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L'administration coloniale allemande et les pouvoirs politiques traditionnels Duala et Bamun (1884-1916): une analyse de l'histoire politique du Cameroun


par Winnie Patricia Etonde Njayou
Université de Douala - Doctorat 2023
  

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2. La personnalité du Roi NJOYA : un atout de taille pour la consolidation des relations entre le pouvoir traditionnel local et l'administration coloniale allemande

LesAllemands, premiers maîtres du Cameroun, instituèrent un système indirect d'administration qui allait dans le sens de ce que les BamounBamun pouvaient espérer. Le Roi NJOYA perdit une partie de ses prérogatives au profit des autorités coloniales, mais il garda des pouvoirs assez étendus pour continuer à gouverner le royaume.

La correspondance du chef de bataillon MARTIN adressée au commandant du corps d'occupation du Cameroun en est un fort témoignage : « Nous sommes en présence d'un potentat indigène qui a joué d'un pouvoir absolu sans contrôle (...) ; j'ai engagé le lieutenant Prestât tout en continuant à se montrer très ferme, très énergique à l'égard de Njoya à se servir de lui, à le guider, à en faire un auxiliaire sinon dévoué du moins intéressé en lui laissant une autorité à parenté sur les BamounBamun » 1377(*) .

De plus, le chef de subdivision français, M. RIPERT ajouta : « NJOYA est un tyran noir, élevé dans le sang, à l'orgueil démesuré, poursuivant des rêves insensés, exécutant sommairement ses adversaires, obligeant chaque famille à lui donner une fille en mariage. Il avait accédé au pouvoir après que sa mère n'eut pas hésité à supprimer tous ses frères »1378(*). Cette description traduit à suffisance un racisme fortprononcé à l'endroit du Roi NJOYA. A l'inverse, les Allemands l'ont pris pour un remarquable chef, intelligent et entreprenant, qui sut prendre des décisions utiles pour son pays. L'hommage que lui rend Carl EBERMAIER témoigne de cette coopération : « Il fut le plus capable, le plus intelligent et le plus loyal de tous les chefs du Kamerun que j'ai connus ; il amena la prospérité dans son pays et développa l'agriculture, l'artisanat et le commerce et fut pour tous un modèle ».

Par ailleurs, arrivé à Foumban le 13 avril 1903, voici ce que dit le lieutenant HIRTLER sur la personnalité du Roi NJOYA : « L'autorité personnelle de cet homme, la situation relativement grande qu'il occupe et sa manière de concevoir les choses le placent très loin au-dessus des autres chefs de la région. Ses qualités propres, dont la preuve réside dans les ressources qu'il tire d'un pays étendu et peuplé, le font apparaître à la fois à la propagande de la civilisation et au développement du commerce. La réception et les soins que je reçus de lui furent grandioses. Ce que j'ai vu me fit une impression de bon ordre, qui est le meilleur témoignage de l'autorité sans bornes dont jouit Njoya ».

En somme, la personnalité du Roi NJOYA à la fois souple vis-à-vis des Allemands et entreprenante suivant les différentes réformes qu'il a mis en place au sein de son royaume, ont permis à son peuple de ne pas être soumis à la violence physique directe et implacable des conquérants étrangers.

Cependant, cette « servitude volontaire » peut être perçue comme le reflet du profil psychologique complexe et tiraillé de ce monarque africain.Nous posons l'hypothèse peut-être hérétique que NJOYA a sacrifié à la « servitude volontaire » stratégique pour circonvenir l'administration coloniale.Le greffage de l'adjectif qualificatif « volontaire » au vocable « servitude » apparaît d'ordinaire paradoxal ; mais cet oxymore offre un axe de lecture tentant pour une sociologie de la docilité. En réalité, c'est NJOYA qui délaisse sa liberté, et non le colon qui la lui prend.

La sociologie d'Erving GOFFMAN nous permet de scruter les interactions entre NJOYA et l'administration coloniale, interactions qui s'objectivent dans les « figurations » préventives, protectrices et réparatrices : tact, pondération, évitement, accommodation, collaboration, compromission font partie d'un registre de possibilités stratégiques à lui offertes par les conjonctures. C'est dire que dans cette structure de jeu, il y a une plasticité insoupçonnée qui ruine les lectures de surface.

Au contact des Allemands, il s'illustre par une anticipation rationnelle qui fait de lui une « collaboration mercenaire » : « faisons la guerre aux Blancs - « Non répondit le Roi, les Blancs sont mes amis ! » Ainsi, les Blancs s'installèrent au pays des Noirs. Tous les rois qui ont voulu s'opposer aux Blancs ont été vaincus ». Il s'agit d'une figuration préventive qui révèle un leadership transformationnel qui opère par l'alchimie de la diplomatie et de la pédagogie, la « civilisation des moeurs politiques » d'un peuple pourtant guerrier. Nous sommes là dans un cas limité de « jeu à somme non nulle comparatif » où les deux protagonistes gagnent.

Cette anticipation rationnelle du roi NJOYA permet aux parties d'émettre des signaux dont les choix finissent par converger vers une décision qui les arrange toutes. La prospérité économique du royaume et l'administration « en semi-liberté » en constituent la contrepartie. Était-il totalement acquis à la cause allemande, TARDITS demeure nuancé dans la mesure où il ne fit jamais appel aux Allemands comme le firent la plupart des chefs indigènes. Au surplus, sa mobilité tactique le porte à soutenir les Anglais en 1915 sans doute en raison d'une évaluation réaliste des rapports de force. La deuxième anticipation rationnelle a trait à ses rapports avec le christianisme. Sa demande de baptêmes auprès du pasteurGÖRING apparaît entre autres interprétations comme une sollicitation de façade, une figuration protectrice qui masquent ses amitiés nostalgiques avec les Fulani de Banyo.

En fait, les Allemands traitèrent NJOYA comme un fonctionnaire allemand et gagnèrent son attachement en lui offrant l'uniforme de lieutenant de la Garde Impériale Allemande. Le respect que le Sultan NJOYA portait aux Allemands apparaissait dans la réponse qu'il donna au Roi Rudolf DUALA MANGA BELL de Douala lorsque ce dernier lui demanda son soutien dans l'opposition à l'expropriation des terrains de Douala.

Répondant à la requête du Roi Rudolf DUALA MANGA BELL, le Sultan NJOYA s'interrogea : « LesAllemandssont mes pères, et lui (RudolfDUALA MANGA BELL) est comme mon frère ; comment dès lors pourrais-je entrer en guerre contre eux ? »1379(*)

A travers cette déclaration, nous nous questionnons sur le soutien inexistant des autres chefs locaux à l'égard de la lutte de Rudolf DOUALA MANGA BELL qui peut témoigner du manque de solidarité et d'entraide qui prévaut toujours dans notre société et entérine une fois de plus le principe de « diviser pour mieux régner ».

C. LE SOUTIEN INEXISTANT DES AUTRES CHEFS LOCAUX A L'EGARD DE LA LUTTE DE RUDOLF DOUALA MANGA BELL

On a dénoncé une mission chez FONJONGA, chef Bali connu, mais on n'a pas pu le prouver1380(*). On a cependant trouvé des contacts avec le chef TATA1381(*) de Bagam et avec le chef NJOYA de Bamun. Par ces intermédiaires, les Duala informaient le chef BAGAM de leurs actions et lui faisaient comprendre qu'ils comptaient sur son soutien. Celui-ci n'était pas assez téméraire pour oser et avoua ce qu'il savait quand on l'interrogea1382(*). L'un des souverains camerounais les plus importants que les émissaires Duala rencontrèrent en avril 1914 fut le Sultan BamounBamun, NJOYA.

1. L'envoyé de Rudolf Douala Manga Bell au Roi Njoya : Ndame.

L'envoyé des Duala auprès du Sultan NJOYA était NDAME qui au nom de Rudolf MANGA BELL, demanda au Sultan NJOYA de soutenir les Duala dans leur lutte contre les autorités coloniales allemandes. L'émissaire NDAME arriva à Foumban le 26 avril 1914. Il était BamounBamun de naissance et avait été vendu à Bodiman et travaillait comme ouvrier depuis mars 1911. Il fut pris en confiance par le tailleur EKANDENGONGI, un homme de BELL, et en accord avec RUDOLF MANGA BELL, chargé de transmettre oralement un message au chef NJOYA. NJOYA, un homme doué d'une intelligence diversifiée, qui avait déjà obtenu des résultats extraordinaires sur le plan économique et culturel, mais qui en matière de politique pensait en premier lieu à son pouvoir personnel, l'écouta en présence de ses conseillers.

NDAME dit : « Le temps pour lequel le traité a été conclu avec les Allemands en 1884 est révolu. MANGA veut aider les noirs à sortir du fossé dans lequel ils sont tombés et à combler ce fossé ». Il insista sur le fait que les autochtones ne voulaient pas autoriser l'expropriation de leurs terres.

Par ailleurs, il présenta au Sultan NJOYA le fait que Rudolf MANGA BELL souhaitait demander le soutien de l'Angleterre et s'apprêtait à reconnaître la souveraineté de ce pays au lieu de celle de l'Allemagne. NDAME termina son appel au Sultan NJOYA en lui disant qu'en cas d'acceptation de la requête du roi Rudolf DUALA MANGA BELL, il devait envoyer un émissaire à Douala. Il déclare en effet : « Les Allemands sont injustes, ils n'aiment pas les chefs des Noirs, mais les tourmentent et prennent beaucoup d'argent aux Noirs... Les Anglais par contre n'agissent pas ainsi. DOUALA MANGA a besoin du soutien des chefs en vue et si NJOYA est d'accord, qu'il veuille envoyer un émissaire à Douala »1383(*).

Le Sultan NJOYA rejeta la demande du Roi BELL et, entre autres choses, il déclara : « LesAllemands sont mes maîtres, qu'ils me fassent du bien ou du mal, je leur reste fidèle... Moi, NJOYA, je sais que je si donne mon nom pour cette affaire et que les Allemands l'apprennent, ils m'attraperont avec Manga et Fonyonga et nous tueront, parce que nous aurons trahi l'Empereur (allemand) ». Dans la soirée du 27 avril 1914, NJOYA rendit visite avec ses huit conseillers au missionnaire bâlois GEPRAGS à Foumban et, ému, il lui demanda conseil. Le missionnaire lui conseilla de tout noter par écrit.

Le 28 avril de la même année, NJOYA donna les notes au missionnaire GEPRAGS qui les remit aux autorités allemandes et NDAME fut arrêté par ces dernières1384(*). Cette trahison aboutit à l'arrestation de Rudolf MANGA BELL, NGOSSO DIN, EKANDENGONGI, MFOMU et bien d'autres.

2. Un « soupçon de trahison » enterré1385(*) ?

Tout débute en décembre 1913 avec l'opération de « déguerpissement » forcé. Le 12 janvier 1914, une troupe de 850 soldats débarque et prend d'assaut la ville de Douala. Les chefs indigènes décident alors d'envoyer NGOSSO DIN, secrétaire de MANGA BELL, en Allemagne de manière illégale, afin qu'il plaide leur cause devant l'opinion publique et le Reichstag pour arrêter l'expropriation. Il reçoit l'aide du juriste Dr HALPERT et du journaliste HELMUT VON GERLACH.

Le travail de NGOSSO DIN porte finalement ses fruits, car le 18 mars 1914,la commission budgétaire du Reichstag décide, à titre conservatoire, de ne pas accorder les moyens financiers demandés par le gouverneur allemand. Parallèlement, Rudolf DOUALA MANGA BELL s'efforce de persuader un maximum de tribus en dehors des Duala de se mobiliser contre l'autorité coloniale. Il envoie des émissaires aux chefs de l'Ouest, comme TETTANG de Bagam, et au sultan NJOYA des Bamun à Foumban.

Il est important de noter que MANGA BELL avait la nationalité allemande, avait étudié en Allemagne, son fils y vivait, et lors de sa première rencontre avec NJOYA, huit ans avant les événements de 1914, c'était dans le salon du gouverneur allemand. À cette époque, NJOYA, en tant que Bamun, n'était pas allemand, ne parlait pas la langue allemande et était traduit en tout temps. Aucun de ses fils n'était allé en Allemagne, mais un capitaine allemand avait péri à Bansoh lors d'une guerre où les Bamun étaient alliés aux Allemands pour récupérer le crâne du Roi NSANGU, père de NJOYA. La signification d'un tel crâne pour NJOYA en tant que père et Roi amène à se poser des questions sur la relation de force entre les Allemands et NJOYA, ou entre MANGA BELL et NJOYA.

Il est également important de rappeler qu'au cours de la visite de NJOYA à Buéa en 1906, les Bakwéri, qu'il a également visités, revendiquaient leurs terres expropriées par les Allemands et étaient réprimés par les soldats commandés par Martin PAUL SAMBA, tandis que les jugements des expropriations étaient rendus dans les tribunaux où MANGA BELL était clerc.

Ainsi, il est nécessaire de se demander qui a trahi qui. La trahison implique une trahison de confiance, de dissimulation et de retournement contre son camp pour rejoindre celui de l'adversaire en échange d'un privilège, d'une position ou d'une amnistie.En 1914, NJOYA est roi des Bamun et entretient de bonnes relations cordiales avec les Allemands, qui pratiquent le système de « Indirect Rule » dans tout le Cameroun, qui n'est plus seulement un protectorat mais une colonie allemande depuis plus de 25 ans. Il a intégré les principes politiques des relations avec les colons, qui respectent son pouvoir et l'ont d'ailleurs aidé à le consolider.

Pendant ce temps, MANGA BELL n'était plus fonctionnaire allemand et avait succédé à son père en tant que Roi en 1910. Ses relations avec les Allemands s'étaient détériorées depuis qu'ils avaient déplacé la capitale de Buéa à Douala à la suite du séisme, et qu'ils avaient repris le projet d'expropriation pour agrandir Douala. C'est à cette époque que MANGA BELL, conscient des tensions entre les grandes puissances (France, Royaume-Uni et Allemagne), décide avec son ami Martin PAUL SAMBA de lancer un soulèvement des rois camerounais.

Il écrit aux rois de Bali, Bana, Bagham et NJOYA pour les inviter à se joindre à leur combat. Le messager envoyé à NJOYA est NDAME, qui faisait partie de la première promotion des Bamun envoyée à la mission de Bâle à Bali en 1902 pour apprendre l'allemand et la théologie protestante.

Pendant les dissensions entre NJOYA et MOSE YEYAP entre 1906 et 1908, NDAME était parti avec un évangéliste Duala qui officiait à Foumban pour approfondir ses études à Douala. Il est important de noter que NDAME était considéré comme un renégat par le roi des Bamun avant son départ de Foumban, et donc potentiellement un traître qui pourrait comploter contre lui ou contre le royaume.

Maintenant, passons aux questions posées :

· Entre la visite de NJOYA à Douala et Buéa en 1906, la rencontre entre NJOYA et MANGA BELL par l'intermédiaire du gouverneur allemand, et l'accession de MANGA BELL au trône en 1910, les deux rois ont-ils eu des accords politiques ?

· MANGA BELL trouvait-il plus respectueux d'envoyer un messager pour une affaire aussi importante plutôt que de se déplacer lui-même pour rendre visite à NJOYA, qui avait visité son père roi en 1906 ? Et quel messager choisir ?

· Pourquoi MANGA BELL a-t-il choisi NDAME, un Bamun considéré comme un renégat et travaillant comme homme d'église, comme messager de confiance (sachant que les religieux chrétiens étaient soumis aux colons) ?

· NJOYA était-il un roi jaloux de sa royauté ou un souverain de MANGA BELL qui obéissait à son injonction ? Avait-il le droit d'évaluer les chances de succès d'une telle aventure ou les risques d'un piège ? Sachant qu'à leur dernière rencontre, MANGA BELL était un fidèle allemand, sujet de Sa Majesté l'empereur allemand. Et le porteur du message, qui était un traître du palais.

Beaucoup parlent de politique et d'histoire sans vraiment comprendre leur contexte, car « l'histoire est la matrice de la politique ». Face à tous ces indices qui ressemblent de plus en plus à un piège, NJOYA est tourmenté dans son âme, ne sachant pas si MANGA BELL, qu'il a rencontré auparavant comme allié des Allemands qui a étudié en Allemagne, ainsi que son fils vivant en Allemagne, est sérieux dans sa rébellion contre les Allemands ou s'il s'agit d'un piège orchestré par MANGA BELL lui-même en collaboration avec les Allemands pour tester sa loyauté. Malgré tous ces doutes, NJOYA s'abstient car il sait que c'est dangereux d'en parler à quelqu'un. Mais malheureusement, son interprète a déjà tout rapporté aux Allemands.

Immédiatement, les Allemands se rendent au palais pour obtenir une déposition de NJOYA. NJOYA va refuser de le faire une déposition car il sait qu'il passerait pour un traître aux yeux de la nation. Les Allemands promettent à NJOYA de considérer son peuple comme coupable s'il refuse de faire la déposition. Il faut un bouc émissaire comme NJOYA, pour assumer le rôle du traître. La situation échappe à son contrôle, indépendamment de sa volonté, NJOYA est contraint de faire une déposition sur tout ce qui a été dit entre lui et le messager traître, sinon son peuple sera considéré comme l'ennemi des Allemands. Nous savons tous ce que cela implique d'être un ennemi des colons à cette époque.

Il doit faire un choix rapidement. Soit il fait une déposition en espérant que la vie de son peuple soit épargnée, soit il garde le silence et subit et son peuple subit les conséquences. Les colons allemands savaient que mourir ne lui faisait pas peur. Mais la vie de ses sujets en danger, oui. Après mûre réflexion, il accepte de prendre la place du traître et d'assumer la responsabilité d'avoir trahi la rébellion de Rudolf DOUALA MANGA BELL et Martin PAUL SAMBA. Nous savons que NJOYA était un roi soucieux de l'avenir de son peuple. Le lendemain, MANGA BELL est pendu et Martin PAUL SAMBA est fusillé. Le contenu de la déposition de NJOYA est dévoilé au grand jour par les Allemands.

Tout le monde le traite de tous les noms sans savoir ce qui s'est vraiment passé. Dès lors, ceux qui voyaient le signe du « serpent à deux têtes » comme un signe de bravoure et de fierté ont commencé à le voir comme un signe de traîtrise. Dès lors il n'a plus jamais été en bons termes avec les Allemands jusqu'à leur départ en 1916. C'était le début de leur chute.

La véritable question est : qu'auriez-vous fait à sa place ? Auriez-vous laissé périr votre peuple pour une cause dont vous n'étiez pas sûr du bien-fondé, ou auriez-vous fait la déposition et assumé le rôle du traître ?1386(*)

Dans le second paragraphe, nous allons voulu aller plus loin. Il s'agissait pour nous de parler de la remise en question de la perception de l'administration coloniale allemande par le RoiNJOYA. En d'autres termes, si celle-ci est fondée ou non ?

* 1377Ibid., pp. 100-101.

* 1378 C. TARDITS, Le Royaume BamounBamun, op. cit., p. 254.

* 1379 E. MVENG, Histoire du Cameroun, Tome Premier, Yaoundé : CEPER, 1984, p. 244.

* 1380Ibid, Bl. 198 f.

* 1381 Ou TETTANT.

* 1382Ibid, Bl. 199 f: Aussage des Hauptlings Tata bei seiner Vernehmung am 1.5.1914 in Bagam.

* 1383Ibid, Bl. 171 ff.: Aufzeichnung Jojas uber den Vortrag NDAMEs. Fumban an 28.4.1914.

* 1384Ibid, Bl. 175 : Aussage des Missionars Geprags in Fumban am 29.4.1914.

* 1385BAMOUN CULTURE, « Affaire de Traitrise dU Roi Njoya envers Duala Manga Bell ». Article publié le 13 février 2020 sur le site https://bamounculture.com/cats-may-have-attachment-styles-that-mirror-peoples/ et consulté le 20 décembre 2023.

* 1386Ibid.

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