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Lexique-grammaire et complétive de l'adjectif qualificatif.


par JoàƒÂ«l Cédric ANYOU ELANGA
Université de Yaoundé 1 - Master es lettres  2019
  

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2.1.2.1. La suite V-SN + Que P

La structure V-SN + Que P est une forme complexe intégrant une complétive. V est un verbe, SN un groupe nominal intimement lié à ce verbe et Que P désigne complétive. Cette dernière dépend du prédicat complexe constitué par V-SN comme dans les énoncés suivants :

5.a. J'ai le sentiment que ni nos dirigeants politiques ni la plupart des PDG de nos grandes entreprises n'ont pris la mesure par la faute (LP :58)

5.b. J'ai la conviction que l'homme politique agira avec la force (LP11/10/02 :34)

5.c. Nous sommes en effet partis du postulat que une bonne école était celle qui formait des individus ouverts (LP03/01/03 :68)

La dépendance de Que P à V-SN est prouvée par le test de l'effacement. En effet, la suppression des prédicats complexes ai le sentiment, ai la conviction et sommes partis du postulat donne lieu à des énoncés agrammaticaux.

5. a'. J'ai le sentiment que ni nos dirigeants politiques ni la plupart des PDG de nos grandes entreprises n'ont pris la mesure par la faute

5.b'. J'ai la conviction que l'homme politique agira avec la force

5.c'. Nous sommes en effet partis du postulat qu' une bonne école était celle qui formait des individus ouverts

Le fait que la complétive Que P ne puisse fonctionner indépendamment montre qu'elle dépend de ces formes complexes. À quoi réfère donc la notion de verbe support ?

Selon Riegel et al. (2014 :415-416),

on appelle verbes supports des verbes comme faire, donner, mettre, etc. qui, à côté de leurs emplois ordinaires, se combinent avec un syntagme prédicatif, nom, adjectif ou GP, pour construire une forme complexe fonctionnellement équivalente à un verbe [...]

Riegel et al. veulent dire que le verbe support et la forme prédicative forment un prédicat unique. Autrement dit, les verbes supports sont associés à une autre partie du discours. Par exemple, avoir est associé au SN le sentiment pour donner la forme avoir le sentiment de même que partir est associé à postulat pour avoir partir du postulat. Les deux forment une expression qui peut être paraphrasable et leur glose correspond souvent à un verbe plein. Avoir le sentiment peut ainsi se réécrire sentir, partir du postulat correspond à postuler. Mais toutes les expressions à verbe support ne donnent pas toujours lieu à un verbe plein. Si avoir le désir, être désireux, équivalent à désirer, avoir du courage et être courageux n'équivalent à aucun verbe.

Le verbe support ne possède aucune propriété d'un prédicat, notamment il n'a pas de schéma d'arguments. Autrement dit, au contraire d'un verbe plein, le verbe support ne sélectionne ni son sujet ni ses compléments. Dans des unités telles que faire le résumé de, faire l'éloge de, faire don, ce sont les substantifs résumé, éloge, don, et non le verbe support faire, qui déterminent le nombre de compléments dans les schémas « X fait le résumé de Y », « X fait l'éloge/don de Y à Z », et qui sélectionnent quels substantifs peuvent apparaitre dans les positions X, Y et Z.

La complétive dépend des verbes supports dans beaucoup de cas comme le montrent les énoncés ci-dessous :

5.a. J'ai le sentiment que ni nos dirigeants politiques ni la plupart des PDG de nos grandes entreprises n'ont pris la mesure par la faute

5.b. J'ai la conviction que l'homme politique agira avec la force

5.c. Nous sommes en effet partis du postulat qu'une bonne école était celle qui formait des individus ouverts

5.d. l'ancien premier ministre a exprimé le souhait que le dialogue soit maintenu

Ai le sentiment, ai la conviction, sommes partis du postulat et a exprimé le souhait représentent les suites V-SN. La complétive correspond au segment postposé à cette forme complexe. Les suites V-SN peuvent se paraphraser en un V parent au plan sémantique en dépit des différences sémantiques qui naissent du passage de V-SN à V On aurait donc les dérivés suivants :

5.a'. Je sens que ni nos dirigeants politiques ni la plupart des PDG de nos grandes entreprises n'ont pris la mesure par la faute

5.b'. Je suis convaincu que l'homme politique agira avec la force

5.c'. Nous postulons qu'une bonne école était celle qui formait des individus ouverts

5.d'. l'ancien premier ministre a souhaité que le dialogue soit maintenu

En restituant le verbe de sémantisme voisin quand il existe, on obtient une complétive du verbe. Selon Kanté (op cit : 4), la structure constitue un prédicat complexe dans lequel le verbe et le nom forment une unité sémantique dont la complétive n'est que l'argument. C'est une construction argumentale. Autrement dit, V-SN forme un couple. Kanté a raison, mais cela n'empêche pas que pour certaines opérations syntaxiques comme le passif, la complétive fasse partie du groupe nominal. C'est le cas dans la phrase suivante : Le ministère a fait le postulat que l'école doit apprendre à penser / Le postulat que l'école doit apprendre à penser a été fait par le ministère. Contrairement à Kanté qui classe cette construction dans les complétives du nom, nous la considérons comme une complétive du verbe même si, parfois, la paraphrase par un verbe est impossible.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault