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Etude des milieux lagunaires et peri lagunaires: cas des baies de Cocody et du Banco de 1955-2010

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par N'DOMAN Venceslas N'Chot Paul Richard
Université Felix Houphoà¼et Boigny d'Abidjan Cocody - Maitrise 2010
  

Disponible en mode multipage

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Université Felix Houphoüet Boigny d'Abidjan Cocody

 
 

UFR : Sciences de l'Homme et de la Société Cote attribuée par la bibliothèque

Année académique 2009-2010

Mémoire de Maîtrise

Option : Physique

ETUDE DES MILIEUX LAGUNAIRES ET PERI

LAGUNAIRES : CAS DES BAIES DE COCODY

ET DU BANCO DE 1955-2010

Présenté et soutenu par :

N'DOMAN Venceslas N'Chot Paul Richard

Directeur de mémoire : Docteur KRA Yao

2

DEDICACE

Au créateur du ciel et la terre, à la famille N'DOMAN, pour leur affection, leur soutien.

3

Résumé

Cette maitrise intitulée « Etude des milieux lagunaires et péri-lagunaires : cas des baies de Cocody et de Banco 1955-2010 », présente une cartographie des atteintes subies par ces baies et montre que le développement socio-économique à une incidence négative sur les baies. Pour mieux appréhender l'ensablement, la propagation de groupements de végétaux et la dégradation des baies, nous nous sommes fixés les objectifs suivants : analyser l'évolution des baies, décrire l'organisation des différents géons rencontrés et identifier les facteurs de comblements pour en établir l'impact sur la population et sur l'environnement pour une meilleure prise en compte des problèmes relatifs aux baies lagunaires. Afin de répondre aux objectifs, nous avons utilisé les photos satellites pour étudier le comblement et la méthode globale et intégrée pour l'étude de la végétation. Les résultats obtenus montrent que les baies se dégradent à un rythme accéléré et les surfaces gagnées sur l'eau sont colonisées par des herbacés.

Mots clés : Abidjan, lagune Ebrié, baie, ensablement, pollution

4

TABLE DE MATIERE

DEDICACE 2

TABLE DES MATIERES 4

AVANT PROPOS .7

LISTE DES FIGURES 8

LISTE DES PHOTOS 9

LISTE DES TABLEAUX 10

LISTE DES ABREVIATIONS 11

PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE ET

METHODOLOGIE 12

INTRODUCTION 13

I-REVUE DE LITTERATURE ..14

1-La définition des milieux lagunaires ..14

2-L'ensablement 15

3-La pollution

II-PROBLEMATIQUE

16

17

CHAPITRE I : COLLECTE ET TRAITEMENT DES DONNEES

...20

I-LA COLLECTE DES DONNEES

20

1-La connaissance des milieux

20

2-Les documents écrits

20

II-LE TRAITEMENT DES DONNEES

21

1-Le traitement informatique

21

2-Mesure de la dynamique du plan d'eau

.21

CHAPITRE II : PRESENTATION DU CADRE GEOGRAPHIQUE

..23

I- TRAITS PHYSIQUES DU CHAMP D'ETUDE

...23

1-La géologie

23

2-La topographie et la géomorphologie

.23

3-Le climat et la végétation

24

4-La pédologie

25

25

25

25

26

26

27

27

29

5

II-LES TRAITS HUMAINS DE LA ZONE D'ETUDE .

1-Le peuplement et la population .

2-Les activités économiques ....

III-PRESENTATION DES SITES D'ETUDE

1-Le système lagunaire Ebrié

2-La baie de cocody

3-La baie du Banco

DEUXIEME PARTIE : ETUDE DE LA BAIE DE COCODY ET DE LA BAIE DU BANCO

CHAPITRE I : ETUDE DE LA ZONE PERILAGUNAIRE DES BAIES DE COCODY ET

30

DU BANCO

I- LES CARACTERISTIQUES MORPHOMETRIQUES DES BAIES DE COCODY ET DU

30

30

34

39

BANCO

...

1-Analyse topographique des berges de la baie de Cocody

2-Analyse topographique des berges de la baie du Banco

Conclusion ..
CHAPITRE II-LES CARACTERISTIQUES DU PLAN D'EAU DES BAIES DE COCODY

40 40 40 42 44 44 46

48

49

ET DU BANCO

I-LE PLAN D'EAU DE LA BAIE DE COCODY

1-Séquences physionomiques du plan d'eau

2-La dynamique du comblement de la baie de Cocody entre1955-2010

II-L'ETAT DU PLAN D'EAU DE LA BAIE DU BANCO

1- Séquences physionomiques du plan d'eau

2-La dynamique du comblement de la baie du Banco entre 1955-2010

Conclusion

CHAPITRE III : LES MILIEUX DES BAIES DE COCODY ET DU BANCO

I-LES MILIEUX DE LA ZONE PERILAGUNAIRE DE LA BAIE DE COCODY ET LEUR

49

49

53

ORGANISATION

1- Forêt dégradée sur sol sablo argileux géon 1et 2

2-Végétation buissonnante sur sol sableux géon 3 et 4

55

55

56

57

58

60

62

63

6

II-LES MILIEUX DE LA ZONE LAGUNAIRE DE LA BAIE DE COCODY

1- Les groupements de végétaux sur sable

2-Les milieux sur sol hydromorphe

III- LES MILIEUX DE LA ZONE LAGUNAIRE DE LA BAIE DU BANCO

1- Les groupements de végétaux sur sable

2-Les milieux sur sol hydromorphe géon 3 .

Conclusion ...

CHAPITRE IV-ETATS DE DEGRADATION DES BAIES : CAUSES ET CONSEQUENCES

I-LES CAUSES ET CONSEQUENCES DE LA DEGRADATION DES BAIES DE

63

63

65

67

68

70

71 73 73 73

COCODY ET DU BANCO

1-L'urbanisation incontrôlée

2- Le manque d'équipements d'assainissement

3- Un réseau d'assainissement défaillant

4-La pollution

5-L'hydrodynamisme

6-Les activités économiques

II-LES CONSEQUENCES DE LA DEGRADATION DES BAIES

1-Les conséquences environnementales

2-Les conséquences de la dégradation des baies sur la santé des populations
III-LES ACTIONS ENTREPRISES PAR L'ETAT IVOIRIEN POUR DEPOLLUER LES

75

75

76

77

78

80

83

BAIES

1-Les initiatives antérieures à 2010 .

2-Le plan d'urgence des infrastructures urbaines

Conclusion

CONCLUSION ..

BIBLIOGRAPHIE

ANNEXES

7

AVANT PROPOS

Cette étude s'inscrit dans le cadre d'un programme de recherche entrepris par le LAMINAT visant à faire l'inventaire des paysages pour évaluer l'impact du développement démographique et industriel de la ville d'Abidjan sur les baies lagunaires.

Nous tenons à remercier le Docteur KRA Yao pour avoir accepté d'encadrer ce mémoire et pour nous avoir encouragés tout au long de cette étude. Nous remercions également le Professeur HAUHOUOT Célestin pour avoir initié l'UETIG qui a permis de me perfectionner en cartographie numérique et pour m'avoir octroyé un stage au LATIG.

Cette étude a également reçu le soutien du Docteur Eugène et du doctorant ASSOUMAN. Nous vous réitérons nos sincères remerciements pour vos conseils.

Nous remercions AMAFFON Donald, N'DOMAN Junior, KONAN Asher, YAO Anorld pour nous avoir accompagné lors de nos enquêtes de terrain.

Toute notre sympathie et notre gratitude s'adressent également à nos ami(e)s et collègues ESSAN Jean Baptiste, LOGLO Clotaire, ELLOH Kablan, N'CHO Roméo, TIOTTE Ben, N'CHO Lionel, ABBE Natasha, KOUAMENAN Priscille pour nous avoir si amicalement soutenus au cours de la préparation de ce mémoire.

8

LISTE DES FIGURES

24 26 28 30 33 35 37

40

41

43

44

45 47 67 71

Figure 1 : Carte des altitudes du pourtour des baies de Cocody et du Banco ..

Figure 2 : L'ensemble lagunaire ivoirien et son contexte géologique

Figure 3 : Présentation des zones d'étude dans le système lagunaire Ebrié

Figure 4 : Profil topographique de la berge Est de la baie de Cocody .

Figure 5 : Profil topographique de la berge Est de la baie du Banco

Figure 6 : Profil topographique de la berge Ouest de la baie de Cocody

Figure 7 : Profil topographique de la berge Ouest de la baie du Banco

Figure 8 : La baie de Cocody en 1955 .

Figure 9 : La baie de Cocody en 2010

Figure 10 : Colmatage de la baie de Cocody entre 1955-2010

Figure 11 : La baie du Banco en 1955

Figure 12 : La baie du Banco en 2010

Figure 13 Colmatage de la baie du Banco entre 1955-2010

Figure 14 : Occupation du sol dans le pourtour des baies de Cocody et du Banco .

Figure 15 : Carte du modèle simplifié de la circulation en lagune Ebrié

9

LISTE DES PHOTOS

49

50

51

52

52

53

54

54

Photo 1 : Vue générale de la baie de Cocody

Photo 2 : Géon 1 baie de Cocody

...

Photo 3 : Termitière grise

Photo 4 : Géon 2 baie de Cocody

Photo 5 : Litière incomplètement carbonisée et des néophytions en arrière-plan

Photo 6 : Géon 3 baie de Cocody

Photo 7 : Fosse du géon 3 baie de Cocody

Photo 8 : Géon 4 baie de Cocody

Photo 9 : Cultures maraîchères et gramens en avant plan et prophyse et kortodon en arrière-

55

56

57

57

58

60

61

61

63

65

66

66

67

67

68

69 69 72 72 72 72 74

plan

Photo 10 : Géon 5 baie de Cocody ..

Photo 11 : Géon 6 baie de Cocody ..

Photo 12 : Vue générale de la partie comblée la baie du Banco

Photo 13 : Géon 1 de la baie du Banco

Photo 14 : Géon 2 de la baie du Banco

Photo 15 : Géon 3 de la baie du Banco

Photo 16 : Rhyzophora

Photo 17 : Reptation du talus jonchant le Lycée Technique

Photo 18 : Glissement de terrain sur le versant de la vallée d'Attécoubé

Photo 19 : Emissaire d'eaux pluviales dégradées avant sa réhabilitation vers la caserne d'Agban

Photo 20 : Le thalweg de la vallée d'Attécoubé

Photo 21 : Inondation du carrefour de l'Indénié par les eaux pluviales

Photo 22 : Déchets flottants sur les eaux usées carrefour de l'Indénié baie de Cocody

Photo 23 : Dépôts d'ordures sur le versant de la vallée d'Attécoubé

Photo 24 : Déchets flottant sur la baie du Banco et l'acadja en arrière-plan

Photo 25 : Décharge d'ordures sur la partie comblée de la baie du Banco

Photo 26 : Culture de fleurs sur les berges de la baie de Cocody

Photo 27 : Dépôts de ballots de sachets plastiques sur la baie du Banco

Photo 28 : Construction d'une usine de chaussures sur la baie du Banco

Photo 29 : Dépôts de véhicules usagers sur la baie du Banco ..

Photo 30 : Des pêcheurs sur la baie du Banco

76

Photo 31 : Construction d'un bassin de rétention des eaux de ruissellement

10

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1-Evolution de la superficie en hectare des baies de Cocody et Banco entre 1955-

18 31 33 35 37 42 46

2004 ..

Tableau 2 : Tableau morphométrique de la toposéquence de la baie de Cocody

Tableau 3 : Tableau morphométrique de la berge Est de la baie de Banco

Tableau 4 : Tableau morphométrique de la berge Ouest de la baie de Cocody .

Tableau 5 : Tableau morphométrique de la berge Ouest de la baie de Banco

Tableau 6 : Evolution de la superficie de la baie de Cocody entre 1955-2010 (en hectares)

Tableau 7 : Evolution de la superficie de la baie du Banco entre 1955-2010 (en hectares)

11

LISTE DES ABREVIATIONS

ASECNA : Agence pour la Sécurité et la Navigation Aérienne

CCF : Centre Culturel Français

CIAPOL : Centre d'Ivoirien Anti-Pollution

CNTIG : Centre National de Télédétection et d'Information Géographique

IGT : Institut de Géographie Tropicale

IRD : Institut de Recherche et de Développement

Ha : Hectare

Hbts : Habitants

Km : Kilomètre

LAMINAT : Laboratoire des Milieux Naturels

PUIUR : Plan d'Urgence des Infrastructures Urbaines

SODEFOR : Société de développement de la forêt

RCA : Rythme de comblement annuel

TEG : Taux d'évolution globale

12

PREMIERE PARTIE :

PRESENTATION GENERALE ET

METHODOLOGIE

13

INTRODUCTION

Les milieux lagunaires représentent 13 % de l'ensemble des côtes du globe et se répartissent autour des différents continents Tastet et al. (1994) citant (LANKFORD, 1977 ; NICHOELS SALLEN, 1981 ; BIDET et al. 1982). En Côte d'Ivoire, ces milieux s'étendent de la frontière ghanéenne à Fresco. Les milieux naturels associés à cet ensemble lagunaire sont aujourd'hui fortement dégradés à cause de la pression humaine qui s'exerce sur ces milieux depuis des décennies. Bien que les différents transferts successifs du développement urbain, économique, politique, portuaire et industriel dominant de Grand-Bassam à Bingerville ont participé à la détérioration de cet écosystème. Les premières atteintes physiques sur ces milieux ont été perceptibles à partir des années 1970 P.Pottier et al (2008). Le développement de l'agglomération d'Abidjan due à l'ouverture du canal de Vridi en 1951 a provoqué une pression humaine autour des baies, a eu une influence considérable sur l'espace et crée des problèmes environnementaux qui sont encore d'actualité. Ainsi notre thème intitulé : ETUDE DES MILIEUX LAGUNAIRES ET PERI LAGUNAIRES : CAS DES BAIES DU BANCO ET DE COCODY DE 1955-2010 montre que les autorités prêtent une attention particulière à l'environnement et au cadre de vie des populations. Cette présente étude va donc s'intéresser au degré de comblement des baies, à sa situation environnementale et aux différents problèmes qui minent ces milieux.

Cependant plusieurs spécialistes des questions environnementales dont Anoh Paul (2001), Affian K. (2003), relayés par la presse nationale, et des sites internet ont attiré l'attention des autorités. Cet épineux problème qui défigure la perle des lagunes sans qu'aucune mesure concrète ne soit entreprise pour remédier à ce problème.

Ces différentes études nous ont permis de prendre connaissance des différents problèmes qui minent ces milieux et nous ont orientés sur la démarche à suivre.

Après la synthèse des ouvrages bibliographiques relatifs à ce phénomène, nous allons localiser nos différents sites d'étude dans le paysage abidjanais.

14

I- REVUE DE LITTERATURE

1 - La définition des milieux

l Les milieux lagunaires

Bertrand MILLET (1985) dit que les milieux lagunaires dans leur immense diversité, ne font l'objet que de définitions très générales, fondées sur quelques aspects morphologiques communs et la permanence de certaines conditions dynamiques sur tous les continents.

Les deux définitions suivantes apparaissent bien représentatives de toutes les réflexions d'un grand nombre d'auteurs :

"Une lagune : une dépression côtière située au-dessous du niveau moyen des océans, ayant une communication permanente ou temporaire avec la mer, mais isolée de celle-ci par un cordon ou tout autre type de barrière littorale" (D'après LANKFORD R.R., 1976).

"Un milieu lagunaire : un environnement dynamique particulier, où différentes énergies interfèrent pour apporter et répartir des sédiments terrigènes et marins. Le lieu d'interférence de ces énergies avec le sédiment intervient dans une tranche d'eau peu profonde qui se trouve partiellement fermée par un cordon littoral, et ayant une communication éphémère ou restreinte avec la mer à travers une passe"(D'après PHLEGER F.B., 1960).

Si la "barrière littorale" est constituée d'une bande de sédiments communiquant régulièrement avec la mer au niveau de quelques "passes" (appelées aussi "graus" - "exutoires" ou "émissaires") dont l'existence est conditionnée par le transit sédimentaire le long du littoral. On parlera de "bassins lagunaires" proprement dits, ou bien "d'étangs littoraux" (LEVY A.,1971) dans le cas où les communications avec la mer sont plus épisodiques et liées aux actions conjuguées des vents et des marées, ou marées-tempêtes.

Cependant, la notion de "lagune" stricto sensu est donc toujours associée à un type de relation avec la mer (lagunes paraliques), par l'intermédiaire d'une "barrière" littorale (appelée également "seuil" - "flèchet' - "cordon" - ou "lido") dont la morphologie, déterminant le régime hydrologique de ces milieux, est un des facteurs les plus importants qui conditionnent la nomenclature lagunaire (SEYLER P, 1980).

Selon Jean-Pierre TASTET et al. (1994) la lagune Ebrié n'échappe ni à ces définitions, ni à ces origines :

- elle occupe un ensemble de dépressions d'origine fluviale, dont le tracé est parfois guidé par la structure tectonique du substrat continental ;

- elle est séparée du golfe de Guinée par une barrière sédimentaire constituée de cordons sableux parallèles d'âge holocène ;

15

- elle est en relation permanente avec l'océan depuis 1950 par le canal artificiel de Vridi et en relation éphémère par la passe de Grand-Bassam, ré-ouverte en 1987 alors qu'elle était fermée depuis 1972. Auparavant, cette embouchure naturelle était en général ouverte chaque année en période de crue et se refermait plus ou moins régulièrement en étiage ;

- elle reçoit du continent trois fleuves (la Comoé, la Mé et Agnéby), de petites rivières côtières et des précipitations des bas plateaux.

l Les milieux de sédimentation

J.HERVIEW (1968), affirme qu'outre l'origine des matériaux et l'agent de transport, il est nécessaire de prendre en considération le «paysage », ce qu'à l'échelle géologique on appelle parfois les milieux générateurs. Ainsi à un milieu donné, doit correspondre un ou plusieurs types de sédiments.

Bertrand MILLET (1985) dit que l'évolution morphologique actuelle de ces milieux lagunaires semble plutôt être conditionnée par un équilibre entre les deux dynamiques principales qui s'y affrontent. A savoir : les processus de sédimentation et les processus d'érosion, soit marins, soit continentaux ; selon les régimes d'écoulement des eaux continentales et des marées, ainsi que les influences des vagues et courants littoraux.

2. L'ensablement

Jean-Pierre TASTET et al. (1994) affirme que les sables proviennent directement des formations sableuses encaissantes (hauts plateaux du Continental terminal, bas plateaux antéholocènes ou cordons sableux holocènes), soit par remaniement à partir des berges, soit par apport des rivières. Dans ce dernier cas, les sédiments sableux à sablo-silteux se propagent dans la lagune. C'est le cas, de l'Agnéby et des petits marigots qui débouchent dans le fond des baies de la rive nord de la lagune Ébrié. Dans le cas des baies de Cocody et du Banco, seule la rivière Banco débouche encore sur la baie du Banco alors que la rivière débouchant sur la baie de Cocody a quasiment disparu à cause des émissaires d'évacuation des eaux de ruissellement et des eaux usées.

E. ROOSE (2000) met en relation la pression démographique et la dégradation du milieu, car il pense que l'urbanisation crée des conditions favorables aux ruissellements.

ANOH P. (2001) ne dit pas le contraire. Pour lui, le phénomène de colmatage des baies tire essentiellement son origine des apports des eaux de ruissellement qui drainent vers les baies, des quantités importantes de sables et de boues en provenance de l'agglomération d'Abidjan.

16

P. POTTIER et al (2008) ne manquent pas de souligner que le boom démographique dû à l'ouverture du canal de Vridi en 1951 est à mettre en corrélation avec l'urbanisation non maitrisée qui s'en est suivie. La ville s'est agrandie sans les équipements nécessaires à la préservation de l'environnement. Sous l'effet de la pression humaine, les berges ont été colonisées par des habitats précaires rendant ces milieux très insalubres.

Selon les mêmes auteurs, des raisons hydrodynamiques liées à la faiblesse des échanges entre les baies et le canal lagunaire principal ne favorisent pas l'évacuation du sable.

A. LANUSSE (1987) citant (Lasserre, 1979 ; Durand et al.1982) souligne que par leur situation géographique, aux confins des milieux continentaux et marins, les lagunes côtières constituent des sites privilégiés d'implantation et de développement des activités humaines. Les pressions anthropiques qui s'y exercent alors sont généralement très diverses, voire antagonistes (pêche, agriculture, aménagement portuaire, pollution).Sous la croissance démographique et le développement industriel, les agressions polluantes des rejets urbains, industriels et agricoles tendent à s'accroître d'année en année, mettant en péril l'exceptionnelle productivité de ces écosystèmes. Le milieu lagunaire devient le réceptacle obligé de l'ensemble des déchets générés par les activités humaines.

3-La Pollution

P. DUFFOUR et al (1994) affirment que la lagune Ebrié est essentiellement touchée par trois types de pollutions. Ce sont : la pollution chimique, la pollution organique et la pollution microbienne. Ceux-ci ont cité Broche et Peshet (1983) qui ont constaté que le développement des cultures agro-industrielles dans le bassin versant de la lagune Ebrié avait un impact sur la qualité de ses eaux. Et que les industries situées dans la zone d'Abidjan rejettent en lagune plusieurs substances toxiques.

Aussi selon NEDECO (1981), cité par Dufour et al. (op.cit), les rejets organiques de la population d'Abidjan aboutissent en lagune par le réseau d'égouts, par les ruissellements, ou par vidange de fosses septiques et latrines, entrainaient quant à eux une charge quotidienne de 32 tonnes de demande biologique en oxygène.

Les travaux menés très tôt par Pages (1975), ont souligné les niveaux inquiétants de la contamination bactérienne des eaux lagunaires d'Abidjan. Ces premières observations ont ensuite été confirmées par Lanusse (1987), puis par Kouassi et al.(1990). Il ressort de ces analyses que, les eaux de lagune Ebrié du secteur de la capitale économique ivoirienne sont 500 fois plus chargées en E. coli et 70 fois plus entérocoques que celles d'une zone estuarienne de référence.

17

Par ailleurs, Affian (2003), souligne que la forte variation des paramètres physico-chimiques au passage de l'étiage à l'état de la crue et vice versa, constituait une condition propice à la précipitation des métaux tels que le cuivre, le zinc, qui peuvent s'incorporer plus tard aux sédiments pour en accroitre leur niveau de pollution.

Plus récemment, Yao K. et al (2008) affirme que les teneurs en plomb, cuivre et zinc de la fraction fine de sédiment (< 63ìm) de la partie estuarienne de la lagune Ebrié ont augmenté d'un facteur de 1,12, 1,44 et 1,92 respectivement, au cours de ces deux dernières décennies. Cette croissance de la contamination métallique est due à l'intensification des activités urbaines, industrielles et agricoles.

II-PROBLEMATIQUE

L'agglomération d'Abidjan a connu une croissance spectaculaire après le percement du canal de Vridi. En 1950, la population abidjanaise était évaluée à 65000 habitants et repartie sur les communes du Plateau, de Treichville et d'Adjamé. Son développement accéléré et l'importance relative de sa croissance ont cumulé en 1973, 39% de la population de la Côte d'Ivoire soit 790 000 habitants (Antoine et al. 1987). En 2010, la population abidjanaise est évaluée à plus de 5,6 millions d'habitants accompagnée d'une croissance de l'espace urbain estimée à 3000 ha de surface (P. Pottier et al 2008). Les grands travaux d'aménagement urbain entrepris dans les années 1970 ont décimé la forêt dont les derniers témoins de son existence sont les forêts du Banco et d'Adiopodoumé. A cela s'ajoute l'impact des différentes opérations immobilières entreprises un peu partout dans la ville. Les lotissements sauvages, l'accroissement des activités qu'elles soient industrielles ou ménagères.

Aussi, l'importance grandissante de la capitale économique n'est pas sans conséquences sur l'environnement aquatique. En effet, l'espace lagunaire et la circulation des eaux sont modifiés par les grands travaux urbains. La qualité des eaux est directement concernée par les rejets industriels et les apports d'eaux usées. Ces travaux publics ont entraîné la modification des rives, via la construction des voies de circulation, d'ouvrages d'assainissement, de bâtiments et de logements.

En plus, les rives des baies urbaines sont de plus en plus bétonnées. La transformation des berges a des répercussions sur l'écosystème avec des modifications locales de l'hydrodynamique et de la capacité biotique (Durand et al 1994).

18

Par ailleurs, la croissance de la population a occasionné l'intensification des activités. Ces activités ont provoqué l'augmentation de la quantité des déchets rejetés dans la lagune. En effet, les études menées par le CIAPOL en 1980 montrent que les rejets d'effluents organiques sont de l'ordre de 30 g par jour (Dembélé O. 2001). La teneur de la charge polluante mesurée dans les baies est fonction des types d'activités qui ont lieu dans le pourtour des baies (Yao K. et al 2008).

Enfin, les études menées (ANOH Paul, 2001 ; Patrick POTTIER et al ; 2008) montrent que les baies de la lagune Ebrié ont perdu une partie de leurs surfaces si bien qu'elles présentent de nouveaux visages (tableau 1).

Tableau 1-Evolution de la superficie en hectare du plan d'eau des baies de Cocody et Banco entre 1955-2004

Années

1955

1970

1988

1998

2004

Banco

424.4

348.1

335.7

332.8

330.7

Cocody

195.5

161.1

152.1

146.5

139.4

 

Source : Anoh P. 2001, A. Kangah 2008, d'après photo-interprétation

De tout ce qui précède, il s'agit pour nous d'apprécier leur état actuel. En effet, le plan d'eau des baies de Cocody et du Banco se colmate et une végétation s'est développée sur les surfaces perdues. Autrement dit, la question se pose de savoir si les baies de Cocody et du Banco ont connu une évolution après les études menées par Anoh.

Quelle est la dynamique des baies de Cocody et du Banco ?

Comment s'organise l'occupation du sol dans le pourtour lagunaire ?

Afin de répondre aux questions, nous nous sommes fixés les objectifs suivants :

l Objectif général

L'objectif de cette étude est de contribuer à la connaissance des problèmes auxquels sont confrontées les baies urbaines pour une amélioration de l'environnement humain et naturel. En effet, la croissance démographique et des activités socio-économiques ont eu un impact sur le milieu naturel. Ainsi, notre cadre de vie est affecté par des odeurs nauséabondes et par des maladies parasitaires.

19

Pour mieux appréhender cette étude, nous nous sommes assignés deux objectifs spécifiques.

l Objectifs spécifiques

Deux objectifs spécifiques sont affectés à cette étude :

- Cartographier et mesurer la dynamique du plan d'eau des baies ; -Identifier et décrire les milieux spécifiques aux baies.

? Hypothèses

De ces deux objectifs découlent les hypothèses suivantes :

-Le plan d'eau des baies du Banco et Cocody sont en phase de colmatage continu ; -Les unités végétales spécifiques se développent sur les parties colmatées.

Dans le but d'atteindre nos objectifs et de vérifier nos hypothèses de recherche, nous avons utilisé sur une méthodologie que nous allons expliquer et présenter nos zones d'études.

20

CHAPITRE I : COLLECTE ET TRAITEMENTS DES DONNEES

I-LA COLLECTE DES DONNEES

1-La connaissance des milieux

Afin de connaitre la configuration topographique des sites étudiés et le sens des dynamiques, nous avons d'abord procédé à une étude morphométrique des baies.

L'étude morphométrique a consisté à faire un levé topographique. Il s'agit de mesurer la toposéquence par segment de 20 m. La mesure de pente est effectuée à l'aide d'un clisimétre dont la valeur sera donnée en pourcentage. Toutes les mesures obtenues sont consignées sur une fiche morphométrique.

Vu l'emprise du bâti, une carte topographique du pourtour des baies de Cocody et du Banco à l'échelle 1/20 000 a été utilisé pour tracer le profil topographique de la berge Ouest de la baie Cocody et des berges Est et Ouest de la baie du Banco.

S'agissant de la structuration des milieux, des points d'observation de la végétation dotés de fosses pédologiques ont été disposées le long des berges. Pour étudier cette végétation, nous nous sommes servis de la méthode globale et intégrée pour réaliser une étude statique. Cette étude a été réalisée selon le degré d'hydromorphie de ces milieux. Elle a consisté à faire l'examen du manteau végétal, des arbres et des autres plantes qui recouvrent le sol. Nous nous sommes par la suite intéressés à la description du sol. Cette description a portée sur sa couleur, le degré d'hydromorphie et les éléments granulométriques. Les parties comblées des fonds de baies ont également fait l'objet de la même opération.

Enfin, nous avons recensé aux activités humaines susceptibles d'avoir un impact sur les baies.

2-Les documents écrits

Il s'agit de faire un inventaire de tous les documents relatifs à ce sujet. Pour cela nous nous sommes inspirés de toutes les publications susceptibles d'apporter une plus-value à notre enquête. Pour mener à bien cette étude, les données ont été recueillies dans des bibliothèques et des services spécialisés.

La bibliothèque de l'IGT a été le cadre de consultation de mémoires de maitrise et de thèses pour nous familiariser avec la méthodologie de recherche. Pour les ouvrages généraux et spécialisés nous nous sommes rendus sur le site internet de l'IRD et au CCF.

21

II-LE TRAITEMENT DES DONNEES 1-Le traitement informatique

Pour mesurer l'évolution du plan d'eau des baies, nous avons réalisé une étude diachronique. L'image satellite 2010 google earth et les données représentant l'état des baies en 1955. Ces images ont été géoréférencées, c'est-à-dire délimité la zone d'étude par des coordonnées géographiques. Cette conformité permettra de superposer les photographies. Pour assurer cette superposition, les différentes couches d'informations géographiques doivent avoir le même système projection. La projection cartographique utilisée est le WGS 1984 UTM zone 30 N. Le géoréférencement des images nécessite le choix de quatre points d'ancrage remarquable permettant d'avoir une marge d'erreur proche de zéro. Le fichier obtenu a été converti en fichier TIFF.

Le logiciel ARCGIS a été utilisé pour le calage des photographies satellites à l'aide de la carte topographique et pour la digitalisation des contours des baies. Le calage a permis de mettre les images à la même échelle afin de réaliser une analyse spatiale des sites étudiés. Les résultats obtenus ont permis de calculer les superficies des baies à ces différentes dates. Une carte présenta le modèle numérique du terrain (MNT) a été réalisée par ce même logiciel par l'intermédiaire de son extension 3D Analyst.

Le logiciel Adobe illustrator a été utilisé pour la mise à jour des cartes. 2-Mesure de la dynamique du plan d'eau

Elle concerne les opérations de géotraitements sur une ou plusieurs bases de données. Ces traitements ont pour but de rechercher des informations pour produire de nouvelles données. Les calculs statistiques effectués ont porté sur les superficies. Ces taux permettent de cerner l'évolution des baies à différentes dates.

Le taux d'évolution global permet d'estimer l'accroissement global des superficies des baies entre 1955-2010. Il s'obtient par la formule suivante :

22

(SP2 - SP1) * 100

Tx =

SP1

Tx : taux d'évolution global , SP1 : superficie à la date 1 , SP2 : superficie à la date 2.

Si Tx est positif, il traduit une extension de la baie. Si Tx est négatif, cela exprime un recul de la baie.

A partir des superficies perdues, nous avons calculé le rythme de comblement annuel des baies. Nous avons utilisé une règle de trois.

RCA : rythme de comblement annuel , SP : superficie perdue entre D2 et D1 , D1 : la date 1 , D2 : la date 2

D2-D1 SP

1 AN RCA

Cette méthodologie a été utilisée pour apprécier la régression du plan d'eau des baies de Cocody et du Banco et pour décrire la végétation recouvrant ces baies.

23

CHAPITRE II : PRESENTATION DU CADRE GEOGRAPHIQUE

I-LES TRAITS PHYSIQUES DU CHAMP D'ETUDE

1-La géologie

La Côte d'Ivoire est formée de deux unités de surfaces très inégales : un socle ancien qui couvre 97,5 % du pays et un bassin sédimentaire secondaire et tertiaire qui forme une mince frange littorale 2.5%. Le socle appartient au vieux bouclier précambrien de l'Afrique de l'ouest. Les études géochronologiques ont permis de distinguer un Archéen daté de 3 000 à 2 300 millions d'années correspondant au cycle orogénique dit Libérien et un Protérozoïque inférieur et moyen ou Birrimien s.l. daté de 2 300 à 1 500 millions d'années et correspondant au cycle orogénique dit éburnéen. Les formations libériennes affleurent dans l'ouest du pays ; le Birrimien, lui, occupe la presque totalité du territoire. Le bassin sédimentaire côtier, d'une superficie de 8 000 km2, ne représente que 2,5 % du territoire. Il se présente sous la forme d'un croissant allongé qui épouse un rentrant du golfe de Guinée, de part et d'autre d'Abidjan. Recouvrant une zone de schistes et de granites éburnéens, il est traversé d'Ouest en Est par une faille très importante qui a reçu le nom « d'accident majeur de Côte d'ivoire ». Cette faille sépare deux zones bien distinctes : au nord, une zone où la couverture très faible atteint rarement 300 m d'épaisseur ; au sud, un bassin profond dont le socle à la verticale de la côte atteint 4 à 5 000 m de profondeur. Au nord de l'accident, les sédiments, très peu épais, appartiennent au Mio-pliocène continental. Au sud de l'accident, les parties profondes ne sont connues que par des forages. L'histoire géologique du bassin débute par le dépôt sur le socle antécambrien d'une série continentale représentant la base du Crétacé ou même le Jurassique supérieur et se termine par le dépôt des formations plioquaternaires (Spengler et Delteil, 1966).

2 - La topographie et la géomorphologie

Au Nord des lagunes, s'étendent les formations tabulaires argilo-sableuses du continental terminal, désignées sous le nom de Hauts-plateaux, dont quelques rares témoins sont conservés dans les îles.

Cet accident divise le bassin sédimentaire en deux parties, un compartiment nord où le socle est peu profond (1.70 m. sous Abidjan) et un compartiment sud dont la subsidence est certaine jusqu'au Miocène au moins.

Le rejet de la faille majeure atteint 3 500 m vers Abidjan. Cet accident n'est pas unique et il s'agit en fait d'un ensemble de compartiments séparés par des failles de direction Nord-Sud.

24

Ces compartiments ont pu jouer de façon indépendante au cours des âges (Spengler et Delteil, 1966).

Du point de vue géomorphologique, le continental terminal constitue au Nord des lagunes, de hauts plateaux dont l'altitude varie de 40 à 100 m. Entaillés par des vallées profondes, ces plateaux sont limités par une véritable falaise sur la côte nord des lagunes (fig. 1). (Spengler et Delteil 1966)

Figure 1 : Carte des altitudes du pourtour des baies de Cocody et du Banco

3-Le climat et la végétation

La zone d'Abidjan appartient au domaine climatique guinéen caractérisé par deux saisons des pluies, une grande centrée sur juin et une petite plus courte, centrée sur octobre. Ces saisons sont séparées par des épisodes non pluvieux. La pluviométrie annuelle comprise entre 1 500 et 2 500 mm/an (YAO Brou 2008) varie le long du littoral de la Côte d'Ivoire. La moyenne annuelle de la température est de 26°C. Le déficit hydrique est de l'ordre de 250 mm à 400 mm et l'évapotranspiration est de 1200 mm à 1300 mm (Bilé Eugène 2005). L'humidité relative est constante toute l'année avec une moyenne de 80 à 85 %. Ce climat est

25

favorable au développement de la forêt dense sempervirente de type équatorial (ADJANOHOUN, 1965 ; ADJANOHOUN et GUILLAUMET, 1971).

4-La pédologie

Les sols sont essentiellement des sols ferralitiques fortement désaturés. Ce sont des sols remaniés et appauvris issus de la sédimentation de la plate-forme éburnéenne au quaternaire, au tertiaire et au secondaire. Cette sédimentation est faite de sédiments côtiers tout le long du littoral et de sédiments argileux et sableux au nord des lagunes, avec des ilots de grés ferrugineux et de graviers à certains endroits (Bilé Eugène 2005). Des conditions édaphiques particulières permettent le développement de formations hydromorphes (forêt marécageuse et mangrove), respectivement dans les dépressions humides, le bord des lagunes saumâtres ou des savanes littorales incluses sur les cordons marins holocènes. Ces éléments naturels favorisent l'altération des roches et l'élaboration des sols. La masse des précipitations ne donnent lieu qu'à un écoulement assez faible (ROUGERIE, 1960).

II-LES TRAITS HUMAINS DU CHAMP D'ETUDE 1-Le peuplement et la population

La population d'Abidjan était estimée à 5.6 millions en 2010. Cette population est composite du fait du caractère particulier de la ville d'Abidjan, capitale économique, coeur de l'appareil politique et administratif de la Côte d'Ivoire qui a attiré de nombreuses populations nationales et étrangères. Cette migration a occasionné un peuplement rapide de la région, qui initialement est la zone d'accueil des Ebrié et des Akyé (Akan lagunaires) arrivés de l'actuel Ghana aux 17 siècles pour s'établir dans cette région sur les bords de la lagune. Aujourd'hui, l'on rencontre dans cette région toutes les ethnies de la Côte d'Ivoire et toutes les nationalités étrangères vivantes dans le pays.

Les Ebrié tout comme les Akyé, ont pu conserver certains de leurs villages : Locodjoro, M'Badon, Agban, Anono, Blokosso...(Ebrié) et Akeikoi, Agbékoi, Andokoi... (Akyé) où ils pratiquent et observent encore les règles et leurs coutumes sous le strict respect des lois et des règlements de la République. Ces populations restent les maîtres des terres que l'Etat reconnait aux communautés villageoises.

2-Les activités économiques

Les Ebrié ont une tradition de pêcheurs mais ils pratiquent l'agriculture tout comme les Akyé et les populations allochtones. Les techniques culturales sont traditionnelles :

26

Cultures itinérantes sur brulis avec des techniques rudimentaires (manioc, banane plantain, cultures maraichères...) et des cultures commerciales (Palmier à huile, cocoteraie, café, cacao...) s'étendent sur plusieurs superficies. Outre l'agriculture et la pêche, les autres activités économiques sont celles des secteurs industriels, portuaires, commerciales et des services. Abidjan abrite l'essentiel de l'appareil productif.

III-PRESENTATION DES SITES D'ETUDE

1-Le système lagunaire Ebrié

Les sites étudiés appartiennent au système lagunaire Ebrié. Ce système forme un espace de contact original entre l'océan et le continent, dont l'image est indissociable aujourd'hui de celle du littoral de Côte d'Ivoire. Il occupe en effet toute la partie orientale du pays, sur une distance de près 300 km d'Est en Ouest et une surface de 1200 km2 et plus de 1500 km de rivages (fig. 2).

Figure 2 : L'ensemble lagunaire ivoirien et son contexte géologique

Cet ensemble s'est formé à la faveur d'une succession de dépressions lagunaires guidées par une structure tectonique dont la faille des lagunes est l'accident majeur, à la fois par sa disposition Est-Ouest et son rejet de 3 500 m par endroits (Tastet et Guiral, 1994). Les eaux lagunaires sont séparées du golfe de Guinée par un ensemble de cordons dunaires récents formés à l'holocène, il y a moins de 10 000 ans. Cet ensemble lagunaire est principalement

27

alimenté en eaux continentales par les fleuves du Bandama dans sa partie Ouest et du Comoé dans sa partie Est.

L'ensemble associe plusieurs lagunes remarquables, toutes en communications. Le canal d'Assagny relie la lagune de Grand Lahou (210 km2) ouverte à l'océan par l'embouchure du Bandama et la lagune Ebrié (523km2), qui elle-même est ouverte aux eaux marines par le canal de Vridi. Dans cette partie, la lagune Ebrié est reliée par un canal naturel aux lagunes Aghien-Potou (43 km2), puis par le Comoé et le canal d'Assinie à la lagune Aby et son prolongement aux lagunes Tendo et Ehy (425 km2). Elles sont alimentées par le Bia et ouverte à l'océan à Assinie Mafia. (Patrick Pottier et al 2008).

La lagune Ébrié possède de nombreuses baies plus fréquentes sur sa rive nord que sur sa rive sud (VARLET, 1971). Elles représentent près du cinquième de la surface du plan d'eau, soit 99 km2 sur 523 km2. Elles sont moins importantes dans le tiers central du système lagunaire.

La zone urbaine lagunaire est limitée à l'Est par la baie de Bingerville et à l'Ouest par la baie d'Adiopodoumé. Mais les baies qui attirent notre attention sont celles du Banco et de Cocody situées au coeur d'Abidjan (fig.3). Ces baies par leurs positions figurent parmi celles qui présentent le plus d'atteintes physiques.

2-La baie de Cocody

Située entre les communes de Cocody et du Plateau, la baie de Cocody a pour coordonnées géographiques 5°20 de latitude Nord et -4°01 de longitude Ouest. Elle est aussi limitée au nord par la commune d'Adjamé, à l'Ouest par celle de Cocody et à l'Est par la commune du Plateau.

3-La baie du Banco

La baie de banco a pour coordonnées géographiques 5°21 de latitude Nord et -4°02 de longitude Ouest. Elle est limitée par la commune d'Attécoubé sur sa berge Nord -Ouest et la commune du Plateau au Sud-Ouest. Elle est aussi limitée sur sa berge Est par la commune d'Attécoubé. Elle est bordée par de nombreux quartiers tels que Bolibana, Mossikro, et le village de Locodjro.

Après avoir présenté nos zones d'étude, la seconde partie se propose dans une étude descriptive, de mettre en évidence l'évolution du plan d'eau des baies de Cocody et du Banco et d'étudier les principales caractéristiques de la végétation.

Rdlisa414,ri; N'DOMAN Y InT 201 a

Source: C[ T[G 2007

28

A

Plan d'eau

0 2 Km

Limite commune Nom de commune Plateau

None de haie; Baie de Marcory

Baie du Banco

COCODY

Baie De Isr arion

Baie du Km 17

Baie de Riviera []

Cocodyi Baie d 1.1-Eotel du Golf

Bale d'Azito

YOPOUGON

Lag-tine Ebrié

Este de l'i[e Iiou];iy

P'

TI,E BOULAYdie illakriapipir

vommisr---Tar

Baie d'Abou Abou

PORT (c)GUET

Océan Atlantique

Figure 3 : Présentation des zones d'étude dans le système lagunaire Ebrié

29

PARTIE II : ETUDE LA BAIE DE

COCODY ET DE LA BAIE DU

BANCO

30

CHAPITRE I : LA ZONE PERILAGUNAIRE DE LA BAIE DE COCODY ET DE LA BAIE DU BANCO

Afin d'étudier la configuration topographique des berges de la baie de Cocody et de la baie du Banco, nous avons effectué des levés topographiques sur chacune des berges de ces baies.

I-LES CARACTERISTIQUES MORPHOMETRIQUES DE LA BAIE DE COCODY ET DE LA BAIE DU BANCO

1-Analyse topographique des berges de la baie de Cocody 1-1-Morphométrie de la berge Ouest

Le levé topographique de la berge Est de la baie de Cocody dont les résultats sont contenus dans l'annexe 2, nous a permis de réaliser le profil suivant (fig. 4) et l'interprétation qui en découle dans le tableau ci-dessous (tableau 2). La séquence étudiée a une longueur de 270 m avec une dénivelée de 17.99 m et une pente faible de 6.66% (tableau 2 et fig. 4). Elle se subdivise en 7 facettes composées d'un infraèdre, d'un métaèdre inférieure, d'un métaèdre moyen, d'un métaèdre supérieur, d'un ectaèdre, ectasupraèdre et d'un supraèdre (tableau 2).

H(m)

Source : Nos enquêtes terrain 2010

Figure 4 : Profil topographique de la berge Ouest de la baie de Cocody

Les résultats issus de l'analyse des facettes topographiques sont contenus dans le tableau 2

31

Tableau 2 : Tableau morphométrique de la toposéquence de la berge Ouest baie de Cocody

Facettes

 
 
 
 
 
 
 
 

Infraèdre

Métaèdre inférieur

Métaèdre moyen

Métaèdre supérieur

Ectaèdre

Ecta- supraèdre

Supraèdre

Caractéristiques

 
 
 
 
 
 
 

Développement (m)

60

130

24

18

22

8

8

Pente (%)

1

3.15

4.2

36.58

13.3

18.8

12.5

Dénivélée

0.4

4.1

1

6.58

2.92

1.5

1.49

Extension

14.8

45.94

8.88

6.66

8.14

2.96

2.96

Dynamique

Accumulative

Accumulative

Accumulative

Concave

Rectiligne

Rectiligne

Rectiligne

Source : Nos enquêtes terrain 2010

a- Le sommet Le sommet est composé d'une seule partie,

-Le supraèdre : Avec une pente moyenne de 12.5 %, il s'étend sur 8m avec une dénivellation de 1.49 m. La pente est évaluée à 12.5% pour une extension de 2.96%. Ayant une forme rectiligne et inclinée sous l'effet de l'érosion, il porte les stigmates de l'implantation humaine tels que les gravats et des détritus d'origines végétales.

b- Le versant

Le versant s'étend sur 54 m et se subdivise en 3 parties : un ectasupraèdre, un éctaèdre et le métaèdre supérieur.

-L'ectasupraèdre : Il s'étend sur 8 m avec une dénivelée de 1.5 m. Sa pente est évaluée à 18.8% et son extension est de 2.96%. Il est peu abrupt avec une forme rectiligne. On trouve aussi à sa surface des débris végétaux et est recouvert d'une végétation herbacée.

-L'éctaèdre : Il s'étend sur 22 m avec une pente de 13.3% pour une dénivelée de 2.92 m et une extension de 8.14%. C'est la zone de contact entre la végétation herbacée et la partie défrichée. Elle a une surface rectiligne et inclinée.

-Le métaèdre supérieur se développe sur 24 m avec une dénivellation de 6.58 m pour une pente de 36.58%, il a une extension de 6.66%. C'est la partie inclinée et la pente la plus

élevée de notre toposéquence. Sa surface a été totalement défrichée et sa forme est convexe.

32

c- Le bas-fond

Le bas-fond est la partie la plus longue de notre toposéquence avec une longueur de 172m. Elle se subdivise en 3 parties dont :

- Le métaèdre moyen : Il se développe sur 24m avec une dénivelée de 1 m, la pente quant à elle est évaluée à 4.2% et son extension est de 8.88%. C'est une surface légèrement inclinée qui se situe au bas de la pente et présentant une forme concave. Cette partie a été également défrichée.

-Le métaèdre inférieur avec une dénivelée de 4.1m, sa pente est évaluée à 3.15% et s'étend sur 20% de notre toposéquence. C'est un milieu plus ou moins monotone présentant une surface ondulée à cause des cultures maraichères. Il abrite des végétaux recolonisant les finages déjà exploités.

-L'infraèdre s'étend sur 40 m avec une dénivellation de 0.4 m, la pente est évaluée à 1% et s'étend sur 14.8% de notre toposéquence. C'est un milieu mouvant car elle est le milieu d'accumulation des produits de l'érosion. C'est le siège des cultures maraichères mais au contact de la lagune, la végétation d'herbacée devient plus compacte et plus dense.

Pour une meilleure mise en évidence des formes topographiques qui entourent les baies, nous avons réalisé des profils topographiques à l'aide d'une carte topographique.

1-2-Morphométrie de la berge Est

La séquence étudiée a une orientation NO-SE et s'étend sur 1420 m, de la commune du Plateau à la baie de Cocody. La coupe transversale est rectiligne et discontinue (fig.5). Sur cette coupe, on distingue un plateau composé de 6 facettes ; un talus composé de 2 facettes et une plaine composée d'une facette (tableau 3).

.

33

Source : Nos enquêtes terrain 2010

Figure 5 : Profil topographique de la berge Est de la baie de Cocody

Les résultats issus de l'analyse des facettes topographiques sont contenus dans le tableau 3.

Tableau 3 : Tableau morphométrique du pourtour Est de la baie de Cocody

Facettes

Caractéristiques

Supraèdre Ecta

supraèdre

Ectaèdre

Ectaèdre-
métaèdrique

Métaèdre supérieur

Métaèdre Métaèdre

moyen inférieur

Métaèdre- infraédrique

Infraèdre

Développement
(m)

160

100

80

160 80 130

320

30

320

Pente (%)

1.88

4

2.5

7.15

0

6.15

8.13

3.33

0

Dénivelé (m)

3

4

8

12

0

8

26

1

0

Extension (%)

11.42

7.04

5.63

25.42

5.63

9.15

22.54

2.11

22.54

Dynamique

Rectiligne

Rectiligne

Concave

Rectiligne

Rectiligne

convexe

Rectiligne

concave

Rectiligne

Source : Nos enquêtes terrain 2010

a- Le sommet

Le sommet est essentiellement composé du supraèdre.

-Le supraèdre : Avec une pente faible de 1.88%, il s'étend sur 160 m avec une dénivelée de 3 m pour une extension de 11.42%. Il a une forme rectiligne et légèrement inclinée.

b- 34

Le versant Le versant s'étend sur 770 m et peut être divisé en 6 parties

-L'ectasupraèdre s'étend sur 100m avec une dénivelée de 4m. Sa pente est évaluée à 4% et son extension est de 7.04%. Il a une forme rectiligne.

-L'éctaèdre s'étend sur 80 m, sa dénivelée est de 2 m avec une pente 2.5%. Son extension est de 5.64 %. Il a une forme concave qui constitue un replat.

-L'ectaèdre métaèdrique : Son développement est de 160 m, sa dénivelée est de 12 m pour une pente de 7.5%. Son extension est de 11.42% et le versant a une forme rectiligne et inclinée.

-Le métaèdre supérieur s'étend sur 80 m. Sa pente et sa dénivelée sont respectivement égale à 0. Et son extension est de 5.63% et il a une forme rectiligne.

-Le métaèdre moyen se développe sur 130 m avec une pente de 6.15% et une dénivelée 8 m. Il s'étend sur 9.15% et a une forme convexe.

-Le métaèdre inférieur avec une dénivelée de 26 m pour une pente évaluée à 8%, s'étend sur 22.54% de notre coupe. Il a une forme rectiligne et inclinée.

c- Le bas-fond Le bas-fond s'étend sur 350 m et est divisé en trois parties.

-L'infraèdre métaèdrique se développe sur 30 m avec une pente de 3.33%, sa dénivelée est estimée à 1 m pour une extension de 2.11%. Il a une forme recto-concave et est traversée par une voie expresse.

-L'infraèdre se développe sur 320 m pour une pente et une dénivelée nulle. Il correspond à 22.54% de la coupe topographique. Il a une forme rectiligne.

2-Analyse topographique des berges de la baie du Banco 2-1- Morphométrie de la berge Ouest

La coupe transversale est rectiligne et descend progressivement vers la baie du Banco (fig. 6). Sur cette coupe, on distingue un plateau composé de 6 facettes, un talus composé d'une facette et une plaine composée d'une facette.

35

Source : Nos enquêtes terrain 2010

Figure 6 : Profil topographique de la berge Ouest de la baie du Banco

Les résultats issus de l'analyse des facettes topographiques sont contenus dans le tableau 4. Tableau 4 : Tableau morphométrique du pourtour Ouest de la baie de Banco

Facettes

Caractéristiques

Acroèdre

Supraèdre

Ectaèdre

Ectaèdre-
métaèdrique

Métaèdre supérieur

Métaèdre Métaèdre

moyen inférieur

Métaèdre-infraédrique

Développement
(m)

50

50

30 300

190

200

130

150

Pente (%)

12.5

0

26.66

0.33

5.26

0.5

24.61

6

Dénivélée

6

0

8

1

10

1

32

9

Extension

4.2

4.2

2.5

25.42

16.9

16.9

11.01

12.71

Dynamique

Convexe

Rectiligne

Rectiligne

convexe

Recto-
concave

Rectiligne

Rectiligne

concave

Source : Nos enquêtes terrain 2010

a- Le sommet

Le sommet peut être subdivisé en trois parties dont un acroèdre, un supraèdre, et un éctaèdre.

-L'acroèdre : Partie supérieure du sommet, il se développe sur 50 m avec une pente faible de 12.5%. Sa dénivelée est de 6m pour une extension de 4,2%; il a une forme convexe : c'est versant d'un vallon

36

-Le supraèdre s'étend sur 50 m avec une dénivelé, une pente est évaluée à 0 et son extension est de 4.2%. Il a une forme rectiligne. C'est le fond de la vallée.

-L'éctaèdre s'étend sur 30 m sa dénivelée est de 8 m avec une pente moyenne 26.66%, son extension est de 2.5%. Il a une forme rectiligne légèrement inclinée.

-L'ectaèdre métaèdrique : Son développement est de 300m, sa dénivelée est de1 m pour une pente presque nulle de 0.33%, son extension est de 25.42 % et il a une forme rectiligne et faiblement inclinée.

b- Le versant

Le versant est subdivisé en trois parties que sont le métaèdre supérieur, le métaèdre moyen et le métaèdre inférieur.

-Le métaèdre supérieur s'étend sur 190 m, sa pente est évaluée à 5.26% et sa dénivelée est égale à 10 m, son extension est de 16.1%. Il a une forme rectiligne et inclinée.

-Le métaèdre moyen se développe sur 200 m avec une pente presque nulle est de 0.5% et une dénivelée 1 m et s'étend sur 16.9%. Il a une forme rectiligne.

-Le métaèdre inférieur avec une dénivelée de 32 m, sa pente est évaluée à 24.61% et s'étend sur 11.01% de notre coupe. Il a une forme rectiligne et fortement inclinée qui peut être décrite comme une corniche.

c- Le bas-fond

Le bas-fond est composé de deux parties que sont l'infraèdre métaèdrique et l'infraèdre.

-L'infraèdre métaèdrique se développe sur 100 m avec une pente de 4%, sa dénivelée est estimée 4 m pour une extension de 5.88%. Il a une forme recto-concave et est traversée par une voie expresse.

-L'infraèdre se développe sur 200m pour une pente et une dénivelée nulle. Il correspond à 11.76% de la coupe topographique et a une forme rectiligne.

37

2-2-Morphométrie de la berge Est

La coupe transversale est rectiligne et présente des ondulations par endroit (fig. 7). Elle descend progressivement vers la baie du Banco. Sur cette coupe, on distingue un plateau composé de 6 facettes, un talus composé d'une facette et une plaine composée d'une facette.

Source : Nos enquêtes terrain 2010

Figure 7 : Profil topographique de la berge Est de la baie du Banco

Les résultats issus de l'analyse des facettes topographiques sont contenus dans le tableau 5. Tableau 5 : Tableau morphométrique du pourtour Est de la baie de Banco

Source : Nos enquêtes terrain 2010

a- Le sommet

Le sommet qu'on peut subdiviser en six parties, s'étend sur 530 m.

-L'acroèdre supérieur : Avec une pente de 6%, il se développe sur 100 m. Sa dénivelée est de 6m pour une extension de 5.3%; il a une forme rectiligne.

38

-L'acroèdre moyen s'étend sur 100 m avec une dénivelée de 4m et une pente est évaluée à 4% et son extension est de 9.4%. Il a une forme convexe.

-L'acroèdre inférieur s'étend sur 90 m. Sa dénivelée est de 2 m avec une pente moyenne 1.88%, son extension est de 8.8%. Il a une forme concave.

-Le supraèdre : Son développement est de 110m, la dénivelée et la pente sont nulles. Son extension est de 7.64 % et il a une forme rectiligne : c'est un replat.

-L'ectaèdre s'étend sur 50 m avec une pente de 4%, sa dénivelée est 2 m pour une extension 10%. Il a une forme rectiligne.

-L'ectaèdre métaèdrique se développe sur 80 m, la pente et la dénivelée sont égales à 0. Il a une forme rectiligne.

b- Le versant

Le versant a une longueur de 393 m et est divisé en 3 parties.

-Le métaèdre supérieur s'étend sur 50 m, sa pente est évaluée à 4% et sa dénivelée est égale à 3 m, son extension est de 7.64% et il a une forme rectiligne et inclinée.

-Le métaèdre moyen se développe sur 300 m avec une pente est de 1% et une dénivelée presque nulle 0.3 m. Il s'étend sur 17.64% et il a une forme recto-convexe.

-Le métaèdre inférieur : avec une dénivelée de 43 m sa pente est évaluée à 13.43% et s'étend sur 18.88% de notre coupe. Il a une forme rectiligne et fortement inclinée qui peut être décrite comme une corniche.

c- Le bas-fond

Le bas-fond comprend 2 parties et s'étend sur 400m

-L'infraèdre métaèdrique se développe sur 50 m avec une pente de 6%, sa dénivelée est estimée 4 m pour une extension de 7.64%. Il a une forme recto-concave et est traversée par une voie expresse.

-L'infraèdre se développe sur 350 m pour une pente et une dénivelée nulle, correspond à 20.58% de la coupe topographique. Il a une forme rectiligne.

39

Conclusion

D'une manière générale, la morphologie du relief est moins élevée aux alentours de la baie de Cocody et est plus marquée sur les berges de la baie du Banco. Ces baies sont bordées de pentes raides sur ses côtes Est et Ouest sauf au contact du chenal d'eaux usées de la baie de Cocody et à l'embouchure de la rivière Banco. Mais, ces falaises mortes ont été ramollies lors des différents travaux d'aménagement de l'espace urbain. Aujourd'hui, ces escarpements sont plus marqués sur la berge Est de la baie de Cocody et sur la berge Ouest au Banco. On observe des ruptures de pente avec des dénivellations oscillant entre 10 et 40 mètres.

.

CHAPITRE II-CARACTERISTIQUES DU PLAN D'EAU DES BAIES DE
COCODY ET DU BANCO

Pour mieux appréhender l'état des baies de Cocody et du Banco, une étude diachronique a été réalisée sur ces baies.

I-L'ETAT DU PLAN D'EAU DE LA BAIE DE COCODY ENTRE 1955-2010 1-Séquences physionomiques du plan d'eau

1-1-La baie de Cocody en 1955

La figure ci-dessous montre l'état du plan d'eau de la baie de Cocody en 1955 (fig. 8). A l'origine, cette baie était bordée par une forêt de type équatorial. En 1955, elle avait une superficie de 178.1 ha. Elle s'étendait sur 2.53 km de long pour 911 mètres de large.

PLATEAU

ADJAME

COCODY

Source : Anoh, Kangah 2008 Réalisation N'Doman IGT 2010

40

Figure 8 : Le plan d'eau de la baie de Cocody en 1955

COCODY

PLATEAU

1-2-La baie de Cocody en 2010

L'interprétation ci-dessous montre l'état du plan d'eau de la baie de Cocody le 28 janvier 2010 (fig 9). Aujourd'hui, elle est presque arrivée au niveau du stade FHB avec des dépôts de vases qui affleurent par endroits. On remarque aussi une extension de la surface du café de Rome vers la tête de la baie. Les mesures faites sur la surface du plan d'eau indiquent que le plan d'eau occupe une superficie de 110.5 ha. Elle a une longueur de 1.7 Km pour une largeur de 847 m.

ADJAME

Source : Google earth 2010 Réalisation N'Doman IGT 2010

41

Figure 9 : Le plan d'eau de la baie de Cocody en 2010

42

2-La dynamique du comblement de 1955-2010

Le résultat de la superposition des photos satellites de 1955-2010 (fig 10) et les chiffres du tableau permettent d'apprécier le rythme de retrait des eaux de la baie de Cocody entre 1955-2010 (tableau 8). On constate que le plan d'eau de la baie de Cocody a reculé et la berge Ouest est plus ensablée que celle de l'Est.

Entre 1955 et 2010, la superficie du plan d'eau est passée de 178.1 ha à 110.5 ha. Sur cette période, la baie de Cocody a perdu 67.6 ha de sa superficie soit 37.95% de la superficie de départ. Son plan d'eau a aussi reculé de 830 m sur sa longueur et 64 m de sa largeur. On remarque que la superficie du plan d'eau de la baie de Cocody est en constante régression. On estime que la baie de Cocody perd 1.23 ha de sa superficie par année soit 0.69%. A ce rythme de comblement, la baie de Cocody aura perdu la moitié de son plan d'eau en 2029 et aura disparu vers l'An 2101. Ainsi, depuis 1955, la terre continue de gagner des surfaces sur la lagune. Les espaces libérés par l'eau sont disposées en lambeaux et sont aujourd'hui perceptibles depuis le Café de Rome jusqu'au stade Félix Houphouët Boigny.

Au vue de ces chiffres, nous pouvons affirmer que la baie de Cocody s'ensable. Et ce phénomène est plus perceptible ces dernières années. La baie de Cocody se colmate à un rythme relativement rapide.

Après avoir observé ce phénomène sur la baie de Cocody, qu'en est-il pour la baie du Banco ?

Tableau 6 : Evolution de la superficie de la baie de Cocody entre 1955-2010 (en hectares)

Années

Superficie
de la

baie 1955

en (ha)

Superficie
de la
baie 2010
en (ha)

Superficie
perdues entre
1955-2010 en
(ha)

TEG (%)
entre 1955-2010

RCA
(ha)

Cocody

178.1

110.5

67.6

-37.95

1.23

Source : Nos enquêtes terrain 2010

ADJAME

COCODY

PLATEAU

Source : Anoh, Kangah 2008, google earth 2010 Réalisation N'Doman IGT 2010

43

Figure 10 : Colmatage du plan d'eau de la baie de Cocody entre 1955-2010

44

II-L' ETAT DU PLAN D'EAU DE LA BAIE DU BANCO ENTRE 1955-2010 1- Séquence physionomique du plan d'eau

1-1-La baie du Banco en 1955

La figure ci-dessous présente l'interprétation (fig 11) et l'étendue de la baie du Banco en 1955. A cette date, elle s'étendait sur 390.7 ha et était bordée d'une forêt tropicale. Elle s'étendait sur 5.35 Km de long pour 1.13 Km de large.

ATTECOUBE

ATTECOUBE

PLATEAU

Source : Anoh, Kangah 2008 Réalisation N'Doman IGT 2010

Figure 11 : Le plan d'eau de la baie de Cocody en 1955

45

1-2-La baie du Banco en 2010

La figure ci-dessous montre l'état du plan d'eau de la baie du Banco le 28 janvier 2010 (fig 12). Les berges de cette baie sont soumises à une forte pression anthropique. Elle mesure 4.92 km de long et 965 m de large.

ATTECOUBE

PLATEAU

ATTECOUBE

Source : Google earth 2010 Réalisation N'Doman IGT 2010

Figure 12 : Le plan d'eau de la baie de Cocody en 2010

46

2-La dynamique du comblement entre 1955 et 2010

Le résultat de la superposition des photos satellites de 1955-2010 (fig 13) et les chiffres du tableau permettent d'apprécier le rythme de retrait des eaux de la baie du Banco entre 1955-2010 (tableau 7). On constate que le plan d'eau de la baie du banco recule et que l'engraissement gagne les deux berges.

Entre 1955 et 2010, la superficie du plan d'eau est passée de 390.7 ha à 287.5 ha. Sur cette période, la baie du banco a perdu 103.2 ha de sa superficie de 1955, soit une régression globale de 26.41%. Son plan d'eau a aussi reculé 430 m sur sa longueur et 170 m de sa largeur. On estime que la baie du Banco perd 1.87 ha de sa superficie par année soit 0.48%. Au vue de ces chiffres, nous pouvons affirmer que la baie du Banco s'ensable à un rythme relativement important. En effet, la baie du Banco aura perdu la moitié de son plan d'eau soit 195.35 ha en 2061 et aura disparu vers l'An 2165. Ainsi entre 1955-2010, la terre continue de manière constante de gagner des surfaces sur la lagune. Les espaces libérés par l'eau sont disposées en lambeaux et sont aujourd'hui perceptibles aux débouchés des canaux d'évacuation et le long des quartiers et des villages qui bordent cette baie.

Tableau 7 : Evolution de la superficie de la baie du Banco entre 1955-2010 (en hectares)

 

Superficie
de la

Superficies de la baie

Superficies
perdues entre

TEG (%)

 

Années

baie 1955

(ha) en

1955 -2010 en

1955-2010

RCA en (ha)

 

en (ha)

2010

(ha)

 
 

Banco

390.7

287.5

103.2

-26.41

1.87

Source : Nos enquêtes terrain 2010

ATTECOUBE PLATEAU

ATTECOUBE

47

Figure 13 : Colmatage du plan d'eau de la baie du Banco entre 1955-2010

48

Conclusion

Si l'on tient compte du TEG de la baie de Cocody de -37.95% et de -26.41% pour la baie du Banco, nous pouvons affirmer que la baie de Cocody et celle du Banco s'ensablent à un rythme relativement important. Mais ce phénomène est plus perceptible sur la baie de Cocody. Au vue de la variation négative du plan d'eau, on peut affirmer que la baie de Cocody s'ensable plus rapidement même si la baie du Banco a plus perdu en superficie que celle de Cocody sur cette période. Ce fait peut être imputé à la rivière Banco qui charrie les sédiments vers la baie.

L'ensablement de ces baies a libéré beaucoup d'espace provoquant la naissance de nouveaux milieux. L'accroissement de ces groupements de végétations est lié au degré d'hydromorphie de ce milieu.

CHAPITRE III : LES MILIEUX DES BAIES DE COCODY ET DU BANCO

I-LES MILIEUX DE LA ZONE PERILAGUNAIRE DE LA BAIE DE COCODY ET LEUR ORGANISATION

La végétation qui s'est développée sur la partie comblée de la Baie de Cocody est composé dans son ensemble d'herbacé. Elle est pauvre en arbres et on note la présence d'ilots bananiers par endroit (photo 1).

 

La végétation essentiellement composée d'herbacée s'est développée dans ce marécage

49

Photo 1 : Vue partielle de la baie de Cocody (cliché : N'Doman V.2010)

1- Forêt dégradée sur sol sablo argileux du géon 1 et 2 1-1-Description du géon 1

Le géon 1 se trouve au sommet de la falaise (photo 2). Il se compose d'une variété de végétaux (annexe 2). On note une strate arbustive et une strate herbacée.

50

Photo 2 : Géon 1 baie de Cocody (cliché : N'Doman V.2010)

Le premier géon se compose de bananiers par endroits et d'arbustes. La strate herbacée est constituée d'herbes, de chromolaina (Sékou Touré) et d'herbacées rampantes à forte densité. On note la présence de termitière grise (photo 3).

51

Photo 3 : Termitière grise (cliché : N'Doman V.2010)

Au sommet de la falaise, le sol peut être subdivisé en 6 strates.

La première strate est épaisse de 3cm. On distingue une mince couche de grains de quartz enrobés d'une pellicule humifère, sous une végétation d'herbacée touffue, avec des débris organiques et plastiques ; on passe très rapidement à l'horizon suivant.

La seconde strate qui s'étend sur 10cm est composé d'un horizon brun plus ou moins foncé, et humifère suivant l'état de dégradation de la végétation naturelle ; très sablo-argileux, a structure particulaire ; les radicelles très denses n'arrivent même pas à empêcher le sable de couler dans la fosse. Les grains de quartz très grossiers sont assez peu liés par les matières organiques composées de débris organiques et plastiques.

La troisième couche argilo-sableuse qui a une couleur brune s'étend sur 17 cm. Cette couleur est influencée par de la matière organique. Elle comporte un système racinaire dense et porte des traces de débris plastiques.

Sur 30cm, on trouve un horizon ocre présentant des faces géométriques lors des prélèvements fait l'aide à de l'herminette. Elle est caractérisée par l'absence de racinaire du système.

La dernière strate s'étend sur 40 cm. C'est un horizon qui a une couleur rouge. Et comme la précédente, se caractérise par l'absence de racinaire du système.

1-2-Description du géon 2

Photo 4 : Géon 2 baie de Cocody (cliché : N'Doman V.2010)

Le géon 2 est un milieu ouvert dominé par l'aréophyse à plus de 85% (photo 4). Il porte les stigmates de l'implantation humaine (annexe 3). Car la plupart des prophyses ont été plantés par l'homme et le récent défrichement permet d'affirmer que l'homme y mène une activité intense (photo 5).

 

Ces résidus montrent l'intensité des activités humaines sur les berges de la baie de Cocody.

52

Photo 5 : Litière incomplètement carbonisée et des néophytions en arrière-plan (cliché : N'Doman V.2010)

53

Le sol de ce versant peut être divisé en 4 strates. Ce sont l'humite psammitique, l'appumite, le structuchron dyscrophe, et le structuchon brun. On peut y trouver des cailloux de grès ferrugineux (diamètre de 5 à 15 cm). La présence d'oxyde de ferralitique peut être associée à la dalle de fer trouvée un peu plus bas.

2-végétation buissonnante sur sol sableux géon 3 et 4

2-1-Description du géon 3

Ce géon (Photo 6) se singularise par une végétation buissonnante essentiellement dominée par les nanophytions et les pénéphytions et les gramens (annexe 4).

Photo 6 : Géon 3 baie de Cocody (cliché : N'Doman V.2010)

C'est un milieu en reconstitution car il correspond à une jachère. Cette fosse a une profondeur de 115 cm. La présence de psammiton éluvial (photo7) montre que ce milieu est milieu mouvant c'est-à-dire un milieu en perpétuel renouvellement. Aussi, cet horizon présente une

couleur ocre -grise témoignant de la faible teneur de la matière organique. Au contact de la nappe, on a une couleur grise foncé à texture limoneuse : la mélanumite.

 

L'eau apparait après la découverte de la mélanumite

54

Photo 7 : Fosse du géon 3 baie de Cocody (cliché : N'Doman V.2010)

2-2-Description du géon 4

Photo 8 : Géon 4 baie de Cocody (cliché : N'Doman V.2010)

Cet ensemble est essentiellement composé des pieds de maïs (photo 8), de bananiers, de gramens, d'une végétation buissonnante. Mais la surface est surtout utilisée pour les cultures maraîchères (photo 9). Ces espaces mis en valeur sont des milieux riches car le retrait de l'eau favorise des dépôts d'éléments nutritifs permettant le développement des cultures (annexe 5). Ici, le sol ne présente aucune cohérence. Le passage d'une strate à l'autre ne

présente aucune trace d'évolution pédogénétique. En effet, les différents horizons correspondent aux dépôts sédimentaires engendrés par l'érosion.

 

Des cultures maraichères sont cultivées sur les surfaces gagnées par la terre.

55

Photo 9 : Cultures maraîchères et gramens en avant plan et prophyse et kortodon en arrière-plan (cliché : N'Doman V.2010)

II-LES MILIEUX DE LA ZONE LAGUNAIRE DE LA BAIE DE COCODY 1-Les groupements de végétaux sur sables

Ce géon correspond au levé de berge. Cet ensemble est essentiellement composé de deux strates : une strate arborescente représentant moins de 1% de ce paysage. Ce sont des prophyses monoïdes dans la plupart des cas. Et une strate herbeuse, composée de gramons pouvant atteindre une hauteur de 1.2m et des pénéphytions (photo 10). Ces deux groupements de végétaux représentent 80 à 90% de cette végétation.

Son sol est identique à celui du géon 3 à la différence qu'ici l'eau se trouve à environ 40 cm de profondeur.

 

La surface comblée est un cadre favorable au développement des gramens et les pénéphytions

56

Photo 10 : Géon 5 baie de Cocody (cliché : N'Doman V.2010)

2-La végétation sur sol hydromorphe

Au niveau de ce géon (photo 11), le recouvrement herbacé est très vaste et couvre la majeure partie de la surface. Certains gramens atteignent 1.5m de hauteur sur la berge Est. C'est une végétation ouverte unistratifiée dont le recouvrement s'intensifie lorsqu'on se rapproche du plan d'eau. Cependant, on note la présence de nombreux lots de Kortodons (bananiers) et de kortode crassulescente sur toute l'étendue de cette de surface. Ils ont généralement poussés en touffes ce qui leur donne un aspect discontinu sur tout le long de cette surface. Quand l'on avance à l'intérieur de ce milieu, on observe la présence isolée de quelques pieds de mil. La présence de ceux-ci dans ce milieu prend en compte leur capacité de propagation. Ici, on peut aisément retenir deux modes de dissémination passive qui sont l'anémochorie et l'hydrochorie. Cependant, le mode de dissémination le plus probable est l'hydrochorie.

Il existe aussi une strate arbustive mais celle-ci n'est pas représentative. Le prophyse monoïde dominant est l'indépendance ou le parasolier. La caractéristique principale de ce milieu est hydromorphie. L'eau se trouve à fleur de sol.

Photo 11 : Géon 6 baie de Cocody (cliché : N'Doman V.2010)

III- LES MILIEUX DE LA ZONE LAGUNAIRE DE LA BAIE DU BANCO

D'une manière générale, la strate arbustive n'est pas riche par contre le recouvrement herbacée très vaste, couvre une grande partie de la surface et s'intensifie lorsqu'on se rapproche du plan d'eau (Photo 12).

 

Cette photo présente le développement de la végétation sur la partie comblée

57

Photo 12 : Vue partielle de la partie comblée la baie du Banco (cliché : N'Doman V.2010)

58

1-Les groupements de végétaux sur sables

1-1 Description du géon 1

Nos premiers relevés ont été effectués à 10 m de l'autoroute du Nord sur la berge Est (photo 13), la végétation de cette partie de la baie se présente sur deux facettes : une facette anthropique et une facette naturelle (annexe 6).

Photo 13 : Géon 1 de la baie du Banco (cliché : N'Doman V.2010)

La facette naturelle peut être divisée en deux strates : une strate supérieure et une strate inférieure.

La strate supérieure est essentiellement constituée de paliphyse pour la plupart des arbres

59

fruitiers comme le manguier et le pommier, de monophyse comme le cocotier et le palmier, des kortodon et des gramon.

La strate inférieure est composée de gramen qui regroupe de l'ensemble des végétaux herbacés, des pénéphytions comme le chromoclaïna plus connue sous le nom de Sékou Touré. Les éléments qui composent le sol de cette partie de la baie se répartissent sur 3 niveaux. Pour une épaisseur de 9 cm, la première couche est essentiellement composée de sables fins où l'on peut percevoir un intense système racinaire.

La deuxième couche s'étend sur 10 cm, c'est une couche d'argile plastique faiblement humide avec un faible système racinaire et des débris végétaux.

La troisième couche a une épaisseur de 4 cm et un mélange d'argile, de sables, de matières organiques et de toutes sortes de débris.

La dernière couche s'étend sur 5 cm et contient de l'argile et du sable.

1-2-Description du géon 2

Le géon 2 se trouve dans la partie centrale de la zone comblée. Les pénéphytions et les kortodon sont discontinus sur toute l'étendue de cette surface (annexe 7). Le caractère discontinu montre que ces espèces naissent de manière spontanée. Ici, la formation végétale dominante est le gramen. Il couvre la majeure partie de cette surface. Il a une structure gazonnante qui s'intensifie à l'approche du plan d'eau. Sur cette partie de la baie, le sol est plus consolidé et peut être subdivisée en cinq couches (photo 14). Ici, la présence de Reducton à la troisième et à la cinquième couche de terre est due à une accumulation des sédiments charriés par les eaux de ruissellement.

60

Photo 14 : Géon 2 de la baie du Banco (cliché : N'Doman V.2010) 2-Les végétaux sur sol hydromorphe géon 3

Au contact du plan d'eau, sur une zone délimitée par la vase, on observe une stratification arborée et une stratification herbeuse (annexe 8). La strate arboré, homogène, peu élevé et dense avec un sous-bois qui n'est pas riche en grandes herbes et dominées par des racines échasses. La strate arbustive, essentiellement composée de roseaux, est une caractéristique des mangroves (photo 16). Ils sont d'autant plus nombreux que le niveau d'engorgement du sol est important. Le sol troué de flaque d'eau est couvert de débris végétaux et plastiques et de salade d'eau douce avec une strate herbeuse pouvant atteindre 90 cm (photo 15).

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Photo 15 : Géon 3 de la baie du Banco (cliché : N'Doman V.2010)

 
 

La présence de Rhyzophora racemosa montre le développement d'une mangrove sur la surface comblée

Photo 16 : Rhyzophora racemosa (cliché : N'Doman V.2010)

 

62

Conclusion

Bien que les baies de Cocody et du Banco ne soient pas en communication, il faut noter la similarité des sédiments et de certains végétaux qui composent ces baies. Hormis le développement des cultures maraichères et floristiques qui se développent sur leurs berges, la strate herbeuse couvre la majeure partie de la surface. Mais, il faut noter que la couche herbeuse présente une physionomie différente selon la baie et le degré d'hydromorphie. Ainsi sur la baie du Banco, les gramens ont une structure gazonnante alors que sur la baie de Cocody, les gramens ont un aspect vernissant à feuilles longues et étroites. C'est une végétation ouverte pouvant présenter deux strates dont le recouvrement s'intensifie au contact du plan d'eau. Si les végétaux herbacés se rencontrent à l'état spontané, il faut noter que la présence de certains arbres fruitiers comme le manguier dans ces zones n'est pas le fait du hasard. Ils ont été soumis à la dissémination passive par l'hydrochorie du fait des eaux ruissellements. Nous observons la présence de palétuvier sur les berges Ouest et Est de la baie du Banco et dans la partie centrale de la baie de Cocody montre que la mangrove tente de coloniser ce milieu qui est propice à son développement. Des conditions édaphiques particulières permettent le développement de formations hydromorphes.

Le sol de ces baies sont essentiellement composés de psammiton. Les sédiments convoyés ont une texture variable depuis l'argile plastique, jusqu'au sable fin ou grossier graveleux.

Ces baies présentent des signes de dégradation. Quelles en sont les causes ? Et quelles en sont les conséquences ?

 

Photo 17 : Reptation du talus jonchant versant du Lycée Technique (cliché : N'Doman V.2010)

3

CHAPITRE III : LA DEGRADATION DES BAIES : CAUSES ET
CONSEQUENCES

I-LES CAUSES DE LA DEGRADATION DES BAIES DE COCODY ET BANCO 1- L'urbanisation incontrôlée

L'agglomération d'Abidjan a connu une croissance spectaculaire depuis les années 1950. Alors qu'elle comptait 48000 habitants au recensement de 1946, sa population a atteint 350 000 habitants en 1965, a dépassé le million d'habitants en 1975 pour ensuite poursuivre sa progression à un taux de croissance annuel estimé à 10% jusqu'au début des années 1980 P. Pottier et al (2008). Aujourd'hui, l'essor démographique s'est infléchi atteignant 3 à 6 % l'an et la population urbaine est estimée à plus de 5,6 millions d'habitants. C'est le miracle économique ivoirien qui a orienté un flux migratoire en provenance de toutes les régions encore très agricoles et aussi la population des pays de l'Afrique de l'Ouest et au-delà (on estimait à 50 000 le nombre de français résidant en Côte d'Ivoire en 1983). A la suite du déplacement massif de la population française du aux événements de Novembre 2004, la population française est estimée à 15000 hbts.

La ville d'Abidjan concentre aujourd'hui plus de 20% de la population du pays. Elle a enregistré depuis trente ans un accroissement continu équivalent à 100 000 habitants l'an. Cet essor est accompagné d'une croissance de l'espace urbain qui est passée successivement de 3000 ha de surface en 1965, à 8000 ha en 1975 et à plus de 60 000 ha en 2005. En effet, nous avons observé l'accroissement des surfaces bâties (fig 14). L'observation des photos satellites ont permis de remarquer l'agrandissement des quartiers précaires sur les versants et les interfluves au niveau du zoo d'Abidjan et de nouvelles maisons à proximité d'une vallée non loin de Coco-Service entre 2002 et 2010. En plus, l'interprétation des photos satellites de Google earth sur cette période, ont montré une augmentation du nombre de maison construites sur l'interfluve qui supplante la berge Est de la baie du Banco.

Aussi, remarque-t-on une reptation non loin du monument des Martyrs, sur la falaise jonchant le lycée Technique d'Abidjan Cocody (Photo 17).

64

Figure 14 : Occupation du Sol dans le pourtour des baies de Cocody et du Banco

Cette reptation est causée par les populations environnantes qui ont des activités agricoles qui fragilisent la falaise. Ce phénomène est aussi perceptible sur les versants de la vallée d'Attécoubé derrière le sanctuaire Mariale. Cette vallée étant en communication avec la baie du Banco (Photo 18), les sédiments provenant de ces versants y sont charriés.

Les matériaux issus de la dégradation de ces versants sont directement acheminés vers les baies de Cocody et du Banco.

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Photo 18 : Glissement de terrain sur le versant de la vallée d'Attécoubé-Gbébouto (Cliché : N'Doman V.2010)

Enfin, les terrassements effectués dans les quartiers de Cocody peuvent être mis en corrélation avec l'ensablement des baies. En effet, les équipements tels que les caniveaux et les égouts etc. n'ont pas suivis l'évolution de la ville d'Abidjan. Développer dans un contexte qui reste malgré tout celui d'un pays en développement manquant cruellement de moyens financiers nécessaires pour endiguer une croissance exceptionnelle par son ampleur, la ville d'Abidjan s'est construite sans les équipements indispensables (P. Pottier et al, 2008).

2-Le manque d'équipements d'assainissement

Une analyse de la nature des dépôts qui composent les espaces gagnés par la terre dans les différentes baies, permet d'affirmer que les sédiments qui obstruent les baies urbaines de la lagune Ebrié sont des sables et des boues en provenance de l'agglomération d'Abidjan et des falaises environnantes. Ces sédiments sont entrainés dans les baies par les émissaires d'eaux pluviales qui aboutissent pour la plupart dans les baies urbaines. Ce sont les eaux pluviales (1900 mm par an) et les eaux de ruissèlement qui contribuent le plus à l'engraissement des baies. En effet, on rencontre encore dans la ville d'Abidjan de nombreux caniveaux non cimentés, c'est le cas de l'exutoire qui est situé le long de la route Abobo-Zoo

66

dont l'extrémité est située derrière le quartier Plateau-Dokoui. Quand ceux-ci sont cimentés, on rencontre une dégradation avancée des émissaires dont les plus marquants sont situés au niveau du quartier HMA, au niveau du camp de Gendarmerie Agban (Photo 19) et derrière le district de Police d'Adjamé.

Photo 19 : Emissaire d'eaux pluviales dégradées avant sa réhabilitation vers la caserne d'Agban (cliché : N'Doman V.2010)

Photo 20 : Le thalweg de la vallée d'Attécoubé (cliché : N'Doman V. 2010)

La dégradation des caniveaux et les caniveaux à fond libre favorisent l'ensablement des baies de Cocody photo 19 et Banco photo 20.

Au niveau, du caniveau qui part des Deux plateaux passant par Cocody Danga, la construction de la digue située derrière la cité SODEFOR a permis d'atténuer ce phénomène. Mais, la composition argilo sableuse de la falaise de la berge occidentale favorise encore le phénomène à cause des pratiques culturales. Outre cela, l'on peut ajouter l'ampleur des fossés creusé par l'érosion du aux eaux de ruissellement (Photo 18 et 20) et du phénomène de reptation donne une idée de l'ensablement aux débouchés des émissaires. La pression qu'exerce la ville sur son environnement, est par conséquent partout préoccupante. Elle devient exceptionnelle sur les berges qui sont concernées par la pollution. Elle est particulièrement sujette aux pressions humaines les plus dégradantes (habitats précaires, latrines, dépôts d'ordures et émissaires naturels et industriels charriant les eaux usées) étant donné que la règle la plus fréquente étant le rejet dans le milieu naturel en occurrence la lagune.

3- Un réseau d'assainissement défaillant

L'ampleur et la rapidité du développement urbain de la Côte d'Ivoire, conjugués aux manques de moyens financiers, ont eu un impact alarmant sur l'assainissement et du traitement des déchets. Compte tenu d'un taux raccordement des égouts qui ne dépasse pas aujourd'hui 40%, alors qu'il était de 45 % en 1990, on peut donc estimer à 2.5 millions d'hbts la population d'Abidjan dont les eaux usées échappent au réseau collectif. Le réseau d'équipement individuel ne dépassant sans doute que de très peu 20% (données INS 1998), il est probable qu'encore 40% des eaux usées des ménages d'Abidjan finissent dans les rues, les caniveaux, et la nature.

Ce réseau de collecte des eaux usées est ancien, limité, est basé sur un collecteur de base et des collecteurs secondaires qui sont eux même générateurs de nuisances sur la lagune (Photo 21). Si la fonction du collecteur de base est en effet d'évacuer les déchets solides pour les dissoudre directement en mer, il n'en est pas de même des collecteurs secondaires qui débouchent directement en lagune (Dembélé et Botty 2001) (photo 22).

Photo 21 : Inondation du carrefour de l'Indénié par les eaux pluviales (cliché : N'Doman V.2010)

L'ensablement des émissaires du carrefour de l'Indénié dû à l'ensablement de la baie de Cocody gène l'écoulement des eaux pluviales vers la lagune.

Photo 22 : Déchets flottants sur les eaux usées carrefour de l'Indénié baie de Cocody (cliché : N'Doman V.2010)

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Les ordures rejetées dans les rues se retrouvent dans les baies par le biais des émissaires.

En outre, le collecteur principal, faute de débit adéquat ne fonctionnent pas correctement, les déchets autant solides que liquides sont directement acheminés en lagune sans bénéficier d'un traitement d'épuration efficace. Cette carence d'équipement ne concerne pas seulement les rejets industriels, mais également ceux de l'industrie et de grands équipements comme la polyclinique PISAM déverseraient une partie de leurs déchets liquides et solides directement en lagune (Agbadou 2000).

Dans le domaine de ramassage des déchets et des ordures ménagères, la carence est également constatée. Ainsi, on observe des dépôts sauvages d'ordures un peu partout dans la ville. A Attécoubé, les populations qui ont élu domiciles sur les flancs du versant, l'utilisent comme décharge (photo 23). Selon un rapport de la direction du cadre de vie 2001, la production des déchets ménagers estimée à près de 2 millions de tonne ne serait collectée que pour 50% environ, alors qu'en 1988, 70% des ménages urbains voyaient leurs ordures ramassées par un camion (Pottier et al 2008). Les pluies et les eaux de ruissellement, évacuent les déchets et les rejets divers de l'ensemble de l'agglomération d'Abidjan jonchant le sol ou s'accumulant au grès des dépôts improvisés. Leur charge se trouve par ailleurs accentuée par les matériaux facilement mobilisés, compte tenu de la mise à nu des sols ferralitique liés à la croissance urbaine.

 

Les populations riveraines déposent leurs ordures sur les versants de la vallée d'Attécoubé qui est en communication directe avec la baie du Banco.

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Photo 23 : Dépôts d'ordures sur le versant de la vallée d'Attécoubé (cliché : N'Doman V.2010)

4-La pollution

Les pratiques quotidiennes des populations qui habitent les rives de la lagune Ebrié constituent une menace grave au maintien de la bonne qualité environnementale. La pression humaine renforcée sur ces berges est en effet accompagnée d'une dégradation du milieu et

d'une souillure qui en dit long sur l'abandon des valeurs de la propreté dans les grandes villes comme Abidjan et sur la dérive des comportements individuels dans le domaine (Photo 25).

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Photo 24 : Décharge d'ordures sur la berge Ouest de Photo 25 : Déchets flottant dans la baie du

la baie du Banco avant sa délocalisation Banco et l'acadja en arrière-plan

(cliché : N'Doman 2010) (cliché : N'Doman 2010)

Cette décharge et les ordures flottantes sur le plan d'eau constituent des sources de pollution

La déviance est également collective car le développement spontané des berges de lagune s'est fait sans régulation à l'image de la ville d'Abidjan. Cette question de l'absence d'une gestion de l'urbanisme est ici plus préoccupante que dans bien d'autres secteurs de la ville d'Abidjan, car le contact d'un milieu aussi fragile et remarquable que celui de la lagune Ebrié demande encore plus attention (Photo 24 et 25). Il faut constater qu'à l'échelle de l'agglomération, la politique des aménageurs au moment du premier boom immobilier de 1970 d'Abidjan a été de considérer comme un avantage du site. C'est-à-dire un espace périphérique et un milieu mécaniquement susceptible qui peuvent résoudre les problèmes d'évacuations des eaux usées (Dembélé et Botty, 2001). Les méthodes n'ont peu évoluées, si on se réfère ensuite au choix qui a été fait ensuite d'orienter les rejets vers la mer, considéré après la lagune comme le nouvel absorbeur des effluents dont on ne sait quoi faire. Le récent épisode du Probo koala navire Russe battant pavillon panaméen a en effet été à l'origine d'une grave pollution chimique à Abidjan. En 2006, 400 tonnes de déchets toxiques contenant

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un mélange de pétrole, de sulfure d'oxygène, phénols, soude caustique et acide ont été nuitamment et en toute quiétude déversées dans seize sites d'Abidjan notamment (la décharge d'Akouédo, la station de dépotage d'eaux usées du Plateau Dokoui, le village de Djibi, les canalisations de la zone du canal de Vridi...). Il s'en est suivi une grave intoxication ou par contact direct de plus de 9 5000 victimes officiellement reconnus et la mort de 12 personnes. La lagune Ebrié a été touchée par cette catastrophe environnementale. La cellule opérationnelle de coordination du plan national de lutte contre les déchets toxiques mises en place par le Premier ministre en septembre 2006 reconnaissant que « dès les premiers jours du déversement des déchets toxiques, une mortalité exceptionnelle des poissons a été constatée sur le plan d'eau lagunaire » (Primature 2006). Des inquiétudes ont également porté sur les conséquences des pollutions des sédiments et des nappes phréatiques, sans que des analyses puissent toutefois les confirmées.

Des raisons hydrodynamiques liées à la faiblesse du courant dans les zones confinées et assez peu profondes, notamment au contact des berges, et plus généralement, à la faiblesse des échanges entre les baies et le chenal principal permettent d'expliquer cette dégradation.

5-L'hydrodynamisme

La complexité du courant de la lagune associé à la configuration du plan d'eau et notamment à l'existence de ses baies, mais également à la morphologie des fonds provoquent la naissance de trois types de courant. Les courants de flot et de jusant agissent différemment selon les sites. L'énergie du courant de marée baisse et ne réussit pas à pénétrer à l'intérieur des baies. Il s'ensuit un mauvais échanges avec le chenal principal, ce qui permet de penser que les polluants qui acheminés dans ces baies par le biais d'égouts, d'émissaires et de système de rejet de déchets industrielles restent, pour l'essentiel, à l'intérieur sans pouvoir en être évacués. C'est la raison pour laquelle, également, les baies sont soumises à l'ensablement. De façon générale, les courants aussi bien de jusant que de flot sont plus intenses dans le chenal principal. Sur la base des informations acquises à partir des mesures de courant en se fondant sur le fait que les courants de surface sont très influencés par le vent, l'existence de courant alternatif et des giratoires au sein des baies sont attestés (fig 15). Ce contexte hydrodynamique montre que tous les facteurs sont réunis pour que l'on retrouve dans la lagune des polluants issus des activités humaines (fortes industrialisations, manque de station d'épuration, rejets directs des eaux usées...), mais également des produits d'altération des roches (minéraux et métaux) qui sont transportés par les cours d'eau. En effet, la forte

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pluviométrie rencontré en Côte d'ivoire, le nombre élevé de cours d'eau dénombrés, la diversité des formations aussi bien du socle que du bassin sédimentaire et enfin la qualité de la végétation apparaissent comme des facteurs favorables à l'altération des roches et au lessivage de sol ferralitique. Cette érosion s'accompagne ensuite largement du transport des matériaux jusque dans le système lagunaire (Affian 2003).

D'un point de vue plus général, portant sur tous les espaces proches du plan d'eau Ebrié à Abidjan, le ruissellement est favorisé par le niveau de précipitations (1900 mm par an) et la configuration du site, composé de talwegs nombreux qui communiquent avec la lagune. Les résidus non traités des productions et des consommations d'une population de plus en plus nombreuse s'y retrouvent donc transportés par autant d'émissaires naturels venant se déverser dans la lagune.

2008

IGT 2008

Figure 15 : Carte du modèle simplifié de la circulation en Lagune Ebrié 6-Les activités économiques

Si la culture floristique et la cueillette sont les activités dominantes sur la baie de Cocody (Photo 26), cela n'est pas le cas sur la baie du Banco. En effet, outre les lavandiers du Banco (fanico), des activités de nettoyage et de récupération de sachets plastiques se sont développées sur les berges de cette baie (Photo 27). Ainsi, les acteurs de ce secteur collectent

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les déchets plastiques dans les poubelles et les caniveaux pour ensuite les convoyé vers la baie Banco pour le nettoyage.

Photo 26 : Culture de fleurs sur les berges de Photo 27 : Dépôts de ballots de sachets

la baie de Cocody (cliché : N'Doman 2011) plastiques sur la baie du Banco (cliché :

N'Doman 2011)

Outre cela, l'espace qui autrefois abritait une décharge a été aménagé pour accueillir une usine de fabrication de chaussures en peau de boeuf (Photo 28). Les opérations entreprises pour l'aménagement de cet espace ont détruit une partie de la végétation sur la berge Est.

Finalement, le site de la baie du Banco tend à se transformer en dépotoir de camions usagers (Photo 29) ; l'activité humaine s'y matérialise par l'implantation de ferraille, c'est également une zone d'incinération de pneus et de pâturage de boeuf.

Photo 28 : Construction d'une usine de Photo 29 : Dépôts de véhicules usagers sur la

chaussures sur la baie du Banco (cliché : baie du Banco (cliché : N'Doman 2011)

N'Doman 2011)

Ces photos illustrent les différentes mutations qui ont lieu sur les berges, des baies de Cocody et du Banco

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II-LES CONSEQUENCES DE LA DEGRADATION DES BAIES DE COCODY ET

DU BANCO

1-Les conséquences sur l'environnement

Ces eaux sont de plus en plus polluées par les déchets solides et liquides qui y sont déversés quotidiennement par les industries et les ménages sans traitement préalable. Le niveau de pollution ne fait que s'accentuer face à la croissance urbaine et à la non maitrise de la gestion de l'environnement à Abidjan, d'où de graves menaces est sur la qualité des eaux indéniable.

Ainsi, l'écoulement constant des déchets solides et liquides vers les baies provoquent des odeurs nauséabondes et occasionnent la prolifération des moustiques et des mouches. A ces nuisances, s'ajoutent la prolifération des végétaux aquatiques envahissants qui depuis le milieu des années 1980 recouvrent le plan d'eau de façon saisonnière. Ces végétaux empêchent la pêche et transport lagunaire.

Pour finir, les surfaces gagnées par le sable sur l'eau constituent aujourd'hui de véritables constructions humaines. En plus, la population environnante remblaie les berges à l'aide de pierres et de sables. Ces espaces qui étaient autrefois impropres à l'implantation d'habitations sont depuis les années 1970 colonisés par la population qui utilisent la lagune comme un dépotoir.

2-Les conséquences sur la santé des populations

Depuis de nombreuses années, l'état sanitaire de l'agglomération d'Abidjan dans son ensemble et de celui de la lagune Ebrié en particulier continue de se dégrader lentement. Les conséquences sur la santé humaines, des niveaux de pollution exceptionnellement élevées, dans certains secteurs de la lagune Ebrié ne sont plus à démontrer : infections respiratoires aigües (Koné et al. 2006), fièvre typhoïde (Kouma et al.1979), transmission de salmonelloses (Iwuji, 1976), choléra. Les diarrhées cholériques et infections cholériformes (Dosso et al, 1984) ; qui viennent s'ajouter à la prolifération des mouches et des moustiques vecteurs de paludisme ; de diarrhée et de démangeaisons du corps (Koné et al, op.cit), ou encore aux odeurs nauséabondes et pestilentielles des eaux lagunaires.

Les eaux eutrophisées et dégradées se sont appauvries, les populations benthiques étant en certains endroits limitées aux oligochaètes pacdimélania anrita et tympanotonus fasciatus,

deux espèces dont la présence est considérée symptomatique d'un état de pollution (Zabi, 1982). D'un point de vue global, la ressource halieutique s'est en grande partie tarie, la pêche devenant ainsi moins productive et s'accompagnant de l'appauvrissement financier et alimentaire des populations riveraines de la lagune. La pollution excessive a amené les autorités ivoiriennes à interdire la pêche dans certaines zones du plan d'eau afin de préserver la santé des populations riveraines. Les baies sont les zones les plus visées par cette mesure. On continue cependant à rencontrer fréquemment des pêcheurs clandestins (photo 30) qui ignorent sans doute les dangers qu'ils font courir à la population en lui proposant des produits extrait de ces espaces. Des aménagements de pêches (acadja) sont quelquefois implantés non loin des berges qui constituent les secteurs les plus riches des plans d'eau. Les baies servent de nourriceries à un nombre important de poissons et de crustacés. Dans le cas des baies lagunaires Ebrié, ces zones représentent également le débouché du réseau de collecte des eaux usées ; ce qui rend dangereux la consommation de tout être aquatique qui y vit.

 

Les produits issus de
ces pêches sont
dangereux pour la
population

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Photo 30 : Des pêcheurs sur la baie du Banco (cliché : N'Doman V.2010)

Enfin, la lagune a perdu son image symbolique et son rôle social. Considéré comme le lieu de résidence des génies protecteurs, ces eaux ont perdu leurs pouvoirs de guérison. Les pratiques de loisirs, compétition de nations et de pirogues qui s'y exerçaient, ont disparu ce qui a fait dire en 2007 au Ministre de l'environnement que « Abidjan autrefois perles des lagunes, fait aujourd'hui honte à regarder » (Ahizi 2007) et au Président Laurent GBAGBO de regretter que « la lagune où il se baignait il y a 45 ans est devenue impropre » (AFP, novembre 2007, propos recueillis lors de la quinzaine nationale de l'environnement). Les berges sont devenues

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impraticables, jonchés d'ordures parmi lesquelles on peut trouver des seringues et autres déchets biomédicaux.

Face à la dégradation du plan d'eau lagunaire, l'Etat a pris certaines mesures pour venir à bout de ce phénomène.

III-LES ACTIONS ENTREPRISES PAR L'ETAT IVOIRIEN POUR DEPOLLUER

LES BAIES

1-Les initiatives antérieures à 2010

Plusieurs actions ont été prises afin d'avancer sur le chemin d'une meilleure prise en compte des questions environnementales en Côte d'Ivoire, plus particulièrement de celle en relation avec la protection des milieux lagunaires à Abidjan. A la fin des années 1980, les autorités avaient entrepris un vaste programme destiné à résoudre les problèmes d'assainissement. Financée avec l'aide de la Banque mondiale, pour un montant de 22 millions de dollars, la construction d'un système global d'assainissement est malheureusement partielle et techniquement limitée. Sans doute plus important, c'est sur le plan juridique que cette question a très nettement avancé à partir du début des années 1990. Le droit de l'environnement en Côte d'Ivoire était auparavant très limité et totalement inadapté à la situation économique du pays. Par l'adoption de la loi n° 96-766 du 7 octobre 1996 portant sur le code de l'environnement, La Côte d'Ivoire s'est ainsi dotée d'un véritable outil juridique de référence. Plusieurs décrets fondamentaux ont rapidement suivi et notamment n°97-678 du 3 décembre 1997 portant « protection de l'environnement lagunaire et marin ». Pourtant, si ce nouveau cadre législatif apparait comme complet et pertinent, force et de constater que sa mise en application reste particulièrement difficile. Cette législation est aujourd'hui peu respectée, par le manque de moyens institutionnels, financiers, humains et techniques. Ainsi, le problème de la pollution de la lagune d'Abidjan demeure au point de rester l'une des 7 priorités du ministère de l'environnement. Le problème reste donc aujourd'hui entier, pas moins de 2.207 milliards de FCFA étant nécessaires sur 25 ans, selon lui, pour bâtir des ouvrages d'assainissement et de drainage afin de « régler et d'améliorer tout déversement dans le milieu lagunaire »P. Pottier et al (2008).

2-Le plan d'urgence des infrastructures urbaines

La décennie de crise qu'a connue la Côte d'Ivoire, a fortement éprouvé l'économie ivoirienne. Toutes les ressources disponibles ont été mobilisées pour la sortie de crise au détriment des infrastructures de bases qui étaient dans un état de dégradation avancé. Ainsi en 2010, le gouvernement ivoirien avec l'aide de la banque de la mondiale a mis en place le PUIUR. Après l'interruption des travaux dus à la crise post-électorale, les travaux ont repris avec la réhabilitation des exutoires du bassin Gourou qui se trouve sur l'axe Zoo d'Abidjan-carrefour de l'Indénié. Toutes les zones dégradées ont été réhabilitées. Les travaux se poursuivent et les responsables des travaux ont entrepris d'agrandir les exutoires au niveau du carrefour de l'Indénié et de la création de deux bassins de rétention l'un au niveau du quartier Washington et l'autre derrière le district de police d'Adjamé. Comme l'indique leur nom, ces bassins ont pour rôle de ralentir le débit des eaux s'écoulant vers la baie (Photo 31).

An niveau de la baie du Banco, les fortes pluies qui se sont abattues sur Abidjan et qui ont fait sortir la rivière banco de son lit, ont poussé le Ministère de l'environnement à entreprendre des travaux d'ouverture du lit de la rivière Banco au contact de la baie du Banco. A la suite de ces travaux, le ministère de l'environnement a décidé d'assainir cette baie en la débarrassant du dépotoir d'ordures qui y était implanté.

 

Ce bassin est construit dans le but de
réduire de débit des eaux de
ruissellent se déversant dans la baie
de Cocody en saisons pluvieuses

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Photo 31 : Construction d'un bassin de rétention des eaux de ruissellement derrière le district de police d'Adjamé (cliché : N'DOMAN V. 2011)

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Conclusion

Le développement socio-économique impulsé par l'ouverture du canal de Vridi en 1951, a provoqué une croissance rapide des surfaces bâties. Ainsi la crise du logement et la paupérisation d'une frange de la population a occasionné le développement des constructions anarchiques des quartiers précaires sur les flancs de collines. Cette situation corrélée par le manque d'équipements d'assainissement et la faiblesse des courants au sein des baies a accéléré la dégradation des baies.

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CONCLUSION

Dans cette étude, l'objectif est d'apprécier l'état actuel des baies de Cocody et du Banco. Cette recherche a permis de mesurer et de cartographier processus de comblement. Elle a aussi consisté à identifier et décrire le type de végétation qui s'est développée sur les parties comblées.

En effet, l'interprétation de la photo satellite 2010, et du traitement de la photo aérienne prise en 1955 couvrant les baies de Cocody et du Banco, ont montré un recul du plan d'eau dans ces baies. Les espaces gagnés sur l'eau représentent sur la période 1955-2010, sont de 67.6 ha pour la baie de Cocody soit une régression de 37.94 % et de 103.2 ha pour la baie du Banco soit une régression de 26.41 %. L'ensablement de ces baies est dû aux apports de sédiments composés essentiellement de sables et de boues qui se déversent dans ces baies par l'entremise des émissaires d'eaux usées et des eaux pluviales. Les surfaces perdues sont plus importantes sur la baie du Banco parce qu'elle est alimentée par la rivière Banco, et celle-ci est en communication directe avec la vallée d'Attécoubé et présente le grand nombre de débouchés d'émissaires sur ces berges plus fréquentes sur la berge orientale. Ces surfaces gagnées sur l'eau, riches en matières organiques, en sables et en boues sont des milieux propices à la propagation de groupements de végétaux. Les végétaux herbacés sont les plus représentatifs sur l'ensemble des deux baies et leur regroupement s'intensifie à l'approche du plan d'eau .Aussi, on observe une prolifération des roseaux sur la berge Ouest de la baie du Banco et sur la baie de Cocody. Si l'on remonte à 1955, début des atteintes physiques sur ces milieux, l'on peut aisément affirmer que cette végétation est spécifique aux baies de Cocody et de Banco. Car le sud ivoirien était occupé par la forêt dense sempervirente de type équatorial (ADJANOHOUN, 1965 ; ADJANOHOUN et GUILLAUMET, 1971). On distingue trois types de pollution : la pollution chimique dont l'origine est attribuée aux exploitations agricoles proches d'Abidjan et à certaines industries de la capitale. La pollution organique provenant des réseaux d'égouts et des industries agro-alimentaires et enfin de la pollution microbienne qu'on attribue aux eaux pluviales qui charrient vers le plan d'eau toutes sortes de bactéries témoins de contamination fécale. La pollution a fait perdre à la lagune sont pouvoir d'auto-épurateur du fait des écoulements continus des eaux de ruissellement et des eaux usées.

Ces menaces mettent en péril les baies de Cocody et du Banco. Depuis des décennies, les baies continuent de perdre leurs surfaces du fait de l'ensablement et la qualité de ces eaux

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laissent à désirer. Il est impérieux que les décrets signés par le gouvernement ivoirien connaissent un début d'application. Aussi, comme l'a souligné (Anoh P. 2001), il faudrait réhabiliter les canalisations et les stations d'épuration existantes et songer à la construction de nouvelles stations d'épurations, de caniveaux bétonnés et digue pour la régulation du débit des eaux pluviales. Encourager la création des fosses septiques dans les constructions individuelles et promouvoir un système de contrôle de la pollution pour les industries. Pour les industries les plus polluantes, il faut exiger des bacs de décantation pour les recueillir les polluants dangereux et l'application de la loi du pollueur payeur pour les contraindre à traiter leurs déchets avant leur évacuation dans le milieu naturel.

Vu le nombre important des baies sur la lagune Ebrié et le développement de ses berges, il est nécessaire d'effectuer une étude approfondie et multidisciplinaire pour évaluer l'impact de l'anthropisation sur le court, le moyen et le long terme qui permettra d'intégrer les milieux naturels au développement urbain.

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NEDECO, 1981.Assainissement et drainage de la ville d'Abidjan, Côte d'Ivoire, Setu

NICHOLS et ALLEN, 1981, Sedimentary process in lagoon, in coastal lagoon, research present and future

PAGES J. 1975 «Etude de la pollution bactérienne de la lagune Ebrié » documents scientifiques du CRO Abidjan, 11 (2), p.79-107

POTTIER P., AFFIAN K., M'BOUA V., ANOH P., KRA Yao, A. KANGAH, Marc ROBIN «La lagune Ebrié à l'épreuve de la pression anthropique » La géographie du littoral p. 165184

PHLEGER F.B., Ecology and distribution of foraminifera J.hopkin (Ed) 297 p.

RICHARD Jean-François, Francis KAHN, Yvon CHATELIN 1977. Vocabulaire pour l'étude du milieu naturel (tropiques humides). Cahiers ORSTOM, vol. XV ORSTOM, Abidjan, p.4362

ROOSE Eric, 2000, La Gestion Conservatoire de l'Eau et de la fertilité des Sols (GCES), une stratégie nouvelle pour faire face à un double défi du 21siècle : la pression démographique et l'environnement rural Centre IRD, B.P. 64501, F 34394 Montpellier, France. Fax : (33).467.41.62.94 : Email : roose@mpl.ird.fi p.10-18

ROOSE Eric 1971, Sol du bassin sédimentaire de la Côte d'Ivoire, Le milieu naturel de la Côte d'Ivoire, p.51-93

SEYLER P. 1980 Les milieux lagunaires et environnement non carbonaté DEA ; ENS. ULM

83

TASTET J-P., P. GUIRAL 1994, Géologie et Sédimentologie, Environnement et ressources halieutiques de la Côte d'Ivoire, tome 2, p.35-58

YAO Brou Télésphore 2008, La végétation du littoral ivoirien, La géographie du littoral, p 23-36

YAO Koffi, SORO Métongo, Albert TROKOUREY, Bokro YOBOU, Assement of sediments contamination by havy metals in tropical lagoon urban area (Ebrié lagoon) European journal of scientific research, p.280-289

84

ANNEXES

Annexe 1 : Fiche morphométrique de la toposéquence de la baie de Cocody

Distances
(m)

Distances
Cumulées
(m)

Pentes

(%)

Dénivelées

Dénivelées
cumulées

Observations

0

0

0

0

17.99

Goudron

6

6

-10

0.6

17.39

Jachères herbeuses,
débris humains, jeunes
pousses

1.3

7.3

0

0

17.39

2.2

9.5

-28

0.62

16.77

2

11.5

-40

0.8

15.97

3.8

15.3

-18

0.68

15.29

7.3

22.6

-14

1.02

14.27

6.6

28.6

-5

0.33

13.94

10.32

38.92

-18

1.87

12.07

Défrichement

2.84

41.76

-28

0 ,8

11.27

10.6

52.36

-45

4.77

6.5

6.75

59.11

-13

0.88

5.62

8.9

68.01

-8

0.71

4.91

5

73

-2

0.1

4.81

3

76.04

0

0

4.81

Caniveaux

20

116.04

5

1

3.81

Jachères herbeuses,
pieds de Mais,
Bananiers, Palmiers
à huiles

20

136.04

4

0.8

3.01

20

156.04

4

0.8

2.21

25.4

181.41

2

0.5

1.71

15.6

197.6

3

0.47

1.24

20

217.6

3

0.6

0.64

13

230.6

2

0.24

0.4

20

250.6

2

0.4

0

20

270.6

0

0

0

Marécages

Source : Nos enquêtes terrains 2010

85

Annexe 2 : Description du géon 1 baie de Cocody

Hoplexols

Hauteurs

Matériaux et variantes

H+3

120- 300cm

Kortodon3%, Nanophyse 10%, Nanophytion7%,cauligé

7%,kortonanophyse3%,aréophyse 70%

H+2

20-120cm

Gramon 7%, Gramen 80%,pénéphytion basitone 3%,aréophyse 10%

H+1

0-2Ocm

Phorophytion kortodé 20%, Néophytion 25%, Gramen 35%, pleiokortode5%, Nérophytion foliacé 15, microzoolite 1%

H-1

0-3cm

Grumorhyse 10%, Humite psammitique 60%, Débris humains 15%, Radicelle 13%, Hydrophyse 2%

H-2

0-13 cm

Appumite 80%, Débris humains 10%, Radicelle 7%, Hydrophyse 3%

H-3

13-30cm

Structuchron dyscrophe 90%, Radicelle 5%, Débris humains 3%, Hydrophyse 2%.

H-4

30-60cm

Structuchon rouge en auglucode 98%, hydrophyse 2%

H-5

60-100cm

Structuchon rouge 98%, hydrophyse 2%

Source : Nos enquêtes terrains 2010

86

Annexe 3 : Description du géon 2 baie de Cocody

Hoplexols

Epaisseur

Matériaux et variantes

H+3

5 m

Prophyse orthotrope 1%, Nécrostyliagé 1%, Aréophyse stomaphique 93 %

H+2

1-4m

Dendrigé 5%, Nécrodendrigé 3% aréopphyse stomaphique 90%, Styliagé 2%

H+1

0-1m

Syliagé traumatique 1%, Nécrotétphralite 1%,

Nécrophytion gramené 10%, néophytion
2%,aréophyse 86%

H-1

0-3 cm

Humite 90%,Radicelle 9%,hydrophyse 1%

H-2

3-10cm

Appumite sableux 90% Radicelle 5% Zoolite 2%, Hydrophyse 3%

H-3

10-30 cm

Strutuchron dyscrophe 90 %, Radicelle 3% , Zoolite 4%, Hyrophyse 3%,Grès 2%

H-4

30-60 cm

Structuchron anglucode 90%, Phase oxyque 5%, grés 10%, Zoolite 1%, Hydrophyse 4%

H-5

60cm-1m

Structuchon brun 90 %, phase oxyque 2 %,

cuirasse 1%, Régolite élasmoclastique 3%,
Hydrolyse 4%

Source : Nos enquêtes terrains 2010

87

Annexe 4 : Description du géon 3 baie de Cocody

Hoplexols

Epaisseurs

Matériaux et Variantes

H+2

1-2m

Nanophytion 15%,Kortode 4%,Gramon 10%

,Kortonanophyse 30%,Aréophyse 41%

H+1

0-1m

Nanophyse 15%, Cauligé 10%,Pléionanophyse

30%,Gramen 10%,Pénéphytion 10%,Aréophyse
15% ,Phorophytion kortodé 10%

H-1

0-5cm

Psammiton alluvial 99%, Hydrophyse 1%

H-2

5-32cm

Psammiton dyscrophe 90%, Grumorhyse 7%,

Hydrophyse1%

H-3

32-42cm

Psami reducton 90%,gravelon 7%, Hydrophyse 1%

H-4

42-91cm

Psammiton alluvial 90%, Gravelon 7%,Hydrophyse 3%

H-5

91-115cm

Mélanumite 90%, Hydrophyse 7%,Gravelon 3%

Source : Nos enquêtes terrains 2010

88

Annexe 5 : Description du géon 4 baie de Cocody

Hoplexols

Epaisseurs

Matériaux et Variantes

H+3

5 m

Paliphyse hermicloïde 1%, pénéprophyse 1%,

Aréophyse 98%

H+2

1-4m

Dendrigés 7%, Kortodon 10%, Pieds de maïs 15%, Penéphytion 7%Aréophyse 61%

H+1

0-1m

Gramen 10% ; Nécrophytion gramené 7%,

Nécronécrumite 1%,Pénéphytion 1%,Néophytion

7%,Néophytion graméné 10%, cultures
maraichères 20%,Aréophyse 44%

H-1

0-12cm

Psammiton dyscrophe 92%,Gravelon 5%, Débris 2%, Hydrophyse 1%

H-2

12-40cm

Psammiton aluvial 90%, Gravelons 7%, Débris 2%,Hydrophyse 1%

H-3

40-50cm

Psammiton dyscrophe 80%, Reducton

psammitique 15%, Gravelon 3%, Hydrophyse 2%

H-4

50-80cm

Psammiton alluvial 90%, Gravelon 7% , Hydrophyse 2%

H-5

80-100 cm

Psammiton dyscrophe 60%, Psammiton colluvial 39%, hydrophyse 1%

Source : Nos enquêtes terrains 2010

89

Annexe 6 : Description du géon 1 baie du banco

Hoplexols

Epaisseurs

Matériaux et variantes

H+4

3-5m

Paliphyse 1%, monophyse 1%, Kortodon 3%
aréophyse 95%

H+3

1-3m

Styliagé 1%,Stypiagié 1%, Kortodon 1%
Pléiokortode 2%, Pénéphytion 10%, Gramon
30%, Gramen 50%, Aréophyse 7%

H+2

50 cm-1m

Stylagié 1%, Stypiagié1%, Pénéphytion
basitone 4%, Pléiokotorde 30%,Gramen 64%

H+1

0-50cm

Nécrophytion gramené 10%,Epilte
mastocline 7%, Néophytion 20%,Pléikotorde
23%,Gramen 50%

H-1

0-9 cm

Psammiton éluvial 84%, Mélanumite 10 %,
Rhysophyse 3%, Hydrophyse 3%

H-2

9-15cm

Reducton 90%, Débris végétaux 3%
Rhysophyse 1 % Hydrophyse 2%

H-3

15-19cm

Psammiton dyscrophe 90%, Débris végétaux
2%, Rhysophyse 1%, Hydrophyse 7%

H-4

19-24 cm

Rédupsammiton 90%, Hydrophyse 10%

Source : Nos enquêtes terrains 2010

90

Annexe 7 : Description du géon 2 baie du banco

Hoplexols

Epaisseurs

Matériaux et variantes

H+3

1-3m

Kortodon Crassulescente 10%, Kortodon
10%, Aréophyse 90%

H+2

50cm-1 m

Pénéphytion 5% et Pénéphytion 5%
Pénéphytion basitone 3%, Kortode
crassulescente 1%, Kortode 1%, Aréophyse
90%

H+1

0-50 cm

Gramen 10%, Nécrokortode 2%,
Nécrogramen 7%, Gramen dromoïde 81%

H-1

0-2cm

Mélanumite 90%, Hydrophyse 2%,
Radicelle 7%

H-2

2cm-6cm

Psammiton éluvial 96%, Hydrophyse 2%,
Radicelle 2%

H-3

6-14cm

Reducton 95%, Hydrophyse 3%

H-4

14-22 cm

Reducton psammitique 95%, Hydrophyse

5%

H-5

22-24 cm

Reducton 90%, Hydrophyse 10%

Source : Nos enquêtes terrains 2010

91

Annexe 8 : Description du géon 3 baie du banco

Hoplexols

Epaisseurs

Matériaux et variantes

H+3

3-5m

Prophyse 2%, Palyphyse sphénocloïde 7%,
Sytlagié 9%, Aréophyse 81%

H+2

50cm-2 m

Stylagié 10%, Dendrigé 15%, Hypsorhysagé
25%, Gramon 40%, Aréophyse 10%

H+1

0-50 cm

Hypsorhysagé 25%, Gramen 50 %,
Nécrogramen 15% Nécrophytion foliacé 5%,
Hydrophyse 7%, Aréophyse 3%

H-1

0-6 cm

Psammiton éluvial 90%, Hydrophyse 10%

H-2

6-10 cm

Psammiton dyscrophe 80%, Hydrophyse 20%

Source : Nos enquêtes terrains 2010

Annexe 9 : Description du géon 4 baie du banco

Hoplexols

Epaisseurs

Matériaux et variantes

H+3

3-5 m

Monophyse 10%, Prophyse 7%, Aréophyse 93%

H+2

1-3m

Styliagé 10%, Stylagié 7%, pénéphytions 5%,

Aréophyse 82%

H+1

0-1m

Styliagé 5%, Stylagié 2%, Kortodon 2%,

Pénéphytion 15%, Gramen 30%, Aréophyse 46%

H-1

0

Hydrophyse 100%

Source : Nos enquêtes terrains 2010

Annexe 10 : Tableau récapitulatif de l'évolution des baies de Cocody et du Banco entre

1955-2010

Baies
lagunaires

1955

2010

Evolution 1955-2010

RCA en ha

Superficie en ha

Superficie en

ha

Superficie
perdue en
ha

Taux d'évolution
globale (%)

Cocody

178.1

110.5

67.6

-37.94

1.23

Banco

390.7

287.5

103.2

-26.41

1.87

Source : Nos enquêtes terrains 2010

92






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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams