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Etude de la spéciation chimique de l'arsenic présent dans les sols pollués de la ville de Marrakech

( Télécharger le fichier original )
par Rachid CHIKRI
Université Caddi Ayyad -FSSM - Master 2015
  

Disponible en mode multipage

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Année Universitaire : 2014-2015

 

UNIVERSITÉCADDI AYYAD FACULTE DES SCIENCES SEMLALIA MARRAKECH

 

Mémoire de Master
Chimie des Matériaux et ses
Applications Industrielles

Sous le thème :

'Etude de la spéciation chimique de

l'arsenic présent dans les sols pollués

de la ville de Marrakech

Présentépar : Rachid CHIKRI

Sous l'encadrement de : Pr : M. EL MERAY

Pr : A. ABOUELFIDA

Soutenu le : 13 juillet 2015 devant le jury :

Mr M.A.BENNOUNA Professeur à la facultédes Sciences Semlalia-Marrakech

Mr M.LAARAJ Professeur à la facultédes Sciences Semlalia-Marrakech

Mr M.EL MERAY Professeur à la facultédes Sciences Semlalia-Marrakech

Mr A.ABOUELFIDA Professeur à la facultédes Sciences Semlalia-Marrakech

Remerciements

Je souhaite avant tout remercier ALLAH, le tout-puissant, qui m'a accordésanté, force et courage pour la rédaction de ce mémoire.

Ce travail a étéréaliséau sein du Laboratoire Physico-Chimie des Matériaux et Environnement (LPCME) sous la direction des Professeurs M. EL MERAY et A.ABOUELFIDA.

Je leur exprime ici toute ma reconnaissance de m'avoir donnél'opportunitéde réaliser cette étude et pour les conseils prodigués et encouragements tout au long de cette recherche.

Je tiens à remercier les membres de jury : Mr M.A.BENNOUNA et Mr M.LAARAJ d'avoir acceptéd'examiner et de commenter ce travail.

Je tiens à remercier Mr A.AITAYOUB pour son aide, sa présence et sa participation effective durant la réalisation ce travail.

Je remercie également Mr E.AZIABLE pour son aide est ses remarques précieuses qu'il m'a apportés pendant la réalisation de la partie pratique.

Je tiens à remercier particulièrement Mr A.BOUSSETTA le directeur du laboratoire d'analyses de REMINEX, et également tous les membres du laboratoire pour leur contribution à la réalisation de ce travail en effectuant les analyses par ICP-AES.

Enfin, j'adresse mes remerciements les plus sincères à tous ceux qui ont contribuéde près ou de loin à la concrétisation de ce travail.

TABLE DES MATIÈRES

Table des matières

Liste des tableaux 2

Liste des figures 2

Liste des abréviations 3

Introduction générale 4

I ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE 5

1

Généralités sur le sol

1.1 Définition

1.2 Constitution du sol

6

6

6

 
 

1.2.1 La phase solide du sol

6

 
 

1.2.2 La phase liquide du sol

6

 
 

1.2.3 La phase gazeuse du sol

6

2

Les métaux lourds

7

 

2.1

Généralités

7

 

2.2

Mécanismes de fixation et de relargage des éléments traces dans les sols .

. 7

3

L'arsenic

10

 

3.1

Propriétés

10

 

3.2

Les formes d'arsenic

10

 
 

3.2.1 Les formes inorganiques

11

 
 

3.2.2 Les formes organiques

11

 

3.3

Les sources de l'arsenic

11

 
 

3.3.1 Les sources naturelles

11

 
 

3.3.2 Les sources anthropiques

11

 

3.4

Spéciation chimique de l'arsenic dans les sols

12

II

1

MATÉRIELS ET MÉTHODES

Site d'étude

14

15

 

1.1

Introduction

15

 

1.2

Choix du site d'étude

15

2

Paramètres physico-chimiques

17

 

2.1

Préparation du sol

17

 

2.2

pH

17

1

TABLE DES MATIÈRES

2.3 Conductivitéélectrique 17

2.4 Humidité 17

2.5 Matière organique 18

2.6 Carbone organique total COT 18

2.7 Azote total 19

2.8 Détermination de la teneur totale d'arsenic «Extraction totale» 20

3 La spéciation chimique 21

3.1 Introduction 21

3.2 Schémas d'extraction séquentielle 21

4 Techniques d'analyse 22

4.1 Diffraction des rayons X 22

4.2 Spectrométrie d'absorption atomique (SAA) 23

4.3 spectrométrie d'émission atomique par plasma à couplage inductif (ICP-AES) 23

III RÉSULTATS ET DISCUSSIONS 26

1 Paramètres physico-chimiques 27

1.1 pH 27

1.2 Conductivitéélectrique (CE) 27

1.3 Humidité 28

1.4 La matière organique (MO) 29

1.5 Carbone organique total (COT) 29

1.6 Azote total de Kjeldahl (NTK) 30

1.7 Caractérisation par diffraction des rayons X (DRX) 31

1.8 La teneur totale d'arsenic 32

2 Spéciation chimique 33

Conclusion générale et perspective 35

Références 36

Annexes 38

LISTE DES FIGURES

Liste des tableaux

1 Propriétés physico-chimiques de l'élément Arsenic 10

2 Concentration moyenne en arsenic dans des sols contaminés par des activi-

tés industrielles [1] 13

3 Les différentes positions de nos échantillons 16

4 Protocole d'extractions séquentielles adaptéde Tessier et al.,[2] pour 1g du

sol 22

5 tableau récapitulatif des paramètres physico-chimique étudiés pour les dif-

férents échantillons 31

6 les phases minérales trouvées pour chaque échantillon 31

7 les teneur en arsenic (en ppm) pour différents échantillons 34

Liste des figures

1 Principales interactions entre un atome ou une molécule et un solide àl'interface solide/liquide [3] 9

2 Carte de localisation du site d'étude 16

3 photo du site d'étude par satellite 16

4 Principe du plasma à courant constant 24

5 les valeurs de pH pour les différents échantillons 27

6 la variation de la conductivitéélectrique en fonction des échantillons . . . 28

7 les teneurs d'humiditépour les différents échantillons 28

8 les pourcentages en matière organique pour différents échantillons 29

9 la variation des pourcentages en carbone organique total pour différents

échantillons 30

10 les pourcentages en Azote total de Kjeldahl pour les différents échantillons 30

11 Diffractogrammes de RX des échantillons étudiés 32

12 les teneurs en arsenic pour différents échantillons 32

13 les pourcentage d'arsenic dans chaque fraction et pour chaque échantillon 33

2

3

LISTE DES FIGURES

Liste des abréviations

AAS : Atomic absorption spectroscopy

(Spectrométrie d'absorption atomique)

AFNOR

: Association fran

çaise de normalisation

BCR : Bureau Communautaire de Références

CCA : Arséniate de cuivre chromé(ou chromaté)

CE : Conductivitéélectrique

COT : Carbone Organique Total

DRX : Diffraction des Rayons X

EPA : Environnemental Protection Agency

ETM :

Élément en traces métallique

ICP-AES : Spectrométrie d'émission atomique par plasma à couplage inductif

IUPAC : Union internationale de chimie pure et appliquée

MO : Matière Organique

NTK : Azote total de Kjeldahl

4

INTRODUCTION GÉNÉRALE

Introduction générale

La pollution par les métaux lourds est devenue parmi les préoccupations mondiales, car ces éléments peuvent s'accumuler à de fortes concentrations dans les sols, sédiments, eaux et plantes. Certains sont des oligoéléments à faible concentration et d'autres peuvent être toxiques même à l'état de traces.

L'arsenic est un élément naturellement présent dans tous les compartiments de l'envi-

ronnement, il présente des effets nocifs à de faibles concentrations, en effet; il est emplocomme poison comme en témoignent de nombreuses références historiques (la théorie de

l'empoisonnement de Napoléon Bonaparte...). De ce fait, il est très intéressant d'éva-luer sa concentration dans cet environnement par différentes méthodes d'analyse physico-chimiques. Tandis que les études de quelques accidents mortels dûs à la pollution métal-

lique tels que celui de Minamata en 1956 liéau mercure, et d'Itai-Itai en 1969 attribuéau cadmium ont montréque la connaissance de la concentration totale d'un métal dans

un milieu donnéest insuffisante pour évaluer sa toxicitéou sa mobilitévers les chaînes alimentaires. Dès lors, les recherches scientifiques sont orientées vers la spéciation des métaux.

La décharge de la ville de Marrakech reçoit chaque jour des tonnes d'ordures ménagères, des déchets hospitaliers et industriels. Parmi les métaux lourds que l'on retrouve l'arsenic comme constituant de quelques pesticides, insecticides, herbicides et de quelques peintures du bois(CCA)...etc. Sa spéciation dans les sols contaminés de ce site est devenue intéressante voir indispensable pour prévoir ses impacts sur le milieu environnant.

Cette étude s'inscrit dans le cadre des travaux déjàréalisés sur la spéciation des métaux

lourds comme l'arsenic dans les sols pollués de la ville de Marrakech pour évaluer le degréde contamination du sol de la décharge. Pour ce faire, le travail est structuréen trois

parties.

La première partie est consacrée à une étude bibliographique sur les métaux lourds et leurs mécanismes de fixation et de relargage, et on termine par les propriétés de l'arsenic ( ses formes et ses sources...)

La deuxième partie présente les protocoles opératoires de la caractérisation physico-chimique, la minéralisation totale et l'extraction séquentielle.

La troisième partie traite les résultats obtenus et leurs discussion, et on termine ce mémoire par une conclusion générale et perspectives.

5

Première partie

ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE

6

Première partie: ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE

1 Généralités sur le sol 1.1 Définition

Le sol représente la couche externe de l'écorce terrestre, c' est un milieu dont la phase solide est constituée par des minéraux et des composés organiques formant des assemblages plus ou moins volumineux et qui donne au sol sa structure. Cette phase solide n'est pas continue et délimite un espace poral de géométrie complexe et de dimensions variées[4].

Depuis longtemps, la seule fonction du sol reconnue était de permettre la production d'aliments[4], mais aujourd'hui le sol a beaucoup de fonctions, parmi lesquelles on cite : source de matériaux, réceptacle de déchets industriels et urbains...cette dernière est actuellement et malheureusement une réalité, de nombreux sites industriels et urbains reçoivent des déchets de toute sorte dans des conditions incontrôlées ce qui pose le problème de contamination du sol.

1.2 Constitution du sol

1.2.1 La phase solide du sol

Elle est constituée par des minéraux et des matières organiques en proportions variables, dont la nature des minéraux du sol est déterminée à la fois par les roches sur lesquelles ils se sont formés et par les processus de pédogenèse, alors que les matières organiques proviennent principalement des résidus végétaux qui subissent diverses transformations physiques et chimiques.[4]

1.2.2 La phase liquide du sol

La phase liquide du sol n'est pas de l'eau pure mais est solution dont la composition est complexe et très variable. On la désigne souvent par l'expression « solution du sol». En général, cette dernière est difficile à décrire et à étudier en raison de sa très grande variabilitéspatiale et temporelle de sorte qu'il n'existe pas de composition type. Cependant on peut donner quelques indications générales en distinguant deux grande catégories de solutés :

*- les micro-éléments dont la concentration est inférieure à 1mmol. m-3(10-6mol.L-1); beaucoup d'éléments traces métalliques entrent dans cette catégorie.

*- les macro-éléments dont la concentration est supérieure à cette limite [4].

1.2.3 La phase gazeuse du sol

La phase gazeuse du sol est encore appelée l'atmosphère du sol. Sa composition est souvent voisine de celle de l'air mais elle peut être très variable dans l'espace et dans le temps. Elle dépend de la proximitéde l'atmosphère, c'est à dire la profondeur dans le sol et l'activitébiologique, différentes substances peuvent être présentes dans l'air du

7

Première partie: ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE

sol telles que NO, N2O, NH3, CH4, H2S et parfois quelques composés organiques volatils dont les concentrations dépendent beaucoup de plusieurs facteurs environnementaux et anthropiques.[4]

2 Les métaux lourds 2.1 Généralités

On appelle en général métaux lourds les éléments métalliques naturels, métaux ou dans certains cas métalloïdes caractérisés par une masse volumique élevée. Les métaux lourds sont présents dans tous les compartiments de l'environnement, mais généralement en très faibles quantités . On dit que les métaux sont présents « en traces ». Ils sont aussi « la trace » du passégéologique et de l'activitéde l'homme. La plupart des scientifiques préfèrent à l'appellation métaux lourds, l'appellation « éléments en traces métalliques » -ETM- ou par extension « éléments traces » [5]; [6]

Ces éléments peuvent s'accumuler à de fortes concentrations dans les sols, les poussières, les eaux et les plantes, du fait des rejets liés à des activités agricoles, industrielles ou à l'exploitation minière. Ainsi, l'activitéminière peut à elle seule générer des concentrations en ETM supérieures au fond géochimique dans les différents compartiments.[7] en arrivant a quelques teneurs considérés maximales, ces éléments deviennent des poisons insidieux car ils agissent à plus ou moins long terme; de plus ils ne sont pas dégradables[2].

La toxicitéde ces éléments a conduit les pouvoirs publics à réglementer leurs émissions en fixant des teneurs limites. Cette réglementation n'est cependant d'aucun secours pour déterminer sans ambiguïtéune liste de métaux à surveiller car la liste varie selon les milieux considérés : émissions atmosphériques, rejets dans l'eau, règles sur l'épandage des boues, des eaux usées ou la mise en décharge.[8]

Selon l' EPA (Environnemental Protection Agency), les métaux considérés comme étant à la fois toxiques et indésirables sont : As, Cd, Cr, Pb, Hg et Ni

2.2 Mécanismes de fixation et de relargage des éléments traces dans les sols

plusieurs mécanismes physico-chimiques interviennent à l'interface solide/liquide, permettant le piégeage de ces éléments dans la phase solide et leurs relargage dans la phase liquide. dans ce cadre on cite :

V L'échange ionique (ou adsorption non spécifique) : phénomène de surface par lequel les cations en solution chargés positivement sont attirés par des forces électrostatiques de types Van Der Waals ou coulombiennes, vers les charges négatives de la surface du sol. La présence de charges à la surface du solide provient

8

Première partie : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE

soit de substitutions isomorphiques dans le réseau cristallin (remplacement d'un cation trivalent par un divalent), soit de réactions chimiques de surface telles que la protonation :

SOH+ 2 ?? SOH + H+ (1)

SOH ?? SO + H+ (2)

Affin de maintenir l'électroneutralité, la charge négative de la surface du sol est compensée par celle d'une quantitééquivalente de cations [9], [3].

V L'adsorption spécifique ( ou la chimisorption) : la molécule adhère à la surface par des liaisons ioniques ou covalentes. Elle est souvent difficilement réversible et engendre une couche mono-moléculaire. Elle dépend fortement du pH et reliée à l'hydrolyse des ions métalliques. Les métaux particulièrement capables de former des hydroxy-complexes sont plus spécifiquement adsorbés sur les surfaces déproto-nées chargées négativement d'oxydes ou d'hydroxydes de fer, d'aluminium ou de manganèse [9].

M2+ + H2O ? MOH+ + H+ (3)

= SO + MOH+ ?= S - O - M - OH (4)

V Complexation

Les ions métalliques peuvent être complexés avec la matière organique du sol par association entre les cations métalliques et les groupements fonctionnels des substances humiques. Une réaction de complexation se produit quand un cation métallique réagit avec un anion qui fonctionne comme ligand, ces ligands sont généralement des éléments non métalliques donneurs d'électrons comme O, N et S. Ces éléments sont présents dans des groupements de surfaces basiques : -NH2(amine), = O(carbonyle), -OH(alcool) et -S - (thioether) et dans les groupements acides: -COOH(carboxyle), -OH(nolique) et -SH(thiol).

On peut représenter la complexation d'un cation métallique Mm+ en solution avec un ligand anionique = R - Ll de la façon suivante[9] :

= R - Ll + Mm+ ?= R - L - Mm l (5)

V Précipitation : C'est le passage d'une espèce de l'état dissout à l'état solide. Les métaux peuvent précipiter dans l'eau des pores ou à la surface des particules solides. Dans un milieu naturel, les métaux précipitent principalement sous forme d'hydroxydes, de carbonates, de phosphates ou de sulfures. Les équilibres de précipitation sont gouvernés par les produits de solubilité(Ks) :

Ks = (A)x.(B)y

où(A) et (B) représentent les activités des espèces dans le liquide et x et y leur

9

Première partie: ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE

stoechiométries respectives. Le solide précipite quand le produit des activités(A) et (B) est supérieur au produit de solubilité.

V Substitution dans le réseau cristallin : Un atome peut se substituer à un autre de charge et taille similaires dans le réseau cristallin. C'est le cas d'un ion métallique incorporédans le réseau cristallin lors de sa précipitation, ou bien qui diffuse dans le solide pour remplir un vide ou remplacer un atome du solide.

V Inclusion (piégeage mécanique) : Il s'agit d'impuretés piégées mécaniquement dans des pores non débouchant lors de la croissance des minéraux. Cela peut être sous forme dissoute ou solide.

Un élément métallique retenu à la surface d'un matériau (physisorption, complexa-tion, précipitation, chimisorption) sera plus rapidement mis en solution et donc présentera davantage de risques de toxicitéque s'il est insérédans le réseau cristallin du matériau.

FIGURE 1 - Principales interactions entre un atome ou une molécule et un solide à l'in-terface solide/liquide [3]

10

Première partie: ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE

Parmi les éléments en traces métalliques que l'on retrouve l'arsenic qui est un polluant ayant une toxicitéélevée pour la santéet des impacts dangereux sur l'environnement, pour cela on va s'intéresser par une synthèse bibliographique sur cet élément.

3 L'arsenic

3.1 Propriétés

L'arsenic est un élément naturellement présent dans l'environnement puisqu'il occupe le 20 ème rang dans l'ordre d'abondance des éléments de la croûte terrestre. Le nom arsenic dérive du terme grec arsenikon, qui signifie « qui dompte le mâle » en lien avec sa forte toxicité. L'arsenic natif existe sous trois formes allotropiques : jaune (á); noire (â) et grise (ã). Cette dernière est la forme la plus stable et la plus commune, cristallise dans le système rhomboédrique. L'arsenic est considérécomme un métalloïde en raison de ses propriétés à la fois de métal et de non métal. Il appartient au groupe VA de la classification périodique moderne.

Quelques propriétés physico-chimiques de l'arsenic sont présentées dans le tableau suivant:

Tableau 1 - Propriétés physico-chimiques de l'élément Arsenic

Symbole As

Numéro atomique 33

Configuration électronique [Ar]3d104s24p3

Masse atomique(g.mol-1) 74.9216

États d'oxydation -III, 0, +III, +V

Température de fusion 817C
Densité5.73g/cm3(grise), 1.97g/cm3(jaune)

3.2 Les formes d'arsenic

Plus de trente formes d'arsenic ont déjàétéidentifiées dans l'environnement, leur présence et leur répartition dépendant des conditions du milieu (conditions d'oxydoréduction, pH, cinétiques de réactions)[10]. Parmi lesquels on cite :

Arsénite As(III)

formes inorganiques

Arséniate As(V)

Acide diméthylarsinique DMAA

Acide monométhylarsonique MMAA formes organiques Arsénobétaïne AsB

11

Première partie: ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE

3.2.1 Les formes inorganiques

Les espèces d'arsenic inorganique retrouvées dans l'environnement présentent des degrés d'oxydation de +III ou +V, sous forme arsénite As(III)(AsO3- 3 )et arséniate As(V) (AsO3-

4 ). ces deux formes inorganiques sont facilement inter-convertibles par réaction d'oxydoréduction, et sont donc souvent retrouvées ensemble, l' As(V) étant thermody-namiquement favorisédans les conditions normales oxydantes[10]. Il existe plus de 200 minéraux contenant de l'arsenic qui correspondent à des arséniates, des sulfures et sulfo-sels, des arsénites, des arséniures ou des oxydes(voir annexes).

3.2.2 Les formes organiques

Plusieurs espèces organiques de l'arsenic sont présentes dans le sol comme des composés arséniés méthylés (MMAA, DMAA,...). Leur origine peut être soit une méthylation directe de l'arsenic par les micro-organismes, soit par un apport anthropique principalement agricole(pesticides, fertilisants...)

3.3 Les sources de l'arsenic

3.3.1 Les sources naturelles

L'arsenic est un composant naturel de l'écorce terrestre avec une concentration dans la partie superficielle évaluée à 2 mg/kg, et pouvant atteindre localement 100 mg/kg voire 200 mg/kg dans les dépôts calcaires ou phosphatés et dans les schistes. On le trouve en proportions plus considérables dans les roches, oùplus de 99% de l'arsenic présent se trouve sous forme de minerais de cuivre, de zinc et de plomb, les plus importants étant l'arsénopyrite (FeAsS), le réalgar (As4S4), et l'orpiment (As2S3)

L'érosion, les précipitations et le lessivage des sols entrainent une redistribution de l'arsenic vers les compartiments aquatiques sous forme dissoute ou particulaire. Certaines eaux issues de sols volcaniques peuvent contenir des teneurs atteignant 300 ug/L, mais plus généralement, l'arsenic dissous dans les eaux superficielles se trouve à des concentrations comprises entre 0,1 et 10 ug/L. Dans l'atmosphère, le flux d'arsenic est principalement causépar l'érosion éolienne et l'activitévolcanique.[10]

3.3.2 Les sources anthropiques

La production mondiale d'arsenic en 2008 était estimée à 53500 tonnes, dont 97% sous forme de trioxyde d'arsenic (As2O3 = As(III)). L'élément arsenic est produit par pyrolyse de l'arsénopyrite ou par grillage de sulfure puis réduction de l'oxyde forméavec du carbone. Le trioxyde d'arsenic est formélors de la fusion du plomb ou du cuivre, par évaporation et oxydation dans l'air de l'arsenic combinéavec ces métaux [10]. L'arsenic et ses composés sont utilisés dans de nombreux domaines :

- En agriculture, il entre dans la composition de nombreux pesticides, herbicides...etc.

12

Première partie: ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE

- Dans l'industrie du bois pour la protection contre les insectes sous forme de complexe cuivre/chrome/arsenic (CCA);

- Dans l'industrie du verre pour favoriser la sortie des bulles d'air et comme agent décolorant;

- Dans l'industrie des semi-conducteurs, pour la fabrication de piles photovoltaïques, de diodes électroluminescentes, de circuits intégrés;

- Dans l'industrie pharmaceutique et vétérinaire, dans la fabrication d'antibiotiques pour l'élevage des volailles dans certains pays.

- Dans les industries métallurgiques, pour durcir le cuivre et le plomb.

3.4 Spéciation chimique de l'arsenic dans les sols

Dans les sols, l'arsenic est présent principalement sous forme inorganique, telle que la forme As(V) est majoritaire dans les conditions d'aération normale ce qui assure une mo-bilitéassez limitée, car l'As(III) est reconnu pour être plus mobile que l'As(V). Cependant l'activitémicro-biologique peut conduire à des réactions de méthylation ou déméthylation, et également à des réactions d'oxydoréduction, ce qui engendre un changement des formes d'arsenic.[11]

Au cours des dernières décennies, beaucoup de recherches scientifiques ont étéeffec-tuées sur l'arsenic, comme réponse à la croissance de ses effets nocifs sur la santéet l'environnement [12]. En même temps la connaissance de la concentration totale en arsenic ne suffit pas pour évaluer le risque de cet élément. En effet, sa toxicitéaiguëet chronique dépend de sa spéciation, c'est-à-dire de la détermination de la forme chimique sous laquelle il se trouve, et aussi de la voie d'absorption. La toxicitéde l'arsenic varierait comme suit [1] :

AsH3 gaz, As(-III) > As(III) >As(V )> composés méthylés

parmi les études de spéciation réalisée sur l'arsenic on cite :

V- Une étude de spéciation a étéeffectuésur plusieurs sols agricoles contaminés de la zone Aznalcollar (Espagnol) montre que la concentration totale varie entre 12,6 et 766 mg/kg et que l'arséniate est la principale espèce dans tous les sols analysés, cependant dans certains échantillons l'arsénite et les espèces méthylés pourraient également être détectés [13].

V- Au Ghana, proche d'une mine d'or (Ashanti), la spéciation d'arsenic montre que la teneur totale varie entre 189 et 1025 ppm, et que dans les sols a~erobies l'arséniate est l'espèce la prédominante, alors que l'arsénite se trouve en grande quantitédans les sols ana~erobies [14].

Dans le tableau suivant on cite quelques exemples de sols contaminés par l'arsenic :

13

Première partie: ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE

Tableau 2 - Concentration moyenne en arsenic dans des sols contaminés par des activités industrielles [1]

Sols contaminés

Arsenic
( mg.kg-1)

Auteurs

Sol de jardin situéà proximitéd'activités
industrielles,mines fonderies (SO de l'Angleterre)

144 à 892

Thornton, 1996

Sol situéprès d'activités industrielles, mines et
fonderies de Pb, As...

1400

Davis et al.,

1992

Sol situéà proximitéd'activités métallurgiques
(Freiberg District, Erzgebirge, Allemagne)

100 à 1200

Bombach et al.,

1994

Sol de verger à proximitéd'une usine de
pesticides (Auzon, Auvergne, France)

180

Eisenlohr et
Laperche, 2001

Sol agricole situéprès d'activités industrielles,
fonderies de Zn et As (Reppel, Belgique)

113

Boisson-
Gruppen, 1999

14

Deuxième partie

MATÉRIELS ET MÉTHODES

15

Deuxième partie: MATÉRIELS ET MÉTHODES

1 Site d'étude 1.1 Introduction

Au cours des dernières années, le Maroc a connu une croissance démographique, un développement économique et une amélioration du niveau de vie, ce qui a engendréune augmentation avec complexitéde la quantitéde déchets solides.

Les déchets sont définis par la loi 28-00 relative à leur gestion et à leur élimination comme : « tous résidus d'un processus de production, de transformation ou d'utilisation, toute substance matériaux, produit ou plus généralement tout bien meuble abandonnéou que son détenteur destine à l'abandon ou à l'obligation de s'en défaire dans le but de ne pas nuire à la collectivitéet de protéger l'environnement ».

Au niveau de la ville de Marrakech la génération totale de déchets solides est plus de 150 000 tonnes par an, leurs répartition selon leurs origines comme la suivante :

*- Ordures ménagères : environ 125 000 t/an soit 82%

*- Déchets industriels : environ 27 000 t/an soit 18%

*- Déchets hospitaliers : environ 750 t/an soit 1% [15]

La collecte des déchets de la ville est assurée par les services d'assainissement de chaque commune urbaine, 60 % à 70% des déchets sont collectés et mis à la décharge publique sans aucun traitement, ni séparation préalable, les ordures non collectées s'accumulent sur la voie publique ou dans des décharges sauvages.

A la décharge publique des tonnes des déchets solides s'accumulent chaque jours, formant des couches très complexes en terme de composition (matières organiques, métaux lourds ...etc). Dans des conditions de lumière, de température, de pluie et d'aération, ces déchets se dégradent en contaminant les sols de ce site.

1.2 Choix du site d'étude

Le site d'étude choisi est la décharge publique de la ville de Marrakech. Cette dé-charge(dite de Harbil) est exploitée depuis 1987, elle se trouve au nord de la ville, en rive droite de l'oued Tensift, environ 500 m après la traversée du pont de l'oued Tensift, sur la route de Safi . Il s'étend sur une superficie de 14 hectares (Commune urbaine de Marrakech, Juin 2006). La décharge publique de Marrakech est une décharge non contrôlée, elle reçoit différents types de déchets(ménagers, industrielles, hospitaliers... ), ce qui constitue

une source de nuisances pour les populations avoisinantes à cause des émissions de gaz àeffet de serre et aussi les odeurs nauséabondes. De même les déchets présentent des risques

pour la santéet peuvent contribuer à la dégradation de la qualitédes eaux de la nappe phréatique et de l'oued Tensift [15].

Notre étude est réalisée sur un échantillon témoin (témoin1) pris de la région de Ta-meslouht et un autre de la région de Taouloukoult près de la ville d'Imintanout (témoin 2) et quatre échantillons E1, E2, E3 et E4 prélevés de différentes positions de l'ancienne

16

Deuxième partie: MATÉRIELS ET MÉTHODES

décharge en s'éloignant de la route de Safi, voir figure 2 et 3

FIGURE 2 - Carte de localisation du site d'étude

FIGURE 3 - photo du site d'étude par satellite

Tableau 3 - Les différentes positions de nos échantillons

E1 20 m de la route

E2 100 m de la route

E3 200 m de la route

E4 au sommet de la décharge

17

Deuxième partie: MATÉRIELS ET MÉTHODES

2 Paramètres physico-chimiques 2.1 Préparation du sol

Une préparation adéquate du sol joue un rôle très important pour l'homogénéitéde l'échantillon et la représentativitédu site d'étude, pour cela les échantillons prélevés de différentes positions du site, sont laissés sécher à l'air libre durant 48 h, tamisés à 2mm et broyés pour qu'ils soient très fins.

2.2 pH

Le pH est un facteur déterminant pour la mobilitédes ions métalliques, car un pH acide entraîne la mise en solution des sels métalliques, la désorption des cations et l'adsorption des anions, aussi lorsque le pH augmente les cations sont moins solubles et les anions sont plus solubles. De plus l'augmentation de pH induit souvent la formation des précipités qui peuvent limiter la solubilitéde toutes les espèces ioniques [16].

Mode opératoire

La mesure du pH a étéréalisée suivant la norme AFNOR NF X31-103(1992) , en préparant une suspension aqueuse du sol d'un rapport 1/2,5 (masse du sol/ volume d'eau distillée), ensuite on agite le mélange pendant 30 mn et on le laisse reposer 2h, le pH est mesurépar un pH-mètre de type HANNA instruments HI 2211.

2.3 Conductivitéélectrique

La conductivitéélectrique (CE) est une mesure qui donne une approximation de la concentration des sels solubles présents dans l'échantillon[16].

Mode opératoire

La mesure est basée sur l'extraction des sels d'un échantillon, en solubilisant ce dernier dans l'eau distillée dans un rapport 1/5 (masse du sol/ volume d'eau distillée). Après 30

minutes d'agitation, le mélange est laisséau repos pendant 2 h, ensuite la conductivitéest mesurée par un conductimètre de type EUTECH instruments CON 510.

2.4 Humidité

L'humiditéest définie comme la masse perdue(masse d'eau) après séchage à 105°C d'un échantillon . Sa mesure permet de déterminer la masse sèche d'un échantillon du sol. La procédure est de porter un échantillon pesépréalablement dans l'étuve pendant 24 h, ensuite il est retiréet laissérefroidir dans un dessiccateur, la teneur d'humiditéH est exprimée en pourcentage massique et elle est calculée par la relation suivante :

m0 - m1

%H = m0

× 100

18

Deuxième partie: MATÉRIELS ET MÉTHODES

Avec :

m0 : la masse initiale de l'échantillon, m1 : la masse après séchage.

2.5 Matière organique

La méthode la plus répandue pour la détermination de la teneur en matière organique est la perte au feu par calcination du sol au four[16], la procédure est de prendre une masse de l'échantillon, la sécher à 105°C pendant 24 h , puis la calciner à 550°C pendant 4 h. La teneur en matière organique % MO est calculée par la relation :

Avec :

ins - inc

%MO = ins

x 100

% MO : pourcentage de matière organique dans l'échantillon sec,

ms : masse de l'échantillon après passage à l'étuve à 105°C, mc : masse de l'échantillon après calcination.

2.6 Carbone organique total COT

Le dosage du carbone organique total est effectuépar la méthode de Walkley et Black, cette méthode est basée sur l'oxydation du carbone organique par le bichromate de sodium Na2Cr2O7 en milieu acide sulfurique (source de chaleur).

8H2SO4 + 3C + 2Na2Cr2O7 -+ 2Na2SO4 + 2Cr2(SO4)3 + 3CO2 + 8H2O (6)

4 x (Cr6+ + 3e- -+ Cr3+) : rduction

3 x (C -+ C4+ + 4e-) : oxydation

4Cr6+ + 3C -+ 4Cr3+ + 3C4+

La quantitéde Na2Cr2O7 utilisée excède la quantiténécessaire pour l'oxydation du carbone organique total. L'excès de Na2Cr2O7 qui n'a pas réagi est ensuite doséen retour par une solution titrée d'un réducteur qui est le sulfate ferreux (sel de Mohr) en présence de diphénylamine. Ce dosage en retour permet donc de calculer la quantitéde bichromate qui a éténeutralisée par le carbone organique[17].

Na2Cr2O7 + 6FeSO4 + 7H2SO4 -+ Na2SO4 + Cr2(SO4)3 + Fe2(SO4)3 + 7H2O (7)

Réactifs

- Bichromate de sodium (Na2Cr2O7)

- Acide sulfurique H2SO4 (95-97%, d=1,83)

19

Deuxième partie: MATÉRIELS ET MÉTHODES

- Diphénylamine (0,1g du poudre + 4 mL H2O +20 mL H28O4 concentré)

- Sulfate d'ammonium-fer(II) hexahydraté(sel de Mohr)((NH4)2Fe(8O4)2, 6H2O). Mode opératoire

La masse prise pour le dosage est inversement proportionnelle à la teneur en matière organique de l'échantillon. Plus le sol est riche matière organique, plus la prise d'essai sera

faible. Dans une fiole conique, on met une masse d'un échantillon préalablement tamiséà2 mm, broyéet séché, et on ajoute 10 mL de la solution de bichromate de sodium (0,1667

M) à l'aide d'une pipette et on agite la fiole d'un mouvement de va-et-vient, ensuite, on verse d'un coup 20 mL d'acide sulfurique concentrédans le mélange et on agite pendant une minute. La solution est laissée au repos pendant 30 minutes pour que l'oxydation ait lieu. Pour arrêter la réaction on ajoute 150 mL d'eau distillée et on laisse décanter pendant 2 h. pour le dosage, on prélève 25 mL du mélange, on la met dans un erlenmeyer de 100 mL et on ajoute 5 mL d'acide orthophosphorique et 3 gouttes de diphénylamine, et on dose avec le sel de Mohr à 0,1M, la solution est noire au début, vire au vert clair.

100 100

%C.O.T = [X - C.V ].0, 003.77 .m

Avec :

% C.O.T : pourcentage de carbone organique total,

X : la quantitéde matière de bichromate de potassium(oxydante+ excès), C : concentration de la solution de sel de Mohr (mol.L-1),

V : volume verséde la solution de sel de Mohr (mL), m : masse de l'échantillon de sol (g).

2.7 Azote total

La méthode de détermination de l'azote total la plus utilisée est la méthode de Kjeldahl, le principe est baséd'abord sur la minéralisation du sol pour passer de l'azote sous forme organique à l'azote minéral. On détruit donc la molécule organique par l'at-taque avec l'acide sulfurique (H28O4) concentré, en présence de catalyseur, l'azote est transforméen sulfate d'ammonium. Ensuite dans un distillateur d'azote, l'ion ammonium NH+4 est déplacépar la soude 40% sous forme d'ammoniac NH3 et fixépar l'acide borique 2% et enfin titrépar l'acide sulfurique 0,02 N en présence de l'indicateur coloré(Tashiro). Réactifs

- catalyseur de minéralisation( 2g de sulfate de potassium K28O4 + 0,2g de sulfate de cuivre Cu8O4 + 1g de sélénium)

- phénophtaléine :(1g / 100mL d'éthanol 60%)

- soude NaOH 40% (400g /1 litre d'eau distillée)

- acide borique : 10g/1 litre d'eau distillée

- indicateur de Tashiro (0,1g de vert de Bromocrésol + 0,02g de rouge de méthyle +100mL d'éthanol)

20

Deuxième partie: MATÉRIELS ET MÉTHODES

Mode opératoire

Dans un matras Kjeldahl de 250 mL, on introduit environ 5g d'échantillon avec 0,5g de mélange catalyseur, on ajoute 10 mL d'acide sulfurique concentrépuis on place le matras sur une rampe d'attaque avec un entonnoir dans le col du ballon pour condenser les vapeurs sulfureuses. La digestion se fait à chaud pendant 1h à 180°C puis pendant 360°C jusqu'àce les échantillons deviennent blancs. le minéralisât est laissérefroidir puis récupérédans une fiole jaugée de 250 mL et complétéavec l'eau distilléau trait pour la distillation. Dans les mêmes conditions, on réalise un blanc.

Dans un matras de distillation on introduit 20 mL de l'extrait et 10 mL de lessive de soude 40%, en même temps on introduit 25 mL de l'acide borique (H3BO3) 1N et 6 gouttes d'indicateur coloréTashiro dans un erlenmeyer de 200 mL et on le place en dessous du réfrigérant, la pointe plongeant dans le liquide. Enfin on titre avec l'acide sulfurique 0,02N.

Le pourcentage d'azote est calculéen utilisant la formule suivante [16] :

V 100

N(%) = (V2 - V1) x C x 0, 14 x A x g

Avec :

N : Azote total Kjeldahl,

V2 : volume de (H2SO4) versépendant la titration de l'échantillon en mL,

V1 : volume de (H2SO4) versépendant la titration du blanc en mL,

A : aliquote à distiller (20 mL),

V : volume initial (250 mL),

g : la masse de l'échantillon en g,

C : concentration de (H2SO4) .

2.8 Détermination de la teneur totale d'arsenic «Extraction totale»

L'extraction totale ou la minéralisation consiste à mettre en solution en une seule

étape la totalitéde l'élément métallique concernépar le dosage. La procédure suivie est

celle décrite par la norme AFNOR NF X31-151 (1993).

mode opératoire

- peser 1g de sol à 0,01 près et le mettre dans un erlenmeyer.

- ajouter 20 mL d'eau régale (1 3HNO3 + 2 3HCl).

- laisser le contact pendant 2 h.

- chauffer dans un bain de sable jusqu'au sec.

- ajouter un peu de l'eau distillée.

- filtrer sous vide.

- le filtrat recueilli est conservéen ajoutant quelque gouttes d'acide chlorhydrique

21

Deuxième partie: MATÉRIELS ET MÉTHODES

pour les analyses avec spectrométrie d'émission atomique par plasma à couplage inductif (ICP-AES).

3 La spéciation chimique

3.1 Introduction

L'accumulation des métaux traces d'origine anthropogénique dans les sols pose des problèmes de toxicité, mobilitéet biodisponibilité. La connaissance de leurs teneurs totales était nécessaire afin de prévoir leurs impacts environnementaux, mais n'était pas suffisante pour évaluer leur toxicitéet leur mobilité, car ces dernières dépendent la forme chimique du métal [18]. Ensuite la spéciation chimique a pris une place dans la recherche scientifique. Suivant l'IUPAC (Union internationale de chimie pure et appliquée), la spéciation est « l'ensemble des processus qui permettent d'obtenir l'information sur la forme chimique (ionique ou moléculaire) d'un analyte ».

3.2 Schémas d'extraction séquentielle

La spéciation est basée sur l'extraction séquentielle d'un élément en fonction de la phase oùil est relié. Le premier schéma de spéciation des métaux lourds qui fut mis en évidence est celui de TESSIER et col [2], il consiste à extraire des phases successives :échangeable, liée aux carbonates, réductible, oxydable et résiduelle. Dès lors, de nombreux schémas ont étéproposé, ils différent entre eux soit par les réactifs d'extraction, soit par le nombre de phases à extraire. Le schéma de BCR (Bureau Communautaire de Références) par exemple consiste à extraire trois phases :Acido -soluble et soluble dans l'eau, échangeable, Oxyde de Fer et de manganèse et Organique + sulfure au lieu de cinq proposés par TESSIER.

Pour notre étude, on a travailléavec le schéma de TESSIER vue sa simplicitéet son large domaine d'utilisation. En opérant sur 1g d'échantillon pour extraire les phases mentionnées dans le tableau suivant :

22

Deuxième partie: MATÉRIELS ET MÉTHODES

Tableau 4 - Protocole d'extractions séquentielles adaptéde Tessier et al.,[2] pour 1g du sol

Phase

Réactifs d'extraction

T(°C)

Agitation

t (h)

Échangeable

-8 mL MgCl2 , pH=7

ambiante

continue

2

Liée au carbonates

(CO2-

3 )

-8 mL CH3COONa 1M ajustéambiante à pH=5 avec CH3COOH

 

continue

5

Réductible (liée aux
oxydes de Fe et Mn)

-20 mL NH2OH, HCl 0,04M
dans CH3COOH 25% (V/V)

96 #177; 3

occasionnelle

6

Oxydable(organique)

-8 mL HNO3 0,02M ajustétemps à pH=2 avec HNO3

+ 5 mL H2O2 30%

85 #177; 2

en temps

2

+ 3 mLH2O2 30%

même T

occasionnelle

3

-Après refroidissement on
ajoute 5 mL CH3COONH4
3,2M dans HNO3 20% (V/V)

ambiante

continue

0,5

Résiduelle

10 mL HF + 2 mL HClO4

 
 

à sec

Remarque : la séparation est faite par centrifugation suivie par filtration sur papier-filtre 0,45um

4 Techniques d'analyse 4.1 Diffraction des rayons X

La diffraction des rayons X sur un matériau permet de déterminer la nature des phases cristallisées. En effet, les phases cristallines peuvent être considérées comme des assemblages de plans réticulaires plus ou moins denses désignés par leurs coordonnées (h, k, l) et séparés par des distances caractéristiques de la structure de la phase considérée. Les pics de diffraction correspondent aux interférences entre les différents plans réticulaires

peuvent être déterminés selon la loi de Bragg : 2dsinè = nA

Avec :

d : la distance réticulaire entre deux plans adjacents d'une même famille,

è : l'angle de réflexion,

n : l'ordre de réflexion,

A : la longueur d'onde du rayonnement utilisé.

Les analyses ont étéréalisésur des échantillons en poudre en utilisant une source de radiation Cu 1,2 et un monochromateur en graphite sur un diffractomètre XPERT-MPD (FSSM) selon les conditions analytiques suivantes : pas de 0, 05° 2è, temps de comptage de 0,4 secondes par pas, sur un domaine angulaire compris entre 5° et 70°

Deuxième partie: MATÉRIELS ET MÉTHODES

2è. L'analyse des diffractogrammes obtenus a étéréalisée à l'aide du logiciel X'Pert HighScore Plus.

4.2 Spectrométrie d'absorption atomique (SAA)

La spectrométrie d'absorption atomique (SAA) est une technique décrite pour la première fois par Walsh (1955). En effet, C'est une des principales techniques mettant en jeu la spectroscopie atomique dans le domaine UV-visible utilisée en analyse chimique. Elle étudie les absorptions de lumière par l'atome libre. Elle est très sensible et permet de doser les éléments chimiques (métaux et non-métaux) même à l'état de traces . Ses applications sont nombreuses étant donnéqu'on atteint couramment des concentrations inférieures au mg/L (ppm).

Le principe de SAA est basésur la mesure d'intensitéde lumière absorbépar un atome. En effet, lorsque ce dernier est soumis à une radiation, il va l'absorber et passe d'un niveau d'énergie Eàun niveau E*. Cette modification d'énergie correspond à une raie d'absorption.

I0

D'après la loi de BEER-LAMBERT on a : log I = A = å.C.l

Avec :

I0 : Intensitédu faisceau incident,

I : Intensitédu faisceau transmis après passage dans la flamme,

A : Absorbance,

å : Coefficient d'extinction molaire de l'espèce à une fréquence bien déterminé,

C : Concentration du milieu en atome absorbants,

l : longueur du brûleur.

Ainsi on déduit la concentration de l'élément étudié.

4.3 spectrométrie d'émission atomique par plasma à couplage inductif (ICP-AES)

la spectrométrie d'émission atomique par plasma à couplage inductif(ICP-AES) est une technique largement répandue pour l'analyse des métaux. Il s'agit d'une spectroscopie d'émission. L'excitation des niveaux électroniques et la génération des atomes et des ions est réalisée par un plasma.

Les plasma sont des gaz partiellement ionisés et électriquement neutres. Ils sont générés à haute température entre 7000 K et 15000 K. A partir de ces températures, on a un

déplacement relativement libre des cations et des électrons. Ces gaz ont une conductivitéthermique et électrique plus élevée. Le gaz le plus utiliséest l'argon.

Ar -? Ar+ + e-

23

Le potentiel d'ionisation très élevéde l'argon ( 15,76 eV) permet d'ioniser tous les élé-

24

Deuxième partie: MATÉRIELS ET MÉTHODES

ments possédant un potentiel d'ionisation plus faible dans le plasma. Il y a trois manières de réaliser un plasma:

- Plasma par courant direct (DCP : direct current plasma) ou plasma-arc : on génère un arc électrique entre deux électrodes sous atmosphère d'argon, le gaz est ioniséet génère un plasma.

FIGURE 4 - Principe du plasma à courant constant

- Plasma micro-onde induit (MIP : microwave induced plasma) :On génère le plasma par micro-ondes qui vont engendrer des oscillations des atomes de gaz et donc un chauffage et une ionisation des atomes (collisions) .

- Plasma par couplage inductif (ICP : inductively coupled plasma) : C'est la méthode la plus utilisée en chimie analytique.

Le plasma est générédans une torche qui comporte trois tubes en quartz coaxiaux. Dans le haut de la torche, une bobine d'induction est parcourue par un courant alternatif à haute fréquence (entre 5 et 100 MHz). Un flux d'argon tangentiel (tube externe) va permettre d'isoler, de refroidir la région proche des bobines et de donner la forme au plasma. Le gaz plasmagène est introduit dans le tube intermédiaire ce qui permet d'éviter tout contact proche de la bobine. L'ionisation de ce gaz est amorcée par une décharge électrique dans le bas de la torche. Puis les ions crées interagissent avec le champ magnétique (trajectoire circulaire) au niveau de la bobine d'induction ce qui crée des chocs et augmente la température (effet Joule) et maintient l'état de plasma (ionisation).

Après le passage dans un nébuliseur, l'échantillon est introduit au centre du plasma. La température extrêmement élevée permet la désolvatation puis la volatilisation et l'ato-misation des espèces. La température atteinte permet l'ionisation de la plupart des atomes par chocs avec l'argon (Ar ou Ar+) ou des électrons :

Ar + M -+ Ar + M+* + e_

Ar+ + M -+ Ar + M+*

e_ + M -+ M+* + 2e_

25

Deuxième partie: MATÉRIELS ET MÉTHODES

On observe ensuite la désexcitation des ions ou atomes par émission de fluorescence.

26

Troisième partie

RÉSULTATS ET DISCUSSIONS

27

Troisième partie: RÉSULTATS ET DISCUSSIONS

Introduction

Dans cette partie on va s'intéresser à la discussion des résultats de notre travail qu'ils soient obtenus par caractérisations physico-chimiques ou par diffraction des rayons X (DRX) ou par spectrométrie d'émission atomique par plasma à couplage inductif (ICP-AES) .

1 Paramètres physico-chimiques

1.1 pH

Les mesures de pH effectués sur les différents échantillons montrent que le pH est légèrement alcalin pour E1, E2, E3 et E4 , et alcalin pour le témoin 1 et le témoin 2, la figure 5 montre les valeurs de pH pour différents échantillons.

p H

Té mo i n 1 Témoin 2 E 1 E2 E3 E4

p H

9 ,0

8 ,5

8 ,0

6 ,5

6 ,0

7 ,5

7 ,0

échantillon

FIGURE 5 - les valeurs de pH pour les différents échantillons

V- le pH des échantillons est généralement alcalin, ce qui favorise la précipitation et la complexation des ETM.

V- selon [19], à pH alcalin les ETM précipitent ce qui induit un enrichissement intense du sol par ces polluants.

V- selon [1], à pH<8 l'As(V) est piégéen forte quantitésur les phases de type oxyhy-droxyde de fer, cependant à pH>8 certains éléments chimiques comme les phosphates seront des ions compétiteurs importants vis-à-vis de l'adsorption de cet espèce.

1.2 Conductivitéélectrique (CE)

D'après les résultats trouvés on constate que les échantillons E1, E2, E3 et E4 ont en général des valeurs élevées de la conductivitéélectrique par rapport aux échantillons témoin 1 et témoin 2, on constate aussi que E1 et E3 présentent des maximums pour la conductivitéélectrique. La figue 6 montre la variation de conductivitéélectrique en

28

Troisième partie: RÉSULTATS ET DISCUSSIONS

fonction des échantillons.

FIGURE 6 - la variation de la conductivitéélectrique en fonction des échantillons

V- Les résultats trouvés montrent qu'il y a une quantitéimportante de sels solubles (comme les carbonates...).

V- Cette salinitéexcessive peut nuire aux cultures envisagées dans le cas de la réhabilitation du site [20].

1.3 Humidité

Les teneurs d'humiditécalculées montrent que le sol le plus humide est celui représentépar témoin 1 (3,89%) suivi par témoin 2 et puis E1, cependant E2, E3 et E4 sont moins humides. La figure 7 montre les teneurs d'humiditépour les différents échantillons.

FIGURE 7 - les teneurs d'humiditépour les différents échantillons

29

Troisième partie: RÉSULTATS ET DISCUSSIONS

V- La teneur en humiditéest élevée pour l'échantillon témoin 1 suivi par témoin 2 qui sont des sols agricoles, et cela peut être dûà la quantitéd'argile contenue.

1.4 La matière organique (MO)

D'après les pourcentages en matière organique calculés, l'échantillon le plus riche en MO est témoin 2 (7,90%), tandis que les autres échantillons ont des teneurs enter 3 et 4%. La figure 8 présente les pourcentages en matière organique pour différents échantillons.

% M O

Témo i n 1 Témoin 2 E 1 E2 E3 E4

% M O

8

6

4

2

0

échantillon

FIGURE 8 - les pourcentages en matière organique pour différents échantillons

V- La grande quantitéen matière organique est observée pour témoin 2, cela est dûàl'utilisation des fertilisants naturels.

V- Les teneurs en matière organique pour les échantillons de la décharge sont faibles par rapport à celles trouvées dans la décharge de la ville d'Agadir [20].

1.5 Carbone organique total (COT)

Les résultats des dosages effectués pour différents échantillons montrent que l'échan-tillon témoin 2 a la grande teneur en carbone organique total(3,96%), suivi par E4 (2,27%) puis témoin 1, E1, E2 et E3. La figure 9 montre la variation des pourcentages en COT pour différents échantillons.

30

Troisième partie: RÉSULTATS ET DISCUSSIONS

FIGURE 9 - la variation des pourcentages en carbone organique total pour différents échantillons

V- La teneur en carbone organique est relativement faible, proche d'un sol normal (2 à 3%) [20].

V- Les teneurs en carbone organique pour les différents échantillons suivent pratiquement la même évolution que la matière organique avec un rapport (MO/%COT) de 1,5 à 2,6. La moyenne des rapports est 2,08 proche à celle trouvée par [21] (2,01), malgréque le facteur 1,724 est souvent utilisé.

1.6 Azote total de Kjeldahl (NTK)

D'après les résultats du dosage d'azote total on constate que l'échantillon témoin 2 a le pourcentage le plus élevé(0,029) suivi par E2, E3, E1 et enfin E4, la figure 10 montre les pourcentage en NTK trouvés.

FIGURE 10 - les pourcentages en Azote total de Kjeldahl pour les différents échantillons

31

Troisième partie: RÉSULTATS ET DISCUSSIONS

V-Les pourcentages en NTK sont très faible par rapport à ceux trouvés dans les sols de la décharge d'Agadir [20].

V- Les faibles teneurs en NTK sont dûs à la dégradation des déchets en entraînant la perte d'azote sous forme volatile [16].

Tableau 5 - tableau récapitulatif des paramètres physico-chimique étudiés pour les différents échantillons

Échantillon

pH

CE(ms/cm)

% H

% MO

% C.O.T

% NTK

Témoin 1

8,07

0,175

3,89906

3,79912

1,92639

-

Témoin 2

8,35333

0,215

2,2736

7,9001

3,96247

0,029

E1

7,65

1,624

1,49476

3,42851

1,84824

0,019

E2

7,74333

0,583

1,12486

3,82719

1,49022

0,025

E3

7,9

1,36

1,0944

3,84785

1,47388

0,02

E4

7,86333

0,8

1,08774

3,41595

2,27347

0,008

1.7 Caractérisation par diffraction des rayons X (DRX)

L'analyse de reconnaissance des diffractogrammes des rayons X par le logiciel X'Pert HighScore Plus montre qu'il y a des phases communes pour tous les échantillons(Quartz, silice et calcite) et il y a d'autres présentes dans des sols bien précis (bornite, oxyde d'uranium...). Le tableau suivant présente les phases de chaque échantillon.

Tableau 6 - les phases minérales trouvées pour chaque échantillon

Échantillon

les phases minérales présentes

Témoin 1

Silice (SiO2), calcite (CaCO3)

E1

Quartz (SiO2), silice (SiO2) , calcite (CaCO3), oxyde d'uranium UO2, Bornite Cu5FeS4

E2

Silice (SiO2) , calcite (CaCO3)

E3

Quartz (SiO2), silice (SiO2) , calcite (CaCO3), silicium Si

E4

Quartz (SiO2) silice (SiO2) , calcite (CaCO3), oxyde d'uranium UO2, Bornite Cu5FeS4, Fluorite CaF2 , silicium Si, Sodium

erbium fluoride NaErF4, oxyde de praseodymium PrO1,83

On constate que l'arsenic n'apparaît pas dans ces phases à cause de sa faible teneur et l'absence d'une phase cristallisées à base de cet élément.

Après une analyse avancée par le logiciel, on observe l'apparition de quelques phases contenant l'arsenic comme Cu3AsSe3 ; CuAsSe2 ; As2O3 ; Pb5Cl(AsO3)3 ; Pb3As2S6 ; CoAs3, mais de faible score.

32

Troisième partie: RÉSULTATS ET DISCUSSIONS

FIGURE 11 - Diffractogrammes de RX des échantillons étudiés

1.8 La teneur totale d'arsenic

L'analyse des filtrats obtenus après extraction totale de nos échantillons par ICP-AES montre que Les teneurs sont très faibles par rapport à la moyenne dans les sols (5mg/kg) [22], en effet on a 0,496 pour témoin 2 et 0,439 pour E2 et 0,216 pour E3, cependant les teneurs pour E1 et E4 sont inférieur à la limite de détection. La figure 12 présente les teneurs en arsenic pour les différents échantillons.

FIGURE 12 - les teneurs en arsenic pour différents échantillons

33

Troisième partie: RÉSULTATS ET DISCUSSIONS

la discussion de ces résultats va être en comparaison avec les résultats de spéciation chimique.

2 Spéciation chimique

Les résultats d'analyse des fractions obtenus par la spéciation chimique de l'arsenic dans les différents échantillons par ICP-AES montrent que:

-pour témoin 2 : la forte teneur en arsenic est enregistrée dans la phase réductible (64,68%), suivie par la phase résiduelle (19,90%) et ensuite la phase oxydable(15,42%), cependant il n'est pas présent dans la phase échangeable et celle liée aux carbonates. -pour E1 : on constate que l'arsenic est présent dans la phase liée aux carbonates avec un pourcentage de 9,86%, alors que la forte proportion en cet élément est enregistrée dans la phase réductible(46,09%) suivie par la phase résiduelle(22,93%) et puis la phase organique(21,11%), par contre aucune trace dans la phase échangeable.

-pour E2 : l' arsenic est en proportion presque égale dans les deux phases : réductible et oxydable (42,05% et 42,44%) et la même chose pour les deux phases : liée aux carbonates et résiduelle (7,46% et 8,06%), cependant il est indétectable dans la phase échangeable. -pour E3 : la teneur en arsenic est maximale dans la phase réductible(49,69%) suivie de la phase résiduelle(41,23%) et ensuite la phase oxydable(9,08%). Par contre, ce métalloïde n'est pas détectédans la phase échangeable et celle liée aux carbonates.

-pour E4 : la quantitéd'arsenic est maximale dans la phase réductible (49,79%) suivie par la phase résiduelle (42,05%) et ensuite la phase organique(8,16%), cependant elle est inférieure à la limite de détection dans les deux phases échangeable et liée aux carbonate. La figure 13 montre les différentes proportions d'arsenic pour chaque échantillon.

E4

Les échantillons

Témoin 2

E3

E2

E1

phase 1 phase 2 phase 3 phase 4 phase 5

0% 20% 40%

in 2 60% 80% 100%

pourcentage d'As

FIGURE 13 - les pourcentage d'arsenic dans chaque fraction et pour chaque échantillon

34

Troisième partie: RÉSULTATS ET DISCUSSIONS

V- la teneur d'arsenic est maximale dans la phase réductible (liée aux oxydes de fer et de manganèse) pour tous les échantillons, cela peut être expliquépar le rôle important jouépar les oxydes de fer pour régulier la rétention de l'arsenic dans les sols[23], en signalant

que cet élément est retrouvéliéaux oxydes de fer amorphes en teneur assez élevée qu'aux oxydes cristallisés.

V-pour la phase organique, il est remarquéque l'arsenic est liéà cette phase en grande teneur dans l'échantillon E2, cela peut être dûà la complexation de cet élément par les groupes fonctionnels des substances humiques.

V- pour la phase résiduelle, on constate que l'arsenic est présent en teneur importante et surtout pour les échantillons E3 et E4, ce qui va limiter sa mobilité.

V- enfin, cet élément est associéde façon aussi modeste à la phase carbonatée, alors qu'il n'apparaît pas dans la phase échangeable ce qui affirme que l'arsenic a une mobilitéassez limitée dans ces sols.

Tableau 7 - les teneur en arsenic (en ppm) pour différents échantillons

échantillon

phase 1

phase 2

phase 3

phase 4

phase 5

Témoin 2

0,00

0,00

2,07

0,49

0,64

E1

0,00

0,48

2,23

1,02

1,11

E2

0,00

0,36

2,00

2,02

0,38

E3

0,00

0,00

4,77

0,87

3,96

E4

0,00

0,00

2,71

0,44

2,29

Remarque :

V- lorsqu'on compare la teneur totale en arsenic avec la somme des proportions dans chaque phase, il apparaît qu'il y a une grande différence entre eux, cela est dûsoit aux erreurs de manipulations soit au système ouvert adopté, car il peut y avoir des composés d'arsenic très volatils comme AsH3.

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Conclusion générale et perspective

Conclusion générale et perspective

L'objectif de ce travail est d'évaluer le degréde contamination des sols de la décharge de Marrakech par l'arsenic d'origine anthropogénique, et d'avoir une idée générale sur la mobilitéet la toxicitéde ce métalloïde.

Les résultats de la caractérisation physico-chimique ont montréque les sols de ce site sont légèrement alcalins, un peu humides, contiennent des quantités relativement importantes de sels solubles (les carbonates en particulier comme le montre l'étude par DRX). Les teneurs en matière organique sont un peu faibles en comparaison avec celles de la littérature, sa distribution horizontale est normale sur les différentes positions d'échantillonnage. Les pourcentages en carbone organique total sont proportionnels aux teneurs en matière organique. Les teneurs en azote total de Kjeldahl sont très faibles à cause de la dégradation des déchets.

L'analyse par DRX montre la présence des phases cristallines comme le quartz SiO2, calcite CaCO3 et d'autres contenants l'arsenic comme As2O3 ; Pb5Cl(AsO3)3... etc., mais de faible score.

Les résultats de la spéciation chimique de l'arsenic montrent une légère contamination de ces sols par rapport au sol témoin, et une mobilitéassez limitée de cet élément puisqu'il n'est pas détectédans la phase échangeable et en quelques traces dans la phase carbonatée. Cependant, on ne peut rien dire sur sa toxicité.

Ce travail nous a permis d'avoir une connaissance préliminaire des caractéristiques phy-sicochimiques de ce site, et nous a également averti du danger qui peut affecter le milieu environnant.

Il serait donc très intéressant de poursuivre cette étude en procédant par une optimisation horizontale et verticale des positions d'échantillonnage, et par l'utilisation d'autres techniques de spéciation comme le couplage de HPLC(Chromatographie liquide haute performance) avec AAS ou avec ICP...etc. qui permettent d'identifier les ions d'arsenic présents dans le milieu et leur concentration, et ensuite on peut estimer la mobilitéet la toxicitéde ce polluant.

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Références

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37

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Annexes

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Quelques minéraux riches en arsenic [1]

Type

Présence

Exemple(nom,formule chimique)

Arséniate

Représente 60% minéraux riches en As

scorodite

FeAsO4.2H2O

pharmacosidérite

Fe4(AsO4)3(OH)3.6H2O

pharmacolite

CaHAsO4

Sulfure,
suldosel

Stabilitéen conditions réductrices. 20% minéraux arséniés

arsénopyrite

FeAsS

orpiment

As2S3

réalgar

AsS

Arsénite

Stabilitéen conditions thermodynamique restreints

armangite

Mn3(AsO3)2

finnemanite

Pb5(AsO3)3Cl

Arséniure

Surtout métallurgie extractive

skutterudite

CoAs3

l·ollingite

FeAs2

Oxyde

Forte solubilité, forme principale de

commercialisation

claudetite arsenolite

As2O3 As2O3

Le cycle de l'arsenic

L'arsenic est un élément ubiquiste se trouve dans tous les compartiments de l'environne-ment :

Cycle biogéochimique de l'arsenic[11]






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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams