Conclusion
Le développement socio-économique impulsé
par l'ouverture du canal de Vridi en 1951, a provoqué une croissance
rapide des surfaces bâties. Ainsi la crise du logement et la
paupérisation d'une frange de la population a occasionné le
développement des constructions anarchiques des quartiers
précaires sur les flancs de collines. Cette situation
corrélée par le manque d'équipements d'assainissement et
la faiblesse des courants au sein des baies a accéléré la
dégradation des baies.
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CONCLUSION
Dans cette étude, l'objectif est d'apprécier
l'état actuel des baies de Cocody et du Banco. Cette recherche a permis
de mesurer et de cartographier processus de comblement. Elle a aussi
consisté à identifier et décrire le type de
végétation qui s'est développée sur les parties
comblées.
En effet, l'interprétation de la photo satellite 2010,
et du traitement de la photo aérienne prise en 1955 couvrant les baies
de Cocody et du Banco, ont montré un recul du plan d'eau dans ces baies.
Les espaces gagnés sur l'eau représentent sur la période
1955-2010, sont de 67.6 ha pour la baie de Cocody soit une régression de
37.94 % et de 103.2 ha pour la baie du Banco soit une régression de
26.41 %. L'ensablement de ces baies est dû aux apports de
sédiments composés essentiellement de sables et de boues qui se
déversent dans ces baies par l'entremise des émissaires d'eaux
usées et des eaux pluviales. Les surfaces perdues sont plus importantes
sur la baie du Banco parce qu'elle est alimentée par la rivière
Banco, et celle-ci est en communication directe avec la vallée
d'Attécoubé et présente le grand nombre de
débouchés d'émissaires sur ces berges plus
fréquentes sur la berge orientale. Ces surfaces gagnées sur
l'eau, riches en matières organiques, en sables et en boues sont des
milieux propices à la propagation de groupements de
végétaux. Les végétaux herbacés sont les
plus représentatifs sur l'ensemble des deux baies et leur regroupement
s'intensifie à l'approche du plan d'eau .Aussi, on observe une
prolifération des roseaux sur la berge Ouest de la baie du Banco et sur
la baie de Cocody. Si l'on remonte à 1955, début des atteintes
physiques sur ces milieux, l'on peut aisément affirmer que cette
végétation est spécifique aux baies de Cocody et de Banco.
Car le sud ivoirien était occupé par la forêt dense
sempervirente de type équatorial (ADJANOHOUN, 1965 ; ADJANOHOUN et
GUILLAUMET, 1971). On distingue trois types de pollution : la pollution
chimique dont l'origine est attribuée aux exploitations agricoles
proches d'Abidjan et à certaines industries de la capitale. La pollution
organique provenant des réseaux d'égouts et des industries
agro-alimentaires et enfin de la pollution microbienne qu'on attribue aux eaux
pluviales qui charrient vers le plan d'eau toutes sortes de bactéries
témoins de contamination fécale. La pollution a fait perdre
à la lagune sont pouvoir d'auto-épurateur du fait des
écoulements continus des eaux de ruissellement et des eaux
usées.
Ces menaces mettent en péril les baies de Cocody et du
Banco. Depuis des décennies, les baies continuent de perdre leurs
surfaces du fait de l'ensablement et la qualité de ces eaux
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laissent à désirer. Il est impérieux que
les décrets signés par le gouvernement ivoirien connaissent un
début d'application. Aussi, comme l'a souligné (Anoh P. 2001), il
faudrait réhabiliter les canalisations et les stations
d'épuration existantes et songer à la construction de nouvelles
stations d'épurations, de caniveaux bétonnés et digue pour
la régulation du débit des eaux pluviales. Encourager la
création des fosses septiques dans les constructions individuelles et
promouvoir un système de contrôle de la pollution pour les
industries. Pour les industries les plus polluantes, il faut exiger des bacs de
décantation pour les recueillir les polluants dangereux et l'application
de la loi du pollueur payeur pour les contraindre à traiter leurs
déchets avant leur évacuation dans le milieu naturel.
Vu le nombre important des baies sur la lagune Ebrié et
le développement de ses berges, il est nécessaire d'effectuer une
étude approfondie et multidisciplinaire pour évaluer l'impact de
l'anthropisation sur le court, le moyen et le long terme qui permettra
d'intégrer les milieux naturels au développement urbain.
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