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Lexique-grammaire et complétive de l'adjectif qualificatif.


par JoàƒÂ«l Cédric ANYOU ELANGA
Université de Yaoundé 1 - Master es lettres  2019
  

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2.1.2.2. Verbes occasionnellement attributifs et constructions personnelles

Les verbes occasionnellement attributifs (VOA) se distinguent des verbes essentiellement attributifs (VEA) par deux propriétés syntaxiques essentielles. Il s'agit de la réaction du groupe adjectival attribut du sujet ou de l'objet à l'effacement et à la pronominalisation. Selon Riegel (1981 : 23-24),

l'effacement de l'adjectif attribut est la propriété syntaxique fondamentale qui caractérise les verbes occasionnellement attributifs (rentrer/ finir, se lever / vivre/ partir. Seuls les attributs du sujet précédés d'un verbe essentiellement attributif sont pronominalisables. Si le verbe est occasionnellement attributif, la substitution de la forme pronominale l', le à l'adjectif attribut rend la construction agrammaticale.

À partir de cette explication, nous comprenons que, par nature, les verbes dits occasionnellement attributifs se prêtent à d'autres types de constructions. Il est question des constructions transitives, intransitives ou unipersonnelles. Notre corpus contient trois verbes occasionnellement attributifs, à savoir juger, trouver et se sentir. Ils sont représentés dans les énoncés ci-dessous :

7.a. Mais K trouvait suspect qu'on ne voulût pas lui montrer les papiers (LP : 172)

7.b. Jacques Chirac avait jugé inconvenant qu'on utilisât le 49-3 (LP14/03/03)

7.c. Il se sentait convaincu qu'ils étaient de son avis (LP : 78)

7.d. Je trouve très sain qu'on puisse débattre d'un média (LP07/03/03)

Avant d'analyser ce type de phrase, il convient de s'interroger sur les statuts respectifs de la complétive et de l'adjectif qualificatif. Deux points essentiels retiennent notre attention, à savoir la fonction syntaxique de Que P et celle d'Adj ainsi que leurs régissants respectifs. En effet, on se demande d'une part quelles sont les fonctions syntaxiques de Que P et d'Adj. D'autre part, il est utile de savoir si Que P est régi par Adj ou par V occas attrib.

Commençons par un constat. Contrairement au VEA où l'adjectif est toujours attribut du sujet, dans la structure à VOA, l'adjectif qualificatif est attribut de l'objet. Selon Maingueneau (1999 : 84),

l'attribut de l'objet est une relation qui, à l'intérieur d'un même GV, lie un GN ou un GA à un complément d'objet. On parle d' «attribut de l'objet » parce que la relation sémantique entre le GN objet et le terme attribut est de même nature que celle entre le GN sujet et l'attribut.

Selon Riegel et al. (2014 : 430), le GV dans lequel l'AO apparait se formalise comme suit GV? V+N1+X. N1 représente le GN directement régi par le verbe et X un troisième constituant dit attribut du CO. Cette structure est présente dans l'énoncé [7.a] repris ci-dessous.

7.a. Mais K trouvait suspect qu'on ne voulût pas lui montrer les papiers (LP : 172)

En [7.a], le GV se réécrit : GV? trouvait + suspect + qu'on ne voulut pas lui montrer les papiers. Suspect est attribut de la complétive. Cette dernière est COD du verbe trouvait.

En tant qu'attribut du COD (désormais AO), l'adjectif suspect répond à la double propriété définissant l'AO. Ce dernier, selon Riegel et al. (Op. cit.), n'est pas un constituant interne du GN postverbal ; il entretient avec le CO N1 le même rapport qu'un AS avec le sujet dans la phrase correspondante N1-être-X.

Étant donné que la complétive Que P est SN1 (COD) et que l'adjectif est AO, on se demande le traitement à réserver aux P attributives actualisées pas un VOA. Il s'agit de savoir si elles doivent être exclues du cadre de la complétive adjectivale ou si une extension de ce cadre est envisageable.

La deuxième possibilité nous attire davantage. Une extension de la notion de complétive adjectivale est envisageable. L'argument est la conservation du sens de la phrase adjectivale quand on l'enchâsse dans la complétive objet de trouver. Une complétive adjectivale est d'abord une proposition régie par un adjectif qualificatif. Elle rentre ensuite dans une construction attributive. Autrement dit, c'est une proposition que l'on retrouve dans une phrase pourvue d'un verbe attributif comme noyau central. La complétive adjectivale sera enfin une proposition qui, introduite par le morphème Que, conjonction de subordination, est directement ou indirectement liée à l'adjectif qualificatif dans sa fonction

prédicative. Conséquemment, la structure de la complétive adjectivale avec VOA semble avoir toute sa place dans le présent cadre.

Considérons les énoncés [7] repris ci-dessous.

7.a. Mais K trouvait suspect qu'on ne voulût pas lui montrer les papiers (LP : 172)

7.b. Jacques Chirac avait jugé inconvenant qu'on utilisât le 49-3 (LP14/03/03)

7.c. Il se sentait convaincu qu'ils étaient de son avis (LP : 78)

7.d. Je trouve très sain qu'on puisse débattre d'un média (LP07/03/03)

Dans ces phrases, l'adjectif qualificatif ne peut pas être pronominalisé. La pronominalisation de l'adjectif au moyen de l' ou de le dans ces énoncés entraine une agrammaticalité. Les énoncés [7.a' et 7.b'] le montrent.

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