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Rapport de projet d'intervention - prévention des syndromes coronariens aigus chez les immigrants non européens du Québec à¢gés de 20 ans et plus


par Ghislain Muzinga Kasenda
Université Laval - M.Sc. Santé publique 2024
  

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4.2. Transition nutritionnelle et syndrome métabolique

Le syndrome métabolique désigne un ensemble de facteurs de risque, notamment l'obésité, la dyslipidémie, la dysglycémie et l'hypertension artérielle, qui accroissent les risques de développer une maladie cardiovasculaire (Huang, 2009). Ces facteurs de risque cardiovasculaire composant le syndrome métabolique sont interdépendants et partagent des médiateurs, des mécanismes et des voies biologiques sous-jacents (Huang, 2009). Les transformations des habitudes alimentaires des populations migrantes non occidentales résultant de la transition vers un régime alimentaire occidental sont associées à un risque accru de syndrome métabolique (Rakugi & Ogihara, 2005; Parackal, 2017; Dayi & Ozgoren, 2022; Angelico & al., 2023; Sanou & al., 2014).

4.2.1. Transition nutritionnelle et surcharge pondérale

En 2018, 63,1% des Canadiens âgés de 18 ans et plus ont rapporté être en situation de surpoids ou d'obésité (Statistique Canada, 2019). Au Canada, le surpoids et l'obésité sont considérés comme une épidémie et représentent un enjeu majeur de santé publique. Ils font partie intégrante du syndrome métabolique et constituent des facteurs de risque importants des syndromes coronariens aigus (Lytvyak & al., 2022; Katta & al., 2021).

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Les immigrants récents et principalement les non-blancs (non occidentaux) semblent être moins touchés par cette problématique de surcharge pondérale à leur arrivée dans le pays d'accueil (Delavari & al., 2013). De nombreux immigrants font généralement l'objet d'un gain de poids malsain durant les 10 à 15 années suivant l'établissement dans le pays d'accueil (Delavari & al., 2013). Cette prise de poids progressive et malsaine n'est pas uniforme dans tous les groupes d'immigrants et semble varier en fonction de facteurs comme l'âge au moment de la migration, le sexe, l'origine ethnique ainsi que le temps écoulé depuis l'arrivée dans le nouveau pays (Delavari & al., 2013). Par exemple, les femmes immigrantes noires présenteraient un risque accru de développer de l'obésité ou du surpoids comparativement aux femmes immigrantes blanches (occidentales) (Delavari & al., 2013). Diverses autres études ont montré d'une part des associations positives entre le temps écoulé depuis l'arrivée dans le pays d'accueil et la prise de poids, et d'autre part des associations négatives entre l'âge des immigrants au moment de leur arrivée dans le pays d'accueil et la surcharge pondérale (Delavari & al., 2013). Ce gain de poids malsain observé après la migration est notamment lié à la transition nutritionnelle (Delavari & al., 2013). D'après Delavari et al. (2013), cette transition nutritionnelle s'effectue également dans les pays à bas et moyen revenu d'où proviennent un grand nombre de migrants d'Amérique du Nord. Au sein des populations migrantes, la transition nutritionnelle s'effectue assez rapidement, sur des mois ou quelques années, et non sur des décennies comme c'est le cas dans leurs pays d'origine (Delavari & al., 2013).

Les aliments et boissons ultra-transformés fortement présents dans l'alimentation de type occidental contribuent à l'augmentation de l'apport énergétique global, car ils fournissent de grandes quantités de glucides libres et de gras saturés et trans (Martí Del Moral & al., 2021; Nardocci & al., 2019). Hall & al. (2019) suggèrent que ces aliments possèdent certaines propriétés orosensorielles pouvant conduire à une surconsommation ainsi qu'à un retard dans la signalisation physiologique de la satiété avec comme conséquence une augmentation du poids corporel au fil du temps. Cette augmentation progressive du poids corporel causée par la surconsommation de ces aliments à densité énergétique élevée résulte entre autres des excès caloriques, des échecs dans la régulation de la balance lipidique et de certaines réactions inflammatoires liées à la dysbiose intestinale (Bergouignan & al., 2010; Burcelin & al., 2013). Cependant, la prise de poids n'est pas uniquement liée à l'alimentation. Elle est aussi associée à d'autres facteurs, en particulier les comportements sédentaires (Sercia & al., 2018).

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