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Impact de la filiere textile coton camerounaise sur le développement socio-économique national: Bilan et perspectives

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par Raphaël Athanase Elisée Hamadjam
Institut sous-regional multisectoriel de technologie appliquée de planification et d'évaluation de projets - DESS Analyse et Evaluation des Projets 2004
  

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III.2. Environnement concurrentiel

La filière textile-coton camerounaise évolue dans un environnement où la concurrence est assez variée. La SODECOTON est surtout victime des exportations informelles de coton graine vers le Nigeria alors que la CICAM doit faire face aux importations massives de fils, tissus et autres ouvrages en matières textiles notamment la friperie, issus généralement de la fraude, de la contrebande et de la contrefaçon.

III.2.1. Commerce informel de coton graine

III.2.1.1. Estimation du volume

Au Cameroun, bien que la SODECOTON détienne le monopole de l'achat du coton graine aux producteurs, il existe cependant un commerce informel destiné surtout au marché nigérian. Les statistiques sur ce commerce sont assez difficiles à collecter. Mais la SODECOTON estime pour la campagne 1993/1994 « que les nigérians ont fait main basse sur 3 000 à 4 000 tonnes de coton graine en profitant de l'avantage que leur donnait la dévaluation du franc CFA20(*). Comme pour cette campagne la production en fuite frauduleuse vers le Nigeria représenterait aujourd'hui près de 3% de la production totale. Mais c'est au cours de la campagne 1994/1995 que ce commerce a pris de l'ampleur. Pour cette saison, « les estimations conservatrices de la SODECOTON » donnent 13 000 tonnes d'exportations informelles qui représentent près de 8% de la production locale. Quelle est la cause de ce commerce informel ?

III.2.1.2. Causes de ce commerce

La principale raison résiderait dans l'importance du différentiel de prix entre le Nigeria et ses pays limitrophes dont en particulier le Cameroun. Ainsi au cours de la campagne 1994/1995, le Nigeria achetait le kg de coton graine autour de 30 à 35 nairas (soit de 200 à 250 FCFA21(*)) contre 155 FCFA pour le Cameroun. Mais il existait d'autres causes.

Notamment, les nigérians payaient le coton cash alors que le délai de livraison à la SODECOTON et le paiement étaient espacés de plusieurs semaines. Le producteur ayant un besoin pressant de liquidités va donc vendre tout ou partie de son coton dans ce circuit informel.

Enfin alors que la SODECOTON fait un tri par qualité, les nigérians achètent tout le coton sans discernement. Les producteurs leur vendent le coton non classé par la société cotonnière.

III.2.1.3. Impacts de ce commerce

Bénéfique pour les producteurs de coton et pour l'industrie textile nigériane, le trafic informel du coton graine entraîne un manque à gagner pour la SODECOTON et le budget de l'état. Le tableau ci-dessous donne une estimation de l'impact des exportations informelles de coton graine sur les valeurs ajoutées.

Tableau 16 : Impact des exportations informelles de coton graine sur la valeur ajoutée et la balance des paiements en 1994/1995 en milliards de FCFA

Acteurs/Pays

Cameroun

Niger

Bénin

Nigeria

Valeur Ajoutée

 
 
 
 

Producteurs

[+0,9 ; +1,7]

+0,5

[+1,3 ; +3,6]

 

Coopératives

 
 

-0,6

 

Etats

[-1,4 ; -0,7]

+0,05

-1,5

 

Sociétés Cotonnières

-3,0

-1,0

-0,4

[+3 ; +5,3]

Autres

-0,2

 

-1,1

+0,5

Total VA

[-3,7 ; -2,2]

-0,45

[-2,3 ; 0]

[+3,5 ; +5,8]

 
 
 
 
 

Balance des Paiements

 
 
 
 

Gains

[+0,9 ; +1,7]

+0,5

[+1,3 ; +3,6]

[-5,8 ; -2,7]

Pertes

[-9,0 ; -4,7]

-2,2

-5,4

[+12,3 ; +16,6]

Solde de la BP

[-8,1 ; -3]

-1,7

[-4,1 ; -1,8]

[+9,5 ; +13,9]

Source : Calculs et enquêtes des équipes du réseau de l'ECHO pour le suivi du commerce informel, à savoir ORSTOM (Niamey), Observatoire des Frontières (Yaoundé) et LARES (Cotonou)

Autant que les autres pays voisins du Nigeria, le Cameroun est globalement perdant tant en terme de Valeur Ajoutée qu'en terme de balance des paiements. L'impact positif sur les producteurs étant plus que compensé par les pertes des autres acteurs. Ceci implique qu'une augmentation du prix au producteur suffisante pour décourager les exportations laisserait un surplus à partager entre les différents acteurs de la filière. Le Cameroun a perdu entre 3 et 8 milliards de FCFA de devises par an.

* 20 SODECOTON, Note semestrielle d'information, exercice 93/94.

* 21 Dans la période, le Naira, était à enrivon 7 FCFA dans le marché parallèle.

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