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Les déterminants géopolitiques congolais comme facteurs de l'émergence de la République Démocratique du Congo


par Jeremie KANKU WA KADIMA
Université de Kinshasa (UNIKIN) - Licence 2020
  

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CHAPITRE I. LES CONSIDERATIONS GENERALES

Il nous importe d'apporter une lumière sur les concepts clés dans l'élaboration d'un travail scientifique afin d'assurer la compréhension de tout le travail ; c'est ainsi que le présent chapitre explique quelques concepts clés de notre sujet d'étude d'une part et d'autre part, fait une présentation de la République Démocratique du Congo qui constitue notre principal champ d'investigation.

Section 1 : APPROCHE CONCEPTUELLE

§.1. Géopolitique

1.1. Définition de la Géopolitique

Le concept « Géopolitique » tire sa définition à travers deux approches, étymologique et doctrinales17(*) :

La première approche scinde en deux le concept Géopolitique à travers le préfixe « Géo» c'est-à-dire le substrat matériel et le préfixe « Pô » qui est en fait le projet qu'un Etat conçoit pour atteindre une finalité dans l'action envisagée. En d'autres termes, il s'agit d'une aspiration à parvenir à un but. C'est par rapport au but assigné que les gouvernants orienteront leur action pour parvenir à l'objectif escompté. C'est là qu'intervient la stratégie.

En définitive à ce niveau, nous pouvons définir la géopolitique dans ce que l'étymologie même du mot suggère, à savoir : « de la politique géographique » c'est-à-dire de la politique interprétée géographiquement, ou analysée pour sa signification géographique.

La seconde approche, c'est-à-dire celle qualifiée de doctrinale passe en revue les différentes définitions du concept Géopolitique telles que proposées par les différents auteurs notamment des précurseurs et contemporains (...)18(*) ; à cet effet, nous pouvons évoquer :

Johan RUDOLF KJELLEN considéré comme le père du concept « Géopolitique » soutient, que la science de l'État en tant qu'organismegéographique tel qu'il se manifeste dans l'espace.

De sa part Friedrich RATZEL le père de la Géopolitik allemande estime que « la géopolitique est la science qui établit que les caractéristiques et conditions géographiques, et plus spécialement les grands espaces, jouent un rôle décisif dans la vie des États, et que l'individu et la société humaine dépendent du sol sur lequel ils vivent ayant son destin déterminé par la loi de la géographie ».

Tandis que Yves LACOSTE cet auteur contemporain développe le concept « Géopolitique »comme l'étude des différents types de rivalités de pouvoir sur les territoires, la puissance se mesurant en fonction de potentialité territoriale interne et de la capacité à se projeter à l'extérieur de ce territoire et à des distances de plus en plus grandes.

Il précise : « Le terme de géopolitique dont on fait de nos jours de multiples usages désignant de fait tout ce qui concerne les rivalités de pouvoir ou d'influence sur les territoires et les populations qui y vivent : rivalités entre des pouvoirs politiques de toutes sortes et pas seulement des États mais aussi entre des mouvements politiques ou des groupes armés plus ou moins clandestins, les vérités pour le contrôle ou la domination du territoire de grande ou de petite taille1. » C'est pour lui la combinaison de la science politique et de la géographie.

MOVA SAKANYI Henri, soutient que «  la géopolitique est une discipline qui prend en compte la dimension politique au sens large du terme, des territoires et les activités qui s'y développent, ce qui aboutit à la définir comme l'étude des relations internationales en générale et des rapports diplomatiques entre Etats en particulier.

Pour BANYAKU LUAPE, la « géopolitique » est une démarche analytique au service de la politique ; A ce titre, elle étudie les relations entre l' « homo politicus » et l'espace.19(*)

OMEONGA ONAKUDU souligne que la «  géopolitique a pour finalité, l'exploitation des espaces à des faits politiques et diplomatiques20(*)

Cela étant, pour notre part nous pouvons comprendre par la géopolitique, au-delà d'une discipline, elle est l'ensemble de moyens et de mécanismes qu'un Etat met à sa disposition pour accroître son influence politique, économique et socio-culturelle en exploitant ses ressources géographiques.

1.2. Quelques écoles de pensée de la Géopolitique

Pour mieux cerner l'approche conceptuelle de la «  Géopolitique » ainsi que l'influence de ses déterminants dans quelques contextes précis, on distingue essentiellement trois grandes écoles à savoir :

1. Ecole Allemande : Géopolitik

Il sied de noter que cette école doit sa naissance et son émergence à Friedrich RATZEL, grâce à ses approches théoriques. En effet l'approche géographique de F. RATZEL, interprétée comme géopolitique, s'applique à démontrer que l'Etat, thème principal des travaux géopolitiques, est comme être vivant qui nait, grandit, atteint son plein développement, puis se dégrade et meurt. L'Etat pour vivre ou survivre doit s'étendre et fortifier son « territoire ». A travers ce prisme, RATZEL défend l'idée que l'Allemagne pour vivre doit devenir un véritable empire et donc posséder un territoire à sa mesure.

Pour cela, il faut que le politique mette en place une politique volontariste afin d'accroitre la puissance de l'Etat. Ce dernier a donc besoin pour se développer d'un espace, l'espace nourricier, le lebensraun terme inventé par RATZEL ou l'espace de vie, souvent traduit par l'expression « espace vital »21(*).

2. L'Ecole Américaine

Les spécialistes de la géopolitique américaine se sont intéressés aux relations entre le développement technique des civilisations et la domination de l'espace par les Etats. Fortement influencés par l'école anglaise, l'amiral Alfred MAHAN (1840-1914) et le Professeur des Sciences Politiques Nicholas SPYKMAN (1893-1943) articulent leurs travaux sur la puissance maritime (en anglais Sea power) et la politique d'endiguement (en anglais containment power) de l'Allemagne puis de la Russie, choisissant l'alliance avec l'empire britannique.

L'école américaine a aussi expliqué comment les grands empires d'Asie avaient réussi à se stabiliser dans le temps en se basant seulement sur l'administration très hiérarchisée de l'irrigation dans les territoires ou l'Asie des moussons. Elle s'est toujours intéressée à la dimension culturelle qui marque l'espace terrestre. Le retour de la géopolitique américaine se poursuit au XXème siècle avec les thèses de la Samuel Huntigton dans son ouvrage intitulé « le choc des civilisations »22(*).

3. Ecole Anglaise : Sea power

Cette école définit la puissance anglaise par la domination des mers et des océans à travers la théorie de l'empire maritime. Elle est dominée par les travaux de l'amiral britannique Halford MACKINDER (18861-1947).

Ce dernier conçoit la planète comme un ensemble composé par un « océan mondial » (9/12ème de la surface), une « ile mondiale » (2/12ème constitué de l'Afrique, l'Asie et l'Europe) et de grandes iles périphériques ou «  outlyingsislands » (1/12ème Amérique et Australie). Afin de dominer l'ile mondiale principalement le coeur de cette ile, le heartland, véritable pivot géographique du monde (une région allant de la plaine de l'Europe centrale à la Sibérie Occidentale et en direction de la Méditerranée, du Moyen Orient et de l'Asie du sud). Ainsi, l'Empire britannique, qui s'est construit sur la domination des océans, doit pour rester une grande puissance mondiale, s'attacher à se positionner sur terre en maitrisant les moyens de transport par la voie de chemin de fer.

L'approche géopolitique anglaise renvoie à cette volonté de domination du monde par le commerce en contrôlant les mers, puis les terres, se faisant l'héritière directe, non seulement de la géopolitique allemande, mais aussi des premiers navigateurs anglais. La Géopolitique de MACKINDER est à replacer dans une perspective de concurrence entre puissance maritime britannique et la puissance allemande qui, à travers son contrôle de la Mitteleuropa, tend vers le contrôle du hertland23(*).

* 17MOVA SAKANYI H, Initiation à la Géopolitique, note de cours, L1 R.I, FSSAP, UNIKIN, 2018-2019, p.12.

* 18Idem.

* 19BANYAKU LUAPE, E., Introduction à la Géopolitique, cours, L1 R.I, FSSAP, UNIKIN, 2002-2003, p.16.

* 20OMEONGA ONAKUDU, J., Introduction à l'univers de la géostratégie : Textes fondamentaux destinés au public tiers, éd. CERI, 2014, p.21.

* 21BELLETINI, J., La Géopolitique désir HolfordMackinder et l'ère nucléaire, éd. Fondation, Paris, 1983, p.66.

* 22THUAL, F., La Géopolitique, éd. Monchrétien, Paris 1997, p.112.

* 23MACKINDER, H., cité par MOVA, S.H., Congo : Survie et grandeur, paris d'une géopolitique nouvelle dans la mondialisation,éd. Safari, Kinshasa, 2001, p.67.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci