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Dégradation de l'environnement et sante de la population dans la ville d'Aboisso

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par Gnake Mathieu NIAMKE
Université Felix Houphouet Boigny - Doctorat  2016
  

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Conclusion partielle

L'objet de la revue de la littérature sur le concept de l'environnement nous a permis de clarifier le contenu de la notion d'environnement. Ainsi, l'environnement a été appréhendé sous plusieurs angles par différents auteurs, chercheurs et instituts. Toutefois, dans le cadre de notre étude, nous nous intéressons à l'environnement en tant que cadre de vie de l'homme, l'ensemble des éléments qui dans la complexité de leurs relations constituent le milieu et les conditions de vie pour l'homme. Aussi, l'environnement constitue pour nous tout ce qui concerne le cadre biophysique de l'homme : le sol, l'eau, l'air, la faune, la flore, le climat, le milieu de vie, tout ce qui se rapporte à la destruction ou à la protection de ce cadre environnemental : la pollution, le déchet, la déforestation, la destruction de la biodiversité. On retient également que c'est dans cet environnement que les hommes tirent en effet l'ensemble des ressources nécessaires à leur survie : l'air dont ils ne peuvent se passer pendant plus de quelques minutes, l'eau dont ils ne peuvent se passer pendant plus de quelques jours et la nourriture dont ils ne peuvent se passer pendant plus de quelques semaines, et enfin, les matériaux dont ils ont besoin pour leurs activités quotidiennes.

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Le cadre de vie que nous avons étudié correspond aux lieux d'habitations et à leur environnement immédiat (rues et routes) où les modes de gestion des eaux usées influent sur le bien-être et/ou la santé des populations.

1.2- Le concept de la dégradation de l'environnement et les facteurs de dégradation

Sur la question de la dégradation, de nombreux travaux scientifiques ont été produits aussi bien au niveau national qu'au niveau international.

DELFAU E. (2005), définit la dégradation comme un processus désagréable qui affecte la qualité de l'eau, pollue l'air et le cadre de vie. Dans son ouvrage, elle présente l'étalement urbain comme un mode d'occupation de l'espace concurrentiel par rapport aux espaces agricoles, forestiers ou faiblement anthropisés et établit un lien significatif entre l'étalement et la dégradation de l'environnement. Pour exemple, l'auteur présente les déchets stockés le long des berges qui se retrouvent souvent dans le cours d'eau, ce qui est source de pollution.

Pour Legrand T. (1998), il devient de plus en plus urgent de créer des politiques et des programmes pour limiter les effets négatifs de l'activité humaine sur l'environnement. L'auteur interpelle ici, les autorités sur la menace de la dégradation de l'environnement occasionnée par les diverses actions et activités de l'homme pour mieux prendre en compte la problématique de la dégradation de l'environnement.

CARO C. (1979), relève que pour des situations qui peuvent dégrader l'environnement, des luttes environnementalistes se créent et sont liées à l'exigence de la défense du cadre de vie. L'auteur cite par exemple la construction de nouveaux tracés d'autoroute, de centrales nucléaires, d'aéroports, etc. Dans son étude, elle évoque l'intensification des menaces sur l'environnement des années 1960, marquées par la multiplication d'accidents industriels. Elle fait également une analyse historique afin d'étudier les éléments constitutifs d'une prise de conscience de la dégradation de l'environnement.

Dans le rapport final du Profil Environnemental de la Côte d'Ivoire (2006), Halle B.et al, dressent les conclusions de la synthèse des différents aspects environnementaux de la Côte d'Ivoire. Nous retenons que la dégradation de l'environnement, est déjà peu maîtrisée avant la

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crise dans certains domaines (pollution de l'eau, déchets, déforestation), et cette situation ne cesse de s'accélérer suite à l'absence de mécanismes de contrôle dans plusieurs zones, à l'appauvrissement rapide de la population et à l'exploitation illicite de certaines ressources naturelles. De plus, le niveau de sensibilisation environnementale reste très faible.

Dans le même rapport on souligne que les problèmes prioritaires actuels qui ont liés la dégradation de l'environnement sont entre autres ; la pollution des eaux lagunaires, la déforestation, l'extinction de la biodiversité, le rejet des déchets toxiques, les érosions des sols, la désertification, etc. Ces problèmes sont multiples et variés.

Le FEM (2003), aborde la question de la dégradation mais en se limitant à celle liée aux sols. En effet, le Fonds de l'Environnement Mondial (FEM) définit la dégradation des sols comme « toute forme de détérioration du potentiel naturel des sols qui altère l'intégrité de l'écosystème soit en réduisant sa productivité écologiquement durable, soit en amoindrissant sa richesse biologique originelle et sa capacité de récupération ».

Pour la CDB (2005), la dégradation est toute association de perte de fertilité des sols, d'absence de couvert forestier, de manque de fonction naturelle, de compaction du sol, et de salinisation qui empêche ou retarde la régénération de la forêt non assistée par succession secondaire. Une forêt dégradée est donc pour la Convention de la Diversité Biologique (CDB) une forêt secondaire qui a perdu, à la suite d'activités humaines, la structure, la fonction, la composition ou la productivité des essences normalement associées à une forêt naturelle. De ce fait, une forêt dégradée offre une fourniture réduite de biens et services et n'a qu'une diversité biologique limitée.

Mariétou N. (2012), annonce pour sa part que ces dernières décennies, la dégradation de l'environnement en Afrique a été un sujet préoccupant et traité dans beaucoup d'ouvrages. Cette dégradation résulte de l'interaction entre les processus naturels, en pleine évolution et les pressions humaines sans précédent, couplées à une absence d'aménagement.

En ce qui concerne l'Afrique, le PNUE (2010), affirme que les risques environnementaux sont jugés responsables de près de 28 % du fardeau des maladies dans ce continent, parmi lesquelles figurent la diarrhée, les infections respiratoires et le paludisme, qui ensemble représentent 60 % des impacts sanitaires environnementaux connus dans la région.

Le quatrième rapport national sur la convention de la biodiversité biologique de Côte d'Ivoire (2009), relève qu'au niveau des risques environnementaux, biologiques et humains, il

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faut également relever que les barrages entraînent une dégradation de l'environnement à moyen ou long terme. Le barrage en réduisant la vitesse de l'écoulement de l'eau pénétrant dans le lac de retenue, favorise le dépôt des particules au fond du lac. À l'aval, l'érosion fluviale augmente, d'autre part le barrage favorise le développement de végétaux aquatiques entrainant ainsi, un appauvrissement en poisson et est parfois à l'origine des maladies telles que l'ulcère de burili, amibiase, bilharziose, onchocercose.

Veyret Y et Jalta J. (2010), affirment qu'en Europe, les grandes épidémies de peste apparues régulièrement et ayant provoqué des millions de morts étaient directement liées à la mauvaise qualité de l'environnement. Il est de même pour les épidémies de choléra qui se sont succédées au XIXème siècle en Europe (à Londres en 1832, à Marseille en 1835), elles sont les résultats de la mauvaise qualité de l'eau.

Des organisations internationales qui militent en faveur de la protection des forêts donnent également des aperçus sur la notion de la dégradation des forêts. On retient que la FAO (2002), définit la dégradation des forêts comme la réduction de la capacité d'une forêt de fournir des biens et services.

Pour Weber (1995), le terme d'environnement englobe habituellement les pollutions atmosphériques (globales comme pour le changement climatique), la dégradation des sols (érosion, salinisation, pollution), la déforestation et l'évolution des ressources en bois, la raréfaction de l'eau (la désertification et la persistance des sécheresses) et les pollutions de l'eau, la disparition d'espèces et l'évolution du cadre de vie. Pour l'auteur tous ces phénomènes sont généralement des dégradations.

En Côte d'Ivoire, le Programme National d'Action Environnementale (PNAE, 1994), donne un aperçu de l'état de l'environnement urbain du pays. Le programme présente l'environnement physique et biologique avec les différentes composantes sociales, sanitaires et géographiques et souligne l'insalubrité des villes due entre autres à la mauvaise gestion des ordures ménagères. Tout comme le PNAE, (1994), le Profil Environnemental de la Côte d'Ivoire, Août (2006), présente l'état actuel de l'environnement avec toutes les potentialités, évoque par la suite les différents dommages que subit l'environnement et surtout relève que les questions environnementales n'occupent pas une place prioritaire dans les décisions politiques et stratégiques.

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Aussi, faut-il ajouter que le rapport final du profil environnemental de la Côte d'Ivoire (2006) détermine les différents problèmes liés à la gestion de l'environnement en les classant par priorité. Nous avons donc :

- Les pollutions lagunaires

- La mauvaise gestion des déchets solides et des eaux usées

Pour l'OMS (2011), les facteurs de la dégradation de l'environnement sont également d'origine anthropique. L'organisation affirme que si les facteurs climatiques peuvent prendre une certaine part dans la destruction de l'environnement dans un contexte donnée et pendant un temps donné pour une région ou une zone donnée, il est clair que c'est l'homme lui-même qui prend la part la plus importante dans la destruction de son environnement tant en milieu rural qu'en milieu urbain et industriel.

La dégradation est généralement causée par des perturbations dont l'ampleur, la sévérité, la qualité, l'origine et la fréquence sont variables (FAO, 2006). Le processus de changement peut être naturel (feu, orages, neige, ravageurs, maladies, pollution atmosphérique, changement de températures, etc.) ou anthropique (exploitation forestière non durable, collecte excessive de bois de feu, cultures itinérantes, la chasse non durable, surpâturage, etc.).

Les facteurs environnementaux constituent un déterminant essentiel de l'État de santé des populations. Le manque d'hygiène, l'insalubrité, les déchets ménagers, industriels et médicaux, les agressions d'origine chimique, physique ou biologique, la contamination chimique des sols, l'utilisation intempestive de pesticides, l'insuffisance d'approvisionnement en eau potable, l'habitat précaire, l'insuffisance du système d'assainissement du milieu, constituent autant de risques sanitaires encourus par les populations.

Au vu de la diversité de travaux présentés sur la dégradation de l'environnement, nous avons relevé une divergence de définitions rattachée à cette notion. Il apparait donc nécessaire de préciser que dans le cadre de notre étude, par dégradation de l'environnement, il faut entendre processus désagréable qui affecte le cadre de vie lié à la prolifération des déchets à cause du manque aigu de structures appropriées de traitement de ces déchets, les diverses formes de pollutions (eau, air) et le développement anarchique des quartiers spontanés dépourvus de tout système d'assainissement présentant un certain niveau d'insalubrité. Aussi, il faut entendre par

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dégradation de l'environnement toujours dans le cadre de l'étude, la destruction ou l'altération des éléments constitutifs des milieux naturels tels que le sol, la forêt, la biodiversité.

1.3- La prise de conscience de la protection de l'environnement dans l'histoire

La préservation de l'environnement est l'un des trois piliers du développement durable et a été désignée comme l'un des huit objectifs du millénaire pour le développement. Dans l'histoire, l'attention portée à l'environnement s'est développée différemment selon les époques, les régions et les cultures. Plusieurs facteurs ont contribué à l'émergence d'un vaste mouvement en faveur de la protection de l'environnement naturel. Il s'agit entre autres de la religion, de la révolution industrielle et du courant romantique. La prise de conscience des effets négatifs de la révolution industrielle et agricole du XIXème siècle en Europe et en Amérique du Nord a aussi beaucoup joué en faveur de la protection de la nature. Parmi ces effets, il y a l'insalubrité des villes, la destruction des ressources naturelles, la dégradation des paysages ruraux, etc.

Ainsi, la première conférence placée sous l'égide des Nations Unies et consacrée aux questions environnementales avait pour nom "Conférence des Nations Unies sur l'Environnement Humain" (CNUEH). Elle s'est tenue du 5 au 16 juin 1972 à Stockholm et fut présidée par le Canadien Maurice Strong. Elle a rassemblé des délégations de 113 États et de nombreuses ONG. Elle a représenté un tournant historique dans la prise en compte des questions d'environnement au niveau international.

Pour RABHI P. (2006), avec l'ère de la technoscience, de la productivité et de la marchandisation sans limite, l'on ne voit plus dans la terre qu'une source de profit financier. Ainsi, il accuse l'homme d'agresseur de l'environnement et responsable des dommages que subit tous les êtres vivants. Il invite donc l'humanité à une prise de conscience et au respect de l'environnement.

Pour CARO C. (1979), la fondation de partis ecologistes nationaux, en 1980 en Allemagne et en 1984 en France, permet rapidement de se convaincre que des partis traditionnels aient pris conscience des défis écologiques. Le tableau suivant présente de façon chronologique les conférences sur l'environnement.

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Tableau 1 : Conférences internationales sur la prise de conscience de l'environnement

Dates

Noms

Précisions

Juin 1972

Conférence de Stockholm

Conférence des Nations unies sur
l'environnement

Juin 1992

Sommet de la Terre à Rio
de Janeiro

Conférence mondiale sur
l'environnement et le développement

Décembre 1997

Protocole de Kyoto

Sur la réduction de l'émission de gaz à effet

de serre

Novembre 2000

Conférence de La Haye

Suite Kyoto

Juillet 2001

Conférence de Bonn

Suite Kyoto

Octobre-novembre 2001

Conférence de Marrakech

Suite Kyoto

Août-septembre 2002

Conférence de
Johannesburg

Suite Kyoto

Décembre 2007

Conférence de Bali

Préparation Kyoto 2

Décembre 2009

Conférence de
Copenhague

Les États Unis et la Chine changent un peu
de discours...

Nov. - Décembre 2010

Conférence de Cancun, au
Mexique

Les Nations unies vont tenter de donner un
nouveau souffle aux négociations sur le
changement climatique. Aucun engagement
contraignant...

Décembre 2011

Conférence de Durban

Un accord pour la création d'un Pacte
mondial en 2015 est signé et un groupe de
recherche est formé.

Du 20 au 22 juin 2012

Conférence des Nations unies sur le développement durable à Rio de Janeiro, Brésil (RIO+20)

La conférence doit renouveler l'engagement en faveur du développement durable. Elle

évaluera quelles sont les réussites des
précédents sommets et fera la liste des lacunes qu'il reste à combler. Les Nations unies ont fixé deux priorités à ces travaux :

l'économie verte et l'éradication de la
pauvreté d'une part et le cadre institutionnel du développement durable d'autre part

Décembre 2015

COP 21

Les États s'engagent à limiter le réchauffement climatique à 2°C, considéré comme dangereux par les scientifiques.

 

Source : PNUE, 2015

À la fin des années 1960, face à l'intensification des pollutions de toutes sortes et à la prise de conscience montante au sein de la population sur les défis posés par la protection de l'environnement, les partis de gouvernement ne peuvent se permettre d'ignorer la situation. Certains événements spectaculaires, comme les marées noires en France ou le choc provoqué par la pollution du Rhin et de l'Elbe en Allemagne, poussent d'autant plus ceux qui ont des

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responsabilités politiques à prendre des mesures fortes et à montrer leur volonté de répondre aux attentes de la population dans ce domaine.

Ils sont également encouragés par la mobilisation internationale puisque l'année 1970 est décrétée par le Conseil de l'Europe « Année européenne de la protection de la nature » et que les préparatifs de la première Conférence des Nations Unies sur l'Environnement, en juin 1972 à Stockholm, débutent à cette époque. On peut également parler de la prise de conscience de la protection de l'environnement en Côte d'Ivoire.

Pour ADON G. (2009), l'engagement de la Côte d'Ivoire en faveur de la protection de l'environnement n'a pas été systématique. Il s'est fait de manière graduelle. En effet, après la méfiance affichée par les États africains lors de la conférence de Stockholm en 1972, peu à peu, l'on a pu constater, face aux différents problèmes écologiques qui ont secoué le continent, notamment la sécheresse au Sahel, l'apparition d'une prise de conscience de l'importance de la protection de l'environnement. Cette prise de conscience environnementale s'est manifestée par la forte participation de ces États à la Conférence des Nations unies pour l'environnement et le développement (CNUED) qui s'est tenue à Rio de Janeiro en 1992. Ainsi, durant les dix dernières années qui ont suivi cette conférence, la Côte d'Ivoire a considérablement renforcé sa politique en faveur de la protection de l'environnement et de la gestion des ressources naturelles. L'évolution de la politique environnementale est caractérisée non seulement par des actions de préservation de l'environnement, mais aussi et surtout, par le renforcement du système juridique en adoptant une série de textes réglementaires et en mettant en place des institutions spécialisées en matière de protection de l'environnement.

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"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King