WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Quels outils marketing et quelles stratégies de communication employer pour transformer l'image négative des festivals de musique électronique en France ?


par Antonin Vanderriest
ECE INSEEC - BBA 2021
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

f. La répressions des festivals

Il n'a pas encore été fait mention des répressions des festivals de musique électroniques, pourtant bien présentes, mais beaucoup plus subtiles et en réalité assez similaires au problème des rave. En effet, les festivals diffèrent des rave de par leur légalité mais également par leur système économique, bien plus avantageux pour les acteurs externes au mouvement. Il est cependant nécessaire ici d'appuyer le terme de musique électronique, car cela a malheureusement son importance. Il est devenu tout à fait normal aux yeux des participants de ces festivals, outre les forces de sécurité nécessaires à tout type de regroupement en fonction d'un certain nombre de personnes, de voir des hordes de policiers et gendarmes que personne n'imaginerait jamais à l'entrée d'un festival de jazz ou de musique du monde par exemple. Il ne serait pas non plus imaginable pour ces participants aux festivals de musique non-électronique de subir une deuxième fouille de la part de ces forces de l'ordre après celle effectuée par les employés du festival. Quand l'on cherche à savoir pourquoi, dans un cadre similaire de structure et de fréquentation, il y a plus de forces de l'ordre lors des rassemblements techno que les autres, on obtient seulement une réponse du type « question de sécurité » ou « prévention des risques ». En clair des réponses globales et détournées. En réalité, c'est bien encore une fois les participants de ces évènements qui inquiètent. Bons nombres de festivals, à la base avec une programmation entièrement réservée aux musique électroniques, évoluent avec des programmations hybrides composées de rap ou de « commercial » visant à toucher un public plus large et varié dans le but de « diluer » le public des musiques électroniques.

Nombres de festivals électroniques ont d'ailleurs été annulés dans les derniers moments par les préfets ou autres détenteurs de pouvoir pour ces mêmes raisons sécuritaires ou préventives, alors que ces mêmes raisons avaient été validées par cette autorité quelques semaines, voire quelques jours avant. En effet, il est en réalité fréquent pour ces préfectures ou structures de voir d'abords les apports économiques d'un festival. Utiliser les entreprises et artisans locaux, apporter du tourisme, de la visibilité, etc... Ils vont donc avoir tendance à accepter assez rapidement. Cependant quand ils se rendent compte de l'univers culturel autour de cette musique ainsi que de la population qui sera présente, et souvent poussés par des plaintes de locaux au sujet des nuisances sonores et parfois très clairement de la classe sociale représentée, ils décident de ne pas donner leur accord à l'organisation de ces évènements et même parfois de les annuler en court de préparation ou à la dernière minute. Ces volontés d'étouffement viennent parfois même

40

de plus haut. L'été 2020 a été catastrophique pour les festivals, des mesures diverses et variées ayant été appliquées au niveau national et d'autres également aux niveaux régionaux et départementaux. Les festivals n'étaient cependant pas officiellement interdits mais soumis à diverses règles de sécurités comme le port obligatoire du masque, une distance de sécurité, mais surtout une jauge de 5000 personnes maximum. Pour la plupart des festivals, ces mesures ou cette jauge étant impossible à respecter, ils n'avaient d'autres choix que de reporter leur édition 2020 à l'année 2021 ou bien après septembre 2020 (ceux ayant fait ce choix reporteront finalement à 2021). Lors d'un entretien téléphonique (qui n'était initialement pas destiné à servir ce mémoire) avec le directeur du Positiv Festival (festival consacré aux musiques électroniques) qui s'avéra être l'un des seul à avoir eu lieu durant la saison estival de 2020, il m'a été confié que malgré le suivi à la lettre des règles imposées, la demande faite à la préfecture pour la tenue du festival a été refusé car selon eux « la population du festival Positiv n'est pas apte à respecter les règles imposées » et n'ont d'autre choix que de demander l'annulation du festival. Ces propos discriminants ont été utilisés par la suite par les avocats du festival lors d'affaires juridiques débouchant sur une autorisation au bon déroulement du festival. Malgré cet accord, d'autres bâtons ont par la suite été mis dans les roues du Positiv Festival puisque 3 jours avant le jour J on les obligea à abaisser leur jauge de participants de 5000 à seulement 1500. L'évènement s'est tout de même déroulé sans encombre, les participants étant restés assis et masqués durant toute la durée du festival.

Les festivals se sont réellement sentis abandonnés durant cette période et c'est toujours le cas aujourd'hui, le dernier coup de gueule en date étant l'annonce de la tenue des festivals pour l'été 2021, à conditions de respecter une jauge de 5000 personnes maximum qui devront rester assises, mais également de ne proposer à la vente ni boissons ni nourriture. Annoncée avec beaucoup de satisfaction par la ministre de la Culture Mme. Bachelot, cette annonce a été beaucoup moins bien reçue par les acteurs des festivals de musique actuelles en général et spécifiquement par les festivals de musique électronique. Outre la jauge de 5000 personnes n'étant tout simplement pas supportable pour certaines structures accueillant initialement plusieurs dizaines de milliers de festivaliers, c'est l'impossibilité logique de rester assis durant ce genre d'évènement qui pousse déjà beaucoup de festivals à reporter une fois de plus leur édition à l'année suivante bien que ces mesures soient « soumises à évolution en fonction de la crise sanitaire ». Tous ces festivals, entre autres à travers des tribunes comme « Festivals 2021, on y

41

croit !53 » et d'autres communiqués, dénoncent une totale ignorance de l'Etat envers la jeunesse et la culture électronique. Bien que cela ne puisse être reconnu comme des actes de répression en soi, ils montrent bien l'intérêt faible que porte l'Etat à l'égard de la culture techno.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard