WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Lexique-grammaire et complétive de l'adjectif qualificatif.


par JoàƒÂ«l Cédric ANYOU ELANGA
Université de Yaoundé 1 - Master es lettres  2019
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.4. Les fonctions syntaxiques de la conjonctive pure

Le présent sous-titre a deux objectifs sous-jacents. Il vise d'abord à préciser la notion de fonction syntaxique ; puis à indiquer sommairement les fonctions de la subordonnée étudiée relativement aux autres éléments de la phrase. Dès lors, qu'est-ce qu'une fonction syntaxique et quelles sont les fonctions de la phrase dépendante introduite par que ?

1.4.1. Une évaluation de la notion de fonction (syntaxique) À en croire Ducrot et Todorov (1972 : 270-271),

du point de vue syntaxique, la totalité que constitue la phrase n'est pas un pur agglomérat d'éléments, un ensemble (au sens mathématique). [...] Au contraire la syntaxe définit certaines relations entre les éléments de la phrase et la totalité de la phrase, relations telles que deux éléments distincts se trouvent la plupart du temps dans une relation différente vis-à-vis de la phrase totale (l'un est sujet, par exemple, l'autre est complément).

Cette position indique que les éléments de la phrase sont organisés et pris les uns par rapport

aux autres suivant les relations qui les lient.

On comprend, suivant les mots de Riegel et al. (2014 : 207), que la fonction d'un mot ou d'un groupe de mots est le rôle que cet élément joue dans la structure d'ensemble de la phrase où il est employé. C'est pourquoi une fonction se définit toujours en termes relationnels. Par exemple, dans la phrase : Le patron veut te voir (TSTA : 118), l'article le a sa fonction en rapport avec le nom patron, qui lui-même a une fonction en référence au verbe veut voir, et le pronom te a une fonction en relation avec le verbe.

Mais quelques problèmes subsistent qui méritent d'être tout au moins soulevés à partir de cette définition. Selon elle, tous les termes ont des fonctions les uns par rapport aux autres ; pourtant, d'une part, le verbe, lui, n'a pas de fonction, et d'autre part, il ne se définit par rapport à aucun autre constituant (si l'on ne tient pas compte du plan morphologique). Cela constitue un paradoxe à résoudre et à prendre en compte pour parfaire la définition sus-énoncée.

Bien plus, la définition ci-dessus semble incomplète. En disant qu'un mot a une fonction par rapport à l'autre, elle occulte le fait que les mots-tête des groupes, pris isolément, n'ont pas de fonction. C'est tout le groupe qui marque et porte la fonction. Ainsi, dans l'exemple précédent, ce ne serait pas tout à fait vrai de dire patron = sujet de `'veut voir» car, c'est le patron qui est sujet. Maingueneau (1999 : 15) le précise en ces termes : ce sont ces groupes qui sont concernés par les traditionnelles « fonctions » syntaxiques : c'est le groupe nominal dans son ensemble, et pas le nom seul, qui peut être sujet ; c'est l'ensemble du groupe adjectival qui est épithète, et pas l'adjectif seul. Au demeurant, cette définition de la fonction, plus ou moins relativisable, trouve justification et tire ses limites dans son origine, laquelle peut être située dans l'exercice d'analyse grammaticale qui, pour peu qu'il résolve des problèmes en grammaire, n'en reste pas moins sujet à caution.

La complétive est un constituant de niveau supérieur obtenu par un mécanisme d'intégration syntaxique. Il s'agit d'une nominalisation, à savoir une transformation qui

Pour définir une fonction, il est d'usage d'avoir recours à de multiples critères. Riegel et al. (Op. cit : 207-210) en énoncent six. Il s'agit d'abord des critères positionnels, qui donnent la fonction d'un élément par rapport à sa place dans la phrase. Ainsi, le sujet est par exemple canoniquement antéposé au verbe. Ces critères intègrent également le fait qu'un terme soit obligatoire ou facultatif : ainsi distingue-t-on l'attribut de la mise en apposition ; l'adjectif attribut n'est jamais effaçable, alors que l'on peut se passer d'une mise en apposition.

Relevons en plus les critères morphosyntaxiques : ici interviennent la forme de l'élément, et le phénomène d'accord. Par ailleurs, sont pris en compte les critères manipulatoires. Ils associent les fonctions à des procédures de changement structurel. La fonction d'un élément est obtenue à partir d'une réécriture. Ainsi du complément d'agent et du complément d'objet dans les transformations passive et active. Un autre critère est le critère catégoriel, qui alloue des fonctions spécifiques à certaines natures d'éléments. C'est grâce à ce critère que l'on définit les fonctions et natures prototypiques. C'est le cas de l'adjectif dans le rôle d'attribut du sujet.

De même, on distingue les critères interprétatifs, qui associent la fonction à un rôle sémantique précis dans l'interprétation de la phrase. En ce sens, le sujet est généralement un agent. Enfin, pour définir une fonction syntaxique, une conjonction des critères peut être convoquée. Pour une même fonction, on actualise concomitamment plusieurs paramètres. Les critères sus-répertoriés sont indicatifs, car les faits du discours sont imprévisibles et fluctuants. Une même fonction peut par exemple être actualisée par une infinité d'éléments aux natures diverses, de même qu'il existe des phénomènes de transcatégorisation. À partir de ce soubassement, on peut d'ores et déjà se demander quelles sont les fonctions de la complétive en Que dans la phrase.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci