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Bilan humain des conflits armés et ses conséquences sur le développement du territoire d’Uvira de 1996 à  2005.


par Abel Mukunde
Institut Supérieur de Développement Rural de Bukavu (ISDR-BUKAVU) - Graduate en développement rural 2007
  

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2.1. CAUSES DES CONFLITS

2.1.1. La déterritorialisation et les conflits dans le territoire d'Uvira 32

Depuis la décolonisation, les divers groupes ethniques s'affrontent dans le territoire d'Uvira entre eux autour des terres, du territoire de la nationalité et du pouvoir, ainsi, en 1961, les Bafuliiru se sont battus contre les Barundi autour du contrôle de la Collectivité-Chefferie Plaine de la Ruzizi. Les Banyarwanda, devenus Banyamulenge en 1973, sont parvenus en 1979 à obtenir la reconnaissance officielle du groupement de Bijombo qu'ils ont occupé pendant la colonisation par conséquent, leur nationalité fut contestée par les ethnies voisines et retirée par la loi du 29 juin 1981.

La Banyamulenge, c'est pour avoir revendiqué leur nationalité et obtenu l'agrément du groupement de Bijombo. Les Barundi, c'est pour être constituées en chefferie agrandie dès l'époque coloniale. Tous les deux sont entrés en conflits avec leurs voisins et ont surtout vu leurs droits politiques contestés. En 1987, les candidats Banyamulenge et Barundi aux élections législatives ont été gommés sur la liste des éligibles du fait qu'ils avaient été considérés comme « personnes à nationalité douteuse ». Le doute persistant sur leur nationalité eut en 1991 comme conséquence des protestations et les refus de les recenser comme nationaux.

Pour les Banyamulenge, la création du Territoire de Minembwe répondrait à un double but : premièrement, finaliser le projet de l'époque coloniale concernant l'existence de la chefferie Kaila qui avait été dissoute et annexée à celle de Barundi à l'époque coloniale ; deuxièmement, la reconnaissance du territoire de Minembwe à titre de territoire ethnique tairait des contestations au sujet de leur nationalité 33

2.1.2. Les conflits liés à la décomposition de territoire d'Uvira

Les conflits territoriaux qui ont opposés quarante ans durant les Bafuliiru, les Bavira, les Barundi et les Banyamulenge présentent divers visages. Les antécédents étant historiques, les conflits menacent l'existence de l'Etat congolais et transparaissent dans le discours de différents groupes ethniques.

Les conflits dans le territoire d'Uvira ne sont pas récents mais ont des ressorts historiques, psychologiques et idéologiques. Les différents aspects, souvent méconnus, sont pourtant autant d'obstacle aux effets de préventions et de résolution des conflits 34

32 BOSCO MUCHUKIWA, op. cit p. 133

33 Idem, p. 134

34 Op. cit. p. 42

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2.1.3. Les conflits liés à la création du territoire de Minembwe

Le conflit lié à la création du Territoire de Minembwe est indissociable du problème du groupement de Bijombo bien qu'il ne soit produit une vingtaine d'années plus tard. En effet, il a des racines dans le passé. Ces conflits, qui opposent nettement les mêmes ethnies sur scène et met en lumière l'enjeu de territoire. Le territoire de Minembwe a été créé dans le contexte de guerre et de décomposition avancée l'Etat congolais. L'objet de conflit est demeuré le même, c'est-à-dire le territoire, bien qu'il soit exprimé différemment par les divers acteurs en conflits.

Les alliances entre l'élite intellectuelle, militaire et politique sont très marquées chez les Banyamulenge et diffusés chez les autres ethnies en opposition par peur des représailles.

Ce conflit, permet de comprendre la nature des rivalités entre acteurs dans le territoire nouvellement crée et éventuellement le lien entre le morcèlent du territoire d'Uvira et la formation des Conflits.

Dans ce contexte de confrontation et de recherche d'autonomie que le projet du 23 juillet 1999 fut élaboré et signé par quinze Banyamulenge pour demander au chef de département chargé de l'administration du RCD la création d'un territoire des hauts plateaux .

L'objectif étant de créer un territoire propre aux Banyamulenge signataires proposant les localités suivantes : Kamomba, Kabara, Tulambo, Kahololo, Rurambo, Katanga, Bijambo, Milimbo, minembwe, Bijojwe et Chanzovu.

Les arguments avancés par les quinze signataires du document pour solliciter la création de l'entité sont les suivants : l'existence des structures d'organisation traditionnelle chez les Banyamulenge avant la colonisation, la discrimination coloniale, le non-respect de l'identité culturelle de chaque ethnie, la mauvaise gouvernance, de la question ethnique par le régime Mobutu, le retard de développement socio-économique et surtout le manque d'encadrement politique et administratif. La conclusion du document explicite mieux les différents arguments évoqués ci-dessus et propose de réhabiliter les Banyamulenge dans leurs droits, notamment du territoire, aux terres, à l'identité culturelle et au développement.

Le projet présenté par les quinze signataires était élaboré mais le RCD n'avait pas répondu à toutes leurs atteintes. La carte qu'ils avaient dessinée est reprise ci-après, l'arrêté départemental du 09 septembre 1999 créant le territoire de Minembwe à titre provisoire n'évoque pas les motifs qui ont poussé les autorités du RCD à rejeter l'appellation « territoire des hauts plateaux » dont le chef-lieu serait Minembwe et à remplacer la collectivité de Milimba par celle de Kamoto

Les quinze Banyamulenge ayant élaboré et signé à Bukavu le 23 juillet 1999 le projet de demande de création d'un territoire dans les hauts plateaux du sud Kivu sont des intellectuels appartenant à des localités différentes. Il s'agit de : Muhamiriza Ntayoberwa de la localité Kamombo, de Duga wa Mulenge de la localité Kabara, de Rwatangabo Eraste et de Muhire Meshake de la localité Tulambo, de Gatimbirizo venant de la localité Kahololo, de Ruberangabo Enock de la localité Rurambo, de Munyakazi Matthieu et nyakagabo Jean de la localité Katanga Bijombo, de Kamazi Mahasha et Serugaba Karaha de la localité Mulimba, de Kayira Tharcisse et de Sebikabu Jackson de la localité Minembwe, de Kizehe Karojo de la localité Bijombo, de Makindi Bitana de la localité Bijojwe et de Mushonda Siméon de la localité Canzovu.

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Le projet se présente comme national : aménager un espace politique plus vaste pour libérer de l'influence coutumière et contrôler les flux économiques. L'importance du territoire est de plus en plus soulignée dans les déclarations de Banyamulenge depuis 1997. Mwamba Rugendusa, ancien conseiller politique du Gouverneur Charles MAGABE a dit, au cours de l'entretien du 11/04/2001 que lors d'une séance de réconciliation des groupes ethniques dans le territoire d'Uvira, Dugu wa Mulenge a fondu lorsque les Babembe ont affirmé qu'ils se battraient jusqu'à la dernière énergie pour récupérer leur territoire.

Au cours d'une audience qui a réuni à Bukavu Gaëtan KAKUJI, Faustin MUNENE, Charles MAGABE, Benjamin SERUKIZA, Hadès MUTWARE, Venant Gatimbirizon, etc. Ce dernier a déclaré que les Banyamulenge ne sont représentés parce qu'ils n'ont pas d'entité. C'est la raison pour laquelle ils demandent une entité. Les Banyamulenge présents à cette audience avaient présentée à Gaëtan KAKUDJI, Ministre de l'intérieur une carte qui découpait les territoires de Fizi, de Mwenga, et d'Uvira. Ils ont justifiés leur demande par leur non représentation dans l'administration et par les problèmes administratifs que pose le territoire de Fizi plus vaste que le Rwanda. Le territoire reste un en jeu tant que le pouvoir repose sur la conjonction d'un groupe et d'un territoire, ceci ressort de la lettre du 03 mars 2004 que les Banyamulenge ont envoyé à Azarias RUBERWA MANYWA pour lui rappeler que son règne était inutile tant qu'il ne parvenait pas à officialiser le territoire de Minembwe. 35

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway