) dans Dynamisme de la structure diamétrique du peuplement ligneux des différents biotopes de la forêt classée de Yapo-Abbé, Sud de la Côte d'Ivoire montrent que l'exploitation récurrente des espèces végétales pour la production de bois d'oeuvre, l'artisanat et les différentes constructions d'habitations des populations riveraines, le déplacement des engins pendant le transport après la coupe des arbres dans la forêt naturelle et l'installation des parcelles agricoles, ont fortement perturbé la flore et la végétation ligneuses de la forêt classée de Yapo-Abbé. Toutes ces actions anthropiques y ont entraîné un appauvrissement du cortège floristique ligneux. La perturbation de ce massif forestier a modifié la flore ligneuse du biotope forêt naturelle, où Dacryodes klaineana, Parinari excelsa et Parkia bicolor, trois espèces dominantes, sont remplacées par Heritiera utilis (espèce introduite) dans la zone reboisée et par Musanga cecropioides dans les jachères.

Plit. (1983) indique que les conséquences fâcheuses de la dégradation du milieu naturel se font déjà ressentir dans diverses branches de l'économie. Parmi les effets

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directs nous pouvons citer : l'exploitation réduite des forêts dont le potentiel productif a diminué et la baisse de la valeur touristique des régions dans lesquelles les forêts ont été dévastées. De plus cette dégradation de la végétation a accéléré l'érosion du sol en Afrique.

La littérature faite à ce niveau dresse les éventuelles répercussions de la détérioration des ressources ligneuses sur l'environnement et sur les hommes. Ce travail de propose d'analyse les implications socio-économiques de la dégradation des espèces pérennes afin de mettre sur pieds des bases pour une préservation de cette ressource indispensable à la vie des Hommes.

4.4. Stratégies de gestion et de préservation de la végétation pérenne en zone semi-aride

Afin de ralentir la dégradation des ligneux pérennes et ces effets dans un contexte semi-aride, des stratégies, politiques et moyens sont mises en oeuvres. Ces stratégies vont de l'individuel au collectif en passant par le politique.

Manceron (2011) relève que la plupart des discours actuels sur les aires protégées évoquent la nécessité de prendre en compte la périphérie dans le cadre des actions de conservation. Dans un rapport de Cirad de juin 2004, Binot (2004) évoque la gestion participative des ressources en Afrique Centrale en parlant de la gestion concertée des ressources naturelles, la prise en compte des périphéries d'aires protégées pour une meilleure gestion des ligneux. Cet auteur prend ainsi pour exemple le parc national de Zakouma au Tchad. Il propose aux décideurs des outils d'aménagement (plans d'aménagement, politiques de conservation) qui prennent en compte les stratégies de subsistance des acteurs locaux.

Dans le mémoire de Master II recherche de Toumba Tizi portant sur la gestion des ressources ligneuses et en eau en zone sahélienne : cas de Mindif (Nord-Cameroun), 2010, il relève de niveau de gestion : D'une part il y a ceux qui concourent à l'augmentation de la quantité des ressources ligneuses par des actions de suivi, de contrôle, de protection ou de reboisement. D'autre part ceux qui exploitent ces ressources pour la satisfaction de leurs besoins.

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Ainsi, les acteurs qui interviennent dans la protection et la restauration des ressources ligneuses sont composés de l'Etat, de la commune, de la SODECOTON et de la population locale. En ce qui concerne l'Etat, c'est à travers la loi n°94/01 du 20 janvier portant régime des forêts, de la faune et de la pêche au Cameroun qui insiste sur la protection de la nature et de la biodiversité. La gestion est assurée par les administrations chargées des forêts et de la faune (article 35). Les droits d'usage sont reconnus aux populations riveraines. Elles peuvent donc l'exploité pour une utilisation personnelle. Les services de l'Etat qui interviennent comme acteur sont les services déconcentrés du ministère des forêts et de la faune. La commune de Mindif est un autre acteur de la gestion du couvert végétal ligneux. Elle intervient par des actions de reboisement et la principale espèce utilisée est l'Azadirachta indica. Pour ce qui est de la Société de Développement de Coton du Cameroun (SODECOTON), elle agit à travers certains projets crée comme le DPGT puis l'ESA depuis 2005. ESA mène des actions dont le but est la capitalisation des ressources naturelles (sols, eaux, arbres) utile à la production agricole. Le projet effectue des reboisements. Pour ce qui est de la population locale, elle est considérée comme la principale bénéficiaire des ressources ligneuses dans les zones rurales sahéliennes. Elle participe à la gestion de ces ressources par des actions de reboisement.

Le Plan d'Action Mondial pour la conservation, l'utilisation durable et la mise en valeur des ressources génétique forestières (GPA-FGR) est un cadre stratégique basé sur les résultats du rapport de l'Etat des ressources génétiques forestières dans le monde, publié par la FAO en juin 2014. Son but était d'étudier les ressources génétiques des arbres, de développer des stratégies et des approches pour leurs conservation et gestion durables, et pour disséminer les connaissances et sensibiliser les organismes nationaux et internationaux concernés. François Tardieu (2012) dans Mécanismes d'adaptation des plantes aux changements climatiques propose plusieurs stratégies pour permettre l'adaptation des plantes face aux changements climatiques. Il propose ainsi une optimisation du cycle végétatif car chez les plantes annuelles, la durée du cycle va de quelques semaines à un an suivant les espèces, avec une forte variabilité génétique à l'intérieur de chaque espèce. Il faut aussi une optimisation des échanges « eau - gaz carbonique », une optimisation du rapport « reproduction/production » et une

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optimisation de l'architecture de la plante. C'est dans le même ordre d'idée que l'Association Vigne (Asvigne) propose la méthode PLASA (Planter Sans Arrosage). Elle est une innovation technique de plantation d'arbre au sahel qui consiste à faire de la frange capillaire la source principale d'alimentation du plant en eau en saison sèche et de l'arrosage anthropique un appoint.

Cette revue fait un état des lieux des stratégies mises en place pour assurer une pérennisation de la ressource ligneuse. Elle va permettre de se fixer afin de proposer des stratégies plus innovantes capables de répondre aux besoins des politiques en matière de préservation des ligneux.

5. Problématique

Suite à l'augmentation graduelle des contraintes climatiques au cours de l'Holocène2 (Le Houérou, 1997), le Sahara est devenu un pôle d'aridité à l'échelle planétaire (Ozenda, 1991). Ce changement s'est accompagné de flux d'espèces végétales et animales, mais aussi d'adaptations diverses et souvent spectaculaires qui font de la faune et la flore sahariennes actuelles un enjeu de conservation biologique et de développement humain durable important, bien que le nombre d'espèces soit relativement faible (Ozenda, 1991).

Dans la majorité des régions semi-arides, le couvert végétal ligneux naturel est inférieur à ce qui peut être considéré comme couvert souhaitable. La dégradation des écosystèmes arides est liée classiquement à deux facteurs : les changements climatiques et les activités humaines. Les premiers sont considérés comme inéluctables à l'échelle du siècle. Cependant, la végétation des zones arides est adaptée à ce type de changements récurrents, et leurs effets sur la disparition d'espèces sont généralement limités (Darkoh, 2003).

L'augmentation du prix des produits pétroliers ne fait qu'accroitre l'utilisation des produits ligneux en Afrique. Dans les zones desservies situées en deçà de 30 km du centre urbain, les besoins en bois de chauffe de ce centre urbain ont initié la vente la

2 Holocène : Nom de l'ère géologique qui représente les 11 000 dernières années. Il correspond à la dernière partie de l'ère quaternaire, période la plus récente dans l'échelle des temps géologiques.

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vente du bois énergie. Ce si est à l'origine d'une surexploitation des ligneux pérennes et provoque par ricochet sa dégradation. Les besoins en bois sont tels que les espèces de reboisement en occurrence le Faidherbia albida et l'Azadirachta indica n'échappent plus à la coupe (Toumba T., 2010). La fragilité de l'écosystème associé à une exploitation anarchique accélère la dégradation du couvert ligneux. Cette érosion du couvert ligneux accélère le ruissellement qui à son tour décape les sols agricoles, limites l'infiltration et aggrave le problème de manque d'eau. Les contraintes naturelles conjuguées aux affres des actions de l'homme limitent la disponibilité des espèces pérennes et provoquent par ricochet sa raréfaction.

Si beaucoup d'études ont été consacrées à la dégradation des ressources ligneuses au Cameroun en général et dans l'Extrême-Nord en particulier, les données sur les mécanismes de dégradation des ligneux pérennes dans un contexte climatique rude, et surtout sur les indicateurs de cette dégradation restent éparses et leur compréhension encore limitée.

Au cours de ces dernières années, les travaux d'impacts des conditions naturels, principalement climatique sur les ressources ligneuses ne cessent d'être menés. L'étude des couverts ligneux se heurte à des problèmes écologiques, climatiques, édaphiques et anthropiques. Cette recherche analyse le processus d'érosion de la végétation pérenne en zone semi-aride. Dans ce contexte, dans quelles conditions les espèces qui parviennent à vivre longtemps évoluent-elles dans les zones semi-arides ? Quelles sont les caractéristiques de ces espèces ligneuses pérennes ? Quels sont les facteurs qui contribuent à la dégradation de ces espèces ? Quel contrecoup subit la population et l'environnement des zones semi-arides ? Quelles sont les conditions de préservations et pérennisation des espèces ligneuses pérennes dans ces zones à forte péjoration climatique ?

6. 18

Problème de recherche 6.1. Problème générale

Les végétations pérennes de la localité de Houdouvou subissent des contraintes d'ordres climatiques et anthropiques. Ces contraintes conduisent à la dégradation des ligneux pérennes dont il faut caractériser et analyser.

6.2. Problèmes spécifiques

Problème spécifique 1 : L'état des lieux des ligneux pérennes de la localité de Houdouvou reste à faire.

Problème spécifique 2 : Les facteurs de la dégradation spatiale des espèces ligneuses pérennes de la localité de Houdouvou sont connus mais les indicateurs et le processus de cette dégradation n'ont pas été suffisamment identifiés et caractérisés.

Problème spécifique 3 : Les marques de l'altération des ligneux pérennes sont connu mais les effets socio-économiques et environnementaux sont à présenter et à analyser.

Problème spécifique 4 : Les conditions de préservation et les politiques règlementaires de protection et de gestion des ligneux pérennes en zone à stress hydrique sont à identifier et à préconiser.

7. Question de recherche 7.1. Question générale

Comment se caractérise la dégradation spatio-temporelle des ligneux pérennes dans la localité de Houdouvou ?

7.2. Question spécifique

Question spécifique 1 : Quel est l'état des lieux des ligneux pérennes dans la localité de

Houdouvou ?

Question spécifique 2 : Comment les processus naturels et les actions anthropiques contribuent-ils à la dégradation des ligneux pérennes ?

Question spécifique 3 : Dans quelle mesure la dégradation des espèces ligneuses pérennes à des effets sur l'environnement et les activités humaines ?

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Question spécifique 4 : Comment peut-ont préservé à long terme les ligneux pérennes dans la localité de Houdouvou ?

8. Objectif de recherche

8.1. Objectif général

Analyser le processus de dégradation des espèces ligneuses pérennes dans la

localité de Houdouvou.

8.2. Objectif spécifique

Objectif spécifique 1 : Faire ressortir toutes les espèces pérennes et leurs caractéristiques.

Objectif spécifique 2 : Déterminer les facteurs à l'origine de la dégradation des ligneux pérennes.

Objectif spécifique 3 : Déduire les contrecoups qui découlent de la dégradation des ligneux pérennes.

Objectif spécifique 4 : Proposer des solutions pour restreindre la dégradation des ligneux pérennes dans la localité de Houdouvou.

9. Hypothèse de recherche

9.1. Hypothèse générale

Les conditions rudes du climat sahélien associées aux actions anthropiques

favorisent la dégradation spatio-temporelle des ligneux pérennes.

9.2. Hypothèse spécifique

Hypothèse spécifique 1 : Plusieurs espèces ligneuses pérennes peuplent la localité de

Houdouvou.

Hypothèse spécifique 2 : Les activités humaines et les conditions rudes du climat sont à l'origine de l'érosion des espèces ligneuses pérennes.

Hypothèse spécifique 3 : La détérioration des espèces ligneuses pérennes est à l'origine de l'augmentation de la sécheresse dans la zone et impact sur les activités des hommes.

Hypothèse spécifique 4 : Mettre sur pied de bonne politiques en matière de protection des arbres peut endiguer ou freiner le processus de dégradation des ligneux pérennes.

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10. Cadre conceptuel et théorique

10.1. Cadre conceptuel

Dans le but de mieux cerner et de comprendre la thématique abordée, il est judicieux de définir et de donner le sens des mots clés de ce sujet : Dégradation spatio-temporelle, ligneux pérennes.

Dégradation spatio-temporelle

Le dictionnaire Larousse défini la dégradation comme l'action d'endommager quelque chose, de l'abîmé, de l'altéré. Elle est aussi définie comme la détérioration progressive d'une relation, d'une situation. En écologie la dégradation est le remplacement d'une formation végétale par une autre, généralement moins diversifiée (par exemple d'une forêt par une garrigue ou par une prairie, à la suite d'une exploitation intensive ou d'incendies répétés).

Selon Yves Lacoste (2003), le concept de « dégradation » vient d'un terme religieux signifiant que l'on est privé d'un « grade ». D'après lui, en géographie, le mot s'applique à la détérioration d'un sol qui perd de sa fertilité sous l'effet de l'érosion ou du lessivage. Ici, il s'agit donc de l'érosion hydrique causée par le ruissellement qui emporte tous éléments utiles aux plantes. Mais Roger Brunet (sous la direction, 2006) estime que la dégradation « s'applique à un certain stade de l'évolution des sols. Ce terme désigne également la transformation subie par certains caractères ou constituants du sol. »

On peut donc dire que le terme de dégradation renvoie dans son premier sens au processus de détérioration des sols. Toutefois, on peut appliquer ce concept de dégradation à d'autres domaines. Ici, il s'agit du couvert végétal. Dès lors, ce terme est associé à cette notion de perte : perte d'une valeur, d'une qualité ou d'une richesse. Concernant le couvert végétal, la dégradation peut être comprise dans le sens de fléchissement d'une ressource en l'occurrence la végétation.

La dynamique spatio-temporelle peut être définie comme l'évolution dans le temps et l'espace des surfaces végétales, soit vers un stade de dégradation ou d'amélioration, soit vers un état d'équilibre plus ou moins stable. Elle rend compte de l'ensemble des variabilités spatio-temporelles (Taibou et Seck, 2012).

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Dans ce cas, la dégradation spatio-temporelle est perçue comme une détérioration, une régression, au plan quantitatif et qualitatif de la ressource végétale. Il s'agit d'une perte de qualité et une diminution de la quantité des ressources naturelles disponibles qui sont le plus souvent dues à plusieurs facteurs qui sont d'ordre physique et anthropique. Le concept traduit une altération, une modification du couvert végétal rendue possible par une vulnérabilité persistante des conditions climatiques. Dans le cadre de cette étude, la dégradation est la diminution, l'altération voire la disparition des ligneux pérennes.

Ligneux pérennes

Si le terme ligneux a été utilisé dès 1781 par Jean-Jacques Rousseau, pour désigner ce qui a la consistance du bois, un ligneux au sens botanique du terme est une plante vasculaire dont le vaisseau qu'est le bois (conducteur de la sève brute contenant l'eau et les sels minéraux puisés dans le sol) est imprégné de lignine. La présence de la lignine et l'existence de fibres ligneuses confèrent aux espèces dites ligneuses une rigidité, à l'opposé des plantes herbacées.

En botanique, une espèce est pérenne lorsque le végétal est vivace donc pérennant, vit plus de deux années. La plante vivace est alors pérennante. La pérennité s'applique à de nombreux autres domaines mais, par définition, tout ce qui est pérenne dure ou vit longtemps, durablement, voire de façon permanente. Les arbres sont pérennes par nature car leur développement prend de nombreuses années. En définition large, ce qui est pérenne ne subit pas de dégradation dans le temps dans des conditions environnementales normales et s'il n'y a pas d'incident (le feu pour du bois par exemple) venant contrecarrer la pérennité. L'érosion due au temps n'a pas d'effet.

La plupart des arbres sont pérennes quand de nombreuses herbacées ne le sont pas, étant plutôt des annuelles. Le terme pérenne s'applique à un organisme complet, quand le terme pérennant s'applique à un organe ou une partie du végétal. Toutefois, un organisme pérenne peut avoir des parties caduques, comme les feuilles.

Il convient d'approfondir certains points pour faire de la description ci-dessus une définition formelle. Toutes les plantes ligneuses pérennes, sont incluses dans le concept de ligneux; l'association entre composantes ligneuses et non ligneuses peut être un

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arrangement spatial, une séquence dans le temps ou une combinaison des deux le " ou " doit être entendu comme " et/ou ". (YOUNG, 1995)

Dans le cadre de notre étude, les espèces pérennes sont des ligneux qui ont une durée de vie d'au moins deux ans et ont ainsi la capacité de vivre pendant longtemps.

Opérationnalisation du concept de dégradation des ligneux pérennes

Les concepts de dégradation spatio-temporelle des ligneux pérennes définis ci-dessus sont opérationnalisés dans le tableau 1.

Tableau 1. Opérationnalisation du concept de dégradation des ligneux pérennes

Concept

Dimensions

Variables

Indicateurs

Dégradation spatio- temporelle des ligneux pérennes

Naturelle

Variabilité pluviométrique

Baisse et augmentation des pluies au fil des années

T° relativement élevée

Maximum des températures

Dégradation de la qualité des sols

Niveau d'aridité des sols

Diminution de la masse

pédologique arable

Niveau Erosion hydrique

Niveau d'érosion éolienne

Anthropique

Dynamique démographique de la population périurbaine

Augmentation des populations

Exploitation des terres pour les

activités agricoles et pour
l'élevage

Zone à production agricole, type d'agriculture

Zone de pâturage et d'élevage

Pratiques culturales

inappropriées

Labour non conventionnel

Prélèvement du bois pour les

activités des hommes

(utilisation domestique,
constructions des habitations)

Arbres abattu, brûlé, écorché, taillé,

Zone de vente des bois et charbons

Construction en toit de paille

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Acteurs

Cultivateurs, femmes,

éleveurs, Bûcherons

Spatiale

Types d'espèces

Liste des espèces

Essences prélevés

Nombre des individus

écorchés et élagués

Raréfaction des espèces

ligneuses

Densité des espèces, Indice de

raréfaction, Indice de
régénération

Occupation de l'espace

Zone de culture, zone

dégradée, zone de pâturage

Spécifique

Espaces dénudés

Superficie des espaces nus

Espaces dégradés

Densité de peuplement, Indice de surface terrière

Diminution des ligneux

Nombre d'arbre présent

Évolutions des superficies

Quantité de superficie

augmentée

Gestion

Individuelle

Plantation des arbres,

protection

Collective

Plantation des arbres,

protection, sensibilisation

Institutionnelle

Plantation des arbres,

protection, sensibilisation

10.2. Cadre théorique

Pour cette étude, trois principales théories ont été évoquées. Il s'agit de la théorie de

la tragédie des biens communs de Garrett J. Hardin, de la théorie du passager clandestin de Mancur Olson et la théorie du Patch Dynamics de Thompson.

- La Théorie de la tragédie des biens communs de Garrett J. Hardin

Garrett James Hardin, né le 21 avril 1915 à Dallas, et mort le 14 septembre 2003 à Santa Barbara en Californie, est essentiellement connu pour sa publication de 1968 intitulée « The Tragedy of the Commons » (ou Tragédie des biens communs).

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Biologiste de profession, il reste une figure importante de l'histoire des théories et des concepts économiques contemporains. Il met en évidence la compétition qui se met en place à partir du moment où des ressources naturelles limitées en quantité sont placées dans un terrain « commun ». Cette compétition sur le domaine commun mène à la destruction des ressources communes à plus ou moins court-terme.

La tragédie dont parle Hardin concerne les biens qui n'ont été attribués à personne en particulier, ou que personne ne s'est approprié. Si un bien est laissé sans surveillance et à libre disposition de tout le monde, il risque de souffrir de surexploitation et de s'épuiser. Bien que Hardin ait surtout pensé aux ressources naturelles quand il a écrit son article, cette tragédie concerne tous les biens possédant les deux caractéristiques suivantes :

- Ce sont des biens dont il serait complexe ou coûteux de les attribuer à quelqu'un

en particulier, ou d'en assurer la surveillance (par exemple le fond des océans). - Ce sont des biens rivaux. Ce qui veut dire que si je puise le pétrole au fond d'un

océan, au bout d'un certain temps, il n'en restera plus pour les autres.

Nonobstant, quelques solutions sont présentées par Hardin. Il s'agit de la nationalisation qui consiste à attribuer la ressource à l'Etat qui disposera ainsi du choix de l'exploitation, de la redistribution ou alors de la limitation de l'accès à la ressource. Toute la responsabilité de la pérennité de la ressource revient donc à l'Etat. Une autre solution concerne la privatisation qui consiste à la mise en place d'un droit de propriété pour une ou plusieurs personnes. Ces personnes ont alors la responsabilité d'une utilisation intelligente de la ressource. Elinor Olstorm, autre théoricienne des biens communs préconise la gestion de la ressource par la communauté locale. Ainsi la communauté locale doit alors mettre en place un accès contrôlé à la ressource.

Cette théorie s'applique dans le cadre de notre recherche dans la mesure où les espèces ligneuses pérennes sont à la disposition des populations locales et comme tout le monde a la possibilité d'y avoir accès, ils risqueraient de souffrir de surexploitation et de s'épuiser.

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- La théorie du passager clandestin de Mancur Olson

Développé en économie, la théorie du passager clandestin, traduit de anglais « free-rider » désigne le comportement d'une personne ou d'un organisme qui profite d'un avantage sans en payer le prix ou sans y avoir investi des efforts particuliers. Dans les sciences sociales, le free-rider problem (traduit en français par « problème du passager clandestin ») est un type de défaillance du marché ou d'une organisation qui se produit lorsque ceux qui bénéficient d'une ressource ou d'un service (biens publics tels que routes ou hôpitaux publics, biens de nature communale) ne le paient pas où le sous-paient. Les passagers clandestins peuvent poser problème car sans payer ou en sous-payant le bien (soit directement par des redevances, des cotisations ou des péages, soit indirectement par des taxes), ils continuent à y accéder ou à l'utiliser. Ainsi, le bien peut être sous-produit, surutilisé ou dégradé.

Dans le cas de notre travail, cette théorie concerne les personnes ou groupes de personnes qui exploitent les ressources ligneuses sans payer ce service de la nature et la surexploite jusqu'à la dégradation. Cette exploitation anarchique conduit à la dégradation des ligneux pérennes.

La théorie Patch Dynamics du Concept de Pickett et Thompson (1978)

Dans le but d'une meilleure compréhension des réactions des populations et des écosystèmes après des perturbations, Pickett et Thompson ont développé en 1978, la théorie du « Patch Dynamics Concept ». Celle-ci vise à comprendre et à décrire la dynamique naturelle des populations et des écosystèmes après une perturbation d'origine naturelle ou anthropique. Elle éclaire tout particulièrement sur les stratégies de reproduction, dispersion et compétition chez des espèces et des biocénoses. Cette théorie se fonde sur trois notions de base qui en constituent l'ossature :

- La notion de « Patch", le patch étant un élément du "pattern" paysager ; chaque tache constituant une unité écologique fonctionnelle, plus ou moins stable ou isolée, pour une certaine échelle temporelle et éco paysagère ;

- La notion de perturbation écologique ; entendue comme tous les évènements qui altèrent dans le temps et dans l'espace les relations entre les organismes vivants et leurs habitats. La perturbation d'un milieu terrestre est suivie d'une série de

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séquences de recolonisation appelée succession écologique caractérisée par un stade pionnier à faible nombre d'espèces, puis de stades à plus grand nombre d'espèces et enfin d'une diminution du nombre d'espèces quand le site s'approche du stade climacique ;

- La notion de succession écologique qui décrit le processus naturel d'évolution et développement de l'écosystème d'un stade initial à un stade théorique dit climacique. Suivant le type de perturbation écologique ayant entrainé la formation d'un néo sol, on peut distinguer la succession primaire de la succession secondaire. La succession écologique est l'ensemble théorique des étapes décrivant dans les trois dimensions et dans le temps un cycle évolutif théorique et complet pour un lieu donné.

Cette théorie s'applique dans le cadre de cette recherche dans la mesure où la localité de Houdouvou fait face à plusieurs perturbations écologiques due aux variabilités climatiques et anthropiques à travers les activités humaines qui entraine la destruction des ligneux et par ricochet leur raréfaction.

11. Méthodologie

L'analyse du processus de dégradation des ligneux pérennes dans la localité de Houdouvou nécessite une méthode adéquate pour aboutir à des bons résultats. La méthodologie utilisée dans le cadre de cette étude est hypothético-déductive. Cette approche base son raisonnement sur des hypothèses qui seront vérifiées par les résultats. Pour ce faire, la méthodologie est organisée sur des étapes comprenant la collecte et le traitement des données.

11.1. Caractérisation des ligneux pérennes

Pour la caractérisation des ligneux pérennes, la norme DNCN (2009) utilisée pour la classification des types ligneux (TED et GIZ, 2013) sera utilisée. Le tableau 2 indique les différentes mesures pour la classification des ligneux pérennes.

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Tableau 2. Caractérisation de la végétation ligneuse pérenne

Les observations de terrains ont permis d'identifier deux principaux types de formations pérennes. Il s'agit des arbres dont la hauteur est supérieure à 7 m et des arbustes dont la hauteur est inférieure ou égale à 7m. Cette classification a été faite à base des matériels de collecte de données.

11.2. Matériels de collecte des données

A ce niveau, il s'agit des matériels de dendrométrie, des outils d'identification botanique et enfin des outils de collecte de données.

11.2.1. Matériel de dendrométrie

Afin de déterminer la hauteur et la circonférence des ligneux pérennes dans la localité de Houdouvou, un certain nombre de matériels ont été nécessaires afin de faire des relevés dendrométriques. (Planche photographique 1)

- Un décamètre permettant de mesurer les hauteurs et les diamètres des différentes espèces inventoriées ;

- Une ficelle de 50 mètres et 300 mètres permettant de dimensionner les placettes et les mailles

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A

 
 
 
 

B

Long: 10°38'21»N Lat : 14°10'13»E Al : 420.2m

Long : 10°38'31»N Lat : 14°10'23»E

Al: 420.2m

 

Photo A : Délimitation d'une placette

Photo B : Mesure de la circonférence à 1.30 m du sol

Source : Djafnga, 2021

Planche photographique 1. Mesure de relever dendrométrique

La planche photographique 1 montre des étapes ayant conduite à faire des relevés dendrométriques. La photo A montre la délimitation des placettes avec un décamètre et la photo B illustre la mesure de la circonférence d'un arbre dans une placette.

- Un sous-main pour soutenir les fiches d'inventaire botanique et d'enquête dans le village ;

- Un téléphone portage à pixel élevé (Camon 12 pro) avec 32 méga de Pixel pour la réalisation des photographies d'illustrations ;

- Un GPS pour relever les coordonnées géographiques des photos prises sur le terrain et les coordonnées des placettes réalisées ;

- Un sac constitué de papier format vide. Son rôle sera de récolter les échantillons de feuilles, de fleurs ou de fruits pour l'identification précise de l'essence ;

- Un GPS ou appareil téléphone avec application GPS pour les coordonnées afin relever les coordonnées géographiques des prises sur le terrain

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11.2.2. Outils d'identification botanique

Il s'agit :

- De la carte de localisation de Houdouvou ; elle permet de nous conduire sur le site d'étude sans avoir un guide ou renseignement ;

- Les images Google Earth, Earth explorer et Landsat de la zone étudiée ; elles serviront à afficher l'image et à expliquer le phénomène à étudier.

- Le livre guide Arbres et Arbustes du SAHEL leur caractéristiques et leurs utilisations de Hans-Jûgen von Maydell Giz 1990. Il sert à identifier les espèces et les noms et ceci pour faire une liste des espèces et des familles dans chaque placette afin d'effectuer des calculs botaniques.

11.2.3. Outils de collecte de données

? Fiches d'inventaires

Ces fiches comportent un certain nombre de variables dont les descripteurs sont, entre autres : les espèces inventoriées, leurs hauteur et diamètres, la géomorphologie du milieu, les facteurs de dégradation. L'état des arbres (morts, vivants, blésés), les mares, cours d'eau, le taux de recouvrement, la régénération.

? Fiches d'enquêtes

Dans le cadre de ce travail de recherche, différentes fiches d'enquêtes sont élaborées pour la collecte des données liées à la dégradation de l'environnement en général et aux activités socio-économiques des populations. Il a été question de déterminer l'importance socio-économique des ligneux pérennes pour les riverains de la localité de Houdouvou et d'identifier les facteurs qui causent et aggravent la dégradation spatio-temporelle des ligneux pérennes.

? Guide d'entretiens

Dans le cas de cette étude, divers questionnaires sont définis pour une interview avec les autorités administratives et traditionnelles de la localité pour compléter les informations qui sont collectés à travers les observations et les enquêtes.

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11.2.4. Matériels de géo-référencement et d'identification des placettes

- Un GPS pour la localisation des centres des placettes. La cartographie des couverts étudiés a été réalisée grâce aux relevés des points et limites au GPS.

- Des cartes géo-référencées des espaces boisés étudiés.

- Un décamètre de ruban 100 mètre pour les mesures des côtés des placettes et les distances entre les transects effectués.

11.3. La collecte des données

Le travail à ce niveau consiste à présenter le processus de collecte des données secondaires et primaires qui ont fait l'objet d'un traitement et d'une analyse.

11.3.1. Données secondaires

La collecte des données secondaires représente la première phase de collecte de cette recherche. Elle a consisté à s'approprier les travaux effectués, contenu dans les ouvrages, les thèses, les mémoires, les articles, et les rapports. Elle a également permis d'avoir une idée générale sur la thématique étudiée, et de cerner ce qui a été déjà fait. Cette collecte a été structurée comme suit :

? La recherche documentaire sur internet

La recherche documentaire sur internet a permis de collecter deux types de données. Il s'agit des données textuelles (thèses, mémoires, articles, rapports) et les données médias (images satellitaire Landsat). Ces données ont été acquises sur Google et sur des sites spécialisés dans les recherches documentaires comme Google schoolar. L'acquisition des cartes et images satellitaires quant à elle a été faite grâce au logiciel Google Earth.

? L'exploitation de la documentation

L'objectif premier ici a été d'identifier les principaux oeuvres et documents traitant des sujets relatifs à la dégradation des ligneux. Il s'agit des données concernant les ouvrages, les thèses et mémoires, les articles, les rapports d'activités, les bases de données SIG. L'exploitation de la documentation ne s'est pas seulement focalisée sur les écrits issus de la discipline, mais sur tous les aspects relatifs au sujet. Des documents ont ainsi été consultés dans le centre de documentation de l'Ecole Normale Supérieure

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de l'Université de Maroua, dans la documentation du département de sciences environnementales de l'Ecole Nationale Supérieure Polytechnique de l'université de Maroua. Une fois collectés, les différents documents ont été soumis à une série d'analyses basées sur l'analyse de contenu. Les résultats obtenus à travers cette opération d'analyse de contenu ont permis de comprendre l'évolution des écrits observés sur ladite thématique et de savoir où se situent les manquements afin de nous situer à la suite de ces auteurs.

11.3.2. La collecte des données primaires

Elles sont aussi relatives aux données floristiques portant essentiellement sur les ligneux. Outre ces données, les relevés de terrain au GPS pour la cartographie des zones à couverture végétal et zones dégradées, la géo localisation et de la caractérisation des pistes de passages, la délimitation des espaces habités, des espaces dégradés, et la localisation des placettes ayant servi pour les relevés floristiques.

? L'échantillonnage

Avant de se lancer dans les différents types de collectes, un travail d'échantillonnage a été effectué. Ce travail d'échantillonnage a permis de délimiter notre champ d'opération. L'échantillonnage choisi dans le cadre de cette étude est l'échantillonnage aléatoire simple. Il est basé sur le principe que tous les éléments de la population ont une probabilité égale de faire partie de l'échantillon. On parle d'échantillon car cela ne représente qu'une partie du groupe de personnes (ou de la population cible) dont l'opinion ou les comportements nous intéressent. Le nombre des individus enquêté pour cette étude est de 120 personnes.

? Les entretiens

Au cours de cette recherche, les entretiens nous ont donné l'occasion de contacter directement les personnes ressources qui, de par leurs expériences, compétences ou responsabilités, nous ont fourni des informations de diverses natures sur la dégradation spatio-temporelle des ligneux pérennes dans la localité de Houdouvou. Les questions ont été focalisées sur la caractérisation du couvert végétal, sur les processus et facteurs de leur dégradation et sur les moyens de pérennisation. Ainsi, nous avons fait des entretiens avec le chef du village de la localité de Houdouvou pour avoir des

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informations sur les personnes qui dégradent le plus la végétation, sur le niveau de dégradation des ligneux pérennes. Des entretiens ont aussi été mené avec les gardiens de la zone de reboisement, les autorités des eaux et forêts et des responsables des structures de reboisement notamment le chef du projet de reboisement de l'entreprise SOTCO chargé du reboisement le tronçon de route Maroua- Meri et des structures environnantes.

? Les enquêtes par questionnaires

Pour cette recherche, deux questionnaires (Annexes 1 et 2) ont été administrés pour obtenir des données quantitatives et qualitatives sur la dégradation spatio-temporelle des ligneux pérennes dans la localité de Houdouvou. Les questionnaires ont été administrés aux populations riveraines. Ils sont adressés aux hommes et aux femmes. Au total, 120 personnes ont été enquêtées parmi lesquels 60 hommes et 60 femmes. Cette égalité résulte du fait d'une proportion aussi grande des hommes que des femmes dans la localité.

Ces questionnaires ont permis de mettre en relief le niveau de bois prélevés, les types d'espèces et le milieu de prélèvement. On s'est aussi s'intéressés à la période de prélèvement, aux superficies des parcelles exploitées pour l'agricultures, a la proportion des arbres et arbustes coupés et élagués, aux types et nombre d'espèces végétales abattus, à la source de leur feu de cuisine, à la provenance des bois exploités et les types d'arbres pérennes de la localité. En outre, les questions se sont orientées vers ce qui augmente la dégradation des ligneux pérennes, des activités les plus pratiquées, au rôle des arbres coupés dans la localité, aux cultures qui dégradent le plus la végétation ligneuse et aux techniques de conservation des arbres. La planche photographique 2 montre des entretiens et des enquêtes qui ont été faites à Houdouvou.

Long : 10°38'31»N Lat : 14°10'29» Al : 500m

Photo B : Enquête auprès d'un riverain

Long : 10°38'61»N Lat : 14°10'43»E Al : 420.2m

Photo A : Entretien avec les gardiens de la zone de reboisement

B

Long : 10°35'12»N Lat : 14°13'21»E Al: 432.2m Photo C : Entretient avec un agent des eaux et forêts

A

C

33

Source : Djafnga, 2021

Planche photographique 2. Entretiens et enquêtes

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La planche ci- dessus montre la collecte de données primaires par entretiens et par questionnaires. Ainsi la photo A montre des entretiens avec les gardiens de la zone de reboisement, la photo C, un entretien avec une autorité des eaux et forêts et la photo B, une enquête auprès d'un riverain de la localité.

? Les observations de terrain

Elles ont permis une fois sur le terrain de toucher la réalité, de mieux comprendre les actions des hommes et de faire ressortir leur implication dans la dégradation des espèces ligneuses pérennes dans la localité de Houdouvou. Elles sont d'une précieuse utilité dans l'évaluation des activités que les hommes exercent sur les plantes. Elles ont également aidé à mesurer les écarts entre la réalité sur terrain et les hypothèses émises. En outre, l'observation directe dans la zone d'étude nous a permis d'apprécier le niveau de dégradation des ligneux pérennes. La descente sur le terrain a approfondi notre connaissance sur la zone d'étude, pour comprendre les différentes interactions qu'entretiennent les groupes humains et les ressources ligneuses pérennes.

? Inventaires des espèces

Les inventaires sont faits sur la base d'une fiche élaborée en fonction du contexte des espaces exploités et zones dégradées. Le dispositif de collecte des données est constitué des placettes carrées de 30 m x 30 m réalisés dans des mailles de 300m x 300m de manière aléatoire, suivant diverses orientations dans le sens des quatre points cardinaux. Pour étudier la distribution et l'abondance des espèces, au total trente-six (36) placettes sont réalisées dans les quatre zones de collecte (zone de reboisement, d'habitations, de cultures et dégradées). Dans les différentes placettes, toutes les espèces ligneuses pérennes qui peuplent la localité ont été identifiées, les individus dénombrés, les paramètres dendrométriques : la circonférence des individus a été mesurés à hauteur de poitrine à l'aide d'un mètre ruban de 5 m de longueur et leur hauteur estimée. Les traces d'anthropisation à savoir les individus morts, les souches des individus coupés totalement ou partiellement, écorcés sont notées.

? Période de relevés

Les relevés botaniques effectués dans la localité de Houdouvou se sont déroulés en juillet 2021. La disponibilité des gardiens de la zone de reboisement nous a permis

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d'être assisté et guidé, ce qui a boosté la recherche. L'ensemble des relevés effectués ont permis d'obtenir pour chaque observation, les paramètres ou indicateurs relatifs à la composition floristique, la densité des peuplements ligneux et l'indice de biodiversité, la structure des peuplements (caractère dendrologique) et, son potentiel et sa dynamique (mortalité, taux de couverture), la pression humaine (pastoralisme et exploitation du bois, la qualité approximative des pâturages). Il s'agit d'un ensemble de données cohérentes pour approcher les tendances évolutives des surfaces concernées par l'étude et pour juger de l'impact des actions de l'exploitation sur l'environnement.

? Phase de relevé

La fiche de relevés floristiques est élaborée autour des éléments qui renseignent sur les espèces en fonction du sol, de la pente, du relief, du type végétal, sur les traces anthropiques et la surface de la maille. Elle a permis de recueillir les indicateurs relatifs à la composition spécifique, à la physionomie et au fonctionnement biologique des ligneux. Elle a permis de caractériser l'hétérogénéité et la diversité spécifique des ligneux.

La fiche de relevés floristiques a été élaborée afin de déterminer la répartition des espèces ligneuses, pour comprendre leur mode d'adaptation en fonction des sols, en fonction des types de formations végétales, les savanes boisées (arborée et arbustives), les formations isolées, les formations steppiques.

Ainsi, les données floristiques ont été réalisées à travers des placettes délimitées dans des mailles. La méthode de maille a été empruntée à Boudet (1991), dans laquelle sont délimitées des placettes suivant l'homogénéité des strates (arbres et arbustes), sur la base des entités représentatives. L'objectif est de déterminer l'aire minimale de relevés floristiques. Au total, quatre mailles de neuf placettes ont été faites ; chaque maille mesure 300m de chaque côté, les placettes mesurent 30m de chaque côté chacune. Les mailles ont été traversées par quatre transects avec un point d'intersection au centre de la maille comme l'illustre la figure 3.

36

Figure 3. Dispositif d'échantillonnage : une maille de neuf placettes.

La figure ci-dessus montre le croquis des mailles qui ont été posés dans la localité. Au total, quatre mailles de neuf placettes ont été faites dans les quatre zones identifiées de la localité. ; Chaque maille mesure 300m de chaque côté, les placettes mesurent 30m de chaque côté chacune également. Les mailles sont traversées par quatre transects avec un point d'intersection au centre de la maille.

Les relevés ont été effectués dans 36 placettes, réparties dans quatre terroirs de la localité de Houdouvou représentant les zones de reboisements, les zones de cultures, les zones d'habitions et les zones dégradées, afin de déterminer la composition floristique de ces lieux (figure 4).

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Figure 4.Disposition des mailles dans la zone d'étude

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12. Traitement et analyse des données

Les instruments que nous avons cités plus haut nous ont fourni des informations qualitatives et quantitatives qui sont, traitées, analysées et classifiées manuellement sur Word ; Excel ; et Qgis pour la réalisation des cartes. Cette opération a consisté au dépouillement des questionnaires, au traitement des données biogéographiques et cartographiques.

12.1. Traitement des données qualitatives

Le traitement à ce niveau concerne les informations qualitatives issues du terrain comme les enquêtes par questionnaire et les interviews. Les informations assemblées, dérivant des enquêtes de terrain ont été codifiées, dépouillé et interprété. On a fait un dépouillement informatisé grâce au logiciel SPSS. Les interviews enregistrées grâce au magnétophone du téléphone ont été retranscrits. De plus, les données secondaires comme les documents textes ont été saisi grâce au logiciel Word.

12.2. Traitement des données quantitatives

Le traitement des données quantitatives a nécessité : les logiciels de statistiques pour les données quantitatives, Les données statistiques ont été traités à base de Microsoft Excel pour produire des tableaux, des figures, des graphiques. Les calculs des données chiffrées ont été effectués à partir de l'application des formules mathématiques. Le traitement quantitatif des informations a permis faciliter la visualisation des données, on a ainsi donné les tendances centrales comme les moyenne et élargie les perspectives des formules botaniques. Ce qui nous a permis ainsi lire les informations par les diagrammes à barres, les diagrammes angulaires, les histogrammes, les graphiques chronologiques et les dendrogrammes.

12.3. Traitement et analyse cartographique

Le traitement des données cartographique a consisté à réaliser premièrement une carte de localisation de la zone d'étude et d'occupation du sol grâce au logiciel QGIS 2.18. Ce même logiciel a permis de dresser une carte pour une analyse diachronique de la végétation sur 20 ans. Le logiciel Google Earth a permis d'obtenir des images satellites qui ont été insérer dans le logiciel QGIS afin de délimiter la zone d'étude et les différentes occupations du sol et Adobe Illustrator a servi dans les travaux de finalisation.

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12.4. Traitement et analyse des données botaniques

Il s'agit ici des traitements et analyses liés aux relevés botaniques. Une première observation des résultats bruts permet d'établir la liste des espèces pérennes et de les scinder en listes des arbres pérennes d'une part et d'arbustes pérennes d'autres part. Le traitement des données proprement dit concerne entre autres :

? Les analyses structurales

Cette analyse est basée sur deux calculs à savoir : les calculs de hauteurs des espèces et les calculs de diamètres. Ces calculs ont pour objectifs d'étudier la structure horizontale et verticale des espèces pérennes disponibles dans la localité en fonction des types de zones.

La structure horizontale est celle qui étudie la répartition des individus et la manière dont ils occupent l'espace. Elle est définie par la répartition des végétaux suivant le plan horizontal (Gounot, 1969) et correspond aux différents types de distribution des arbres en fonction de leur répartition par unité de surface.

La structure horizontale permet enfin d'évaluer l'abondance, la dominance et la fréquence relative tandis que la structure verticale s'intéresse aux différentes strates d'une formation végétale.

? L'analyse des indicateurs de dégradations

Il s'agit ici des éléments qui appuient l'étude des structures afin d'identifier les lieux les plus dégradés. Ils sont entre autres :

? La densité de peuplement

La densité d'un taxon végétal est le nombre d'individus de ce taxon présents par unité de surface. Elle représente aussi le nombre d'arbres sur pied ramené à l'hectare. C'est un indicateur important de l'état d'un écosystème. Il peut être avantageusement utilisé en combinaison avec d'autres descripteurs tel la taille moyenne des individus ou encore le recouvrement. La densité permet également de définir les tendances à l'installation ou à la raréfaction des individus des taxons pérennes et d'évaluer ainsi les tendances évolutives (régénération, dégradation) d'une formation végétale.

Les densités des espèces ont été calculées par placette et par zone selon la formule suivante :

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? Abondance relative

L'abondance relative est un descripteur de base de l'état de la parcelle et un indice simple de la compétition moyenne dans la formation. L'abondance relative d'un taxon exprime le nombre d'individus de ce taxon comparé au nombre total d'individus dans l'échantillon. Elle est donnée par la relation suivante :

Abondance relative= Nombre d'individus du taxon / Nombre d'individus de l'échantillon×100.

? Taux de mortalité

Pour l'analyse de nos données, on va aussi s'appesantir sur le taux des espèces

morts.

Pour ce faire, on va avoir besoin des effectifs des individus morts qu'on va multiplier par 100 et diviser par l'effectif total.

Taux de mortalité = effectif d'individus morts x 100/ Effectif total

? Calcul des indices de diversité (Shannon, Equitabilité, Simpson).

La diversité prend en compte non seulement le nombre d'espèces, mais également la distribution des individus au sein de ces espèces. L'indice de Shannon doit être associé à l'indice de Simpson.

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- Indice de Shannon (il s'exprime en bit)

L'indice de Shannon et Weaver (1949) est l'indice le plus simple dans sa catégorie, et donc le plus largement utilisé. Plus la valeur de l'indice H' est élevée, plus la diversité est grande. Cet indice est calculé de la manière suivante :

Avec S = nombre total d'espèces

pi = (nj/N), fréquence relative des espèces

nj= fréquence relative de l'espèce j dans l'unité d'échantillonnage

N = somme des fréquences relatives spécifiques

Plus la valeur de l'indice H' est élevée, plus la diversité est grande.

Le seuil d'appréciation de l'indice de Shannon est le suivant :

- si H< 3bit, la diversité floristique est faible ;

- si 3 = H > 4bit, la diversité floristique est moyenne ;

- si H = 4 bit, la diversité floristique est forte.

- Indice de Simpson

L'indice de Simpson (1949) accorde plus d'importance aux espèces les plus

fréquentes qu'à la richesse spécifique totale. Il est donc plus sensible aux espèces les

plus fréquentes qu'à la richesse spécifique totale (Magurran, 1988). L'indice de Simpson

est une formule permettant de calculer une probabilité, soit la probabilité que deux

individus sélectionnés aléatoirement dans un milieu donné soient de la même espèce. Il

est représenté par la formule suivante :

Avec i = 1...n, Pi = ni/N (ni= nombre de relevés dans lequel, l'espèce i est présente ; N= nombre total de relevés) ; D = Indice de Simpson.

Avec Pi = ni/N (ni= nombre de relevés dans lequel l'espèce y est présente ; N= nombre total de relevés) ; D = Indice de Simpson.

? Indice d'équitabilité de Pielou

L'indice d'équitabilité s'exprime aussi en bit. Il est compris entre 0 et 1 (Lacoste et Salanon, 2010). L'évaluation de l'équitabilité est utile pour détecter les changements d'origine anthropique. La mesure de l'équitabilité correspondant à l'indice de Shannon-Weaver est réalisée selon la formule suivante :

Avec :

E= équitabilité

S ou R= richesse floristique

H'= valeur de Shannon.

? Indice de raréfaction

Il se calcul suivant l'équation de Géhu & Géhu (1980) :

Avec : RI= Indice de raréfaction

ni= Nombre de relevés dans lesquels l'espèce i est présente

N= Nombre total de relevés.

Les espèces dont le RI ?80% sont considérées comme des espèces très fréquentes

dans la formation étudiée et celles où le RI >80% sont des espèces rares.

42

? Indice de fréquence

43

L'analyse quantitative de la végétation tient compte aussi de la fréquence des espèces. La fréquence de l'espèce(s) est égale au rapport du nombre de relevés (n) où l'espèce est présente sur le nombre total (N) de relevés réalisés :

F(x) = n/N

Dans la plupart du temps, ce paramètre est évalué en pourcentage :

F(x) = n × 100/N

13. Intérêt de la recherche

L'étude réalisée sur la dégradation spatio-temporelle des espèces pérennes ne peut être efficiente et efficace que lorsqu'elle permet de résoudre objectivement les problématiques qui se présentent dans sa thématique.

L'intérêt de cette recherche réside sur le fait que les ligneux pérennes vivent longtemps, durablement, voire de façon permanente. Cependant, les contraintes climatiques, édaphiques et anthropiques causent leur dégradation et leur raréfaction. Cette étude va ainsi permette d'analyser le processus de cette dégradation afin de poser les jalons pour un développement durable des ligneux pérennes dans le sahel en général et dans la localité de Houdouvou en particulier.

Au niveau académique, cette recherche va nous permettre de prime abord d'obtenir le diplôme de master II en géographie physique option environnement et d'avoir des connaissances plus approfondie dans le domaine de la biogéographie, particulièrement en botanique ;

L'intérêt scientifique de cette recherche vise la connaissance des principales espèces pérennes qui peuplent la localité de Houdouvou. Il s'agit aussi d'apporter une contribution à la connaissance sur les différents problèmes que subit les ressources ligneuses dans le septentrion afin d'apporter de l'eau dans le moulin aux réflexions menées au sein de la communauté scientifique en termes de dégradation du couvert ligneux pérenne. Par ailleurs, la végétation étant une combinaison des facteurs naturels et humains, cette étude peut permettre d'identifier à l'échelle spécifique, les

44

caractéristiques d'une répartition phytogéographique afin d'analyser leur vitesse de dégradation dans l'espace et dans le temps.

Au niveau opérationnel, l'intérêt de cette étude réside dans le fait de la détermination des facteurs qui entrent dans la dégradation des ligneux pérennes en vue de mettre sur pied des politiques plus efficaces en relation avec le contexte local des habitants de la localité de Houdouvou. En adéquation avec les politiques de préservation de l'environnement, les pouvoirs décisionnaires devront sur la composition spécifique des ligneux pérennes entreprendre des actions de reboisement, pour mieux organiser la structure végétale de la localité.

Pour mener à terme ce travail, il est judicieux d'axé notre réflexion autour de quatre principaux chapitres. Le chapitre liminaire consistera à faire un état des mieux des ligneux pérennes dans la localité de Houdouvou. Pour ce qui est du deuxième chapitre il sera orienté vers l'analyse du processus de dégradation proprement dit à travers les indicateurs naturels et anthropiques du processus de dégradation. Le chapitre trois sera axé sur l'analyse des effets socio-économiques et environnementaux de la dégradation des ligneux pérennes. L'analyse des politiques mise en place, l'évaluation de ces politiques, et la proposition de nouvelles perspectives constituera le port étendard du chapitre quatre.

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Chapitre 1 : Etat des lieux des ligneux pérennes

Introduction

La localité de Houdouvou est parsemée d'espèces ligneuses dites pérennes. Ce

sont des espèces ayant la capacité de vivre pendant plusieurs années avec au moins deux ans de vie. L'étude floristique menée dans ladite localité montre une répartition inégale des essences pérennes. Les formations présentes sont calquées à l'image du climat et des activités anthropiques qui y sont pratiquées. Ce chapitre fait un état des lieux des ligneux pérennes du terroir de Houdouvou. Pour mener à bien ce chapitre, les analyses vont s'articuler autour des caractéristiques et richesses spécifiques des ligneux pérennes, de l'analyse des abondances dominances des familles d'espèces, des types de formations pérennes existantes, de l'état biologique des espèces et enfin des caractéristiques dendrométriques.

1.1. Caractéristiques floristiques et richesses spécifiques des ligneux pérennes L'étude des caractéristiques et des richesses des espèces consiste à identifier

toutes les espèces pérennes de la localité, à faire une classification en fonction de la taille des formations végétales, du nombre d'individus par espèces, par placettes et par zones. Les travaux de relevés botaniques ont permis de faire ressortir une liste de 30 espèces réparties en 16 familles et 632 individus pour 36 placettes.

1.1.1. Composition floristique de toutes les espèces identifiées

Les relevés botaniques faites dans les 36 placettes ont permis de faire ressortir les

noms scientifiques des ligneux qui peuplent le terroir de Houdouvou, les noms en peuls et en langue locales ont été acquis auprès des riverains. Le tableau 3 dresse la liste totale des 30 espèces inventoriées dans toutes les placettes.

46

Tableau 3. Diversité floristiques des ligneux pérennes

Espèces

Nom en

Peul/fulfulde/Guizigua

Abréviation

1

Acacia Albida

Tchaski

AlAl

2

Acacia nilotica

 

AcNi

3

Acacia seyal

Bidehi, Boulbi, Bouldi

AcSe

4

Anacardium occidentale

Anacardium

AnOc

5

Azadirachta indica

Kaaki, Leeki, Nim/Neem

AzIn

6

Balanites aegyptiaca

Tane,Tanni

BaAe

7

Cissus quadrangularis

 

CiQu

8

Colophospermum mopane

Barkedji

CoMo

9

Combretum migranthum

Tchournenki

CoMi

10

Cobretum glutinosum

 

CoGl

11

Dalbrgia melanoxylon

 

DaMe

12

Diospyros mespiliformis

Pouri guelodji

DiMe

13

Eucalyptucus globulus

 

EuGl

14

Erophaca baetica

 

ErBa

15

Faidherbia albida

 

FeAl

16

Feretia apondanthera delle

Dogue

Fear

17

Ficus glucose

 

Figl

18

Ficus sycomores

Ibi

Fis

19

Geremia mollis jus

Tobol

Gro

20

Geremia villa

Belisoukour

GrVi

21

Gymnosporia senegalensis

Magabalak

GySe

22

Hyphaene thebaica

goriba

HyTh

23

Mangifera indica

mangoro

MgIn

24

Moringa aleifera

moringa

MoAl

25

Ozora insignis

Ngalbidje ladde

OzIn

26

Psidium guajava

Goyave

PsGu

27

Sclerocarya birrea

Yageui

ScBi

28

Tamarindus indica

Djabe

TaIn

29

Ziziphus mauritiana

Djabe, Djabi

ZiMa

30

Ziziphus spina-christi

Djabe

ZiSp

Source : Relevés botaniques, 2021

Le tableau 3 dresse une liste des 30 ligneux pérennes qui ont été identifiés dans la localité. Ces ligneux ont leur identification en langue locale. Il s'agit du peul, fulfulde et Guizigua. Ainsi, on retrouve des espèces comme Acacia Albida, Acacia nilotica,

47

Anacardium occidentale, Azadirachta indica, Colophospermum mopane, Feretia apondanthera delile, Gymnosporia senegalensis, Moringa aleifera, Tamarindus indica, Ziziphus spina-christi. Arbres et arbustes sont les principaux ligneux qui constituent le tableau 3.

1.1.2. Composition floristique arborée

Les données d'inventaires botaniques ont permis de dresser une liste des ligneux

pérennes composée essentiellement d'arbres. (Tableau 4) Tableau 4. Liste des espèces arborées

Espèces

Nom en Peul

Abréviation

Nbre
Individus

1

Acacia Albida

Tchaski

AlAl

37

2

Acacia nilotica

 

AcNi

20

3

Acacia seyal

Bidehi, Boulbi, Bouldi

AcSe

31

4

Anacardium occidentale

Anacardium

AnOc

17

5

Azadirachta indica

Kaaki, Leeki, Nim/Neem

AzIn

157

6

Balanites aegyptiaca

Tane, Tanni

BaAe

6

7

Dalbrgia melanoxylon

 

DaMe

1

8

Eucalyptucus globulus

 

EuGl

36

9

Faidherbia albida

 

FeAl

64

10

Ficus glumosa

 

FiGL

1

11

Ficus sycomorus

Ibbi

FiSy

3

12

Grewia mollis juss

Tchoboli

GrMo

12

13

Grewia villosa

Belisoukour

GrVi

5

14

Hyphaene thebaica

goriba

HyTh

10

15

Mangifera indica

mangoro

MgIn

33

16

Moringa aleifera

moringa

MoAl

2

17

Psidium guajava

Goyave

PsGu

11

18

Sclerocarya birrea

Yageui

ScBi

18

19

Tamarindus indica

Djabe

TaIn

13

20

Ziziphus spina-christi

Djabe

ZiSp

10

Total

 
 
 

487

Source : Relevés botaniques, 2021

Les inventaires botaniques ont permis de faire sortir une liste de 20 espèces arborées composée de 487 individus. L'espèce arborée la plus représentée est Azadirachta indica avec une proportion de 157 individus. Elle est suivie du Faidherbia albida avec 64 individus, d'Acacia Albida avec 37 individus, d'Eucalyptucus globulus

48

avec 36 individus, du Mangifera indica avec 33 individus. Les arbres les moins représentés sont constitués de Ficus sycomorus avec 3 individus, de Moringa aleifera avec 2 individus, du Dalbrgia melanoxylon et du Ficus glumosa avec chacun 1 individu.

1.1.3. Composition arbustive

Les ligneux pérennes de la localité de Houdouvou sont constitués des espèces

arbustives comme représenté dans le tableau 5. Tableau 5. Liste des espèces arbustives

Espèces

Nom en Peul

Abréviation

Nbre
Individus

1

Acacia nilotica

 

AcNi

22

2

Cissus quadrangularis

 

CiQu

16

3

Colophospermum mopane

Barkedji

CoMo

36

4

Combretum migranthum

Tchournenki

CoMi

7

5

Cobretum glutinosum

 

CoGl

20

6

Ozora insignis

Ngalbidje ladde

OzIn

3

7

Diospyros mespiliformis

Pouri guelodji

DiMe

5

8

Erophaca baetica

 

ErBa

5

9

Feretia apondanthera delile

Dougoueï

FeAp

5

10

Gymnosporia senegalensis

Magabalak

GySe

3

11

Ziziphus mauritiana

Djabe, Djabi

ZiMa

23

Total

 

145

Source : Relevés botaniques, 2021

Le tableau 5 dresse le panorama de toutes les espèces arbustives présentes dans le terroir de Houdouvou. Ainsi, l'espace arbustive la plus représentée est Colophospermum mopane avec une occurrence de 36 individus. La deuxième espèce est Ziziphus mauritiana avec une occurrence de 23 individus. Elle est suivie d'Acacia nilotica avec 22 individus, de Cobretum glutinosum avec 20 individus. Les espèces les moins représentées sont constituées de Feretia apondanthera delile et Diospyros mespiliformis avec chacune 5 individus, de Ozora insignis et du Gymnosporia senegalensis avec chacune 3 individus.

49

1.2. Nombres d'individus

L'étude du nombre d'individus dans le terroir de Houdouvou est faite en fonction des principales espèces inventoriées, des familles d'espèces, des placettes et des principales zones.

? Nombre d'individus par espèces

L'étude du nombre des individus par espèce consiste à faire ressortir une liste des principales espèces inventoriées avec pour chaque espèces le nombre d'individus. Au total, 30 espèces ont été identifiées dans les 36 placettes qui ont été faites. La figure ci-dessous illustre la proportion des individus pour chaque espèce.

Acacia Albida Acacia nilotica Acacia seyal Anacardium occidentale Azadirachta indica Balanites aegyptiaca Cissus quadrangularis Colophospermum mopane Combretum migranthum Cobretum glutinosum Dalbrgia melanoxylon Diospyros mespiliformis Eucalyptucus globulus Erophaca baetica Faidherbia albida Feretia apondanthera delile Ficus glumosa Ficus sycomorus Grewia mollis juss Grewia villosa Gymnosporia senegalensis Hyphaene thebaica Mangifera indica Moringa aleifera Ozora insignis Psidium guajava Sclerocarya birrea Tamarindus indica Ziziphus mauritiana Ziziphus spina-christi

ESPECES

NOMBRE DES INDIVIDUS

200

150

100

50

0

157

64

33

2 3 11 18 13 23 10

37 42 31

17

6 16

36

36

5

7 201 5

5 1 3 12 5 3 10

Source : Relevés botaniques, 2021

Figure 5. Nombre d'individus par espèces

La figure ci-dessus montre le nombre d'individus de chaque espèce. Elle permet ainsi d'apprécier la distribution des ligneux pérennes afin de voir l'espèce la plus dominante. Ainsi, l'espèce Azadirachta indica est plus représentée avec 157 individus. Elle est suivie du Faidherbia albida avec 64 individus, d'Acacia nilotica avec 42 individus, d'Acacia Albida avec 37 individus, de Colophospermum mopane et Eucalyptucus globulus avec 36 individus chacune. Les espèces les moins représentées sont Diospyros mespiliformis, Erophaca baetica avec 5 individus chacune. Le Ficus sycomorus et Ozora insignis ont 3 individus chacune. Les espèces n'ayant qu'un seul individu sont composées de Dalbrgia melanoxylon et du Ficus glumosa.

50

? Nombre d'individus par placette

Les relevés botaniques ont permis de dresser une liste des individus qui s'y trouve en fonction des placettes. Au total, 362 individus ont été inventoriés dans les 36 placettes. (Figure 6)

INDIVIDUS

45

40

35

30

25

20

15

10

5

0

14 14

P1 P2 P3 P4 P5 P6 P7 P8 P9 P10 P11 P12 P13 P14 P15 P16 P17 P18 P19 P20 P21 P22 P23 P24 P25 P26 P27 P28 P29 P30 P31 P32 P33 P34 P35 P36

23

26

16

14

12

18

7 7

16

10 10

12

17

20

24

PLACETTTES

13

17

23

16

23

25

42

27

24

15

33

18

15

13

22

10

5

19

12

51

Source : Relevés botaniques, 2021

Figure 6. Nombre d'individus par placettes

52

L'analyse du nombre d'individus par placettes permet d'observer que les placettes ayants les plus grands nombres d'individus sont les placettes 23 avec 42 individus, 28 avec 33 individus, 25 avec 27 individus, 4 avec 26 individus, 23 avec 25 individus, 17 avec 27 individus. Les placettes ayant moins d'individus sont les placettes 9, 10 avec 9 individus chacune et la placette 34 avec seulement 5 individus.

? Nombre d'individus par zone

Les données botaniques ont été collectées en fonction des principales zones géographiques qui se trouvent dans la localité de Houdouvou. Au total, quatre principales zones ont été identifiées. Il s'agit précisément des zones de reboisement, des zones de cultures, des zones d'habitation et des zones dégradées marquées par une érosion de la végétation ligneuse pérenne. (Figure 7)

27%

23%

23%

27%

Zone de reboisement zone dégradé Champs

Zone d'habitation

Source : Relevés botaniques, 2021
Figure 7. Nombre d'individus par zone

La figure 6 montre la répartition des individus en fonction des principales zones géographiques de la localité. On observe ainsi que la zone ayant le plus grand nombre d'individus est la zone de reboisement avec 27% des individus, soit 170 individus. La seconde zone ayant le plus grand nombre d'individus est la zone des champs 27% soit 169 individus. Les deux dernières zones sont les zones d'habitation et les zones dégradées avec respectivement 149 et 144 individus.

53

1.3. Abondance dominance des familles d'espèces

Chaque espèce de la localité appartient à une famille. 16 principales familles ont

été inventoriées. L'analyse du nombre d'individus par famille est faite en fonction du degré de représentation. On a ainsi les familles fortement représentées (figure 8), les familles moyennement représentées et les familles faiblement représentées.

o Proportion des familles fortement représentées

Fabaceae Meliaceae Mimosaceae Anacardiaceae

17%

19%

39%

25%

Source : Relevés botaniques, 2021

Figure 8. Proportion des familles des espèces fortement représentées

La figure ci-dessus représente la proportion des familles les plus représentées dans la localité de Houdouvou. La famille la plus représentée est la famille des Meliaceae avec 39% pour 158 individus. La deuxième famille la plus représentée est celle des Fabaceae avec 25 % pour 102 individus. La troisième famille est celle des Anacardiaceae avec 19% pour 74 individus et la dernière famille est celle des Mimosaceae avec 17% pour 69 individus.

o Proportion des familles moyennement représentées

La deuxième proportion des familles est celle des familles moyennement représentées. (Figure 9)

Myrtaceae Tilaceae Rhamnaceae Combretaceae

21%

18%

31%

30%

54

Source : Relevés botaniques, 2021

Figure 9. Proportion des familles des espèces moyennement représentées

L'analyse de la proportion des familles moyennement représentées montre que la famille Tilaceae vient en première position avec 31% pour 49 individus. La famille Myrtaceae vient en deuxième place avec 30% pour 48 individus avant la famille Rhamnaceae qui a 18 % avec 34 individus. La dernière famille sur la liste est celle des Combretaceae avec 18% pour 18 individus.

o Proportion des familles faiblement représentées

Les familles faiblement représentées viennent en dernière position et sont constituées de : Vitaceae, Arecaceae, Malvacées, Balanitaceae, Moracée, Caesalpiniaceae, Celastraceae, Rubiaceae. La proportion de ces familles est représentée dans la figure suivante.

Vitaceae Arecaceae Malvacées Balanitaceae

Moracée Caesalpiniaceae Celastraceae Rubiaceae

20%

7%

6%

9%

10%

8%

24%

16%

55

Source : Relevés botaniques, juillet 2021

Figure 10. Proportion des familles des espèces faiblement représentées

La figure ci-dessus illustre la proportion des familles les moins représentées. Vitaceae avec 17 individus, Arecaceae avec 11 individus, Malvacées avec 6 individus, Balanitaceae avec 7 individus, Moracée avec 5 individus, Caesalpiniaceae avec 14 individus, Celastraceae avec 4 individus et enfin des Rubiaceae avec 6 individus.

1.4. Les types de formations végétales présentes

Trois principales formations végétales ont été retrouvées dans la localité de Houdouvou. Il s'agit des formations végétales denses, des formations végétales claires et des formations végétales d'alignements. Ces caractéristiques ont été déterminées grâce à la taille des espèces végétales et grâce à la densité des peuplements ligneux.

1.4.1. Formations végétales claires

Une végétation est dite claire lorsqu'on rencontre une absence du caractère sempervirent1 des espèces végétales et où les espèces végétales sont dispersées de manière discontinue. (Photo1). Plusieurs ligneux pérennes composent ainsi les formations végétales claires.

1 Expression latine qui signifie toujours verdoyant. Il se dit de diverse espèces de plantes et particulièrement de chèvrefeuilles qui portent les feuilles pendant toute l'année.

Long : 10°38'12»N Lat : 14°10'13»E Al : 453.1m

56

Source : Djafnga, 2021

Photo 1. Formation végétale claire

Marquée par une absence totale de sous-bois, la photo 1 illustre une formation végétale claire dans la localité de Houdouvou. On observe ainsi des arbustes et des arbres disposés de manière ouverte. La strate herbacée est très faible et quasi-inexistante. La végétation y est structurée de telle sorte qu'on peut observer un ligneux à une bonne distance.

1.4.2. Formations végétales denses

Les formations denses dans le terroir de Houdouvou se retrouvent dans la zone

de reboisement. Contrairement aux formations claires, les formations denses sont composées des ligneux à formation serrées.

Long : 10°38'21»N Lat : 14°10'13»E Al : 450.2m

57

Source : Djafnga, 2021

Photo 2. Formation végétale dense

La photo 2 montre une formation végétale dense qui se trouve dans le terroir de Houdouvou. Les ligneux sont disposés de manière serrée contrairement à la formation claire. La hauteur de ligneux est plus importante par rapport aux formations claires. Dans cette proportion des arbres, certains individus de la même espèce présentent une succession de ligneux, où l'on peut dénombrer 05 à 07 plantes, dans un espace réduit de plus de 10 à 20 m2.

La caractéristique dense de la végétation ligneuse varie considérablement en fonction de la saison. Les facteurs climatiques et édaphiques contribuent énormément à la modification de la physionomie des ligneux. Ainsi les zones à forte érosion hydriques sont dépourvues de formation dense. Les ligneux pérennes qui s'y trouvent se dégradent très rapidement de manière exponentielle.

1.4.3. Formations végétales d'alignements.

Les formations végétales d'alignements se retrouvent en bordure de route et de champs. Ces espèces sont généralement plantées par les Hommes. (Planche photographique 3)

A

B

58

Long : 10°38'31»N Lat : 14°10'29»E Al:500m Photo A : Ligneux en bordure de route

Long : 10°38'33»N Lat : 14°10'39»E Al:503.1m Photo B : Ligneux en bordure de champs

 

Source : Djafnga, 2021

Planche photographique 3. Formations végétales d'alignements

La planche photographique ci-dessus illustre les différentes formations végétales d'alignements qui se retrouvent à Houdouvou. La photo A montre une formation à dominance d Azadirachta indica qui se retrouvent en bordure de route. La photo B quant à elle montre des ligneux pérennes qui servent à délimiter des parcelles de cultures.

La localité de Houdouvou est composée de plusieurs types formations pérennes. Il s'agit des formations pérennes denses, claires et d'alignements. Les ligneux pérennes qui composent ces formations sont soit vivants, morts où souffrants.

1.5. Etat biologique des ligneux pérennes

L'état biologique des ligneux pérennes consiste à faire ressortir la proportion des individus vivants, morts et souffrants dans chaque placette. Les relevés botaniques ont permis de faire un état des lieux de ces espèces. La proportion générale des ligneux morts, vivants et souffrants est représentée dans le graphique suivant :

NOMBRE DES INDIVIDUS

395

44

193

ESPÈCE VIVANTE

ESPÈCE MORTE ESPÈCE

SOUFFRANTE

ETAT DES ESPECES

 

59

Source : Relevés botaniques, juillet 2021

Figure 11. Etat des ligneux pérennes

L'état des espèces pérennes permet d'observer que les espèces vivantes sont plus nombreuses que les espèces mortes et souffrantes. Ainsi, les espèces vivantes se trouvent au nombre de 395 individus tandis que les espèces mortes sont au nombre de 44 individus. Les espèces souffrantes se trouvent au nombre 193. L'état biologique des ligneux pérennes peut aussi être représenté en fonction des 36 placettes.

1.5.1. Nombre des ligneux vivants par placettes

La disposition des 395 ligneux vivants peut être appréciée en fonction des 36

placettes étudiées. (Figure 12)

INDIVIDUS VIVANTS

25

20

15

10

5

0

P1 P3 P5 P7 P9 P11 P13 P15 P17 P19 P21 P23 P25 P27 P29 P31 P33 P35

15 8 6

11 9 7 7 10

4 3

7 6 5 7 6

0

10 8

PLACETTES

18 19 22 20 18

14 16 13

12

23

13 13 11 13

7 5

19

10

Source : Relevés botaniques, juillet 2021

Figure 12. Nombre des individus vivants par placette

60

L'analyse du nombre des individus vivants par placette permet d'observer une répartition inégale des ligneux vivants dans les 36 placettes. On observe ainsi que les placettes ayant le plus grand nombre des individus vivants sont les placettes 28, 24, 25, 23, 22, 35. Les placettes ayants des individus moyens sont les placettes 1, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 36. Les placettes ayant le moins d'individus sont les placettes 16, 10, 9, 2, 33 et 34. Parmi les placettes ayants les plus grands nombre d'individus, la placette 28 dispose de 23 individus, la placette 24 de 22 individus, la placette 25 de 20 individus. Parmi les placettes dont les individus sont moyennement représentés, la placette 3 dispose de 15 individus, la placette 4 de 11 et la placette 8 de 10 individus. En ce qui concerne les placettes faiblement représentées, la placette 16 a 0 individu vivant, la placette 10 à 3 et la placette 9 dispose de 4 individus vivants.

1.5.2. Nombre des ligneux morts par placettes

Les travaux de relevés botaniques ont permis de recenser 44 individus morts dans les 36 placettes comme l'illustre la figure 13.

INDIVIDUS MORTS

4

5

3

0

2

1

P1

P2

P3

P4

P5

P6

P7

P8

P9

P10

P11

P12

P13

P14

P15

P16

P17

P18

P19

P20

P21

P22

P23

P24

P25

P26

P27

P28

P29

P30

P31

P32

P33

P34

P35

P36

2

1

3

4

3

1

2

5

0 0 0 0

2

4

2

0

5

PLACETTES

0 0

3

0 0 0 0 0 0

2

0 0 0

1

3

0 0 0

1

Source : Relevés botaniques, juillet 2021

Figure 13.Nombre des individus morts par placettes

Le nombre des individus morts dans les 36 placettes permet de dénombrer 19 placettes qui n'ont pas d'individus morts contre 17 placettes ayant des individus morts. Ainsi, les placettes 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 10, 11, 15, 17, 20, 27, 31, 32 et 36 totalisent 44 individus morts alors que les placettes 9, 12, 13, 14, 16, 18, 19, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 28, 29, 30, 33, 34, 35 n'ont pas d'individus morts. Ainsi, les placettes ayants les plus grands nombres d'individus morts sont les placettes 8 et 17 avec chacune 5 individus

61

morts. Les placettes 4 et 11 ont chacune 4 individus. Les placettes 3, 5, 20 et 32 en ont chacune 3 individus morts.

1.5.3. Nombre des ligneux souffrants par placettes

Plusieurs espèces souffrantes ont été inventoriées dans les 36 placettes (Figure

14). Au total, 193 ligneux ont été relevés en état de souffrance. Ces souffrances sont causées par les contraintes environnementales et anthropiques.

Individus souffrants

25

20

15

10

5

0

P1

P2

P3

P4

P5

P6

P7

P8

P9

P10

P11

P12

P13

P14

P15

P16

P17

P18

P19

P20

P21

P22

P23

P24

P25

P26

P27

P28

P29

P30

P31

P32

P33

P34

P35

P36

4

7

5

11

4

6

3

3

3 2

5

4

5

5

9

20

9

5

Placettes

3

4

3

5 6

2

7 6

1

10

5

2 1

6

3

0 0 1

Source : Relevés botaniques, juillet 2021

Figure 14. Nombre des individus vivants par placettes

La figure ci-dessus illustre le nombre des individus souffrants dans les 36 placettes de la localité de Houdouvou. La lecture de cette figure montre la répartition inégale des ligneux pérennes souffrantes dans les placettes. Ainsi, deux principales placettes ont le nombre le plus élevé des ligneux souffrants. Il s'agit des placettes 16 et 24 avec chacune 20 ligneux souffrants. La placette 4 a 11 individus, la placette 28 a 10 individus et la placette 15 en a 9. Les placettes ayant moins d'individus souffrants sont les placettes 7, 8, 9, 19, 21, 33 avec chacune 3 individus souffrants. Les placettes 10 et 30 en ont 2 chacune et les placettes 27, 30, 36 ont chacune 1 individu souffrant. Les placettes 34 et 35 n'ont aucun individu souffrant.

1.6. Caractéristiques dendrométriques des espèces ligneuses

L'analyse dendrométrique des ligneux pérennes permet de déterminer les structures des peuplements ligneux par classes de hauteur et par classes de diamètre. La

62

détermination de ces caractéristiques sera faite en fonction des principales zones de la localité. Il s'agit notamment des caractéristiques dendrométriques des zones de reboisement, des zones de zones de cultures, des zones d'habitations et des zones dégradées.

1.6.1. Structure du peuplement ligneux par classes de hauteur

L'étude de la structure dendrométrique des ligneux pérennes sera faite en

fonction des principales classes de hauteur. Ces classes seront ensuite étudiées en fonction des principales aires géographiques du terroir.

? Structure générale des ligneux pérennes par classes de hauteur

La répartition générale des ligneux pérennes en fonction des hauteurs est représentée dans la figure 15.

1M [1-10[ [10-20[ [20-PLUS[

NOMBRE DES INDIVIDUS

94

237

143

158

CLASSE DES HAUTEURS

Source : Relevés botaniques, juillet 2021

Figure 15. Structure générale des ligneux pérennes par classes de hauteur

La figure 15 illustre la répartition générale des ligneux pérennes par principale classe de hauteur dans la localité de Houdouvou. On observe ainsi quatre principales classes de hauteurs des ligneux pérennes. Les ligneux compris entre 1 et 10 mètres de hauteur sont plus nombreux avec 237 individus. La deuxième classe la plus nombreuse concerne les ligneux dont la hauteur est supérieure à 20 mètres avec 158 individus. Elle est suivie des ligneux dont la classe est comprise entre 10 et 20 mètres avec 237 individus. La dernière classe qui concerne les ligneux dont la hauteur est inférieure à 1 mètre ne totalise que 94 individus.

63

? Classe de hauteurs des zones de reboisement

Les ligneux pérennes arbres et arbustes des zones de reboisement sont classés en fonction des principales classes de hauteur. (Figure 16)

< 1M [1-10[ [10-20[ [20-PLUS[

CLASSE DE HAUTEURS DES LIGNEUX

77

INDIVIDUS

27

26

13

Source : Relevés botaniques, juillet 2021

Figure 16. Structure des ligneux pérennes par classes de hauteur dans la zone de

reboisement

L'analyse de la figure qui illustre la disposition des ligneux pérennes dans la zone de reboisement montre une inégale répartition des ligneux pérennes. Les individus dont la hauteur est comprise entre 1 et 10 mètres sont plus nombreux avec 77 individus. Les individus dont la hauteur est comprise entre 10 et 20 mètres viennent en deuxième place avec 27 individus devant les ligneux de moins de 1 mètre avec 26 individus. Les ligneux de 1 à 10 mètres de hauteur sont plus nombreux parce que les ligneux de cette zone sont composés majoritairement des arbustes qui sont entre autre : Acacia nilotica, Cissus quadrangularis, Colophospermum mopane, Combretum migranthum, Diospyros mespiliformis, Feretia apondanthera delile, Gymnosporia senegalensis. Les ligneux de plus de 20 mètres sont moins nombreux parce que les grands arbres sont rares dans les zones de reboisement.

? Classes de hauteur des zones de champs

La répartition des ligneux par classe de hauteur est représentée dans la figure 17.

< 1M [1-10[ [10-20[ [20-PLUS[

CLASSE DES HAUTEURS

41

84

NOMBRE DES INDIVIDUS

17

7

64

Source : Relevés botaniques, juillet 2021

Figure 17. Structure des ligneux pérennes par classes de hauteur dans les champs

La répartition des ligneux par classes de hauteur dans les champs va de manière croissante. Les individus de moins de 1 mètre sont moins nombreux que les individus de plus de 20 mètres de hauteur. Ainsi, les individus de moins de 1 mètre de hauteur se trouvent au nombre de 7, ceux compris entre 1 et 10 mètres sont au nombre de 17. Les individus de 10 à 20 mètres de hauteur sont au nombre de 42. Les individus de plus de 20 mètres sont nombreux avec 84 individus. Les individus de plus de 20 mètres de hauteur sont plus nombreux parce qu'ils sont composés à majorité de Faidherbia albida qui sont des espèces qui poussent beaucoup en hauteur et dont la coupe est interdite dans la localité. Par ailleurs, la présence d'une proportion réduite des arbres de petite taille s'explique par le fait que les populations coupent les arbres de petite taille lors de la préparation des champs afin de leur faciliter l'utilisation des sols.

? Classes de hauteur des zones d'habitations

Les relevés botaniques ont aussi été effectués dans les zones d'habitations. Ce qui nous a permis de faire une classification des ligneux en fonction des hauteurs. (Figure 18)

< 1M [1-10[ [10-20[ [20-PLUS[

CLASSE DES HAUTEUS

61

50

NOMBRE DES INDIVIDUS

48

5

65

Source : Relevés botaniques, juillet 2021

Figure 18. Structure des ligneux pérennes par classes de hauteur dans les zones

d'habitations

La disposition des ligneux par classe des hauteurs dans les zones d'habitations permet de remarquer que la classe de hauteur la plus dominante est celle dont les individus sont compris entre 10 et 20 mètres avec 61 individus. La deuxième classe dominante est celle de 1 à 10 mètres de hauteur avec 50 individus. La troisième classe avec 48 individus concerne les ligneux dont la hauteur est supérieure à 20 mètres. Les ligneux les moins nombreux sont en dessous de 1 mètre avec 5 individus. Les ligneux de moins de 1 mètre sont moins nombreux parce que les activités anthropiques et l'emprise du bâtit ne permet pas le développement en hauteur des jeunes arbres.

? Classes de hauteur dans les zones dégradées

La dernière aire géographique où ont été faits les relevés concerne les zones dégradées où les effets de l'érosion et du surpâturage sont très fulgurants. (Figure 19)

90

80

Nombre des individus

70

60

50

40

30

20

10

0

< 1m [1-10[ [10-20[ [20-Plus[

Classe des hauteurs

66

Source : Relevés botaniques, juillet 2021

Figure 19. Structure des ligneux pérennes par classes de hauteur dans les zones

dégradées

La disposition des ligneux par classes de hauteur dans les zones dégradées permet d'observer que les individus de petite taille sont plus nombreux que les individus de grande taille. Ainsi la classe la plus représentée est celle dont les individus sont compris entre 1 et 10 mètres avec 79 individus. La deuxième classe la plus dominante est celle des individus dont la hauteur est inférieure à 1 mètre avec 52 individus. La troisième classe est celle de 10 à 20 mètres avec 21 individus. La dernière est celle des individus dont la hauteur est supérieure à 20 mètres avec seulement 9 individus. La zone dégradée était auparavant une zone de coupe intensive de bois. Cette coupe accrue explique la rareté des ligneux de plus de 20 mètres de hauteur. De plus, les effets accélérés de l'érosion hydrique dégradent de plus en plus les ligneux dans cette zone. Le phénomène de surpâturage avec les effets du broutage et du piétinement ne permet pas un développement en hauteur des ligneux pérennes dans les zones dégradées.

La disposition des ligneux en classe de hauteur dans le cadre de ce travail a permis d'établir les principales zones où on trouve les ligneux de grande taille et les zones où les ligneux ont des petites tailles. Celle classification est aussi faite en fonction de la circonférence des ligneux.

67

1.6.2. Classes des circonférences des espèces

La deuxième partie de l'étude dendrométrique des ligneux pérennes concerne la

détermination des classes de circonférences des espèces. La détermination de ces classes sera faite en fonction des principales zones géographiques de la localité de Houdouvou.

? Classe générale des circonférences

La classification générale de la circonférence des ligneux pérennes dans la localité de Houdouvou est représentée dans la figure suivante.

19%

18%

42%

21%

< 5cm [10-20[ [20-30[ [30-Plus[

Source : Relevés botaniques, juillet 2021

Figure 20. Circonférence générale espèces ligneuses

Pour l'étude de la circonférence des ligneux pérennes, quatre principales classes ont été établies. La structure générale montre que la classe de circonférence des ligneux la plus dominante est celle des circonférences comprises entre 10 et 20 centimètres avec 42% pour 268 individus. La deuxième classe concerne celle des ligneux dont la hauteur est inférieure à 5 centimètres avec 21 % pour 129 individus. La troisième classe se situe entre 20 et 30 centimètres avec 19% pour 119 individus. La dernière classe est celle des individus de plus de 30 centimètres de hauteur avec 18% pour 116 individus. La disposition générale permet d'observer que les ligneux pérennes de petite circonférence sont plus nombreux que les ligneux de grande circonférence.

68

? Classes des circonférences des ligneux des zones de reboisement.

L'analyse dendrométrique de la circonférence des ligneux dans les zones de reboisement est illustrée dans la figure ci-dessous.

15%

50%

7%

28%

< 5cm [10-20[ [20-30[ [30-Plus[

Source : Relevés botaniques, juillet 2021

Figure 21. Circonférence des espèces ligneuses dans les zones de reboisement

La figure illustre la circonférence des espèces ligneuses dans les zones de reboisement. On relève ainsi que la classe des circonférences la plus dominante est celle des ligneux dont le diamètre est compris entre 10 et 20 centimètres. Elle est suivie des ligneux dont la circonférence est inférieure à 5 centimètres. La troisième classe est celle des ligneux de 20 à 30 centimètres. La classe de circonférence ayant moins de ligneux est celle des ligneux dont le diamètre est supérieur à 30. Les ligneux de diamètre de 1 à 20 centimètres sont plus nombreux parce que les espèces pérennes qui sont dans la zone de reboisement sont majoritairement composées d'arbustes. La raréfaction des grands arbres explique cette distribution. Les relevés botaniques ont aussi été faits dans les zones de cultures.

? Classes des circonférences des ligneux des zones de champs

La distribution des circonférences dans les zones de champs est disproportionnée. Cette distribution est illustrée dans la figure 22.

[30-Plus[

43%

< 5cm

8%

[20-30[

23%

[10-20[

26%

69

Source : Relevés botaniques, juillet 2021

Figure 22. Circonférence des espèces ligneuses dans les zones de champs

La répartition des ligneux pérennes dans les zones de cultures permet d'observer une proportion très grande des ligneux dont la circonférence supérieure à 30 centimètres et une proportion très faible des ligneux dont la circonférence est inférieure à 5 centimètres. Ainsi, les ligneux de plus de 30 centimètres ont une proportion de 43%. Ils sont suivis des ligneux de 20 à 30 centimètres avec 23%. La troisième classe est celle des ligneux de plus de 10 à 20 centimètres avec 26%. La dernière classe est 8% avec les ligneux de moins de 5 centimètres. Les ligneux pérennes des zones de cultures ont des diamètres plus imposants que les ligneux des zones de reboisement. En effet, les espèces des zones de cultures sont composées des arbres contrairement aux espèces des zones de reboisement qui sont composées majoritairement d'arbustes. Faidherbia albida est l'espèce la plus dominante des zones de cultures. Cet arbre à la capacité d'avoir une hauteur de 15 è 20 mètres de hauteur et par ricochet un diamètre important.

? Classes des circonférences des ligneux des zones d'habitations

Les ligneux pérennes ont été retrouvés dans les zones d'habitation. La figure 23 montre la distribution de ces ligneux par classe de circonférence dans cette zone.

[20-30[

28%

[30-Plus[

20%

< 5cm

8%

[10-20[

44%

70

Source : Relevés botaniques, juillet 2021

Figure 23. Circonférence des espèces ligneuses dans les zones d'habitations

L'analyse de la figure ci-dessus permet d'observer une proportion très grande des ligneux dont la circonférence est entre 10 et 20 centimètres et une proportion très faible des ligneux dont la circonférence est inférieure à 5 centimètres. Ainsi, les ligneux de 10 à 20 centimètres ont une proportion de 44%. Ils sont suivis des ligneux de 20 à 30 centimètres avec 28%. La troisième classe est celle des ligneux de plus de 30 centimètres avec seulement 20%. La dernière classe est 8% avec les ligneux de moins de 5 centimètres. Les arbres de petit diamètre sont minoritaires parce que les hommes et les animaux domestiques détruisent continuellement les arbres de petite taille. De ce fait, ces petits arbres sont de plus en plus rares et cèdent ainsi la place aux grands arbres. Cette zone est peuplée majoritairement d'Azadirachta indica.

? Classes des circonférences des ligneux des zones dégradées

Tout comme dans les zones d'habitations, des placettes ont été faites dans les zones dégradées pour étudier la dendrométrie de la végétation. Ainsi, la figure ci-dessous illustre la circonférence des ligneux pérennes en zone dégradée.

[10-20[

[20-30[

[30-Plus[

< 5cm

71

Source : Relevés botaniques, juillet 2021

Figure 24. Circonférence des espèces ligneuses dans les zones dégradées

La figure 24 montre la distribution des classes de circonférence des ligneux dans les zones dégradées. Cette distribution montre une répartition disproportionnée des ligneux pérennes. Les ligneux de 10 à 20 centimètres ont la moitié du diamètre avec 50% des ligneux pérennes. Les espèces de moins de 5 centimètres viennent en deuxième position avec 37%. Les circonférences de 20 à 30 centimètres représentent 9% tandis que les ligneux de plus de 30 centimètres ont seulement 4%. Cette inégale répartition des ligneux pérennes dans cette zone s'explique par le fait que cette zone a été auparavant une zone d'exploitation intensive du bois par les populations. Cette exploitation exacerbée du bois a conduit à la raréfaction des arbres de grande taille et par ricochet des ligneux de grande circonférence. De plus, la disparition des plantes a favorisé l'accentuation du phénomène d'érosion dans la zone. La conséquence qui découle de cette dégradation est la végétation rabougrie composée des essences de petite taille.

72

Conclusion

L'état des lieux de la végétation pérenne dans la localité de Houdouvou a permis de faire ressortir les caractéristiques floristiques, les richesses spécifiques, les abondances dominances des familles d'espèces, les types de formations pérennes, l'état biologique de ces formations et les caractéristiques dendrométriques. Les travaux de relevés botaniques ont permis de faire ressortir une liste de 30 espèces réparties en 16 familles et 632 individus pour les 36 placettes. Les formations végétales claires, denses et d'alignements ont été identifiées et l'état biologique des ligneux pérennes a fait ressortir les ligneux vivants (395), morts (44) et souffrant (193). Pour faire une meilleure appréciation de la disposition dendrométrique des ligneux en contexte de dégradation, il fallait avoir une zone plus ou moins dégradées. La hauteur générale des ligneux montre que les individus de moins de 1 mètres sont au nombre de 94, ceux de 1 à 10 sont au nombre de 237, ceux de 13 à 20 sont au nombre de 143 et ceux de plus de 20 mètres sont au nombre de 158. Pour ce qui est des diamètres, les individus de diamètre inférieure à 5 centimètres sont au nombre de 129, ceux de 10 à 20 sont au nombre de 268, ceux de 20 à 30 sont au nombre de 119 et ceux de plus de 30 centimètres sont au nombre de 116. Nonobstant, plusieurs agents entre dans le processus de dégradation de ces ligneux.

73

Chapitre 2. Processus de dégradation des ligneux pérennes

Introduction

La dégradation des ressources naturelle est un problème qui taraude de plus en

plus la communauté scientifique. Au sahel, les écosystèmes offrent d'énormes potentialités en produits forestiers ligneux et non ligneux. Malheureusement, la zone est confrontée à un déficit pluviométrique particulièrement sévère et à une forte croissance démographique corrélée à une demande de plus en plus élevée en terres agricoles. Ces conditions ont entrainé une perte de biodiversité et des modifications de la végétation. La ressource ligneuse n'est pas exempte de cette dégradation. Les ligneux de type pérenne voient leurs espérances de vie de plus en plus réduite de fait de plusieurs facteurs. Localité à forte péjoration climatique, les ligneux pérenne de la localité de Houdouvou connaissent une dégradation accélérée dans l'espace et dans le temps. De ce fait, plusieurs procédés interviennent dans la dégradation de ces ligneux. L'analyse du processus de dégradation des ligneux pérennes consistera à faire une étude diachronique de la dégradation des ligneux entre 2001 et 2021, à analyser le processus naturel de la dégradation et les processus anthropiques.

2.1. Etat du couvert ligneux en 2001 et 2021

La végétation de la localité de Houdouvou a subi plusieurs mutations qui ont

conduite à une évolution régressive. Un feed-back de vingt ans permet de mieux apprécier le degré de recouvrement de la végétation. Ainsi, on retrouve des zones à végétation denses, faibles et des zones déradées.

2.1.2. Etat du couvert ligneux en 2001

L'analyse diachronique du couvert ligneux entre 2001 et 2021 permet d'apprécier

d'un coup d'oeil le niveau de dégradation de la végétation pérenne dans la localité de Houdouvou. L'état du couvert du ligneux en 2001 est illustré dans la figure 25.

74

Figure 25. Etat du couvert ligneux en 2001

2.1.3. Etat du couvert ligneux en 2021

L'état des lieux du couvert ligneux en 2021 permet d'observer plus clairement

le niveau d'érosion de la végétation pérenne. Figure 26.

75

Figure 26. Etat du couvert ligneux en 2021

76

L'analyse diachronique du couvert ligneux de 2001 à 2021 permet d'observer une réelle dégradation spatiale du couvert ligneux. L'analyse des deux cartes permet de voir une réelle augmentation des zones dégradée (Figure 26), une diminution des zones à forte et à faible végétation. La figure 25 quant à elle montre une faible proportion des zones dégradées et un niveau important des zones à faible et à forte végétation. Cet écart est expliqué par des processus naturels et anthropiques.

Tableau 6.Évolution spatiale des superficies reparties en fonction des zones de végétations identifiées dans la localité de Houdouvou.

Classe de
Végétation

Superficie
en ha (2001)

Pourcentage

Superficie
en ha2021

Pourcentage

Ecart

Forte végétation

623

35,46

545

31,02

78

Faible végétation

520

29,60

465

26,47

55

Zone dégradée

614

34,95

747

42,52

-133

Total

1757

100

1757

100

0

 

Source : Analyses des images Landsat de 2001 et 2021.

L'analyse diachronique de l'occupation du sol en fonction de la couverture végétale sur une échelle temporelle de 20 ans permet de mieux apprécier le niveau de dégradation de la végétation. Le tableau 6 ci-dessus fait ressortir les différentes superficies occupées par les fortes végétations, les faibles végétations et les zones sans végétation de l'année 2001 et 2021. Les surfaces de fortes végétations occupaient en 2001, 623 hectares, soit 35, 46 % et en 2021, cette surface s'est réduite à 545 hectares soit 31, 02 % avec un écart de 78 hectares. Pour ce qui est des surfaces de faibles végétations la superficie en 2001 était de 520 hectares soit 29, 60 % tandis que celle de 2021 était de 465 soit 26, 47% avec un écart de 55 hectares. Les zones dégradées en 2001 occupaient 614 hectares avec 34, 95 % et en 2021, ces zones occupaient 747 hectares soit 42, 52 % avec un écart de -133 hectares.

L'analyse de ces données permet d'observé que les surfaces ce sont de plus en plus dégradées durant les années. Les surfaces de fortes et faibles végétations ont diminués au profit des surfaces dégradées. La figue 27 permet de mieux apprécier le niveau de cette dégradation.

77

Figure 27.Dynamique du couvert végétal de la localité de Houdouvou entre 2001 et 2021.

78

2.2. Processus naturel de la dégradation

Un processus est dit naturel lorsqu'il est le produit de la nature plutôt que celui des humains. Les mutations climatiques que connaissent notre ère favorisent la destruction des ligneux. De plus, la position géographique de la localité de Houdouvou lui confère un caractère climatique rude qui n'est pas favorable à l'augmentation des ligneux. En effet, cette localité se situe dans la région sahélienne du Cameroun caractérisée par un climat de type tropical semi-aride avec des précipitations insuffisante et irrégulière et des températures très élevés.

2.2.1. Insuffisance hydrique et variabilité climatique importante ? Défoliation des ligneux pérennes

Les arbres pérennes ont besoin d'eau pour se développer et se garder en santé. Le manque d'eau a plusieurs conséquences : réduction de la croissance, dépérissement des pousses, diminution de la taille et du poids des ligneux, réduction de la survie et de la croissance des arbres (jeunes arbres), répercussions négatives sur la qualité des fruits, carences nutritionnelles, augmentation des dommages. Le fait d'avoir accès à de l'eau peut aider les arbres à continuer à se développer au cours des périodes de sécheresse et à accroître leur résistance aux facteurs de stress. Ainsi, des ligneux pérennes sont en état de dessèchement ou de défoliation (Photo 3) dans la localité de Houdouvou du fait du manque d'eau. Les 36 placettes qui ont été faites ont permis d'inventorier 44 ligneux morts. La photo 3 montre un ligneux qui subit les conséquences du manque d'eau.

Long : 10°38'18»ELat :14°10'49»E Al : 650m

79

Source : Djafnga, 2021

Photo 3. Arbre en défoliation

La photo ci-dessus montre un arbre qui a perdu toutes ces feuilles pendant la saison sèche. Ainsi, en cas de sécheresse, les arbres meurent à cause d'un dysfonctionnement hydraulique s'ils ne s'adaptent pas. Pour s'adapter, la plante doit perdre ces feuilles, sinon elle veut vivre plus longtemps. Ainsi, les baisses de pluies contribuent à la dégradation des ligneux pérennes.

La sècheresse provoque une fermeture des stomates1 des feuilles pour limiter la transpiration. Du même coup, il n'y a plus d'entrée de CO2, plus de photosynthèse, la croissance s'arrête. Pour entretenir ses cellules, l'arbre doit puiser sur ses réserves. Une fois les stomates fermés, l'arbre entre dans une période de survie difficile. Si la sècheresse persiste, il continue à se déshydrater et fini par s'asséché.

1 Structures qui assurent les échangent gazeux au niveau des feuilles.

80

? Variabilité climatique persistante

Les modifications climatiques dans le monde vont de pair avec les modifications des pluies dans l'espace et dans le temps. La pluviométrie de Maroua en générale et celle Houdouvou est très instable. Les données pluviométriques sur 27 ans permettent de mieux apprécier la variation de pluie. (Figure 28)

1400

1200

1000

400

800

600

200

0

NIVEAU DES PRECIPITATIONS

691,2

848,9

847,4 680,1

1193,8

978,3

743,9 606,4

689,1

940,8

1017,9

865,6

898,1

ANNEES

932,8

675,5

737,4

751,1

765,2

766,9

726,8

903,9

633,5 533

765,2

802,2 661,4

435,4

598,8

Source : Aéroport international de Salak

Figure 28. Variabilité pluviométrique de 1990 à 2017

La figure ci-dessus illustre la distribution moyenne annuelle des précipitations dans la localité de Maroua. Par extrapolation, ces données peuvent être appliquées à la localité de Houdouvou. Ces données sont réparties sur 27 ans allant de 1990 à 2017. On remarque ainsi que la tendance des précipitations augmente et diminue en fonction des années. Ainsi, l'année qui a connu une pluviométrie assez élevée est 1994 avec une moyenne de 1993,8 mm tandis que l'année 2015 n'a que 435,4 soit une différence de 758,4 mm. Le diagramme montre clairement que le niveau de précipitation est très variable. La diminution des précipitations dans certaines années contribue largement à la dégradation des espèces ligneuses pérennes dans la localité de Houdouvou. La courbe générale des tendances montre une baisse du niveau des pluies entre 1990 et 2017.

81

2.2.2. Indice de diversité des ligneux pérenne

Pour une étude minutieuse du processus de dégradation des ligneux pérenne, le

calcul des indices de diversités s'impose. Ainsi, pour comparer la diversité des groupes floristiques par placettes, par zones et par espèces (Annexe 6), les indices de Shannon et d'équitabilité, les indices de Simpson ont été calculés. Les résultats obtenus ont permis de déterminer le degré de dégradation spécifique des ligneux pérennes dans la localité de Houdouvou. (Tableau 7)

Tableau 7. Indice de diversité par placettes

Placettes

Richesse Spécifique

Pi

Pi2

log2Pi

-Pi*log2Pi

P1

14

0,022151899

0,00049071

-1,654589043

0,0366523

P2

14

0,022151899

0,00049071

-1,654589043

0,0366523

P3

23

0,036392405

0,00132441

-1,438989242

0,0523683

P4

26

0,041139241

0,00169244

-1,38574373

0,0570084

P5

16

0,025316456

0,00064092

-1,596597096

0,0404202

P6

14

0,022151899

0,00049071

-1,654589043

0,0366523

P7

12

0,018987342

0,00036052

-1,721535832

0,0326874

P8

18

0,028481013

0,00081117

-1,545444573

0,0440158

P9

7

0,011075949

0,00012268

-1,955619038

0,0216603

P10

7

0,011075949

0,00012268

-1,955619038

0,0216603

P11

16

0,025316456

0,00064092

-1,596597096

0,0404202

P12

10

0,015822785

0,00025036

-1,800717078

0,0284924

P13

10

0,015822785

0,00025036

-1,800717078

0,0284924

P14

12

0,018987342

0,00036052

-1,721535832

0,0326874

P15

17

0,026898734

0,00072354

-1,570268157

0,0422382

P16

20

0,03164557

0,00100144

-1,499687083

0,0474585

P17

24

0,037974684

0,00144208

-1,420505837

0,0539433

P18

13

0,02056962

0,00042311

-1,686773726

0,0346963

P19

17

0,026898734

0,00072354

-1,570268157

0,0422382

P20

23

0,036392405

0,00132441

-1,438989242

0,0523683

P21

16

0,025316456

0,00064092

-1,596597096

0,0404202

P22

23

0,036392405

0,00132441

-1,438989242

0,0523683

P23

25

0,039556962

0,00156475

-1,40277707

0,0554896

P24

42

0,066455696

0,00441636

-1,177467788

0,0782494

P25

27

0,042721519

0,00182513

-1,369353314

0,0585009

P26

24

0,037974684

0,00144208

-1,420505837

0,0539433

P27

15

0,023734177

0,00056331

-1,624625819

0,0385592

P28

33

0,05221519

0,00272643

-1,282203138

0,0669505

P29

18

0,028481013

0,00081117

-1,545444573

0,0440158

P30

15

0,023734177

0,00056331

-1,624625819

0,0385592

 

82

P31

13

0,02056962

0,00042311

-1,686773726

0,0346963

P32

22

0,034810127

0,00121174

-1,458294397

0,0507634

P33

10

0,015822785

0,00025036

-1,800717078

0,0284924

P34

5

0,007911392

6,259E-05

-2,101747074

0,0166277

P35

19

0,030063291

0,0009038

-1,521963477

0,0457552

P36

12

0,018987342

0,00036052

-1,721535832

0,0326874

TOTAL

632

1

1

0

0

Indice de Shannon H'=-?Pilog2Pi

1,51889135

 
 
 
 

Indice de Simpson D= ?iPi2

0,0327772

 
 
 
 

Equitabilité E=H'/ log2S

0,16325528

 
 
 
 
 

Source : Relevés botaniques, juillet 2021

La diversité des espèces par placette dans la localité de Houdouvou est faible car l'indice de Shannon H'= 1,51889135 correspond à la formule : H< 3bit lorsque la diversité floristique est faible. Pour ce qui est de l'indice de Simpson, elle permet dans notre cas étude d'apprécier la probabilité de ne pas rencontrer deux individus de la même espèce dans la placette. Plus la valeur tend vers 0, moins la probabilité de rencontrer deux individus de la même espèce est élevée. Dans notre cas, l'indice de Simpson est D = 0,0327772. Ce qui voudrait dire que le risque de rencontrer deux individus de la même espèce dans une placette est réduit.

La valeur de l'équitabilité dans les placettes est faible : EQ= 0,461068745. Ce qui signifie que l'ensemble des relevés sont composés d'espèces à faible dominance ou rares, cette faiblesse est causée par la dégradation. Cette rareté des espèces est peut-être la preuve d'une forte anthropisation observée dans la localité.

L'indice de diversité floristique permet d'apprécier le niveau de diversité des espèces et leur dégradation dans les zones échantillonnées. Cet indice a fait l'objet de trois calculs : les indices de diversité par placettes (Annexe 5), les indices de diversité par espèces (Annexe 6), et les indices de diversités par zone (Tableau 8).

83

Tableau 8. Indice de diversité par zones

Zones

Individus

Pi

Pi2

log2Pi

-Pi*log2Pi

Zone de reboisement

144

0,227848101

0,05191476

-2,133855747

0,486195

zone dégradé

169

0,267405063

0,07150547

-1,902901312

0,5088454

Champs

149

0,235759494

0,05558254

-2,084612228

0,4914671

Zone d'habitation

170

0,268987342

0,07235419

-1,894389812

0,5095669

TOTAL

632

1

1

0

0

Indice de Shannon H'=-?Pilog2Pi

1,996074429

Indice de Simpson D= ?Pi2

0,251356954

Equitabilité E=H'/ log2S

0,21454444

 

Source : Relevés botaniques, juillet 2021

L'indice de diversité de Shannon est égal à H' = 1,996074429 bit. Cette valeur correspond à la condition si H< 3bit. Cela traduit une diversité floristique faible. Le calcul des indices de diversités de Shannon par placettes (Annexe 5) et par espèces (Annexe 6), donne une vue globale de cette diversité. Cependant, les calculs par zone permettent de mieux apprécié les impacts de la pression sur les espèces végétales. De façon globale cette diversité est faible car H'<3bit. Il ressort de la lecture du tableau 8 que la majorité des espaces sont anthropisés et la zone de reboisement est la moins anthropisés.

2.2.3. Les densités de peuplement des espèces

Il est question ici de ressortir deux types de densités : les densités selon les placettes et les densités en fonction des zones de formations.

? Densités des peuplements selon les placettes

La densité est le rapport du nombre total des espèces par la superficie. Dans le cadre de ce travail, les placettes ont une superficie de 30m × 30m équivaut à 900m2, soit 0,09ha. Le tableau suivant montre les déférentes densités en fonction des placettes.

84

Tableau 9. Densité par placette

 
 

Densités (Tiges/ha)

 
 
 
 

Densité moyenne

195 tiges/ha

 
 
 
 
 
 
 

Nombre des individu Ni

 
 

14

156

 

14

156

 

23

256

 

26

289

 

16

178

 

14

156

 

12

133

 

18

200

 

7

78

 

7

78

 

16

178

 

10

111

 

10

111

 

12

133

 

17

189

 

20

222

 

24

267

 

13

144

 

17

189

 

23

256

 

16

178

 

23

256

 

25

278

 

42

467

 

27

300

 

24

267

 

15

167

 

33

367

 

18

200

 

15

167

 

13

144

 

22

244

 

10

111

 

P34

5

56

P35

19

211

P36

12

133

TOTAL

632

2 528

La densité moyenne de l'ensemble des placettes calculées est de 195 tiges par

hectares (tiges/ha). Les résultats issus de ce tableau montrent clairement une

hétérogénéité entre les différentes placettes avec pour borne minimale 56 tiges par

85

hectares (placette 34) ce qui traduit une faible densité et la borne maximale de 467 tiges par hectares présent dans la placette P24. L'interprétation qui découle de ces résultats est qu'il y a plus de placettes aux densités faibles que de placettes aux densités élevées. Ceci s'explique par la dégradation des ligneux dans la localité de Houdouvou.

? Densités des peuplements par zone

Pour une analyse efficiente de la densité, il est nécessaire de se baser sur une analyse par répartition zonale car la simple densité par placette (Tableau 8) ne donne pas assez d'indications. Le tableau 10 présente ainsi les densités par zones.

Tableau 10. Densité par zones

Zones

Individus

Densités (Tiges/ha)

Zone de reboisement

144

1600

zone dégradé

169

1878

Champs

149

1656

Zone d'habitation

170

1889

TOTAL

632

7022

 

Source : Relevés botaniques, juillet 2021

L'analyse de la densité des ligneux pérennes par zone permet de relever que les ligneux sont plus denses dans les zones dégradées et les zones d'habitations que dans les zones de reboisement et les zones de champs. Les zones dégradées sont composées des ligneux pérennes rabougrie à formation ouverte alors que les zones de reboisement sont composées des ligneux pérennes de taille moyenne à formation moins dense. La densité des espèces par familles (Tableau 11) permet de mettre en relief les familles d'espèces les moins denses et les plus dégradées dans la localité.

86

Tableau 11. Densité des principales familles d'espèces

Famille

Nombre des
individu Ni

Densités
(Tiges/ha)

Densité moyenne

Arecaceae

11

122

826 tiges/ha

Malvacées

6

67

 

69

767

 

102

1133

 

158

1756

 

7

78

 

5

56

 

48

533

 

49

544

 

74

822

 

14

156

 

4

44

 

28

311

 

6

67

 

34

378

 

17

189

 

632

7022

 

Source : Relevés botaniques, juillet 2021

L'étude de la densité des familles d'espèces permet de mieux expliquer le processus de dégradation des ligneux pérennes afin de déterminer les familles les plus denses et les familles les moins denses et en voie de dégradation et de raréfaction. La lecture du tableau 11 montre ainsi que le processus de dégradation des ligneux pérenne est plus accéléré pour les ligneux de la famille des Malvacées, Balanitaceae, Moracée, Celastraceae, Rubiaceae. Les familles d'espèces ayant une bonnes densité sont : Fabaceae, Meliaceae, Myrtaceae, Tilaceae, Anacardiaceae, Rhamnaceae. Ainsi, si la dégradation suit sont cour normal, les ligneux appartenant à ces 6 familles seront parmi les derniers à se dégrader.

Le processus de dégradation des ligneux prennes associe des facteurs naturels comme le niveau de précipitation avec des fluctuations qui causent des sécheresses et des fortes précipitations à l'origine de l'érosion hydrique. De plus, la capacité de la plante à s'adapter dans ces conditions entre dans le système de dégradation des ligneux

pérennes. Par ailleurs, il faut mettre en relation les éléments a anthropiques pour mieux expliquer ce processus.

2.3. Processus anthropique de la dégradation des ligneux pérenne

La dégradation des ligneux pérennes n'est pas faite que par des éléments naturels, l'homme est devenu un acteur qui occupe une place importante dans le processus de destruction des ligneux pérennes. A l'ère de l'anthropocène1, les actions de l'homme, notamment l'agriculture, l'urbanisation, l'emprise du bâtit dégradent dans un court laps de temps de grande quantité d'espaces. Le processus anthropique de la dégradation des ligneux pérennes s'explique par un prélèvement de plus en plus accru de la ressource végétale, par une croissance exorbitante de la population et par les systèmes agricoles qui prévaut à Houdouvou.

2.3.1. Prélèvement croissant des ligneux

Le prélèvement croissant des ligneux est une activité importante dans le processus de dégradation spatio-temporelle des ligneux pérennes.

? Proportion des individus élagués

Les besoins de plus en plus criarde de bois d'oeuvres, de bois de chauffages et de pâturages dans la localité de Houdouvou accélèrent la main de l'homme sur les ressources pérennes. Les gardiens de la zone de reboisement font remarqués que les populations, notamment les femmes pénètrent dans la réserve malgré les interdictions des autorités des eaux et forêts. Les femmes y vont la nuit à l'insu des gardiens. Les placettes (Figure 29) qui ont été faite dans cette zone montrent les traces de ces femmes.

87

1Anthropocène : Nouvelle époque géologique qui se caractérise par l'avènement des hommes comme principale force de changement sur terre, surpassant les forces géophysiques.

NOMBRE DES INDIVIDUS

16

15

11

9

8

8

8

7

7

5

5

4

4

3

3

4

3

2

0

0

0

0

0

0

0

0

13

8

6

2

5

4

4

2

5

1

P1 P2 P3 P4 P5 P6 P7 P8 P9P10P11P12P13P14P15P16P17P18P19P20P21P22P23P24P25P26P27P28P29P30P31P32P33P34P35P36

PLACETTES

88

Source : Relevés botaniques, juillet 2021

Figure 29. Nombre des individus élagué dans les placettes

La figure ci-dessus montre le nombre des individus élagués dans les différentes placettes. Les 18 premières placettes recensent le plus grand nombre des ligneux élagués. Les actions de l'homme sont plus criardes à ce niveau. Les 10 premières placettes ont été faites dans les zones de reboisement. Les populations ont beaucoup élagué les ligneux pour se procuré du bois de chauffe. Les placettes faites dans les zones dégradées n'ont pas beaucoup de ligneux élagué du fait de la raréfaction des ligneux. Le prélèvement des ligneux se fait aussi dans les zones de cultures (photo 4). En effet, les populations vont fréquent coupé les branches dans les champs du fait de la raréfaction des ligneux. Les champs sont devenues les lieux par excellence du prélèvement du bois parce que les ligneux sont de plus en plus rares aux environs des lieux d'habitations. De plus, il est plus facile de se procurer du bois dans les champs car, ils sont loin du contrôle des autorités des eaux et forêts. Au retour des champs, les femmes coupent les branches et tiges des arbres et arbustes pour faire la cuisine. La photo suivante montre ainsi les branches d'un arbre coupé par les cultivateurs.

Long : 10°38'12»E Lat :14°10'39»E Al : 650m

89

Source : Djafnga, 2021

Photo 4. Arbre élagué

La photo ci-dessus montre un arbre dont toutes les branches ont été élaguées. En effet, les riverains de Houdouvou élaguent les arbres pour la cuisson des aliments, la vente ou pour la construction du bâtit. La photo ci-dessus illustre ainsi le processus de dégradation des ligneux pérennes.

? Mode de prélèvement des ligneux pérennes

L'accès aux ressources ligneuses pérennes à Houdouvou se fait par coupe en taillis, par dessouchage, par ébranchage et par émondage. (Figure 30)

Mode de prélèvement

Coupe en taillis Déssouchage Ebranchage Emondage

 
 
 
 

0 10 20 30 40 50 60 70

Nombre des individus

90

Source : Enquête de terrain, juillet 2021

Figure 30. Mode de prélèvement des ligneux pérennes

Les ligneux pérennes sont prélevés de quatre manières. Ainsi, les paysans font plus recours à l'ébranchage pour avoir accès aux ligneux. Sur 120 personnes enquêtés, 60 coupent les branches des arbres, 24 enlèvent jusqu'à la souche de l'arbre, 23 font une coupe en taillis et seulement 15 ont besoins de l'écorce des arbres.

? Source de bois de chauffe

Le contexte socio-économique de la localité de Houdouvou ne permet pas aux populations d'avoir accès à d'autres sources d'énergie pour la cuisson des aliments. En effet, le bois énergie utilisé directement comme bois de chauffe ou transformé en charbon constitue la principale source d'énergie pour la cuisson des aliments dans les ménages. De plus, la demande en bois du centre urbain accélère la pression sur les ligneux pérennes a fait remarquer le chef de village. Pour avoir ainsi accès aux ressources en bois de chauffe, les populations ramassent plus les bois morts (Tableau 12) du fait des restrictions des autorités des eaux et forêts.

91

Tableau 12. Sources d'accès au bois de chauffe

Moyen d'accès

Effectifs

Pourcentage

Pourcentage valide

Ramassage de bois mort

45

37,5

37,5

Coupe de bois vert

36

30,0

30,0

Emondage des arbres

24

20,0

20,0

Achat des arbres au marché

15

12,5

12,5

Total

120

100,0

100,0

 

Source : Enquête de terrain, juillet 2021

Le tableau ci-dessus illustre les moyens d'accès aux bois de chauffe dans la localité de Houdouvou. Les enquêtes de terrains ont permis de relever que le ramassage de bois mort est le principal moyen pour avoir accès au bois de chauffe. Sur 120 personnes enquêtées, 45 ramassent du bois mort pour la cuisson, 36 coupent du bois vert, 24 utilisent les écorces des arbres et seulement 15 personnes achètent sur le marché. En effet, le ramassage de bois mort est le principal moyen parce que les autorités des eaux et forêt interdisent la coupe abusive du bois. Cependant, l'achat de bois au marché occupe une faible proportion parce que la quasi-majorité des paysans partent chercher du bois et d'autres vendent ces produits ligneux aux personnes qui quittent de la ville de Maroua pour s'approvisionner en bois de chauffe.

2.3.2. Les pratiques agricoles

L'agriculture est un élément qui agit grandement dans la mutation du couvert végétal dans la localité de Houdouvou. De par les modes de préparation des champs, les cultures pratiquées et lieux par excellence de prélèvement des ligneux, les zones de cultures se voient de plus en plus vidés de leurs ressources ligneuses.

? Mode de préparation des champs

L'agriculture est une activité qui nécessite des terres nues sans obstacles. De ce fait, l'abondance des ligneux sur un espace agricole constitue un obstacle dans la pratique de l'agriculture. Pour y remédier, les populations font recours à des techniques pour la préparation des parcelles. (Figure 31)

72

80

Nombres de personnes

70 60 50 40

 

33

 
 
 
 

15

 

10

0

 
 
 
 
 
 
 
 

Déssouchage Brulis Défrichement

Mode de préparation

92

Source : Enquête de terrain, juillet 2021

Figure 31. Mode de préparation des champs

La figure ci-dessus illustre les principaux modes de préparation des champs avant les semis. Les ligneux, généralement les petits arbustes sont dessouchés par les agriculteurs, d'autres défrichent tout simplement et d'autre brûles. Ainsi, 72 personnes sur 120 défrichent les champs avant de semé, 33 procèdent par dessouchage et 15 brulent. Ces moyens de préparation des champs favorisent la destruction de jeunes plans qui veulent grandir dans les champs. De plus, les feuilles des grands arbres dans les champs bloquent la croissance des cultures. Pour y remédier, les cultivateurs élaguent les arbres (Planche photographique 4) pour favoriser l'arrivée du soleil sur les jeunes plants.

Les techniques de défrichement sont sommaires et occasionnent de véritables dégâts sur l'environnement. L'installation d'un nouveau champ entraîne la destruction des arbres. Les espèces jugées gênantes pour les cultures sont abattues, séchées et brûlées. Les rejets de souches sont arrachés chaque année lors de la préparation des champs, ce qui finit par tuer l'arbre.

Long : 10°38'11»E Lat :14°10'59»E Al : 540m Photo A. Arbre élagué dans un champ

Long : 10°38'65»ELat :14°10'35»E Al : 550m

Photo B. Eucalyptucus globulus élagué

A

Long : 10°38'18»ELat :14°10'30»E Al : 630m

Photo B. Arbre coupé dans un champ

C

B

93

Source : Djafnga, juillet 2021

Planche photographique 4. Mode de préparation des champs

La planche ci-dessus illustre les modes de préparation des champs dans la localité de Houdouvou. La photo A montre les branches d'un arbre coupé pour favoriser la croissance des jeunes plants. La photo B par contre montre un jeune arbre qui a été coupé jusqu'au tronc et la photo C montre deux Eucalyptus globulus coupés et dont les

94

tiges ont repoussé. Ces différentes pratiques agricoles favorisent une forte érosion des ligneux.

En outre, les enquêtes de terrain ont permis de montrer que le principal lieu d'approvisionnement en date reste et demeure les zones de cultures. (Figure 32)

5%

15%

10%

70%

Champs Vergers

Espace reboisé Achat de bois

Source : Enquête de terrain, juillet 2021

Figure 32. Lieu de prélèvement des ligneux pérennes

La figue ci-dessus montre les principaux lieux d'approvisionnement en bois de chauffe des populations de Houdouvou. Le premier lieu concerne les champs avec 70%. Le deuxième lieu concerne les zones de reboisement avec 15%, le troisième, l'achat du bois avec 10 % et enfin les vergers avec seulement 5%. On remarque ainsi que l'activité agricole contribue grandement dans le processus de l'érosion des ligneux pérennes. De plus, l'agriculture occupe une place très importante dans la localité car elle est l'activité économique la plus pratiquées par les riverains. Les femmes en rentrent des champs font des fagots de bois pour préparer à la maison.

Les principales activités dans la localité sont l'agriculture, l'élevage, le commerce et la vente de bois. Parmi ces activités, l'agriculture occupe une place de choix comme le montre le tableau suivant.

95

Tableau 13. Principales activités économique

Activités économique

Effectifs

Pourcentage

Agriculture

75

62,5

Elevage

15

12,5

Commerce

15

12,5

Vente de bois et charbons

15

12,5

Total

120

100,0

 

Source : Enquête de terrain, juillet 2021

La proportion qu'occupe l'agriculture dans la localité de Houdouvou est très importante. Elle représente à plus de 60 % de l'activité des populations locale. Pendant les saisons de cultures, la quasi-totalité du village se retrouve dans les champs pour travailler. L'élevage, le commerce, la vente de bois et du charbon occupe la même proportion, soit 12.5%. Les ligneux de la localité de Houdouvou sont utilisés pour satisfaire les besoins des populations.

Dans le prisme des travaux champêtre, la clôture des champs pour éviter la destruction des cultures nécessite la coupe d'arbres. On assiste dans la localité à une augmentation de la production de cultures maraîchères au cours de la saison sèche. Traditionnellement, ces cultures sont protégées des animaux, qui divaguent librement à cette époque de l'année, par une clôture faite de branches d'arbres épineux, ce qui augmente la pression qui existe sur la ressource ligneuse. La même technique est appliquée pendant les saisons de pluies pour protéger les cultures qui se trouvent aux alentours des lieux d'habitations. (Planche photographique 5)

Long : 10°38'11»ELat :14°10'03»E Al : 630m

Photo A. Clôture d'un champ et d'une maison

Long : 10°38'13»ELat :14°10'05»E Al : 630m

Photo B. Clôture d'un champ avec des épines

B

A

96

Source : Djafnga, juillet 2021

Planche photographique 5. Clôture des champs avec des ligneux pérennes

La planche ci-dessus montre les différentes méthodes utilisées pour la clôture des parcelles de cultures qui se trouvent à côté des lieux d'habitations. Ainsi, la photo A montre des ligneux pérennes ayant servi à clôturer une parcelle de culture et une maison et la photo B quand elle illustre des épines issues des ligneux pérennes et qui servent à clôturer une vaste parcelle de culture. La coupe des branches de ces ligneux pour la clôture des champs favorise ainsi la dégradation et la raréfaction des ligneux pérennes.

97

En effet, les productions doivent être protégées contre les animaux qui sont laissés en liberté dans la localité. Traditionnellement, les paysans érigent des haies mortes, c'est-à-dire des clôtures faites de branches d'arbres épineux ou de résidus de culture. Ce type de protection est d'une efficacité restreinte puisqu'il subit l'attaque des termites et doit être reconstruit chaque année et aggrave ainsi le processus de destruction des ligneux pérennes.

2.3.3. Importance socio-économique des ligneux pérennes

Le rôle que joue les ligneux pérennes contribue grandement dans leur processus de dégradation. En effet, les arbres pérennes permettent la survie des populations à travers la construction des habitats et la cuisson des aliments. Ces besoins augmentent la demande des populations en bois de chauffe. Le figure 33 montre les principaux usages des ligneux pérennes.

Pharmacopée Bois de chauffe Bois d'oeuvre Fourrage

20%

45%

3%

32%

Source : Enquête de terrain, juillet 2021

Figure 33. Principaux usages des ligneux pérennes

La figure 33 illustre les principaux usages des ligneux pérennes par les populations riveraines. Ainsi, le principal usage des ligneux pérenne est la cuisson des aliments avec une proportion de 45%. Le bois d'oeuvre vient en troisième position avec 20% après les utilisations pour besoin sanitaire ave 32%. Le fourrage occupe ainsi la dernière place avec 3%. Ainsi, les besoins des populations en énergie sont de plus en plus grandissante et par ricochet, la dégradation des ligneux pérennes est accélérée.

98

En outre, les populations font recours aux ligneux pérennes pour la construction du toit des maisons ou pour la construction des hangars comme le montre la photo suivante.

Long : 103827N Lat : 141024E Al : 460m

Source : Djafnga, 2021

Photo 5. Construction d'un hangar avec les ligneux pérennes

La photo 5 montre un hangar construit avec des ligneux pérennes. La construction d'un tel logis nécessite de couper les branches d'arbres et souvent des troncs entiers pour les arbres de petite circonférence. La coupe de ces arbres contribue à la raréfaction de ces ligneux.

Nonobstant, l'utilisation anarchique et abusive des ligneux pérennes dans la localité de Houdouvou est favorisée par les limites de la législation en matière de protection des ressources ligneuses.

99

2.4. Les défaillances administratives ? Les limites administratives

La dégradation des ligneux pérennes est aussi favorisée par un laxisme et un manque de civisme de certaine autorités chargées de la protection des forêts. Les interviews (Encadré 1) menées avec les personnes ressources de la localité ont permis de déceler ces manquements.

Encadré 1. Interview des gardiens de la zone de reboisement

On travaille beaucoup dans la zone de reboisement. Nous protégeons la zone depuis sa création et nous n'avons pas été payés depuis le 22 octobre 2019. La commune est chargée de nous payer. On nous payait après un an un montant de 180 milles. Avant que la commune ne prenne le relai, le délégué nous payait 30 milles FCFA chaque fin du mois. Depuis que la commune a pris le relais, les choses ont changées. On supporte juste avec. Les autres sont entrain de cultiver et nous on garde la réserve pour ne rien avoir à la fin. Le 20 mars, nous avons écrit au maire et il a refusé de prendre la lettre. Dans les documents du projet, le budget est de 13 millions par an pour payer les gardiens. Nous nous résignons à protéger la réserve juste par amour, pour ne pas que toutes les espèces disparaissent.

Gardiens de la réserve

Les interviews avec les gardiens de la zone de reboisement ont permis de déceler une défaillance du système de gestion des ligneux après le projet de reboisement Sahel Vert dans la localité. En effet, la gabegie financière de certaines autorités les pousses à sous-payer les agents de contrôle des ressources ligneuses dans la zone de reboisement. Cette exploitation à pousser des gardiens à abandonner leur poste. Sont resté que ceux de bonne foi. Ce manque de civisme cause une surveillance insuffisante et la réserve et par ricochet la surexploitation des ligneux pérennes par les populations riveraines.

De plus, le laxisme de certains agents de contrôle des eaux et forêt favorise une coupe exagérée des ligneux pérenne souligne le chef du village.

100

? Les limites de la législation

La réglementation en matière de protection des ligneux pérennes dans la localité est souvent taillée sur mesure en fonction des besoins individuel des agents. On observe ainsi des bois en ventes à vue de profusion. (Planche photographique 6)

Long: 10°38'52»N Lat: 14°10'56»E Al: 461 m

Photo A. Vente en détail

A

Long : 10°38'70»N Lat : 14°10'63»E Al : 561 m

Photo B. Vente en gros

B

Source : Djafnga, juillet 2021

Planche photographique 6. Vente incontrôlée des ligneux pérennes

La planche photographique ci-dessus illustre les lieux de vente de bois dans la localité de Houdouvou. La photo A montre des ligneux attachés pour être vendu en détail tandis que la photo B montre un grand tas de ligneux destiné à être vendu en gros. Le payement d'un supplément d'argent permet aux paysans d'avoir accès de manière illimité au bois. Cet accès illimité cause la surexploitation des ligneux comme le montre la photo B.

101

Encadré 2. Interview du chef du village de Houdouvou

La végétation dans mon village est devenue rare, les Nîmes sont les nombreux. Les brousses sont de plus en plus vides. Il faut s'enfoncer de plus en plus loin pour avoir du bois. Il y a un agent des eaux et forêt qui reste sur les routes pour contrôler ceux qui passent avec du bois et un autre se promène dans les brousses. Cependant, ce sont ces mêmes agents qui vendent les bois. Si par exemple une personne remet 200 FCFA, il a la possibilité de couper du bois pendant une semaine. Si elle remet 500 FCFA, elle a la possibilité de couper du bois pendant un mois. Si chaque personne donne 500 FCFA et coupe du bois pendant un mois, il ne restera plus rien en brousse en fin d'année. Ce sont ces agents qui ont vendu tous ces bois et causent la raréfaction des arbres.

Chef du village

L'interview ci-dessus montre les réalités du milieu et les défaillances du système mis en place pour la protection des ligneux. L'amour de l'argent et la recherche du profit individuel l'emporte sur la protection de l'environnement. L'incivisme de certains agents cause une surexploitation des ligneux pérennes et de facto sa dégradation. Les limites de cette législation forestière entrent dans l'engrenage de la dégradation spatio-temporelle des ligneux dits pérennes.

L'analyse du processus naturel et du processus anthropique de la dégradation des ligneux pérennes permet de conclure que le processus anthropique dégrade plus les ligneux pérennes que le naturel. (Figure 34)

NOMBRE DES INDIVIDUS

30

21

69

BAISSE DES ARIDITÉ DU SOL ACTIVITÉS

PLUIES HUMAINES

PROCESSUS DE DÉGRADATION

102

Source : Enquête de terrain, juillet 2021

Figure 34. Processus de dégradation des ligneux pérenne

La figure ci-dessus montre les principaux éléments entrant dans la dégradation spatio-temporelle des ligneux pérennes dans la localité de Houdouvou. Les deux premiers éléments (Baisse des pluies et aride du sol) entrent dans le processus naturel de la dégradation tandis que les activités humaines se rangent dans le processus anthropique. On observe ainsi que ce sont les activités humaines qui dégradent plus les ligneux pérennes. De plus, la somme du pourcentage des deux éléments du processus naturel (51) n'atteint pas celui du processus anthropique (69). En effet, la forte croissance démographique dans la localité s'accompagne d'une forte pression sur les ligneux pérennes et entraine par ricochet sa dégradation.

103

Conclusion

Les ligneux pérennes de la localité de Houdouvou sont dégradés par les affres

climatiques et les activités anthropiques. L'analyse des variabilités pluviométrique, des indices de diversités (Indice de Shannon H'= 1,518891351, Indice de Simpson D= 0,032777199166, Equitabilité EQ = 0,16325528) et des densités (195 tiges/ha) permet de confirmer la dégradation des ligneux pérennes. De plus, la quantité de ligneux prélevé, les modes de préparations des champs, les principales cultures pratiquées, le degré d'occupation de l'espace par l'agriculture et les habitations corrobore l'hypothèse de la dégradation spatio-temporelle des ligneux pérennes par les activités humaines. Par ailleurs, les défaillances de l'administration et les limites de la législation aggravent et accélèrent le processus de dégradation qui aura des conséquences environnementaux et socio-économiques dans ladite localité.

104

Chapitre 3. Effets de la dégradation des ligneux pérennes

Introduction

La perte de surface forestière dans le monde progresse d'années en années,

notamment dans les régions tropicales. Le recul de l'arbre et de la forêt en Afrique tropicale sèche est le plus symbolique des phénomènes de désertification qui affectent le Sahel depuis une bonne décennie. Chaque année, ce sont des centaines de milliers d'hectares qui sont déboisés dans les zones sahéliennes, La désertification et la déforestation sont les principales conséquences de la destruction de ces surfaces végétales. De même, la dégradation des ligneux pérennes dans la localité de Houdouvou à des conséquences directes sur la nature en générale et sur les hommes et leurs activités en particulier. Etant un lieu d'approvisionnement par excellence en bois, les ligneux pérennes de cette localité son en raréfaction et les conséquences sont perceptibles à plusieurs niveaux. . La survie biologique du Sahel est en jeu, survie humaine et animale aussi bien que végétale. L'objectif de ce chapitre est d'analyser les conséquences environnementaux d'une part est les conséquences socio-économiques de la dégradation des ligneux pérennes d'autres part.

3.1. Les effets environnementaux de la dégradation des ligneux pérennes

La dégradation des ligneux pérennes à des conséquences directes sur les

composantes de l'environnement. Ces conséquences s'observent au niveau de de l'augmentation du taux de mortalité des ligneux pérennes, au niveau de la raréfaction des espèces dans la localité. De plus, les zones dégradées se multiplient de plus en plus et gagnent en superficie.

3.1.1. Diminution du nombre de ligneux dans la localité

La conséquence directe de la dégradation des ligneux pérennes est la diminution

du nombre des arbres dans la localité. La forte pression des phénomènes naturels notamment la rareté des pluies et l'abondance de la chaleur entrainent des graves conséquences sur les ligneux pérennes comme la diminution du nombre des espèces. En effet les espèces ne pouvant pas s'adapter aux conditions hydriques entent en défoliation (photo 3), sèchent parfois meurent complètement. Ce phénomène est observable à travers les indices de mortalités des individus. (Figure 35)

? Indice de mortalité des espèces pérennes

Individus mort

4

6

5

3

0

2

1

P1 P2 P3 P4 P5 P6 P7 P8 P9 P10 P11 P12 P13 P14 P15 P16 P17 P18 P19 P20 P21 P22 P23 P24 P25 P26 P27 P28 P29 P30 P31 P32 P33 P34 P35 P36

Placettes

Arbres mort Taux de mortalité

105

Source : Relevés botaniques, juillet 2021

Figure 35.Taux de mortalité par placette

106

La figure ci-dessus montre le taux des arbres pérennes morts dans la localité de Houdouvou. Ainsi, les 11 premières placettes recensent la majorité des arbres morts dans la localité. Ces placettes ont été faites dans la zone de reboisement. Les placettes 19 à 27 ont été faites dans les zones d'habitations. On ne retrouve pas beaucoup de ligneux morts parce qu'il y une forte présence des hommes et qu'ils ont la possibilité de couper les pérennes morts. Ainsi, la courbe du taux de mortalité montre que la placette 8 et la placette 17 enregistre le plus grand taux de mortalité. Ce taux est aussi élevé entre la placette 3 et la placette 5. L'analyse de ce taux de mortalité permet de conclure que les ligneux pérennes se raréfient grandement dans la localité. L''analyse de ce taux par zone permet de mieux appréhender le phénomène.

? Indice de mortalité des espèces pérennes par zone

L'analyse du taux de mortalité par placette (figure 33) donne un aperçu général de la moralité des ligneux pérennes. L'analyse du niveau de mortalité par zone donne une répartition plus explicite de la mortalité des ligneux pérennes. Tableau 14.

Tableau 14. Taux de mortalité par zone

Zone

Arbres
morts

Taux de
mortalité

Zone de reboisement

17

269%

zone dégradé

13

206%

Champs

8

127%

Zone d'habitation

6

79%

TOTAL

44

680%

 

Source : Relevés botaniques, juillet 2021

Le tableau ci-dessus montre le taux de mortalité des ligneux pérennes en fonction des principales zones. Ainsi, la zone où on rencontre beaucoup de ligneux morts est la zone de reboisement avec 269%. Le deuxième lieu est la zone dégradée avec 206% suivi de la zone des champs 127% et la zone d'habitation avec 79%. L'analyse du taux de mortalité par zone confirme ainsi le fait que les ligneux morts sont plus nombreux dans la zone de reboisement et moins nombreux dans les zones d'habitations. La mortalité continue de ces ligneux conduits à la raréfaction des espèces ligneuses pérennes.

? Indice de raréfaction des ligneux pérennes

La conséquence directement observable de la dégradation des ligneux pérennes est la raréfaction des ligneux. Cette raréfaction est observable en fonction des principales

107

espèces qu'on retrouve dans la localité. Le tableau suivant montre les ligneux qui sont rares dans la localité.

Tableau 15. Indice de raréfaction par espèces

Espèces

Indice de
raréfaction

Nombre

d'individus Non-
rare

Nombre
d'individus
rare

1

Acacia Albida

78

Non Rare

0

2

Acacia nilotica

86

0

Rare

3

Acacia seyal

72

Non Rare

0

4

Anacardium occidentale

94

0

Rare

5

Azadirachta indica

22

Non Rare

0

6

Balanites aegyptiaca

92

0

Rare

7

Cissus quadrangularis

86

0

Rare

8

Colophospermum mopane

86

0

Rare

9

Combretum migranthum

97

0

Rare

10

Cobretum glutinosum

89

0

Rare

11

Dalbrgia melanoxylon

97

0

Rare

12

Diospyros mespiliformis

97

0

Rare

13

Eucalyptucus globulus

89

0

Rare

14

Erophaca baetica

97

0

Rare

15

Faidherbia albida

72

Non Rare

0

16

Feretia apondanthera delile

97

0

Rare

17

Ficus glumosa

97

0

Rare

18

Ficus sycomorus

97

0

Rare

19

Grewia mollis juss

92

0

Rare

20

Grewia villosa

97

0

Rare

21

Gymnosporia senegalensis

97

0

Rare

22

Hyphaene thebaica

94

0

Rare

23

Mangifera indica

83

0

Rare

24

Moringa aleifera

97

0

Rare

25

Ozora insignis

97

0

Rare

26

Psidium guajava

94

0

Rare

27

Sclerocarya birrea

86

0

Rare

28

Tamarindus indica

89

0

Rare

29

Ziziphus mauritiana

86

0

Rare

30

Ziziphus spina-christi

94

0

Rare

Total

2 656

4

26

 

Source : Relevés botaniques, juillet 2021

Le tableau 15 indique les indices de raréfaction des espèces présente dans la localité de Houdouvou. Les espèces ayant des indices supérieures à 80 sont rares et celles ayant des indices inférieures à 80 ne sont pas rares. Sur 30 individus, 26 sont

108

considérés comme rares et 4 ne sont pas rares. Ainsi, Azadirachta indica, Acacia Albida, Acacia seyal et Faidherbia albida sont considéré comme des espèces qui ne sont pas rares. On constate ainsi que les espèces sont de plus en plus rares dans la localité. L'indice de raréfaction des ligneux est également étudiée en fonction des familles d'espèces. (Tableau 16)

Tableau 16. Indice de raréfaction par familles

Familles

Indice de
raréfaction

Individus
Non Rare

Individus Rare

1

Arecaceae

94%

0%

Rare

2

Malvacées

97%

0%

Rare

3

Mimosaceae

50%

Non Rare

0%

4

Fabaceae

53%

Non Rare

0%

5

Meliaceae

22%

Non Rare

0%

6

Balanitaceae

92%

0%

Rare

7

Moracée

94%

0%

Rare

8

Myrtaceae

83%

0%

Rare

9

Tilaceae

78%

Non Rare

0%

10

Anacardiaceae

61%

Non Rare

0%

11

Caesalpiniaceae

89%

0%

Rare

12

Celastraceae

97%

0%

Rare

13

Combretaceae

86%

0%

Rare

14

Rubiaceae

97%

0%

Rare

15

Rhamnaceae

81%

0%

Rare

16

Vitaceae

86%

0%

Rare

Total

1261%

5

11

 

Source : Relevés botaniques, juillet 2021

Le tableau ci-dessus analyse la raréfaction des ligneux pérennes en fonction des principales familles d'espèces qui ont été inventoriées. Sur 16 familles d'espèces, cinq familles sont considérées comme étant nombreuses car leurs indices de raréfaction sont inférieurs à 80. Par ailleurs, 11 familles sont considérées comme rares car leur indice est supérieur à 80. Ainsi, la famille des Meliaceae (22), Mimosaceae (50), Fabaceae (53) Anacardiaceae (61) et (Tilaceae) sont considéré comme nombreuse dans la localité. Par contre, la famille des Arecaceae, Malvacées, Balanitaceae, Moracée, Myrtaceae, Caesalpiniaceae, Celastraceae, Rubiaceae, Rhamnaceae, Combretaceae, Rubiaceae, Rhamnaceae, Vitaceae sont considérées comme rare.

109

? Abondance relative des espèces

L'analyse de l'abondance relative permet de déterminer les espèces les plus abondantes dans la localité et les espèces en voie de disparition. Le tableau 17 montre l'état d'abondance des principales pérennes.

Tableau 17. Abondance relative des espèces

Espèces

Nbre Individus

Abondance
relative

1

Acacia Albida

37

0,059

2

Acacia nilotica

42

0,066

3

Acacia seyal

31

0,049

4

Anacardium occidentale

17

0,027

5

Azadirachta indica

157

0,248

6

Balanites aegyptiaca

6

0,009

7

Cissus quadrangularis

16

0,025

8

Colophospermum mopane

36

0,057

9

Combretum migranthum

7

0,011

10

Cobretum glutinosum

20

0,032

11

Dalbrgia melanoxylon

1

0,002

12

Diospyros mespiliformis

5

0,008

13

Eucalyptucus globulus

36

0,057

14

Erophaca baetica

5

0,008

15

Faidherbia albida

64

0,101

16

Feretia apondanthera delile

5

0,008

17

Ficus glumosa

1

0,002

18

Ficus sycomorus

3

0,005

19

Grewia mollis juss

12

0,019

20

Grewia villosa

5

0,008

21

Gymnosporia senegalensis

3

0,005

22

Hyphaene thebaica

10

0,016

23

Mangifera indica

33

0,052

24

Moringa aleifera

2

0,003

25

Ozora insignis

3

0,005

26

Psidium guajava

11

0,017

27

Sclerocarya birrea

18

0,028

28

Tamarindus indica

13

0,021

29

Ziziphus mauritiana

23

0,036

30

Ziziphus spina-christi

10

0,016

Total

632

1

 

Source : Relevés botaniques, juillet 2021

110

Le tableau ci-dessus montre l'abondance en pourcentage des principales espèces Dans la localité. Ce tableau permet de voir qu'il y a que deux espèces qui sont abondantes dans la localité de Houdouvou. Il s'agit d'Azadirachta indica avec 0,248 % et de Faidherbia albida avec 0,101%. Tous les autres espèces ne sont pas abondantes et se situe en dessous de 40%. Les espèces en voie de disparition sont Ficus glumosa (0,002), Dalbrgia melanoxylon (0,002), Moringa aleifera (0,003), Ozora insignis (0,003), Gymnosporia senegalensis (0,005), Ficus sycomorus (0,005). Cette indice est aussi analyser en fonction des principales familles d''espèces et permet de déterminer les familles les moins abondantes dans la localité. Figure 36.

Source : Relevés botaniques, juillet 2021

Figure 36. Abondance relative par familles

L'analyse de l'abondance relative des familles d'espèces permet de déceler deux familles dont le niveau d'abondance est supérieur à 50 %. Il s'agit de Meliaceae (0,25), Fabaceae (0,16). Deux familles comprises entre 40 et 50%. Il s'agit Anacardiaceae (0,12) et Mimosaceae (0,11). Deux familles comprises entre 30 et 40. Il s'agit de Tilaceae (0,08) et de Myrtaceae (0,08). Dix familles dont l'abondance est inférieure à 20 %. Ainsi, les familles d'espèces dans la localité de Houdouvou ne sont pas abondantes, cet état traduit une raréfaction des ligneux pérennes.

111

? Etat général de la végétation pérenne

Les enquêtes de terrain menés ont permis d'avoir une perception du niveau d'érosion des ligneux pérennes dans la localité. Ils nous ont permis d'évaluer le niveau de la végétation dans l'optique de voir si elles ont augmenté ou diminué. La figure suivante montre clairement l'état des végétaux pérennes à Houdouvou.

60

Nombres d'individus

50

40

30

20

10

0

70

En diminution En augmentation Sans Changement Touché

Etat de la végétation

Source : Enquête de terrain, juillet 2021

Figure 37. Etat des ligneux pérennes

La figure ci-dessus montre l'état de la végétation pérenne dans la localité de Houdouvou. Les enquêtes ont permis de relever que les ligneux pérennes sont en diminution contrairement aux autres années. Ainsi sur 120 personnes enquêtés, 66 pensent que les ligneux pérennes sont en diminution, 21 pensent que c'est sans changement, 21 pensent que c'est touché et seulement 12 pensent que c'est en augmentation. Les personnes qui pensent que les ligneux sont en augmentation sont généralement les jeunes et ceux qui n'ont pas durées dans la localité. Les personnes âgées et celles ayant durées dans la localité affirment sans ambages que les ligneux pérennes sont en diminution.

Pair ailleurs, le degré de leur diminution a été étudié pour voir la fréquence à laquelle ces ligneux se dégradent. (Figure 38)

Dégré de diminution

Faible

Moyen

Fort

 
 
 
 

0 10 20 30 40 50

Nombre de personnes

112

Source : Enquête de terrain, juillet 2021

Figure 38. Degré de dégradation des ligneux pérennes

La figure 38 illustre la vitesse à laquelle les ligneux pérennes diminuent. Ainsi, les enquêtes ont permis de voir que le degré de diminution est fort. En effet, 45 personnes sur 120 pensent que les ligneux pérennes diminuent de manière forte, 39 pensent que le degré de diminution est moyen et 36 pensent que le degré de diminution est faible. Ainsi, la conséquence directe de la dégradation des ligneux pérenne est la diminution du nombre d'espèces dans la localité. Cette raréfaction est à l'origine de l'augmentation du nombre des espaces dégradées ainsi des températures.

? Faible fréquences des ligneux pérennes

L'effet direct de la dégradation des ligneux pérennes est la faiblesse de la fréquence de ces ligneux. Les indices de fréquence permettent d'apprécier le niveau d'apparition des ligneux pérennes dans la localité. La fréquence des principales espèces pérennes est représentée dans le tableau 18.

113

Tableau 18.Fréquence des espèces pérennes

Espèces

Nbre de
relevé

Fréquence

1

Acacia Albida

8

22,22

2

Acacia nilotica

5

13,89

3

Acacia seyal

10

27,78

4

Anacardium occidentale

2

5,56

5

Azadirachta indica

28

77,78

6

Balanites aegyptiaca

3

8,33

7

Cissus quadrangularis

5

13,89

8

Colophospermum mopane

5

13,89

9

Combretum migranthum

1

2,78

10

Cobretum glutinosum

4

11,11

11

Dalbrgia melanoxylon

1

2,78

12

Diospyros mespiliformis

1

2,78

13

Eucalyptucus globulus

4

11,11

14

Erophaca baetica

1

2,78

15

Faidherbia albida

10

27,78

16

Feretia apondanthera delile

1

2,78

17

Ficus glumosa

1

2,78

18

Ficus sycomorus

1

2,78

19

Grewia mollis juss

3

8,33

20

Grewia villosa

1

2,78

21

Gymnosporia senegalensis

1

2,78

22

Hyphaene thebaica

2

5,56

23

Mangifera indica

6

16,67

24

Moringa aleifera

1

2,78

25

Ozora insignis

1

2,78

26

Psidium guajava

2

5,56

27

Sclerocarya birrea

5

13,89

28

Tamarindus indica

4

11,11

29

Ziziphus mauritiana

5

13,89

30

Ziziphus spina-christi

2

5,56

Total

 

124

344,44

 

Source : Relevés botaniques, juillet 2021

Le tableau ci-dessus montre le niveau de fréquence des principales espèces inventoriées dans les 36 placettes des zones de reboisements, des zones de cultures, des zones d'habitations et des zones dégradées. La liste des 36 espèces permet d'apprécier ainsi les fréquences des ligneux pérennes. L'espèce ayant la plus grande fréquence dans la localité est Azadirachta indica avec77.78%. Les espèces ayant les plus petites

114

fréquences sont Combretum migranthum, Dalbrgia melanoxylon, Diospyros mespiliformis, Erophaca baetic, Feretia apondanthera delile, Ficus glumosa, Ficus sycomorus, Grewia villosa, Gymnosporia senegalensis, Moringa aleifera, Ozora insignis avec chacune 2,78%. Plusieurs seuils permettent ainsi de classer la fréquence de ces espèces en espèces de faibles ou de fortes fréquences. (Tableau 19)

La classification des espèces en groupe est la résultante des typologies selon les proportions. Dans le cadre de notre étude, il existe quatre (04) différents groupes d'espèces. Cette classification explique en générale la typologie des espèces pérennes en fonction des classes en pourcentage des totales et dans la localité. Ainsi donc, on retrouve dans cette analyse :

- Les espèces très rares dont les taux sont compris entre]0 S 1[% ;

- Les espèces rares dont les taux varient de]1 - ? 5[% ;

- Les espèces moyennement fréquentes dont les taux sont compris entre]5 - 10[%

- Les espèces très fréquentes dont le taux sont compris entre]? 10[% ; sont illustrer dans les tableaux de lecture ci-dessous.

Tableau 19.Fréquence totale des espèces par classe de pourcentage

Espèces de

fréquence] ? 10 [% de total

Espèces de fréquence moyenne] 5 - 10[% de total

Espèces de

fréquence rare

] 1 - ? 5[% de total

Espèces de

fréquence très

rare] 0 = 1[% de total

Acacia Albida

Anacardium occidentale

Combretum migranthum

 

Acacia nilotica

Balanites aegyptiaca

Dalbrgia melanoxylon

 

Acacia seyal

Grewia mollis juss

Diospyros mespiliformis

 

Azadirachta indica

Hyphaene thebaica

Erophaca baetica

 
 

115

Cissus

quadrangularis

Psidium guajava

Feretia

apondanthera delile

 

Colophospermum mopane

Ziziphus spina-christi

Ficus glumosa

 

Cobretum glutinosum

 

Ficus sycomorus

 

Eucalyptucus globulus

 

Grewia villosa

 

Faidherbia albida

 

Gymnosporia senegalensis

 

Mangifera indica

 

Moringa aleifera

 

Sclerocarya birrea

 

Ozora insignis

 

Tamarindus indica

 
 
 

Ziziphus mauritiana

 
 
 
 

Source : Relevés botaniques, juillet 2021

L'analyse de la fréquence des principales espèces en fonction des classes de pourcentage permet de faire ressortir la classe des espèces ligneuses afin de de faire ressortir le niveau de rareté des ligneux pérennes. On retrouve ainsi 13 espèces de forte fréquence. Il s'agit Acacia Albida, Acacia nilotica, Acacia seyal, Azadirachta indica, Cissus quadrangularis, Colophospermum mopane, Cobretum glutinosum, Eucalyptucus globulus, Faidherbia albida, Mangifera indica, Sclerocarya birrea, Tamarindus indica, Ziziphus mauritiana. En outre, 6 espèces ont sont considérées ayant une fréquence moyenne. Il s'agit ainsi Anacardium occidentale, Balanites aegyptiaca, Grewia mollis juss, Hyphaene thebaica, Psidium guajava, Ziziphus spina-christi. Par ailleurs, 11 espèces ont une fréquence rare. Il s'agit de Combretum migranthum, Dalbrgia melanoxylon, Diospyros mespiliformis, Erophaca baetica, Feretia apondanthera delile, Ficus glumosa, Ficus sycomorus, Gymnosporia senegalensis, Moringa aleifera, Ozora insignis.

L'analyse de la fréquence des ligneux pérennes permet de montrer un état de raréfaction des ligneux dans la localité de Houdouvou, car sur 30 espèces, seulement 13 sont considérées comme fréquentes et 11 comme rares.

116

3.1.2. Forte variation du niveau des températures

La dégradation des ligneux pérennes conduits à de forte variation de température. Les données de températures du département du Diamaré nous permettent d'avoir par extrapolation les variations thermiques de la localité de Houdouvou. L'analyse de variabilité thermique va se faire de 2001 à 2010 et de 2010 à 2017. La figure 37 montre les tendances des températures de 2001 à 2010.

? Niveau de température de 2001 à 2010.

La figure 39 illustre les variations de températures de 2001 à 2010 en fonction des températures annuelle, des températures minimum et maximum.

Source : station Maroua- Salack, avril 2021

Figure 39. Variation des températures de 2001 à 2010

La comparaison des températures de 2001 à 2010 montre de forte instabilité des maximums et des minimums de température. On observe ainsi une hausse des températures de 2001 à 2010. L'année 2001 a connu un maximum de 34.9 et celle de 2010, 35.7 tandis que le minimum de 2001 n'est que de 29,3, celui de 2010 est de 29,9. Les années 2001 et 2002 n'ont pas connu de forte variations car il y pas eu beaucoup d'écart entre les températures minimales, annuelles et maximales alors que les années de 2003 à 2010 ont connu de forte variation de froid et de chaud. Les années 2011 et 2017 ont aussi connues de légère variation thermique. (Figure 40)

37,2

35,6 34,7 36,1 35,7 35,3 34,8

29,2 30,6

28,7 28,2 28,2 28,5 28,7

22,9 22,9 23,9

21 21,6 22,7

22

2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

Années

T° M maxi T°Mmuni T°M annuelle

température °C

117

Source : station Maroua- Salack, avril 2021

Figure 40. Variation des températures de 2011 à 2017

La figure ci-dessus représente les données thermiques des années de la période 2011-2017. On remarque dans l'ensemble que les conditions de température sont moyennement équitables. Cependant, la température moyenne maximale est légèrement dépassée les 37,2°c. Il s'agit notamment de l'année 2013.Tout comme la température moyenne minimale, on constate la même remarque dans l'ensemble une faible variation des températures sauf l'année 2016 qui a connu une légère hausse qui avec 23,9°c. Tandis que la température moyenne annuelle, les données thermiques de la période 2011, 2012et 2016, la tendance dépasse 20°c. On remarque ainsi une petite stabilité des températures à partir de 2011.

Les activités humaines telles que l'utilisation de combustibles fossiles, l'exploitation des forêts et l'élevage du bétail exercent une influence croissante sur le climat et la température de la terre. Le sol libère beaucoup de carbone ancien dans les zones où de nombreux arbres ont été abattus. La déforestation a un double effet négatif sur le changement. Premièrement, parce que l'arbre qui a converti le CO2 en oxygène a disparu. Deuxièmement, parce que le sol perd du carbone séculaire lorsque l'utilisation des sols passe de la forêt à l'agriculture.

En effet, les arbres pérennes contribuent grandement à réguler le climat en absorbant le dioxyde de carbone (CO2) de l'atmosphère. Lorsqu'ils sont abattus, cet effet positif est perdu et le carbone stocké dans les arbres est libéré dans l'atmosphère, aggravant l'effet de serre.

118

3.1.3. Extension des zones dégradées

La deuxième conséquence qui découle de la dégradation des ligneux pérennes est

l'extension des zones dégradées. En effet, la forte exploitation des bois cause la multiplication des zones sans ligneux. Cette absence de ligneux a pour effet direct l'accélération du phénomène d'érosion dans la localité de Houdouvou.

? Vaste superficie sans grands ligneux

La dégradation de la ligneuse pérenne laisse de vastes superficies sans arbres comme le montre la photo suivante.

Long: 10°38'24»N Lat: 14°10'12»E Al: 530m

Source : Djafnga, 2021

Photo 6. Vaste espace dégradé

119

La photo ci-dessus montre une vaste étendue d'une zone dégradée. On remarque sur cette image beaucoup d'hectare sans une forte végétation ligneuse à part quelque arbuste de moins de 1 mètre de hauteur. En effet, cette zone était apurant rempli d'arbres. La forte demande en bois du centre urbain a conduit à une exploitation anarchique et incontrôlé des ligneux. Le résultat direct est la disparition des grands arbres et l'impossibilité des jeunes plants de gagner en hauteur.

La disparition des ligneux dans cette zone à cause la perte de la couverture pédologique est favorisée l'installation d'une forte érosion. (Planche photographique 7).

Long: 10°38'52»N Lat: 14°10'52»E Al: 500m

Photo A. Vaste étendue érodée

Long: 10°38'32»N Lat: 14°10'22»E Al: 501m

Photo C. Modelé de l'érosion

Long: 10°38'22»N Lat: 14°10'63»E Al: 500m

Photo E. Sens d'écoulement des eaux

Long: 10°38'45»N Lat: 14°10'22»E Al: 503m

Photo B. Source de provenance des eaux

Long: 10°38'20»N Lat: 14°10'62»E Al: 511m

Photo D. Elargissement du lit du cours d'eau

Long: 10°38'36»N Lat: 14°10'42»E Al: 508m

Photo F. Processus de destruction d (un ligneux

120

Source : Djafnga, juillet 2021

Planche photographique 7. Vaste surface érodé

121

La planche ci-dessus montre le système érosif qui s'est mis en place dans la zone dégradée. La disparition de la végétation a permis le drainage d'une masse importante de sol et par ricochet, les sols se voient vidé de leurs couches arables. Ainsi, la photo A montre le niveau d'étendu de la végétation, la photo B montre le lieu de provenance des eaux car les eaux qui érodent ces terres proviennent de la chaine de montage. La photo C montre ainsi les formes de modelés issues de l'érosion. La vitesse de destruction du sol a ainsi élargi les champs d'écoulement de l'eau (Photo D). Le sens d'écoulement de l'eau est venu rejoindre le mayo (Photo E). Le niveau d'évolution de l'érosion affecte les petits arbustes de la zone dégradée (Photo F).

L'érosion hydrique consiste en un enlèvement des particules du sol, qui sont transportées plus loin en aval. Il s'agit d'une forme de dégradation des sols, qui varie dans le temps et dans l'espace. Cet ensemble de processus provient de l'interaction de facteurs actifs, en particulier l'agressivité climatique passive, notamment la texture du sol, la couverture végétale, la valeur de pente.

Dans la localité de Houdouvou, les cours d'eau qui traversent cette zone sont à l'origine des mouvements de masse observés pendant la saison de pluie. Conséquences, des particules de terre sont régulièrement arrachées entrainant dans leur chute des espèces végétales (Planche photographique 7).

3.2. Les effets sur les activités humaines

La dégradation des ligneux pérennes à beaucoup des effets sur les hommes et leurs activités. Ces conséquences vont de la baisse de la production agricole à la raréfaction des bois de chauffe et des bois d'oeuvre en passant la raréfaction du pâturage et la raréfaction des surfaces fertiles. Des enquêtes ont été mené pour avoir l'avis des populations sur les effets de la dégradation des ligneux pérennes (figure 41)

100

90

80

Nombre de personnes

70

60

50

40

30

20

10

0

Oui Non

Effes de la dégradation

122

Source : Enquête de terrain, juillet 2021

Figure 41. Effets de la dégradation

Les enquêtes de terrains nous ont permis d'avoir les avis des populations sur les conséquences de la dégradation des ligneux pérennes dans la localité de Houdouvou. Ainsi, sur 120 personnes enquêtés, 87 pensent que la dégradation des ligneux pérennes à des effets sur les activités des hommes. Ces effets ont été classés en fonction de leur degré d'importance comme la montre la figure 42.

Sans

importance

Peu important Assez important Très important Niveau des effets

 

Nombre de personnes

40

35

30

25

20

15

10

5

0

Source : Enquête de terrain, juillet 2021

Figure 42. Niveau des effets

Les conséquences socio-économiques de la dégradation des ligneux pérennes dans la localité de Houdouvou sont très importantes. La figure ci-dessus illustre le

123

niveau de ces effets. On observe ainsi que le niveau des effets est très importants. Sur 120 personnes enquêtés, 69 pensent que la dégradation des ligneux pérenne à des effets très important, 36 pensent que ces effets sont peu important, 33 pensent que ces effets sont assez importants et seulement 12 pensent que c'est sans importance. Les effets de la dégradation de ces ressources s'observent au niveau de la diminution de la production agricole.

3.2.1. Baisse accru des produits agricoles et extension des zones de cultures

Les enquêtes avec les riverains ont permis de faire ressortir les cultures dont la

production a baissé et augmenté dans la localité. (Figure 43)

Coton Arachide Sorgho Maraichers Maïs

20%

15%

3%

27%

35%

Source : Enquête de terrain, juillet 2021

Figure 43. Variation de la production agricole

La dégradation des ligneux pérennes a pour conséquence la dégradation de la qualité du sol et par ricochet la baisse de la production des cultures. Les enquêtes ont été menées pour voir les cultures dont la production est encore bonne. Ainsi, la culture dont la production n'a pas beaucoup baissé est la culture de coton avec 35%/ Elle est suivie de la culture des arachides avec 27%, de la culture du sorgho (20%), des cultures maraichères (15%) et enfin de la culture du maïs (3%).

En effet, la dégradation des ligneux pérennes à des impacts considérables sur la nature et la qualité du sol. Les pertes de sol des terres agricoles peuvent avoir de graves répercussions sur l'environnement en plus de réduire la productivité des sols. La baisse

124

de productivité d'un sol attribuable à l'érosion peut être importante. Cela peut découler tout simplement de l'amincissement de la couche de sol sur la roche, ce qui réduit le volume disponible pour les racines des végétaux. Il est plus courant que les rendements culturaux soient réduits par la perte d'éléments nutritifs des végétaux et que les propriétés physiques du sol soient dégradées. (Photo 7)

Long: 10°38'27»N Lat: 14°10'19»E Al: 600m

Source : Djafnga, juillet 2021

Photo 7. Mauvaise production agricole

La photo ci-dessus montre une mauvaise production d'arachide sur un sol qui a perdu sa fertilité. Les enquêtes menées auprès du propriétaire du champ font relever que la production sur cette parcelle à baisser de près de la moitié par rapport aux années antérieures.

Plusieurs changements ont été observés dans la localité. Il s'agit notamment de l'extension des zones de cultures, de la dégradation des ressources ligneuses, de la raréfaction des surfaces fertiles (photo 7), de la diminution des ligneux les plus utilisés et la multiplication des espaces dégradées (Tableau 20).

125

Tableau 20. Changements observés

Changements observés

Effectifs

Pourcentage

Pourcentage valide

Pourcentage cumulé

Etalement des zones de cultures

45

37,5

37,5

37,5

Dégradation des ressources ligneuses

30

25,0

25,0

62,5

Raréfaction des surfaces fertiles

21

17,5

17,5

80,0

Diminution des ligneux les plus utilisé

9

7,5

7,5

87,5

Multiplication des espaces dégradés

15

12,5

12,5

100,0

Total

120

100,0

100,0

 
 

Source : Enquête de terrain, juillet 2021

Les principaux changements observés sont reportés dans le tableau 17. Le changement le plus flagrant est l'étalement des zones de cultures avec 37,5% et la dégradation des ressources ligneuses avec 25%. Le troisième changement est la raréfaction des surfaces fertiles avec 17,5%, la multiplication des espaces dégradées avec 12,5 % et enfin la diminution des ligneux les plus utilisés avec 7,5%.

Un ancien de la localité affirme que « pour trouver du bois pour la cuisson des aliments, il faut s'enfoncé plus en brousse et allé sur les montagnes car les arbres sont de plus en plus rares dans le village. Les espaces de cultures ont augmenté avec la forte croissance de la population »

Les surfaces de cultures augmentent de manière grandissante du fait de la raréfaction des terres fertiles et la forte demande de la population en produit agricole. Ces conséquences proviennent lorsqu'il y a dégradation des ressources pérennes. En effet, la terre végétale, qui est la couche du sol la plus fertile, est la plus vulnérable à l'érosion et c'est elle qui disparaît en premier lorsqu'il y pas des arbres pour les protéger. Par ailleurs, les mécanismes d'érosion éliminent de préférence la matière organique du sol, l'argile et les substances limoneuses fines. L'association de perte de terre végétale et de fractions plus fines du sol peut avoir de graves conséquences sur les rendements culturaux. Dans la plupart des cas, l'épandage supplémentaire d'engrais peut neutraliser les conséquences de l'érosion sur la fertilité du sol, mais cela représente une dépense supplémentaire pour l'agriculteur. La planche photographique suivante montre dans

126

qu'elle mesure les zones de cultures ont augmenté dans la localité au détriment des ligneux pérennes.

Long : 10°38'16»E Lat :14°10'44»E Al : 650m

Photo B. Champs à perte de vue

Long: 10°38'32»N Lat: 14°10'22»E Al: 501m

Photo A. Multiplication des zones de cultures

B

Long : 10°38'18»E Lat :14°10'32»E Al : 620m

Photo C. Faible densité des ligneux dans la zone de culture.

A

C

Source : Djafnga, juillet 2021

Planche photographique 8. Extension des surfaces de cultures

127

La planche ci-dessus montre l'étalement des zones de cultures dans la localité de Houdouvou au détriment des ligneux pérennes. En effet, la photo A montre une multiplication des zones de cultures allant des zones d'habitations jusqu'aux berges de la rivière. La photo B montre des hectares de champs à perte de vue et la photo C quant à elle montre des zones de cultures avec peu de ligneux pérennes. Les baisses de production agricoles dû aux baisses de la fertilité des sols provoqué par la raréfaction des ligneux pérennes engendrent l'extension des zones de cultures pour compenser le manque à gagner en production agricole.

3.2.2. Raréfaction des bois d'oeuvres, bois de chauffe et pharmacopées

La surexploitation des produits ligneux pérennes à comme conséquences directe la raréfaction des espèces utilisées dans la construction des habitats et dans la cuisson des aliments. Dans les systèmes énergétiques ruraux, le bois joue le rôle de combustible dans la satisfaction de besoins énergétiques aussi essentiels que la cuisson des aliments et le chauffage. Sa raréfaction se traduit pour des populations très nombreuses par des difficultés accrues de subsistance et par la rupture de leur système énergétique. Pour pallier à ces manquements, les populations utilisent souvent les produits ligneux non pérennes comme le montre la photo suivante.

Long: 10°38'27»E Lat: 14°10'23»N Al: 610m

Source : Djafnga, juillet 2021

Photo 8. Ressource de combustion alternative

128

La photo ci-dessus illustre des sources de production alternative aux ligneux pérennes. On observe sur cette photo un fagot de tige de coton dans le domicile d'un paysan de Houdouvou. La raréfaction des ligneux pérennes conduits les populations, généralement les femmes à recueillir les tiges de coton ou de mil pour faire cuire les aliments. Cette photo montre une conséquence directe de la dégradation des ligneux pérennes.

Le chef du village fait remarqué que « les populations sont obligées de collecter les tiges de coton, de mil et même les épis de maïs égrainé pour faire de la cuisine parce qu'il y plus d'arbre dans le village ». En effet, la biomasse dans sa forme solide traditionnelle (bois de feu et déchets agricoles) représente une portion considérable et souvent insuffisamment reconnue de l'approvisionnement énergétique total. Le bois de feu seul couvre la majorité de la consommation énergétique totale.

Les enquêtes de terrain ont montré que la principale source de bois de chauffe est le ramassage de bois mort avec 37, 5 %. La coupe de bois vivante vient en second position (Tableau 10). Les conséquences de la dégradation des ligneux pérennes ne s'observent pas qu'au niveau de la raréfaction des bois de chauffes et des bois d'oeuvres, elles s'observent aussi au niveau de la raréfaction des ligneux utilisés dans le soin des habitants.

La contribution du bois de feu en tant que source d'énergie ne se limite pas aux systèmes énergétiques ruraux ou aux secteurs de subsistance. En effet, la demande urbaine (Maroua) représente une part croissante de la consommation de bois de feu tant du fait des migrations de ruraux qui conservent un mode de vie de type rural que de la dépendance des familles plus pauvres qui continuent à recourir au bois pour leurs besoins domestiques.

Les entretiens avec les gardiens de la zone de reboisement ont permis de savoir que plusieurs espèces étaient auparavant utilisées pour soigner les individus ont disparu et deviennent de plus en plus rare, ce qui complique lorsque qu'il faut soigner des personnes. Ainsi, les effets de la dégradation s'observent au plan social avec la raréfaction des bois d'oeuvre et de chauffe et au plan sanitaire avec la raréfaction des

129

ligneux utilisés dans la pharmacopée. Ces conséquences sont aussi observables sur le plan économique avec la raréfaction du pâturage.

3.2.3. Raréfaction du pâturage

La raréfaction du pâturage est aussi une conséquence de la dégradation des ligneux

pérennes. En effet, la raréfaction du pâturage est causée par le surpâturage. Le surpâturage peut être défini comme une action du cheptel modifiant les potentialités d'une terre de parcours. La première manifestation est la modification de la composition floristique. Les espèces appétées, trop sollicitées, disparaissent au profit d'espèces non appétées qui ont eu la possibilité de se multiplier. Cette disparition peut être due à l'épuisement du système racinaire. Les enquêtes menées auprès des populations pour déterminer les activités économiques les plus pratiquées place l'élevage parmi les derniers des activités. (Figure 44)

80

70

Nombre des individus

60

50

40

30

20

10

0

Agriculture Elevage Commerce Vente de bois et

charbons

Activités

Source : Enquête de terrain, juillet 2021

Figure 44. Activités les plus pratiquées

La figure ci-dessus montre les activités économiques les plus pratiquées dans la localité. La première activité est dont l'agriculture (62,5%), la deuxième est le commerce (16,6%), la troisième est la vente du charbon avec 12,5 % et la dernière activité est l'élevage avec 8,3%. On remarque ainsi que l'élevage vient en dernière position avec seulement 8,3%. Cette faible proportion s'explique par le fait que le

130

pâturage est de plus en plus rare dans la localité, ce qui pousse les populations à se tourner plus vers l'agriculture et le commerce.

L'autre manifestation du surpâturage est plus connue, avec l'apparition des phénomènes d'érosion (planche photographique 7), parfois spectaculaires qu'il entraîne. La raréfaction du tapis herbacé, voire sa disparition, et le piétinement favorisent l'érosion hydrique. Cette action est particulièrement sensible en zone de relief, comme le montre la photo B qui se trouve dans la zone dégradée et à forte érosion hydrique. La planche photographique 9 montre de vastes zones dégradées et des animaux à la recherche du pâturage.

Photo A. Espèces appétées dans la zone dégradée

Long: 10°38'20»N Lat: 14°10'62»E Al: 501m

A

Long: 10°38'22»N Lat: 14°10'66»E Al: 611m

Photo B. Troupeaux à la recherche du pâturage dans la zone dégradée

B

Source : Djafnga, juillet 2021

Planche photographique 9. Animaux à la recherche du pâturage

La planche photographique ci-dessus illustre le manque criard du pâturage pour la nutrition du bétail. Ainsi, la photo A montre une zone dégradée où il ne reste plus que les espèces appétées et la photo B montre des moutons à la recherche du pâturage

131

dans la zone dégradée. La dégradation des ligneux pérennes entraine le phénomène d'érosion (photo B) et par ricochet la disparition des couches arables sur laquelle se développent les herbes indispensables à la nutrition des animaux.

Conclusion

La désertification, aboutissement final d'un processus dans lequel interviennent une trop forte pression démographique, la destruction des zones écologiquement fragiles, la dégradation par le surpâturage, la surexploitation et le déboisement. La dégradation des ligneux pérennes a donc des conséquences environnementales comme la raréfaction du nombre des ligneux, l'extension des zones dégradées et l'accentuation du phénomène d'érosion. Au niveau anthropique, les conséquences s'observent au niveau de la baisse de la productivité agricole, au niveau de la raréfaction des ligneux utilisés dans la cuisson des aliments, au niveau du bois disponible pour la construction des habitats et la pharmacopée. De plus, la raréfaction du pâturage affecte grandement les éleveurs de bétail. Cependant, des solutions sont mise en place par les populations locale, l'Etat et les institutions pour résoudre le problème de raréfaction des ligneux pérennes.

132

Chapitre 4. Stratégies de gestions, de pérennisations et perspectives

Introduction

La dégradation spatio-temporelle des ligneux pérennes à des effets considérables sur l'environnement et les activités humaines. Face à cette situation, la recherche des moyens de pérennisation est la condition sine qua none pour amortir les effets de la dégradation de cette ressource indispensable à la survie des hommes en générale et des habitants de la localité de Houdouvou en particulier. Pour ce faire, des stratégies ont été développé localement par les populations riveraines dans l'optique de freiner la raréfaction des ligneux pérennes. Aussi, les institutions étatique et privée interviennent dans la promotion et la protection des ligneux pérennes. Ce chapitre se propose ainsi de de mettre en relief les différentes stratégies existantes dans la localité, de les évaluer et de proposer des moyens pour une meilleure gestion des ligneux pérennes.

4.1. Gestion locale et paysanne des ligneux pérennes

Plusieurs moyens sont développés par les populations locale dans le sens de la protection, de la promotion et de la préservation des ligneux pérennes. La mise en place de ces moyens passe par une prise de conscience. Ainsi, le principal moyen est la mise en sol des plants.

4.1.1. Plantation des arbres

Le principal moyen utilisé par les populations de localité de Houdouvou pour assurer une utilisation durable des ligneux pérennes consiste à planter de nouveaux plants. Les enquêtes de terrain ont été menées pour voir la proportion des personnes qui ont au moins une fois planté un arbre depuis qu'elles sont dans la localité. Les résultats de cette enquête sont représentés dans la figure suivante.

Nombre des individus

40

80

70

60

50

30

20

10

0

Oui Non

Personnes ayant une fois planté un arbre

133

Source : Enquête de terrain, juillet 2021

Figure 45. Etat des personnes ayant une fois planté un arbre

La figure ci-dessus montre le nombre des personnes ayant une fois mis sur terre une plante dans la localité de Houdouvou. Les enquêtes de terrain ont permis de monter qu'une bonne proportion de personnes ont déjà planté des arbres. Ainsi, sur 120 personnes enquêtés, 75 ont déjà planté des arbres et 45 ne l'ont pas encore fait. Ces arbres sont plantés dans les lieux d'habitations, en bordure de routes, dans les écoles, dans les champs et dans les zones de reboisements. La photo suivante montre une plante qui a été mis en sol par les riverains.

Long: 10°38'21»N Lat: 14°10'13»E Al: 420.2m

Source : Djafnga, 2021

Photo 9. Jeune plant d'Acacia raddiana planté.

134

Cette photo montre une plante d'acacia raddiana planté dans la localité par les populations riveraines. On observe ainsi que des moyens sont mis en place pour compenser le déficit des ligneux pérennes.

En dehors des jeunes plants plantés, d'autres moyens sont mis en place par les populations pour assurer la protection des ligneux pérennes.

4.1.2. Mesure de pérennisation

Les enquêtes de terrain ont permis de mettre en relief quatre principales mesure mise en place par les individus pour assurer la durabilité des ligneux pérennes. Ces mesures vont de l'entretien des arbres, de la limitation des zones de cultures à la plantation des arbres et à la limitation des coupes. La figure 46 représente ces principales mesures.

Mesure de pérennisation

Entretenir les arbres Limiter les zones de cultures Planter les arbres Limiter les coupes

 
 
 
 

0 10 20 30 40 50

Infividus

Source : Enquête de terrain, juillet 2021

Figure 46. Mesures de pérennisation

La principale mesure utilisée par la population consiste en la limitation de la coupe des arbres pérennes. La deuxième mesure consiste à planter les arbres, la troisième à entretenir ces arbres et la quatrième consiste à limiter les zones de cultures. Ainsi, sur 120 personnes enquêtés, 45 personnes limitent les coupes d'arbres, 39 optent pour planter les arbres, 25 personnes pour l'entretient des arbres et seulement 9 personnes pour la limitation des zones de cultures.

135

4.2. Gestion étatique et institutionnelle des ligneux pérennes.

La gestion des ligneux pérennes dans la localité de Houdouvou est assurée par l'Etat à travers ses démembrements et par des institutions.

4.2.1. Gestion étatique des ligneux pérennes

La gestion étatique des ligneux pérennes dans la localité de Houdouvou passe par la sensibilisation et le contrôle des ligneux pérennes, par l'existence des moyens d'accès aux ligneux, par l'existence et le renforcement des législations forestière et par l'augmentation des zones de reboisement.

? Existence des restrictions judiciaires

Au niveau départemental du Ministère des forêts et de la faune, la stratégie de pérennisation adoptée est principalement centrée sur le contrôle et la régulation des ressources ligneuses. Des lois sont mise en place dans ce sens. Des enquêtes de terrains ont été menées pour évaluer le niveau de connaissance de ces restrictions par les populations riveraines. La figure montre la proportion des personnes ayant conscience de l'existence des mesures pénale.

Non

15%

85%

Oui

Oui Non

Source : Enquête de terrain, juillet 2021

Figure 47. Connaissance de loi sur les ligneux

La figure ci-dessus montre la proportion des riverains qui savent que des lois existent dans le cadre de la protection des ligneux. Ainsi, les personnes qui savent que ces lois existent représentent 85% tandis que les personnes qui ignorent l'existence de

136

ces lois représentent 15%. Ce graphique montre ainsi qu'une bonne majorité de la population sait qu'elle n'a pas le droit de couper les arbres comme elles veulent. Les entretiens menés avec les autorités des eaux et forêts ont permis de faire ressortir les moyens utilisé dans la préservation des ligneux pérennes. (Encadré 3)

Encadré 3. Moyens de gestion des eaux et forêts

Les populations n'ont pas le droit de couper abusivement les ligneux. Elles peuvent élaguer les arbres, mais pas de manière abusive. Elles doivent être assistées de professionnel pour ne pas modifier le champ de gravité de l'arbre. Il y a aussi des périodes bien déterminé pour élaguer les arbres. C'est en saison sèche qu'on élague. S'ils sont élagués en saison pluvieuse, ces arbres ont une grande probabilité de mourir dans quatre ou cinq ans. Il est autorisé de couper les arbres mais, il faut au préalable se procuré des documents. Il faut un but précis, soit pour faire un champ ou pour bâtir une maison. Concernant les champs, sauf les tiges d'avenir sont autorisés à être coupé.

Agent 1

Pour couper un arbre, il faut se procuré des documents. Cependant, il faut planter un autre arbre à la place et le suivre. Il n'est pas question de planter un arbre et de la laisser sans surveillance. Les agents passent chaque fois pour s'assurer de la suivie et de l'évolution de l'arbre. Si on trouve une personne en train d'élagué un arbre frais sans autorisation, on la pénalise directement. Pour avoir une autorisation, il faut bien spécifier l'usage qu'on veut faire de cet arbre avant d'avoir une autorisation.

Agent 2

L'encadré ci-dessus montre les différents moyens utilisés par les agents des eaux et forêts pour la gestion des ligneux pérennes. Ces agents sont situés dans des points stratégiques du secteur. L'agent N°1 est situé à la limite entre la ville de Maroua et le canton de Kalliao. L'agent 2 est situé à la sortie de Houdouvou. Ces agents interviennent dans les contrôles à l'entrée (photo 10) et à la sortie des points stratégiques du canton.

Long: 14° 13'40» Lat: 10°35'50» Al: 4432, 3 m

137

Source : Djafnga, 2021

Photo 10. Agent de contrôle

La ci-dessus montre un agent des eaux et forêts en exercice de ces fonctions à la sortie du canton de Kalliao. Il contrôle ainsi les quantités de bois qui sortent de la localité. Houdouvou étant un lieu par excellence d'approvisionnement de la ville de Maroua en bois, ces agents sont chargés de réguler le degré d'exploitation des ligneux pérennes.

Par ailleurs, des enquêtes ont été menées auprès des populations pour voir les principaux moyens d'accès aux ressources ligneuses. Il faut ainsi avoir des autorisations de la commune ou des autorités des eaux et forêts. La figure 48 représente les principaux moyens d'accès aux ligneux pérennes.

60

50 40 30 20 10 0

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Autorisation de la Autorisation des eaux et Sans autorisation

commune forêts

138

Source : Enquête de terrain, juillet 2021

Figure 48. Moyen d'accès aux ligneux

Les enquêtes de terrains ont permis de faire ressortir les principaux moyens d'accès aux ligneux pérennes. Sur 120 personnes enquêtés, 51 personnes accèdent aux ligneux sans autorisations, 48 personnes se procurent des autorisations des autorités des eaux et forêts et 21 personnes se dirigent vers la commune. On remarque ainsi que la majorité des personnes cherchent des autorisations avant d'avoir accès aux ligneux pérennes.

? Extension des zones de reboisement

Des moyens ont été mis en place pour créer et étendre les zones de reboisements dans la localité. Les agents de l'environnement ont mis en place la zone de reboisement à travers le projet sahel vert depuis 2013. Ainsi, le premier site de reboisement à vue le jour en 2013, le deuxième site en 2014. Au total 5 sites de 1250 ha ont vu le jour. La zone est constituée des espèces naturelles et des espèces plantées (planche photographique 10). Depuis l'ajout de ces nouvelles espèces, la zone est considérée comme zone de reboisement.

D'un point de vue opérationnel, le Gouvernement du Cameroun a pendant les années 1970/80 initié et mis en oeuvre un vaste programme de reboisement dénommé « Opération Sahel vert », le but étant de maitriser l'avancée du désert, de sensibiliser et d'éduquer les populations à des gestes citoyens de préservation environnementale. Sa mise en oeuvre a cependant souffert des conséquences de la crise économique qu'a

139

connue le pays à partir de 1987. Cette opération a été relancée dans la région de l'Extrême-Nord en 2008 par le Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature (MINEP) à travers des activités de reboisement financées par le budget d'investissement public de l'Etat du Cameroun (BIP). Cette relance s'inscrivait dans la mise en application du PAN/LCD (2006) dans le cadre du respect de l'engagement du Cameroun vis-à-vis de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification.

Long: 10°30'11»N Lat: 14°10'10»E Al: 520.2m Photo A : Espèces pérennes reboisé

A

Long: 10°3031»N Lat: 14°10'23»E Al: 460.6m Photo B : Espèces non plantée dans la zone de reboisement

B

Source : Djafnga, 2021

Planche photographique 10. Formations végétales d'alignements

La planche photographique ci-dessus montre les différents types d'espèces pérennes qui se trouvent dans la zone de reboisement. On observe sur la photo A une plante (Azadirachta indica) qui a été planté sous l'initiative du projet sahel-vert dans la zone de reboisement. La photo B par contre montre une espèce pérenne qui a poussée de manière naturelle sans intervention humaine. Cette planche montre ainsi les actions menés dans l'optique d'assurer une meilleure durée des ligneux pérennes.

140

En, effet, l'élaboration et la mise en oeuvre des Projets doivent s'arrimer aux cadres internationaux de validation des résultats par l'harmonisation des indicateurs pertinents. La réactualisation du Document de référence du Projet « Opération Sahel vert » vise donc à prendre en compte les dynamiques en cours susceptibles d'impacter la mise en oeuvre efficiente des stratégies opérationnelles de lutte contre la désertification et la dégradation des sols dans la zone soudano-sahélienne.

Le rôle croissant de la diversité des acteurs de la lutte contre la DDTS invite à redéfinir le cadre réglementaire et juridique de leurs interventions en vue de veiller à la préservation des intérêts des communautés bénéficiaires. Le développement de nouveaux mécanismes et dispositifs internationaux de préservation environnementale implique à un niveau supérieur, des instances supra nationales dans les politiques publiques. L'élaboration et la mise en oeuvre des Projets doivent s'arrimer aux cadres internationaux de validation des résultats par l'harmonisation des indicateurs pertinents. La réactualisation du Document de référence du Projet « Opération Sahel vert » vise donc à prendre en compte les dynamiques en cours susceptibles d'impacter la mise en oeuvre efficiente des stratégies opérationnelles de lutte contre la désertification et la dégradation des sols dans la zone soudano-sahélienne.

La méthodologie adoptée pour cette réactualisation s'articule en cinq points:

- une revue documentaire conséquente sur les différents domaines liés à la dégradation des terres au Cameroun et aux Projets « Sahel vert » et « Aménagement du Bassin Versant de la Bénoué » ;

- les entretiens avec les acteurs-clés du processus de lutte contre la désertification ;

- l'analyse des données géoréférencées existantes (données SIG, Cartes, bases de données, etc.) ;

- l'organisation des missions de terrain en vue de confronter la réalité aux données géoréférencées existantes pour une orientation judicieuse des interventions futures de l'Etat et de ses partenaires ;

- l'organisation de deux ateliers de validation du document réactualisé.

141

A travers le présent document, le Gouvernement de la République réitère sa ferme volonté d'oeuvrer durablement à la restauration des terres dans les zones affectées par la désertification en luttant contre la dégradation des terres et en contribuant à l'augmentation de la fertilité des sols. Ce but s'inscrit dans l'objectif global de lutte contre la pauvreté et dont la vision est définie dans le Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi (DSCE).

4.2.2. Gestion institutionnelle des ligneux pérennes

Des institutions interviennent sur la nécessité de la protection des ligneux pérennes à travers des campagnes de sensibilisations et des mesures d'accompagnements.

? Sensibilisation et contrôle des ligneux pérennes

L'action de sensibilisation de la population est avant toute chose l'appel à la prise de connaissance à la participation du reboisement mais surtout à la protection des espèces ligneuses dans la localité. Les riverains pour le besoin de bois d'énergie, champs agricole et jardin détruisent les arbres. Pour limiter cette destruction, les agents de l'état et des ONG interviennent dans la sensibilisation sur la nécessité de préserver les ligneux pérennes. Des enquêtes ont été mené pour voir le niveau des personnes qui ont été une fois sensibilisé sur la préservation des ligneux. Figure 49.

120

100

80

60

40

20

Npmnre de personnes

0

Oui Non

Sensibilisation

Source : Enquête de terrain, juillet 2021

Figure 49. Personnes sensibilisées

142

La figure ci-dessus montre le nombre personnes qui ont été sensibilisé par un organe sur l'importance de la préservation des ligneux pérennes. Ainsi, sur 120 personnes enquêtées, 96 personnes ont été sensibilisées et 24 n'ont pas été sensibilisées. Ce graphique montre une proportion assez importante du niveau de gestion. Ces sensibilisations ont été faites par des ONG, des GIC, des autorités des eaux et forêts, des autorités traditionnelles et la commune. Figure 50.

23%

33%

17%

17%

10%

Communes ONG

GIC

Autorité tra

Eaux et forêts

ditionnelle

Source : Enquête de terrain, juillet 2021

Figure 50. Agents de sensibilisation et d'accompagnement

La figure ci-dessus montre les différents agents qui interviennent dans la sensibilisation dans la localité de Houdouvou. Les autorités traditionnelles viennent en première position avec 33%, la commune avec 23%, Les agents des eaux et forêts et les GIC avec 17 % chacun et enfin les ONG avec 10%. On remarque ainsi que des institutions interviennent aussi dans la protection des ligneux. Ces agents interviennent avec des moyens d'accompagnement et de suivis. On y retrouve entre autre la distribution des plants, le contrôle des ressources ligneuses et la distribution des foyers améliorés. Figure 51.

90

80

70

60

50

40

30

20

Nombre de personnes

10

0

Distribution de plants Agent de contrôle Distribution de foyers

améliorés

Mesures d'accompagnements

143

Source : Enquête de terrain, juillet 2021

Figure 51. Mesures d'accompagnements

La figure ci-dessus montre les différentes mesures mise en place pour assurer la préservation des ligneux pérennes. La première mesure est la distribution des plants avec 65 %, la deuxième mesure est le contrôle et le suivie avec 22,5 % et la troisième mesure est la distribution des foyers améliorés avec 12,5 %. On remarque ainsi que la principale mesure utilisée est la distribution des plans.

Une grande majorité de la population à bénéficier de ces mesures comme le montre la figure 52.

 
 
 
 

Bénéficiaires d'un accompagnement

Non

Oui

 
 
 
 

0 20 40 60 80 100

Nombre des individus

 
 

Source : Enquête de terrain, juillet 2021

Figure 52. Bénéficiaires d'une mesure d'accompagnement

144

Les enquêtes de terrains ont permis de montrer que 75,5 % des personnes enquêtées ont bénéficié des mesures d'accompagnements et seulement 27,5 % des personnes n'ont pas bénéficié des mesures d'accompagnements.

4.3. Evaluation des stratégies utilisées

? Apport considérable dans la protection des ligneux pérennes

La protection, la gestion et la conservation des ligneux pérennes est la condition sine qua none pour favoriser une vie à long terme des arbres dans la localité de Houdouvou. C'est dans cette optique que des stratégies ont été mise en place au niveau locale, institutionnel et étatique. Le niveau d'applicabilité de ces mesures est appréciable tant au niveau local qu'au niveau institutionnel et étatique.

Au niveau locale, il faut relever de prime abord un niveau important de prise de conscience des populations en ce qui concerne les valeurs écologiques et socio-économiques des ligneux pérennes car sur 120 personnes enquêtés, 72,5% des personnes savent que la dégradation des ligneux pérennes à des effets néfastes. De plus, une grande proportion des riverains intervient dans la plantation des ligneux pérennes dans la localité. De plus, la majorité d'elles se procurent une autorisation (40%) avant d'avoir accès aux ressources pérennes.

Au niveau institutionnel, on note une implication au travers des projets de sensibilisation, de gestion, de suivi et de distribution des plants. Ainsi, on note la présence des Organisations Non Gouvernementale (ONG) et des Groupements d'Initiative Commune (GIC) qui oeuvrent de manière considérable car sur 120 personnes enquêtées, 80% ont déjà été sensibilisées dans la protection des ligneux.

Au niveau étatique, la gestion des ligneux est plus poussée car on relève une réelle implication des agents de contrôles des eaux et forêts, des gardiens de la zone de reboisement, des autorités traditionnelles, de la commune et du projet de reboisement sahel vert. En effets, les agents des eaux et forêts sont présents dans le village, dans les lieux d'exploitations abusive des ligneux et dans les principales entrées de la localité malgré les réticences rencontrées sur le terrain. Les autorités traditionnelles jouent un rôle considérable dans la sensibilisation et l'octroi des autorisations pour couper un

145

arbre. Elles sont souvent les auxiliaires entre les autorités institutionnelles et les riverains. Les gardiens de la réserve sont quant à eux les boucliers qui permettent aux ligneux de la zone de reboisement de ne pas sombrer drastiquement dans la dégradation car malgré les retards de paie, ils continuent de garder la zone. Avec 1250 hectares de zones reboisées, le projet Sahel vert à permit de maintenir une bonne diversité et densité floristique dans la localité.

? Limite des stratégies utilisées

L'Arbre en tant qu'être vivant à un rôle écologique indéniable, mais dès lors qu'il se situe au coeur d'un milieu à forte extension urbaine et démographique, cela peut également lui conférer de multiples fonctions socio-économiques. Dans le contexte de paupérisation accrue des riverains de la localité de Houdouvou, l'adoption de ce principe est encore incertaine, d'où la vulnérabilité permanente des essences pérennes face aux multiples conséquences d'une gestion peu étudiée.

Mis à part la nécessité d'avoir recours à des méthodes d'intervention mieux conçues et plus appropriées, on voit aussi que les incitations à planter faites par les pouvoirs publics présentent un caractère trop ponctuel sans se projeter dans un contexte de durabilité, ce qui les rend souvent inefficaces. En effet, il faut relever un délaissement dans la protection des ligneux pérennes dans la zone de reboisement dans la mesures ou les gardiens ne reçoivent pratiquement plus ce qui est fixé dans le cahier de charge du projet. La recherche permanente du profit individuel prime sur le bien être individuel et la conséquence directe est la dégradation des ligneux. De même, l'amour de l'argent pousse les autorités de contrôles des ligneux à délivrer des permis d'exploitation d'une semaine pour une maudite somme de 200f et d'un mois pour une somme de 500F. A cette allure, le phénomène de déforestation risquerait de se pointer bien tôt.

Malgré l'implication considérable des riverains dans la gestion des ligneux pérennes, on note une bonne part qui coupe encore les arbres de manière irrégulière car 42, 7% de la population accède sans autorisation aux ligneux.

Néanmoins, une véritable durabilité des arbres pérennes requiert avant tout l'implication de la population elle-même. Une interrelation doit s'établir entre ces deux

146

entités de telle sorte que les apports issus des essences soient effectifs pour les habitants qui, parallèlement, pourront alors être disposés à en devenir les principaux gestionnaires.

Ainsi, c'est en favorisant le développement d'un sentiment d'appropriation chez les citadins que les arbres pérennes pourront vivre plus longtemps dans la localité, et en même temps, il reste indispensable de promouvoir des actions sur le long terme, basées sur la mise en relation des trois volets de développement durable pour faire valoir le statut du patrimoine arboré pérenne. Des lois doivent ainsi être renforcées, des stratégies revues, améliorer et préconiser pour une meilleure pérennisation des ligneux.

4.4. Renforcement de la législation forestière et perspectives

Les textes de lois en matière des ressources sont un maillon important dans la protection des ligneux pérennes. D'autres mesures doivent y être ajoutés afin d'assurer une meilleure gestion des ligneux pérennes

4.4.1. Renforcement de la législation forestière

Les politiques de gestion concourent à l'amélioration des conditions d'utilisations des ressources forestières ligneuses. Elles s'appuient sur les réalités socioculturelles, technoscientifiques et économiques. Le recul et la disparition de même que la dégradation du massif ligneux est due à l'absence d'une bonne gestion, le non-respect et application sécuritaire, le faible appui institutionnel, la non budgétisation (financement) et matériels, les actions anthropiques perpétuent la dégradation de la ressource pérenne et constituent un obstacle pour la gestion et conservation durable du couvert ligneux. Pour ce fait, il nécessite une politique règlementaire juridique et un appui institutionnel afin que les ligneux pérennes soient protégée et conservée.

o Au Cameroun, c'est la Loi n°96/12 du 05 août 1996 portant loi cadre relative à la gestion de l'environnement qui la réglemente. Dans son article 4, paragraphe d, elle donne une définition du développement durable comme étant « le mode de développement qui vise à satisfaire les besoins de développement des générations présentes sans compromettre les capacités des générations futures à répondre aux leurs ».

o La loi forestière de 1994 ne parle, quant à elle, que de protection des forêts, charge qui incombe à l'État. C'est d'ailleurs cette gestion centralisée des

147

ressources qui pose problème, car elle n'intègre pas toutes les parties prenantes. Avec l'avancée remarquable du processus REDD+ au Cameroun dans les années 2012 et 2013 et le souci d'engager la société civile et les populations locales dans la gestion durable des forêts, le Cameroun et bien d'autres pays de la sous-région se sont engagés dans les processus de réforme des lois. Cette dernière vise à améliorer le cadre réglementaire pour une gestion durable des ressources. Le pays a donc engagé depuis peu le processus de révision de sa loi forestière datant de 1994, avec pour défis d'assurer la pleine participation de tous les acteurs et d'intégrer les enjeux émergents liés à la gestion des ressources forestières et fauniques (UICN, 2014). Ainsi, la gestion concertée des ressources impliquant la participation effective des populations locales est le gage d'une gouvernance environnementale améliorée.

Les différentes reformes en matières de lois relatives à la protection de l'environnement ont commencés depuis 1994 et subissent des modifications jusqu'à nos jours. Le tableau suivant donne le récapitulatif des différentes réformes.

Tableau 21. Texte de lois sur la protection de la nature au Cameroun

PERIODE

TEXTES D'APPLICATION

1995

-Décret N° 95/466/PM du 20 juillet 1995 fixant les modalités d'application du régime de la faune

 

-2. Décret N° 95 / 531/PM du 23 août 1995 fixant les modalités d'application du régime des forêts (MINEF)

1996

3. Décret N° 96/642/PM du 17 septembre 1996 Fixant l'assiette et les modalités de recouvrement des droits de redevances et taxes relatifs à l'activité forestière

1998

4. Décret N° 98 /345 de la 21/12/98 portante organisation du Ministère de l'environnement et des forêts

1999

5. Décret N° 99/781/PM du 13 octobre 1999 fixant les modalités d'application de l'article 71(1) nouveau de la loi n°94 /01 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts de la faune et de la pêche ;

 

148

2002

6. Arrêté N°0222/A/MINEF du 25 mai 2002 portant procédures d'élaboration, d'approbation, de suivi et de contrôle de la mise en oeuvre des Plans d'Aménagement des Forêts de production du domaine forestier permanent

2006

7. Instruction N° 1/MINEP/CAB du 19 avril 2006 prescrivant la lutte contre l'exploitation illégale des ressources naturelles

2008

8. Arrêté N° 0315/MINEF fixant les critères de présélection et les procédures de choix des soumissionnaires des titres d'exploitation forestière

 

9. Arrêté N° 0518/MINEF/CAB fixant les modalités

d'attribution en priorité aux communautés villageoises
riveraines de toutes forêts susceptibles d'être érigée en forêts communautaires

 

Source : Gilles Herbert FOTSO. Université de Douala - Master 2 Recherche 2012 adapté par Djafnga

La multitude de ces réformes administratives montre la volonté du gouvernement camerounais de protéger son patrimoine naturel. On remarque ainsi que le premier décret avait pour but de fixer les modalités d'application du régime de la faune et des forêts alors que le décret de 2008 entre plus en détail car il fixe les critères de présélection et les procédures de choix des soumissionnaires des titres d'exploitation forestière et les modalités d'attribution en priorité aux communautés villageoises riveraines de toute forêts susceptibles d'être érigée en forêts communautaires. On voit ainsi la nécessité d'impliquée les populations locales dans la promotion et la gestion des forêts communautaires.

Les politiques sectorielles relatives à la conservation de la biodiversité et au développement durable élaborées au Cameroun incluent principalement le régime des forêts et de la faune (contenu dans la loi n° 94/01 du 20 janvier 1994) et ses divers décrets d'application, dont les objectifs comprennent :

- La protection du patrimoine forestier et faunique de la nation en participant à la conservation de l'environnement et à la préservation de la biodiversité de façon durable, ainsi qu'en renouvelant les ressources forestières et fauniques grâce à une meilleure gestion ;

149

- L'approvisionnement régulier en produits forestiers et fauniques de façon durable pour les générations présentes et futures ;

- La participation des populations rurales, des partenaires et des parties prenantes à la mise en oeuvre, notamment par le biais de la propriété des forêts communautaires.

La mise en place de ces lois permet de limiter la dégradation des ligneux pérennes. Toutefois, il faut allier ces lois avec d'autres mesures plus intégrante afin de mettre sur pied un système solide et plus innovateur dans le domaine de la protection des ligneux pérennes. Les perspectives sont ainsi proposées dans cette optique.

4.4.2. Perspective pour une gestion durable des ligneux pérennes

Pour assurer une gestion plus efficiente et plus efficace des ligneux pérennes, des stratégies doivent être revues et adoptées au niveau de tous les acteurs (populations, institutions, Etat). Ces stratégies doivent être orientées dans plusieurs sens. Il faut ainsi :

1' Une gestion intégrée des ligneux pérennes : Elle consiste à adopter une vision globale et multifonctionnelle des ligneux pérennes. Elle recherche des voies possibles qui soient à la fois écologiquement durable, socialement équitable et économiquement viable. En effet, la recherche d'une gestion ligneuse écologiquement durable consiste à toujours mieux comprendre et utiliser les forces de la nature à l'oeuvre. Ce critère requiert que toutes les décisions concernant l'aménagement soient fondées sur une compréhension actualisée et profonde des fonctions écologiques des ligneux.

1' Une gouvernance plus transparente et équitable : La bonne gouvernance et la transparence sont des préalables à une lutte efficace contre la pauvreté et à une gestion durable des ligneux pérennes dans la localité de Houdouvou. Les faiblesses et insuffisances du dispositif institutionnel apparaissent aujourd'hui comme un des principaux écueils à une bonne gouvernance. En effet, la volonté politique du gouvernement, la participation effective des populations, la prise de conscience du secteur privé, comme aussi l'engagement de la communauté internationale, sont autant nécessaires pour rompre le cercle vicieux où la pauvreté est à la fois cause et effet de la dégradation de l'environnement en

150

générale et des ligneux pérennes en particulier. Une bonne gouvernance dépend des acteurs locaux et des groupes d'intérêt : il faut qu'ils jouent leur propre rôle et se respectent les uns les autres.

? Une réduction de la vulnérabilité des forêts des terres arides aux événements naturels défavorables : Les forêts des terres arides sont exposées à plusieurs difficultés et dangers naturels : les inondations, la sécheresse, les tempêtes de vent, les précipitations irrégulières, le stress hydrique, etc. En raison de la pression démographique sans cesse croissante, la demande est aujourd'hui supérieure à la production forestière dans les zones arides. La mise en valeur des forêts dans les zones arides doit donc envisager l'adoption de mécanismes visant à diminuer la vulnérabilité des forêts à ces facteurs.

? Une participation des communautés à la surveillance et à la prévention des menaces pesant sur la santé des forêts : Les institutions responsables de la protection des forêts doivent collaborer avec d'autres parties prenantes, tels que les bûcherons, les producteurs de charbon de bois, les agriculteurs, les groupes de chasseurs et les éleveurs, pour prévenir et maîtriser les maladies, les incendies et autres menaces susceptibles de mettre en danger les forêts des terres arides. Les populations susceptibles de prêter leur concours doivent être clairement identifiées et des points focaux fiables doivent être désignés, encouragés à entretenir un contact avec le département des forêts et bénéficier de courtes formations en complément d'autres activités ;

? Une application d'une approche adaptative de gestion forestière : L'adaptation au changement climatique nécessite d'adopter une approche de gestion souple, réactive et préventive. La vigilance et la surveillance sont indispensables pour déceler les effets du changement climatique sur les écosystèmes forestiers et pour appliquer une gestion adaptative. Des systèmes de surveillance fondés sur les conditions locales doivent être établis dans les zones forestières de vaste superficie.

? Promouvoir les ressources forestières d'importance socio-économique : Les forêts ne sont pas seulement une source de subsistance pour les populations rurales ; elles sont également de plus en plus souvent une source de produits pour

151

les populations urbaines, qui sont tributaires de la production des zones rurales à proximité des villes. La gestion forestière doit faciliter l'accès aux nombreux avantages que procurent les forêts et contribuer à leur durabilité ;

? Etablir un cadre juridique, politique et institutionnel favorable à la gestion durable des forêts : Etablir et appliquer de bonnes pratiques de gestion forestière représente un grand défi dans la localité de Houdouvou. La pauvreté tend à encourager les populations à adopter des stratégies plus simples pour survivre. Les nouvelles règles sont appliquées durant une certaine période, mais sont ensuite peu à peu oubliées lorsque l'élan disparaît. La seule solution consiste à examiner et à réviser en permanence les lois, les réglementations et les engagements, ce qui est un outil très important pour assurer le fonctionnement et le suivi des programmes de gestion. Les obstacles linguistiques doivent être surmontés ; pour cela, les administrations forestières et les ONG doivent améliorer la communication avec les communautés locales en les aidant à comprendre les documents et les procédures de base, en les expliquant, en les commentant et en les traduisant dans les principales langues locales.

? Utilisation de la méthode PLASA : La Méthode PLASA repose sur 5 théories et utilise comme ingrédients les matériaux disponibles dans la nature (cailloux, pierres, gravier, sable, fumier, compost, eau). La première phase est le captage de la frange capillaire. Elle est suivi la mise en place de trou en forme d'entonnoir inversé et de l'épandage des terres riches et humide. Les dernières phases concernent le revêtement et la prise en charge. La méthode PLASA (Planter Sans Arrosage) détaillée dans la les étapes suivantes :

Etape 1 : Capter la frange capillaire : La frange capillaire est en géologie la zone de transition une zone saturée et une zone non saturée. A ce niveau, l'opération consiste à un trou qui atteint le niveau de cette frange capillaire afin que le jeune plant puisse bénéficier du système naturel d'arrosage. Son influence s'observe généralement à partir de 15 à 20 cm au fur et à mesure qu'on s'éloigne de la fin de la saison des pluies (novembre à avril) et selon la nature du sol (sols latéritiques, argileux, sablonneux...). Ce niveau se reconnait par une sensation de fraîcheur au toucher de la terre qui sort du fond du trou.

152

Etape 2 : Faire un trou adéquat : Pour faire un bon trou, il doit être en forme d'entonnoir renversé afin de réduire l'action des rayons solaires sur la frange capillaire ; car un trou à large ouverture accueille plus de rayons solaires qu'un trou à ouverture modérée.

Etape 3 : améliorer la qualité du terreau : A ce niveau, l'opération consiste à trouver une terre bénéfique à la plante car une terre riche en éléments nutritifs (matière organique, compost, fumier etc...) constitue une « alimentation riche et équilibrée » pour une croissance normale et une bonne santé de la plante.

Etape 4 : Poser un revêtement à double fonction : Le revêtement est posé sur les parois supérieures du trou et au pied du plant afin de réduire le processus de dessèchement dû à l'effet des rayons solaires et au vent. On utilise à ce niveau pierres, cailloux et graviers comme matériaux de revêtement eu égard aux caractéristiques protectrices que renferment ces matériaux.

En outre ce revêtement crée un environnement peu attractif aux termites comparativement au paillage dont l'inconvénient est de favoriser la prolifération des termites.

Etape 5 : L'arrosage et la protection : Cette étape est la dernière de la méthode PLASA. La Méthode PLASA fait de la frange capillaire la source principale d'alimentation en eau. Cependant, dès l'apparition des signes de déshydratation du plant (feuilles fanées le matin, craquantes avec perte d'éclat). L'arrosage se fait, lentement, longuement afin de réussir l'infiltration de l'eau sous le plant.

La Méthode PLASA enregistre des gains en économie d'eau et de temps : 1 litre d'eau par semaine par plant, une fréquence d'arrosage allant de : 1 fois par semaine à 1 fois les 15 jours, 1 fois le mois, et, souvent à 0 arrosage durant la saison sèche.

La mise en place de cette méthode dans la localité de Tchéré serait d'une importance remarquable, car les populations ne vont plus se peiner pour arroser à chaque fois les plants et les plants auront des meilleures conditions pour se développer.

La prise en compte de toutes ces stratégies pourrait endiguer ou freiner la dégradation spatio-temporelle des ligneux pérennes dans la localité de Houdouvou. Une gestion participative et un développement durable impulsé par la base est une condition nécessaire à la pérennisation des ligneux pérennes.

153

Conclusion

En somme, ce chapitre était orienté vers l'analyse des stratégies de gestion et de

protection des ligneux pérennes dans la localité de Houdouvou, vers l'évaluation de ces stratégies et vers la proposition des moyens de pérennisation. Il ressort de cette analyse que plusieurs moyens existent au niveau local avec la plantation et l'entretien des arbres, au niveau, institutionnel avec les campagnes de sensibilisation et de distribution des plants et des foyers améliorer. Le niveau étatique comprend les projets reboisements avec le projet « Opération Sahel vert », les opérations de suivies et de contrôles. Les stratégies mises en place par ces acteurs dans le domaine de la protection des ligneux pérennes est appréciable, mais beaucoup reste à faire au niveau de la transparence dans la gestion et au niveau de l'éducation des populations dans la préservation des ligneux pérennes.

154

Discussion des résultats

Cette étude rapporte sur la dégradation spatio-temporelle des ligneux pérennes dans la localité de Houdouvou (Extrême-Nord Cameroun). Les résultats issus de cette analyse montrent une réelle dégradation des ligneux pérennes. Les travaux ayants conduits à un état général de la végétation ligneuse pérennes ont fait ressortir une liste de 30 espèces réparties en 16 familles et 632 individus dans les 36 placettes. Au total, 20 ligneux arborés et 11 ligneux arbustives ont été identifiés. Des formations végétales denses, claires et d'alignements ont été retrouvés. Quatre principales zones se trouvent dans la localité de Houdouvou. Il s'agit des zones de reboisements, des zones de cultures, des d'habitations et des zones dégradées. L'état du couvert ligneux a permis de faire ressortir des espèces vivantes (395), des espèces mortes (144) et des espèces souffrantes (193). Par ailleurs, plusieurs paramètres expliquent une réelle dégradation des ligneux pérennes. Ainsi, la défoliation des espèces, les fortes variabilités pluviométriques, les indices diversités des espèces très faibles (H'= 1,51889135, D = 0,0327772), ainsi qu'une densité faible des ligneux (195 tiges/ha) expliquent une dégradation des espèces ligneuses pérennes. De même, les activités humaines (prélèvement des ligneux, les pratiques agricoles) et les défaillances institutionnelles participent à cette dégradation.

De nombreuses études ont été menées dans le cadre de la dynamique du couvert végétal, notamment dans les Monts Mandara à l'Extrême-Nord Cameroun : Téwéché en 2016 a étudié la dynamique de la réserve de Zamay. Dans sa démarche il ressort que d'ici 50 ans la réserve sera dégradée de 356 ha de 1965 à 2014. Dans la plaine du Nord Cameroun, Aoudou traite le suivi de l'évolution de la végétation ligneuse de la savane soudanienne dans la haute vallée de la Bénoué au Nord-Cameroun et Ganota (2014) étudie : la dynamique de la végétation ligneuse dans un contexte de variabilité climatique dans les savanes soudaniennes sous l'action des fronts pionniers : le cas du terroir de Sakdjé (Nord-Cameroun). Ces différents auteurs ont un intérêt particulier dans l'analyse de la dynamique régressive du couvert végétal, leur impact et dégradation dans le Nord Cameroun et dans l'Afrique. Toutefois, la question sur la dégradation des ligneux pérennes demeure et reste à analyser selon la composition, la superficie, la diversité, le temps, le contexte et la zone choisie. C'est dans cette optique que la présente

155

recherche s'aligne aux auteurs précédant mais en ramenant la thématique à une échelle de 20 ans et en étudiant singulièrement les ligneux pérennes.

Timberlake (1985) et Pearce (1988), Diamond, (2005), montrent que l'évolution rapide et sans contrôle des territoires et la dégradation de l'environnement est une conséquence logique de la croissance démographique accélérée. De plus l'exploitation anarchique et mal maitrisée des terres a des conséquences néfastes telles que les défrichements, l'érosion, la baisse de fertilisation et la destruction d'une partie des ressources naturelles. (Le Thiec, 1996). Le phénomène de dégradation spatio-temporelle des ligneux pérennes dans la localité de Houdouvou ces vingt dernières années se trouve confirmé du fait de l'augmentation des surfaces dégradées, de la raréfaction croissante des ligneux pérennes (2656), de la mortalité des espèces et de la densité très faibles des ligneux dans les différentes placettes (195 tiges/ha). Cette étude permet ainsi d'approfondir les connaissances scientifiques sur la dynamique régressive des ligneux, particulièrement des ligneux pérennes. Elle permettra par ailleurs de mettre sur pied des politiques décisionnelles plus réfléchies en prenant en compte tous les paramètres qui entrent dans la dégradation des ligneux pérennes.

La méthodologie utilisée dans l'analyse de la dégradation des ligneux pérennes à données des résultats pertinente et satisfaisante. Les cartes diachroniques et les calculs des indices de diversité des espèces ont donné un aperçu de la situation actuelle. Malgré la qualité et la validité de la méthodologie et des résultats obtenus, un élargissement du champ d'étude et l'intégration d'autres paramètres d'analyses spatiales et statistiques donneraient encore plus de résultats intéressants et ouvriraient des perspectives de recherche plus grande.

Des limites à ce travail sont cependant à prendre en compte. La principale limite concerne l'identification et la classification des ligneux pérennes. Les documents d'identification botanique à notre disposition ne recensaient pas toutes les espèces qui se trouvent dans la localité. La seconde limite réside dans les échantillons effectués sur les populations représentatives. L'échantillon a été faite de manière aléatoire. Ainsi, n'importe quels individus de la population à la même probabilité d'être choisis que n'importe quel autre.

156

En somme, les résultats obtenus des différentes analyses sur la dégradation spatio-temporelle des ligneux pérennes dans la localité de Houdouvou montre un aperçu du niveau de dégradation des ligneux pérennes. Ces résultats ont confirmés les facteurs naturels et anthropiques qui entrent dans la dégradation des ligneux pérennes, ainsi que les effets environnementaux et socio-économiques de cette dégradation. La durabilité des ligneux pérennes doits passés par la mise en place des politiques plus efficace et soucieuses de la nature et du bien-être des populations. Un développement maitrisé et durable s'impose.

157

Conclusion générale et recommandation

Parvenue au terme de ce travail ou il était question d'étudier la dégradation spatio-temporelle des ligneux pérennes dans la localité de Houdouvou, il ressort après analyse que la dégradation de ligneux pérennes est un phénomène réel et croissant. Ainsi, plusieurs résultats ressortent de cette analyse et montre le niveau d'implication de cette dégradation.

La situation des ligneux pérennes dans la bande sahélienne lui confère une particularité dans sa composition spécifique, dans la structure des unités végétales, ainsi que dans le fonctionnement biologique des espèces ligneuses. Le caractère naturel et anthropique de cette formation végétale amène à s'interroger sur la dynamique spécifique, sur les facteurs de leur croissance, sur les effets de leurs destructions et sur les politiques à mettre en place pour assurer une gestion durable de cette ressource pérenne.

L'état des lieux de la végétation ligneuse pérenne a permis de faire ressortir une diversité des espèces d'arbres parmi lesquels Faidherbia albida, Eucalyptucus globulus, Mangifera indica, Moringa aleifera, Dalbrgia melanoxylon, et d'arbustes comme Colophospermum mopane, Ziziphus mauritiana, d'Acacia nilotica, Cobretum glutinosum, Feretia apondanthera delile. Au total, 362 individus ont été inventoriés dans les 36 placettes. De plus les formations végétales claires, denses et d'alignement ont été retrouvés. L'état phrénologique des espèces a montré des espèces vivantes (395), mortes (44) et souffrantes (193). La distribution dendrométrique des ligneux pérennes a été faite en fonction des principales zones (reboisement, habitation, cultures, dégradées)

L'étude du processus de dégradation a permis de faire une étude diachronique de la dégradation sur une échelle de 20 ans. Le processus naturel de la dégradation a pour principale facteur les fortes variabilités pluviométriques, l'accentuation du phénomène d'érosion. Les indices de diversité très faibles et la faible densité des ligneux expliquent ce processus. Le processus anthropique intervient avec l'extension croissante des surfaces agricoles qui dégradent les ligneux. Le pâturage extrême, les modes extrêmes de prélèvement des ligneux, l'utilisation du bois pour le chauffage et la construction des habitats ont une place considérable dans le processus de dégradation. De plus, les failles

158

du système institutionnel en place occupent une place importante dans cette dégradation. Ainsi, le processus naturel associé au processus anthropique à des conséquences directes sur la nature en générale et sur les activités humaines des riverains en particulier.

Les effets directs de cette dégradation sur l'environnement se trouvent au niveau de la raréfaction croissante des ligneux pérennes à travers les indices de de mortalités, les indices de raréfactions et le calcul des abondances des espèces. De plus, les fortes variations de températures et l'extension des zones dégradées à travers le phénomène de l'érosion font parties des conséquences environnementales de la dégradation des ligneux. Au niveau anthropique, on observe des baisses de la production agricole, une raréfaction des surfaces fertiles, une raréfaction des bois de chauffe, d'oeuvre et une raréfaction du pâturage. A contrario, la mise en place des stratégies par les populations locales, les institutions et l'état favorise dans une certaine mesure la durabilité des ligneux pérennes.

Face à ce niveau de dégradation et de ces corolaires, des stratégies ont été mises en place par les populations locales et les institutions étatiques et privées. C'est dans cette optique qu'on observe des zones de reboisement dans la localité, la présence des agents de contrôle des eaux et forêts, la mise en place des campagnes de distribution des plants, de sensibilisation des populations sur la nécessité de préservation des ligneux. Des stratégies ont été aussi proposées dans l'optique d'une meilleure gestion des ligneux pérennes. Ces stratégies consistent à une gestion intégrées des ligneux pérennes, une gouvernance transparente et plus équitable, une réduction de la vulnérabilité des ligneux pérennes dans un contexte sahélien, une participation intégrante des communautés dans le processus de gestion des ligneux et à la mise en place d'un cadre juridique, politique et institutionnel favorable à une gestion durable des ligneux pérennes.

Les données obtenues à la fin de cette étude permettent de dire que les ligneux pérennes de la localité de Houdouvou connaissent une dynamique régressive. Cette dégradation est perçue du point de vue spatial et temporel. Des indicateurs performants (descripteurs pertinents et fiables) ont permis d'évaluer avec précision l'état de ces espaces et des ressources ligneuses. Au regard de ces résultats, il faut dire que les ligneux pérennes de la localité vont se dégradé de manière plus rapide et de manière croissante

159

si rien n'est fait dans le sens de leur réhabilitation. Cette situation pourra alors accélérer le phénomène des perturbations climatiques dans cette zone à écosystème fragile.

« L'arbre, c'est la vie » dit un adage populaire pour traduire l'importance de l'arbre dans la vie de l'homme et des écosystèmes. Les arbres pérennes jouent un rôle vital dans le maintien et la récupération de la fertilité du sol, l'amélioration du microclimat pour la production des cultures, la dépollution de l'air de notre atmosphère, la fourniture d'ombrage et des abris pour les oiseaux et autres êtres vivants, la réduction du ruissellement de l'eau du sol, augmentant ainsi l'infiltration et la recharge des eaux souterraines. Ainsi donc c'est bien la vie de l'arbre qu'il faut protéger pour protéger la vie des humains. Au sahel en general et dans la localité de Houdouvou en particulier, la disparition du couvert végétal, due à la péjoration du climat, au surpâturage et aux besoins en bois de feu et d'oeuvre pose de plus en plus la problématique du développement durable et la fourniture des services environnementaux vitaux. Elle pousse les femmes plus loin sur les pistes à la recherche de bois de chauffe, rend difficile l'accès au fourrage.

Ainsi, pour une utilisation durable, rationnelle et maitrisée des ligneux pérennes, il faut :

- Intensifier les campagnes de sensibilisation sur le danger que représente la disparition des arbres pour leur vie et leur environnement et au-delà pour toute la nation ;

- Promouvoir des études d'inventaires et d'évaluation de la flore dans la localité ; - Impliquer la population à la prise de décisions et à l'élaboration des programmes d'activités ;

- Intensifier la formation des populations aux techniques de coupe et de prélèvement d'écorce ;

- Impliquer les populations et plus particulièrement les femmes dans l'identification et la solution aux problèmes de dégradation des ressources végétales ;

- Évaluer en permanence le statut des espèces et des écosystèmes naturels de manière à prévenir leur disparition ;

160

- Appliquer avec plus de rigueur la législation des lois interdisant les coupes abusives et mettre l'accent sur la conservation et la protection de certaines espèces ayant des problèmes de régénération ;

- Contrôler l'action des gestionnaires de la forêt dans le but de s'assurer de l'exécution de leur rôle et renforcer les mesures réglementaires conformément à la loi cadre de l'environnement et au code forestier en vigueur ;

161

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166

Annexes

Annexes 1 : Questionnaire destiné aux paysans de Houdouvou

Questionnaire destiné aux paysans

Ce questionnaire a été élaboré dans le but de récolter des informations pour le compte de notre recherche sur la dégradation spatio-temporelle des espèces pérennes dans la localité de Houdouvou (Extrême-Nord Cameroun). Pour cela, nous vous rassurons de la confidentialité de vos informations et ne serons utilisées qu'à des fins purement scientifiques.

Question

Réponse

Code

1. Identification de l'enquêté

1

Age ?

1-[15-20ans] 2-[21-30ans]

3-[31-40ans] 4-+40 ans

 

2

Sexe ?

1-Masculin 2-Feminin

 

3

Quelle est votre principale activité économique ?

1-Agriculture 2-Elevage

3-Commerce 4- Vente de bois et charbon

 

4

Quelle est votre religion ?

1-Chretien 2-Musulman

3Animiste 4-Autres

 

II-Les acteurs de la dégradation des ressources ligneuses

5

Comment préparez-vous vos champs lors des semis ?

1-defichement 2-brulis

3-désouchage

 

6

Ou trouve-t-on les ligneux pérennes dans votre localité ?

1-Dans les champs 2-Dans les vergers

4- Dans les lieux d'habitations 5-En bordure de route

 

7

Comment appréciez-vous la végétation pérenne depuis votre installation dans le village ?

1- En diminution 3- En augmentation

2- En augmentation 4- Sans changement

5- Touché

 

8

Quel est le degré de sa diminution/dégradation ?

1- Forte 2- Moyenne

3-Faible

 

9 2

Selon vous, qu'est ce qui est à l'origine de la dégradation des ligneux pérennes?

1- Baisse des pluies 2- Niveau

d'aridité des sols 3- Activité humaine

 

103

Avez-vous besoins d'autorisation pour accéder aux ligneux pérennes ?

1-OUI 2-NON

 

11

Quelles sont vos sources d'approvisionnent en bois de chauffe ?

1-Ramassage de bois mort 2-Coupe de bois vert

3-Emondage des arbres

4- Achat des arbres au marché

 

167

124

 

Où prélevez-vous ces espèces?

1-Dans les champs

2-Dand les vergers

3-Dans les espaces reboisés 4-Les arbres d'alignement

 

135

Ces prélèvements dégradent-ils les ligneux pérennes ?

1-Oui 2-Non

 

146

Si oui quels sont les changements observés dans le village depuis votre arrivée ?

1- Augmentation des zones de culture

2- Diminution des ressources ligneuses

3- Difficultés d'accès aux terres fertiles

4- Raréfaction des espèces les plus utilisées

5- Multiplication des espaces dégradés

 

157

Selon vous, qui participe le plus à la coupure des arbres?

1-Cultivateurs 2- Eleveurs 3- Femmes 4- Bucherons

 

III- Utilisation des ligneux

16

Quels sont les différents usages des ligneux pérennes que vous connaissez?

1-Pharmacopée 2-Bois de chauffe

3-bois d'ouvre 4-fourrage

 

17

Ces usages ont-ils des effets sur les ressources ligneuses de la localité ?

1-Oui 2-Non

 

18

Si oui, ces usages ont elles des effets importants dans la zone ?

1- Sans importance

2- Peu important

3- Assez important

4- Très important

 

19

Quel est le mode de prélèvement ?

1-Emondage 2-Ebranchage

3-Déssouchage 4. Coupe en taillis

 

20

égétation

Quelles sont les cultures qui dégradent le plus la ligneuse ?

1- Culture de coton 2- Culture

d'arachide 3- Culture de sorgho 4-
Culture de maraîchers

 

IV. Gestion des ligneux

21

Avez-vous déjà été sensibilisé sur la gestion des ligneux ?

1. Oui 2. Non

 

22

Si oui par qui ?

1. Commune 2.ONG

3. GIC 4. Autorité traditionnelle 5.

Autres

 

23

Quelles sont les mesures qui vous ont été proposées pour la gestion des ligneux dans la localité de Mokong?

1. Limiter les coupes

2. Planter les arbres

 

168

 
 

3. Limiter les espaces de cultures

4. Entretenir les arbres de la localité

 

24

Comment accédez-vous aux ressources ligneuses dans votre localité?

1-Autorisation de la commune 2-Autorisation des services des eaux et forêts 3-Sans autorisation

 

25

Avez-vous déjà bénéficié d'un accompagnement ?

1. Oui 2. Non

 

26

Si oui quel genre d'accompagnement ?

1. Distribution de plans

2. Agent de contrôle

3-Distribution des foyers améliorés

 

27

Avez-vous conscience de l'existence des lois pour la protection des arbres ?

1-Oui 2-Non

 

Annexe N°2 : Guide d'entretien

GUIDE D'ENTRETIEN (Autorités traditionnelles et locales)

1. Comment évaluez-vous le niveau de précipitation ces dernières années ?

2. Comment a progressé l'occupation des espèces dans la localité (les parcelles de cultures, les zones d'habitations...?

3. A quoi sert les arbres pérennes (arbres des champs, sur les espaces bâti, nu, dans les vergers...) dans la localité ?

4. Comment gérer vous les arbres dans la localité ? Ces arbres sont-ils naturels ou planté ?

5. Ces arbres permettent ils aux populations l'appropriation de leur territoire ?

6. Existe-t-il des arbres à fonctions religieuses ou culturelles ?

7. Quelles sont les zones agricoles, les zones de pâturage et de vente de bois ?

8. Quelles sont les stratégies de pérennisation des espèces pérennes ?

GUIDE D'ENTRETIEN (Autorités administratives)

1. Quels sont les actions menées pour préserver les arbres dans la localité ?

2. Quelles sont les politiques mises en place pour la protection des ligneux pérennes dans la localité

169

Annexe 3 : Autorisation de recherche

170

Annexe 4 : Fiche de relever botaniques des états des espèces

FICHE DE RELEVES FLORISTIQUES.

Date . / / Fiche N° . Maille N° . placette N° .

Coordonnées géographiques . /
Type de végétation .

Type de sols . Relief .

Traces anthropique . Autres .

Code des Espèces

Etat

Nbre de

tiges

= 5
d<10

Nbre de tiges en dessous de 1,3m du sol avec d=10

Hauteurs en m

Diamètre à 1,30m en

cm

Présence de trace

Nbre des indivi dus en régéné ration

1.

Vivant

Mort

Souffrant

 
 

<1 m

[1 -

10[

[10-

20[

[20 - plus[

< 5
cm

[10 -

20[

[20 -

30[

[30-
plus[

Émondage

Élagage

Pas de
Coupes

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

2.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

3.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Annexe 4 : Tableau brut

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Espèces

P1

P2

P3

P4

P5

P6

P7

P8

P9

P10

P11

P12

P13

P14

P15

P16

P17

P18

P19

 

P20P21P22

 

P23

P24

P25

P26

P27

P28

P29

P30

P31

P32

P33

P34

P35

P36

Total

Acacia Albida

0

0

5

0

0

0

0

0

0

0

0

1

7

1

2

0

1

 

4

0

0

0

2

0

0

0

0

0

4

6

0

2

0

2

0

0

37

Acacia nilotica

0

0

0

4

3

2

0

0

2

0

0

0

0

0

0

2

0

2

0

7

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

3

0

1

3

0

0

29

Acacia seyal

Anacardium

0

0

0

3

5

3

2

0

0

0

0

0

2

0

0

3

0

0

0

0

0

5

0

6

0

0

0

0

0

0

5

4

9

0

2

0

49

occidentale

Azadirachta indica

0

10

0

4

0

13

0

7

0

6

0

8

0

6

0

8

0

7

0

12

0

0

0

7

0

1

0

8

0

5

0

0

0

0

0

2

0

6

0

1

0

0

0

0

1

0

0

0

0

7

2

0

0

0

0

7

0

7

0

0

5

13

0

1

0

9

0

0

2

2

0

0

10

157

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Balanites aegyptiaca

Cissus quadrangularis

0

0

4

0

0

0

0

0

0

0

0

0

2

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

6

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

1

0

0

0

0

0

0

0

0

1

4

0

0

0

0

1

0

0

0

0

1

7

0

0

3

0

1

1

1

1

0

0

4

0

0

17

21

Colophospermum

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

5

6

5

5

6

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

27

mopane

Cobretum glutinosum

Combretum migranthum

5

0

4

0

14

0

5

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

1

0

0

0

0

0

3

1

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

29

4

Diospyros

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

mespiliformis

0

3

0

2

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

1

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

6

Dalbrgia melanoxylon

Eucalyptucus globulus

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

4

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

6

0

0

0

4

0

12

0

0

0

0

0

2

0

0

0

0

0

0

0

0

0

2

0

30

Diospyros

0

3

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

 

mespiliformis

Feretia

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

3

apondanthera delle

0

2

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

2

Faiderbia albida

0

0

0

0

0

0

0

15

7

6

0

1

4

0

3

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

2

5

9

52

Ficus sycomorus

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

1

0

0

0

0

0

0

0

0

0

1

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

3

3

2

0

0

0

0

4

9

Ficus glumosa

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 
 
 

5

15

Geremia mollis jus

0

0

0

0

0

2

3

0

5

0

5

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

13

Grewia villosa

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Gymnosporia

0

0

0

0

1

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

1

0

0

0

 

2

0

171

172

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Mimusops elengi

0

0

0

0

0

0

0

0

1

0

0

0

0

0

0

0

0

1

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

 

Moringa aleifera

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

2

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

 

173

Annexe 5 : Diversité floristique selon les placettes

 
 
 
 
 
 

Placettes

Nombre des

Pi

Pi2

log2Pi

Pi*log2Pi

 

individu Ni

 
 
 
 

P1

14

0,022151899

0,00049071

-1,654589043

0,0366523

P2

14

0,022151899

0,00049071

-1,654589043

0,0366523

P3

23

0,036392405

0,00132441

-1,438989242

0,0523683

P4

26

0,041139241

0,00169244

-1,38574373

0,0570084

P5

16

0,025316456

0,00064092

-1,596597096

0,0404202

P6

14

0,022151899

0,00049071

-1,654589043

0,0366523

P7

12

0,018987342

0,00036052

-1,721535832

0,0326874

P8

18

0,028481013

0,00081117

-1,545444573

0,0440158

P9

7

0,011075949

0,00012268

-1,955619038

0,0216603

P10

7

0,011075949

0,00012268

-1,955619038

0,0216603

P11

16

0,025316456

0,00064092

-1,596597096

0,0404202

P12

10

0,015822785

0,00025036

-1,800717078

0,0284924

P13

10

0,015822785

0,00025036

-1,800717078

0,0284924

P14

12

0,018987342

0,00036052

-1,721535832

0,0326874

P15

17

0,026898734

0,00072354

-1,570268157

0,0422382

P16

20

0,03164557

0,00100144

-1,499687083

0,0474585

P17

24

0,037974684

0,00144208

-1,420505837

0,0539433

P18

13

0,02056962

0,00042311

-1,686773726

0,0346963

P19

17

0,026898734

0,00072354

-1,570268157

0,0422382

P20

23

0,036392405

0,00132441

-1,438989242

0,0523683

P21

16

0,025316456

0,00064092

-1,596597096

0,0404202

P22

23

0,036392405

0,00132441

-1,438989242

0,0523683

P23

25

0,039556962

0,00156475

-1,40277707

0,0554896

P24

42

0,066455696

0,00441636

-1,177467788

0,0782494

P25

27

0,042721519

0,00182513

-1,369353314

0,0585009

P26

24

0,037974684

0,00144208

-1,420505837

0,0539433

P27

15

0,023734177

0,00056331

-1,624625819

0,0385592

P28

33

0,05221519

0,00272643

-1,282203138

0,0669505

P29

18

0,028481013

0,00081117

-1,545444573

0,0440158

P30

15

0,023734177

0,00056331

-1,624625819

0,0385592

P31

13

0,02056962

0,00042311

-1,686773726

0,0346963

P32

22

0,034810127

0,00121174

-1,458294397

0,0507634

P33

10

0,015822785

0,00025036

-1,800717078

0,0284924

P34

5

0,007911392

6,259E-05

-2,101747074

0,0166277

P35

19

0,030063291

0,0009038

-1,521963477

0,0457552

P36

TOTAL

Indice de Shannon H'=-

?Pilog2Pi

12

632

0,018987342

1

0,00036052

1

-1,721535832

0

0,0326874

0

?iPi2

 
 
 
 
 

Indice de Simpson D=

 
 
 
 
 

Annexe N° 6 : Diversité floristique en fonction des espèces rencontrées

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Nbre

 
 
 
 

Espèces

Individus

Pi

Pi2

log2Pi

Pi*logPi

1

Acacia Albida

37

0,058544304

0,00342744

-4,094327383

0,2396995

2

Acacia nilotica

42

0,066455696

0,00441636

-3,911463325

0,259939

3

Acacia seyal

31

0,049050633

0,00240596

-4,349584438

0,2133499

4

Anacardium occidentale

17

0,026898734

0,00072354

-5,216317907

0,1403123

5

Azadirachta indica

157

0,248417722

0,06171136

-2,009159999

0,4991109

6

Balanites aegyptiaca

6

0,009493671

9,013E-05

-6,718818247

0,0637862

7

Cissus quadrangularis

16

0,025316456

0,00064092

-5,303780748

0,1342729

8

Colophospermum mopane

36

0,056962025

0,00324467

-4,133855747

0,2354728

9

Combretum migranthum

7

0,011075949

0,00012268

-6,496425826

0,0719541

10

Cobretum glutinosum

20

0,03164557

0,00100144

-4,981852653

0,1576536

11

Dalbrgia melanoxylon

1

0,001582278

2,5036E-06

-9,303780748

0,0147212

12

Diospyros mespiliformis

5

0,007911392

6,259E-05

-6,981852653

0,0552362

13

Eucalyptucus globulus

36

0,056962025

0,00324467

-4,133855747

0,2354728

14

Erophaca baetica

5

0,007911392

6,259E-05

-6,981852653

0,0552362

15

Faidherbia albida

64

0,101265823

0,01025477

-3,303780748

0,3345601

16

Feretia apondanthera delile

5

0,007911392

6,259E-05

-6,981852653

0,0552362

17

Ficus glumosa

1

0,001582278

2,5036E-06

-9,303780748

0,0147212

18

Ficus sycomorus

3

0,004746835

2,2532E-05

-7,718818247

0,03664

19

Grewia mollis juss

12

0,018987342

0,00036052

-5,718818247

0,1085852

20

Grewia villosa

5

0,007911392

6,259E-05

-6,981852653

0,0552362

21

Gymnosporia senegalensis

3

0,004746835

2,2532E-05

-7,718818247

0,03664

22

Hyphaene thebaica

10

0,015822785

0,00025036

-5,981852653

0,0946496

23

Mangifera indica

33

0,05221519

0,00272643

-4,259386629

0,2224047

24

Moringa aleifera

2

0,003164557

1,0014E-05

-8,303780748

0,0262778

25

Ozora insignis

3

0,004746835

2,2532E-05

-7,718818247

0,03664

26

Psidium guajava

11

0,017405063

0,00030294

-5,84434913

 

27

Sclerocarya birrea

28

Tamarindus indica

18

13

0,028481013

0,02056962

0,00081117

0,00042311

-5,133855747

-5,60334103

 

29

Ziziphus mauritiana

23

0,036392405

0,00132441

-4,780218792

 

30

Ziziphus spina-christi

10

0,015822785

0,00025036

-5,981852653

 

0,1017213 0,1462174 0,1152586 0,1739637 0,0946496

0

174

175

Table des matières

DÉDICACE i

REMERCIEMENTS ii

RÉSUMÉ iii

ABSTRACT iii

SOMMAIRE iv

LISTE DES FIGURES v

LISTE DES TABLEAUX vii

LISTE DES PHOTOS viii

LISTE DES PLANCHES PHOTOGRAPHIQUES ix

LISTE DES ENCADRES x

LISTES DES ABRÉVIATIONS, ACRONYMES ET SIGLES xi

INTRODUCTION GENERALE 1

1. Contexte de la recherche 1

2. Justification du choix du sujet 3

3. Délimitation du sujet 3

3.1. Délimitation thématique 3

3.2. Délimitation spatiale 4

3.3. Délimitation temporelle 7

4. Revue de la littérature 7

4.1. Caractérisation des formations végétale pérenne en zone semi-aride 7

4.2. Les facteurs de la dégradation du couvert ligneux. 10

4.3. Conséquence de la dégradation de la végétation pérenne 12

4.4. Stratégies de gestion et de préservation de la végétation pérenne en zone semi-aride 14

5. Problématique 16

6. Problème de recherche 18

6.1. Problème générale 18

6.2. Problèmes spécifiques 18

7. Question de recherche 18

7.1. Question générale 18

7.2. Question spécifique 18

8. Objectif de recherche 19

8.1. Objectif général 19

8.2. Objectif spécifique 19

9. 176

Hypothèse de recherche 19

9.1. Hypothèse générale 19

9.2. Hypothèse spécifique 19

10. Cadre conceptuel et théorique 20

10.1. Cadre conceptuel 20

10.2. Opérationnalisation du concept de dégradation des ligneux pérennes 22

10.3. Cadre théorique 23

11. Méthodologie 26

11.1. Caractérisation des ligneux pérennes 26

11.2. Matériel de collecte des données 27

11.2.1. Matériel de dendrométrie 27

11.2.2. Outils d'identification botanique 29

11.2.3. Outils de collecte de données 29

11.2.4. Matériels de géo-référencement et d'identification des placettes 30

11.3. La collecte des données 30

11.3.1. Données secondaires 30

11.3.2. La collecte des données primaires 31

12. Traitement et analyse des données 38

12.1. Traitement des données qualitatives 38

12.2. Traitement des données quantitatives 38

12.3. Traitement et analyse cartographique 38

12.4. Traitement et analyse des données botaniques 39

13. Intérêt de la recherche 43

Chapitre 1 : Etat des lieux des ligneux pérennes 45

Introduction 45

1.1. Caractéristiques floristiques et richesses spécifiques des ligneux pérennes 45

1.1.1. Composition floristique de toutes les espèces identifiées 45

1.1.2. Composition floristique arborée 47

1.1.3. Composition arbustive 48

1.2. Nombres d'individus 49

1.3. Abondance dominance des familles d'espèces 53

1.4. Les types de formations végétales présente 55

1.4.1. Formations végétales claires 55

1.4.2. Formations végétales denses 56

1.4.3. Formation végétale d'alignement. 57

1.5. Etat biologique des ligneux pérennes 58

177

1.5.1. Etat des ligneux vivants par placette 59

1.5.2. Etat des ligneux morts par placette 60

1.5.3. Etat des ligneux souffrants par placette 61

1.6. Caractéristiques dendrométriques des espèces ligneuses 61

1.6.1. Structure du peuplement ligneux par classes de hauteur 62

1.6.2. Classe des circonférences des espèces 67

Conclusion 72

Chapitre 2. Processus de dégradation des ligneux pérennes 73

Introduction 73

2.1. Etat du couvert ligneux en 2001 et 2021 73

2.1.2. Etat du couvert ligneux en 2001 73

2.1.3. Etat du couvert ligneux en 2021 75

2.2. Processus naturel de la dégradation 78

2.2.1. Insuffisance hydrique et variabilité climatique importante 78

2.2.2. Indice de diversité des ligneux pérenne 81

2.2.3. Les densités de peuplement des espèces 83

2.3. Processus anthropique de la dégradation des ligneux pérenne 87

2.3.1. Prélèvement croissant des ligneux 87

2.3.2. Les pratiques agricoles 91

2.3.3. Importance socio-économique des ligneux pérennes 97

2.4. Les défaillances administratives 99

Conclusion 103

Chapitre 3. Effets de la dégradation des ligneux pérennes 104

Introduction 104

3.1. Les effets environnementaux de la dégradation des ligneux pérennes 104

3.1.1. Diminution du nombre de ligneux dans la localité 104

3.1.2. Forte variation thermique 116

3.1.3. Extension des zones dégradées 118

3.2. Les effets sur les activités humaines 121

3.2.1. Baisse accru des produits agricoles et extension des zones de cultures 123

3.2.2. Raréfaction des bois d'oeuvres, bois de chauffe et pharmacopées 127

3.2.3. Raréfaction du pâturage 129

Conclusion 131

Chapitre 4. Stratégie de gestion, de pérennisation et perspective 132

Introduction 132

4.1. Gestion locale et paysanne des ligneux pérennes 132

178

4.1.1. Plantation des arbres 132

4.1.2. Mesure de pérennisation 134

4.2. Gestion étatique et institutionnelle des ligneux pérennes. 135

4.2.1. Gestion étatique des ligneux pérennes 135

4.2.2. Gestion institutionnelle des ligneux pérennes 141

4.3. Evaluation des stratégies utilisées 144

4.4. Renforcement de la législation forestière et perspectives 146

4.4.1. Renforcement de la législation forestière 146

4.4.2. Perspective pour une gestion durable des ligneux pérennes 149

Conclusion 153

Discussion des résultats 154

Conclusion générale et recommandation 157

Bibliographie 161

Annexes 166

Table des matières 175






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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon