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Effets de l'alternance des activites physiques et sportives sur l'estime de soi et le plaisir en education physique et sportive dans les lycees du congo : cas des eleves de la premiere scientifique.


par Ghislain Aymard MOUKOUMBI MABIKA
Université Marien NGOUABI - Master II 2018
  

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Chapitre II : Revue de la littérature

II.1. Travaux sur l'estime de soi

Dans les travaux de Marsh et Parker (1984, p213-231), ils ont proposé le modèle du «cadre de référence». L'idée principale est que les élèves ou les jeunes sportifs, à l'intérieur de leur école, de leur club ou de leur groupe de référence, comparent leurs habiletés scolaires ou sportives avec celle des autres élèves, et qu'ils utilisent cette information relative comme une base pour former leur propre concept de soi. En s'appuyant sur ces suppositions, Marsh (1987, p17-19) a défini ce qu'il a appelé l'effet «gros poisson-petit bassin» (...). Cet effet signifie que «... lorsque des élèves, sont également capables, se comparent eux-mêmes avec des élèves plus capables, ils ont des habiletés scolaires perçues plus faibles et des concepts de Soi scolaires plus bas ; et ils ont des habiletés scolaires perçues supérieures et un concept de Soi académique supérieur lorsqu'ils se comparent avec des élèves moins capables ». Le processus de comparaison sociale est très complexe étant donné que, dans les situations scolaires, les comparaisons sociales comprennent à la fois des comparaisons au groupe classe à des sous-groupes particuliers (par exemple, les garçons ou les filles) et des comparaisons avec un individu particulier.

Par conséquent, un élève peut se percevoir lui-même comme étant un des plus mauvais élèves de sa classe (comparaison de groupe), très loin du meilleur élève qui pratique en club (comparaison individuelle ascendante), mais se penser plus performant que son meilleur ami en classe, avec lequel il préfère se comparer (comparaison individuelle descendante). Dans cet exemple particulier, les comparaisons au groupe et à un individu particulier peuvent avoir des effets opposés au niveau du concept de soi scolaire ou physique. Cependant les effets ne sont pas obligés d'aller toujours en sens contraire. Ils peuvent s'additionner pour augmenter ou diminuer le concept de soi. Pour avoir une meilleure compréhension de la manière dont le processus de comparaison sociale affecte le concept de soi des élèves, il est important de considérer à la fois les comparaisons de groupe et les comparaisons individuelles dans les situations de la vie réelle. Ce n'est pas en examinant seulement l'effet de la position relative des élèves entre eux à l'intérieur de la classe, ni en étudiant exclusivement l'effet de comparaison individuelle ascendante ou descendante, que l'on peut comprendre la complexité des comparaisons sociales. Plusieurs recherches ont eu pour objectif de vérifier expérimentalement la portée de ces idées dans le domaine de l'EPS. Etant donné leur importance vis-à-vis de l'intervention en EPS, nous leur consacrons ci-dessous un large développement.

Marsh et Peart (1988, p390-407) ont mené une recherche en vue d'étudier les effets différentiels de deux programmes d'éducation physique sur le développement de la condition physique réelle des élèves et sur leur connaissance de soi générale et physique. Chaque programme avait un contexte de présentation de la tâche différent (climat motivationnel) : l'un avec une orientation compétitive et l'autre avec une orientation coopérative. Dire que le contexte de présentation de la tâche spécifique à chaque programme est soit compétitif soit coopératif signifie que l'on veut induire une structure de but motivationnel différente dans les deux programmes. La structure de but est compétitive lorsque les élèves ne peuvent atteindre leurs propres buts qu'en faisant en sorte que les autres échouent à atteindre les leurs (c'est-à-dire qu'il y a des vainqueurs et des perdants), tandis qu'elle est coopérative lorsque les élèves peuvent atteindre leurs propres buts individuels seulement en travaillant en coopération avec d'autres qui doivent aussi atteindre leur propres buts. Les interventions ont été réalisées sur des filles réparties en binôme et placées en compétition intergroupes. Dans le programme coopératif, les tâches sélectionnées exigeaient la coopération de deux filles, tandis que les tâches du programme compétitif pouvaient être accomplies individuellement. Ces deux groupes différaient surtout par les consignes verbales fournies par les enseignants, ce qui entraînait un contexte de présentation de la tâche (ou climat motivationnel) nettement différent pour les deux groupes. Dans le programme coopératif, tous les élèves étaient encouragés à travers des commentaires tels que «vous avez très bien abordés cet exercice » ou « rappelez-vous que l'objectif est de progresser dans le temps ». L'accent était ainsi placé sur le progrès et la coopération pour parvenir à celui-ci. Dans le programme compétitif, vaincre et être le meilleur du groupe était souligné à travers des commentaires tels que, «regardez comme Marie fait bien. Elle est un mile devant vous, allez » ou « quel groupe est en train de gagner aujourd'hui?» ou «regardez si vous pouvez battre le groupe 4 aujourd'hui».

Les résultats de cette recherche ont montré que les deux programmes d'enseignement (indépendamment de leur caractéristique coopérative ou compétitive) ont augmenté objectivement la condition physique réelle des filles, c'est-à-dire qu'ils ont affecté substantiellement la condition réelle. Aucune différence n'a été constatée entre les deux groupes coopératif et compétitif ce qui signifie que leur effet est identique vis-à-vis de la performance objective. Il n'en est pas de même concernant le concept de soi. Malgré des progrès objectifs similaires pour les deux groupes seuls le groupe coopératif a augmenté de manière sensible son concept de soi. Le groupe compétitif enregistre une diminution importante de celui-ci. Par ailleurs, seul le concept de soi d'habileté physique progresse ce qui signifie que l'intervention a eu plus d'effet sur le concept de soi d'habileté physique que sur les autres échelles du concept de soi. L'intervention a eu un effet dans une moindre mesure, sur les concepts de soi d'apparence physique.

II.2. Travaux sur le Plaisir

Dans le champ de l'éducation physique et sportive, des recherches ont porté sur le plaisir perçu (Delignières et Perez, 1998, p7-18) et ont conduit à la validation d'un outil d'évaluation. À cet effet, plusieurs ouvrages d'EPS abordent la question du plaisir (Delignières et Garsault, 1996, pp155-162), deux autres sont plus orientés autour du champ des émotions (Ria, et coll, 2005). Selon Delignières et Garsault, les chercheurs sont loin de pouvoir fournir aux praticiens des principes d'action avérés. Un approfondissement de la recherche sur le plaisir est indispensable, notamment en fonction de publics spécifiques (les filles, les adolescents en difficulté), et de contextes particuliers (notamment les cours d'Education Physique et Sportive).

L'approche expérimentale du concept de plaisir, l'étude de ses conditions d'émergence, des variables susceptibles de l'optimiser nécessitent la construction préliminaire d'outils spécifiques, et notamment la mise au point d'un outil de mesure du plaisir ressenti par les sujets lors de la pratique. Or une revue de la littérature montre que la plupart des chercheurs ayant tenté de mesurer le plaisir ont eu recours à des procédures aux propriétés métriques limitées. On peut citer par exemple Harter (1978) mesurant le plaisir des sujets par des "scores de sourire", déterminés selon une échelle en quatre points (0: pas de sourire, 1: léger sourire, 2: large sourire, 3: éclats de rire). Dans le domaine des activités sportives, de nombreux auteurs se sont contentés d'une évaluation à partir d'un ou deux items du type "j'ai eu beaucoup de plaisir à pratiquer cette activité", les sujets se voyant proposer 5 ou 7 niveaux de réponse (Scanlan et Lewthwaite, 1986; Wankel et Kreisel, 1985; Wankel et Sefton, 1989).

Les travaux de Delignières et Perez (1998, p7-18) qui ont élaboré et validé un questionnaire destiné à l'évaluation du plaisir dans la pratique de l'activité physique. Lors de cette étude réalisée avec des collégiens et correspondant à une adaptation de la PACE (Physical Activity EnjoymentScale) crée par Kendzierski et DeCarlo (1991, p50-64), la corrélation entre l'orientation motivationnelle de maîtrise et le plaisir perçu a été soulignée. L'outil ainsi élaboré a été validé et permet d'évaluer le plaisir ressenti par les élèves à la suite du cycle.

Deci et Ryan (1985), pour leur part, ont avancé l'hypothèse que les activités physiques et sportives seraient pratiquées a priori pour des motifs intrinsèques. Selon eux, l'attrait de l'action et le simple plaisir qu'elles procurent seraient à la base de la propension des individus à les pratiquer. De plus, ils soutiennent que ces activités répondraient à un désir d'autodétermination et d'interaction sociale. Le besoin d'autodétermination est ici considéré comme le besoin de choisir librement ses activités selon ses propres besoins et préférences. Ce besoin s'accompagnerait d'une perception d'autonomie, de contrôle et de plaisir.

Deci et Ryan notent: qu'en tenant compte des changements observables dans le domaine sportif, ils estiment que l'accent mis sur l'aspect compétitif soumettrait progressivement les individus à des pressions extrinsèques; si bien que les sources de motivations extrinsèques prendraient une place grandissante. Ils attribuent des motivations intrinsèques et extrinsèques au plaisir. À l'instar de la théorie du besoin de compétence, ces derniers considèrent que le sport satisferait un besoin d'améliorer continuellement ses habiletés afin de se sentir compétent. Ils précisent également que les rétroactions négatives constructives peuvent s'avérer favorables dans la mesure où elles sont mises au profit du développement des compétences.

Selon Csikzentmihalyi (2004), ils considèrent qu'un individu peut faire l'expérience du plaisir uniquement lorsque ses perceptions de compétence personnelle et d'autodétermination restent intactes, qu'elles soient perçues consciemment ou non; par ailleurs, ils soutiennent que ces deux éléments sont attribuables à l'implication sportive et feraient naître le plaisir. À la suite de leur étude empirique, ils ont proposé un modèle théorique du plaisir représenté par un schéma à deux dimensions croisées, chacune d'elles constituant un continuum entre deux pôles. Ce modèle comporte ainsi quatre quadrants, soit l'accomplissement intrinsèque, l'accomplissement extrinsèque, le non -accomplissement intrinsèque ainsi que le non-accomplissement extrinsèque. Chaque quadrant comporte des sources de plaisir distinctes et possède ses propres particularités.

II.3. Travaux de Thépaut sur l'Alternance des APS

Apprendre à faire classe dans une formation en alternance en prenant son activité professionnelle comme objet d'étude suppose un « va et vient » permanent entre le système tâche-activités-pratiques de l'élève et le système tâche-activités-pratiques.

Dans ce cadre, l'analyse des apprentissages professionnels et l'étude des préparations écrites de séance mettent en évidence la multiplicité et complexité de la tâche du PE (Professeur d'Ecole) débutant. Placé dans l'obligation institutionnelle d'enseigner l'EPS, les PE stagiaires, nous l'avons vu, assument leur mission, nouvelle pour eux, avec plus ou moins de réussite. Les conditions de leur développement reposent sur la relation activités-savoir ce que montre cette étude, une appropriation des « savoirs pour enseigner » (Altet 1996).

Cette étude s'attache à décrire et comprendre les apprentissages professionnels en formation par alternance, des PE stagiaires lorsqu'ils enseignent l'EPS. Elle vise à cerner les savoirs mobilisés pour concevoir et mettre en oeuvre cet enseignement. Cette étude appuie sur l'analyse des préparations écrites de séances et leurs bilans, comme révélateur des modalités mises en oeuvre pour « ériger le lieu et le moment de l'EPS en un <<espace-temps>> de travail » (Blanchouin 2013).

Cette étude a pu élaborer quatre profils différents correspondants à quatre modalités de conception de complexité accrue : d'une représentation de l'enseignement de l'EPS comme exclusivement une mise en activité des élèves à une conception et prise en compte d'un ensemble de procédures visant à mettre les élèves en apprentissage en s'appuyant sur un contrat didactique et pédagogique clair. Amener les PE stagiaires, issus d'origines, de cursus universitaires très variés, et parfois pour certains d'entre eux, très éloignés d'une culture corporelle leur permettant de percevoir plus aisément les enjeux et conditions de mise en apprentissage dans les pratiques sportives nécessite une analyse du système emboîté tâche-activités-pratiques de l'élève et de l'enseignant.

Les éléments d'analyse produits avec les PE amènent alors à percevoir les limites de la formation disciplinaire dispensée lors de la formation initiale. En effet, sans un approfondissement des connaissances sur les « savoirs à enseigner », dont les PE perçoivent alors leurs propres limites, il leur est difficile de s'engager plus en avant dans la mise en oeuvre d'un enseignement de l'EPS instituant le temps et l'espace des cours d'EPS autour de contrats didactiques clairs. Ce dernier constat fonde l'importance d'une formation continue durant les premières années d'exercice du métier.

Aussi, selon les travaux de Blanchouin (2013), qui décrit avec précision les spécificités de cet enseignement en regard des autres disciplines de l'école. Cette étude qui aborde les PE sous l'angle de la polyvalence et ne sont plus considérés comme des « non spécialistes » offre l'avantage de prendre en compte cet enseignement pour ce qu'il est. C'est en effet un argument souvent avancé pour expliquer et justifier un horaire global inférieur au cadre réglementaire ; le sentiment d'incompétence ressenti par le PE non spécialiste, sentiment d'incompétence. Il implique souvent un trajet pour s'y rendre, autorise les déplacements des élèves en cours d'activité. Par ailleurs l'espace d'activité pose des problèmes de repérage à la fois matériel et symbolique dans la mesure où très souvent il n'est pas perçu par les élèves comme un « lieu où l'on travaille » mais plutôt comme un espace où l'on joue (cour de récréation, gymnase, stade...). Il est alors nécessaire selon l'auteur d'instituer l'espace comme « lieu de travail ».

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