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La biosecurite dans le protocole de cartagena


par Alassani KOUNTE
Universités de Lome, Maastricht, Liege, Abomey Calavi - DEA 2001
  

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SECTION 2 : LA NECESSITE D'UNE PROTECTION DURABLE DE LA DIVERSITE BIOLOGIQUE

Les organismes produits à l'aide de la biotechnologie présentent des risques pour l'Homme et pour l'environnement. Sur le plan environnemental notamment, le développement des OGM peut conduire à l'érosion de la base génétique du potentiel biologique existant. Dans le cadre de la résistance aux herbicides, le transfert des caractères de résistance aux plantes non ciblées pourrait entraîner une prolifération inopportune de ces plantes.

Il conviendrait donc de mettre en place un mécanisme de régulation approprié pour s'assurer que les produits issus de la biotechnologie moderne soient sécurisants pour l'Homme et l'environnement.

Pour une protection durable de la diversité biologique, il conviendrait donc de prendre en compte les risques liés aux OVM ( paragraphe 1) afin d'appliquer des règles prévisibles et sûres (paragraphe 2).

Paragraphe 1 : La prise en compte des risques liés aux organismes vivants modifiés

Toute technologie nouvelle est susceptible d'entraîner des risques directs ou induits. Depuis plusieurs années déjà, des plantes transgéniques sont déjà commercialisées et cultivées en Amérique du Nord. L'Europe, elle, a choisi d'évaluer les risques potentiels de cette nouvelle méthode de création qu'est la transgenèse, avant toute exploitation à grande échelle.

Nous étudierons dans ce paragraphe la pollution génétique (A) ensuite les éventuels périls pour l'environnement (B).

A- La pollution génétique

Implanter une semence hors de son écosystème peut entraîner des problèmes graves. Les OGM fabriqués pour mieux résister aux attaques des prédateurs, disposeront d'un avantage sélectif sur les autres plantes, qui en souffriront. Des croisements spontanés sont aussi envisageables, les plantes cultivées croisant leurs gènes avec des espèces sauvages apparentées. Un colza transgénique transmettrait son gène de résistance aux herbicides à une mauvaise herbe, qui deviendrait ainsi une « super mauvaise herbe » insensible aux pesticides. Cette pollution génétique est irréversible34.

Les plantes transgéniques contiennent des gènes qui y ont été transférés à partir d'espèces avec lesquelles elles n'ont aucun lien de parenté. Les gènes peuvent provenir de bactéries, de virus, d'autres plantes ou même d'animaux. Si ces gènes « étrangers » se transfèrent à leur tour dans d'autres organismes, cela produit une pollution ou une contamination du patrimoine génétique naturel.

En effet, la transgène est radicalement différente des procédés traditionnels de sélection ou d'amélioration. En ce qu'elle consiste à introduire des gènes d'un organisme vivant dans le patrimoine génétique d'un autre organisme vivant, elle élimine les barrières entre les espèces. Elle se traduit ainsi par la création de nouveaux organismes, inconnus de la biosphère, sans passé évolutif ni prédateurs naturels.

34. BASTIN (Juliette), principe de précaution, Jeune Afrique l'Intelligent no 2196 du 09 au 15 février 2003 page 77

Une telle introduction dans l'écosystème des gènes capables de survivre, migrer, muter et se déplacer vers des organismes auxquels ils ne sont pas destinés représente un redoutable saut dans l'inconnu, qui fait assurément courir de graves risques de ``pollution génétique''35.

La contamination génétique peut se produire dans 4 situations :

· si une plante sauvage apparentée poussant à proximité se croise avec une plante transgénique ;

· si une plante non-transgénique conventionnelle ou biologique présente dans un champ voisin se croise avec une plante transgénique ;

· si une plante transgénique survit dans l'environnement naturel ou agricole et que se développe une population de plantes transgéniques semi-sauvages (mauvaises herbes ou plantes « retournées à l'état sauvage ») .

· si des micro-organismes présents dans le sol ou dans les intestins d'animaux ayant mangé des plantes transgéniques acquièrent des gènes étrangers.

Contrairement à d'autres formes de pollution, la contamination génétique est susceptible de se multiplier au fur et à mesure que les plantes et les micro-organismes poussent et se reproduisent. Par conséquent les dégâts écologiques causés par les OGM ne peuvent être circonscrits à l'habitat dans lequel ils sont originellement introduits.

En définitive, la pollution génétique est , selon l'avocate internationale et ancien ministre de l'environnement Français Corinne Lepage « la seule qui soit exponentielle, c'est-à-dire qui s'auto-entretient et qui s'augmente »36, toute pollution va elle-même engendrer une succession de pollutions. On ne peut aller que vers une explosion de la pollution génétique et jamais vers une régression.

A- D'éventuels périls pour l'environnement

Sous l'angle agro environnemental, les biotechnologies posent des problèmes de sécurité qui sont principalement de 2 ordres. Il y a ainsi d'une part, des questions qui relèvent de la sécurité biologique, qui concernent les risques liés à la dissémination des OGM.

Les plantes conventionnelles cultivées aujourd'hui ont été élaborées par des générations d'agriculteurs et de producteurs à partir d'espèces sauvages.

Dans les régions où elles ont évolué, on trouve des espèces apparentées capables de se croiser entre elles et de produire des hybrides.

Dans le cas des plantes transgéniques, ce croisement peut impliquer le transfert de gènes étrangers (« flux génétique ») vers les plantes apparentées. La probabilité d'une hybridation dépend de la compatibilité des deux espèces en présence et de la performance de l'hybride (sa capacité à pousser et à se reproduire). Du fait de la diffusion des OGM, par pollinisation et par les bactéries du sol, progressivement, les cultures non OGM deviennent OGM. En second lieu, la culture intensive des OGM , qui donne un avantage biologique aux espèces OGM sur les autres, permet une diffusion, voire une destruction des autres espèces. La Chine a proposé, le 22 Mai 2000, que les OGM soient inclus sur la liste des espèces envahissantes lors de la convention de la biodiversité.

35. Les industries agro-alimentaire sous la direction deMichel PRIEUR et Soukéinatou BOURAOUI page 22

36. Corinne LEPAGE in La politique de précaution, PUF, 2001 page 38-39

La menace que le flux génétique depuis des plantes transgéniques fait peser sur la biodiversité est mondiale. Ainsi :

En Amérique du Sud, région d'origine du maïs, les variétés sauvages de maïs sont en danger

En Asie, des espèces apparentées du riz poussent à proximité des rizières

En Amérique du Nord, les espèces sauvages apparentées de la courge sont courantes

En Europe, le colza et la betterave sucrière peuvent se croiser avec des plantes sauvages apparentées.

Si une contamination se produisait, non seulement le patrimoine génétique serait irrémédiablement modifié (avec des conséquences encore inconnues), mais l'acquisition des caractéristiques de la plante transgénique pourrait, comme nous l'avons dit plus haut, transformer les plantes sauvages en « super mauvaises herbes » que les agriculteurs auraient beaucoup de mal à éradiquer. Les plantes résistantes aux substances chimiques qui détruisent les mauvaises herbes (herbicides), résistantes aux insectes et résistantes aux malades.

En plus de pouvoir contaminer les plantes sauvages et les cultures non-transgéniques par croisement, les semences des plantes transgéniques elles-mêmes peuvent poser des problèmes.

Certaines semences peuvent se répandre au moment des moissons, rester dans le sol et germer les années suivantes. Quand les plantes émergent dans les cultures d'autres espèces, elles deviennent des mauvaises herbes non voulues qui doivent être enlevées par l'agriculture.

Du colza transgénique spontané ayant acquis une résistance à deux ou trois herbicides différents (phénomène connu sous le nom d' «accumulation de gènes») a été repéré au sein d'essais expérimentaux, au Royaume-Uni, ou des cultures commerciales, au Canada37.

C'est aujourd'hui un grand problème au Canada, des distances de séparation de 175 mètres entre les cultures transgéniques et non transgéniques se montrant inefficaces. Le colza pouvant rester dormant dans le sol pendant 5 à 10 ans avant de germer, tout problème avéré de durer très longtemps et constituer un important problème de gestion pour les agriculteurs. Les problèmes de contamination de cultures conventionnelles par des cultures OGM sont la réalité. Il ne s'agit pas que d'une contamination du produit mais aussi de l'apparition de mauvaises herbes spontanées posant de nombreux problèmes.

Les semences peuvent aussi être disséminées lors du transport des plantes du champ vers d'autres parties de l'exploitation agricole, ou se planter dans le bas-côté des routes quand elles sont transportées pour être stockées ou transformées. Les populations sauvages de colza sont courantes et peuvent survivre de nombreuses générations. Si ces plantes transgéniques persistent dans l'environnement, elles ne causeront pas seulement un problème de mauvaise herbe mais deviendront une source perpétuelle de contamination génétique des cultures et des plantes sauvages.

Par ailleurs, les organismes OGM vont entraîner bien évidemment des réactions non désirées sur d'autres espèces : transfert de gènes aux bactéries par des abeilles, toxicité du pollen sur le papillon monarque, apparition d'une pyrale résistante aux maïs censés la tuer, émergence de mauvaises herbes résistantes aux herbicides totaux, voire même repoussée de plantes non désirées38. (cf. CL p 37-38 ou « les OGM entrent en résistance » in Le Figaro,30 octobre 2000

37.Voir le site www.monde-solidaire.org/article.php3 ?id_article=575

38. Voir « Les OGM entrent en résistance » in Le Figaro, 30 Octobre 2000

En plus de ces cas de risques pour l'environnement, plusieurs cas de figures peuvent être répertoriés . On peut trouver des risques suivants : l'apparition d'insectes résistants aux plantes transgéniques, l'éventuel impact sur les insectes utiles comme l'abeille, l'impact sur la rhizosphère etc... 39

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand