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Le système tontinier dans le financement de l'entrepreneuriat pastoral jeune à  Yaoundé


par Jordan cedric MELI YIMDJI
Université de Yaoundé 1  - Master 2 2022
  

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ANNEXE 1 : GUIDE D'ENTRETIEN DESTINE AUX ENTREPRENEURS DE

L'ASSOCIATION 130

ANNEXE 2 : GUIDE D'ENTRETIEN DESTINE AUX MEMBRES DU BUREAU 132

ANNEXE 3 : ATTESTATION DE RECHERCHE 133

LISTE DES ABRÉVIATIONS, ACRONYMES ET SIGLES

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ADJAS : Association des jeunes amis solidaires

AREC : Association rotative d'épargne et de crédit

AERC : Association d'épargne rotative et de crédit

BIT : Bureau international du travail

BM : Banque mondiale

BC-PME : Banque camerounaise des petites et moyennes entreprises

CRDI : Centre de recherches pour le développement international

EESI : Enquête sur l'emploi et le secteur informel

ECAM : Enquête camerounaise auprès des ménages

EMERCOM : Émergence des communicateurs

FMI : Fond monétaire international

INS : Institut national de la statistique

MINADER : Ministère de l'agriculture et du développement rural

MINATD : Ministère de l'administration territoriale et de la décentralisation

MINEPIA : Ministère de l'élevage, des pêches et des industries animales

MINFOPRA : Ministère de la fonction publique et de la réforme administrative

MINJEC : Ministère de la jeunesse et de l'éducation civique

OCDE : Organisation de coopération et de développement économique

OIT : Organisation internationale du travail

PAJER-U : Programme d'appuis aux jeunes ruraux et urbains

PANEJ : Plan d'action national pour l'emploi des jeunes.

PED : Pays en développement

PIAASI : Programme intégré d'appuis aux acteurs du secteur informel

PIB : Produit intérieur brut

PME : Petites et moyennes entreprises

PTJ : Plan triennal spécial-jeune

SJC : Synergie de la jeunesse camerounaise

TPE : Très petites entreprises

vii

RÉSUMÉ

Dans la plupart des pays africains, les petits entrepreneurs à faibles revenus ont des difficultés d'accès au crédit bancaire officiel. De ce fait, la recherche présentée dans le cadre de ce mémoire porte sur l'apport du système tontinier au financement de l'entrepreneuriat au Cameroun. Comment les associations EMERCOM et ADJAS contribuent-elles au développement de l'entrepreneuriat pastoral à travers leur système tontinier ? Telle est la question qui guide cette recherche. L'objectif est d'identifier et d'apprécier la contribution du système tontinier des associations EMERCOM et ADJAS dans le développement de l'entrepreneuriat pastoral à Yaoundé. Plusieurs procédés théoriques et méthodologiques ont été mobilisés pour analyser les modes de fonctionnement de ce système ainsi que son influence dans le développement des activités des jeunes entrepreneurs. Sur la base d'une enquête qualitative réalisée auprès des entrepreneurs pastoraux de deux associations à savoir EMERCOM et ADJAS, nous avons identifié et analyser les différents mécanismes mis sur pieds par ces associations pour favoriser le développement de l'entrepreneuriat pastoral à Yaoundé. Les résultats montrent à terme que les associations EMERCOM et ADJAS disposent de nombreux moyens financiers et techniques pour susciter l'esprit l'entrepreneuriale et stimuler la dynamique entrepreneuriale chez leurs membres. Malgré que ces ressources financières soient parfois insuffisantes dans certains cas, ces regroupements associatifs constituent de véritables leviers pour le financement de l'entrepreneuriat pastoral au Cameroun en général et dans la ville de Yaoundé en particulier.

Mots clés : Système tontinier, financement, entrepreneuriat pastoral, entrepreneuriat jeune, Yaoundé.

viii

ABSTRACT

In most African countries, low-income entrepreneurs have difficulties obtaining bank loan. The research presented in this thesis focuses on the contribution of the tontine system to the financing of entrepreneurship in Cameroon. How do EMERCOM and ADJAS association through the tontine system contribute to the development of pastoral entrepreneurship? This is the question that guides this research. The objective is to identify and appreciate the contribution of tontine system of EMERCOM and ADJAS association in the development of pastoral entrepreneurship in Yaoundé. Several theoretical and methodological processes have been mobilized to analyze the modes of operation of this system as well as its influence in the development of the activities of young entrepreneurs. On the basis of a qualitative survey carried out with the pastoral entrepreneurs of two associations, namely EMERCOM and ADJAS, we have identified and analyzed the various mechanisms set up by these associations to promote the development of pastoral entrepreneurship in Yaoundé. The results ultimately show that the EMERCOM and ADJAS associations have numerous financial and even technical means to stimulate entrepreneurial dynamics. Despite the fact that these financial resources are sometimes insufficient in certain cases, these associative groups constitute real levers for the financing of entrepreneurship in Cameroon in general and in the city of Yaounde in particular.

Keywords: Tontine system, financing, pastoral entrepreneurship, young entrepreneurship, Yaounde.

INTRODUCTION GÉNÉRALE

1

2

1- CONTEXTE ET JUSTIFICATION

L'organisation économique des sociétés traditionnelles d'autrefois était régie par un système de don/contre-don, il s'agissait d'un ensemble d'échanges à la fois réciproque et obligatoire caractérisé par l'absence de la monnaie. Ce principe consistait pour des communautés voisines à se partager mutuellement des biens de consommation et des biens de valeur (Mauss, 1923). En Afrique et au Cameroun en particulier, ce système a pris naissance dans les sociétés traditionnelles précoloniales où les paysans s'organisaient en force de travail. Ils s'entraidaient mutuellement dans le labourage des champs, dans les récoltes ou encore dans construction et la réparation des maisons (Nzemen, 1989).

Avec l'arrivée des colons dans les années 1900, les sociétés africaines passent du système de troc réciproque à l'utilisation de la monnaie. Dans le but de mieux réglementer ce nouveau système, de nombreuses institutions bancaires ont vu le jour dont la première est la banque de l'Afrique occidentale (1901-1942) (Kemayou & al, 2011). Après les indépendances, de nombreuses banques nationales verront le jour au Cameroun. Il s'agit notamment de la société camerounaise de banque (SCB), la banque PARIBAS Cameroun (BPC), la banque internationale pour l'Afrique occidentale-Cameroun (BIAO). Ces institutions formelles avaient pour but de sécuriser l'épargne des individus et d'accorder des crédits aux potentiels emprunteurs. Devenues élitistes, elles ne sont ouvertes qu'à une catégorie d'acteurs (fonctionnaires, agent de l'Etat, agent privé) considérés comme des individus fiables en termes de solvabilité, pour ce qui est de l'octroi des crédits. En effet, l'obtention d'un crédit est soumise au respect de nombreuses conditions imposées par ces structures financières (Owondi, 1992). Par exemple pour l'obtention d'un crédit immobilier à la banque société générale Cameroun, le demandeur doit fournir son compte bancaire, un compte chèque, remplir un plan de remboursement personnalisé avoir un titre de domiciliation bancaire (consulté sur : https://www.societegenerale.cm, le 02 janvier 2021).

Les exigences en termes d'octroi de crédit se présentent comme un facteur d'exclusion, voire de marginalisation pour les agents du secteur informel, qui sont généralement des populations à faible revenus. De ce fait, ils se trouvent dans l'incapacité de répondre à toutes les exigences imposées par ces structures financières (Bekolo-Ebe, 1989). Face à ces restrictions d'accès aux facilités bancaires, les populations urbaines et rurales camerounaises exclues de l'accès aux services bancaires développent des stratégies informelles afin de palier à cette difficulté. L'une de ces stratégies consiste au regroupement de ces populations en mouvement associatif dont le système tontinier (Kemayou et al, 2011,). Selon Djeudja

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(2012 :105) la tontine peut se définir comme étant : « une association ou un réseau formé autour d'un noyau de participants qui mettent régulièrement en commun des biens pour en redistribuer la somme à tour de rôle à chacun des membres d'un groupe ou du réseau ». Ces regroupements à caractère associatif ont pour objectif l'épargne et le crédit (Lelart, 1990). Elles viennent ainsi se substituer aux contraintes des banques officielles à travers l'absence de formalisme, l'absence de contraintes lourdes dans les prêts et la confiance entre les membres (Hugon, 1996).

Une observation menée autour de notre environnement de recherche a permis de constater que la majorité des jeunes (92,0%), faute d'accès aux services formels exercent une activité dans le secteur informel dont 43,4% sont indépendants (BIT, 2015). Ces jeunes s'investissent principalement dans les activités agro-pastorales qui occupent 70% des individus et qui s'imposent comme une valeur sûre et considérable (Zakari, 2017).

De plus, une étude diagnostic du ministère des finances camerounais (2013) dans le cadre de l'élaboration d'une stratégie nationale de microfinance indiquait que les tontines gèrent et opèrent des transactions à hauteur de 190 milliards de FCFA. Concernant l'ampleur des tontines, le rapport ressort que 58% de la population camerounaise est membre d'une tontine (consulté sur : https://www.investiraucameroun.com, le 04 Janvier 2021).

De tels chiffres qui témoignent de l'ampleur de l'entrepreneuriat jeune et du phénomène des tontines en contexte camerounais ont conduit à la formulation du thème : Le système tontinier dans le financement de l'entrepreneuriat pastoral jeune à Yaoundé : cas des associations EMERCOM et ADJAS.

L'intérêt de cette recherche réside dans le souci de comprendre l'influence du système tontinier dans la pratique de l'entrepreneuriat pastoral à Yaoundé. De plus, le choix et les motivations de ce sujet partent de plusieurs faits.

Sur le plan personnel, tout commence par la proximité avec le phénomène étudié et par le constat selon lequel, dans la ville de Yaoundé la finance informelle fait vivre de nombreuses familles comparativement à la finance formelle à tel point que 90% de la population active au Cameroun sont insérés dans ce secteur (D'pola et Kakdeu, 2020). De plus, la question de l'entrepreneuriat a toujours suscité chez nous un intérêt particulier. Ainsi, Comprendre pourquoi les jeunes entrepreneurs dans la ville de Yaoundé font recourt au système tontinier constitue une des motivations de cette recherche.

Sur le plan scientifique, le choix porté sur ce sujet se veut une contribution à la thématique du financement de l'entrepreneuriat, dont l'une des variables est le système

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tontinier. Ce qui permettra de comprendre à termes les effets de l'apport de la finance informelle dans la gestion des activités entrepreneuriales.

Ensuite, l'actualité sur l'entrepreneuriat jeune a également motivé le choix de ce sujet. Les divers débats télévisés et organismes de financement notamment le plan triennal spécial-jeune a suscité l'attention. Les travaux réalisés autour de la problématique de la tontine en contexte africain en général et au Cameroun en particulier dans les spécialités telles que (la science économique et de gestion, la sociologie ...) relèvent à suffisance l'importance du système tontinier dans la société.

Ce travail se veut une contribution pour mieux comprendre et expliquer l'influence du système tontinier dans le développement de l'entrepreneuriat jeune au Cameroun en général et dans la ville de Yaoundé en particulier.

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