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La matériauthèque du peintre Claude Yvel, né le 16 aoà»t 1930


par Crescence de Lattaignant
Ecole du Louvre - Master 1 2022
  

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C. La place et le potentiel de cette matériauthèque

Cette bipolarité se retrouve dans le cas de la matériauthèque de Claude Yvel. Dans les problématiques rencontrées, elle rejoint certaines matériauthèques déjà élaborées, cependant son fond révèle un potentiel unique. Son futur pose alors de nombreuses questions, car elle intéresse des domaines multiples grâce à ses matériaux divers.

1. Des problématiques communes et distinctes des autres matériauthèques

Les matériauthèques étudiées précédemment soulèvent des problématiques communes à la matériauthèque de Claude Yvel. La collection de pigments, par nature, se rapproche beaucoup de la collection Forbes au Straus Center. Il s'agit dans les deux cas d'une collection de pigments anciens et contemporains, collectés par une personne, dans un but d'étude la plus exhaustive possible des techniques anciennes de peinture. Les contenants sont parfois similaires, soit des piluliers ou bocaux de verre avec bouchon en liège. Nous pouvons établir une correspondance avec les marques laissés sur les étiquettes : Blockx, Kremer Pigments, Lefranc & Cie, Fezandie & Sperrle INC., Winsor & Newton, ainsi que des indications géographiques pour la Chine et le Japon. Certains pigments font la fierté et le prestige de la collection Forbes. Ils sont nommés dans l'introduction de la monographie qui leur est dédiée et dans les entretiens, réalisés par Narayan

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Khandekar. Ce sont des couleurs rares ou historiquement marquantes qui se trouvent aussi dans la collection de Claude Yvel. Nous parlons ici de l'Outremer synthétique, du bois de Brésil, du Lapis Lazuli, du Sandragon, de la Cochenille, du jaune de cadmium, du vert émeraude, du brun Van Dyck, du jaune indien extrait de l'urine de vaches nourries exclusivement de feuilles de manguier, du vermillon de Chine, et la liste pourrait encore s'allonger. Le noyau le plus précieux de la collection Forbes est aussi contenu dans l'atelier de Claude Yvel.

A la suite du projet du Munch Museum, la matériauthèque de Claude Yvel est concernée par la problématique des matériaux inconnus. Dans les deux cas, ils sont nombreux et constituent donc un potentiel pour la recherche. Cette question est liée à la recherche qui reste à faire sur les provenances des matériaux. Les noms des marques ou des lieux sont absents de manière récurrente à propos des matériaux référencés, ce qui ôte des informations à propos de leur histoire, de leurs dates, de leurs fabrications, entre autres. Cette remarque a été faite dans la première partie de ce travail, et elle constitue une partie majeure du projet du Lens Media Lab.

Sa particularité réside néanmoins dans le fait que l'ensemble des matériaux est l'oeuvre d'un collectionneur à la fois inventeur. L'approfondissement autour des matériaux Lefranc Bourgeois de l'atelier a permis de mettre en valeur ces deux axes. Ce sont donc des pigments qui retracent l'histoire des matériaux des peintres, et témoignent de l'évolution et des découvertes dans le domaine de la couleur. Mais ce sont aussi des produits créés et développés par un peintre en collaboration avec une marque à la renommée internationale, qui sont directement reliés à leur lieu de production et aux archives de leur inventeur. Pour aller au-delà de la marque Lefranc Bourgeois, il s'agit d'un lieu où sont conservés des matériaux et archives issus des usines Lefranc et Bourgeois avant leur destruction dans les années 1960, mais aussi des marchands de couleurs parisiens avant la disparition de leur réseau dans la capitale. Ces pigments et ustensiles sont donc uniques. Ceci amène à dire que la matériauthèque de Claude Yvel se distingue avant tout par son histoire et le témoignage qu'elle constitue sur le mouvement des peintres réalistes d'après-guerre. Ce groupe de peintres formé autour d'Henri Cadiou est peu connu des publics, surtout en France. Cependant les peintres réalistes et hyperréalistes ont connu du succès chaque fois qu'ils ont été mis en lumière à l'étranger, que ce soit New York, la

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Suisse, la Chine et en ce moment à l'exposition «Hyperréel : l'art du trompe-l'oeil»183 au Museo Nacional Thyssen-Bornemisza, en Espagne.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille