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Le secteur des PMI à  Meknes: approche spatiale et sectorielle


par Mimoun IBRAHIMI
Institut National d'Aménagement et d'Urbanisme-Rabat-Maroc - Diplôme d'études supérieures en aménagement et urbanisme 2001
  

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Section III : PMI et stratégie d'aménagement industriel à Meknès.

Après avoir traité de la logique du déploiement des PMI à Meknès et de leurs composantes et tendances spatiales, nous nous attacherons dans cette section à faire ressortir les principales suggestions et orientations retenues en matière de localisation à travers la présentation des zones d'implantation industrielle programmées au niveau des documents d'urbanisme à savoir le schémas directeur d`aménagement et d'urbanisme ( SDAU ) et les plans d'aménagement ( PA).

Paragraphe 1 : SDAU de Meknès : Programmation de nombreux espaces d'accueil

Au moment du lancement du SDAU en 1991, le territoire de l'agglomération de Meknès comptait quelques 252 ha occupé par l'industrie contre seulement 135 ha en 1971. Tout en soulignant que le rythme de croissance de la consommation de l'espace par cette activité a été soutenu ( +3,5 % par an en moyenne) les concepteurs du SDAU ont

(2) Idem.

insisté sur le fait que ce rythme est toutefois insuffisant pour faire face à la demande en terrains équipés 1.

L'analyse diagnostic a, en effet, montré que le manque de terrains destinés aux activités notamment industrielles, n'a pas permis à l'agglomérations de Meknès de répondre à la demande au cours des années quatre vingt surtout lors de la phase de délocalisation des entreprises européennes.

Ainsi, afin de permettre une revitalisation de l'activité économique en général et de l'industrie en particulier, le SDAU de Meknès préconise le renforcement de trois principales zones d'activités existantes : SEFITA et Sidi Bouzekri dans la préfecture d'Al Ismailia et El Bassatine ( Extension du quartier Ain slougui) dans la préfecture d'El Menzeh.

Face donc au déficit constaté en terrains aménagés, le SDAU propose au niveau du rapport "objectifs et orientations" élaboré en 1995, l'aménagement de 7 ha de zones d'activités comme minimum. Cela représente en vingt ans 140 ha.

Quant au quartier industriel, actuellement en perte de vitesse en raison de son enclavement et qui est devenu un enjeu majeur de développement de la commune d'Hamria, le SDAU insiste sur la nécessité de la restructurer. Ce qui conduira à créer une nouvelle zone d'activité et de logistique d'environ 150 ha desservis par la voie ferrée à l'Est de l'agglomération au Sud de Hay Ouislane.

Avec une superficie totale de 400 ha, ces quatre zones d'activités auxquelles il convient d'ajouter l'usine et la carrière de Lafarge Ciment, paraissent selon les concepteurs du SDAU, suffisantes pour faire face aux besoins de l'agglomération dans les 20 prochaines années.

Nous estimons de notre part que le problème foncier n'est pas seulement dû au manque des terrains aménagés ; mais il trouve son origine dans le problème de spéculation foncière qui gèle des lots destinés à être valorisé et aussi dans le statut juridique de sol qui rend difficile la mobilisation de certains terrains. C'est le cas par exemples à Meknès des terrains militaires qui posent énormément de problèmes pour l'extension urbaine et pour la mobilisation des terrains destinés aux activités de production.

Les concepteurs du SDAU soulignent toutefois, que l'implantation des entreprises industrielles relativement grandes reposera probablement sur une stratégie nationale volontariste d'aménagement du territoire. Quant aux petites

Carte n° : Zones industrielles prévues par le SDAU de Meknès.

1 - SDAU de Meknès : Rapport Diagnostic, année 1992.

131

132

implantations industrielles, elles constitueraient une demande limitée du point de vue des espaces à offrir. Cette demande devrait être satisfaite dans des zones artisanales de quartiers.

Le SDAU souligne, par ailleurs, que même, si le secteur industriel est au ralenti, il demeure en progression. C'est pourquoi l'action majeure proposée de création d'une technopôle de 120 ha, pourrait donner un coup de fouet à l'industrie et permettre le développement des services associés.

Tels sont, en général, les principales orientations du SDAU de Meknès en matière d'aménagement industriel. Quelles sont à présent les dispositions des plans d'aménagement dans ce domaine ?

Paragraphe 2 : Dispositions des plans d'aménagement en matière d'aménagement industriel.

La ville de Meknès est actuellement dotée de plusieurs plans d'aménagement dont 4 seulement sont actuellement approuvés.

Ces plans d'aménagement dont les dispositions ne sont apparemment, que partiellement conformes aux orientations du SDAU en matière d'aménagement industriel, ont prévu plusieurs zones d'accueil des investissements industriels.

L'intérêt accordé à ces infrastructures résulte essentiellement de la volonté des différentes communes de la Wilaya de se doter d'un espace industriel aménagé, susceptible d'attirer les investisseurs, d'assurer une assise économique pour le développement de leur territoire et d'augmenter leurs ressources financières propres.

Ainsi, au niveau de la commune de Ouislane, le plan d'aménagement prévoit la création de 2 zones d'activités de 1ère et 2ème catégories avoisinant la cimenterie Lafarge. Elles sont situées au nord-est de la ville de Meknès sur la route de Fès et sur la rive droite de l'oued Ouislane. Elles peuvent bénéficier facilement de tous les équipements en eau, électricité, télécommunications et sont d'un accès facile. S'ajoute à cela le fait que la plan d'aménagement prévoit la délocalisation à Ouislane de la gare Meknès-ville qui est de nature à renforcer les équipements de ces deux zones d'activités.

Parallèlement, au niveau de la commune Hamria, sont prévus dans le plan d'aménagement, la création de :

- Une zone industrielle de 1ère catégorie et une zone d'activité artisanale

et de services situées sur la rive gauche de la route de Moulay Driss.

- Une zone d'activité de 1ère catégorie à proximité de la zone d'activité

économique " Azzaitoune" sur la rive droite de la route Haj Kadour.

- Une zone d'activité économique à Ain Slougui jouxtant le projet de la

pépinière d'entreprises à Hamria. Sa superficie est de 4882 m2. Quant au nombre de locaux prévus, il est de 57.

Toutefois, l'emprise du domaine militaire au niveau de cette commune, est un handicap majeur à la constitution d'une réserve foncière pour les éventuels aménagements d'infrastructures d'accueil .

133

Par ailleurs, et au niveau de la commune de Sidi Slimane Moule Kifane, un projet d'une zone d'activité économique est prévu sur une superficie de 25 ha sur le terrain d'une ancienne distillerie appartenant au Ministère du Commerce et de l'Industrie. Cette zone bénéficie d'une situation excellente : Proximité de l'autoroute et de la route principale Rabat-Meknès et disposition à proximité de tous les équipements d'infrastructures : eau, électricité, voirie, etc.

Deux autres projets sont également prévus et sont actuellement à l'étude. Il s'agit

de :

- Une zone industrielle de 29 ha composée de 142 lots constituant

l'extension de l'actuelle zone industrielle de Sidi Bouzekri. L'aménagement de cette zone sera réalisé par les Habous à qui appartient également le terrain.

- Un parc industriel dans la commune rural d'Ait Ouallal. D'une

superficie de 172 ha, il est situé sur la route de Rabat. Initié par la commune, sa consistance comporte une zone industrielle, un complexe résidentiel, un complexe touristique et une aire de dédouanement.

Cette distribution des espaces d'accueil des investissements industriels fait apparaître l'importance des terrains affectés par la planification urbaine à l'industrie y compris la PMI.

La programmation de ces espaces semble avoir obéi à deux critères principaux :

- réservation de vastes superficies surtout en périphérie pour

l'implantation des entreprises des entreprises de taille relativement grande et à fort potentiel de pollution.

- Diffusion de petites zones d'activités urbaines au sein des quartiers

résidentiels, destinées surtout à la micro et à la petite industrie.

Paragraphe 3 : décalage entre aménagement industriel et tendances spatiales des PMI à Meknès

L'examen des espaces de concentration des PMI à Meknès et l'aménagement industriel dans cette ville, montre que ces deux opérations ne vont pas de pair. Bien au contraire, l'aménagement vient tard après la manifestation des besoins et de ce fait, il ne peut empêcher les implantations anarchiques et leurs conséquences sur l'environnement de se produire.

En dépit donc d'une stratégie ambitieuse d'aménagement industriel, la localisation dite spontanée et anarchique continue d'être dominante au niveau de la ville de Meknès. Cette tendance apparaît clairement au niveau des projets industriels de petite et moyenne taille initiés au niveau de la ville au cours de l'an 2000 comme il ressort du tableau suivant:

Tableau n° 51: Répartition des projets PMI initiés à Meknès par zones d'implantation. Période allant du 1-1-2000 au 31-11-2000.

Tranches d'effectifs

 

Tranches d'effectifs

 

Total PMI

Zones d'implantation

0- 9

10 - 49

50 - 199

134

 

Nom bre

%

Nombr

e

%

Nombre

%

Nombre

%

Zone industrielle

-

-

01

10,00

01

33,33

02

7,70

Quartiers industriels

01

7,70

02

20,00

01

33,33

04

15,40

Zones d'activités

économiques

01

7,70

-

-

-

-

01

3,85

Zones périphériques

01

7,70

04

40,00

01

33,33

06

23,05

Zones urbaines

10

76,90

03

30,00

-

-

13

50,00

Total

13

100

10

100

03

100

26

100

Source : élaboré à partir des données de la Délégation du commerce et de l'industrie de la Wilaya de Meknès.

Comme le montre bien le tableau ci-dessus, plus de 88 % des nouveauxprojets de petite et moyenne industrie ont été implantés dans des zones de localisation dites spontanées ; soit 50 % au sein du tissu urbain, 23,05 % dans des zones périphériques et 15,40 % dans des quartiers industriels. Les zones d'implantation aménagées et réservées à accueillir ce type de projet, n'ont accaparé qu'un peu moins de 12 % des nouveaux projets initiés à Meknès au cours de la période considérée ; soit 7,70 au niveau de la zone industrielle de Sidi Bouzekri et 3,85 ù au niveau des zones d'activités économiques.

Par taille d'entreprises, il semble bien que les micro-entreprises ont beaucoup tendance à s'implanter au sein du tissu urbain. N'exigeant pas généralement beaucoup d'espace, les chefs de ces entreprises se contentent le plus souvent de garages ou de rez - de -chaussée situés au sein même des quartiers résidentiels pour monter leurs affaires.

Par contre, plus l'entreprise est relativement grande plus elle a besoin d'espace et opte par conséquent pour une localisation en zones périphériques ou dans la zone industrielle.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams