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Diagnostic de la filière maà¯s à  Bois-de-laurence, 2e section communale de Mombin-Crochu

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par Davilard MICHEL
Université Chrétienne du Nord d'Haïti - Licence en Sciences agricoles 0000
  

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Mai 2015

Université Chrétienne du Nord d'Haïti

UCNH

Faculté d'Agronomie

Diagnostic de la filière de Maïs (Zea mays L) au cours des années 2013-2014 à Bois-de-Laurence, 2eme section communale de Mombin-Crochu.

Travail de fin d'études préparé par : MICHEL Davilard Pour l'obtention du titre licencié en sciences Agricoles Sous la direction de l'Ingénieur Agronome Guy MATHIEU

i

II

Ce mémoire intitulé « Diagnostic de la filière de Maïs (Zea mays L) au cours des années 2013-2014 à Bois-de-Laurence, 2eme section communale de Mombin-Crochu » a été approuvé par le jury composé de :

Ing-Agr Guy MATHIEU ; MSc, Membre Ing-Agr Brunet ROBERT ; PhD, Membre

Ing-Agr Wilkens ALEXANDRE ; MSc, Président

III

Table des Matières

TABLE DES MATIERES III

REMERCIEMENTS VII

DEDICACES VIII

LISTE DES SIGLES ET DES ABREVIATIONS IX

LISTE DES TABLEAUX XI

LISTE DES FIGURES XII

LISTE DES ANNEXES XIII

RESUME XIV

CHAPITRE I : INTRODUCTION 1

1.1. GENERALITE 1

1.2. PROBLEMATIQUE ET JUSTIFICATION 2

1.3. OBJECTIFS 4

1.3.1. Objectif général 4

1.3.2. Objectifs spécifiques 4

1.4. HYPOTHESES DE L'ETUDE 5

1.5. INTERET DE L'ETUDE 5

CHAPITRE II : REVUE DE LITTERATURE 6

2.1- PRESENTATION DE LA CULTURE DU MAÏS 6

2.2- CLASSIFICATION BOTANIQUE DU MAÏS 6

2.3- MORPHOLOGIE DU MAÏS 6

2.3-1. Feuilles 6

2.3-2. Tige 7

2.3-3. Inflorescences 7

2.3-4. Racines 7

2.3-5. Graines 7

2.3-6. Différentes variétés 8

2.4- EXIGENCES ECOLOGIQUES 8

2.4-1. Température 8

2.4-2. Lumière 8

2.4-3. Type et PH du sol 8

2.4-4. Besoin en eau 8

2.4-5. Besoin en élément nutritif 9

2.5- LES ENNEMIS, MALADIES DU MAÏS ET MOYENS DE LUTTE 9

2.5-1. Ennemis 9

2.5-2. Maladies 9

iv

2.6. ITINERAIRES TECHNIQUES 9

2.6.1. Préparation de sol 9

2.6.2. Semis 10

2.6.3. Entretien 10

2.6.4. Récolte 10

2.6.5. Rendement 10

2.6.6. Opérations post récolte 10

2.6.6.1. Le séchage 10

2.6.6.2. L'égrenage 11

2.6.6.3. Le stockage et la protection des stocks 11

2.6.6.4. La mouture 11

2.7. IMPORTANCE DE LA CULTURE 11

2.7.1. Valeur alimentaire 11

2.7.2. Mode de consommation 11

2.7.3. Utilisation non alimentaire 11

CHAPITRE III : CADRE PHYSIQUE DE L'ETUDE 12

3.1. HISTOIRE DE LA COMMUNE 12

3.2. LOCALISATION ET DELIMITATION GEOGRAPHIQUE 12

3.2.1. Relief et géologie 12

3.2.2. Sols 13

3.2.3. Climat 13

3.2.4. Ressource hydrique 14

3.2.5. Ressources fauniques et halieutiques 14

3.3. DEMOGRAPHIE 15

3.4. SERVICES SOCIAUX DE BASE 15

3.4.1. Education 15

3.4.2. Santé 15

3.4.3. Sport /loisirs 16

3.4.4. Réseau routier 16

3.4.5. Communication 16

3.4.6. Eau potable et assainissement 16

3.5. CONTRAINTES 16

3.6. SYSTEME ECONOMIQUE DE LA COMMUNE 16

3.6.1. Agriculture 16

3.6.2. Elevage 17

3.6.3. Pêche 17

3.6.4. Sylviculture 18

3.6.5. Industrie 18

3.6.6. Tourisme/ Artisanat 18

3.6.7. Commerce 19

3.7. LES INSTITUTIONS PUBLIQUES 19

CHAPITRE IV : METHODOLOGIE

 

20

4.1. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE

20

 

4.2. LES ENQUETES DE TERRAIN

20

 

4.2.1. Enquêtes Informelles

20

 

4.2.1.1. Visites exploratoires

20

 

4.2.1.2. Entrevue

21

 

4.2.2. Échantillonnage

21

 

4.2.2.1. Enquête formelle

21

 

4.3. TRAITEMENT ET ANALYSE DES DONNEES

21

 

4.3.1. Méthodes d'analyse des données

22

 

4.4. MATERIELS UTILISES

22

 

CHAPITRE V : RESULTATS ET DISCUSSIONS

 

23

5.1. TYPOLOGIE

23

 

5.2. LES PRINCIPAUX ACTEURS DE LA FILIERE

26

 

5.2.1. Les producteurs

26

 

5.1.1.1. Organisation Familiale des exploitants

27

 

5.2.2. Les commerçants

28

 

5.2.3. Les transformateurs

28

 

5.2.4. Les consommateurs

28

 

5.3. TRANSECT SYNTHETIQUE DE LA ZONE D'ETUDE

28

 

5.4. LES SYSTEMES DE CULTURE A BASE DE MAÏS

29

 

5.5. LES MOYENS DE PRODUCTION DES EXPLOITANTS PAR CATEGORIES

30

 

5.5.1. Aspect foncier

30

 

5.5.2. Travail ou Main d'OEuvre

32

 

5.5.3. Capital

34

 

5.5.4. Outillage et état

34

 

5.5.5. Mode de culture

36

 

5.6. LES ITINERAIRES TECHNIQUES

36

 

5.6.1. Préparation du sol

36

 

5.6.2. Semis

37

 

5.6.3. L'Entretien

38

 

5.6.4. La Récolte

40

 

5.6.5. Calendrier cultural du maïs

41

 

5.7. RENDEMENT MOYEN DE LA CULTURE

42

 

5.8. COMPTE D'EXPLOITATIONS A L'HECTARE DES PRODUCTEURS

45

 

5.9. LES OPERATIONS POST-RECOLTES DE LA CULTURE

49

 

5.9.1. Stockage

49

 

5.9.2. Transformation

49

 

5.10. COMMERCIALISATION

50

 

5.10.1. L'axe de commercialisation du Maïs

50

 

5.10.2. Les circuits de commercialisation

50

 
 

v

 

5.10.3. La fixation des prix

52

 

5.10.4. Résultats économiques des commerçants

52

 

5.10.5. Marges commerciales des operateurs

53

 

CHAPITRE VI : CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

 

56

6.1. CONCLUSION

56

 

6.2. RECOMMANDATIONS

57

 

BIBLIOGRAPHIE

 

58

ANNEXES

 

60

 

vi

 

VII

Remerciements

Ma reconnaissance va d'abord à :

? Dieu, le créateur de l'univers qui m'a donné la santé et l'intelligence pour mieux appréhender la vie ;

? Mon directeur de mémoire, l'Ingénieur Agronome Guy MATHIEU, pour son courage, ses remarques pertinentes et son écoute très appréciable ;

? Toute ma famille, pour son support en toutes circonstances ;

? Marie-Paule BRAUSCH et sa famille, pour avoir beaucoup investi et m'avoir permis d'être aujourd'hui ce que je suis ;

? Au décanat et au staff professoral de la FAUCNH.

Je tiens par ailleurs à remercier tout particulièrement Patrick MICHEL, Yoldie OBAS, Flauradin-Maxime GEFFRARD, Windsot BELLIARD, Rodrigue SYLVESTRE, Rochelin DONA, Bessemer Sario FELICIEN, Denel DALUSMA, Bernel PIERRE pour leurs conseils et leurs soutiens moraux durant toute cette étude.

Toutes mes gratitudes vont également à l'endroit de mes camarades de promotion 2010-2015 de la FAUCNH. Je n'oublierai jamais leur amitié, leur gentillesse, leurs conseils et surtout les bons moments passés ensemble.

Enfin, je remercie tous mes amis, toute ma famille et toutes les personnes rencontrées depuis le début de ce travail, qui m'ont accordé quelques minutes de leur temps à répondre à mes questions, à me conseiller ou encore à m'orienter dans ma recherche et ma réflexion.

VIII

Dédicaces

Ce document est dédié à :

> Dieu pour l'intelligence qu'il m'a donnée ;

> Mes très chers parents : Bruce MICHEL et Elodia SAINT-OR qui se sont sacrifiés pour mon avenir ;

> Marie-Paule BRAUSCH et sa famille pour avoir financé mes études ;

> Mes frères et soeurs : Patrick MICHEL, Walker MICHEL, Fileine MICHEL, Sandrine MICHEL et Brugitte MICHEL pour leur support moral ;

> Yoldie OBAS pour ses conseils et encouragements pendant mes années d'étude ;
> Tous les étudiants de l'UCNH principalement ceux de la Faculté d'Agronomie ;

Enfin à toute la communauté scientifique, aux amis, à la population de Bois-de-Laurence et à toutes les personnes qui me liront.

ix

Liste des sigles et des abréviations

B: Bénéfice

Cm: Centimètre

CNSA: Coordination Nationale de la Sécurité Alimentaire

D: Détaillant

DDANE: Direction Départementale de l'Agriculture Nord 'Est

FAO: Food and Agricultural Organisation

FAUCNH: Faculté d'Agronomie de l'Université Chrétienne du Nord d'Haïti

G: Grossiste

Gde : Gourde

GP: Grand Producteur

GSB: Groupman Sante Bèt

Ha: Hectare

IHSI : Institut Haïtien de Statistique et d'Informatique

Kg: Kilogramme

Km: Kilomètres

MARNDR: Ministère de l'Agriculture, des Ressources Naturelles et du

Développement Rural

Mc: Marge commerciale

MENFP: Ministère de l'Education Nationale et de la Formation Professionnelle Mm: Millimètres

X

MP: Moyen Producteur

oC: degrés Celsius

ONG: Organisation Non Gouvernementale

PADEED : Plan d'Actions Départemental pour l'Environnement et le Développement Durable

PAM: Programme Alimentaire Mondial

PNUD: Programme des Nations Unies pour le Développement

PP: Petit Producteur

PPC: Pest Porcine Classique

Qte: Quantité

UCNH: Université Chrétienne du Nord d'Haïti

V: Vendre

xi

Liste des tableaux

Tableau 3.6.7 : Jour des différents marchés de la commune 19

Tableau 5.1 : Typologie adoptée pour les producteurs .24

Tableau 5.4 : Répartition des parcelles en pourcentage suivant leur position et le système de

cultures mise en place 29

Tableau 5.5.1 : Répartition du mode de tenure des parcelles en % par rapport à leur catégorie

au niveau des strates .30

Tableau 5.5..2 : Répartition en pourcentage de la main d'oeuvre par catégorie des exploitants

dans les différentes strates 32

Tableau 5.5.3 : Les outils utilisés par catégorie d'exploitant en moyenne et leur état 34

Tableau 5.6.1 : Présentation des outils de la main d'oeuvre et du coût utilisés en moyenne par

catégorie au niveau de chaque strate pour la préparation de leur parcelle 36

Tableau 5.6.2 : Distance de plantation du maïs dans les différentes strates 37

Tableau 5.6.3 : Répartition de la main d'oeuvre dans l'entretient au niveau des différentes

strates par catégorie 38

Tableau 5.6.4 : Répartition de la main d'oeuvre dans la récolte par catégorie au niveau des

différentes strates .40

Tableau 5.6.5 : Calendrier culturale du maïs 41

Tableau 5.7 : Rendement moyen des exploitants par catégorie et au niveau de chaque

strate 42

Tableau 5.7.1 : Rendement par catégorie d'exploitant sur 1ha .43

Tableau 5.8 : Compte d'exploitation des exploitants par catégorie suivant leur strate à l'ha..47

Tableau 5.10.4 : Résultats économiques du commerçant par catégorie pour 1 sac de 50

kg ...53

Tableau 5.10.5 : Estimation des marges commerciales des acteurs dans la filière 54

XII

Liste des figures

Figure 5.1 Présentation des producteurs enquêtés par catégorie suivant leur position et la taille de leur parcelle...25

Figure 5.1.1 Présentation des commerçants par catégorie.....25 Figure 5.2 Situation matrimoniale des exploitants enquêtés par catégorie en pourcentage....27 Figure 5.5.1 Répartition des parcelles en pourcentage suivant leur mode de faire valoir......31 Figure 5.9.2 Circuit de commercialisation du maïs à Bois-de- Laurence...51

XIII

Liste des annexes

Annexe 1 : Transect Synthétique de la zone a

Annexe 2 : Fiche d'enquête b

Annexe 3 : Prises des photos i

xiv

Résumé

Cette présente étude réalisée à Bois-de-Laurence, 2eme section communale de Mombin-Crochu a pour objectif principal de diagnostiquer la filière de maïs au cours des années 20132014. En effet, pour atteindre l'objectif fixé, on a d'abord effectué des visites exploratoire en vue de dessiner un transect et d'établir une typologie pour les différents acteurs de la filière. Ensuite, des entretiens ont été réalisés avec 14 personnes ressources de la zone et une enquête formelle a été conduite auprès de 60 producteurs, 10 commerçants et 2 meuniers choisis au hasard dans la zone.

Ces enquêtes ont révélé que les principaux acteurs de la filière de maïs sont : les producteurs, les commerçants, les transformateurs et les consommateurs. Le maïs est produit par 3 groupes sociaux dessinés au niveau de 3 strates. Les techniques et les pratiques culturales ont influencé largement le rendement non seulement au niveau des strates soit 184.29 kg/ha en montagne, 272.14 kg/ha en piedmont et 365.59 kg/ha en plaine en 2014, mais aussi dans les différents groupes sociaux (catégorie), les petits producteurs ont un rendement moyen respectif de 287.4 kg/ha en montagne, 487.23 kg/ha en piedmont et 559 kg/ha en plaine au cours d'une même année. Les producteurs de plaine ont un rendement moyen supérieur que les deux autres au cours de ces deux années. Sur chaque sac de maïs (50 Kg) produit, les producteurs ont en moyenne un ratio de 1.62 gourde, les grossistes ont un ratio de 11 centimes, les détaillants ont un ratio de 24 centimes et les transformateurs ont un ratio de 40 centimes.

Puisque les rendements sont différents au niveau des strates et les acteurs ont chacun une marge nette dans la filière, on peut dire oui les techniques culturales utilisées par les agriculteurs influencent le rendement au niveau des différentes strates et malgré les contraintes la filière maïs contribue aux revenus des acteurs.

1

CHAPITRE I : INTRODUCTION 1.1. Généralité

L'agriculture est l'élément essentiel du développement économique de la République d'Haïti, car selon le dernier rapport de la statistique mondiale en 2014 le PIB agricole représente 25.9% dans celui du pays. Elle constitue la source de revenus la plus importante et la profession de la majorité de la population. En effet, la grande prospérité de la colonie de St Domingue n'était due qu'à la mise en valeur des terres fertiles du pays. Malheureusement, depuis l'indépendance jusqu'à ce jour, l'agriculture n'a pas reçu toute l'attention qu'elle méritait à cause de l'incurie des pouvoirs publics et un manque de moyens (FANFAN, 2006).

Le rôle moteur que joue l'agriculture doit être lié à une augmentation des produits, tant du point de vue technique que qualitatif. La forte pression démographique que supporte l'agriculture est peu confortable et fait d'elle un enjeu crucial pour la paysannerie qui doit trouver des moyens pour garantir la production par sa force de travail. Parmi les grands systèmes de production rencontrés à travers le monde, les céréales, par exemple, jouent un rôle important dans l'alimentation humaine et animale (Bien-aimé W, 2014).

Le maïs faisant l'objet de notre étude est largement cultivé sur tous les continents, principalement pour ses grains. Il constitue l'une des trois céréales les plus cultivées dans le monde. Récolté en grain ou en fourrage, il est à l'origine d'une véritable révolution agricole par l'importance de sa part dans l'alimentation humaine et animale, par des surfaces cultivées dans le monde, la diversité de ses utilisations, sa valeur et les échanges économiques qu'il développe (FAO, 2014).

La production mondiale de maïs pour la campagne 2013-2014 est de 843 millions de tonnes. Cela fait du maïs la céréale la plus cultivée au monde et la plus produite, devant le blé. Sa culture représente 41% de la production mondiale de céréales. Le rendement moyen du maïs dans le monde est de 43 quintaux à l'hectare. Les Etats-Unis représentent avec le Brésil, l'Argentine et l'Ukraine, plus de 80% des surfaces de maïs cultivées dans le monde (Ibid.).

La production totale de maïs en Haïti pour la campagne de commercialisation de juillet 2010 - juin 2011 est estimée à 258200 tonnes et les besoins alimentaires par habitant sont calculés sur la base d'une consommation annuelle par tête de 42 kg de riz, 28 kg de blé, 20 kg de maïs (FAO-PAM, 2011).

2

Plus de 70% de la consommation mondiale sont destinés à la consommation animale. Il sert de matière première à l'industrie pour la fabrication d'amidon, d'huiles, de protéines, de boissons alcoolisées, d'édulcorants alimentaires et maintenant de carburant. A l'état vert, l'ensilage de maïs-fourrage a été utilisé avec beaucoup de succès dans l'industrie laitière et pour l'embouche (CIRAD, 2009).

Dans les pays les moins développés, le maïs reste avant tout une culture vivrière destinée à l'alimentation humaine. Il est une culture principalement autoconsommée par les producteurs sous forme de semoule. Cependant, l'épi de maïs frais qui sert à produire «le maïs boucané» subit une forte augmentation de consommation. Après la récolte du grain, les fanes y compris les inflorescences, sont encore utilisées à ce jour par de nombreux petits cultivateurs des pays en développement auxquels elles fournissent un fourrage d'assez bonne qualité pour les ruminants (Ibid.).

1.2. Problématique et Justification

En Haïti, la culture du maïs est pratiquée dans tous les 10 départements, soit sur une superficie de 25000 hectares et dans différents agro écosystèmes depuis le niveau de la mer jusqu'à 2500 mètres d'altitude. Elle est produite sous régime pluvial et irrigué. Le mais est cultivé en association avec des légumineuses plus particulièrement le haricot. Les principaux départements de production de maïs sont le Sud (plaine des Cayes), la Grand 'Anse, le Nord, le Plateau Central et l'Artibonite (Halley, 2012).

Malgré beaucoup d'efforts soient déployés dans la formation des cadres, la formation des agriculteurs et la distribution des semences aux agriculteurs en vue d'augmenter la production nationale, notamment en ce qui concerne les cultures vivrières, les cultures maraîchères et celles d'exportation. Le pays n'arrive pas à se suffire en produits alimentaires de base, il importe d'importantes quantités de produits.

À Mombin-Crochu plus précisément dans la 2eme section communale Bois-de-Laurence après une réunion réalisée avec certains notables, ils ont rapporté que le maïs était autrefois considéré comme une source de revenus importante pour les agriculteurs. Il leur permettait de nourrir leur famille, de gagner de l'argent avec 95% de la récolte et 5% restant était consacré dans l'alimentation de leur bétail.

Aujourd'hui, on observe un manque de motivation chez ces agriculteurs de produire suite aux différents problèmes tels la mauvaise gestion de l'environnement, les mauvaises

3

pratiques culturales, les maladies, les moyens de transformations et les circuits de commercialisation.

Quelles sont les problèmes en réalité qui engendrent ce découragement ?

? Mauvaise gestion de l'environnement.

Vers les années 1950, la commune était relativement stable du point de vue écologique, elle était boisée de plusieurs espèces différentes. Les gens ont dû même procéder à l'abattage de certaines espèces comme les pins et les campêches pour favoriser l'expansion de leur jardin. A présent, la zone est pratiquement dénudée. Les gens se sont livrés à l'abattage aveugle des arbres pour la fabrication du charbon de bois.

De nos jours, beaucoup de rivières ont vu leur débit réduit. Certaines d'entre-elles sont totalement asséchées en période de sécheresse et plusieurs d'entre elles sont transformées en ravine. Tenant compte de l'agriculture pluviale pratiquée dans cette zone, cette mauvaise gestion de l'environnement a causé un effet négatif sur la production agricole et a pour cause une végétation induite.

? Mauvaises pratiques culturales

Les agriculteurs de la zone ne tiennent compte d'aucun critère pour mettre en place leurs associations culturales et ont tendance à pratiquer les mêmes associations chaque année. Cela engendrait pas mal de problèmes comme le gaspillage de certains éléments nutritifs et une compétition pour l'espace et certains d'autres éléments.

? Problèmes phytosanitaires

La santé végétale ne dispose pas de système de réseau d'observation adapté à la surveillance de tous les ennemis des cultures dans la zone. En effet, 40% de la culture du maïs est attaquée par plusieurs espèces d'organismes nuisibles à la production tels les grillons et les criquets.

Outre les dégâts directs sur l'épi et les jeunes feuilles, les blessures provoquées par les chenilles sont autant des portes ouvertes aux infections bactériennes difficilement maîtrisables par la suite.

? Manque de circuit de commercialisation et de moyens de stockage

Beaucoup d'agriculteurs de la zone sont obligés de vendre les produits immédiatement après la récolte vu l'absence de la capacité de stockage et les faibles moyens des exploitants pour répondre aux besoins de leur famille. Pendant les périodes de récolte, on

4

assiste à une abondance du produit sur le marché et cela crée une crise par pléthore qui affectera automatiquement son prix.

Les Madame Sara sont les seules qui peuvent acheter les produits. Elles profitent de ce moment propice pour acheter 80% de la récolte de maïs des producteurs à un prix inférieur qui correspond à 70% du prix normal. Elles le stockent ou le transforment en produits dérivés tel le maïs moulu.

? Les moyens de transformation

Les moyens techniques évolués de transformation du maïs font défaut et découragent les acteurs à s'investir dans la filière. A titre d'exemple, lors d'une de nos visites, on a constaté la panne d'un des deux moulins de transformation du maïs depuis plus d'un mois parce que le réparateur habitant loin de la zone.

Le maïs moulu importé vendu par les marchands coûte 15 gourdes par livre tandis que le maïs moulu local coûte 10 gourdes. Tenant compte de la rareté du produit, les consommateurs de la zone au lieu de pouvoir le valoriser par la main d'oeuvre locale, sont obligés à consommer le produit importé.

La filière maïs est l'une des filières agricoles les plus importantes en Haïti et qui concerne la majorité des producteurs haïtiens. Il est cultivé par la majorité des exploitants agricoles. Pourtant cela n'apporte pas une réelle progression dans la situation de l'agriculture dans le pays (Veterimed, 2007).

1.3. Objectifs

1.3.1. Objectif général

Faire un diagnostic de la filière de maïs au cours des années 2013-2014 à Bois-de-Laurence, 2eme section communale de Mombin-Crochu en vue de mieux appréhender les différentes étapes de la filière.

1.3.2. Objectifs spécifiques

? Faire une description des différents acteurs de la filière en tenant compte de leur fonctionnement social au cours de cette période ;

? Identifier les différentes strates de production du maïs et les cycles de production, y compris les variétés utilisées ;

5

> Déterminer les itinéraires techniques de la culture dans les différentes strates

au cours de cette période ;

> Déterminer le rendement et les coûts de production de la culture dans les

différentes strates au cours de cette période ;

> Identifier les différents moyens de stockage et les opérations post-récoltes ;

> Décrire les principaux circuits et axes de commercialisation de la culture ;

> Déterminer les marges commerciales des opérateurs.

1.4. Hypothèses de l'étude

y' Les techniques culturales utilisées par les agriculteurs au niveau des différentes strates influencent-elles le rendement de la culture ?

y' La filière maïs, malgré ses contraintes, contribue-t-elle à l'amélioration des revenus des acteurs ?

1.5. Intérêt de l'étude

Cette étude révèle beaucoup d'intérêts tels que :

+ Répondre aux exigences académiques de l'UCNH.

+ Avoir une connaissance beaucoup plus approfondie dans la filière. + Rendre disponible des informations sur la filière maïs dans la zone.

6

CHAPITRE II : REVUE DE LITTERATURE 2.1- Présentation de la culture du maïs

Le maïs (Zea mays) est originaire de l'Amérique tropicale, il est la seule plante cultivée d'importance dont l'ancêtre sauvage ne soit pas connu avec certitude. Il est cultivé depuis des millénaires en Amérique centrale et aurait été domestiqué dans la région centrale du Mexique. Les nombreuses variétés cultivées de maïs présentent des caractéristiques très diverses. Les variétés sont classées suivant : la durée de leur cycle végétatif, les caractéristique des grains (couleur, forme) (CIRAD, 2009).

2.2- Classification Botanique du maïs

Règne

Plantae

Sous règne

Tracheobionta

Division

Magnoliophyta

Classe

Liliopsida

Sous-classe

Commelinidae

Ordre

Cyperales

Famille

Poaceae

Genre

Zea

Espèce

Zea mays

Source : www.wikipedia.com, consulté le 20 Mars 2015 2.3- Morphologie du maïs

2.3-1. Feuilles

Les feuilles sont alternées retombantes et elles s'attachent sur la tige au niveau des noeuds. Elles sont formées d'une gaine recouvrant chez les jeunes tiges, les structures des futures parties aériennes et d'un limbe plat normalement vert. Entre le limbe et la gaine on distingue une petite ligule. Elles sont de grande taille (jusqu'à 10 cm de large et 1 m de long) et engainantes (qui collent à la tige par sa base) avec un limbe plat allongé en forme de ruban à nervures parallèles (Ibid.).

7

2.3-2. Tige

La tige du maïs est droite et robuste. A la différence des autres graminées, le maïs ne talle pas en général. Il n'y a donc qu'une tige unique ronde, plus ou moins cannelée, constituée de noeuds et d'entre-noeuds et les entre-noeuds de la base sont plus courts.

La tige est remplie d'une moelle sucrée. Elle mesure de 1,5 à 3,5m et son diamètre important varie de 5 à 6 cm. Elle est lignifiée, remplie d'une moelle sucrée, formée de noeuds et d'entre-noeuds (d'une vingtaine de cm chacune). Au niveau de chaque noeud est insérée une feuille de façon alternative sur la tige (Ibid.).

2.3-3. Inflorescences

Le maïs est une plante monoïque. Les fleurs mâles et femelles sont portées par la même plante mais sont placées à des endroits différents.

L'inflorescence mâle est une panicule terminale de longueur 10 à 35 cm très ramifiée composée d'épillets arrangé généralement en paires sur les noeuds; deux glumes, trois étamines et un pistil par épillet. La panicule apparaît quatre à sept semaines après le semis, le niveau fonctionnel atteint cinq à six semaines plus tard, les graines de pollen se compte par millions. Les inflorescences femelles sont au nombre de 1 à 4 par pied. Elles sont situées à l'aisselle des feuilles du milieu de la tige. Ce sont des épis enveloppés dans des feuilles rudimentaires appelées "spathes». Chaque épi est constitué par un "rafle" sur lequel sont insérés en rangées verticales des centaines d'épillets à 2 fleurs femelles dont une seule est fertile. Les fleurs mâles fleurissent avant les fleurs femelles. La fécondation est donc croisée (Ibid.).

2.3-4. Racines

Elles sont du type fasciculé et fibreux. Elles sont superficielles car elles ne dépassent pas 50 cm de profondeur. Des racines adventives ou crampon aérien se forment sur les noeuds de la base des tiges, ces dernières apparaissant au début de la floraison à partir du noeud de la tige et elles peuvent êtres enfoncées dans le sol (Opcit.).

2.3-5. Graines

Le maïs est en maturité de sept à neuf semaines après la fécondation moins de cinq mois après le semis. Un pied donne naissance à un ou deux épis, mais un seul atteint généralement son développement complet. Chaque grain est disposé en rangées verticales de 8 à 20 le long de la rafle de l'épi. Les grains sont très variables avec les variétés quant à leur

8

forme (globulaire, ovoïde, prismatique, etc....), à leur couleur (blanc, jaune roux, doré, violet, noir) à leur taille, à leur espèce (lisse ou ride). Les bons grains pour le choix des semences sont au milieu de l'épi, les petits aux extrémités. Chaque grain est composé d'une enveloppe, d'un albumen, d'un cotylédon et d'un embryon. On compte 500 à 1000 grains par épi. Un épi pèse 150g en moyenne (Ibid.).

2.3-6. Différentes variétés

Dans la commune de mombin-crochu les producteurs mentionnent l'utilisation de différentes variétés de maïs, dont le plus souvent le Ti Bourik (3 mois), de la variété Maquina (3 mois) mais également de la variété Gros Bougon (5 mois), cette dernière étant davantage utilisée dans les mornes (Enquête de l'auteur, 2014).

2.4- Exigences écologiques

2.4-1. Température

Les températures doivent être élevées et régulières. Les températures nécessaires pour la germination du maïs sont de 25 à 30oC ou une température constante de 25oC. La croissance du maïs est pratiquement nulle à basse température (5-10oC). Généralement, les températures extrêmes sont 16 et 35oC. Dans beaucoup de pays, le maïs est cultivé à près de 3000 m d'altitude. Le cycle de la plante est bien entendu plus long en haute altitude. En général, on recommande une élévation maximale de l'ordre de 2400 à 2500 m (Sottinto, 2011).

2.4-2. Lumière

Le maïs est une plante exigeante en lumière du fait de son métabolisme photosynthétique en C4 (FAO, 2004).

2.4-3. Type et PH du sol

Le pH favorable varie de 5,5 à 8,0. Les sols acides ou salés limitent fortement le rendement de la culture du maïs. Il n'existe actuellement guère de variétés tolérantes. On évite donc les sols salés. Quant aux sols acides, un chaulage peut être proposé, mais il n'est pas forcément rentable (Opcit.).

2.4-4. Besoin en eau

Le maïs est une espèce exigeante en eau. La période la plus critique à cet égard se situe au moment de la floraison et immédiatement après. Il est généralement pratiqué dans les régions où la pluviométrie annuelle est de l'ordre d'au moins 600 mm (Ibid.).

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2.4-5. Besoin en élément nutritif

Le maïs est une plante exigeante, très sensible aux variations de fertilité du sol, régissant bien aux apports d'engrais et notamment d'azote. Des sols bien drainés et riches en éléments fertilisants et matières organiques, conviennent au maïs. Un stress aura donc des conséquences négatives sur le rendement quelle que soit la période où il se produit. Mais les phases au cours desquelles les conséquences sont les plus graves sont d'une part le semis et les deux semaines qui le suivent, d'autre part, les deux semaines qui précèdent et les deux semaines qui suivent la floraison (Opcit).

2.5- Les ennemis, maladies du maïs et moyens de lutte

2.5-1. Ennemis

Différents insectes peuvent causer des dégâts plus ou moins graves. Les foreurs des tiges ou des épis (Eldana sacharina, Sesamia calamistis, Busseola fusca), les déflorateurs (Spodoptera frugiperda) et les insectes des grains (Sitophilus zeamais et Prostephanus troncatus) sont ceux qui causent des dégâts les plus importants (Hayat, 2012).

2.5-2. Maladies

Les maladies les plus fréquentes en milieu tropical sont les rouilles:

- Puccinia polysora en basse altitude produit de petites tâches rondes orangées ; - P. sorghi plus fréquente en altitude produit des lésions allongées brunes ;

- Les helminthosporioses (Helminthosporium maydis) en basse altitude et (H. turcicum) en altitude ou en saison fraîche causent des lésions semblables à des brûlures (Ibid.).

Il existe bien d'autres maladies, moins largement répandues mais qui peuvent localement, être très sérieuses (Ibid.).

2.6. Itinéraires techniques

2.6.1. Préparation de sol

Le maïs est très sensible à l'amélioration des propriétés physiques du sol. L'augmentation de rendement grâce au labour est généralement élevée et atteint couramment 20 %. Suivant les régions, la culture est réalisée à plat (cas le plus fréquent), sur billons ou sur buttes (Chambre d'agriculture Limousin, 2008).

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2.6.2. Semis

Il est recommandé de semer tôt au début des pluies, à une profondeur de 3 à 5 cm, et de traiter préalablement les semences. Tout retard de semis entraîne une baisse de rendement. La densité de peuplement optimale est généralement comprise entre 40 et 60 000 plants/ha en culture pure (Ibid.).

2.6.3. Entretien

L'enherbement exerce une concurrence très forte sur la culture du maïs, notamment entre quinze et quarante-cinq jours après le semis. Le sarclage manuel (on en effectue généralement 2) est actuellement la technique de lutte la plus pratiquée dans la zone d'étude. Pour être réellement efficaces, les sarclages doivent être effectués précocement sur des mauvaises herbes jeunes, le premier intervenant peu après la levée (Ibid.).

2.6.4. Récolte

Le maïs peut être récolté en épis frais pour une consommation très rapide, ou à maturité pour être consommé en grain. Les grains ne sont jamais récoltés secs, car la rafle, plus humide que le grain, empêche son humidité de descendre jusqu'à 12 %, taux nécessaire à une bonne conservation. Une récolte retardée permet un pré-séchage, mais ne peut se faire qu'en climat sec. Sinon, les spathes s'ouvrant à maturité, les pluies mouillent le grain, provoquant des moisissures et germination. On peut récolter soit les épis, soit les grains. La récolte en épis est presque toujours manuelle, mais elle peut être mécanisée (Ibid.).

2.6.5. Rendement

Le maïs est la plante la plus cultivée au monde et la première céréale produite, devant le blé. Le rendement moyen du maïs dans le monde est de 43 quintaux à l'hectare (FAO, 2013).

2.6.6. Opérations post récolte

2.6.6.1. Le séchage

Le grain doit très généralement être séché. Un séchage rapide est une garantie de qualité. Il empêche le développement de moisissures et parfois de mycotoxines (Opcit.).

Les techniques traditionnelles associent souvent séchage et stockage. Elles sont souvent efficaces, mais peu adaptées à une production importante. Les épis sont séchés au soleil, si possible démunis de leurs spathes dans les zones où la récolte se fait en saison sèche.

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2.6.6.2. L'égrenage

Il peut être réalisé immédiatement après la récolte si le maïs est déjà sec (l'humidité optimale du grain est de 13 %), après le séchage ou au fur et à mesure des besoins. Il reste toujours manuel (Ibid.).

2.6.6.3. Le stockage et la protection des stocks

Après l'égrenage, le grain sec est conservé en vrac, en sacs ou en silos, ou mieux, en greniers ou récipients ou sur les arbres (colombier).

2.6.6.4. La mouture

Le grain destiné à la consommation humaine est réduit en semoule ou en farine soit au pilon, soit avec un moulin. L'aptitude du grain à la transformation soit en farine ou en semoule est une caractéristique variétale.

2.7. Importance de la culture

2.7.1. Valeur alimentaire

Le maïs est avant tout une source d'énergie, de protéines et de cellulose.

2.7.2. Mode de consommation

Dans les pays les moins développés, le maïs reste avant tout une culture vivrière, destinée à l'alimentation humaine. Il est une culture principalement autoconsommée par les producteurs sous forme de semoule. Cependant, l'épi de maïs frais qui sert à produire «le maïs boucané» subit une forte augmentation de consommation (Opcit.).

2.7.3. Utilisation non alimentaire

Le maïs est une matière première particulièrement appréciée pour nourrir les animaux. Plus de 70% de la production mondiale sont destinées à la consommation animale. Il sert de matière première à l'industrie pour la fabrication d'amidon, d'huile et de protéines, de boissons alcoolisées, d'édulcorants alimentaires et maintenant de carburant (Opcit.).

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CHAPITRE III : CADRE PHYSIQUE DE L'ETUDE 3.1. Histoire de la commune

Selon ce que nous rapportent les notables vers les années 1950, la commune était relativement stable du point de vue écologique. Elle était boisée de plusieurs espèces différentes. Beaucoup d'oiseaux chantaient dans les forêts, des animaux sauvages et surtout les cochons "marron" étaient très fréquents.

Cependant, avec l'arrivée d'un citoyen dénommé Dupont dans la zone vers les années 1965, de graves problèmes ont été causés à l'environnement. Il y installa une scierie pour la fabrication de planches. Tous les oiseaux disparurent notamment les fameux jacots et tant d'autres.

En 1930, la première école nationale de Mombin-Crochu fut construite. Beaucoup d'enfants eurent ainsi l'opportunité de se rendre à l'école. La première école presbytérale fût fondée en 1968 par le curé de la paroisse dans le cadre de son programme d'enseignement rural.

En 1982, l'élimination totale des porcs créoles a fait plonger les paysans dans le désespoir. Jusqu'aux années 1986 la commune disposait d'une très bonne couverture végétale à dominance caféière, fruitière et forestière (Enquête de l'Auteur).

3.2. Localisation et délimitation géographique

La commune de Mombin Crochu se trouve à l'extrême pointe sud-est du département du Nord-Est. Elle fait partie de l'arrondissement de Vallières et appartient à la région géographique du massif du Nord, et du Plateau Central. C'est la commune la plus enclavée du département. D'une superficie de 229,3 km2, elle regroupe deux sections communales : Bois de Laurence (186,3 km2) et Sans Souci (43 km2). Mombin Crochu est limitée au nord par la chaîne de Vallières, au sud par Cerca Carvajal, à l'est par Carice et à l'ouest par la commune de Ranquitte (Mairie/PNUD, 2009).

3.2.1. Relief et géologie

La commune de Mombin-crochu est une zone montagneuse située à une altitude comprise entre 523 et 1136 mètres (Ibid.).

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3.2.2. Sols

Des sources différentes confirment l'existence de deux types de sols dans la commune de Mombin Crochu : des sols d'origine volcanique et des sols calcaires. Les sols volcaniques se subdivisent et en sols graniteux et sols provenant de diorites quartzifères (ACCILUS, 2003).

Les sols graniteux, généralement minces et de texture sableuse mélangés à une portion variable d'argile avec un pH allant de 5 à 7.5, se rencontrent surtout dans la partie nord des vallées de Grande Savane et Sylvestre, dans certaines parties de Laguamithe et Guerbobé (Ibid.).

Ces sols ont des potentiels agricoles très limités vu leur faible teneur en matières organiques et leur pouvoir de rétention d'eau relativement bas. Les sols des diorites quartzifères, bien drainés, généralement profonds (entre 15 et 38 cm), avec un pH relativement bas, sont de fertilité modérée. Ils dominent surtout à Ravine froide, Bois Rouge, Logathe, Madokin, dans la zone de Compose jusqu'à la partie basse de Morne Doré (Ibid.).

Les sols calcaires, composés d'argile sablonneux allant du jaune brun au blanc, se rencontrent dans la région sud des vallées de Grande Savane, de Sylvestre, de même qu'au niveau d'une grande partie de Laguamithe et des Roches-Tampées. Dans cette même zone, on trouve également des sols relativement fertiles, couramment appelés « tè adwaz » (Ibid.).

3.2.3. Climat

La commune de Mombin Crochu, particulièrement la Section de Bois de Laurence, est caractérisée par un climat sec et tropical et une saison pluvieuse de sept mois allant d'avril à octobre. Les précipitations annuelles peuvent varier de 1270 à 1778 mm, avec 80% des précipitations durant la saison pluvieuse. Il arrive cependant qu'en pleine période de sécheresse (au mois de février particulièrement), il tombe quelques averses sous l'influence du Nordé (PADEDD, 2004). Des données plus récentes, collectées par M. Brice MICHEL au cours des années 2011 à 2013 pour le compte du MARNDR, révèlent une moyenne annuelle plus faible oscillant entre 645 et 1800 mm. Les régions situées en hauteur jouissent d'une température beaucoup plus fraîche que celles des zones côtières. C'est exceptionnellement qu'en période de forte chaleur, on enregistre 32.2° C dans cette commune. Par contre, il est courant en hiver que la température descende jusqu'à 10° C (Opcit.).

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3.2.4. Ressource hydrique

Trois principales rivières composent le réseau hydrographique de la commune de Mombin Crochu : la rivière Guape qui traverse la section communale de Sans Souci, les rivières Losianne et Samana qui baignent la zone de Bois de Laurence. Ces grands cours d'eau sont alimentés de manière permanente par un nombre important de cours d'eau de plus faible débit. Les plus importants sont : les rivières Logate, Compose, Gamma (qui prend source à Piton des Roches, 1.136 m), Vimbale, Madokin et la rivière Contré, principaux affluents de la rivière Guape. Les autres cours d'eau (ravines), affluents de la rivière Lossianne, proviennent en particulier des mornes Toussaint, Boucan Piste, Garde à Georges, etc. Les possibilités d'utilisation de ces pièces d'eau à des fins d'irrigation par gravité sont très limitées à cause des dénivellations existant entre le lit majeur et les terres. A défaut d'irriguer les plantations, elles servent d'eau de boisson aux populations de toutes ces zones dépourvues de système de captage de sources (PADEED, 2004).

Outre les trois grandes rivières localisées à Bois de Laurence, il existe à Mombin Crochu, sur l'habitation Gramat de cette même section communale, un lac de un hectare de superficie très peu utilisé. On 'y découvre une flore et une faune abondantes et variées. Parmi les espèces le plus souvent rencontrées : le tabac marron, les joncs, des variétés de salades, un échassier (la poule d'eau), des canards et des tortues (Ibid.).

3.2.5. Ressources fauniques et halieutiques

La strate arborée est constituée par les manguiers (Mangifera indica), les pins (Pinus occidentalis), l'avocatier (Persea americana), l'orange douce (Citrus aurantium), et des arbres d'ombrage parmi lesquels dominent le Samanea saman (Saman) et le surcin (Inga véra). Sous ces différentes espèces évoluent le caféier (Coffea arabica), le bananier (Musa paradisiaca) et quelques cacaoyers (Théobroma cacao) (Opcit.).

La végétation herbacée est constituée d'herbes sauvages diverses, de lianes, du haricot, de l'igname (Dioscorea alata), du maïs, du riz, du manioc ainsi que du Colocassia esculenta (Mazumbelle) rencontrés dans les gorges ou dans les ravines (Ibid.).

La strate arbustive est représentée par le Calliandra (Calliandra calliotursus), les cachimans (Annona reticula L.) les goyaviers (Psidium guayava L.), les casses (Cassia spectabilis) et les cultures vivrières (maïs, haricot, petit mil). D'autres espèces comme l'herbe guinée (Panicum maximum), herbe madan michel (Themeda quadrivalvia) sont également présentes (Ibid.).

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3.3. Démographie

La commune de Mombin-Crochu a une population de 28055 habitants dont 13656 hommes et 14399 femmes. La superficie de la commune est de 229,3 km2 avec une densité 152 habitants/km2 .La répartition de la population de la commune de Mombin-Crochu par grand groupe d'âges présente la structure suivante : 46,5% de la population totale ont moins de 15 ans ; la population de 15-64 ans représente 48.5% et celle de 65 ans et plus, 5,0% (IHSI, 2012).

3.4. Services sociaux de base

3.4.1. Education

Dans la commune, il existe 42 écoles primaires et 4 écoles secondaires (2 collèges et 2 lycées), le système éducatif fait face à des problèmes majeurs. Sur 42 établissements scolaires dénombrés (primaires) 36 sont des écoles privées et 6 sont des écoles publiques. Pour ce qui concerne l'état des bâtiments 11 se trouve en bon état, 8 n'ont pas de local, 18 dans un état tout juste acceptable. La population scolaire se montre à 3741 garçons et 3640 filles (MENFP, 2008).

Les normes et les principes pédagogiques ne sont pas respectés dans la majorité des écoles. Il y a une carence de professeurs compétents et qualifiés. Les professeurs ne bénéficient d'aucun encadrement technique du ministère de l'éducation nationale. Un professeur enseigne dans deux ou trois salles. Dans beaucoup d'écoles, les salles de classes sont insuffisantes et ne possèdent pas un cadre adéquat à l'enseignement.

3.4.2. Santé

Le secteur santé demeure un problème crucial encore à résoudre pour la commune. Il existe deux centres de santé au sein de la commune qui sont affiliés à l'institution publique du MSPP via DSNE à Fort Liberté. Ces deux centres de santé contiennent 47 salles de travail, dont 15 dans le centre de santé de Bois de Laurence et 32 dans celui de Sans Souci. Les services offerts sont peu satisfaisants. En cas de complications pathologiques et autres, les patients sont ainsi obligés de se rendre à Pignon ou à Hinche pour les soins nécessaires. Ces deux centres se disposent de 211 Matrones, 3 Médecins, 5 Infirmières et 4 Auxiliaires (Enquête de l'auteur, Décembre 2014).

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3.4.3. Sport /loisirs

Il n'existe dans la zone aucun centre de loisir pour les jeunes. Ces derniers s'adonnent donc aux jeux en plein air, avec une préférence pour le volley-ball. Toutefois, le curé met à leur disposition la salle paroissiale pour la conduite de certaines activités culturelles (théâtre, petites fêtes, réunions, etc.). Il existe aussi à Mombin Crochu un centre d'hébergement pouvant accueillir un nombre important de visiteurs.

3.4.4. Réseau routier

Les routes en terre battue reliant Mombin Crochu et les autres villes sont en mauvais état et ne font l'objet d'aucune révision ou de maintenance régulière.

3.4.5. Communication

La commune ne dispose pas de centre d'appel téléphonique, de stations de radio, de service postal, mais elle est couverte par la compagnie Digicel. Il existe deux centres d'internet dans la commune l'un au centre de santé de Mombin et l'autre au bureau du GADRU.

3.4.6. Eau potable et assainissement

La commune de Mombin-Crochu comprend trois systèmes d'adduction en eau portable dont le premier au centre-ville de Mombin, le deuxième à Bois de Laurence et le troisième à Grande Savane. Ces trois systèmes font face à des problèmes majeurs, comme une absence totale en eau particulièrement aux cours du mois de février, mars, avril et de mai. De plus, la qualité de l'eau que consomme la population reste un enjeu crucial. Cela provoque l'augmentation périodique des cas de maladies telles «malaria, troubles gastro- intestinaux chez les enfants et les adultes (Opcit., 2009).

3.5. Contraintes

Les contraintes à résoudre concernent surtout les problèmes d'infrastructure routière, de santé, d'eau potable et l'absence de personne formées aux métiers du tourisme (Ibid.).

3.6. Système économique de la commune

3.6.1. Agriculture

A Mombin-Crochu, les gens pratiquent une agriculture de subsistance. Cependant la majorité de la population vit presque essentiellement de cette activité. Suivant les enquêtes, ce problème est inévitablement dû au manque d'encadrement des agriculteurs par les responsables.

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En effet, à cause de la baisse de production agricole, les revenus générés ne permettent pas aux exploitants de subvenir à tous leurs besoins. Ce qui occasionne une forte pression sur les ressources ligneuses et un fort taux de migration des habitants vers les villes (Cap-Haitien, Hinche, Port Au Prince, Ouanaminthe) et principalement vers la République Dominicaine.

Les principales cultures des habitants de la zone sont : le haricot, la banane, le maïs, le manioc, le riz. La pratique de cultures associées est très courante dans la zone mais peut varier d'une saison à l'autre. Il y a beaucoup d'associations de culture dans la zone, cependant les associations de culture les plus pratiquées sont les suivantes : Maïs-Haricot-Manioc, Maïs-Haricot-Patate, Maïs-Riz.

A Mombin Crochu, il existe deux grandes saisons de culture avec une petite saison partant de décembre à février : la première saison est celle de mars-juillet, tandis que la deuxième commence en août et se termine en novembre. Cependant , les deux premières saisons peuvent varier d'une année à l'autre de 25 jours à un mois puisque ce sont les précipitations qui déterminent le début des saisons.

3.6.2. Elevage

L'élevage se pratique avec des animaux laissés en liberté ou maintenus à la corde. Il concerne les espèces ayant une bonne valeur marchande : boeufs, cabris, chevaux et volaille. Aussi, selon la majorité des agriculteurs questionnés, ces animaux leur servent de « carnets d'épargne ». Malheureusement, l'infestation par des parasites internes et externes ou d'autres maladies d'origine bactérienne, les déciment surtout durant la période allant de septembre à mai, limitant l'impact économique de l'élevage à Mombin-Crochu. De plus, durant, les périodes sèches, (janvier à mars) les animaux sont mal nourris à cause de la rareté de fourrage dans la zone.

3.6.3. Pêche

La pêche est quasiment inexistante dans commune de Mombin-Crochu. C'est une activité marginale. Néanmoins, on peut compter une seule rivière poissonneuse. Il s'agit de la rivière Gouape. Ce secteur peu développé touche beaucoup plus la section communale Sans Souci. Les gens qui pratiquent cette activité sont généralement des jeunes qui sont à la recherche de produits aquacoles (crabes, poissons) pour équilibrer leur diète alimentaire (PADEDD, 2009).

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3.6.4. Sylviculture

La zone comporte quelque petites forets de Pinus occidentalis (pins) mais le charbon de bois et les planches représentent une menace pour l'environnement. On retrouve aussi un certain nombre de personne qui mettent le feu et détruisent les forêts en cours de formation pour la fabrication de planche et de charbon de bois. La coupe des arbres est effectuée partout : aux abords des rivières et des sources, le long des routes pour ne citer que ceux-là. Plus grave même les manguiers et les avocatiers ne sont pas épargnés. L'absence d'agents et/ou de brigades forestiers constitue un problème majeur pour le développement des forêts dans la commune (Opcit.).

3.6.5. Industrie

D'après une étude conduite par le PNUD, certaines localités notamment : Tilori, Sylvestre, Morne Charles, La miel, Rosie, La croix, de la commune de Mombin Crochu contient des diorites, des andésites, des tonalités, des flysch, des grès et des calcaires. Il contient également de l'or, du granite, des marnes et du calcaire. Il n'y a aucun potentiel d'exploitation de ces mines.

3.6.6. Tourisme/ Artisanat

Sur le plan touristique, la commune de Mombin Crochu pourrait tirer profit d'un grand nombre de sites intéressants. Actuellement, ils servent plutôt de lieux de culte ou de récréation. En majorité, ces sites, surtout localisés dans la section communale de Bois de Laurence, sont inaccessibles, comme le bassin Belgrade sur l'habitation de Rosoli, le bassin St Anne, proche du bourg, couramment appelé « basen man Kleman », le bassin Larantine à Bas Bois de Laurence, le saut d'eau Gilles et la fameuse zone des Roches Tampées à Laguamithe où des inscriptions datant de l'époque indienne sont encore visibles sur les pierres (PADEED, 2004).

Le Bassin Belgrade mérite particulièrement d'être mentionné car, avec un minimum d'aménagement, il pourrait constituer un pôle d'attraction pour les touristes étrangers. Autrefois, des visiteurs canadiens et américains y venaient régulièrement. Le bassin Ste Anne est considéré comme la réplique du bassin St Jacques, célèbre dans le Nord du pays où, chaque année, des centaines de pèlerins viennent de tous les coins du pays s'y baigner et présenter aux divinités leurs demandes et leurs offrandes.

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3.6.7. Commerce

Il joue un rôle prépondérant dans l'économie de Mombin Crochu. Cependant, ce secteur assez prometteur reste très insuffisamment développé à cause de l'état précaire des réseaux routiers reliant la commune au reste du pays, en particulier à Carice, Mont, Organisé, Vallières, Pignon, etc. L'activité commerciale est dominée par les échanges de biens et services avec la République Dominicaine (marché Tilory à Bois de Laurence) et les villes avoisinantes comme Hinche, Cerca Carvajal, Pignon, Vallières et carice (Ibid.).

Au marché de Tilory, les habitants de Mombin Crochu vendent surtout des noix de cajou, du café, du maïs, des avocats, de la volaille (pintades) et se procurent des produits de première nécessité comme le hareng, l'huile de cuisine, la farine, le riz, les épices importées (maggi cubes), les pâtes alimentaires (vermicelle), etc.

Outre ces échanges assez rentables pour la population de Bois de Laurence en particulier, il y a lieu de mentionner la commercialisation des planches et des madriers qui se réalisent surtout entre Mombin Crochu, Hinche et Mont Organisé. Il s'agit ici d'un commerce de grande envergure qui nécessite des fournisseurs de bois la location d'un camion pour le transport de leur marchandise, à raison de 15000 gourdes en moyenne.

Tableau 3.6.7 : jour des différents marchés de la commune

Lieu

Jour de marché

Produits disponibles

Destination

Mombin-Crochu

Jeudi/ Samedi

Toutes les cultures

Cap Haïtien

Hinche

Sylvestre

Mercredi/ dimanche

Ouanaminthe

Bois de Laurence

Mardi

Hinche

Saint-Domingue

Source : Enquête de l'auteur, Mars 2015 3.7. Les institutions publiques

L'administration publique est représentée à Mombin Crochu par les bureaux suivants : DGI (Direction Générale des Impôts), BAC (Bureau Agricole Communal), la Mairie, le Tribunal de Paix, le Bureau d'Etat Civil. Mais, les moyens dont disposent ces institutions déconcentrées pour faire face aux demandes de la population sont dérisoires. Pour la plupart, elles confrontent des problèmes logistiques et financiers qui limitent leurs interventions dans les communautés.

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CHAPITRE IV : METHODOLOGIE

Pour réaliser ce travail combien important, on a suivi une démarche méthodologique qui

implique les étapes suivantes :

V' Revue Bibliographique

V' Enquêtes informelles

V' Echantillonnage

V' Enquête formelle

V' Dépouillement

V' Méthodes d'analyse des données

V' Matériels utilisés

4.1. Revue Bibliographique

Elle consiste à consulter des documents renseignant sur le thème de l'étude et des activités réalisées par l'État ou les organismes de développement dans la zone. Ensuite, on a consulté les personnes disposant des ouvrages appropriés dans ce domaine d'étude, des centres différents tels que bibliothèque de l'UCNH ont été visités et on a consulté des sites d'internet, tel Google Académique, en vue de trouver certaines informations traitant notre sujet, choisi à partir des littératures existantes. Cette étape se révèle importante car elle permet la collecte des informations sur la culture du maïs et sur l'environnement physique de la zone d'étude.

4.2. Les Enquêtes de terrain

Les enquêtes ont été le meilleur moyen pour trouver la plupart des informations, les plus fiables et les plus utiles à cette étude. Pour cela, on a effectué des visites exploratoires, des entretiens et enfin une enquête formelle.

4.2.1. Enquêtes Informelles

4.2.1.1. Visites exploratoires

Ces visites ont été réalisées dans les différentes localités de la zone sous étude, comme Louka, Bois-Toussaint, Laguamithe, Sylvestre, Mapou, Logathe, Guerbobé et Lacour de manière à faire les premières observations directes et posséder une vue panoramique de la zone. Elles nous ont permis de percevoir la présentation de son relief, sa végétation, les techniques et pratiques adoptées par les paysans, de commencer à se familiariser avec les

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agriculteurs de la zone et de faire un Transect synthétique de la zone facilitant à adopter une typologie pour les producteurs.

4.2.1.2. Entrevue

Pendant l'exploration dans la zone d'étude, on a profité du même coup pour rencontrer 14 personnes-ressources de la zone dont 2 notables, 7 agriculteurs, 2 commerçantes, 1 meunier et 2 agents agricoles. Pendant cette rencontre, les idées ont été échangées sur l'historicité, la situation globale de la filière maïs dans la zone etc. Ces entretiens ont été réalisés dans le but de pouvoir mieux orienter les enquêtes subséquentes.

4.2.2. Échantillonnage

Il est important de déterminer un échantillon de la population. Il n'est pas facile de toucher tous les individus de la zone cible. On a choisi de façon aléatoire dans toutes les localités de la section communale de Bois-de-Laurence un échantillon de 60 producteurs sur une population de 600 producteurs soit 10% de la population totale suivant ce que le responsable du bureau agricole communale nous rapporte. Pour les commerçants on a interrogés 10 sur une population de 48 personnes. Enfin, pour la transformation du maïs on a consulté l'un des deux meuniers de la zone.

4.2.2.1. Enquête formelle

Elle a été réalisée auprès des producteurs, des intermédiaires et des consommateurs au moyen d'un formulaire d'enquête élaboré dans l'objectif de recueillir certaines informations plus affinées et plus fiables de la filière dans la zone d'étude. Les données recueillies sont d'ordre qualitatif et quantitatif.

Les thématiques faisant rapport aux questionnaires d'enquêtes sont : le positionnement de leur parcelle, les itinéraires techniques, les pratiques culturales, le mode de valorisation des parcelles, les moyens de production, les coûts de production de la culture, le rendement de la culture, la commercialisation et les moyens de transformations.

4.3. Traitement et analyse des données

Les données de l'enquête formelle ont été répertoriées à partir d'une grille de dépouillement se basant sur les objectifs du travail.

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4.3.1. Méthodes d'analyse des données

Les données une fois obtenues, les formules suivantes ont été utilisées pour le calcul des paramètres nécessaires :

· Produit brut (PB)= ? PiXi

· Consommations intermédiaires(CI) = ? Coûts des intrants NB. Intrants = semences

· Valeur ajoutée brute (VAB)= produit brut-consommations intermédiaires

· Amortissements (Am) = valeur du matériel neuf-valeur résiduel/ Durée d'utilisation

· Valeur Ajoutée nette (VAN)= Valeur ajoutée brute - amortissements

· Affectations = Rente foncière + salaires+ emprunt + dons

· Revenu Agricole (RA)= Valeur ajoutée nette - affectations

· Valorisation de la terre = Valeur ajoutée brute : nombre d'hectares

· Marge nette commerciale (Mc) = prix de vente - prix de revient Bénéfice des intermédiaires = marge des intermédiaires

· Profitabilité = B/V

Source : note du cours Gestion des exploitations agricoles, février 2014

4.4. Matériels utilisés

Pour la réalisation de ce travail, on a utilisé du matériel tels: le matériel de bureau (accessoires et papiers) pour sauvegarder le manuscrit du document, une caméra canon pour la prise des photos, un altimètre pour mesurer les altitudes, une planche rapporteur pour mesurer les pentes et enfin, un ordinateur HP pour saisir et traiter le document final.

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CHAPITRE V : RESULTATS ET DISCUSSIONS

Ce présent chapitre a été élaboré dans le cadre de ce travail de recherche en vue de répondre aux objectifs de diagnostiquer la filière maïs au cours des années 2013-2014 à Bois-de-Laurence, 2eme section communale de Mombin-Crochu. Il est subdivisé en plusieurs parties dont : la typologie, la description des principaux acteurs de la filière, mode de travail effectué dans les strates, les moyens de production de chaque groupe d'exploitants évoluant dans les strates, le rendement et le coût de production de la culture dans les différentes strates, les moyens de stockage, la transformation du maïs, les différents circuits et axes de commercialisation du maïs et la marge commerciale des acteurs.

5.1. Typologie

Pour mieux caractériser les informations, à partir de certaines observations et enquêtes, 3 groupes sociaux ont été dessinés au niveau des strates suivantes : Montagne (représentée par une superficie de 40.54 ha et des pentes variées entre 30 et 45 degrés), Piedmont (représenté par une superficie de 28.11 ha et des pentes variées entre 10 et 25 degrés) et Plaine (représentée par une superficie de 16.22 ha et des pentes variées entre 0 et 5 degrés). Ces choix ont été faits en fonction de la taille et du positionnement des parcelles observées au cours des visites exploratoires et des enquêtes.

Pour la commercialisation, on a classé les marchands suivant le même procédé et leur caractérisation a été démontrée en fonction du volume de produit acheté (grossistes et détaillants), les intermédiaires n'ont pas été observés. Pour la transformation on a enquêté les 2 meuniers existant dans la zone.

24

Tableau 5.1 : Typologie adoptée pour les producteurs

Strates
identifiées

Catégories

Intervalle choisie
en ha

Superficie
moyenne
cultivée en ha

Quantité de
Planteurs

pourcentage

Montagne

PP

0.25...1.25

0.55

6

10%

MP

1.25...2.25

1.41

12

20%

GP

2.25...3.25

2.54

8

13.34%

 
 
 

1.48

26

43.34%

Piedmont

PP

0.25...1.25

0.535

7

11.66%

MP

1.25...2.25

1.47

5

8.34%

GP

2.25...3.25

2.83

6

10%

 
 
 

1.61

18

30%

Plaine

PP

 

0.54

11

18.33%

MP

 

1.75

4

6.67%

GP

 

3.25

1

1.66%

 
 
 

1.85

16

26.66%

Grand
Total

 
 
 

60

100%

Source : Enquête de l'Auteur, Mars 2015

Les 60 producteurs choisis représentent un échantillon de 10% d'une population d'environ 600 producteurs repartis sur les strates suivantes (montagne, piedmont et plaine), selon le rapport d'un responsable du Bureau Agricole Communale de la zone. Le nombre de personnes choisies par strate a été fait suivant la quantité de producteurs répertoriés dans chaque strate.

En fonction du positionnement de terre exploitée toute catégorie confondue, 26 producteurs soit 43.34% de la population exploitant une parcelle en montagne, 18 producteurs soit 30% de la population exploitant une parcelle en piedmont et 16 producteurs soit 26.66% de la population exploitant une parcelle en montagne ont été interrogés (voir figure 5.1).

25

Figure 5.1. : Présentation des producteurs enquêtés par catégorie suivant leur position et la taille de leur parcelle en pourcentage.

5,07

4,46

3,93

Grand Moyen Petit

20,26

6,39

8,36

7,08

24,19

20,26

MONTAGNE PIEDMONT PLAINE

Source : Enquête de l'auteur, Mars 2015

Ce graphe indique que les différentes catégories sont reparties à travers les différentes strates. En résumé, les producteurs de montagne occupent 48,38% de la superficie totale des parcelles concernées qui sont subdivisés en 24,19% par les grands, 20,26% par les moyens et 3,93% par petits producteurs.

Les producteurs de piedmont occupent 31,11% de la superficie totale des parcelles identifiées et sont subdivisés en 20,26% par les grands, 6,39% par les moyens et 4,46% par les petits producteurs.

Les producteurs de plaine occupent 20,51% de la superficie totale des parcelles identifiées et sont subdivisés en 5,07% pour les grands, 8,36 pour les moyens et 7,08 pour les petits producteurs.

Figure 5.1.1 : Présentation des commerçants par catégorie

9

Nombre de marchands Quantités de produits achétés par sac

3

2

7

26

GROSSISTE DÉTAILLANT

Ce graphe montre que l'enquête chez les commerçants a été menée sur 10 personnes choisies au hasard. Cela représente un échantillon de 20% de la population des commerçants. Deux groupes ont été identifiés. D'autres groupes comme voltigeurs et intermédiaires n'étaient pas observés.

Des 10 enquêtés les grossistes, ont totalisé un nombre de 7 soit 70% des enquêtés achètent en moyenne 9 sacs de maïs soit 450 kg chaque semaine.

Les détaillants au nombre de 3 soit 30% des enquêtés achètent en moyenne 2 sacs de maïs soit 100 kg chaque semaine.

Discussion : Les grossistes représentent une population plus importante dans la filière et achètent plus de maïs que les détaillants parce que ces derniers vont transformer leurs produits en maïs moulu pour vendre aux consommateurs par livre tandis que les grossistes vont dans les zones frontalières pour vendre le maïs par sac aux Dominicains.

5.2. Les principaux acteurs de la filière

De la parcelle du producteur jusqu'au consommateur final, le maïs passe par différentes étapes ou stades de transformations physiques, de conditionnements et de transports. A chacun de ces stades, il est nécessaire de mobiliser des équipements, des intrants, du travail, du savoir-faire technique et des moyens financiers, etc. Différents types d'opérateurs interviennent pour prendre en charge ces différentes opérations.

5.2.1. Les producteurs

Les producteurs représentent la base de la pyramide de la filière. Ce sont les opérateurs qui réalisent les travaux conduisant à la production du maïs. Le nombre d'exploitants à Bois-

27

de-Laurence est estimé à environ 600, ils représentent 20% de la population. Ils travaillent sur des superficies allant de 0,25 à 3.25 ha. Ils sont divisés en 3 groupes grands, moyens et petits producteurs suivant la quantité de terre exploitée. Ils se trouvent sur 3 strates distinctes montagne, piedmont et plaine.

5.1.1.1. Organisation Familiale des exploitants

En Haïti, plus précisément dans la 2e section communale de Mombin-Crochu selon son Plan de Développement Communal, l'agriculture reste avant tout l'activité principale de la majorité de la population. Les exploitations enquêtées ont pour la majeure partie un homme comme chef d'exploitant. Elles sont composées de la famille et des moyens de production.

Ensuite plus de 85% des enquêtés sont des routiniers. Suivant les groupes identifiés, on a remarqué que chaque catégorie se comporte de la même façon au sein des différentes strates.

Figure 5.2. : Situation matrimoniale des exploitants enquêtés par catégories en pourcentage.

Marié non-Marié

75

60

52

48

40

25

GP MP PP

Source : enquête de l'auteur, Mars 2015

Ce graphe indique que dans les 3 strates identifiées dans la typologie, 60% des Grands Producteurs se sont mariés et ont en moyenne 3 à 4 enfants, seulement 30% sont non-mariés et ont en moyenne 5 à 6 enfants.

52% des Moyens Producteurs se sont mariés et ont en moyenne 3 enfants, les autres 48% sont non-mariés et on en moyenne 4 à 5 enfants.

25% des Petits Producteurs se sont mariés et ont en moyenne 2 à 3 enfants, les autres 75% sont non-mariés et ont en moyenne 2 enfants.

28

Discussion : En milieu rural haïtien, pour se marier on doit posséder des biens (terre). De ce fait, les grands producteurs sont les personnes possédant beaucoup plus de parcelles. Ainsi, le pourcentage de gens mariés est supérieur par rapport aux deux (2) autres.

5.2.2. Les commerçants

Selon un responsable du marché de la zone, pour la commercialisation du maïs, il existe environ 50 personnes subdivisées en deux catégories de commerçants : les détaillants qui vendent les produits aux consommateurs et les grossistes qui vendent les produits à l'extérieur par sac et achètent une quantité supérieure par rapport aux détaillants.

5.2.3. Les transformateurs

Le nombre de moulins inventoriés dans le cadre de l'étude dans les principales aires de production de la zone est de deux (2). Les utilisateurs y ont recours pour moudre le maïs. Cette opération est le plus souvent réalisée à la demande des détaillants et parfois par des producteurs-consommateurs. Le service est rendu contre rémunération sur une base de volume traité et aucune attention n'est portée à la qualité du produit. Le meunier fixe ses prix ainsi : de 1 à 10 marmites vous paierez 10 gourdes par marmite et au-delà de 10 marmites le prix est fixé à 7 gourdes par marmite.

5.2.4. Les consommateurs

On les rencontre aux niveaux des marchés. Ils achètent les produits directement entre les mains des détaillants par livre.

5.3. Transect synthétique de la zone d'étude

Le Transect a été réalisé dans l'objectif de mieux observer et de mieux définir les différents strates et d'arriver à positionner les catégories choisies dans ces différentes strates. Ainsi, partant du point le plus haut, environ 800 mètres d'altitude pour arriver au point le plus bas, environ 500 mètres, sur une distance de 1.65 km et une orientation Nord-Sud. Cette observation directe a permis de différencier quatre (4) étages agro écologiques et de subdiviser les catégories identifiées suivant la position et la pente de leur parcelle en Montagne, Collines, Piedmonts et Plaine (voir annexe 1).

? Le niveau 1 : C'est le point le plus élevé environ 800 mètres d'altitude avec des pentes comprises entre 30 et 45 degrés. Dans cette zone, on a rencontré des pins et certains rares manguiers comme végétation, des boeufs, des cabris et des chevaux comme animaux mais pas de présence de maison habitable si non que des ajoupas. Le

29

sol rencontré est de couleur brun-rougeâtre. Dans cette strate, on a pu identifier le système Maïs-haricot-pois-Congo qui représente 48,38% de la superficie totale des parcelles enquêtées.

? Le niveau 2 : C'est la zone des collines avec des pentes plus ou moins faibles par rapport au niveau 1. Dans cette zone on a pu remarquer la présence des avocatiers en grande quantité et des manguiers. Les cultures dominantes sont le bananier et la canne à sucre. Le système élevage rencontré est : boeuf, cheval, âne, millet, cabri et porc, pas de volaille. Le sol est de couleur noir de type sablo-limoneux. il n'y a pas de maison. La végétation est très dense dans cette zone et il y a présence des sources d'eau.

? Le niveau 3 : C'est la zone des piedmonts, les pentes sont comprises entre 10 et 20 degrés. Cette zone contient des avocatiers, des manguiers, quelques rares arbres forestiers et les cultures dominantes sont le haricot et le maïs et représente 31.11% de la superficie totale des parcelles examinées. C'est dans cette zone qu'habite la majorité de la population. Il y a aussi présence d'écoles et d'églises. Le sol rencontré est de couleur brun.

? Niveau 4 : C'est le niveau le plus bas couramment appelé plaine, les pentes sont comprises entre 0 et 10 degrés. Dans cette zone la végétation est peu dense, le sol est de couleur noirâtre et il y a présence d'une rivière. Il n'y a pas vraiment d'animaux domestiques sauf des volailles et des porcs. Les cultures rencontrées sont : le maïs, le haricot, le sorgho, le pois-Congo, le giraumont, le pois inconnu et l'arachide et représente 20.51% de la superficie totale des parcelles concernées.

5.4. Les systèmes de culture à base de Maïs

Le système de culture est l'ensemble des modalités techniques mises en oeuvre de façon cohérente sur une portion de territoire traitée de manière identique (SEBILLOTE, 1985). Les systèmes de culture à base de maïs rencontrés dans la 2e section communale de Mombin-Crochu sont distincts d'une strate à l'autre suivant l'observation faite au cours du Transect. En résumé, ils sont variés chez les catégories des exploitants identifiées parce que les différentes catégories exploitent des parcelles dans toutes les strates. Pour les différentes espaces occupées par chaque système (Voir le graphe 5.1).

30

Tableau 5.4 : Répartition des parcelles en pourcentage suivant leur position et les systèmes de culture mis en place

Strate

Système de culture

Pourcentage

Montagne

Maïs-Haricot-Pois-Congo

48,38%

Piedmont

Maïs-Haricot

31,11%

Plaine

Maïs-Haricot-Sorgho-Pois-Congo

20,51%

Source : Enquête de l'auteur, Mars 2015

Les systèmes de culture dans la zone sont occupés par des parcelles ayant d'une superficie comprise entre 0,25 et 3.25 hectares et se trouvent sur trois strates différentes.

La totalité des exploitants pratique l'association culturale. L'association Maïs-Haricot-Pois-Congo se trouve dans les montagnes sur 48,38 % des parcelles, l'association Maïs-Haricot se trouve dans les piedmonts et occupe 31,11% et l'association Maïs-Haricot-Sorgho-Pois-Congo se trouve en plaine occupe 20,51% des parcelles identifiées.

5.5. Les moyens de production des exploitants par catégories

5.5.1. Aspect foncier

Les parcelles des agriculteurs de la zone ne sont pas dispersées d'une strate à l'autre mais leur mode d'accès diffère pour chaque catégorie et dans les différentes strates. Ainsi, ils adoptent deux types de faire valoir : faire valoir direct où les terres sont exploitées à titre de propriété, indivise et faire valoir indirect, terres utilisées à titre de fermier et métayer.

31

Tableau 5.5.1. : Répartition du mode de tenure des parcelles en % par rapport à leur catégorie et leurs différentes strates.

 

Faire Valoir Indirect

Faire Valoir Direct

Strate

Catégorie

Fermage

Métayage

Indivision

Propriété

Montagne

PP

2.34%

3.08%

0.74%

1.97%

MP

7.38%

4.93%

11.07%

18.49%

GP

-

-

11.37%

38.63%

Total

 

9.72%

8.01%

23.18%

59.09

Piedmont

PP

2.33%

7.65%

-

4.40%

MP

13.02%

6.05%

-

1.49%

GP

-

-

25.05%

40.01%

Total

 

15.35%

13.70%

25.05%

45.90%

Plaine

PP

-

-

11.61%

22.94%

MP

-

-

8.13%

32.64%

GP

-

-

24.68

-

Total

 

-

-

44.42

55.58%

Source : Enquête de l'auteur, Mars 2015

Tenant compte des observations faites dans les différentes strates identifiées au cours de l'étude, il a été un impératif de présenter le mode de faire valoir de chaque parcelle des différentes catégories dans les différentes strates. Ainsi, les Producteurs de Montagne exploitent 17.73 % de leurs parcelles en mode de faire valoir indirect (9,72% en métayage, et 8.01% en fermage) et 82.27% en faire valoir direct (23.18% en indivision et 55.09% en propriété). Les Producteurs de Piedmont exploitent 29.05% de leurs parcelles en mode de faire valoir indirect (15.35% en métayage, 13.70% en fermage) et 70.95% en mode de faire valoir direct (25.05% en indivision et 45.90% en propriété). Les Producteurs de Plaine exploitent leurs parcelles uniquement en mode de faire valoir direct (44.42% en indivision et 55.58 en propriété).

Discussion : Les Grands Producteurs possèdent beaucoup plus de terres dans toutes les strates. Les parcelles se trouvant en montagne et en piedmont sont exploitées en faire valoir direct et indirect mais celles se trouvant en plaine sont toutes en mode de faire valoir direct de ce fait elles sont mieux gérer que les autres.

32

Figure 5.5.1 : Répartition des parcelles en pourcentage suivant leur mode de faire valoir

Faire Valoir Direct Faire Valoir Indirect

100

66,02

63,09

33,98

0

36,91

GP MP PP

Source : Enquête de l'auteur, Mars 2015

Toutes les strates confondues, les Grands Producteurs exploitent 100% de leur parcelle en mode de faire valoir direct, les Moyens Producteurs exploitent 33.98% en de faire valoir indirect, contre 66.02% en faire valoir direct et les Petits Producteurs exploitent seulement 36.91 % de leur parcelle en mode de faire valoir indirect et 63.09 % en mode de faire valoir direct.

Discussion : Toutes les strates confondues, les petits producteurs ont une rente foncière supérieure aux moyens producteurs contrairement aux grands producteurs qui n'ont aucune redevance. Les terres exploitées en mode de faire valoir indirect sont plus exploitées afin d'en tirer la redevance versée au propriétaire. Ils n'ont pas vraiment de structures de conservations des eaux et du sol.

5.5.2. Travail ou Main d'OEuvre

C'est la force qui fait tourner la machine pour produire les extrants nécessaires. A Bois-de-Laurence les agriculteurs utilisent les deux types de main-d'oeuvre : la main d'oeuvre interne qui se fait assurer par les membres de la famille et celle externe qui est l'utilisation des membres hors la famille.

33

Tableau 5.5.2 : Répartition en pourcentage de la main d'oeuvre par catégorie des exploitants dans les différentes strates.

Strate

Catégorie

Familiale

Kombit

Salariée
locale

Salariée
régionale

Montagne

PP

70%

18%

12%

-

MP

50%

12%

38%

 

GP

-

20%

7%

73%

Piedmont

PP

64%

25%

11%

-

MP

43%

20%

37%

-

GP

2%

23%

5%

70%

Plaine

PP

59%

35%

6%

-

MP

37%

30%

33%

-

GP

14%

16%

8%

62%

Source : Enquête de l'auteur, Mars 2015

Les Petits Producteurs utilisent en montagne 70% de main-d'oeuvre familiale, 18% de kombit et 12% de salariée locale, en piedmont 64% de main-d'oeuvre familiale, 25% de kombit et 11% de salariée locale et en plaine 59% de main-d'oeuvre familiale, 35% de kombit et 6% de salariée locale.

Les Moyens Producteurs utilisent en montagne 50% de main-d'oeuvre familiale, 12% de kombit et 38% de salariée locale, en piedmont 43% de main-d'oeuvre familiale et 20% de kombit et 37% de salariée locale et en plaine 37% de main-d'oeuvre familiale, 30% de kombit et 33% de salariée locale.

Les Grands Producteurs utilisent en montagne 20% de kombit, 7% salariée locale et 73% de salariée régionale, en piedmont 2% de main-d'oeuvre familiale, 23% de kombit et 75% de salarié et en plaine 14% de main-d'oeuvre familiale, 16% de kombit, 8% de salariée locale et 62% de salariée régionale.

Discussion : La qualité de la main d'oeuvre à utiliser est fonction de la quantité de terre exploitée, de la quantité de moyen disponible, du nombre de personnes dans la famille et la position des parcelles. Plus on avance vers l'altitude plus la main-d'oeuvre interne diminue, de même que l'homme-jour. Les grands producteurs sont les seuls à utiliser le salarié régional. Il tient compte de la quantité de terre disponible qui doit-être environ de 2.5 ha parce qu'il

34

n'honore qu'un seul contrat par période et les grands producteurs sont les seuls possédant cette quantité.

5.5.3. Capital

La zone n'est dotée d'aucun bureau de crédit agricole. De ce fait, les Grands et les Moyens Producteurs utilisent le revenu de leurs récoltes précédentes à 72% et des animaux à 28% pour la mise en culture de leurs parcelles, tandis que les petits producteurs utilisent le revenu de leurs animaux à 37% et vont en République Dominicaine pour travailler dans la construction ou dans des exploitations afin d'assurer financièrement les 63% restant pour cultiver leurs parcelles.

5.5.4. Outillage et état

Malgré les efforts déployés pour améliorer l'outillage agricole en Haïti, les agriculteurs de Bois-de-Laurence utilisent des outils rudimentaires et parfois en très mauvais état.

Tableau 5.5.3 : Les outils utilisés par catégorie d'exploitant en moyenne et leur état.

 

Outils

Etat

Catégorie

Strate

Nom

Quantité

Bon

Mauvais

PP

Montagne

Houe, pioche

2, 2

2, 1

0, 1

 

Piedmont

Bar-à-mine, Machette

1

0

1

 

Plaine

 

2

1

1

MP

Montagne

Pioche, Houe, Bar-à-mine

3, 3

2, 2

1, 1

 
 

Machette

2

1

1

 
 
 

3

3

0

 

Piedmont

Charrue, Pioche, Houe,

1

1

0

 

Plaine

Machette, Bar-à-mine

3, 3

2, 2

1, 1

 
 
 

2, 2

2, 1

0, 1

GP

Montagne

Pioche, Houe, Machette,

3, 4

2, 3

1, 1

 
 
 

Bar-à-mine

2, 3

2, 2

0, 1

 

Piedmont

Charrue, Pioche, Houe,

2

1

1

 

Plaine

Machette, Bar-à-mine

3, 4

2, 2

1, 2

 
 
 

4, 2

2, 2

2, 0

Source : enquête de l'auteur, Mars 2015

35

Les petits producteurs, toutes les strates confondues, possèdent en moyenne 2 houes en bon état évaluées à un coût de 500 gourdes pour entretenir leur parcelle , 2 pioches évaluées à un coût de 1000 gourdes pour faire le labourage , l'une d'elles est en bon état, une barre-à-mine en mauvais état évaluée à un coût de 350 gourdes pour assurer la plantation et 2 machettes évaluées à un coût de 300 gourdes pour la plantation et l'entretien des parcelles, l'une est en bon état et l'autre en mauvais état.

Les moyens producteurs des mornes possèdent 3 pioches évaluées à un coût de 1500 gourdes pour faire le labourage, deux d'entre-elles sont en bons état, 3 houes évaluées à un coût de 750 gourdes pour assurer l'entretien des parcelles dont 2 sont en bons état, 2 barre-à-mine évaluées à un coût de 700 gourdes pour la plantation, seulement l'une d'elles est en bon état et 3 machettes évaluées à un coût de 450 gourdes pour la plantation et l'entretien, elles sont en bons état.

Les moyens producteurs des plaines et des piedmonts possèdent une charrue évaluée à un coût de 5000 gourdes en bon état, 3 pioches évaluées à un coût de 1500 gourdes dont 2 en bon état pour les travaux de préparations de sol, 3 houes évaluées à un coût de 750 gourdes pour l'entretien , 2 machettes évaluées à un coût de 300 gourdes et 2 barre-à mine évaluées à un coût de 700 gourdes pour la plantation.

Les grands producteurs des mornes possèdent 3 pioches évaluées à un coût de 1500 gourdes pour le labourage dont 2 sont en bon état, 4 houes évaluées à un coût de 1000 gourdes pour l'entretien parmi-elles 3 sont en bon état, 2 machettes évaluées à un coût de 300 gourdes et 3 barre-à-mines évaluées à un coût de 1050 gourdes pour la plantation.

Les grands producteurs des plaines et des piedmonts possèdent 2 charrues évaluées à un coût de 10000 gourdes l'une d'entre-elles est en bon état et 3 pioches évaluées à un coût de 1500 gourdes dont 2 sont en bon état pour les travaux de préparations de sol, 4 houes évaluées à un coût de 1000 gourdes dont seulement 2 sont en bon état pour les travaux d'entretiens, 4 machettes évaluées à un coût de 600 gourdes dont 2 sont en bon état et 2 barre-à-mines évaluées à un coût de 700 gourdes et en bon état pour la plantation.

Discussion : Les petits producteurs utilisent uniquement des outils manuels au niveau de toutes les strates car ils n'ont pas de grands moyens économiques. Les moyens et les grands producteurs utilisent une pioche ou une charrue pour le labourage mais le choix est fait

36

en fonction du positionnement de la parcelle. Dans toutes les catégories, on observe un manque d'outils chez les exploitants pour les travaux du sol.

5.5.5. Mode de culture

Toutes les catégories des exploitants de la zone cultivent le maïs en association. En fonction du positionnent de ces parcelles les associations sont différentes les unes des autres. (Voir le tableau 5.4)

5.6. Les itinéraires techniques

Par définition, l'itinéraire technique est une combinaison logique et ordonnée de techniques appliquées à une culture ou une association de cultures. Ces techniques culturales vont de la préparation de sol à la récolte en passant par toutes les techniques d'entretien telles que le sarclage, l'irrigation ou la lutte contre un parasite (GRET !FAMV, 1990).

5.6.1. Préparation du sol

C'est un ensemble d'opérations qui consistent à débarrasser le sol des mauvaises herbes, de retourner la terre et de l'ameublir dans le but d'améliorer l'état structural du sol.

Tableau 5.6.1 : Présentation des outils, de la main-d'oeuvre et du coût utilisés en moyenne par catégorie au niveau des différentes strates.

Main-d'oeuvre

Strate

Catégorie

Interne

Externe

Outils

Coût

Montagne

PP

88%

12%

Pioche, houe

1300

MP

62%

38%

3000

GP

27%

73%

7000

Total

 
 
 
 
 

Piedmont

PP

89

11%

Pioche, houe

800

MP

63%

37%

Pioche, Houe et Charrue

2750

GP

25%

75%

5800

Total

 
 
 
 
 

Plaine

PP

27

73%

Pioche, Houe

500

MP

25%

75%

Houe,
Charrue

2400

GP

30%

70%

4500

Total

 
 
 
 
 

Source : Enquête de l'Auteur, Mars 2015

37

Les Petits Producteurs utilisent pour les travaux de préparations de sol en montagne (88% de main-d'oeuvre interne, 12% de main-d'oeuvre externe et dépensent en moyenne 1300 gourdes), en piedmont (89% de main-d'oeuvre interne, 11% de main-d'oeuvre externe et dépensent en moyenne 800 gourdes) et en plaine (94% de main-d'oeuvre interne, 6% de main-d'oeuvre externe et dépensent en moyenne 500 gourdes). Toutes les strates sont confondues, les Petits Producteurs utilisent une pioche et une houe pour les travaux de préparations de sol.

Les Moyens Producteurs utilisent pour la préparation de leur parcelle en montagne (62% de main-d'oeuvre interne, 38% de main-d'oeuvre externe, une pioche, une houe et dépensent environ 3000 gourdes), en piedmont (63% de main-d'oeuvre interne, 37% de main-d'oeuvre externe, une pioche, une houe, une charrue et dépensent en moyenne 2750 gourdes) et en plaine (67% de main-d'oeuvre interne, 33% de main-d'oeuvre externe, une pioche, une houe et dépensent en moyenne 2400 gourdes).

Les Grands Producteurs utilisent pour la préparation de leur parcelle en montagne (27% de main-d'oeuvre interne, 73% de main-d'oeuvre externe, une pioche, une houe et dépensent en moyenne 7000 gourdes), en piedmont (25% de main-d'oeuvre interne, 75% de main-d'oeuvre externe, une houe, une charrue et dépensent en moyenne 5800 gourdes), en plaine (30% de main-d'oeuvre interne, 70% de main-d'oeuvre externe, une houe, une charrue et dépensent en moyenne 4500 gourdes).

Discussion : Vu le faible moyen des petits exploitants, ils n'utilisent pas de charrue, de ce fait ils commencent le labourage avant les deux autres soit 45 jours environ avant la plantation mais ils utilisent une main-d'oeuvre externe supérieure par rapport à chaque strate. Les moyens exploitants utilisent la charrue mais à un niveau inférieur par rapport aux grands exploitants. Les Grands producteurs utilisent beaucoup plus de main-d'oeuvre externe en raison de la forte superficie de parcelles qu'ils possèdent. La main-d'oeuvre externe augmente en altitude au niveau de toutes les catégories aussi bien que les dépenses. Puisque la zone ne possède aucun outil mécanique pour le hersage, les 3 catégories utilisent une houe pour le faire. Pour la préparation de sol, plus on monte vers l'altitude, plus le coût est élevé.

5.6.2. Semis

Une seule période de plantation du maïs a été identifiée soit avril-mai. Pour faire la plantation, les petits et les moyens producteurs utilisent la main d'oeuvre externe non salariée uniquement en faisant une chose connue sous le nom de kombit. Les grands exploitants utilisent pour le semis 25% de main d'oeuvre externe non salariée en faisant des kombit aussi

38

mais 75% de main d'oeuvre externe salariale en payant des journées de travail. Le prix est fixé par marmite et varie de 50 à 60 gourdes suivant le besoin. Au niveau de toutes les strates les agriculteurs utilisent la machette et la barre-à-mine pour la plantation.

Tableau 5.6.2. : Distance de plantation du maïs dans les différentes strates.

Strate

Distance moyenne
entre les poquets en
mètre

Nombre de grain par
poquet

Nombre de kg par
hectare

Montagne

1.20

3

16.36 kg

Piedmont

1.05

3

17.68kg

Plaine

0.80

4

19.09 kg

Source : Enquête de l'auteur, Mars 2015

Discussion : Les producteurs de plaine ont une distance de plantation plus rapprochée et une quantité de grain par poquet supérieure par rapport aux producteurs de piedmont et de montagne. Il fallait mieux d'adopter une distance de plantation plus rapprochée au niveau de la montagne afin d'avoir une meilleure occupation du sol au niveau de la montagne et diminuerait la perte de sol causée par l'érosion.

5.6.3. L'Entretien

L'entretien se résume pour tous les groupes sociaux à deux sarclages accompagnés d'un buttage. C'est uniforme pour les trois catégories d'exploitants. Le premier est pratiqué 22 jours après la plantation pour se débarrasser des mauvaises herbes et le second, au moment de la récolte du haricot. Il convient cependant de souligner que malgré le manque de fertilité des sols, les exploitants n'utilisent aucun mode de fertilisation dans les parcelles. La pratique du recyclage des résidus de récolte est seulement adoptée. De même, aucun contrôle phytosanitaire n'est réalisé sur les parcelles malgré les ravages émis par les grillons et les attaques des criquets, etc...

39

Tableau 5.6.3 : Répartition de l'entretien au niveau des différentes strates par catégorie.

Main-d'oeuvre

Strate

Catégorie

Interne

Externe

Outils

Coût

Montagne

PP

79%

21%

Houe,
Machette

1750

MP

62%

38%

3500

GP

21%

79%

8250

 
 
 
 
 
 

Piedmont

PP

83%

17%

Houe,
Machette

1300

MP

63%

37%

3250

GP

18%

82%

6400

 
 
 
 
 
 

Plaine

PP

91%

9%

Houe,
Machette

875

MP

70%

30%

2700

GP

24%

76%

5200

 
 
 
 
 
 

Source : Enquête de l'auteur, Mars 2015

En montagne : Les petits producteurs utilisent 79% de main-d'oeuvre interne, 21% de main-d'oeuvre externe et dépensent en moyenne 1750 gourdes ; les moyens producteurs utilisent 62% de main-d'oeuvre interne, 38% de main-d'oeuvre externe et ont un coût moyen de 3500 gourdes et les grands producteurs utilisent 21% de main-d'oeuvre interne, 79% de main-d'oeuvre externe et dépensent 8250 gourdes.

En piedmont : Les petits producteurs utilisent 83% de main-d'oeuvre interne, 17% de main-d'oeuvre externe et dépensent 1300 gourdes en moyenne, les moyens producteurs utilisent 63% de main-d'oeuvre interne, 37% de main-d'oeuvre externe et dépensent en moyenne 3250 gourdes et les grands producteurs utilisent 18% de main-d'oeuvre interne et 82% de main-d'oeuvre externe dépensent en moyenne 6400 gourdes.

En plaine : Les petits producteurs utilisent 91% de main-d'oeuvre interne, 9% de main-d'oeuvre externe et un coût moyen de 875 gourdes, les moyens producteurs utilisent 70% de main-d'oeuvre, 30% de main-d'oeuvre externe et un coût moyen de 2700 gourdes et les grands producteurs utilisent 24% de main-d'oeuvre interne, 76% de main-d'oeuvre externe et ont un coût moyen de 5200 gourdes.

40

Discussion : Toutes les catégories confondues, plus on monte, plus le coût de la main-d'oeuvre externe augmente. Cette augmentation est causée par l'homme jour qui diminue avec altitude mais le coût journalier est stable au niveau des strates. Les grands producteurs ont un coût supérieur par rapport aux deux autres parce qu'ils possèdent beaucoup plus de parcelles et celles-ci demandent une main-d'oeuvre externe supérieure pour pouvoir accomplir toutes les cours dans un temps record.

5.6.4. La Récolte

Généralement, le maïs sec est récolté cinq (5) mois après la plantation. La plante reste debout dans le sol et on enlève seulement l'épi. Cependant dans certaines localités de Bois-de-Laurence, on constate qu'une portion du maïs est récoltée avant la maturation physiologique complète. Il est alors utilisé pour nourrir les membres de l'exploitation et est consommé boucané (Maïs boucané).

Tableau 5.6.4: Répartition de la main d'oeuvre dans la récolte par catégorie au niveau des différentes strates.

Main-d'oeuvre

Strate

Catégorie

Interne

Externe

Coût

Montagne

PP

93%

7%

200

MP

67%

33%

1300

GP

28%

72%

5800

 
 
 
 
 

Piedmont

PP

94%

6%

175

MP

68%

32%

1230

GP

32%

68%

4650

 
 
 
 
 

Plaine

PP

99%

1%

315

MP

73%

27%

982

GP

35%

65%

4195

 
 
 
 
 

Source : Enquête de l'auteur, Mars 2015

Pour faire la récolte du maïs En montagne : les petits producteurs utilisent 93% de main-d'oeuvre interne, 7% de main-d'oeuvre externe et dépensent en moyenne 200 gourdes ; les moyens producteurs utilisent 67% de main-d'oeuvre interne, 33% de main-d'oeuvre externe

41

et dépensent 1300 gourdes en moyenne et les grands producteurs utilisent 28% de main-d'oeuvre interne, 72% de main-d'oeuvre externe et ont un coût de récolte moyen de 5800 gourdes.

En piedmont : les petits producteurs utilisent 94% de main-d'oeuvre interne, 6% de main-d'oeuvre externe et dépensent en moyenne 125 gourdes ; les moyens producteurs utilisent 68% de main-d'oeuvre interne, 32% de main-d'oeuvre externe et dépensent en moyenne 1230 gourdes et les grands producteurs utilisent 32% de main-d'oeuvre interne, 68% de main-d'oeuvre externe et dépensent en moyenne 4650 gourdes.

En plaine : les petits producteurs utilisent 91% de main-d'oeuvre interne, 9% de main-d'oeuvre externe et dépensent en moyenne 315 gourdes ; les moyens producteurs utilisent 73% de main-d'oeuvre interne, 27% de main-d'oeuvre externe et dépensent en moyenne 982 gourdes et les grands producteurs utilisent 35% de main-d'oeuvre interne, 65% de main-d'oeuvre externe et dépensent en moyenne 4195 gourdes.

Discussion : Les producteurs utilisent une main-d'oeuvre interne supérieure par rapport aux activités précédentes parce qu'ils ne trouvent pas vraiment une récolte satisfaisante qui demande beaucoup de travailleurs. Les grands producteurs ont comme avantage une récolte plus rapide mais un coût plus élevé, contrairement aux deux autres qui prennent beaucoup plus temps pour faire la récolte mais dépensent moins que les grands.

5.6.5. Calendrier cultural du maïs

Le calendrier cultural explique la répartition des différentes opérations exposées dans la mise en place d'une culture sur une parcelle. A Bois-de-Laurence, le calendrier cultural du maïs est équivalent au niveau de toutes les strates parce que les habitants de la zone pratiquent un élevage libre au moment où il n'y a pas de culture sur les parcelles. Cela se présente d'après le tableau ci-dessous:

Tableau 5.6.5. : Calendrier cultural du maïs

Mois

Mars

Avril

Mai

Juin

Juillet

Aout

Sept

Oct

Nov

Dec

Jan

Fev

Activité réalisée

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Pr

S

 

E1

E2

 

R

 

Source : Enquête de l'auteur, Mars 2015

42

Pr : Préparation de sol S : Semis

E1 : Entretien 1

E2 : Entretien 2 R : Récolte

5.7. Rendement moyen de la culture

Pour trouver le rendement moyen de la culture dans la zone par les différentes catégories des exploitants, on a posé deux considérations : l'une directement sur la quantité de parcelles des agriculteurs dans les différentes strates et l'autre on a ramené les parcelles de chaque catégorie à 1 ha.

Tableau 5.7 : Rendement moyen des exploitants par catégorie et au niveau de chaque strate

 

Rendement moyen en Kg

Strate

Catégorie

Superficie

Année 2013

Année 2014

Montagne

PP

0.55

158.07

100.2 kg

MP

1.41

297.35

240.6 kg

GP

2.53

780.18

506.22 kg

Total

 

1.48 ha

411.86 Kg

282.34 kg

Piedmont

PP

0.535ha

260.67

180.18 kg

MP

1.47ha

522.33

308.89 Kg

GP

2.83 ha

1034.66

753.8 Kg

Total

 

1.61 ha

605.88 Kg

414.29 Kg

Plaine

PP

0.540 ha

302.27

230.04 Kg

MP

1.75 ha

658.9

476.033 Kg

GP

3.25 ha

1457.75

1181.69 Kg

Total

 

1.85 ha

806.30 Kg

629.25 Kg

Source : Enquête de l'auteur, Mars 2015

43

En 2013 le rendement était supérieur par rapport à 2014 au niveau de toutes les strates à cause d'une sécheresse hydrique qui a eu lieu au moment de la floraison de la culture dans la zone. Les producteurs pour toutes les catégories et au niveau des différentes strates ont une parcelle avec une superficie différente. De ce fait, on ramera toutes les parcelles à 1 hectare afin de mieux comparer les résultats et d'opérer des discussions plus approfondies au niveau des différentes catégories aussi bien qu'au niveau des différentes strates durant ces deux années.

Tableau 5.7.1. : Rendement sur 1 ha par catégorie des exploitants.

 

Rendement Moyen en Kg

Strate

Catégorie

Superficie

2013

2014

Montagne

PP

1 ha

287.4

182.18

MP

1 ha

210.88

170.63

GP

1 ha

308.37

200.08

Total

 

1

268.88 Kg

184.29 kg

Piedmont

PP

1 ha

487.23

339.96

MP

1 ha

355.32

210.12

GP

1 ha

365.60

266.36

Total

 

1 ha

402.71 Kg

272.14 kg

Plaine

PP

1 ha

559.75

426

MP

1 ha

376.51

272

GP

1 ha

448.53

363.59

 
 

1 ha

461.59

353.86 kg

Source : Enquête de l'auteur, Mars 2015

Les producteurs de montagne, toutes catégories confondues, ont un rendement moyen à l'hectare de 268.88 kg en 2013 et 184 kg en 2014. Pourtant si on tient compte de chaque catégorie distinctement, les petits producteurs ont un rendement moyen de 287.4 kg en 2013

44

et 182.18 kg /ha en 2014, les moyens producteurs 210.88 kg en 2013 et 170.63kg/ha en 2014 et les grands producteurs 308.37 kg en 2013 et 200.8 kg/ha en 2014.

Les producteurs de piedmont, toutes catégories confondues, ont un rendement moyen à l'hectare de 402.71 kg en 2013 et 266.39kg en 2014. Pourtant dans cette même strate les petits producteurs à eux seuls ont un rendement moyen de 487.23 kg en 2013 et 339.96 kg/ha en 2014, les moyens producteurs ont un rendement moyen de 355.32 kg en 2013 et 210.12kg/ha en 2014 et les grands producteurs ont un rendement moyen de 365.60 kg en 2013 et 272.14 kg/ha en 2014.

Les producteurs de plaine, toutes catégories confondues, ont un rendement moyen de 461.59 kg/ha en 2013 et 353.86 kg/ha en 2014. Tenant compte du rendement par catégorie, les petits producteurs ont un rendement moyen de 559.75 kg/ha en 2013 et 426 kg/ha en 2014, les moyens producteurs totalisent 376.51 kg/ha en 2013 contre 272 kg/ha en 2014 et les grands producteurs ont respectivement 448.53 kg/ha en 2013 et 353.86 kg/ha en 2014.

Discussion : Pour mieux analyser les résultats trois considérations s'avèrent nécessaire:

1. Inter-année: En 2013 le rendement à l'hectare était supérieur par rapport à celui de 2014. Cette supériorité est provoquée par une absence de pluie pendant la saison de culture en 2014. Ensuite, les agriculteurs continuent à mettre en place les mêmes associations chaque année sans faire aucun apport, il y a certains éléments qui deviennent au jour le jour de facteurs limitant pour la culture et ont pour conséquences la diminution du rendement.

2. Inter-strate : Les producteurs se trouvant en plaine ont un rendement moyen à l'hectare supérieur par rapport aux deux autres mais ils ont aussi une distance de plantation plus rapprochée soit 80cm x 80cm,contre 105 x 105 cm en piedmont et 120 x 120 en montagne, le nombre de grain par poquet est 4 en plaine et 3 en piedmont et en montagne ce qui induira une densité de semis à l'hectare supérieure. La couverture végétale est plus raisonnable en plaine. Enfin les parcelles des plaines sont toutes en faire valoir direct et sont mieux protégées.

3. Inter-catégorie : Les petits producteurs ont un rendement moyen supérieur en plaine et en piedmont, mais en montagne, ce sont les grands producteurs qui ont le meilleur rendement. Les petits producteurs utilisent une pioche pour labourer leur parcelle dans toutes les strates, contrairement aux moyens et aux grands qui utilisent une charrue sauf

45

en montagne. Les petits agriculteurs utilisent beaucoup plus la main- d'oeuvre interne pour les travaux de préparation de sol et d'entretien. Cela signifie qu'ils commencent beaucoup plus tôt que les deux autres et terminent plus tôt aussi vu l'insuffisance de la main-d'oeuvre externe. Le travail est de meilleure qualité.

5.8. Compte d'exploitations à l'hectare des producteurs

Dans le cadre du résultat économique des exploitants, on a suivi le même scénario exposé dans le calcul du rendement moyen. Dans la zone d'étude les producteurs pratiquent l'association culturale uniquement. De ce fait on a divisé les charges et les amortissements par le nombre de cultures emblavées sur la parcelle pour trouver ceux du maïs.

Tableau 5.8: Compte d'exploitation des exploitants par catégorie suivant leur strate sur 1 ha au cours des années 2013-2014.

47

Année 2013

Strate

Catégorie

Sup en ha

Charges

Amortissement

Charges Totales

Nombre de Kg récolté

Prix en gourdes / Kg

Recette

Bénéfice

Montagne

PP

1

1358

238.89

1596.89

287.4

18

5173.2

3576.31

MP

1543.22

377.78

1921

210.88

3795.84

1874.84

GP

2420.45

427.78

2848.23

308.37

5550.66

2702.43

 
 

1 ha

1773.89

348.15

2122.04

268.88

 

4839.84

2717.8

Piedmont

PP

1

1150.5

238.89

1389.93

487.23

18

8770.14

7380.21

MP

1249.78

916.67

2166.45

355.32

6395.76

4229.31

GP

1532.25

1533.33

3065.58

365.60

6580.8

3515.22

 
 

1 ha

1310.84

896.30

2207.14

402.71

 

7248.96

5041.82

Plaine

PP

1

500

238.89

738.89

559.75

18

10075.5

9336.61

MP

627.4

916.67

1544.07

376.51

6777.18

5233.11

GP

740.33

1533.33

2273.66

448.53

8073.54

5799.88

 
 

1 ha

622.57

896.30

1518.87

461.59

 

8308.74

6789.75

48

Année 2014

Strate

Catégorie

Sup en ha

Charges

Amortissement

Charges Totales

Nombre de Kg récolté

Prix en gdes / Kg

Recette

Bénéfice

Montagne

PP

1 ha

1378.78

238.89

1617.67

182.18

18

3279.24

1661.57

MP

1843.97

377.78

2221.75

170.63

 

3071.34

849.59

GP

2773.38

427.78

3201.16

200.08

 

3601.44

400.28

 
 

1 ha

1998.71

348.15

2346.86

184.29

 

3317.34

970.48

Piedmont

PP

1 ha

1430

238.89

1668.89

339.96

18

6119.28

4450.39

MP

1639.45

916.67

2556.12

210.12

 

3782.16

1226.04

GP

1984.69

1533.33

3518.02

266.36

 

4794.48

1276.46

 
 

1 ha

1684.71

896.30

2581.01

272.14

 

4898.64

2317.63

Plaine

PP

1 ha

659.72

238.89

898.61

426

18

7668

6769.39

MP

868.85

916.67

1785.52

272

 

4896

3110.48

GP

817.35

1533.33

2350.68

363.59

 

6544.62

4193.94

 
 

1 ha

781.97

896.30

1678.27

353.86

 

6369.54

4691.27

Source : Enquête de l'Auteur, Mars 2015

48

En ramenant toutes les catégories à 1 ha, En considérant les dépenses des différents travaux effectués dans chaque parcelle de différentes catégories au niveau des différentes strates on a :

Les producteurs de montagne en 2013 ont une charge totale moyenne de 2122.04 gourdes, une recette de 4839.84 gourdes soit un bénéfice de 2717.8 gourdes et en 2014 ils ont respectivement 2346.86 gourdes comme charge, 3317 gourdes recettes et totalisent un bénéfice de 970.48 gourdes.

Les producteurs de Piedmont en 2013 ont une charge totale moyenne de 2207.14 gourdes, une recette de 7248.96 gourdes soit un bénéfice de 5041.82 gourdes et en 2014 ils ont respectivement 2581.01 gourdes comme charge, 4898.64 gourdes comme recette et totalisent un bénéfice de 2317.63 gourdes.

Les producteurs de Plaine en 2013 ont une charge totale moyenne de 1518.87 gourdes, une recette de 8308.74 gourdes soit un bénéfice de 6789.75 gourdes et en 2014 ils ont respectivement 1678.27 gourdes comme charge, 6369.54 gourdes comme recette et totalisent un bénéfice de 4691.27 gourdes.

Discussion : Toutes les strates confondues les producteurs ont un revenu net supérieur en 2013 parce que cette année le coût de la main-d'oeuvre était un inférieur, le rendement moyen à l'hectare était plus satisfaisant mais le prix de vente d'un kg de maïs était stable au cours de ces deux années.

Au niveau des strates les producteurs de plaine ont un bénéfice à l'hectare supérieur vu qu'ils exploitent leurs parcelles uniquement en mode de faire valoir direct c'est-à-dire ils n'ont pas de rente foncière, la main-d'oeuvre externe est plus utilisée dans cette strates et ils ont un rendement moyen supérieur que les deux autres.

Les petits producteurs ont un revenu à l'hectare supérieur parce qu'ils utilisent la main-d'oeuvre interne en plus grande quantité ensuite ils ont un rendement moyen supérieur à l'hectare vu qu'ils exploitent les parcelles mieux que les deux autres.

49

5.9. Les opérations post-récoltes de la culture

Le maïs représente la source principale d'énergie pour les agriculteurs de Bois-de-Laurence. Les premières opérations post récolte du maïs comprennent toutes les étapes permettant la récupération des grains après la récolte : les opérations de battage ou d'égrenage (généralement manuel), de nettoyage, le séchage (au soleil sur glacis, aux abords des routes, sur des tapis ou des draps). La seconde étape de la récolte peut se résumer ainsi: transport à l'atelier de transformation, le stockage et la commercialisation.

Les informations recueillies auprès des producteurs de la zone indiquent qu'en moyenne 5% de la production totale du maïs est autoconsommé, 80% est vendu et enfin 15% est destiné au stockage. Généralement, ces opérations s'effectuent non seulement au niveau des différentes strates mais sont aussi réalisées par les 3 catégories de planteurs.

5.9.1. Stockage

La conservation du maïs est une activité pratiquée par toutes les catégories, afin de trouver les semences pour la mise en culture suivante. Le stockage se fait à domicile. Pour cela les agriculteurs de montagne déplacent leur produit puisque cette strate n'est pas habitée.

La conservation est généralement effectuée de façon traditionnelle : en sac pour les grands producteurs et sur bois (colombier) pour les moyens et les petits producteurs. Les moyens de stockages utilisés par les producteurs sont de très mauvaises qualités et les empêchent parfois de trouver des semences de bonne qualité au moment de semis.

5.9.2. Transformation

La transformation du maïs grain est une sous filière importante. Cette opération est le plus souvent réalisée par les meuniers localisés à proximité des champs, sous l'initiative des commerçantes locales et parfois par des producteurs-consommateurs.

Les deux moulins présents dans la zone sont des moulins à marteaux broyeurs. Il est ensuite nécessaire de vanner le produit pour en séparer le maïs moulu, la farine et la paille. Les producteurs consommateurs assurent ce travail de vannage pour leur consommation propre. Dans le cas de la vente de maïs moulu, les commerçantes assurent elles-mêmes ce travail ou ont recours à des vanneuses spécialisées.

Le prix de la prestation pour l'utilisation du moulin varie de 7 à 10 HTG par marmite soit environ 2,77 à 4 HTG par kg. Généralement, les prix les plus bas concernent les

50

commerçants qui connaissent le meunier et négocient en raison des volumes importants à moudre.

Signalons que les moulins ne sont pas toujours disponibles parce qu'ils sont souvent en panne. On observe une insuffisance de moulin par rapport à la quantité de maïs disponibles pour la transformation dans la zone. Bien que la position des strates soit différente les unes des autres, la quantité de maïs transformée et le prix du service sont identiques partout dans la zone.

5.10. Commercialisation

En Haïti, le commerce des produits agricoles est assuré par une multitude (plusieurs milliers) d'agents appelés « Sara » qui sont en règle générale des femmes spécialisées dans les activités commerciales.

Généralement, les récoltes se font par les producteurs, tandis que la commercialisation est effectuée au niveau des marchés pour toutes les catégories dans les différentes strates.

Les « Madame Sara » constituent des actrices essentielles de la filière : ce sont elles qui organisent les flux des produits au travers d'un réseau de relations personnelles. Elles agissent sur un nombre limité de produits et dans des zones qu'elles connaissent bien.

5.10.1. L'axe de commercialisation du Maïs

L'axe de commercialisation d'un produit est la succession des différents points de vente ou lieux de transaction par où transite le produit depuis sa zone de production jusqu'aux marchés de consommation. Il indique l'orientation dominante d'un produit.

La mise sur le marché constitue la première étape de la commercialisation et est généralement assurée par les producteurs eux-mêmes. Le maïs prend ensuite deux directions en fonction du volume acheté par la commerçante. Si le maïs est acheté par un détaillant, il ira directement dans un lieu de transformation avec le produit pour sa transformation et ensuite au marché pour vendre aux consommateurs locaux. S'il est acheté par un grossiste, il part directement dans les zones frontalières pour être vendu en grains aux Dominicains.

5.10.2. Les circuits de commercialisation

Le circuit de commercialisation se définit comme une chaîne d'opérateurs entretenant des relations les uns avec les autres et exerçant des fonctions spécifiques aux différentes étapes de la commercialisation d'un produit ou d'un groupe de produits.

Le circuit de commercialisation du maïs à Bois-de-Laurence comprend les opérateurs suivants:

Les producteurs assurant la production et la vente du maïs aux commerçantes.

Les grossistes qui achètent en grande quantité entre les mains des producteurs au niveau des marchés pour revendre à l'extérieur.

Les détaillantes qui achètent le maïs grain en petite quantité entre les mains des producteurs et le transforme en maïs moulu pour le revendre aux consommateurs. Les meuniers assurant la transformation du maïs grain en maïs moulu pour les détaillants et les producteurs-consommateurs.

Figure 5.9.2 : circuit de commercialisation du maïs à Bois-de-Laurence Légende : maïs grain

, farine de mais

Semoule de maïs , corn flakes

Marchands Nationaux

Dominicains

Grossistes

Producteurs

Meuniers

Consommateurs urbains

Détaillantes

Consommateurs locaux

51

52

Cette figure montre que les producteurs peuvent vendre leur récolte directement aux grossistes ou aux détaillants, mais parfois, ils s'en vont dans les lieux de transformation.

Les détaillants achètent le maïs entre les mains des producteurs et vont dans les lieux de transformations. Ils vendent ensuite les dérivés aux consommateurs locaux.

Les grossistes achètent le maïs en gros entre les mains des producteurs et partent dans les zones frontalières pour le vendre aux Dominicains qui, par la suite, le transforment en maïs moulu, farine de maïs et corn flakes à destination de Haïti.

5.10.3. La fixation des prix

Généralement, la loi de l'offre et de la demande détermine le prix du maïs sur le marché, certains facteurs sont très déterminants dans la fixation des prix aux producteurs et sur les marchés des zones de production.

La fixation des prix des produits bruts dans les conditions actuelles de commercialisation est donc liée à deux éléments incontournables :

y' Le caractère saisonnier de la production du maïs induisant alternativement abondance et rareté et engendrant sur une même année des fluctuations saisonnières de prix ;

y' L'agressivité des commerçantes imposant avec succès tant leurs propres unités de mesure que les prix auxquels elles doivent acheter le maïs.

Il ressort de cette situation que la fixation des prix échappe complètement au contrôle du producteur qui, faute de moyens financiers et de structures de stockage, ne peut pas stocker momentanément le produit en attendant une éventuelle augmentation des prix. Ainsi, les prix peuvent varier de 50 gourdes en période de récolte à 80 gourdes en période de rareté par marmite, soit de 18.33 gourdes à 29.41 gourdes le kilogramme.

5.10.4. Résultats économiques des commerçants

Dans la zone sous étude la commercialisation du maïs est assurée par deux (2) catégories de marchands : les détaillants qui achètent en moyenne deux (2) sacs de maïs entre les mains des producteurs et vont aux moulins pour le transformer en maïs moulu pour offrir aux consommateurs et ensuite, les grossistes qui achètent en moyenne neuf (9) sacs de maïs entre les mains des producteurs pour aller le vendre aux dominicains, ce qui modifie les dépenses.

53

Tableau 5.10.4: Résultats économiques des commerçants par catégorie pour 1 sac de 50 Kg.

Catégories

Prix d'achat

Frais divers

Prix de vente

Bénéfice

Grossiste

900

75

1080

105

Détaillant

900

105

1260

255

Source : Enquête de l'auteur, Mars 2015

Ce tableau montre que sur chaque 50 kg de maïs vendu les Grossistes font un bénéfice moyen de 105 gourdes et les Détaillants pour la même quantité font un bénéfice de 255 gourdes.

5.10.5. Marges commerciales des operateurs

La détermination des marges commerciales des opérateurs fait intervenir les prix d'achat et de vente des produits à chaque niveau du circuit, ainsi que les frais globaux de commercialisation. Le volume de maïs transité au niveau des différents maillons du circuit de commercialisation est différent. La marge réalisée par les opérateurs est alors calculée sur un sac de 18 marmites qui équivaut à 50 kg.

54

Tableau 5.10.5 : Estimation des marges commerciales des acteurs dans la filière sur pour 1 sac (50 kg) de maïs produit.

Operateurs

Item

Montant en Gde/sac

Montant en Gde/kg

Producteur

Consommation interm.

60.24

1.20

Main-d'oeuvre

282.5

5.65

Coût total

342.74

6.85

Prix de vente

900

18

Marge nette

557.26

11.14

Ratio

1.62

1.62

Grossiste

Coût d'acquisition

900

18

Frais divers

75

1.50

Total coûts

975

19.5

Prix de vente

1080

21.60

Marge nette

105

2.10

Ratio

0.11

0.11

Détaillant

Coût d'acquisition

900

18

Frais divers

105

2.10

Total coûts

1005

20.10

Prix de vente

1250

25

Marge nette

245

4.90

Ratio

0.24

0.24

Meunier

Frais divers

75

1.5

Recette

105

2.1

Marge nette

30

0.6

Ratio

0.4

0.4

Source : Enquête de l'auteur, Mars 2015

Ce tableau montre que les producteurs réalisent un bénéfice moyen de 557.26 gourdes par sac soit 11.40 gourdes par kg de maïs produit et un ratio de 1.62 gourdes.

Les grossistes réalisent un bénéfice de 105 gourdes par sac soit 2.10 gourdes par kg de maïs acheté. Ce bénéfice représente un taux de 9.72% du prix d'achat et un ratio de 0.11 gourde.

55

Les détaillants réalisent un bénéfice de 245 gourdes par sac soit 4.90 gourdes par Kg de maïs acheté. Ce bénéfice représente pour les détaillants un taux de 19.60% du prix d'achat et un ratio de 0.24 gourde.

Les Meuniers ont un bénéfice de 30 gourdes par sac de maïs moudre soit 0.6 gourde par Kg et un ratio de 0.4 gourde.

Discussion : Les opérateurs ont chacun une marge nette dans la filière: les producteurs ont une marge nette supérieure aux deux autres mais ils prennent beaucoup plus de temps pour l'atteindre; les grossistes ont une marge inférieure aux détaillants mais ils le font dans un temps plus court et les détaillants ont une marge nette supérieure par rapport aux grossistes mais ils prennent beaucoup plus de temps pour la livraison aux consommateurs.

56

CHAPITRE VI : CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

6.1. Conclusion

Ce diagnostic de la filière de Maïs réalisé à Bois-de-Laurence au cours des années 2013-2014 a donné des résultats permettant de voir si les techniques culturales utilisées par les Agriculteurs au niveau des différentes strates influencent le rendement et aussi la contribution de la filière dans l'amélioration des revenus des acteurs.

À Bois-de-Laurence, 2eme section communale de Mombin-Crochu, les principaux acteurs de la filière de maïs sont les producteurs, les commerçants, les transformateurs et les consommateurs. Le maïs est produit par 3 groupes sociaux au niveau de 3 strates distinctes.

Les grands et les moyens producteurs utilisent une charrue et une houe pour la préparation de leurs parcelles en plaine et en piedmont, une pioche accompagnée d'une houe en montagne et les petits producteurs utilisent une pioche et une houe dans toutes les strates. Le semis se fait par poquet sur une distance de 0.80 m par 0.80 m en plaine, 1.05 par 1.05 m en piedmont et 1.20m par 1.20m en montagne avec une densité par poquet de 4 pieds en plaine et 3 pieds en piedmont et montagne.

L'entretien se résume à deux sarclages au niveau des différentes strates, pas de contrôle phytosanitaire et aucun apport n'est aussi fait.

Le rendement moyen du maïs dans la zone en 2013 est de 268.88 kg/ha en montagne, 266.36kg/ha en piedmont et 461.59 kg/ha en plaine ; en 2014 il est de 184.29 kg/ha en montagne, 272.14 en piedmont et 365.59 kg/ha en plaine.

Le rendement du maïs à l'hectare est différent tant au niveau des strates qu'à travers les différentes catégories. Ceci amène des fois à se questionner sur les techniques utilisées par ces groupes et à apporter des réflexions ou des jugements techniques correspondant. De ce fait, on n'affirme pas que les techniques utilisées par les producteurs ne soient pas appropriées mais qu'il soit préférable d'apporter certaines améliorations, non seulement dans les strates, mais aussi dans les différents groupes sociaux pour faciliter un rendement supérieur.

Les distances de plantation surtout en montagne et en piedmont doivent-être moindres pour obtenir une meilleure occupation du sol. Planter ensuite un peu plus tôt au mois d'avril, mieux conserver les sols, gérer les ravageurs pouvant attaquer la culture. Les outils utilisés

57

par les moyens et les grands agriculteurs pour la préparation des sols ne sont pas à encourager. Il est important d'effectuer des travaux d'entretien dans les meilleurs moments.

Les acteurs réalisent chacun un bénéfice sur chaque sac de maïs produit soit 50 kg. En moyenne les producteurs jouissent d'une marge nette de 557.26 gourdes soit un ratio de 1.62 gourde; les grossistes ont une marge nette de 105 gourdes soit un ratio de 11 centimes; les détaillants ont une marge nette de 240 gourdes soit un ratio de 24 centimes tandis que les meuniers ont une marge nette de 30 gourdes soit un ratio de 0.4 centimes. La ratio est acceptable, mais pourrait augmenter, si on tient compte des conseils précités pour les producteurs, la mise en place d'un bureau de crédit agricole, l'amélioration des réseaux routiers et la formation de techniciens locaux pour la réparation des moulins.

Les techniques culturales utilisées par les agriculteurs au niveau des différentes strates sont influencées le rendement de la culture. Ensuite, malgré les contraintes la filière maïs contribue à l'amélioration des revenus des acteurs.

6.2. Recommandations

Pour réduire les contraintes, certaines mesures doivent être prises pour : améliorer la conduite de la culture, faciliter l'écoulement des produits, le bon fonctionnement des moulins de transformation. Les mesures proposées en ce sens peuvent se résumer comme suit :

? Mettre en place un programme de reforestation et d'aménagement des versants.

? Donner des encadrements techniques aux agriculteurs.

? Organiser les producteurs en coopératives pourrait les aider à définir à leur guise, les circuits commerciaux les plus favorables, ce qui leur donnerait un plus grand pouvoir au niveau du contrôle du marché de leurs produits.

? Mettre en place d'autres études pouvant mieux traiter les problèmes phytosanitaires (Identifier insectes et maladies puis proposer des moyens de lutte appropriés), la fertilisation et les différentes associations de cette culture dans la zone.

58

BIBLIOGRAPHIE

Bayard Bernard, 2012, Consultation pour le renforcement de la capacité
d'analyse de la coordination nationale à la Sécurité Alimentaire (CNSA) dans les processus des achats locaux, Programme Economique des Filières Rurales (DEFI),
République d'Haïti, 175 p.

BIEN-AIME, Wancy, 2014 Diagnostic du déclin de la culture du sorgho (S. bicolor)

dans la 2eme section de bassin magnan de 2009 à 2012, Mémoire FAUCNH, Limbé, 62 p.

CADET, Henri-Claude, 2014 Marchés des produits agricoles, FAUCNH, cours

magistraux, 28 p.

Chambres d'Agricultures du Fiche-maïs-itinéraires, France, 12 p. Limousin, 2008

Damais Gilles, 2006, Identification de créneaux dans les filières rurales

haïtiennes : rapport de synthèse, BID, 76 p.

FANFAN Junior, 2006 Étude Comparative des Performances Économiques des

Systèmes de Cultures à Base de Chou (Brassica oleracera) et à Base de Haricot (Phaseolus vulgaris) au niveau du Périmètres irrigué de Bohoc, Mémoire FAMV, Port-au-Prince, 48 p.

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en Haïti,
79 p.

GRET/ FAMV, 1991 Manuel d'agronomie tropical, Appliquée en milieu

paysan, Haïtien, Ed Tardy Quercy, France, 490 p.

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Hayat Bouteau, 2012 Cours phytopathologie, France, 31 p.

IHSI, 2012 Population totale, population de 18 ans et densités estimés

en 2012, 125 p.

59

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MARNDR/CNSA, 2014 Evaluation prévisionnelle de la performance des récoltes

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MATHIEU Guy, 2013 Mémoire- Préparation II, FAUCNH, cours magistraux, 25

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MESIDOR Alix, 2012 Cultures des céréales, FAUCNH, cours magistraux, 18 p.

SOHINTO David et

SOGLABDE Albéric, 2011

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www.fao stat.org le 23-03-2015

www.memoire Online.com, le 21-11-2014

www.wikipedia.com Le 23-03-2015

60

ANNEXES

a

Annexe 1 : Transect Synthétique de la zone.

b

Annexe 2: Fiche d'enquête des exploitants

Fiche d'enquête

Diagnostic de la filière maïs au cours des années 2013-2014 à Bois-de-Laurence, 2eme section communale de Mombin-crochu

A) Identification de l'enquêté

1) Nom et prénom : 2) sexe : M____ F___ 3) Age

4) Nombre d'enfants : 5) Habitation :

B) Activités principales

1) Quelle (s) est (sont) votre (vos) activité (s) économique (s) principale (s) ? Rép : a) Commerce__ b) Agriculture__ c) Elevage __ d) Autres____

2) Si c'est l'agriculture, quels systèmes de cultures pratiquez-vous ?

No parcelle

Mono

En

association

Rotation culture

Culture et pourcentage de densité pour chaque culture

position

Superficie/ ha

Parcelle 1

 
 
 
 
 
 

Parcelle 2

 
 
 
 
 
 

Parcelle 3

 
 
 
 
 
 

Parcelle 4

 
 
 
 
 
 

Parcelle 5

 
 
 
 
 
 
 

3) Pratiquez-vous l'élevage?

Rep: Oui_____ Non_____

4) Si oui, combien de têtes de bétail possédez-vous?

Types de bétails

Quantités

Elevage libre

Elevage à la corde

Elevage en enclos

Boeufs

 
 
 
 

C

Mulette

 
 
 
 
 

Ovins/caprin

 
 
 
 

Poule

 
 
 
 

Porc

 
 
 
 

Cheval

 
 
 
 

Autre

 
 
 
 

C) Accès à la terre

1) A quel titre vous travaillez votre (vos) parcelle (s)?

No parcelle

Propriétaire

Métayage

2 moitiés

Fermage

Autres

Parcelle1

 
 
 
 
 

Parcelle 2

 
 
 
 
 

Parcelle 3

 
 
 
 
 

Parcelle 4

 
 
 
 
 

Parcelle 5

 
 
 
 
 
 

2) Source du capital des parcelles

 

Personnelle

Prêt

don

autres

Parcelle 1

 
 
 
 

Parcelle 2

 
 
 
 

Parcelle 3

 
 
 
 

Parcelle 4

 
 
 
 
 

a) Personnelle__ b) Prêt__ c) Vente de produits agricoles__ d) Don___ e) autre ___

3) Quelle main d'oeuvre utilisez-vous pour travailler cette (ces) parcelle (s) ?

No parcelle

M.O I

M.O EX

Familiale %

kombit %

Ramponneau%

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

D) Pratiques culturales

1) Labourez-vous votre parcelle avant la mise en culture ?

Rep: Oui_____ Non_____

2) Si oui, quel outillage utilisez-vous?

Rep: Mécanique_____ Manuel_____

3) Si mécanique, Quel type d'outils mécaniques utilisez-vous?

Rep: Tracteurs_____ Motoculteurs_____ Charrue à traction animale_____ Autres_

4) Si manuel, Quel type d'outils manuel utilisez-vous?

Rep :

5) Avez-vous reçu une formation sur la culture ? Rep : oui non

6) Apres la récolte de la culture, que faites-vous avec les biomasses obtenues ?

Rép : a) brûlis ____ b) compostage____ c) pillage____ d) autre ____

___

7) Si oui, quelle est l'intervalle de plantation?

Rép : a) un mois b) deux mois c) trois mois d) quatre mois

7) Après la récolte de la culture, faites-vous habituellement d'autres plantations

rapidement ? Rep : Oui ___ non

e) plus

d

8) Combien de sarclages faites-vous au cours des cycles culturaux, quel moment ?

 

Parcelle 1

Parcelle 2

Parcelle 3

Parcelle 4

Parcelle5

e

Sarclage 1

Sarclage 2

9) Pendant combien de temps pratiquez-vous cette culture ? Rép : 1 ans__ 2 ans__ 3 ans__ 4 ans___ 5 ans___ plus___

10) Apportez-vous des produits phytosanitaires aux cultures ? Rép : oui____ non_____

11) Quels moyens de lutte utilisez-vous ? Rep

12) Utilisez-vous des engrais organiques ? Oui____ Non_____
Si oui le quel :

13) Pour la mise en culture, quels outils utilisez-vous pour entreprendre vos activités ?

 

Parcelle 1

Parcelle 2

Parcelle 3

Parcelle 4

Parcelle 5

Sarclage

 
 
 
 
 

Labourage

 
 
 
 
 

Récolte

 
 
 
 
 

14) Pratiquez-vous des méthodes de conservations de sol et de l'eau ? Rep : oui___ Non____

15) Si oui quand et comment ?

Rep

16) Pour la mise en culture, quels dépenses faites-vous pour entreprendre vos activités ?

 

labourage

sarclages

fertilisation

Récolte

Ouvrier agricole

Parcelle 1

 
 
 
 
 

Parcelle 2

 
 
 
 
 

f

Parcelle 3

Parcelle 4

Total

V- Intérêts généraux

1) trouver-vous des avantages dans la culture du maïs ? Rép : Oui_____ Non _____ 3) Si oui, les quels ?

Rép :

2) Rencontrez-vous des inconvénients dans la culture ? Rép : Oui ____ Nom

3) si oui Quels sont ces inconvénients? Rép :

4) Combien de sacs/ha obtenez-vous dans la récolte ?

 

culture

Variété

Quantités sac/ha

Nombre de jour/ha

Forme de

M.O

Destination

Parcelle 1

 
 
 
 
 
 

Parcelle 2

 
 
 
 
 
 

Parcelle 3

 
 
 
 
 
 

Parcelle 4

 
 
 
 
 
 

5) Que faites-vous avec la récolte ?en pourcentage

Rep : consommation vente immédiat stockage pour la vente

stockage pour semence transformation

6) Quels moyens de stockages utilisez-vous ?

g

Rep :

7) combien d'argent obtenez-vous après la récolte ?

Parcelle

Culture

Qte récoltée

Prix par marmite

Total

 

8)

D'après vous, les récoltes obtenues durant ces deux (2) derniers années évoluent-elles en augmentant ou en diminuant ? Rép : en diminuant____ en augmentant_____

9) observation

VI- Acquisition de semences et période de plantation

1 - Où trouvez-vous les semences de Maïs ?

2 - Quelle (s) variété (s) cultivez-vous ?

Rep

3 - quelle saison plantez-vous le Maïs?

Rep : Mars-Juin___ Aout-Novembre____ Décembre-Mars____ Autres___ Systèmes de Commerce :

1- Où allez-vous généralement avec les Produits ?

Rep ; au marché_____ dans les lieux de transformation à l'extérieur

h

2- Vendez- vous les produits tirés de votre ou vos parcelle(s) directement aux ?

Madame Sara Détaillants commerçants
1- Qui fixent les prix des produits ?

Rep : l'acheteur Producteurs
VII- Agents externes

1- Quel type de problèmes remarquez-vous au niveau de la culture du maïs (Feuilles, tige,

épis, Racines) ? Rep

I

Annexe 3 : Liste des photos prises au cours du transect.






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