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Géomarketing : localisation commerciale multiple

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par Jérôme Baray
Université de Rennes I - Doctorat 2002
  

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3.2 Méthodes de délimitation fondées sur le traitement du signal et l'analyse d'image

La première étape de l'algorithme introduit précédemment et destiné à localiser un ensemble

de points de vente avec un bon niveau d'optimalité consiste à délimiter les zones de chalandise. Or, comme on l'a vu au chapitre 1, les méthodes actuelles de délimitations comportent un grand nombre de lacunes et d'imprécisions.

3.2.1 Introduction au traitement du signal et à l'analyse d'image

Les limitations précédentes se devaient d'être surmontées en introduisant une nouvelle approche pour délimiter les aires composant la zone de chalandise ou même toute autre zone géographique possédant des caractéristiques commerciales, économiques, sociologiques propres. Cette nouvelle solution devait à la fois être rapide, précise et pouvoir être convertie

en algorithmes de manière à pouvoir être mise en application sur ordinateur et de préférence sur les calculateurs les plus courants du marché, c'est-à-dire les micro-ordinateurs.

Pour répondre à ces exigences, il est un fait que les algorithmes nécessitant la plus grande vitesse d'exécution sont ceux fonctionnant en dynamique. Dans ce cas, les informations issues

de capteurs sont fournies en temps réel au calculateur qui les traite au même rythme que les données sont prélevées. Outre les applications purement électroniques, les domaines qui utilisent ce genre de traitement d'information ne sont pas légion et se rassemblent essentiellement autour du traitement du signal. Le traitement du signal vise à interpréter une information possédant une certaine continuité soit dans le temps, soit dans l'espace. Il s'agit ainsi d'arriver à distinguer, dans la masse de données, les informations non-aléatoires, et de caractériser ces données atypiques pour éventuellement les reconnaître à chaque fois qu'elles

se présenteront à nouveau. De nombreuses applications utilisent les principes du traitement du signal dont la plus élaborée est la vision artificielle, une technique complémentaire de la robotique. D'autres disciplines font largement appel au traitement du signal comme toutes les sciences désireuses de rendre de façon automatique le résultat de leurs observations. Ainsi,

ont procédé la cristallographie et la biologie en microscopie électronique, la médecine en échographie et radiographie, la géographie et la géologie pour traiter les images prises d'avion

ou de satellite, l'acoustique pour les signaux sonores, la climatologie dans l'interprétation des

images radars, la physique pour l'examen des spectrographes, etc... Les premières études sur

la vision artificielle furent menées à partir de 1950 par Gibson 560 à Boston puis dans les années 60 dans le domaine de la recherche spatiale en particulier pour tout ce qui concerne le traitement des images provenant des sondes et des satellites. Plus tard, la robotique, avec les travaux de Binford 561 et de Horn 562 563, a pris le relais dans le développement de ce domaine récent qui allait désormais s'appeler visionique ou computer vision en anglais.

On observe une grande similitude entre les données issues de capteurs électroniques ou optiques et les données géomarketing. Ces données, quelle qu'en soit la source, sont en effet variables dans l'espace et dans le temps. D'autre part, les capteurs ou les moyens d'obtention des informations marketing n'étant pas parfaits, elles comportent toutes des erreurs de mesure soit aléatoires du type neige, soit de type absences d'information, soit encore de type perturbations hautes ou basses fréquences liées à des interférences dans le cas de capteurs "physiques" ou liées au mode de collecte des données dans le cas de données géomarketing.

McKay 564, de l'Université d'Indiana, fut le premier à avoir noté que les données géomarketing

comportaient un signal de base avec une perturbation, le bruit, à éliminer par un filtrage approprié. Son travail s'est malheureusement limité à un filtre médian de base sans explorer toutes les possibilités qu'offre la science du signal.

Il y a quatre étapes fondamentales qui se succèdent d'une façon générale dans le processus d'analyse du signal et qui sont dans l'ordre:

%o l'acquisition des données par un capteur, dans le cas du géomarketing, ce capteur prenant la forme d'une enquête auprès d'une population donnée de clients effectifs, de

clients potentiels, de non-clients ou de toutes autres informations commerciales

560 GIBSON J.J. (1950) The Perception of the Visual World, Editions Houghton-Miffin, Mass., Boston.

561 BINFORD T. (1971) Visual Perception by Computer, IEEE Systems Science & Cybernetics Conference, FA, Miami.

562 HORN B.K.P. (1975) The Psychology of Computer Vision, Editeur P.Winston, NY.

563 HORN B.K.P. (1986) Robot Vision, Editions MIT, Press Mc Graw-Hill, NY.

564 MCKAY D.B. (1973) Spatial Measurement of Retail Store Demand, Journal of Marketing Research, 10, 4, p.

447-453.

quantifiées et liées à une localisation géographique précise. Dans le cas de données d'adresses, celles-ci sont géocodées afin d'obtenir une cartographie représentant l'ensemble des clients potentiels.

%o le pré-traitement des données destiné à éliminer les imperfections du capteur ou de

la source d'information à savoir dans le cas d'une enquête marketing, les non-réponses

ou l'absence de réponse, les fausses réponses, les erreurs d'échantillonnage ou les biais,

%o le traitement à proprement parler qui s'attache dans notre problématique à détecter par des algorithmes les frontières de la zone de chalandise,

%o l'exploitation des résultats qui vise à caractériser les informations extraites de la masse des données, ici, en l'occurrence, il s'agit de donner les caractères propres à la zone de chalandise, c'est-à-dire les paramètres géométriques qui vont nous servir à construire le modèle p-médian tels que les coordonnées des centres de gravité (noeuds

du réseau) de chaque aire composant la zone de chalandise ou éventuellement la surface de ces aires (qui pourra constituer une possibilité de mesure de la demande).

Nous allons maintenant décrire plus précisément les étapes de pré-traitement et de délimitation des zones de chalandise sachant que nous supposons avoir obtenu à ce stade une cartographie des données d'adresses clients. Les deux étapes suivantes seront illustrées par des exemples concrets de délimitation de zones de chalandise théoriques. A noter que la répartition de clients dans l'espace va être prise en considération à titre d'exemple, mais on aurait aussi bien pu, en suivant les mêmes méthodes, s'attacher à la délimitation de zones d'implantation de commerces ou d'activités de services.

3.2 2 Le géocodage et la représentation des données géomarketing

La première phase de notre algorithme consiste donc à repérer les coordonnées géographiques des clients: leur localisation conditionnera en effet le choix d'une (ou de plusieurs) localisation(s) d'activités. Supposons qu'on connaisse la localisation géographique de la clientèle d'un point de vente. Une base de données d'adresses peut être construite grâce à l'information obtenue à partir:

1- des cartes de fidélité (grands magasins, chaînes)

2- des modes de paiement comme les chèques (magasins, banques)

3- des bulletins d'un jeu-concours spécialement organisé pour l'occasion

4- d'un repérage des immatriculations des véhicules sur le parking

s)

5- d'une enquête directe (questionnaire auprès des client

.

En utilisant en premier lieu, la méthode empirique, on représente chaque adresse client par un

point sur un graphique correspondant au plan géographique 2D (géocodage), on obtient un nuage de points dont la densité varie dans le plan en fonction de la concentration de la clientèle. Les amas de points figurent les zones de chalandise à partir desquelles le point de vente tire l'essentiel de sa clientèle. L'oeil humain réussit assez bien, en visualisant une telle carte, à délimiter les frontières de ces amas grâce à ses fonctions performantes d'analyse spectrale. Ceci dit, la vision humaine n'est pas parfaite et un examen visuel, outre le fait que

ce mode de procédure, pour délimiter les zones de chalandise, est long et fastidieux, risque de

conduire à des erreurs d'interprétation.

La délimitation analytique des aires denses s'avère aussi difficile sur le plan mathématique mais nécessaire néanmoins si l'on veut non seulement bien connaître sa clientèle, par exemple pour de futures opérations promotionnelles (mailing par quartier), mais aussi pour s'assurer de

la bonne localisation de ses points de vente.

Y

O X

Fig. 3.2 - Exemple de représentation de clients sous forme de pixels

Si l'on revient au cas précédent, l'analyse peut porter sur les données d'adresses clients précédemment évoquées ou bien encore sur les données de fréquentation du point de vente. A chacun des k clients C1,...Ck , recensés, on peut associer une fréquentation du point de vente respectivement f1,...,fk sur une période T qui est choisie de manière adéquate (une semaine, un mois, un an,...) selon le type de point de vente considéré.

Les données d'enquête sont de type discret tout comme les données graphiques numériques,

ce qui facilite leur représentation visuelle (Le présent exposé mathématique pourrait être établi sans mise en parallèle avec une quelconque représentation visuelle, mais cette approche

en facilite la compréhension).

Chaque adresse d'un client Ci correspond à un point allumé soit un pixel noir de coordonnées

(xi, yi) dans une base orthonormée (OX,OY) : i variant de 1 à n et j de 1 à m pour un découpage de la région géographique analysée en n x m petites zones (xi,yi). Le pixel noir (présence d'au moins un client) ou blanc (absence de client) correspond dans ce cas à un élément de l'espace géographique quadrillé sous forme d'un réseau carré. Ceci dit, le réseau carré (matriciel), bien que très pratique, n'est pas forcément la partition la plus adéquate de l'espace géographique, car celle-ci ne conserve pas les propriétés topologiques du monde réel,

et en particulier la propriété de connexité (contrairement au réseau hexagonal).

Pour améliorer la représentativité de la zone de chalandise, on peut faire correspondre à chaque pixel un niveau linéaire de gris (ou de couleur) en fonction soit du nombre de clients dans la zone (xi,yi), soit de la somme f = fij des fréquentations du point de vente par l'ensemble des clients de la zone (xi,yi) sur une période T. Ce codage est souhaitable lorsque

le quadrillage de la zone géographique possède une faible résolution (peu de pixels). D'autres

variables peuvent être bien sûr prises en compte selon les préoccupations de l'analyse, comme

le chiffre d'affaires (ou la rentabilité) lié à chaque client sur une période de temps. Si l'on considère par exemple chaque pixel d'une matrice carrée 512 x 512, formé d'une information codée sur 8 bits, on a alors 256 niveaux de valeurs disponibles pour chaque point pour un encombrement mémoire sur 256 k octets. Le dessin suivant montre une possibilité de représentation des points-clients sur une carte bidimensionnelle.

Y

O X

Fig. 3.3 - Exemple de localisation de clients associés à leur fréquentation, sous forme d'un nuage de pixels en niveaux de gris

Il existe cependant de nombreuses possibilités différentes de représentations graphiques des

données géomarketing que par des points comme :

%o la projection cavalière qui est une représentation en 3 dimensions des données géomarketing (exemple: niveau de fréquentation des clients d'un magasin) dans l'espace géographique:

Fig. 3.4 - Exemple de projection cavalière

%o les lignes de Niveau délimitant les frontières de zones possédant des valeurs homogènes

(exemple: niveaux d'équi-fréquentation):

Fig. 3.5 - Exemple de lignes de niveaux

%o le code Ternaire qui est une simplification de la représentation ponctuelle. Ce code de représentation ne possède que 3 valeurs possibles avec par exemple, si l'on considère les différents types de zones d'une ville en termes de fréquentations d'un point de vente, les zones comptant au moins un client (point foncé), les zones comptant uniquement des

habitants non-clients (point clair) et les zones urbaines sans habitants (en blanc):

Fig. 3.6 - Exemple de représentation en code ternaire

Après avoir vu les modes de représentation possible des données géomarketing et la manière d'obtenir les adresses, l'étape suivante consiste à délimiter les aires denses en terme de clients dont le regroupement est appelé communément "zone de chalandise" (la zone concentrant au mieux le meilleur du potentiel commercial). Après avoir rappelé les différentes approches de

ces aires dans la littérature, nous nous proposons d'introduire de nouvelles méthodes de délimitation pour pallier le manque de précision et de rapidité des méthodes actuelles.

3.2.3 Le prétraitement des données par filtrage

Le prétraitement des données d'enquête est destiné à faciliter l'analyse des données sans réduire la qualité de l'information disponible, bien au contraire. En traitement du signal, la principale méthode consiste en un filtrage ondulatoire (une image ou une enquête sur un secteur géographique étant une onde bidimensionnelle). On cherchera ainsi non seulement à accentuer le crénelage (accentuation des contours entre les zones de différentes caractéristiques à peu près homogènes), mais aussi à s'affranchir de la pollution par des données atypiques (bruit) dues par exemple à des erreurs d'enquête (ex. mauvaise administration ou saisie), aux fausses réponses (ex. fausse adresse) ou tout simplement à des réponses marginales au sein de la zone de caractéristiques homogènes.

Comme on l'a déjà vu, McKay est le premier à avoir utilisé la technique du filtrage sur des

données de localisation spatiale d'un échantillon de clients 565 en constatant que ces informations étaient composées d'un signal fondamental de base et d'un signal perturbateur ou bruit dont il fallait s'affranchir. Mais, cette imperfection des données n'était pour lui que le fait

de fortes différences comportementales entre des consommateurs habitant à proximité les uns des autres, alors que le bruit trouve aussi son origine dans des informations erronées ou manquantes. Etudiant un échantillon d'une centaine de clients seulement, le traitement des données s'était limité à l'utilisation d'un filtre binomial (filtrage en moyenne pondérée) du

type:

1 / 16

C = [cmn]= 2 / 16

1 / 16

2 / 16

4 / 16

2 / 16

1 / 16

2 / 16

1 / 16

avec, si Zij représente la valeur mesurée au point de localisation (Xi, Yi), une nouvelle valeur

Wij modifiée par ce filtre est donnée par :

M N

W ij

=

m = -M n = -N

cmn Z i + m, j + n

le filtre ayant pour dimension 2M+1 par 2N+1 (c'est-à-dire M= et N =1 pour le filtre binomial

précédent). Comme on va le voir, le filtre binomial bien qu'éliminant le bruit lié par exemple à des erreurs d'enquête n'est pas le plus recommandé pour conserver les contours.

Le filtrage spatial repose d'une manière générale sur des opérations ponctuelles appliquées de manière itérative sur chaque valeur ou agrégat de valeurs d'une matrice ou d'une image (en quelque sorte des opérations portant sur les aires géographiques regroupant des clients d'un niveau moyen de fréquentation homogène). Les filtres spatiaux les plus courants sont:

565 McKAY D.B. (1973) Spatial Measurement of Retail Store Demand, Journal of Marketing Research, 10, 4, p.

447-453.

- le filtre en moyenne

- le filtre médian

- le filtre sigma

- le filtre Nagao

Il est également intéressant d'utiliser la transformation de dilatation lorsque les points représentant les clients sont assez éloignés les uns des autres et qu'il n'y alors pas possibilité

de distinguer de forme claire de la zone de chalandise.

Le filtre en moyenne

Ce traitement revient à traiter la matrice de données en prenant comme nouvelle valeur de chaque point, la moyenne du point considéré aggloméré avec ses voisins. Il correspond en fait

au filtre binomial avec des coefficients de pondération égaux à 1. Dans une matrice, chaque élément (excepté sur les bords) compte 8 voisins adjacents de même que sur une image à matrice carrée.

Fig. 3.7- 8 voisins adjacents à un point central

Ainsi, la nouvelle valeur f 'i,j de fi,j est :

f 'i,j = [fi,j + fi+1,j+1 + fi+1,j + fi,j+1 + fi-1,j-1 + fi-1,j + fi,j-1 + fi+1,j-1 + fi-1,j+1] / 9

Ce procédé comme tous les filtres binomiaux en général a l'inconvénient de lisser les données mais lisse aussi les transitions (les bords d'objets à fort gradient d'intensité deviennent souvent

flous). Très simple, rapide, il n'est à utiliser que lorsque la densité des clients dans les aires de chalandise est faible afin d'obtenir un effet de lissage fort.

le filtre médian

Le filtrage en moyenne compte tenu de ses inconvénients peut être avantageusement remplacé

par le filtrage médian, un filtre passe-bas qui a tendance à accentuer les intensités sans lisser

les bords. La médiane M d'une variable x vérifie par définition les probabilités suivantes: P(x M) 1/2 et P(M x) 1/2

Le filtrage médian élimine le bruit de type neige (erreur dispersée de façon aléatoire) mais au

détriment d'une légère perte de résolution.

L'exemple suivant représente la même représentation des localisations de clients virtuels selon leurs niveaux de fréquentation d'un point de vente (les points foncés représentent les clients fréquentant assidûment le magasin, les points plus clairs les clients moins fidèles). Le dessin

à côté montre cette cartographie traitée par deux filtres médians successifs: les aires de chalandise à forte fréquentation de clients apparaissent plus nettement (zones foncées) ce qui facilitera la délimitation des frontières :

Fig. 3.8 - Adresses clients associées aux fréquentations Fig. 3.9 - La représentation traitée par 2 filtres médians

Comme vu précédemment (§ 1.4), nous remarquons que les zones denses de clientèle ne

forment pas un ensemble géographique compact 566, mais se répartissent en différentes aires

de chalandise (nous dirons que la zone de chalandise se compose en fait de plusieurs aires de chalandise).

le filtre sigma

Le filtre sigma est surtout un filtre de débruitage. A tout point (i, j) de la zone image active de niveau de fi,j est affectée la moyenne de ses voisins dont le niveau appartient à l'intervalle centré en fi,j de demi-largeur 2 sigma, sigma étant la variance locale dans la fenêtre. Toutefois, si le nombre de voisins appartenant à cet intervalle est inférieur ou égal au nombre

de voisins V=2L+1, alors f i,j sera remplacé par la moyenne de ses huit voisins immédiats.

Ce traitement est bien adapté au filtrage d'un bruit impulsionnel (erreur très forte, répétée mais localisée, cas de réponses totalement erronées mais rares), en choisissant <2 et L=1 (V=2L+1=3, correspondant à un voisinage 3x3) ce qui peut être le cas si les données géomarketing présentent des erreurs importantes mais espacées.

le filtre de Nagao

Un des filtrages spatiaux les plus utilisés et les plus intéressants de nos jours est celui de Nagao 567. On considère cette fois le voisinage d'un pas de deux éléments (ou plus généralement de e éléments) autour du point (i, j) considéré, soit une sous-matrice de 5 x 5 =

25 éléments. On calcule ensuite pour 9 configurations compactes d'éléments de 3 types différents (voir dessin suivant), la moyenne et la variance des valeurs des éléments les

composant.

566 CLIQUET G., FADY A., BASSET G. (2002) Management de la Distribution, Dunod, Paris.

567 NAGAO M., (1979) Edge Preserving Smoothing, CGIP, vol. 9, p.394-407.

1 du type (1) + 4 du type (2) + 4 du type (3)

Fig. 3.10 - Les 3 catégories des 9 configurations du filtrage de Nagao sur lesquelles porte le calcul des moyennes et des variances

La nouvelle valeur choisie pour le point (i, j) est alors celle de la moyenne correspondant à la plus faible variance. Ce traitement est réalisé en considérant tour à tour tous les points de la matrice des données de fréquentation.

Les contours sont ainsi bien conservés car le lissage ne se fait que dans sa direction tangentielle c'est-à-dire dans la direction où la modification est la moins visible 568. C'est la raison pour laquelle on dit que le filtre de Nagao est qualifié de lissage avec conservation et même accentuation des contours. Ce filtrage peut être réitéré plusieurs fois sur la matrice déjà traitée. On observe que ce filtre est pratiquement idempotent: au bout de quelques itérations, l'image (ou la matrice) ne se modifie presque pas. On arrête alors le processus de traitement. L'exemple suivant montre la même représentation des localisations de clients virtuels selon leur niveau de fréquentation d'un point de vente (les points foncés représentent les clients fréquentant assidûment le magasin, les points plus clairs les clients moins fidèles). Le dessin

à côté montre cette cartographie traitée par deux filtres successifs: on distingue beaucoup plus nettement les frontières des aires de chalandise à forte fréquentation de clients (zones foncées

plus homogènes que pour les filtres précédents):

568 ORSTOM (1998) Image Satellite et Milieux Terrestre en Régions Arides et Tropicales, Editions de l'Orstom, Bondy.

Fig. 3.11- Adresses clients associées aux fréquentations Fig. 3.12 - La représentation traitée par 2 filtres Nagao

Il existe encore de nombreux autres filtres capables d'améliorer la qualité de l'image cela afin

de faciliter dans l'étape suivante, le processus de délimitation des contours des aires. En particulier, de la même façon que sur une photo de mauvaise qualité, les données géomarketing sont susceptibles de comporter soit des perturbations basses fréquences aléatoires et stationnaires (ex: données manquantes, échantillon d'enquête trop faible ou base

de données d'adresses clients incomplète) qui influent négativement sur les frontières de zone

de chalandise en les rendant floues. Un deuxième type d'interférences est constitué par les perturbations hautes fréquences liées plus spécifiquement au mode de collecte des données: il peut par exemple arriver dans une enquête que tous les 100 questionnaires, il y ait une ou plusieurs réponses fantaisistes (clients donnant une fausse adresse ou bien surestimant son taux de fréquentation ou d'achat dans le magasin). Même si les filtres précédents ont tendance

à lisser ces erreurs, il existe des filtrages de fréquence spécifiques dont le rôle est d'assurer la suppression de ces fréquences non désirées. Le premier type s'atténue avec les filtres passe- haut (laissant passer les hautes fréquences) alors que le deuxième s'estompe grâce à des filtres

passe-bas (laissant passer les faibles fréquences).

La transformation de dilatation

Elle consiste en résumé à grossir les points représentatifs des clients jusqu'à ce que ceux-ci se touchent et que l'on distingue les formes pleines de la zone de chalandise. En effet, dans certains cas, les clients d'un point de vente représentés sur une carte à la suite d'une phase de géocodage, apparaissent si éloignés les uns des autres qu'il est impossible de percevoir les formes de la zone de chalandise, la dilatation permettant alors de résoudre ce problème. La dilatation tend donc à connecter les parties disjointes et à lisser les contours. Nous reviendrons plus précisément sur cette transformation dite "morphologique" dans le paragraphe suivant

qui montre comment délimiter de cette manière les zones de chalandise (la dilatation sera également utilisée dans la deuxième partie pour lisser les zones de chalandise constituées par

les clients potentiels de l'Ouest parisien intéressés par les produits biologiques).

3.2.4 La délimitation des zones de chalandise par traitement du signal

Après avoir lissé les données par un filtrage approprié pour obtenir une cartographie plus nette des données géomarketing, on choisit une méthode parmi celles disponibles, méthodes toujours inspirées du traitement du signal ou de l'analyse d'image, pour procéder à la délimitation de la zone de chalandise. Les méthodes de délimitation possibles sont:

- une méthode empirique (le seuillage d'histogramme),

- la méthode par masquage et convolution: gradient, laplacien, Sobel, Prewitt,

- la méthode par analyse morphologique.

· Délimitation par seuillage d'histogramme

La délimitation par seuillage d'histogramme consiste en premier à comptabiliser chaque valeur discrète que les éléments de la matrice f'i,j des fréquentations préalablement obtenues peut prendre puis de les tracer sous la forme d'un histogramme. On tente alors de déterminer une valeur seuil T qui permette de séparer le groupe appartenant à l'objet et celui appartenant

au fond. Ainsi, pour toute valeur de l'image ou de la matrice f'i,j supérieure ou égale à T, le point correspondant appartiendra à la zone de chalandise au contraire des valeurs inférieures à

T.

Fig. 3.13 - Exemple de représentation sous forme d'un histogramme des valeurs f(x,y) des points d'une image

Dans le cas plus général, on peut réussir à distinguer plusieurs seuils T1,...Ts sur l'histogramme avec donc plusieurs types de zones de fréquentation du point de vente considéré par la clientèle :

si f'i,j < T1, fréquentation quasi nulle

si T1 f'i,j < T2, fréquentation faible

. .

. .

. .

si Ts f'i,j, fréquentation élevée

Le seuillage T1,...Ts déterminé peut être soit global (valable pour tout l'espace géographique analysé), soit local (les valeurs du seuil varie selon les régions du plan),

Mais, dans beaucoup de cas, l'histogramme ne présente pas de seuils distinctifs de zones bien nets comme dans l'exemple ci-dessous.

Fig. 3.14 - Détermination d'un seuil de valeurs sur un histogramme

Une première méthode, empirique, consiste à tenter de définir un seuil T par tâtonnements successifs en observant la pertinence de l'image seuillée. Il est également possible de rechercher un seuil T en considérant que l'histogramme H(f) est la somme de deux densités de probabilité :

H(f) = H1 x h1(f) + H2 x h2(f)

h1(f) et h2(f) sont les fonctions de densité de probabilité et H1 et H2 sont les probabilités d'existence de 2 groupes de valeurs dans la matrice (ou des 2 types de niveaux de gris dans l'image).

Fig. 3.15 - Exemples d'un histogramme et de son enveloppe comportant plusieurs valeurs de seuils

La probabilité de classement par erreur d'un point à fréquentation faible dans la zone 2 à forte fréquentation (zone de chalandise) s'exprime par :

T

E1(T) = h2(f)df

-

Et inversement, la probabilité de classement par erreur d'un point à fréquentation importante

(appartenant à la zone de chalandise) dans la zone 1 à faible fréquentation s'exprime par :

+

E2(T) = h1(f)df

T

La probabilité d'erreur totale est donnée par : E(T) = H2 E1(T) + H1 E2(T)

Celle-ci doit être minimisée et en conséquence la dérivée de E(T) par rapport à T est nulle. On

a donc H1 h1(T) = H2 h2(T). Le seuil T qui permet de départager les deux densités de

probabilité h1(T) et h2(T) correspond ainsi à la valeur du minimum de l'histogramme

correspondant à la densité h1(T) c'est-à-dire :

1 2

P1

T = 2 ( + )+ 1 -2 Ln(P2 )

1 2

1 et 2 étant les luminances des densités de probabilité p1(f) et p2(f),

1 et 2 étant les écarts-types de ces mêmes densités de probabilité.

· Délimitation par le gradient

La méthode par le gradient et celle par le laplacien décrite dans le paragraphe suivant, utilisent les différences de valeur entre les points proches pour déterminer les frontières. Le vecteur gradient qui traduit les variations de fréquentation des clients dans le sens vertical (composante de l'abscisse sur la cartographie) et dans le sens horizontal (composante de l'ordonnée sur la cartographie) a pour expression dans l'espace f'i,j du chapitre précédent :

f

r i

G =

f

j

f

lim f i, j - f i + h, j

f lim f i, j - f i, j + h

avec

i = h0 h

et j = h0 h

r

La norme du vecteur G orienté dans le sens de la variation maximale correspond au maximum

de variation d'intensité.

r 2

1/ 2

G = (f )2+ f

i j

en approximation dans les algorithmes, on prend :

r ( f - f

)2 ( f - f

)2 1/ 2

G

i, j

i+1, j +

i, j

i, j+1

et surtout :

r

G f i, j- f i+1, j + f i, j- f i, j+1

ou bien lorsque les contours sont peu marqués, on utilise l'approximation de Roberts

(variations du gradient peu importantes)569 570 :

r

G f i, j- f i+1, j+1 +

f i+1, j- f i, j+1

r

Pour délimiter les contours par la méthode du gradient, il faudra en pratique comparer G à

une valeur seuil T positive. Si

r

G 0 , alors le point considéré appartient au contour (qui peut

comporter une épaisseur de plusieurs pixels) et dans le cas inverse, le point appartient au fond

ou à l'objet.

0 0 0

Le gradient s'exprime par l'opérateur matriciel : -1 1 0

0 0 0

· Délimitation par le laplacien

L'opérateur laplacien est défini par :

2f

=

+ 2f

i2

j2

soit en première approximation,

= fi+1, j - 2 fi,j + fi-1,j + fi,j+1 - 2fi,j + fi,j-1 = fi+1,j + fi-1,j + fi,j+1 + fi,j-1 - 4fi,j

On définit la norme du vecteur laplacien par :

2

r

2 1/ 2

= 2f + 2f

i2

j2

569 CANNY J. (1986) A Computational Approach to Edge Detection, IEEE Transactions on Pattern Analysis and Machine Intelligence, Vol. PAMI-8, No. 6, pp. 679-698.

570 LIM J. S. (1990) Two-Dimensional Signal and Image Processing, Englewood Cliffs, NJ: Prentice Hall, pp.

478-488.

0 -1

et le laplacien s'exprime par l'opérateur matriciel : -1 4

0 -1

0

-1

0

Le gradient et le laplacien sont en fait des masques linéaires. Nous examinons dans le

paragraphe suivant la technique de délimitation par masquage d'une façon générale.

La même représentation des localisations de clients virtuels selon leurs niveaux de fréquentation d'un point de vente nous permet d'illustrer le filtre laplacien de délimitation (dessin de droite) suite à l'application de deux filtres médians sur la cartographie initiale (dessin de gauche) conformément à l'étape précédente. Les contours sont nets mais présentent

des courbes non fermées à ébavurer:

Fig. 3.16 - Adresses clients associées aux Fig. 3.17 - La représentation traitée par le fréquentations laplacien après 2 filtres médian

· Délimitation par masquage

Le masquage est un type de filtrage qui généralise le principe des filtres laplacien et gradient vus précédemment en faisant appel au produit de convolution de deux fonctions.

Pour rappel, le produit de convolution de deux fonctions f et g : Z Æ R est une fonction h : Z

Æ R définie par :

Ses propriétés sont d'être commutatif, associatif et d'avoir pour élément unité l'impulsion

unité. On utilise la notation h = f*g. Dans le cas d'une fonction à 2 variables ou d'une matrice carrée à 2 dimensions telle fi,j (image) convoluée avec une fonction ou une matrice du même type hi,j , (filtre) on a :

i +k

j +k

gi,j = fi,j * hi,j = f,

hi -, j -

=i -k

= j -k

Fig. 3.18 - L'image fi,j et le filtre hi,j

Les dimensions de l'image fi,j et du filtre hi,j sont respectivement de 2m+1 et de 2k+1 et celle

du produit de convolution de 2(m+k)+1. Si la dimension du filtre est très petite devant celle

de l'image, ce filtre constitue une fenêtre. Il est à noter que les bords extérieurs de la nouvelle image issue du produit de convolution sont entachés d'erreurs.

On a plus spécifiquement pour le produit scalaire matriciel de 2 matrices A , l'image et M ,

le masque, la notation :

A M

. La matrice résultante

A M

possède les mêmes

dimensions que la matrice image A . Pour une matrice masque M , 3x3, et le produit scalaire

matriciel est défini par :

3 3

A M

= ai, j mi, j

i = 1 j = 1

avec :

r r

Le produit scalaire Ps s'écrit : Ps =

A. M = a1w1 + a2w2 + ...+ a9w9

r r

Les coefficients ai et wi respectivement de A et de M étant rangés dans les vecteurs A et M .

Le contour s'apprécie en comparant la valeur Ts à une valeur seuil T. Dans le cas où Ps>T, le pixel transformé par la convolution est rangé dans la nouvelle matrice de délimitation.

Voici différents types de masques possibles :

Les masques linéaires

Les masques linéaires les plus connus sont le gradient et le laplacien déjà évoqués au paragraphe précédent :

-le Gradient

0 0 0

0 0 0

0 0 0

0 1 0

- 1 1

0 ou

- 1 0

1 ;

0 1

0 ou

0 0 0

0 0 0

0 0 0

0 - 1 0

0 - 1 0

Matrices de détection horizontale ; et matrices de détection verticale

-Le laplacien

0 0 0

0 0 0

0 0 0

0 1 0

- 1 1

0 ou

- 1 0

1 ;

0 1

0 ou

0 0 0

0 0 0

0 0 0

0 - 1 0

0 - 1 0

Matrices de détection horizontale ; et matrices de détection verticale

On a en parallèle des masques linéaires pouvant faire apparaître par convolution uniquement

les frontières d'objet orientés dans une certaine direction avec par exemple:

- un masque pour la détection des droites horizontales

- 1

- 1 - 1

2 2 2

- 1

- 1 - 1

- un masque pour la détection des droites à 45°

- 1 - 1 2

- 1 2

- 1

2 - 1

- 1

Il existe aussi des matrices 3x3 dont les termes sont des facteurs de corrélation de Markov

(voir chapitre sur le filtre spatial) ou bien des composantes issues de fonctions gaussiennes. Voici d'autres masques parmi les plus courants avec dans les masques non-linéaires :

- les masques de Sobel

Ils sont représentés par les deux matrices:

0 0 0

0 1 0

Sx = - 1 1 0

; Sy = 0 0 0

0 0 0

0 - 1 0

Matrice de détection horizontale ; et matrice de détection verticale

Le "pseudo-gradient" G de Sobel (une approximation du gradient vu précédemment) est donné par :

G = Gx2 + Gy

2 1 / 2 ou

G = Gx

+ Gy

(formule encore plus approchée)

avec Gx = (w7 + 2w8 + w9) - (w1 + 2w2 + w3)

Gy = (w3 + 2w6 + w9) - (w1 + 2w4 + w7)

La direction du pseudo-gradient est alors = tg -1 (Gy / Gx)

Fig. 3.20 - La représentation traitée par filtres Fig. 3.19- Adresses clients Sobel après 2 filtres médian (les contours sont associées aux fréquentations superposés à l'image filtrée par les 2 Nagao)

On remarque que le filtre Sobel possède grâce à sa fonction de détection des sauts de valeurs

(de fréquentation) la propriété de fragmenter l'espace à la manière d'un puzzle en séparant les régions pleines et celles vides de clients. Une suggestion d'application est que ce filtre pourrait servir à découper de manière très fine une zone géographique en un certain nombre

de cellules juxtaposées pour effectuer une étude sur la proximité spatiale des activités commerciales ou non, en utilisant le principe de l'analyse quadratique571 572. Cette technique visant à mesurer la dispersion spatiale des activités repérées par la position du centre de gravité de ces cellules par rapport à une distribution aléatoire ou la méthode voisine des plus proches voisins573 ont déjà été utilisées dans de nombreuses études sur la proximité spatiale

dans des comme le Canada574 575, la Grande-Bretagne576 577, l'Irlande578 579, la Suède580, la

571 ROGERS A. (1969) Quadrat Analysis of Urban Dispersion : 2. case studies of urban retail systems,

Environment and Planning, 1, p. 155-171.

572 BROWN S. (1992) Retail Location : A Micro-scale Perspective, Ashgate, England.

573 PINDER D.A. & WITHERICK M.E. (1972) The Principles, Practice and Pitfalls of Nearest-neighbour

Analysis in Linear Situations, Geography, 57, p.277-288.

574 BOUCHARD D.C. (1973) Location Patterns of Selected Retail Activities in the Urban Environment : Montreal, 1950-1970, Revue Géographie Montréal, 27, p. 319-327.

575 SMITH S.L.J. (1985) Location Pattern of Urban Restaurants, Annals of Tourism Research, 12, p. 581-602.

576 SORENSON A.D. (1970) A Comparative Study of the Changing Patterns of Distribution of Service

Industries on Tyneside, Wearside and Teeside, unpublished Ph.D. thesis, University of Newcastle-upon-Tyne.

Yougoslavie581, Israël582, Singapour583, l'Australie584, Hong Kong585 ou le Japon586. L'analyse quadratique difficile à mettre en oeuvre, compare donc la distribution des localisations par rapport à celle qui aurait été générée aléatoirement : les résultats de cette technique risquée sont malheureusement sujets à variation en fonction du découpage géographique retenu de l'aire d'analyse. La méthode des plus proches voisins consiste, quant à elle, en une mesure de l'écart d'une configuration spatiale de points par rapport à une répartition aléatoire : le problème est que, selon l'étendue de la zone d'analyse, les mêmes distributions de points peuvent engendrer des mesures différentes de proximité spatiale et que la méthode est, d'une manière générale, très sensible aux effets de bord 587 588 589. La majorité de ces études ont cependant remarqué que les commerces de détail avaient tendance à se regrouper comme le prévoit la loi de Hotelling 590 (voir § 2.1.1), au niveau des zones urbaines surtout en ce qui concerne la distribution de biens élaborés comme les grands magasins, le prêt-à-porter

féminin, à l'inverse des stations-service ou de certaines activités de services basiques. Le filtre

577 SIBLEY D. (1975) A Temporal Analysis of the Distribution of the Distribution of Shops in British Cities, unpublished Ph.D. thesis, University of Cambridge.

578 PARKER A.J. (1973) The Structure and Distribution of Grocery Shops in Dublin, Irish Geography, 5, p. 625-

630.

579 BRADY J.E.M. (1977) The Pattern of Retailing in Central Dublin, unpublished M.A. thesis, University

College Dublin.

580 ARTLE A. (1959) Study in the Structure of the Stockholm Economy : Towards a Framework for Projecting

Metropolitan Community Development, Business Research Institute, Stockholm School Economics, Stockholm.

581 ROGERS A. (1974) Statistical Analysis of Spatial Dispersion, Pion, London.

582 SHACHAR A. (1967) Some Application of Geo-statistical Methods in Urban Research, Papers of the

Regional Science Association, 18, p.85-92.

583 WING H.C. & LEE S.L. (1980) The Characteristics and Locational Patterns of Wholesale and Service

Trades in the Central Area of Singapore, Singapore Journal Geography, 1, p.23-36.

584 JOHNSTON R.J. (1967) Land Use Changes in the Melbourne CBD : 1857-1972, Troy, P.N., (ed), Urban

Redevelopment in Australia, Research School of Social Sciences, Urban Research Unit, Australian National

University, Canberra, p. 77-201.

585 LEE Y. (1979) A Nearest-neighbour Spatial Association Measure for the Analysis of Firm Interdependence,

Environment and Planning A, 1, p. 169-176.

586 OKABE A., ASAMI Y. & MIKI F. (1985) Statistical Analysis of the Spatial Association of Convenience- good Stores by Use of a Random Clumping Model, Journal of Regional Science, 25, p. 11-28.

587 PINDER D.A. & WITHERICK M.E. (1972) The Principles, Practice and Pitfalls of Nearest-neighbour

Analysis in Linear Situations, Geography, 57, p.277-288.

588 DE VOS (1973) The Use of Nearest-neighbour Methods, Tijdschrift voor Economische en Sociale Geografie,

64, p. 307-319.

589 RODER W. (1975) A Procedure for Assessing Point Patterns without Reference to Area or Density,

Professional Geographer, 27, p. 432-440.

590 HOTELLING H. (1929) Stability in Competition, The Economic Journal, Vol. 39, p 41-57.

Sobel pourrait donc avantageusement servir à construire de manière précise et harmonieuse le découpage géographique introduit dans ce type d'études qui deviendrait ainsi plus fiable (les découpages retenus dans la plupart des cas étaient les limites administratives pas forcément très logiques).

D'autres masques sont pratiquement équivalents au masque Sobel comme les masques de

Kirch ou de Prewitt:

7

- le masque de Kirch

Le pseudo-gradient est cette fois donné par l'expression :

G = max

1, max[ 5Si - 3Ti ]

i = 0

avec : Si = wi + wi+1 + wi+2 et Ti = wi+3 + wi+4 + wi+5 + wi+6 + wi+7

- le masque de Prewitt

Le masque de Prewitt 591 est l'un des filtres du type dérivatif le plus simple.

- 1 - 1

- 1

- 1

0 1

Px = 0

1

0 0

1 1

; Py = - 1

- 1

0 1

0 1

Détection Horizontale Détection Verticale

Il existe aussi de nombreux masques commerciaux proposés par diverses sociétés comme

Robotronics, ITMI, Visiomat, FTR proposent d'autres types de détermination de contour par

le procédé de masquage. Vicom, par exemple propose l'extracteur de contour (passe-haut)

suivant:

591 PREWITT J.M.S. (1970) Picture Processing and Psychopictories, Academic Press, p.75.

1 - b 1

( 1 )2 - b b²

- b

b + 2

1

- b 1

suivi par un atténuateur (filtre passe-bas pour supprimer les aires de clientèle bien identifiées

mais trop petites pour être intéressantes dans l'analyse):

1 b 1

b

( 1 )2 b² b

b + 2

1 b 1

b pouvant adopter selon les cas une valeur comprise entre 0 et 9.

Voici un algorithme général qui sera capable de mettre en oeuvre tous ces processus de masquage:

FONCTION MASQUE;

DEBUT

DE i=1 A largeur

DE j=1 A hauteur

DE x=1 A 3

DE y=1 A 3

ImageTransformée(i, j) = ImageTransformée(i, j) + Masque (x, y) x

ImageOriginale(i+x-1, j+y-1);

FIN FIN

FIN FIN

(les instructions de programmation sont en caractères gras).

· Délimitation par transformation morphologique

L'application de la théorie du morphisme mathématique à la science de la localisation vise à pallier ces manques en rationalisant le concept de zone de chalandise. Le morphisme mathématique qui s'inspire de notions de topologie, de traitement du signal, de probabilités et

de théorie des graphes comporte un grand nombre d'applications qui toutes relèvent du monde réel. Les domaines intéressés par cette technique sont très variés et l'on trouve par exemple la science des matériaux, la géologie, la biologie, la géographie, la robotique. Le point commun des champs d'applications possibles est que les données traitées sont variables dans un espace d'observation assez souvent supérieur ou égal à deux dimensions.

Le morphisme mathématique s'attache à analyser les informations dans leur globalité. Voilà pourquoi, cette science a beaucoup apporté, comme son nom l'indique, à la reconnaissance des formes (empreinte digitale; voix, écriture; structure des matériaux; structure géologique, cytologique ou génétique; circuit électronique) et donc au traitement des images provenant de diverses sources: enregistrement sonore, photographie, microscopie électronique ou optique, images satellites, images radar ou sonar, radiographie, échographie.

Or, pourquoi ne pas utiliser les méthodes du morphisme, en s'appuyant sur le principe d'universalité des mathématiques, sur d'autres données que celles acquises par vision ou enregistrement direct du monde réel ? Le morphisme est en effet tout aussi apte à traiter des informations qui sont issues de capteurs humains (ex. enquêtes marketing quantitatives ou qualitatives) que de capteurs électroniques ou optiques ainsi que de bases de données mixtes. Cette nouvelle méthode fondée sur le morphisme mathématique peut être décrite par une succession de plusieurs étapes:

· Segmentation des données

· Amincissement et régularisation de la frontière de la zone de chalandise

Segmentation des données

Avant de poursuivre la description du traitement sur la matrice, nous allons évoquer certaines notions utiles sur les transformations morphologiques de base.

Transformations Morphologiques de Base: dilatation - érosion - fermeture - ouverture - chapeau "haut-de-forme"

Les premiers filtres morphologiques sur des données discrètes ou continues datent de la fin

des années 1970 592 593, mais c'est entre 1982 et 1986 que les Français Matheron et Serra ont établi une théorie de la morphologie mathématique possédant une véritable unité 594 595.

Voici les principes fondamentaux de cette théorie d'analyse des formes :

Soit X un ensemble connexe de données binaires d'une matrice (0 ou 1, point allumé ou éteint dans un espace 2D), une première transformation de base possible de cet ensemble est la dilatation binaire 596 qui a pour effet d'augmenter la surface totale de cet ensemble. Elle tend à

connecter les parties disjointes et à lisser les contours.

592 MEYER F. (1978) IIème Symposium Européen d'Analyse d'Images en Sciences des Matériaux, Biologie et

Médecine, 4-7 oct. 1977. Pract. Met., S8, p. 374, Caen, France.

593 STERNBERG (1979) Proc. 3rd Int. IEEE Comprac, Chicago 1979.

594 SERRA J. (1982) Image Analysis and Mathematical Morphology, Academic Press.

595 MATHERON G. (1982) Les Applications Idempotentes, Rapport du Centre de Géostatistique et de

Morphologie Mathématique n°743, Ecole des Mines, Fontainebleau.

596 MINKOWSKI H. (1903) Mathematics Annals, Vol. 57, p.447.

Fig. 3.21 - Exemple d'une dilatation:

en hachures, la forme originale

Une autre transformation morphologique de base est l'érosion binaire 597 qui lisse aussi la

surface mais à l'inverse la réduit.

Fig. 3.22- Exemple d'une érosion:

en hachures, la forme originale

Pour obtenir des contours plus réguliers, il est possible de réaliser une succession d'érosion- dilatation c'est-à-dire qu'en partant de l'image initiale, on élimine tous les points de la forme considérée en contact en bas, en haut, à droite ou à gauche avec au moins un point n'appartenant pas à la dite forme (érosion). Seule, donc, restent les points de sa partie intérieure. Puis, on entoure chaque point frontière de la forme érodée de nouveaux points, à

597 HADWIGER H. (1957) Vorlesung Über Inhalt, Oberfläche und Isoperimetrie, Springer Verlag, Berlin.

droite, à gauche, en haut, en bas (dilatation).

Fig. 3.23 - Image Initale, érosion, puis dilatation.

Si on considère au lieu de données binaires, des données réelles comme les fréquentations fi, j

préalablement définies, alors on a un relief qui varie en tout point défini par ses coordonnées

(i, j) selon la valeur fi, j , (ensemble de valeurs représentées par la matrice [ f i, j ]).

La dilatation ou l'érosion binaire peut être généralisée aux paramètres évoluant sur un éventail

de données 598 comme les fréquentations fi, j : dans la transformation d'érosion, la valeur de chaque point est remplacée par la valeur la plus basse l'entourant à moins qu'elle n'ait la valeur la plus élevée parmi tous ses voisins. La dilatation est définie de la même manière, suivant le principe qu'une dilatation d'une forme est l'érosion de son complémentaire. Appliquée à de telles données, la dilatation a tendance à élargir les vallées et à abaisser les pics.

Fig. 3.24 - En Noir: La Courbe Originale / En Gris: a courbe transformée par dilatation

598 CHERMANT J.L. et COSTER M. (1989) Précis d'Analyse d'Images, Presses du CNRS.

Fig. 3.25 - En Noir: La Courbe Originale / En Gris: la courbe transformée par dilatation

Les régions à valeurs maximales ont tendance à élargir leur surface et les régions à valeurs minimales décroissent. Dans le cas de l'érosion, les vallées sont élargies et les pics sont abaissés:

Fig. 3.26 - En Noir: La Courbe Originale / En Gris: la courbe transformée par érosion

Les régions à valeurs minimales ont tendance à élargir leur surface et les régions à valeurs maximales décroissent.

La transformation morphologique de fermeture combine la dilatation et l'érosion (remplit les

vallées sans transformer les pics).

Fig. 3.27 - En Noir: la courbe originale / En Gris: la courbe transformée par fermeture

On peut citer aussi la transformation morphologique d'ouverture qui est la succession, dans

cet ordre, d'une érosion et d'une dilatation de même taille. Enfin, la transformation morphologique du "chapeau haut-de-forme" est la soustraction des données de la matrice initiale [f i, j] aux données de la matrice fermée [f T i, j]. Elle constitue un filtre morphologique

qui met donc en évidence les contours. Un exemple à la fin de ce paragraphe montre son

utilisation pour délimiter les frontières d'une zone de chalandise.

Fig. 3.28 - En Noir: la courbe originale / En Gris: la courbe transformée par chapeau haut-de-Forme

La matrice résultat est faite de données binaires correspondant à une valeur de 1 si l'élément

de matrice appartient à la frontière, et inversement à une valeur nulle.

· Amincissement et régularisation de la frontière de la zone de chalandise

Les éléments binaires appartenant à la frontière de la zone de chalandise sont amincis. Ceci signifie que pour un ensemble d'éléments caractérisant la frontière, seul l'élément moyen représentatif de cette frontière est maintenu dans la matrice tandis que les autres éléments sont mis à 0.

Les points qui ont été calculés lors de la dernière étape sont liés par les courbes régulières de Bézier: considérons une suite de n+1 points du plan: {Pi = (xi ,yi) } / i = 0 to n}, qui définit un polygone à n côtés appelés polygone de commande. On appelle approximation de Bernstein-

Bézier de cet ensemble de points 599, la courbe paramétrée par:

Nous avons pris n = 3 et obtenu des courbes dites cubiques: les courbes cubiques sont définies

en utilisant quatre points, deux points situés aux deux extrémités de la courbe, et les deux autres sur les deux tangentes exerçant dans une certaine mesure une attraction sur la courbe.

Fig. 3.29 - Les 2 points et les 2 tangentes définissant une courbe de Bézier cubique

Soient t un nombre entre 0 et 1, et p(t) un point non spécifié de la courbe. Lorsque t varie de 0

à 1, on obtient l'ensemble des points qui constituent la courbe. Voici les équations qui permettent de définir la courbe:

Le polynôme p(t) = ap t 3 + bp t ² + cp t + p0

599 LANE J.M. et RIESENFELF R.F. (janvier 1980) A Theoretical Development for the Computer Generation and display of Piecewise Polynomial Surfaces, IEEE Trans. on PAMI, Vol. PAMI-2, No 1, p. 35-46.

où t [0, 1]

et ses coefficients:

p1 = p0 + cp / 3

p2 = p1 + (cp + bp) / 3

p3 = p0 + cp + bp + ap

L'exemple concret suivant de délimitation morphologique reprend le cas de clients virtuels abordé au chapitre précédent avec en premier lieu une cartographie des clients associés à leurs fréquentations d'un point de vente suivi de deux filtres Nagao (voir paragraphe 2.6.2.1).

Fig. 3.30 - Adresses clients associées aux fréquentations Fig. 3.31 - suivies de deux filtres Nagao,

Fig. 3.32 - puis une dilatation, Fig. 3.33 - ensuite une érosion

(transformation de fermeture),

Fig. 3.34 - Une soustraction par rapport Fig. 3.35 - Enfin un amincissement

à l'image filtrée du début (transformation et une régularisation, des contours chapeau haut-de-forme) (grâce aux courbes de Bézier)

A la suite de ces délimitations de zones de chalandise, il convient de construire le modèle p-

médian avant de le résoudre ce qui signifie au minimum, définir les noeuds du réseau (noeuds constitués par les centres de gravité de chacune des aires formant la zone de chalandise) et quantifier la demande associée à chaque noeud. La construction de ce réseau est ainsi l'objet

de notre prochain paragraphe.

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