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Dosage de cotinine urinaire : interet pour l'evaluation du statut tabagique

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par dhouha haj mouhamed
institut superieur de biotechnologie en monastir tunis - mastere 2006
  

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INTRODUCTION 

Les navigateurs européens découvrirent le tabac pour la première fois à la fin du XVième siècle avec les premières expéditions aux Antilles où les populations indiennes fumaient ses feuilles sèches dans un tube grossier.

Jean Nicot fut le premier à introduire officiellement le tabac sur le sol françaises. C'est au cours de 16ième siècle que la culture de tabac et son usage comme plante médicinale se répand en Europe (1).

En 1623, Sir Francis Bacon (1) écrivit que "l'usage du tabac s'étend beaucoup, il conquiert les hommes grâce à un certain secret tel que ceux qui ont commencé peuvent difficilement se restreindre". En 1828, Posselt et Ruman isolent l'élément actif du tabac (nicotine) et au XXième siècle, la cigarette conquiert le monde entier, et la consommation du tabac est reconnue comme une toxicomanie.

En fait, le tabagisme peut être défini comme un comportement renforcé par une dépendance pharmacologique dont la nicotine est responsable (2,3). Celle-ci, en raison de sa fixation sur des récepteurs nicotiniques cérébraux et ses effets psycho actifs, induit une double dépendance : psychique et physique (4).

Le tabac représente le premier facteur de perte d'années de vie, il est à l'origine de 4 millions de décès par an dans le monde, ce qui représente un décès toutes les 8 secondes (5,6). Si les tendances de la consommation tabagique restent telles qu'elles le sont actuellement, ce chiffre devrait passer à 8,4 millions en 2020, et à 10 millions en 2030 (7,8).

La mortalité varie en fonction du nombre de cigarettes consommées (9). Chaque cigarette représente une réduction de l'espérance de vie égale au temps passé à la fumer ce qui correspond à deux heures par jour pour une consommation quotidienne d'un paquet par jour.

A l'échelle mondiale, ce sont les adolescents qui posent le principal problème en matière de tabagisme (10).

Les grandes enquêtes prospectives font apparaître que la consommation de tabac est à l'origine d'une surmortalité liée notamment aux cancers broncho-pulmonaires, ceux de la sphère O.R.L et d'autres organes, aux broncho-pneumopathies chroniques obstructives (BPCO) et aux maladies cardio-vasculaires. Ces pathologies sont aggravées par d'autres facteurs de risque tels que certains comportements alimentaires, l'abus d'alcool et la contraception orale (5).

L'intoxication tabagique peut être évaluée par la mesure des marqueurs dans les milieux biologiques. Ces marqueurs différent par leur spécificité et leur sensibilité dans la distinction fumeur /non fumeur. Il est important de distinguer les marqueurs spécifiques du tabac (nicotine, cotinine) des marqueurs non spécifiques pouvant avoir d'autres origines que la fumée de cigarette (CO, cadmium, HbCO, thiocyanates, ....).

Ces marqueurs constituent des indicateurs d'intérêt différent en fonction de leurs caractéristiques pharmacocinétiques propres. Le cadmium est un marqueur à long terme car il s'accumule graduellement au cours de la vie du fumeur (11). Son dosage pourrait être utile dans les groupes d'ex-fumeurs pour permettre l'appréciation a posteriori du tabagisme.

Le dosage de la carboxyhémoglobine permet d'apprécier de manière directe la pénétration du monoxyde de carbone dans l'organisme.

Le dosage des thiocyanates, catabolites de l'acide cyanhydrique présent dans la fumée, peut s'avérer utile pour le suivi du sevrage des fumeurs (11). Les concentrations dans l'urine des fumeurs sont variables. La demi-vie de ce marqueur qui s'élimine surtout par voie rénale est d'environ deux semaines. Il n'est pas spécifique du tabagisme puisque l'origine peut être alimentaire.

Le dosage de la cotinine libre urinaire est en relation directe avec l'imprégnation nicotinique à moyen terme chez le fumeur (11,12).

Dans ce travail, nous avons étudié dans un premier les composants de la fumée du tabac, les diverses pathologies liées à la consommation chronique et les marqueurs biologiques dans un deuxième temps, nous nous sommes intéressé à l'analyse des xénobiotiques (cotinine) dans les urines.

L'objectif de cette étude est de mettre en évidence la relation entre la consommation du tabac et les concentrations urinaires en cotinine afin d'estimer la valeur discriminative de la cotininurie entre les fumeurs, les fumeurs passifs, ainsi que les non fumeurs et de préciser l'intérêt du dosage urinaire de la cotinine dans la prise en charge et le suivi du sevrage tabagique.

I. RAPPELS SUR LE TABAGISME

1. Composition de la fumée du tabac

La composition de la fumée est extrêmement complexe, plus de 4000 composés, dont une cinquantaine sont cancérigènes, ont pu être ainsi identifiées. Dans les poumons, tous les constituants de la fumée sont rapidement absorbés et chaque bouffé est un mélange de deux phases (4,5):

Ø La phase volatile: représente à elle seule environ 95% de la fumée de cigarette et contient environ 500 composés gazeux comme le dioxyde de carbone (12 à 15%), le monoxyde de carbone (3 à 6%), d'acide cyanhydrique (0.1 à 0.2%) et des composés organiques volatiles (1 à 3%) sous formes d'aldéhydes, de cétones et de divers hydrocarbures.

Ø La phases particulaire : on dénombre plus de 3500 composés, le goudron renferme la majorité des composés connu pou être cancérigènes comme:

ü Les hydrocarbures aromatiques dont le principal agent est le benzopyréne; considérés comme des agents initiateurs du cancer en altérant la structure des acides nucléiques et en provoquant la mutation de la protéine P53 inhibitrice des tumeurs .Ces hydrocarbures ont aussi une action promotrice par la mise en jeu d'un double mécanisme : inhibition des processus enzymatiques en neutralisant l'action des métabolites toxiques d'une part puis une action immunodépressive d'autre part.

ü Les dérivés nitrés hétérocycliques.

ü Les composés phénoliques, d'aldéhydes et de nitrosamines (4).

Parmi ces composés, nombreux sont ceux qui pourraient contribuer à l'installation et au maintien de la dépendance tabagique. La nicotine est certainement l'un des composés les plus caractéristiques de la fumée du tabac, tant pour ses effets pharmacologiques sur le système nerveux central des fumeurs, que pour son rôle dans l'instauration du régime de dépendance liée à la consommation de tabac.

2. La dépendance tabagique

2.1 Définition 

La dépendance est un état psychique résultant de l'interaction de l'organisme vivant avec une substance étrangère, suivie par des modifications comportementales et d'autres réactions telles que l'augmentation de l'envie ou le besoin de prendre le produit de manière à compenser le manque, d'éviter le malaise de la frustration et en général de retrouver les effets psychiques.

Ce profit peut être accompagné ou non d'une tolérance accrue et, parfois, d'un syndrome de sevrage physique à l'arrêt.

La tolérance est une adaptation de l'organisme à un produit psycho actif avec diminution de ses effets et nécessité d'augmenter la dose pour retrouver les mêmes effets (4,13).

2.2 Mécanisme de la dépendance tabagique 

La dépendance tabagique représente un phénomène complexe où interviennent à la fois des éléments psychologiques et une participation pharmacologique.

La dépendance est en partie psychologique et comportementale : fumer est entré dans les habitudes sociales ou familiales avec une dépendance gestuelle.

La dépendance pharmacologique est due principalement à la nicotine qui stimule les récepteurs nicotiniques, en modifiant certaines fonctions essentielles responsables des différents aspects de la dépendance tabagique et des troubles apparaissant lors du sevrage. Ces modifications dépendent de l'apport de nicotine :

Ø un apport aigu stimule les neurones dopaminergiques et le système des monoamines, mais cette action est brève (quelques millisecondes) et la nicotine se dissocie rapidement de son récepteur qui est alors prêt à fonctionner de nouveau.

Ø alors que pour un apport chronique, l'amplitude de la réponse diminue progressivement et le récepteur se désensibilise en quelques minutes, il devient alors réfractaire car la nicotine se fixe avec une très grande affinité et ne se dissocie plus (1, 12,13).

3. Pathologies liées au tabagisme

Le tabagisme est un facteur de risque depuis la vie in utéro jusqu'à l'âge adulte. Il est à l'origine de nombreuses maladies : les cancers des voies aérodigestives (pathologie majeure), les insuffisances coronariennes, l'artérite, les accidents vasculaires cérébraux, les bronchites chroniques et d'autres maladies mineures.

3.1 Les cancers liées au tabac 

3.1.1 Cancers pulmonaires

Le tabac est le principal facteur de risque du cancer du poumon, les fumeurs de cigarette ayant un risque 10 à 15 fois plus élevé que les non fumeurs. Les risques de cancer du poumon augmentent avec la quantité de tabac fumé et avec la durée du tabagisme. Dans la population masculine, la mortalité par cancer du poumon a considérablement augmenté en France et ce cancer représente à l'heure actuelle la première cause de morbidité et de mortalité dans le monde (4, 14, 15,16). Le risque du cancer pulmonaire varie en fonction du type de tabac fumé, de l'inhalation, du nombre de cigarettes par jour et de la durée du tabagisme. Le risque est d'autant plus élevé que :

Ø le sujet a commencé à fumer jeune,

Ø le sujet a fumé longtemps,

Ø le nombre de cigarettes fumées est important,

Ø la teneur de la cigarette en goudrons est élevée,

Ø le sujet inhale plus profondément la fumée de cigarette.

Plus le cancer pulmonaire est diagnostiqué de façon précoce, plus il a de chance d'être curable. Toutefois, les symptômes sont multiples et peu expressifs ou surviennent trop tard. Les principaux signes d'alerte sont :

Ø La survenue d'un crachat sanglant,

Ø La survenue d'infections respiratoires récidivantes ou répondant mal au traitement,

Ø Une toux persistante différente de celle que connaît bien le fumeur,

Ø Un essoufflement anormal,

Ø Une modification de la voix,

Ø Un amaigrissement inexpliqué,

Ø Une asthénie et une altération de l'état général.

Le diagnostic s'effectue à l'aide de radiographies pulmonaires, d'un scanner thoracique et d'une fibroscopie bronchique (1,17).

3.1.2 Cancers de la cavité buccale, du pharynx, du larynx et de l'oesophage

Les cancers de la cavité buccale, du larynx et de l'oesophage sont à la fois liés à la consommation de tabac et à la consommation d'alcool, ces deux facteurs agissant de façon synergique. Le risque de décès par cancers de la bouche et du larynx liés à la consommation de cigarettes est trois fois plus élevé que pour le cancer de l'oesophage. Ces risques augmentent avec le nombre de cigarettes (4).
3.1.3 Cancers de la vessie et du rein 

La cigarette constitue un facteur de risque important du cancer de la vessie et probablement de celui du rein. Le risque augmente avec le nombre de cigarettes fumées par jour et avec la durée du tabagisme (17).

3.1.4 Autres formes de cancers

Les autres cancers attribuables ou liés au tabac sont ceux de l'estomac, du pancréas, du foie et du col de l'utérus (4, 17,18).

3.2 Les maladies cardiovasculaires liées au tabac  

Le tabagisme chronique est associé à un risque significativement accru de maladies cardiovasculaires (surtout infarctus du myocarde et mort subite), d'artériopathies oblitérantes des membres inférieurs et d'accidents vasculaires cérébraux, chez les deux sexes et quel que soit l'âge (4).

3.2.1 Les maladies coronaires 

La survenue d'un infarctus du myocarde ou d'une mort subite est associée à la consommation du tabac alors que l'angine de poitrine ne l'est pas. Elle ne semble pas dépendre de façon évidente de la quantité de tabac fumée. Le risque de mort subite est dix fois plus important chez le fumeur par rapport au non fumeur. Il faut souligner également l'effet synergique de l'association avec d'autres facteurs de risque comme l'hypertension artérielle, l'hypercholestérolémie ou le diabète.

3.2.2 L'athérosclérose des membres inférieurs 

L'inhalation de la fumée de tabac augmente la perméabilité des parois artérielles vis-à-vis des lipides et favorise la prolifération des cellules musculaires lisses. L'ensemble de ces effets favorise l'athérosclérose. Les fumeurs développent 2 à 3 fois plus de symptômes d'artérite des membres inférieurs que les non fumeurs (4,14).

3.3 Les accidents vasculaires cérébraux liées au tabac  

Le tabagisme peut être la cause de trois types d'accidents vasculaires : des ischémies, des hémorragies intracérébrales et des hémorragies méningées.

Le risque d'accident vasculaire cérébral est 3,7 fois plus élevé chez les fumeurs, indépendamment du sexe et de l'âge.

L'association tabac et contraception oestroprogestative est particulièrement dangereuse. La consommation de tabac peut également provoquer l'athérosclérose des troncs supra aortiques.

Dans certaines études (4), l'arrêt du tabagisme a entraîné une diminution rapide du risque de morbidité et de mortalité par accident vasculaire cérébral. Le tabagisme peut être un facteur de risque d'autres maladies cardiovasculaires notamment de l'hypertension artérielle, en rapport avec l'effet hypertenseur de la nicotine (4).

3.4 Les maladies respiratoires chroniques

La fumée de cigarette a des effets nuisibles à la fois sur la structure et la fonction pulmonaires. Le tabac représente, à lui seul, le facteur de risque le plus important pour le développement d'une broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO).

La bronchite chronique et l'emphysème sont les deux principales BPCO et correspondent à des entités cliniques, fonctionnelles et anatomopathologiques bien définies (4).

3.4.1 Bronchique chronique 

Elle est définie par une hypersécrétion bronchique caractérisée par une toux avec expectoration pendant plus de trois mois par an durant au moins deux années consécutives.

3.4.2 Emphysème

Les lésions de l'emphysème sont également responsables d'obstruction bronchique. Ces lésions sont liées à une inflammation du parenchyme pulmonaire et à un déséquilibre du système protéase/anti-protéase. Ce déséquilibre peut être dû à un déficit génétique en á1-antitrypsine (18).

La fumée de cigarette augmente l'activité des protéases par l'intermédiaire de l'élastase provenant des macrophages et des neutrophiles et réduit l'activité des anti-protéases (4,19).

Les BPCO sont une cause importante de morbidité et de mortalité dans nombreux pays. La prévalence de la maladie augmente avec l'âge, elle est plus élevée chez l'homme que chez la femme (4).

3.4.3 Asthme

L'asthme est une maladie chronique inflammatoire des voies aériennes dans laquelle les mastocytes, les éosinophiles, les lymphocytes T et les Ig E sont impliqués. Il est caractérisé par la survenue d'épisodes dyspnéiques paroxystiques avec sibilances récidivantes, variables dans le temps, volontiers nocturnes. La crise d'asthme associe trois composantes :

Ø Spasme de la musculature lisse : contraction brutale des muscles commandant l'ouverture et la fermeture des bronches,

Ø Inflammation : oedèmes et infiltration cellulaire,

Ø Hyperréactivité bronchique : hypersécrétion des muqueuses des voies aériennes (20).

Le tabagisme aggrave encore plus la dégradation fonctionnelle et augmente le risque de survenue d'un d'asthme (21).

3.5 Les maladies thyroïdiennes 

La consommation de tabac exerce des effets contrastés sur la thyroïde. Les composés issus du tabac sont susceptibles d'agir sur la thyroïde en inhibant la capture et l'organification des iodures. Les concentrations des hormones thyroïdiennes restent inchangées mais il existe une tendance à la diminution de la TSH et à une augmentation du volume thyroïdien chez les fumeurs. Le tabac peut être également la cause de rechute de la maladie de Basedow traitée, il est aussi un facteur d'aggravation de l'ophtalmopathie basedowienne. Le tabac constitue également un agent de goitrogénèse qui agit en synergie avec d'autres facteurs et ce, quel que soit le taux de TSH. Cet effet est majoré dans les zones de carence iodée. Le tabagisme pourrait avoir aussi des effets anti-thyroïdiens périphériques et exerce des effets délétères sur la thyroïde foetale.

L'effet protecteur du tabac vis-à-vis du cancer de la thyroïde n'est pas bien établi (18).

3.6 Risques pathologiques chez la femme enceinte

Le tabagisme, aussi bien maternel que paternel, augmente le délai nécessaire à la conception, avec un effet plus marqué chez les femmes avec modification des fonctions hormonales et placentaires et une augmentation du risque de grossesses extra-utérines.

L'usage du tabac pendant la grossesse est associé à une augmentation du risque d'accouchements hémorragiques et d'hématomes rétro placentaires. Une étude faite sur des placentas obtenus lors d'avortements thérapeutiques au cours du premier trimestre de grossesse a montré chez les grandes fumeuses une épaisseur accrue de la membrane villeuse et de la couche trophoblastique. L'altération de la réserve ovarienne est plus fréquente en cas de tabagisme, et la ménopause survient en moyenne deux ans plus tôt chez les fumeuses (21, 18, 22,23). La consommation de tabac durant la grossesse peut être également la cause d'une hypoxie pour le nouveau-né (20).

3.7 Autres effets du tabac

Ø Le tabac altère les fibres élastiques de la peau qui deviennent plus grosses, moins longues et moins nombreuses, pour donner une peau précocement ridée (24).

Ø La prévalence de la dyskinésie tardive est plus élevée chez les fumeurs que chez les non fumeurs (25,26).

Ø La consommation chronique de tabac diminue l'activité sexuelle chez l'homme et est la cause de cancers des testicules (24).

Ø Le tabac augmente le risque de démence et de maladie d'Alzheimer chez les patients non porteurs de l'allèle APO E4 (27).

Ø Le tabagisme altère la capacité à percevoir l'odeur et le goût.

Ø L'association tabac/alcool peut entraîner des troubles visuels en altérant le nerf optique.

Ø Le tabac augmente la sécrétion salivaire, en particulier parotidienne. Il est à l'origine de stomatites ou de stomatoses. Il modifie également l'aspect des dents (4, 28,16).

4. Tabagisme passif

Le tabagisme passif, encore appelé tabagisme involontaire ou environnemental est défini comme étant l'exposition d'un non fumeur à la fumée de tabac dégagée par son entourage. La composition physico-chimique, notamment en produits toxiques et carcinogènes, du courant secondaire dégagée entre les bouffées est similaire à celle du courant primaire, directement inhalé par le fumeur. Il peut être à l'origine de diverses pathologies.

4.1 Risques pathologiques chez les enfants

Ce sont les pédiatres qui, les premiers, se sont intéressés aux conséquences du tabagisme des parents sur la santé de leurs enfants, en tout premier lieu les nourrissons.

Il augmente le risque d'incidence des infections respiratoires, des symptômes respiratoires chroniques et asthmatiques, et des otites moyennes chroniques et aigues chez les enfants des parents fumeurs (29).

Pendant la grossesse, il peut être à l'origine d'un retard de croissance intra-utérine, d'une diminution du poids du nouveau-né, d'une réduction de la taille des poumons et par conséquent d'une diminution de la fonction respiratoire. De ce fait, il est responsable de la survenue d'asthme. On remarque également une baisse des marqueurs nutritionnels contre une augmentation des substances de stress, une augmentation du risque de pneumothorax.

Les enfants de parents fumeurs sont hospitalisés plus fréquemment pour bronchite ou pneumonie pendant la première année de leur vie avec une prévalence de toux chronique de 30 à 80% plus élevée par rapport à celle observée chez les enfants de parents non fumeurs (4,21).

4.2 Les maladies cardiaques

Le risque pour un non-fumeur exposé au tabagisme environnemental de décéder d'une maladie cardiaque est de 30 % supérieur à ce qu'il serait en l'absence d'exposition à la fumée de cigarette. Il s'agit là d'une notion primordiale dans l'épidémiologie des maladies cardiaques et vasculaires, puisqu'on évalue à 1.7 le risque relatif de décès par maladies cardiaque directement liées cette fois pour tabagisme actif. Cela signifie qu'une fraction importante des décès par maladies cardiaques peut être attribué au tabagisme environnemental (4).

4.3 Les maladies respiratoires

L'effet le plus répandu de l'exposition involontaire aux fumées est l'irritation muqueuse au niveau du nez, de la gorge et des voies aérienne supérieure. L'apparition et la persistance de symptômes respiratoires chroniques (toux, expectoration, dyspnée), uniquement dus au tabagisme passif semble possible mais est beaucoup plus difficile à affirmer et revêt une signification imprécise.

4.4 Les cancers bronchiques

Le tabagisme passif est un facteur de risque important pour la survenue de cancer bronchique primitif chez les non-fumeurs exposés (4).

Certaines études ont également invoqué la responsabilité du tabagisme passif dans la survenue de plusieurs autres tumeurs (sein, col de l'utérus...) (4).

5. Lutte contre le tabagisme

La prévention du tabagisme comporte à la fois des mesures collectives et individuelles. Ces mesures tendent vers un même objectif qui est la diminution de l'incidence des maladies causées par le tabac, et s'adressent à 3 populations : les fumeurs, les fumeurs « potentiels » et les non fumeurs.

Le tabagisme est si répandu, ses complications sont si nombreuses et si dramatiques que l'aide pour l'arrêt du tabac doit être la plus précoce possible, et le sevrage brutal et total. La meilleure méthode pour arrêter de fumer est une décision personnelle sous-tendue par une forte motivation c'est-à-dire qu'il faut vraiment vouloir avant de pouvoir. Une forte motivation permet à la majeure partie des individus d'arrêter seuls, sans aucun concours extérieur. Certains, cependant, ont besoin d'une aide. Ils ont à leur disposition différentes méthodes psychothérapiques ou médicamenteuses.

La stratégie de prise en charge est totalement différente d'un fumeur à l'autre suivant le degré de motivation, la nature et l'intensité des dépendances, les troubles psychopathologiques et les autres conduites addictives associées (4,30).

5.1 L'aide médicamenteuse au sevrage tabagique 

5.1.1 Substitution nicotinique

Pour être efficace, le traitement par les substitutions nicotiniques doit s'inscrire dans une stratégie qui comporte plusieurs étapes (30,31).

Ø Il faut d'abord évaluer la dépendance à la nicotine, en utilisant le test de Fagerström (Annexe n°1).

Ø Par la suite, l'aide à l'arrêt sera basée sur l'adaptation de la posologie à l'intensité de la dépendance, en prolongeant la durée du traitement tant qu'il y a persistance du syndrome de sevrage et en tenant compte des états anxiodépressifs présents chez les fumeurs les plus dépendants.

Ø Enfin, il est nécessaire de prévenir les rechutes.

Pendant toutes ces étapes, un accompagnement psychologique est important pour augmenter les chances de réussite du sevrage.

Le traitement à l'aide des substitutions nicotiniques consiste à remplacer l'emploi habituel de la drogue par d'autres produits analogues, mais moins dangereux pour la santé et qui contribuent à atténuer le syndrome de privation (30,31). Il existe plusieurs formes de substitution nicotique :

5.1.1.1 Formes orales 

a- La gomme à mâcher 

Les gommes aident à contrôler les envies de fumer, elles contiennent la principale substance responsable de la dépendance pharmacologique, la nicotine.

Celle-ci, fixée sur une résine échangeuse d'ions, permet une libération progressive du principe actif quand la gomme est mâchée. La présence d'un tampon facilite l'absorption de la nicotine par la muqueuse buccale (1,12).

Deux formes sont disponibles :

Les gommes à 2 mg 

La posologie est de 10 gommes/jour pour un moyennement dépendant et de 20 gommes pour un sujet fortement dépendant. Elle ne doit pas dépasser 30 gommes/jour. Le patient doit ensuite diminuer progressivement le nombre de gommes jusqu'au jour du sevrage quand il arrive à une ou deux gommes/jour. Il est recommandé de ne pas dépasser 6 mois de traitement continu (1,4).

Les gommes à 4mg

La posologie moyenne est de 8 à 12 gommes/jour, elle ne doit pas dépasser 15 gommes/jour. Le traitement ne doit pas dépasser 6 mois continus (1,4).

Les conseils pour l'utilisation des gommes :

Il est recommandé :

Ø d'arrêter complètement et brutalement la consommation des cigarettes ;

Ø de mâcher la totalité des gommes ;

Ø de répartir la prise de gommes au cours de la journée ;

Ø de suivre une certaine technique de mastication 

ü en mâchant la gomme une seule fois/min ;

ü en suçant entre deux mastications ;

ü et en la gardant pendant une demi-heure, soit environ une trentaine de mastications.

Ø de ne pas interrompre le traitement précocement ni brutalement

Les effets indésirables des gommes :

Ce sont essentiellement des effets locaux (traumatismes dentaires), des effets mécaniques (douleurs des muscles masticateurs) et des effets gastro-intestinaux (1).

b- Les comprimés sublinguaux :

Ils sont placés sous la langue où ils vont se dissoudre lentement après 30 min. Le traitement ne doit pas dépasser 6 mois.

5.1.1.2 Formes transdermiques ou Patchs 

Ce sont des préparations pharmaceutiques souples, de dimensions variables (12), qui servent de support à un ou plusieurs principes actifs. Ils sont formés de quatre couches :

Ø Une couche extérieure pour la protection et la conservation du principe actif,

Ø Une couche contenant la nicotine,

Ø Une couche contrôlant la libération de la nicotine à partir de son réservoir et une couche adhésive assurant le contact avec la peau.

Lors de l'application de ces dispositifs, la surface de la peau doit être propre. Il existe deux formes de patchs :

Ceux agissant pendant 24 heures, et ceux agissant pendant 16 heures avec respect de la fenêtre nocturne.

Les effets indésirables cutanés spécifiques aux patchs sont nombreux : prurit au lieu d'application, érythème localisé,...

Les patchs nicotiniques sont à utiliser avec prudence en cas de troubles du rythme cardiaque, de diabète, d'augmentation de la pression artérielle et d'ulcère gastro-duodénal.

Le traitement par les substitutions nicotiniques augmente le métabolisme de certains médicaments et diminue alors leur taux sanguin : caféine, imipramine, oestrogènes, benzopyrène .... (4,32).

5.1.2. Substances non nicotiniques : ZYBAN®

ZYBAN® est le premier traitement par voie orale d'aide au sevrage tabagique, sans nicotine, commercialisé depuis 2001. Il existe sous forme de comprimés pelliculés à libération prolongée (ZYBAN L.P®), et il a pour principe actif le chlohydrate de bupropion, un dérivé de nature amphétaminique (12, 30, 33,34).

5.1.2.1 Mécanisme d'action 

Le chlorhydrate de bupropion est rapidement absorbé par le tractus digestif après administration orale. Il est ensuite métabolisé par le foie et éliminé dans l'urine.

Il inhibe partiellement la recapture neuronale de la dopamine et totalement celle de la noradrénaline, mais son action est minime sur la recapture de la sérotonine. Il n'inhibe pas les monoaminooxydases. L'action du bupropion dans l'aide à l'abstinence tabagique serait médiée par des mécanismes dopaminergiques. Trois métabolites pharmacologiques actifs ont été identifiés dans le plasma :

Ø l'hydroxybupropion ;

Ø le thréohydro-bupropion ;

Ø et l'érythrohydro-bupropion.

Ces métabolites sont importants sur le plan des interactions médicamenteuses car leurs concentrations plasmatiques sont aussi élevées, voire plus, que celles du bupropion. Ils sont ensuite métabolisés en métabolites inactifs et éliminés avec les urines (33).

5.1.2.2 Effet indésirables et contre-indications 

Les effets indésirables sont généralement modérés (fièvre, sécheresse de la bouche, troubles digestifs, insomnies, dépressions, anxiété, prurit, asthénie,...). Ce médicament est contre-indiqué chez les patients ayant des antécédents d'hypersensibilité au bupropion ou à l'un des excipients, chez les malades présentant un trouble convulsif évolutif ou une tumeur du système nerveux central, chez les sujets en cours de sevrage alcoolique ou de sevrage des benzodiazépines et ceux souffrant d'insuffisance hépatique sévère (33,34).

Le ZYBAN LP® est contre-indiqué avant l'âge de 18 ans.

5.2 L'aide non médicamenteuse au sevrage tabagique 

5.2.1 Acupuncture 

Elle consiste à placer des fines aiguilles dans la peau pour exciter des points précis correspondant à certaines parties du corps, organes ou nerfs, afin de rétablir l'équilibre énergétique et faire disparaître la sensation de besoin en provoquant un certain dégoût du tabac (1).

5.2.2 Auriculothérapie 

Elle consiste à stimuler deux points précis au niveau de l'oreille soit par un fil ou par une agrafe. La pose est indolore, elle se fait sous anesthésie locale. Le fil ou l'agrafe sont gardés pendant trois semaines puis retirées. L'action du fil ou de l'agrafe modifie le goût de la cigarette et supprime l'envie de fumer (1).

5.2.3 Les méthodes psychothérapeutiques 

5.2.3.1 Psychothérapie de groupe : Plan de 5 jours

Elle est basée sur une thérapie de groupe, 5 soirs de suite. Le but est, dans un premier temps, de se libérer du désir de fumer puis de désintoxiquer son corps (1).

5.2.3.2 L'hypnose 

Le praticien aide le patient à renforcer sa motivation et favorise le changement d'habitude en l'aidant à prendre conscience de son corps et de sa santé ou en provoquant le dégoût du tabac. Le traitement du tabagisme par hypnose offre une méthode alternative d'interruption, qui pourrait répondre aux besoins de certains individus (1).

5.2.3.3 La thérapeutique comportementale par aversion 

Ces méthodes regroupent un certain nombre de techniques : le fumer rapide, le fumer à saturation, la sensibilisation indirecte ; et utilisent toujours comme composantes aversives, des stimuli issus de la cigarette elle-même (1).

6. Les marqueurs biologiques du tabagisme

Plusieurs marqueurs biologiques ont été proposés comme outils permettant d'effectuer un travail de suivi et de contrôle du tabagisme. Il est important de distinguer les marqueurs spécifiques du tabac des marqueurs non spécifiques pouvant avoir d'autres origines que la fumée de cigarette.

Ils doivent alors répondre à différents critères :

Ø être présents dans la fumée des différents produits du tabac (cigarettes, cigares)

Ø être résorbés dans l'organisme de tous les fumeurs

Ø être métabolisés afin de permettre un contrôle à court et moyen terme.

Ø pouvoir être détectés, même à de faibles concentrations (35).

6.1 Marqueurs non spécifiques

6.1.1 Le monoxyde de carbone (CO)

Le taux de CO dans l'air expiré est un bon reflet de l'intoxication tabagique récente. Il est le résultat de la combustion incomplète au niveau du cône de combustion d'une cigarette allumée. Il fait partie intégrante des 4000 composés chimiques de la fumée inhalée, dont l'importance est corrélée à l'intensité avec laquelle le fumeur «tire» sur sa cigarette, et donc à sa dépendance. Le CO inhalé diffuse à travers la membrane alvéolo-capillaire des alvéoles pulmonaires et se fixe, à la place de l'oxygène sur les globules rouges (HbCO). La liaison HbCO n'est pas stable dans le temps : la demi vie du CO est de 3 à 4 h. Ainsi, le dosage du CO dans l'air expiré du fumeur qui a fumé dans les 2 heures précédentes, est un témoin direct de sa façon de fumer: plus il est important, plus le fumeur aura fumé intensément (plus il aura, par conséquent, inhalé de nicotine). Une constatation : plus le taux de CO dans l'air expiré du fumeur est important, plus la coloration marron de son filtre est foncée et homogène.

Le CO peut se mesurer facilement, en 10 secondes, grâce à un CO-tester.
Le CO s'élimine rapidement, en 2 à 5 h, dans l'air expiré. La mesure devra tenir compte du délai de la dernière cigarette fumée.

Le seuil de positivité est habituellement fixé à 8-10 ppm (partie par million).
Le dosage du CO dans l'air expiré est systématiquement pratiqué dans toutes les consultations de tabacologie, Il est utilisé essentiellement pour discriminer fumeurs et non-fumeurs. Il met en évidence la présence d'un produit toxique « dans le corps » du fumeur, informe mieux ceux qui minimisent leur tabagisme ainsi que les parents des enfants exposés à un tabagisme passif (35,36).

6.1.2 La carboxyhémoglobine

La carboxyhémoglobine (HbCO) est formée par la fixation remarquablement stable du CO sur l'hème de l'hémoglobine. Elle est couramment mesurée au cours des explorations fonctionnelles respiratoires par une méthode d'absorptiométrie.

Les résultats sont habituellement exprimés en saturation fractionnelle: environ 1 % chez un citadin non fumeur mais facilement 2 à 6 %, voire plus chez un grand fumeur. La technique est simple et fiable, mais elle nécessite un matériel particulier et surtout un prélèvement sanguin invasif. De ce fait, elle est rarement utilisée au cours du sevrage tabagique.

Elle est par contre indispensable, avec les gaz du sang, dans la surveillance des broncho-pneumopathies obstructives chroniques (en particulier les formes dyspnéisantes) lorsqu'une prescription de nicotine de substitution est envisagée dans un but de réduction du risque (36).

L'HbCO permet de classer les non fumeurs (< 1,5%), les fumeurs non inhalants (3 à 4%) et les fumeurs inhalants (6 à 8%).

6.1.3 Les thiocyanates

Ce sont des produits de détoxification des cyanures et des composés cyanogènes. Ils sont produits à partir du cyanure d'hydrogène et des nitriles formés lors de la combustion de tabac. Ils sont métabolisés pour la plus grande partie par la thiosulfate sulfure transférase ou rhodanèse, enzymes localisées principalement dans les mitochondries hépatiques (35).

Les thiocyanates se retrouvent dans le sang, la sueur, la salive, où ils sont concentrés. Leur demi-vie est de 10 -15 jours et permet de valider un arrêt persistant du tabac (35).

Les seuils de positivité correspondant à un tabagisme actif sont :

Ø Thiocyanates plasmatiques (méthode colorimétrique) : 75-100 mmol/L ;

Ø Thiocyanates salivaires : 230mg/L.
La sensibilité du dosage des thiocyanates est moindre que celle du CO.
Ce dosage n'est pas utilisé en pratique courante (35).

6.1.4 Le cadmium

Le cadmium représente un bon marqueur de la consommation tabagique cumulée, du fait de son accumulation hépatique et de sa longue demie vie. Le taux plasmatique du cadmium augmente chez la femme enceinte, il est aussi augmenté par d'autres facteurs tels que le tabagisme passif et la pollution.

Chez le foetus d'une mère fumeuse, le taux plasmatique de cadmium est significativement élevé. Par ailleurs, les réserves en zinc du foetus sont faibles du fait que le cadmium empêche le transfert placentaire du zinc (le zinc entre dans la composition de nombreuses enzymes). Il est également possible de doser le cadmium dans le liquide amniotique (17, 37, 38).

6.1.5 Autres marqueurs

Les alcaloïdes mineurs du tabac comme l'anabasine et l'anatabine ont également été proposés en tant que marqueurs d'utilisation de tabac. Ces deux molécules ne sont pas présentes dans les traitements de substitution tabagique et ne sont pas des métabolites de nicotine; elles peuvent donc se révéler utiles pour détecter la poursuite d'une consommation tabagique en période de sevrage sous substitution nicotinique. L'anabasine et l'anatabine sont dosables dans l'urine (35).

6.2 Marqueurs spécifiques: nicotine, cotinine et autres métabolites de la nicotine

La nicotine est un alcaloïde, liposoluble, présent dans la feuille de tabac (10 à 20 mg de nicotine sèche par gramme de tabac séché). Lors de la combustion, elle est retrouvée dans la fumée de tabac, sous forme gazeuse dans le courant principal et sous forme particulaire dans le courant secondaire. La majeure partie est métabolisée dans le foie en plusieurs métabolites dont la cotinine, la nicotine glucuronide et la nicotine N-oxyde. La cotinine est métabolisée par la suite en cotinine-glucuronide, trans-hydroxycotinine et trans-hydroxycotinine glucuronide.

Chez le fumeur, la nicotine et ses métabolites, se retrouvent dans le plasma, la salive, la sueur, les urines, le lait maternel, la liquide amniotique, le liquide séminal, et même dans les cheveux.

La demi-vie de la nicotine est brève : 2 à 3 h en moyenne. La demi-vie de la cotinine (son métabolite principal) est plus longue, de 15 à 40 heures. Les taux de cotinine sont en moyenne 15 fois plus élevés que ceux de la nicotine pendant le tabagisme régulier ou la substitution nicotinique.

Le dosage de la cotinine urinaire se pratique presque exclusivement dans les consultations hospitalières de tabacologie (elles sont faites dans le service de pharmacologie) (35).

II. NICOTINE ET SON PRINCIPAL METABOLITES : LA COTININE

1. La nicotine

1.1 Structure

C'est le principal alcaloïde du tabac résulte de la condensation de pyridine et de méthyle- pyrrolidine (Figure 1).

a- Configuration plane b- Configuration spatiale

Figure 1 : Structure chimique de la nicotine

1.2 Caractéristiques de la nicotine

La nicotine à été découverte à la fin du 18ème siècle .Elle a été extraite pour la première fois en 1828 des feuilles de tabac. C'est une amine tertiaire de faible poids moléculaire (MM =162,23g/mol) formée d'un cycle pyridinique et d'un cycle pyrrolydinique. Elle représente l'alcaloïde prédominant du tabac, et un composé très toxique, la dose létale étant de 60 mg. Elle se présente à l'état pur sous forme d'un liquide huileux, âcre, d'odeur nauséabonde, instable et dont l'entraînement est facilité par l'eau. Au contact de l'air, elle donne une coloration jaune (39).

La majorité des cigarettes disponibles sur le marché renferment entre 5 et 10 mg de nicotine. Pendant la combustion, cette dernière est transportée en partie par la phase particulaire, où elle se trouve adsorbée à la surface de très fines particules de goudrons et par la phase gazeuse (40).

Aujourd'hui, l'utilisation de la nicotine ne se limite pas à la fabrication de cigarettes et autres tabacs, mais elle est aussi de plus en plus utilisée à des fins thérapeutiques. En effet, des recherches sont actuellement en cours pour étudier son rôle dans le traitement de la maladie d'Alzheimer, la maladie de parkinson, la colite ulcéreuse, l'obésité, la dépression, l'anxiété et le syndrome de Tourette (41). La nicotine a été utilisée également dans la fabrication de certains pesticides.

1.3 Pharmacocinétique

1.3.1 Absorption

L'absorption de la nicotine est intense et très rapide, entraînant une élévation aiguë de la nicotinémie. Elle varie selon le nombre de bouffées et le degré de rétention pulmonaire (42).

1.3.1.1 Au niveau des voies respiratoires et de la bouche

L'absorption de la nicotine par les muqueuses nasales et buccales dépend du pH. En effet, en milieu acide, cette molécule se trouve sous forme ionisée, ce qui rend son transfert à travers les membranes buccales et nasales particulièrement difficile. En milieu basique, cet alcaloïde, sous forme non ionisée, traverse assez facilement les membranes cellulaires lipidiques, grâce à ses propriétés amphiphiles.

La fumée ne permet qu'une légère absorption buccale, même si elle est retenue plus longtemps dans la bouche. Quand la fumée est inhalée, la nicotine atteint rapidement les alvéoles pulmonaires où elle est tamponnée au pH physiologique, et très rapidement absorbée au niveau du tissu alvéolaire. Cette absorption porte sur 80 à 100 % de la nicotine contenue dans la fumée (41). Elle est ainsi comparable à une injection intraveineuse. La nicotinémie augmente rapidement lors de la consommation d'une cigarette et atteint un pic plasmatique à la fin de celle-ci. Dés que la cigarette est terminée, la nicotinémie baisse car la nicotine est rapidement détruite.

1.3.1.2 Au niveau digestif

En raison du pH acide de l'estomac, la nicotine n'est que très faiblement résorbée au niveau gastrique. En revanche, grâce au pH alcalin et à la grande surface de contact de l'intestin grêle, la nicotine y est plus facilement absorbée.

1.3.1.3 Au niveau cutané

Grâce à ses propriétés lipophiles, la nicotine peut être absorbée par la peau. Cette propriété est utilisée aujourd'hui pour le sevrage tabagique par le système transdermique grâce aux patchs ou timbres.

1. 3.2 Distribution

La distribution de la nicotine dans le corps se fait d'une manière très rapide, notamment vers le système nerveux central qu'elle atteint en à peine 10 secondes, soit deux fois plus rapidement que suite à une injection intraveineuse (7). Ainsi, quasi instantanément après l'inhalation de fumée, le cerveau présente un pic de concentration 6 à 10 fois supérieur à la concentration plasmatique.

Cette distribution très rapide produit une réponse pharmacologique intense que la plupart des fumeurs cherchent, très souvent de manière inconsciente, et qui explique bien la dépendance tabagique (43).

Dans un deuxième temps, les taux cérébraux de nicotine diminuent rapidement et la molécule est redistribuée aux autres organes en 20 à 30 minutes (7).

1.3.3 Biotransformations de la nicotine

Le foie représente la voie majeure de métabolisation de la nicotine (80%-90%). Celle-ci est faiblement métabolisée au niveau des poumons et des reins (40). Une faible partie est éliminée sans métabolisation dans les urines, mais la majeure partie est métabolisée dans le foie par le cytochrome P 450 2A6 et par l'aldéhyde oxydase en divers métabolites dont la cotinine, le nicotine glucuronide et le nicotine N-oxyde. Le taux de la conversion de nicotine en cotinine est d'environ 72%, cet important taux de conversion confère à la cotinine la propriété très intéressante d'être un excellent marqueur biologique du tabagisme pour étudier la biotransformation de la nicotine chez l'homme. Mais ce taux présente de grandes variations individuelles (55 à 92%) (44,21, 45).

La figure 2 illustre les principales voies réactionnelles conduisant à la formation des différents métabolites détectés dans les urines de mammifères.

Figure 2 : Les différentes voies du métabolisme de la nicotine

La nicotine et ses métabolites peuvent être très dangereux pour l'organisme. En effet, la nicotine constitue un puissant cancérigène. En fait, en plus des réactions d'oxydation, la nicotine peut subir d'autres types de réactions métaboliques comme des réactions d'ouverture du cycle pyrrolidine qui correspond à la partie non aromatique de la molécule. Il ne faut pas négliger la présence du groupement méthyle sur l'azote de ce cycle qui,  s'il est détaché de la molécule, peut devenir un agent alkylant très puissant.

La fonction amine de la nicotine peut réagir avec du monoxyde d'azote, ou de l'acide nitreux, pour former une molécule de type « nitrosonium ». Ces derniers peuvent, comme la nicotine, être métabolisés, c'est-à-dire oxydés et ouverts. Cette ouverture peut se faire de deux façons, et il se forme donc deux isomères, deux molécules de type « nitrosamino » (R2N-N=O), où l'un des groupements R est un méthyle (figure3).

En présence d'acide, l'oxygène du « nitrosamino » est attaqué par un proton, ce qui engendre le déplacement de la liaison double sur l'azote central, celui-ci devenant chargé positivement. La molécule ainsi formée se comporte comme une source de méthyle. Le groupement « nitrosamino » peut donc être attaqué par une autre amine, permettant à l'azote de se libérer de sa charge positive. Si l'amine attaquant le nitrosamino fait partie de la structure d'une base azotée de l'ADN, il se produit alors une alkylation irréversible de l'ADN: (figure 4).

Cette alkylation est très nocive, et peut s'avérer cancérigène puisqu'elle entrave le développement normal de la cellule. Si cette altération advient sur une partie de l'ADN impliquée dans la transcription d'un oncogène, le développement d'une tumeur est assuré (35).

Parmi tous ces métabolites, nous nous limiterons dans le travail expérimental à l'étude de la cotinine, composé le plus étudié dans le suivi du sevrage tabagique.

Figure 3 : Biotransformation de nicotine en nitrosonium

A: 4 (N-méthyl-N-nitrosamino)-1-(3-pyridyl)-butan-1-one   

B: 4 (N-méthyl-N-nitrosamino)-4-(3-pyridyl)-butanal

Figure 4 : Alkylation de nicotine

1.3.4 Elimination de la nicotine

La nicotine étant une molécule basique, son excrétion salivaire ou urinaire est fortement dépendante de faibles variations du pH. Dans les urines, si le pH est supérieur à 7, la nicotine est sous forme basique non ionisée, liposoluble et est donc réabsorbée par le tubule rénal. A pH inférieur à 7, elle est sous forme ionisée, non liposoluble et son élimination urinaire est augmentée (46, 45). Les fluctuations plasmatiques liées à la brièveté de sa demi-vie et la variation de l'élimination urinaire en fonction du pH, expliquent que la nicotine ne soit pas le marqueur de choix de l'imprégnation tabagique.

1.3.5 Mode d'action de la nicotine

La forme active de la nicotine est un cation dont la charge se situe sur l'azote du cycle pyrrolidine. Cette forme active ressemble à l'acétylcholine quant à l'espace séparant les charges positives et négatives. L'acétylcholine est une molécule flexible. Il existe deux types de récepteurs de l'acétylcholine: les récepteurs nicotiniques sur lesquels la nicotine peut se fixer et les récepteurs muscariniques qui peuvent être activés par la muscarine. La nicotine et la muscarine sont donc des agonistes spécifiques d'un seul type de récepteurs cholinergiques (un agoniste est une molécule qui se fixe sur le récepteur et mime l'effet du neurotransmetteur). 

La nicotine a  pour cible la neurotransmission cholinergique. Elle se fixe à la place de l'acétylcholine sur les récepteurs nicotiniques cholinergiques, des récepteurs canaux. La liaison de l'agoniste sur le récepteur nicotinique provoque un changement de conformation de l'architecture protéique du récepteur, ce qui ouvre le canal ionique pendant quelques millisecondes. Le canal est sélectif pour les cations (surtout le sodium), son ouverture entraîne donc une brève dépolarisation. Puis le canal se referme et le récepteur devient transitoirement réfractaire aux agonistes : c'est l'état de désensibilisation, qui est normalement suivi d'un retour à l'état de repos, fermé et sensible aux agonistes. En cas d'exposition continue à l'agoniste (même à faible dose), cet état de désensibilisation est durable (inactivation à long terme) (42,47). (Figure 5).

 

Conditions normales physiologiques: après ouverture du canal sodique par liaison de l'acétylcholine, le récepteur passe par un état désensibilisé avant de revenir au stade de repos ou d'être renouvelé.  

 

Conditions tabagiques: la nicotine remplace l'acétylcholine et sur stimule le récepteur nicotinique. Puis le récepteur est inactivé à long terme et son renouvellement est saturé par la nicotine.

Figure 5 : Cycle de fonctionnement d'un récepteur nicotinique:

1.3.5.1. Effets centraux

La nicotine traverse facilement la barrière hémato encéphalique et elle est absorbée par une simple diffusion passive et un transport actif par le plexus chorode. Elle est alors distribuée dans l'ensemble du cerveau avec des concentrations plus élevées au niveau du thalamus, de l'hippocampe, de l'hypothalamus, de l'aire tégumentaire ventrale, du cortex préfrontal, du cortex du système visuel et du cervelet.

La fixation de la nicotine sur des récepteurs nicotiniques s'accompagne d'une activation physiologique des diverses zones cérébrales. La nicotine module la libération de nombreux neurotransmetteurs et hormones tels que l'acétylcholine, la vasopressine, l'ACTH et les monoamines (sérotonine, dopamine, noradrénaline) qui interviennent dans les fonctions cognitives et dans la régulation de l'humeur et des émotions. La plupart des effets centraux de la nicotine sont les résultats d'une stimulation directe des récepteurs nicotiniques cérébraux, stimulation qui explique les propriétés psycho actives de la nicotine conduisant au renforcement positif du comportement:

Ø activation des fonctions cognitives, de la mémoire à court terme et de vigilance,

Ø sensation de plaisir et de bien-être,

Ø régulation de l'appétit : effet anorexigène;

Ø régulation de l'humeur, de l'anxiété et action antidépressive (42,47).

1.3.5.2 Effets périphériques

La nicotine a également une action ganglioplégique qui se manifeste par une action au niveau des systèmes sympathique et parasympathique avec stimulation initiale des récepteurs, suivie d'une inhibition (42). Les effets excito- ganglionnaires sont responsables des manifestations d'intolérance à la première cigarette (sueur, vomissements, brachycardie) et diminuent rapidement par la consommation quotidienne du tabac. Par contre, les effets exercés par la nicotine sur la glande médullosurrénale persistent et se traduisent par diverses modifications:  

Ø une augmentation du taux des acides gras libres;

Ø une augmentation de l'agrégation plaquettaire par augmentation de l'adhésion, c'est un facteur de risque de thrombose artérielle.

A faible dose, la nicotine provoque une stimulation transitoire de tous les ganglions et engendre la libération des catécholamines ; à l'opposé, une quantité plus importante inverse l'action pharmacologique de la nicotine et elle peut être la cause d'une dépression.

Fumer peut également entraîner :

Ø Une baisse du HDL-cholestérol;

Ø Une augmentation de la peroxydation des LDL dont le rôle athérogène est considéré comme primordial ;

Ø Et une baisse des oestrogènes conduisant à une ménopause précoce et à une ostéoporose post-ménopausique plus intense (42).

2. La cotinine 

Figure 6: Configuration plane de la cotinine

La cotinine ou 1-Méthyl-5-(3-pyridinyl)-2-pyrolidinone, de formule brute C10H12N2O (figure 6), il est caractérisée par une masse molaire MM =176,22g.mol, se présente à l'état pur sous forme d'une solution huileuse.

2.1 Métabolisme de la cotinine

Tout comme la nicotine, la cotinine est à son tour métabolisée par des réactions simultanées dans le foie. Ceci est illustré sur la figure 2. La réaction la plus importante est celle qui conduit à la formation de la trans 3' hydroxy- cotinine, qui constitue de point de vue quantitatif le métabolite le plus abondant dans les urines des fumeurs, mais la plupart des métabolites issus de la cotinine peuvent être dosés dans les urines.

Grâce à sa spécificité, sa sensibilité, sa stabilité et sa longue demi-vie (24 heures, soit 10 fois plus longue que celle de la nicotine), la cotinine est le marqueur le plus couramment utilisé et le suivi de sa concentration dans les différentes matrices biologiques (urine, sang, cheveux,.....) peut être d'une grande importance pour l'étude du tabagisme (passif ou actif), ainsi que tous les aspects qui lui sont liés tels que: les programmes de sevrage, les phénomènes de dépendance tabagique, l'efficacité des traitements,....(48).

Nombreuses sont les études qui ont utilisé cette molécule comme un bio marqueur du tabagisme (48, 49).

2.2. Elimination de la cotinine

La cotinine est une base beaucoup plus faible que la nicotine, les concentrations salivaires ou urinaires sont beaucoup moins dépendantes du pH (9,45).

Le pH urinaire étant soumis à des fluctuations, le fumeur excrète donc des proportions variables de cotinine dans la journée.

2.3. Mode d'action de la cotinine

Cette molécule est pharmacologiquement active et agit à différents niveaux : Des expériences menées sur les animaux montrent qu'elle diminue la résistance vasculaire et la pression artérielle. Chez les fumeurs abstinents, la privation de nicotine aurait des effets sur la diminution des performances cognitives.

Sur le système nerveux central, elle exerce une action stimulatrice psychomotrice, une action antidépressive (commercialisée aux Etats-Unis sous le nom de Scotine®), une action stimulante sur la libération de la dopamine et de la noradrénaline, et une action au niveau des récepteurs sérotoninergiques centraux.

Sur le système cardiovasculaire, la cotinine possède une activité artério relaxante, elle est antagoniste des effets hypertensifs de la nicotine et de l'adrénaline de manière non compétitive, avec une action bradychardisante observée chez l'animal mais non vérifiée chez l'homme et une action stimulante sur la biosynthèse de la prostacycline (PGI2).

Sur les systèmes enzymatiques, la cotinine est inhibitrice de la 11-â-hydroxylase (biosynthèse du cortisol), de l'aromatase (biosynthèse des oestrogènes) et de la biosynthèse de l'aldostérone.

III. ANALYSE URINAIRE

1. Composition de l'urine

L'urine est composée à 95% d'eau et à 5% de substances diverses. Les composés azotés sont l'urée, l'acide urique et la créatinine. On trouve aussi des ions tels que: sodium, potassium, phosphate, calcium, magnésium et bicarbonate.

L'urine émise est généralement claire, de coloration jaune pâle à intense dépendant de la concentration de l'urine. Son pH normal est d'environ 6.

2. Particularités de l'analyse urinaire

Nous utilisons un échantillon urinaire en raison de son recueil facile et non invasif et des variations du taux de cotinine urinaire au cours du nycthémère. Cette matrice offre plusieurs avantages, comme elle présente également certains inconvénients, plusieurs peuvent influer sur la concentration de la cotinine urinaire:

Ø Variabilité due au métabolisme:

Certaines études (50) ont montré que des facteurs comme le sexe, le poids, l'âge, la consommation simultanée d'autres substances actives (médicaments ou drogues), le régime alimentaire et la pratique ou non de sport peuvent influer sur les concentrations retrouvées. Ces facteurs interviennent notamment au niveau du métabolisme hépatique, ce qui explique les différences existant d'un individu à un autre concernant les taux relatifs de la cotinine.

Ø Variabilité due à l'échantillonnage:

Sous ce titre se cache un aspect fondamental pour toute analyse chimique en général, et plus particulièrement l'analyse de matrices biologiques. En effet, les paramètres tels que La nature de l'échantillon étudié, les conditions du prélèvement (heure, quantité, nombre,..........) sont primordiaux.

Ø Variabilité due à l'analyse:

Cette variabilité est due en grande partie à l'étape de préparation de l'échantillon à partir de n'importe quelle matrice biologique. En effet, l'analyse de matrice aussi complexe que les urines nécessite plusieurs étapes de prétraitement, de purification, .....Toutes ces étapes introduisent des variations plus au moins importantes que le chercheur doit identifier, maîtriser et minimiser.

3. Les méthodes de dosage

3.1 Méthode colorimétrique

Cette technique est fondée sur une réaction colorée, la réaction de König, liée à la présence du noyau pyridinique intact, ce qui explique les interférences avec d'autres composés pyridiniques endogènes ou exogènes tels l'isoniazide.

Elle a été adaptée par Barlow et collaborateurs pour le dosage des métabolites urinaires de la nicotine en 1987. Il s'agit d'un dosage spectrophotométrique à une longueur d'onde de 510 nm, après réaction avec le cyanure de potassium et l'acide barbiturique. Cette méthode permet de doser l'ensemble des métabolites urinaires de la nicotine, exprimés en « équivalents cotinine», à l'exception du nicotine-glucuronide et du cotinine-glucuronide. Cette technique est simple, rapide, peu coûteuse et facilement automatisable.

Le principal inconvénient de cette méthode est son seuil de sensibilité de 1250 ng/ml ne permettant son utilisation ni pour l'évaluation du tabagisme occasionnel ou faible, ni pour la détection d'un tabagisme passif (45,51).

La littérature montre une bonne corrélation entre le dosage colorimétrique et le dosage spécifique de la cotinine urinaire par HPLC, avec un facteur d'environ 13 entre les deux résultats (51,52). Une variante de cette méthode utilisant l'acide diéthylthiobarbiturique a également été décrite (53).

3.2 Méthodes immunologiques

3.2.1 Test RIA (Radio Immuno Assay)

Cette technique utilise un principe de compétition, vis-à-vis de leurs anticorps spécifiques, entre la nicotine ou la cotinine présentes dans le sérum ou l'urine et une quantité donnée de nicotine ou cotinine marquée par un radio-isotope.

L'inconvénient principal est la réactivité croisée des anticorps anti-nicotine et anti-cotinine avec la trans- 3'-OH-cotinine et le cotinine-glucuronide (45,54).

3.2.2 Test ELISA (Enzyme Linked Immunosorbent Assay)

Le dosage se fait dans des plaques dont les puits sont recouverts de cotinine. Un anticorps anti-cotinine est ajouté aux puits ainsi que l'échantillon à tester. L'anticorps n'ayant pas réagi avec la cotinine de l'échantillon se lie avec la cotinine fixée dans le puits. Une technique analogue existe pour la nicotine. Après lavage de la plaque, la quantité d'anticorps lié au puits est révélée par l'ajout d'un second anticorps lié à une peroxydase (lecture à 490 nm). La limite de détection est de 5 ng/ml pour la nicotine et de 2 ng/ml pour la cotinine dans la salive. Mais cette technique a également été utilisée pour le dosage de la cotininurie, avec un seuil de détection à 5 ng/ml.

Cette méthode est simple, rapide, sensible et spécifique mais coûteuse en réactifs (45,55, 56).

3.3 Les méthodes chromatographiques

3.3.1 Chromatographie sur couche mince

Cette technique a été décrite par Tyrpien et al, pour le dosage de la nicotine et de la cotinine (57). Après une extraction solide/liquide et migration sur couche mince, la détection est faite par densitométrie. C'est une technique très sensible permettant de quantifier des expositions passives à la fumée de tabac. Cependant les dosages en chromatographie couche mince sont peu souvent réalisés par les laboratoires car ils sont longs à mettre en oeuvre et nécessitent une prise d'essai importante.

3.3.2 Chromatographie phase gazeuse

Cette méthode permet le dosage de la nicotine et de la cotinine dans le sérum et dans l'urine. Deux types d'extraction ont été décrits : extraction liquide/liquide avec une limite de détection à 0,16 ng/ml et extraction liquide/solide avec une limite de détection à 2 ng/ml. La détection est le plus souvent couplée à la spectrométrie de masse, pour un dosage sensible et spécifique. C'est une méthode simple mais très coûteuse (45,58, 59, 60).

3.3.3 Chromatographie liquide haute performance

C'est la technique de référence car elle est très sensible et spécifique (61). Cependant, elle est coûteuse en temps de personnel et nécessite un appareillage spécialisé. Elle permet le dosage simultané et spécifique dans le sérum ou l'urine de la nicotine, de la cotinine et, selon les techniques, d'autres métabolites comme la trans-3'-hydroxycotinine, le cotinine N-oxyde et la norcotinine (62).

La technique originale utilise une chromatographie en phase inverse avec formation de paires d'ions et détection UV. Des interférences analytiques existent notamment avec la caféine mais celles-ci peuvent être éliminées en modifiant les conditions de chromatographie. La limite de détection est de 10 ng/ml pour la nicotine et la cotinine dans l'urine et peut descendre jusqu'à 5 ng/ml pour la cotinine sérique. Une méthode d'extraction en phase solide a également été décrite pour le dosage de la nicotine, de la cotinine et de la trans-3'- hydroxycotinine dans l'urine (45), il s'agit d'une technique rapide et fiable qui peut s'appliquer à des échantillons provenant aussi bien des fumeurs passifs que actifs (63,64).

Avec ce type d'extraction, Oddose et al. obtiennent une limite de quantification de 0.5 ng/ml pour la nicotine (65).

Enfin, Tuomi et al. ont utilisé une technique HPLC couplée à la spectrométrie de masse pour évaluer l'exposition à la fumée de tabac (63). La limite de détection est de l'ordre de 1 ng/ml pour la nicotine et ces seuils sont abaissés en augmentant le volume d'échantillon.

I. INTRODUCTION

La détection et la quantification des xénobiotiques à l'état des traces à partir des matrices biologiques constituent un défi auquel sont confrontés de nombreux analystes. Les domaines d'application de ce type d'investigation sont diverses, et vont des analyses toxicologiques aux tests antidopage en passant par les expertises judiciaires, etc.

Plusieurs marqueurs biologiques ont été proposés comme outils permettant d'effectuer un travail de suivi et de contrôle du tabagisme.

De rares travaux ont utilisé des marqueurs qui permettaient essentiellement de distinguer les fumeurs des non fumeurs, comme le dosage des thiocyanates dans les urines, la mesure du monoxyde de carbone dans l'air expiré (66), ou encore le dosage de la carboxyhémoglobine dans le sang. Cependant, ces marqueurs n'étaient pas réellement spécifiques à la consommation de tabac, ce qui explique la faible validité des résultats obtenus (45). Optant pour des marqueurs de plus grande spécificité, la majorité des travaux ont axé leurs recherche sur le dosage simultané de la nicotine ou de son métabolite principal la cotinine (63,65) dans plusieurs matrices biologiques, telles que l'urine (63,65,66), le sang (66,67), les cheveux ou la salive (66).

Les enquêtes menées n'ont cependant pas permis d'établir une relation quantitative de cause à effet en raison des difficultés à mesurer de façon précise le degré réel de l'absorption tabagique à partir des renseignements obtenus par questionnaire. Aussi, pour tenter de valider l'hypothèse selon laquelle les manifestations cliniques s'observent de préférence chez les sujets les plus exposés, nous avons cherché à savoir si le niveau d'exposition pouvait être quantifié par dosage d'un marqueur biochimique spécifique du tabac, la cotinine urinaire.

Les urines représentent, en effet, le milieu biologique actuellement le plus utilisé dans la littérature (68), leur recueil, modérément contraignant, étant bien accepté.

Pour mener à bien cette étude, et en se basant sur les résultats bibliographiques, nous nous sommes choisi de doser la cotinine et non pas la nicotine parce que ce paramètre est davantage représentatif d'une intoxication tabagique en raison de sa demi vie plus longue (19 heures contre 2 heures pour la nicotine). Par ailleurs, son excrétion est, contrairement à celle de la nicotine, indépendante de la valeur du pH urinaire. Grâce à sa spécificité et stabilité relatives, le suivi de la concentration de la cotinine dans les différents supports biologiques (urines, sang, salive, cheveux,....) peut être d'une grande utilité pour mener à bien tout travail d'investigation concernant l'étude du phénomène de tabagisme (passif ou actif), ainsi que tous les problèmes qui lui sont liés tels que la dépendance, les programmes de sevrage, l'étude de l'efficacité des traitements de substitutions, etc. Nombreuses sont les études qui ont utilisés ces molécules comme bio marqueurs du tabagisme (66).

L'objectif principal de ce travail est de chercher si le niveau d'exposition pourrait être quantifié par le dosage d'un marqueur biochimique spécifique du tabac: la cotinine urinaire et de mettre en évidence la relation entre la consommation du tabac et les concentrations urinaires en cotinine afin d'estimer la valeur discriminative de la cotininurie entre les fumeurs, les fumeurs passifs, ainsi que les non fumeurs, et de corréler la cotinine urinaire à certains autres paramètres notamment le nombre de cigarettes consommés/j et l'ancienneté d'exposition. L'objectif secondaire est de décrire les discordances (faux négatifs et faux positifs) entre le dosage de la cotinine et les données de l'interrogatoire.

II. MATERIEL ET METHODES

1. Matériel

1.1 Population d'étude

Notre population est formée auprès de sujets fumeurs (F) [n = 47] âgés de 17 à 73 ans, de fumeurs passifs (FP) [n = 50] âgés de 3 à 75 ans, et de non fumeurs non exposés (NF) [n = 50] formant le groupe témoin (Tableau I).

Afin de faciliter l'exploitation des données, différentes catégories de comportement ont été distinguées, c'est ainsi que dans la catégorie des fumeurs actifs figurent les sujets fumant moins de 10 cigarettes/j, ceux fumant entre 10 - 20 cigarettes et ceux consomment plus de 20 cigarettes/j. Les fumeurs passifs ont été classés en trois catégories en fonction du degré d'exposition et répartis en quatre groupes en fonction de l'ancienneté de l'exposition.

Tableau I: Population étudiée

 

Fumeurs

(F)

Fumeurs passifs

(FP)

Non fumeurs

(NF)

Total

Hommes

45

13

21

79

Femmes

2

37

29

68

Age moyen

(années)

29,6 #177; 12,7

24,6 #177; 16,8

26, 9 #177; 19

147

1.2 Recueil des échantillons urinaires

Pour chaque sujet de l'étude, 10 mL d'urines ont été recueillis dans un flacon stérile sans conservateur. Chaque prélèvement a fait l'objet d'un étiquetage avant son acheminement au laboratoire.

Ces prélèvements ont été rapportés rapidement au laboratoire pour éviter toute détérioration et contamination extérieure et conservés à + 4°C.

1.3 Réactifs utilisés

Nous avons utilisé le kit de dosage de la cotinine urinaire (Thermo Electron corporation. Réf : 981632). Les réactifs sont prêts à l'emploi et ont été adaptés sur automate multiparamétrique de transfert KonelabTM de Thermo Electron. La limite de détection du kit est de 33 ug/L.

Ø Réactif A : Réactif anticorps / substrat

o Anticorps monoclonal anti-cotinine (de souris)

o Glucose-6-phosphate

o NAD+

o Tampon Tris

o NaN3 < 0, 1%

Ø Réactif B : Réactif conjugué enzymatique

o G6PDH marquée à la cotinine

o Tampon Tris

o NaN3 < 0,1%

Ø Une trousse de Calibration set D, code 981633 ; cette trousse contient : six flacons aux concentrations respectives de D0 = 0 ug/L, D1 = 100 ug/L, D2 = 250 ug/L, D3 = 500 ug/L, D4 = 1000 ug/L et D5 = 2000 ug/L.

1.4 Appareillage

Ø Automate multiparamétrique de transfert KonelabTM 30 de Thermo Electron Lab systems, Finlande.

Ø Centrifugeuse.

Ø Balance électronique.

Ø Réfrigérateur.

Ø Etuve.

2. Méthodes

2.1. Recueil des données

Les données ont été recueillies par le biais d'un questionnaire (annexe n°2) comportant divers renseignements à propos du sujet de l'étude:

Ø Statut sociodémographique: âge, sexe, niveau d'instruction, origine.

Ø Tabagisme passif et actif: âge à la première cigarette, quantité moyenne de tabac consommée, mode de consommation (cigarette, pipe, tabac à priser ou à chiquer ou narguilé), âge auquel les anciens fumeurs ont cessé de fumer.

Ø Les pathologies liées à la consommation du tabac.

Ø Les antécédents : alcoolisme, pathologies respiratoires, pathologies cardio-vasculaires.

2.2. Analyse des données

Par fumeur régulier, on entend toute personne ayant fumé au moins 20 paquets de cigarettes/an ou 360g du tabac ou au moins une cigarette par jour ou un cigare par semaine pendant une année et par gros fumeur toute personne ayant fumé quotidiennement 20 cigarettes ou plus. Pour le tabagisme passif, il a été défini comme l'exposition d'un sujet non fumeur à la fumée d'au moins trois cigarettes par jour en atmosphère confinée.

2.3 Méthode de dosage

La cotinine est dosée par une technique immunoenzymatique, fondée sur la compétition entre une enzyme, la glucose-6-phosphate déshydrogénase (G6PDH) marquée par la cotinine et la cotinine libre de l'échantillon d'urine pour une quantité fixe de sites de liaisons spécifiques de l'anticorps. En l'absence de cotinine libre dans l'échantillon, la G6PDH marquée est fixée par l'anticorps spécifique et l'activité enzymatique est inhibée. Ce phénomène crée une relation directe entre la concentration de la cotinine dans l'urine et l'activité enzymatique. L'activité enzymatique de la G6PDH est déterminée par spectrophotométrie à 340 nm en mesurant sa capacité à convertir la nicotinamide adénine dinucléotide (NAD+) en NADH, H+.

2.4 Expression des résultats

Le dosage simultané de la créatinine urinaire par la méthode de Jaffé automatisée permet d'éviter les erreurs dues aux variations de la diurèse. Les concentrations urinaires de la cotinine sont donc exprimées en ug/ umol de créatinine.

2.5 Analyse statistique

Les résultats sont exprimés en moyenne (M) #177; écart type (ET). La saisie des données a été effectuée à l'aide du logiciel Epi Info version 6 et leurs analyses (calcul de fréquences et pourcentages) au moyen du logiciel SPSS / PC version 10.00.

La comparaison entre les pourcentages a été faite à l'aide du test chi², et celle des moyennes à l'aide du test t de Student.

Les corrélations sont exprimées par le coefficient r. Le seuil de signification retenu est de 5%.

III. RESULTATS

L'expression des résultats sous forme d'un rapport cotinine sur créatinine (Cot/Créa en ug/umol) permet une meilleure corrélation avec la nicotine théorique inhalée et la valeur de la cotinine métabolisée, afin d'éviter les interférences de l'osmolarité, de la clairance rénale, et enfin de la diurèse.

1. Cotininurie et statut tabagique 

Le tableau II rapporte les valeurs moyennes du rapport Cot/Créa en fonction du statut tabagique, et montre des différences significatives entre les trois sous-groupes.

Tableau II : Comparaison de la cotininurie entre les trois populations étudiées

 

Rapport Cot/créa

(Moyenne #177; Ecart type)

(ug/umol)

Test t de Student

Fumeurs

225,10 #177; 202,99

Entre (F et FP) p < 10-7

Fumeurs passifs

31,07 #177; 21,84

Entre (F et NF) p < 10-8

Non fumeurs

10,31 #177; 6,83

Entre (FP et NF) p < 10-7

La cotininurie est significativement plus élevée chez les fumeurs que chez les fumeurs passifs et les non fumeurs (p < 0,05). Il existe également une différence significative entre les fumeurs passifs et les non fumeurs (Figure 7).

Figure 7 : Variation de la cotininurie selon le statut tabagique

La cotininurie est significativement plus élevée chez les fumeurs que chez les fumeurs passifs et les non fumeurs (p < 0,05). Il existe également une différence significative entre les fumeurs passifs et les non fumeurs.

2. Cotininurie chez les fumeurs passifs

2.1 Cotininurie selon l'âge

Le tableau III rapporte les moyennes du rapport Cot/Créa selon les tranches d'âge.

Tableau III : Comparaison de la cotininurie chez les fumeurs passifs selon l'âge

Tranche d'âge

(ans)

Nombre de sujets

Rapport Cot/créa

(Moyenne #177; Ecart type)

(ug/umol)

1-15 ( A )

19

27,49 #177; 21,26

16-25 ( B )

10

32,29 #177; 28,60

26-40 ( C )

12

33,26 #177; 18,77

> 40 ( D )

9

34,33 #177; 21,17

A Vs B   p= 0,647; A Vs C p= 0,436; A Vs D p= 0,437

B Vs C p= 0,927; B Vs D p= 0,860; C Vs D p= 0,905

Quelle que soit la tranche d'âge, le rapport Cot/Créa ne présente pas de variation significative selon l'âge, ne dépassant pas en moyenne la valeur de 40 ug/umol.

Le test t de Student ne montre pas des différences significatives entre les quatre sous-groupes.

2.2 Cotininurie et sexe

Le tableau IV compare le rapport Cot/Créa entre les deux sexes.

Nous constatons qu'il n'existe pas de variation significative de la cotininurie entre les deux sexes.

Tableau IV : Comparaison de la cotininurie entre les deux sexes

Sexe

Rapport Cot/créa

(Moyenne #177; Ecart type)

(ug/umol)

Test t de Student

Hommes

30,71 #177; 24,69

p= 0,949

Femmes

31,19 #177; 21,12

2.3 Cotininurie et niveau de scolarité

Le tableau V rapporte les résultats de la comparaison des moyennes du rapport Cot/Créa selon le niveau de scolarité.

Tableau V : Variation de la cotininurie en fonction du niveau de scolarité

Niveau de scolarité

Rapport Cot/Créa

(Moyenne #177; Ecart type)

(ug/umol)

Analphabète (A)

33,71#177; 22,43

Primaire (B)

27,78 #177; 20,93

Secondaire (C)

28,20 #177; 25,52

Supérieur (D)

38,96 #177; 19,34

A Vs B   p= 0,531; A Vs C p =0,617; A Vs D p = 0,608

B Vs C p= 0,961; B Vs D p = 0,162; C Vs D p = 0,274

Le rapport Cot/Créa est plus élevé chez les fumeurs passifs qui ont un niveau de scolarité supérieur, sans qu'il y ait de différence significative entre les quatre sous-groupes.

2.4 Variation de la cotininurie en fonction de la durée d'exposition

Le tableau VI résume le rapport Cot/Créa en fonction de la durée d'exposition.

Tableau VI: Variation de la cotininurie en fonction de la durée d'exposition

Rapport Cot/Créa

(Moyenne #177; Ecart type)

(ug/umol)

Durée d'exposition (heures/j)

22,39 #177; 12,57

1 à 2 (A)

35,59 #177; 25,98

3 (B)

43,16 #177; 25,42

> 3 (C)

A Vs B   p = 0,092; A Vs C p =0,018; B Vs C p = 0, 0461

Il montre une augmentation de la cotininurie  en fonction de la durée d'exposition avec une différence significative entre les trois sous-groupes, traduisant une augmentation notable de la cotininurie lorsque la durée d'exposition par jour dépasse les trois heures.

Le test t de student montre une différence significative entre les sujets exposés pendant 1 à 2 h / jour et ceux exposés pendant plus de 3 heures (p<0.05).

La figure 8 illustre la variation de la cotininurie en fonction de la durée d'exposition. Elle montre une augmentation linéaire du rapport Cot/Créa en fonction de la durée d'exposition par jour. Cette relation présente un coefficient de corrélation r = 0,988 et une équation Y= 10,405 X + 12,92.

Figure 8: Evolution de la cotininurie en fonction

de la durée d'exposition

2.5 Variation de la cotininurie en fonction de l'ancienneté de l'exposition

Le tableau VII rapporte les résultats de la comparaison des moyennes du rapport Cot/Créa selon l'ancienneté  de l'exposition.

Tableau VII : Variation de la cotininurie en fonction

de l' ancienneté de l'exposition

Ancienneté de l'exposition (années)

Rapport Cot/Créa

(Moyenne #177; Ecart type)

(ug/umol)

1 à 5 (A)

28,60 #177;18, 82

6 à 10 (B)

41,51#177; 28, 83

> 10 (C)

45, 50 #177; 37,29

A Vs B   p = 0,502; A Vs C p =0,371; B Vs C p = 0,871

Le test t de Student ne montre pas de différence significative entre les trois sous-groupes.

La figure 9 illustre la corrélation entre l'ancienneté de l'exposition et la cotininurie. Elle montre une augmentation linéaire du rapport Cot/Créa en fonction de l'ancienneté d'exposition. Cette relation présente un coefficient de corrélation r = 0,956 et une équation Y=8,45X + 21,63.

Figure 9: Evolution de la cotininurie en fonction

de l'ancienneté d'exposition

3. Etude de la cotininurie chez les fumeurs

3.1 Cotininurie selon l'âge

Le tableau VIII rapporte les résultats de la comparaison des moyennes du rapport Cot/Créa selon l'âge.

Tableau VIII: Variation de la cotininurie en fonction de l'âge

Age (ans)

Nombre

Rapport Cot/Créa

(Moyenne #177; Ecart type)

(ug/umol)

15 à 19 (A)

5

151,72 #177; 58,82

20 à 40 (B)

35

221,79 #177; 218,78

> 40 (C)

7

294,05 #177; 179,59

A Vs B   p= 0,135; A Vs C p=0,087; B Vs C p= 0, 372.

Chez les fumeurs, l'âge du début de consommation se situe aux alentours de 7 ans. Le tableau VIII montre une augmentation de la cotininurie avec l'âge. Entre 20 à 40 ans, le rapport Cot/Créa est de 221,79 ug/umol, alors qu'il atteint la valeur de 294,05 ug/umol dans la tranche d'âge suivante. Cependant le test t de Student ne montre pas de différence significative entre les trois sous-groupes.

3. 2 Cotininurie et sexe

Le tableau IX rapporte les résultats de la comparaison des moyennes du rapport Cot/Créa selon le sexe.

Tableau IX: Variation de la cotininurie en fonction du sexe

Sexe

Rapport Cot/créa

(Moyenne #177;Ecart type)

(ug/umol)

Test t de Student

Hommes

(n =45)

211,98 #177; 83,83

P = 0,068

Femmes

(n =2)

520,20 #177;196,93

Le test de Student montre une différence non significative entre ces deux sous- groupes malgré l'existence d'une différence importante de la valeur de la cotininurie entre les hommes et les femmes.

3.3. Cotininurie et niveau de scolarité

Le tableau X rapporte les résultats de la comparaison des moyennes du rapport Cot/Créa selon le niveau de scolarité.

Plus l'individu est instruit et plus le rapport Cot/Créa est faible.

Tableau X: Variation de la cotininurie en fonction du niveau de scolarité

Niveau de scolarité

Rapport Cot/Créa

(Moyenne #177; Ecart type)

(ug/umol)

Analphabète (A)

321,89 #177;177,10

Primaire (B)

214,07 #177; 52,31

Secondaire (C)

223,00 #177; 230,77

Supérieur (D)

197,05 #177; 216,38

A Vs B   p= 0,203; A Vs C p =0,297; A Vs D p = 0,190

B Vs C p= 0, 879; B Vs D p = 0,766; C Vs D p = 0, 733.

Figure 10: Cotininurie et niveau de scolarité chez les fumeurs

3.4 Variation de la cotininurie en fonction de l'ancienneté de l'exposition

Le tableau XI résume le rapport Cot/Créa en fonction de l'ancienneté de l'exposition. Il montre une augmentation de la cotininurie  pour une exposition supérieure à 4 ans.

Tableau XI: Variation de la cotininurie en fonction

de l'ancienneté de l'exposition.

Ancienneté de l'exposition

(ans)

Rapport Cot/Créa

(Moyenne #177;Ecart type)

(ug/umol)

2 à 4 (A)

132,83 #177; 60,46

5 à 7 ( B)

218,53 #177; 241,18

8 à 15 ( C)

267,63 #177; 251,02

> 15 (D)

266,34 #177; 155,37

A Vs B   p= 0,238; A Vs C p =0,072; A Vs D p = 0,026

B Vs C p= 0, 608; B Vs D p =0,570; C Vs D p =0, 987.

Nous relevons une augmentation significative de la cotininurie chez les fumeurs depuis plus de 15 ans par rapport à ceux dont le tabagisme ne date pas de plus de 2 à 4 ans.

Le figure 11 montre une augmentation du rapport Cot/Créa en fonction de l'ancienneté du tabagisme. Cette relation présente un coefficient de corrélation r = 0,999 et une équation Y= -21,74 X2+ 153,71X+ 0,18.

On remarque également que la relation entre l'ancienneté de l'exposition et la cotininurie cesse d'être linéaire pour tendre vers un plateau au-delà de 15 ans.

Figure 11: Variation de la cotininurie en fonction

de l'ancienneté de l'exposition.

3.5 Variation de la cotininurie en fonction du nombre de cigarettes consommées par jour

Le tableau XII résume le rapport Cot/Créa en fonction du nombre de cigarettes consommée par jour.

L'analyse des résultats chez les fumeurs montre l'existence d'une relation significative entre le nombre de cigarettes consommées et l'augmentation de la cotininurie.

Ce tableau montre une différence importante entre ces sous-groupes, traduisant une augmentation notable de la cotininurie lorsque le nombre de cigarettes fumées par jour atteint les 20.

Tableau XII : Variation de la cotininurie en fonction de nombre de cigarettes consommées par jour

Nombre de cigarettes/j

Nombre de sujets (n)

Rapport Cot/Créa

(Moyenne #177; Ecart type)

(ug/umol)

1 à 10 ( A)

7

145,90 #177; 59,22

20 (B)

25

218,70 #177;193,74

30 (C)

10

256,35 #177; 256,35

40 (D)

5

305,46 #177; 101,55

A Vs B   p= 0,114; A Vs C p =0,292; A Vs D p = 0,020

B Vs C p= 0, 724; B Vs D p =0,174; C Vs D p =0, 654.

L'analyse statistique montre que plus le nombre de cigarettes consommées est important, plus le taux de cotinine urinaire est élevé, avec une différence statistiquement significative de la valeur de la cotininurie entre les sujets fumant 1 à 10 cigarette/jours et ceux fumant 40 cigarettes/jours.

La figure 12 montre une augmentation linéaire du rapport Cot/Créa en fonction du nombre de cigarettes consommées par jour. Cette relation présente un coefficient de corrélation r = 0,990 et une équation Y= 51,63 X + 102,53.

Nous relevons une augmentation significative de la cotininurie chez les sujets fumant plus de 40 cigarettes par jour.

Figure 12: Evolution de la cotininurie en fonction

du nombre de cigarettes consommées/j

3.6 Cotininurie et consommation d'alcool

Le tableau XIII rapporte les résultats de la comparaison des moyennes du rapport Cot/Créa selon la consommation d'alcool ou non.

Tableau XIII : Cotininurie et consommation d'alcool

Consommation

d'alcool

(n)

Nombre de

cigarettes / j

(Moyenne)

Rapport Cot/Créa

(Moyenne #177;Ecart type)

(ug/umol)

Test t de Student

Absence (A)

27

22,29

228,99 #177; 196,36

Entre (A) et (B)

p= 0,862

Consommation alcoolique (B)

16

23,75

241,27 #177; 237,75

Entre (A) et (C)

p= 0,047

Sevrage (C)

4

20

134,14 #177; 49,19

Entre (B) et (C)

p= 0,113

L'analyse des résultats chez les fumeurs montre aussi l'existence d'une relation entre l'alcoolisme et l'augmentation de la cotininurie. On remarque également que cette augmentation significative de la cotininurie est en relation avec le nombre de cigarettes consommées par jour, cette augmentation est nette pour le deuxième sous-groupe (fumant en moyenne 23,75 cigarettes/jour).

Le test t de Student montre une différence significative entre le premier et le dernier sous-groupe, on note également une légère différence entre les sujets alcooliques et les sujets sevrés.

3.7. Cotininurie et données cliniques

3.7.1 Traduction clinique du tabagisme

La figure 13 illustre la répartition des fumeurs selon l'existence ou pas des signes cliniques en rapport avec le tabagisme.

Figure 13: Répartition des fumeurs selon l'expression clinique du tabagisme

Plus de 3/4 des fumeurs présentent au moins un signe clinique en rapport avec le tabagisme.

3.7.2 Conséquences cliniques du tabagisme.

La figure 14 illustre la répartition des fumeurs selon les signes cliniques qu'ils présentent.

Figure 14: Répartition des fumeurs selon les signes

cliniques du tabagisme

L'analyse des résultats chez les fumeurs montre que la toux (55.32%) et les expectorations (53.32%) représentent les signes cliniques les plus fréquents chez les fumeurs.

Le tableau XIV rapporte les résultats de la corrélation entre cotininurie etexistence de signes cliniques.

Tableau XIV: Corrélation entre cotininurie et présence de signes cliniques

 

Rapport Cot/Créa

(Moyenne #177;Ecart type)

(ug/umol)

Test t de Student

Présence des signes

244,03 #177; 222,68

p=0,045

Absence des signes

155,04 #177; 72,95

La cotininurie est significativement plus élevée chez les fumeurs qui présentent des signes pathologiques que chez les fumeurs qui ne présentent aucun signe (p < 0,05).

VI. DISCUSSION

Dans ce travail, nous avons dosé la cotinine urinaire par une méthode immuno-enzymatique dont la limite de détection est de l'ordre de 33 ug/ L selon le fournisseur du Kit de dosage, permettant la détection de la cotinine même chez les fumeurs et chez les fumeurs passifs. En pratique, nous avons retrouvé chez les témoins non exposés des valeurs de cotininurie inférieures à 33ug/L, faisant de cette méthode un outil adapté au dépistage du tabagisme. Notre méthode se caractérise par une limite de détection meilleure que celle de la technique immuno-enzymatique utilisant le réactif Microgénics® (45 ug/L), permettant de dépister de façon satisfaisante les "fumeurs" mais pas les "petits fumeurs", mais plus élevée que celle de la méthode "métabolites de la nicotine" DPC® (10,8 ug/L), dont le principal avantage est la précision satisfaisante pour de faibles concentrations de cotinine, permettant le dépistage du "fumeur passif".

Le dosage de la cotinine urinaire est également possible par une méthode colorimétrique utilisant comme réactifs le chlorure de cyanogène et l'acide barbiturique, et donnant un complexe coloré évalué à 500 nm. Mais cette méthode manque de spécificité et de sensibilité (69,70) et son principal inconvénient réside dans le domaine de linéarité restreint qui impose d'effectuer des dilutions des échantillons biologiques pour les fumeurs fortement dépendants ou traités par de fortes doses de nicotine (45,49).

Par ailleurs, concernant notre méthode, d'autres métabolites de la nicotine et notamment la 3-Hydroxy-cotinine, dont la forme libre représente 34% de l'ensemble des métabolites urinaires de la cotinine,, peuvent majorer significativement les concentrations de la cotininurie mesurée. Cette interférence se répercutant sur toutes les mesures effectuées, elle demeure sans incidence sur la comparaison de nos résultats (45,49).

Cependant, la meilleure alternative préconisée par certains auteurs est le recours à l'HPLC précédée par une extraction en phase solide qui a été également décrite pour le dosage de la nicotine, de la cotinine et de la trans-3'-hydroxycotinine dans l'urine (45,60,61). Il s'agit d'une technique rapide et fiable qui peut s'appliquer à des échantillons provenant aussi bien de fumeurs actifs que passifs (49,64). Avec ce type d'extraction, Oddoze et al (71) obtiennent une limite de quantification de 0,5 ng/mL pour la cotinine et de 5 ng/mL pour la nicotine. Tuomi et al (72) ont utilisé une technique HPLC couplée à la spectrométrie de masse pour évaluer l'exposition à la fumée de tabac. La limite de détection est de l'ordre de 1ng/mL pour la cotinine et de 10 ng/mL pour la nicotine et ces seuils peuvent être abaissés en augmentant le volume de l'échantillon.

Avec l'adaptation de notre méthode sur automate, la cotininurie s'avère un marqueur biologique pertinent du tabagisme avec une valeur discriminative entre les trois sous-groupes (fumeurs, sujets non exposés et sujets exposés), les valeurs supérieures à 25,3 ug/umol de cotinine ayant toujours été retrouvées chez les fumeurs passifs et supérieures à 105,18 ug/umol chez les fumeurs confirmés.

La surveillance biologique du tabagisme actif et du tabagisme passif chez les personnes soumises à un environnement tabagique (in utero, enfants, adultes), est une notion maintenant acquise. La cotinine libre urinaire apparaît comme le meilleur marqueur, étant un parfait témoin de l'imprégnation tabagique (45). Elle constitue le marqueur le plus couramment utilisé. En effet, la cotinine est lentement éliminée de l'organisme: sa demi-vie varie de 10 à 37 heures en fonction des sujets et son dosage reflète l'imprégnation tabagique des deux ou trois jours précédents. De plus, la cotinine étant une base beaucoup plus faible que la nicotine, les concentrations urinaires sont beaucoup moins dépendantes du pH (75, 73,74).

Selon Larramendy et al (76), la cotinine est un marqueur de l'abstinence tabagique avec une sensibilité de 96-97 % et une spécificité de 99-100 % pour la distinction fumeur / non-fumeur (45,76).

Dans ce travail, nous retrouvons une différence significative entre les valeurs moyennes de la cotinine urinaire chez les fumeurs, les fumeurs passifs et les non fumeurs, permettant le dépistage du tabagisme passif. Cependant, en tenant compte des vrais intervalles des taux de cotinine urinaire, il semble difficile de faire la différence entre les fumeurs passifs et les non fumeurs non exposés. Les résultats obtenus concordent avec ceux de Berny et al. (77,78) sur les marqueurs spécifiques du tabagisme.

Dans notre étude, les non fumeurs apparemment non exposés éliminent en moyenne 10,31 ug/umol de cotinine, contre 31, 07 ug/umol chez les fumeurs passifs et 225,10 ug/umol chez les fumeurs actifs.

Il faut cependant reconnaître qu'il s'agit là de valeurs moyennes qui n'excluent pas la possibilité de rencontrer chez certains individus des éliminations apparemment non proportionnelles au degré d'intoxication supposé comme en témoignent quelques valeurs relativement basses (33,42 ug/umol et 90,35 ug/umol) observées chez 2 fumeurs sur 47 et à l'opposé, des valeurs exceptionnellement élevées (100,63 ug/umol) chez un non fumeur exposé sur 40. La cotininurie pourrait ainsi permettre de mieux exprimer le degré d'absorption tabagique que les renseignements fournis par questionnaire. Les valeurs précédentes doivent faire l'objet d'une interprétation critique, car il existe toute une série de facteurs devant être pris en compte.

Chez les fumeurs, l'âge du début de consommation se situe aux alentours de 17 ans dans notre étude, alors que d'autres études faites en Tunisie en 2002 situent l'âge moyen auquel une personne commence à fumer entre 19 et 20 ans (79,80). Pour d'autres auteurs, l'âge des premières expériences se situe autour de 14 ans (81). De plus, on remarque que le taux de cotinine urinaire est plus élevé chez les fumeurs âgés de plus de 40 ans par rapport aux groupes des 15 à 19 ans et des 20 à 40 ans. On peut corréler cette différence à d'autres paramètres tels que la prévalence du tabagisme dans chaque groupe, l'intensité de consommation du tabac, les opinions de chaque sujet fumeur et l'ancienneté d'exposition. Dans notre étude, nous remarquons que la prévalence du tabagisme est plus élevée dans la tranche d'âge > 40 ans, alors qu'elle est plus importante dans la tranche d'âge 25-39 ans d'après Libbey (78). De plus, nous avons noté qu'il existe à la fois des similitudes et des différences entre le tabagisme des jeunes (15-19 ans) et celui des adultes (20-40 ans).

Les jeunes, principalement au stade de l'expérimentation, fument rarement quotidiennement ou de manière régulière. Ils fument notamment pour les effets pharmacologiques immédiats ressentis, parfois pour maîtriser leur poids et pour répondre aux stimuli environnementaux. De plus, on peut corréler l'augmentation de la cotininurie chez les fumeurs de plus de 40 ans à la nature du tabac consommé. En effet, chez les jeunes, le tabagisme se limite presque exclusivement à la consommation de cigarettes, les personnes plus âgées préférant le tabac à priser. De plus, chez le sujet prisant ou mâchant, la nicotine passe facilement et plus rapidement à travers les muqueuses à l'état de sels de base (82).

Il convient de révéler la constance de certains comportements propres à la société tunisienne, tels que l'usage de narguilé ou de substances traditionnelles comme le tabac à priser, apanage des anciens, en particulier des femmes habitant les zones rurales. De plus, nous avons relevé dans ce travail que la majorité des sujets âgés de plus de 40 ans ont un niveau d'instruction bas, méconnaissent la nocivité du tabac et fument plus que les deux autres groupes (20 à 40 ans et 15 à 19 ans), ce qui explique la valeur élevée de la cotinine urinaire chez ces sujets. Dans la littérature, la population des fumeurs réguliers et le nombre de cigarettes fumées augmentent rapidement avec l'âge et sont maximales autour de 40 à 50 ans (79,80).

Ce travail montre aussi que le tabagisme passif touche toutes les tranches d'âge avec des valeurs de la cotininurie qui ne dépassent pas en moyenne 40 ug/ umol. Les travaux de Schulte-Hobein et al (83) ont montré que pour une même exposition au tabagisme passif, les taux de cotinine urinaire observés chez les enfants (1 à 15 ans) sont généralement plus élevés que ceux observés chez les adultes, ce qui s'explique non pas par une différence de métabolisme mais par une plus forte exposition due à leur incapacité à s'extraire volontairement d'une atmosphère enfumée (83).

De plus, il existe une corrélation fortement positive entre le taux de cotinine urinaire mesuré chez les enfants et les habitudes tabagiques de leurs parents (84).

Par ailleurs, notre étude révèle l'absence d'une différence statistiquement significative de la valeur de la cotininurie entre les femmes et les hommes, alors que la valeur de la cotininurie est nettement plus élevée chez les femmes. L'augmentation de la valeur de la cotininurie trouvée chez les femmes peut s'expliquer par le fait que les deux femmes testées utilisent le tabac sous formes traditionnelles (tabac à priser ou à chiquer), ceci concorde avec les résultats trouvés par El Gharbi (82) concernant le comportement propre à la société tunisienne, tel que l'usage de substances traditionnelles comme le tabac à priser, en particulier chez les femmes habitant les zones rurales. En accord avec nos résultats, Tessier (85) rapporte une prévalence tabagique plus élevée chez l'homme que chez la femme. D'autres auteurs estiment que chez les femmes, la quantité de cigarettes fumées au cours d'une vie est proche de celle des hommes, même si elles commencent à fumer plus tard (79). Théoriquement, en présence d'un taux de cotinine urinaire élevé, alors que la femme affirme qu'elle ne fume pas, il peut s'agir :

Ø d'une femme fumeuse qui cache son tabagisme;

Ø d'un tabagisme passif (les taux de cotinine urinaire sont alors faibles) (65);

Ø de l'absorption de cotinine d'origine non pas tabagique mais alimentaire, certains aliments étant riches en cotinine : tomate, thé, aubergine, café,... (86,78);

Ø d'un relargage de cotinine glucuroconjugée en cotinine libre du fait de mauvaises conditions de stockage à température trop élevée (87).

Nous avons également noté que le taux de cotinine urinaire est plus élevé chez les femmes exposées que chez les hommes exposés, cette augmentation peut s'expliquer par le fait que la majorité des femmes enquêtées et admettant fumer vit avec un mari fumeur et/ou bien des enfants fumeurs. Nos résultats concordent avec ceux de Burguet (84).

Dans notre étude, la valeur de la cotinine urinaire est plus importante chez les fumeurs analphabètes (321, 89 ug/umol) par rapport aux autres sous-groupes, ainsi que pour les fumeurs passifs. Ceci peut s'expliquer par le fait que ces derniers groupes sont inconscients des effets nocifs du tabac, négligeant le fait que ce dernier puisse être un facteur favorisant la survenue de nombreuses pathologies. Nos résultats concordent avec ceux de l'ONFP (Office National de la Famille et de la Population) (79,80). Selon cet organisme, le niveau de consommation de tabac chez l'homme est inversement proportionnel à son niveau d'instruction: une personne ayant une formation universitaire fume moins que celle dont le niveau d'instruction est bas. Par ailleurs, les cadres supérieurs fument moins que les manutentionnaires. Dans la plupart des pays à revenu élevé, la prévalence du tabagisme entre les différents groupes socioéconomiques varie sensiblement: les individus dont le niveau socio-économique et le niveau d'instruction sont faibles fument davantage que les individus instruits de niveau socio-économique élevé (88). Cela est particulièrement vrai chez les hommes.

Concernant la durée de l'exposition au tabac, notre étude révèle une forte corrélation entre la valeur de la cotinine urinaire et l'ancienneté de l'exposition ; cette relation cesse d'être linéaire à partir de 15 ans. D'un autre côté, nous retrouvons une forte corrélation entre la concentration de la cotinine urinaire et le nombre de cigarettes fumées par jour; la différence de concentration est significative entre le groupe fumant 1 à 10 cigarettes par jour et ceux fumant 40 cigarettes par jour (p<0.05). Par contre, Bruckert et al (89) retrouvent une corrélation faible entre les concentrations de cotinine urinaire et le nombre de cigarettes par jour même si d'autres auteurs montrent que la relation entre le nombre de cigarettes fumées et la concentration de la cotinine urinaire cesse d'être linéaire pour tendre vers un plateau à partir de 25 cigarettes par jour (90). Phung et al (51) ont montré que la corrélation entre le taux de la cotinine urinaire et la quantité de nicotine consommée, évaluée par le nombre de cigarettes indiqué par le fumeur, n'est pas très étroite. Le degré réel de l'intoxication au tabac dépend du rendement de cigarettes en nicotine, mais aussi et surtout du mode de consommation du tabac (pipe, cigare ou cigarette), du fait d'inhaler ou non et de la profondeur et la fréquence de cette inhalation (51,91).

En pratique, les droites de corrélation obtenues dans notre étude permettent une estimation de la consommation tabagique chez les sujets fumeurs. La consommation d'environ 1 à 10 cigarettes par jour correspond à un taux de cotinine urinaire moyen de 145,90 ug/umol chez le fumeur. La consommation d'environ 20 cigarettes par jour correspond en moyenne à un taux de cotinine urinaire de 218, 7 ug/umol. La consommation d'environ 30 cigarettes par jour correspond à un taux urinaire de 256,35ug/umol et la consommation d'environ 40 cigarettes par jour correspond à un taux de cotinine urinaire de 305,462 ug/umol.

Ce travail ne constitue pas une étude pharmacocinétique cherchant à établir la concentration de cotinine urinaire des fumeurs après la consommation vérifiée d'une certaine quantité de cigarettes. Il s'agit plutôt d'étudier la faisabilité et l'intérêt du dosage, et les différents mécanismes expliquant les variations du taux de cotinine urinaire. Dans ces conditions et au vu des données pharmacodynamiques de la cotinine et des délais assez larges du recueil des urines des fumeurs de notre étude, il est intéressant de constater une corrélation aussi forte entre les valeurs de la consommation tabagique et les valeurs de la cotinine urinaire.

Les autres paramètres pouvant expliquer la variation des concentrations de la cotinine, mais qui n'ont pas été analysés, sont l'importance de l'inhalation tabagique, le polymorphisme génétique des cytochromes P 450, le délai entre la dernière cigarette fumée et le prélèvement urinaire. Il semble donc nécessaire de quantifier précisément le nombre de cigarettes consommées par jour car le risque lié à la consommation du tabac est proportionnel à la fois à la durée du tabagisme et à la quantité de tabac consommé (51, 84, 90,91).

Dans notre série, nous retrouvons aussi une corrélation entre le taux de la cotinine urinaire et la durée d'exposition (heures/jour). La différence est significative entre le groupe exposé pendant 1 à 2 h/j et ceux exposés pendant plus de 3h/j (p<0.05). Nos résultats concordent avec ceux de Schneider et al (92) qui démontrent que lorsque le taux de cotinine urinaire est significativement augmenté, cela peut traduire une exposition passive plus importante. D'un autre côté, la forte corrélation entre cotinine urinaire et ancienneté d'exposition semble prévisible connaissant les propriétés cumulatives de la cotinine. Des résultats similaires sont rapportés par Roussel et al (91).

L'analyse de nos résultats chez les fumeurs montre aussi que la valeur moyenne de la cotininurie est significativement plus élevée chez les fumeurs consommateurs d'alcool par rapport aux fumeurs non consommateurs d'alcool et ceux sevrés (p < 0.05). On peut corréler ce phénomène au nombre de cigarettes consommées car les fumeurs alcooliques consomment généralement un nombre de cigarettes plus important par rapport aux deux autres sous-groupes. Ces résultats concordent avec les données de la littérature concernant les sujets alcoolo-dépendants. Il existe une corrélation positive entre la consommation d'alcool et de tabac (45). Chez les patients alcoolo-dépendants, la prévalence du tabagisme dépasse 80% et le degré de dépendance est particulièrement élevé, avec des difficultés d'arrêt importantes. Par ailleurs, l'augmentation du taux urinaire de la cotinine peut être en rapport avec d'autres facteurs tels que l'âge. Ainsi, dans notre, étude, la plupart des fumeurs alcooliques sont des adolescents. Sachant que le tabagisme est souvent la première dépendance observée chez les adolescents, il est associé significativement avec l'augmentation du risque de dépendance à l'alcool au début de l'âge adulte (45, 92,93).

Notre étude montre également que le tabac est un facteur déclenchant de plusieurs signes pathologiques tels que toux, expectoration et autres pathologies respiratoires, avec une corrélation significative entre la présence d'une pathologie liée à la consommation de tabac et l'augmentation de la cotininurie (p< 0.05).

Toutes les études épidémiologiques s'accordent sur le fait que le tabac favorise à la fois les infections des voies aériennes supérieures et inférieures(94,60). D'après Larramendy et al (45), le risque est proportionnel à la fois à la durée du tabagisme et à la quantité de tabac consommée et par conséquent à la quantité de cotinine.

Bien que les principales pathologies liées au tabagisme apparaissent chez l'adulte, elles trouvent souvent leurs fondements dans le développement de la dépendance au tabac au cours de la période juvénile, particulièrement pendant l'adolescence.

Il convient cependant de se souvenir que le dosage de la cotinine ne traduit que l'intoxication tabagique récente. Pour déduire que la constatation de valeurs élevées de cotinine peut comporter ou non des risques pour la santé, il faut s'assurer que la situation où a lieu l'observation se répète régulièrement depuis plusieurs années et ne constitue pas un phénomène accidentel qui n'aurait pas alors la même signification.

La cotinine urinaire s'avère suffisamment sensible pour l'évaluation du statut tabagique et pour distinguer clairement entre fumeurs actifs (225,10 ug/umol) et sujets exposés (31,07 ug/umol). Notre travail révèle également l'existence d'une corrélation avec la durée d'exposition chez les fumeurs passifs. Il montre une augmentation de la cotininurie  en fonction de la durée d'exposition traduisant une augmentation notable de la cotininurie lorsque la durée d'exposition par jour dépasse les trois heures (43,16 ug/umol). Une corrélation existe également avec le nombre de cigarettes fumées, et avec l'ancienneté de l'exposition chez les fumeurs confirmés. Nous retrouvons également une corrélation significative entre la présence d'une pathologie liée à la consommation de tabac et l'augmentation de la cotininurie. La cotininurie est plus élevée chez les fumeurs qui présentent des signes pathologiques (244,03ug/umol) que chez les fumeurs qui ne présentent aucun signe (155,04ug/umol).

Le dosage de la cotinine urinaire permet donc de prouver et de quantifier cette exposition, et aussi de dégager des corrélations souvent instructives chez la femme enceinte, le nouveau-né, le nourrisson, le jeune enfant et l'adolescent (92).

En résumé, l'intérêt de la cotininurie est de permettre la quantification des apports réels en nicotine chez le sujet fumeur, ou exposé au tabac, et de l'utiliser comme marqueur du tabagisme dans le cadre d'études épidémiologiques, en complément des questionnaires. Il y a alors nécessité de s'appuyer sur un questionnaire fournissant des renseignements complets sur l'intoxication tabagique et surtout sur la connaissance des sujets de la nocivité du tabac. Le choix de la méthode de dosage de ce marqueur est d'une grande importance dans la mesure où il faut opter pour une technique permettant de traiter un grand nombre d'échantillons dans un délai relativement court, avec un coût raisonnable. L'échantillonnage constitue une étape déterminante dans le sens oú les concentrations de cotinine dépendent du moment du prélèvement et surtout du délai qui sépare ce prélèvement de la dernière consommation de cigarette (71). De plus, il convient d'être vigilant et de se renseigner d'une part sur les prises médicamenteuses qui peuvent induire des résultats faussement positifs par suite d'une coélution avec la cotinine, et d'autre part, sur le régime alimentaire puisque la cotinine peut être présente dans certains légumes (tomate, aubergine ....) ou breuvages (thé, café ...) (78,86).

L'application la plus évidente est l'évaluation du statut tabagique. En effet, dans les études épidémiologiques générales, il est important de différencier fumeurs, non fumeurs et fumeurs passifs, et de contrôler la fiabilité des données rapportées par les sujets d'étude. Cependant, se pose alors le problème des seuils à établir et de la référence à choisir, car on ne peut pas se fonder sur la consommation alléguée par les sujets puisque c'est cela même que l'on veut vérifier.

Le dosage de la cotinine urinaire est utile à pratiquer lors de la 1ère consultation d'un fumeur désireux d'arrêter de fumer et au terme d'une semaine de traitement, mais n'est pas indispensable. Il est plus utile a posteriori pour comprendre certaines erreurs de dosage initial, sachant qu'un taux de substitution > 60 % semble nécessaire pour supprimer le syndrome de sevrage (pulsion à fumer, irritabilité,...).

En chirurgie vasculaire, le dosage de la cotinine urinaire a un intérêt lors des consultations de suivi pour authentifier la réalité d'un arrêt du tabac et le contrôle d'un sevrage total avant des gestes d'endartériectomie ou de plastie vasculaire.

En gynécologie obstétrique, le dosage de la cotinine urinaire chez les femmes enceintes fumeuses a un double intérêt : il peut constituer un argument favorisant la motivation à l'arrêt du tabac et à l'arrêt d'un conjoint fumeur d'une femme enceinte non-fumeuse, reflétant ainsi la réalité d'un tabagisme passif certain.

En pédiatrie, le dosage de la cotinine urinaire chez des enfants asthmatiques peut être un élément de motivation des parents (2).

CONCLUSION

Le tabac reste un problème majeur de santé publique en raison notamment des maladies qu'il entraîne à l'âge adulte, mais également dans l'enfance car malgré les nombreuses campagnes d'information, le tabagisme reste très répandu. Les pédiatres doivent être particulièrement vigilants non seulement sur l'intoxication tabagique de l'adolescent, mais également sur l'information des parents quant au risque encouru par leurs jeunes enfants.

Parmi les différents marqueurs biologiques du tabagisme, nous avons étudié l'intérêt du dosage de la cotinine urinaire réalisé par une méthode immuno- enzymatique (Thermo Electron™) adaptée sur automate multiparamétrique de transfert KonelabTM 30.

Au vu des avantages et inconvénients des méthodes existantes, il apparaît clairement que les méthodes colorimétriques doivent être abandonnées au profit soit des méthodes chromatographiques pour leur spécificité, soit des méthodes immunologiques pour leur praticabilité. Les techniques séparatives (HPLC associée à un détecteur à barettes de diodes ou CPG couplée à la spectrométrie de masse) allient une grande spécificité et la possibilité de quantifier les faibles concentrations urinaires observées chez les fumeurs passifs.

Par comparaison de la cotinine urinaire chez 3 populations de fumeurs (n = 47), de fumeurs passifs (n = 50) et de sujets non exposés (n = 50), ce paramètre biologique, en relation directe avec l'imprégnation nicotinique, s'avère suffisamment sensible pour l'évaluation du statut tabagique et pour distinguer clairement entre fumeurs actifs (225,10 ug/umol) et sujets exposés (31,07 ug/umol). Notre travail révèle également l'existence d'une corrélation avec la durée d'exposition chez les fumeurs passifs. Il montre une augmentation de la cotininurie  en fonction de la durée d'exposition avec augmentation notable de ce paramètre lorsque la durée d'exposition par jour dépasse les trois heures (43,16 ug/umol). Chez les fumeurs actifs, la cotininurie est influencée par le nombre de cigarettes fumées. Plus le nombre de cigarettes consommées est important, plus le taux de cotinine urinaire est élevé, avec une différence statistiquement significative de la valeur de la cotininurie entre les sujets fumant 1 à 10 cigarette/jours (145,90ug/umol) et ceux fumant 40 cigarettes/jours (305,46ug/umol). Nous retrouvons par ailleurs une relation avec l'ancienneté de l'exposition chez les fumeurs confirmés, et une corrélation significative entre la présence d'une pathologie liée à la consommation de tabac et l'augmentation de la cotininurie. La cotininurie est plus élevée chez les fumeurs qui présentent des signes pathologiques (244,03ug/umol) que chez les fumeurs qui ne présentent aucun signe (155,04ug/umol).

La mesure des marqueurs biologiques du tabagisme permet d'évaluer de façon objective le degré de l'exposition, que celle-ci soit volontaire comme dans le tabagisme actif ou non comme dans le tabagisme passif. Le recours au laboratoire devient alors indispensable.

La cotinine libre urinaire apparaît comme le meilleur marqueur, étant un bon témoin de l'imprégnation tabagique. De plus, le prélèvement urinaire est généralement bien accepté par les fumeurs et sa facilité de recueil le rend totalement compatible avec une recherche de tabagisme passif dans une population d'enfants ou de nouveau -nés exposés à la fumée.

La cotininurie mérite une place de choix dans l'appréciation objective de l'imprégnation nicotinique et pour le suivi du sevrage, son évaluation permet l'adaptation personnalisée de la substitution nicotinique notamment après un événement clinique ou chez la femme enceinte fumeuse.

La prise de conscience grandissante des dangers du tabagisme et l'accroissement de l'intérêt des pouvoirs publics pour ce problème permettent de prévoir, dans un futur proche, une augmentation de l'utilisation de marqueurs du tabagisme dans toutes leurs indications. Cela met en évidence l'intérêt d'associer différents marqueurs tels que les thiocyanates et le monoxyde de carbone ou la carboxyhémoglobine (HbCO) pour une mesure objective de l'imprégnation tabagique, avec des études plus approfondies de la nicotine et de ses métabolites, afin de disposer avec ces marqueurs urinaires d'un outil fiable et accessible pour l'évaluation du statut tabagique.

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Annexes n°1 :

Test de Fagerström.

-Dans quel délai après le réveil vous fumez votre première cigarette ?

- Moins de 5 minutes 3

- 6 à 30 minutes 2

- 31 à 60 minutes 1

- Après 60 minutes 0

-Trouvez -vous difficile de ne pas fumer dans les endroits interdits ?

- Oui 1

- Non 0

- Quelle cigarette trouvez-vous la plus indispensable

- La première 1

- Une autre 0

- Combien de cigarette fumez-vous par jour ?

- 10 ou moins 0

- 11 à 20 1

- 21 à 30 2

- 31 ou plus 3

- Fumez-vous de façons plus rapprochée dans le première heure après le réveil que pendant le reste de la journée ?

- Oui 1

- Non 0

- Fumez-vous si une maladie vous oblige à rester au lit ?

- Oui 1

- Non 0

- Score total

0-2 Pas de dépendance

3-4 Dépendance faible

5-6 Dépendance moyenne

7-8 Dépendance forte

Annexe n°2 : Fiche de renseignement

CHU Fattouma Bourguiba Monastir

Laboratoire de biochimie toxicologie

Protocole de tabagisme

Fiche de renseignement n°...............

-Age ..................Sexe.....................Poids...................Taille.............

- Origine..............Profession.............................................................

- Niveau de scolarité : Pré- scolaire? Primaire ? Secondaire ? Supérieur ? Analphabète ? Autres ?

- Antécédents : · Alcoolisme ?: Consommation régulière : Oui ? Non ?

Si Oui : Quantité/ jour....................

· Cardio- vasculaire ?

· Pathologie respiratoire ?

- Tabagisme : Oui ? Non ?

? Si Non : Tabagisme passif : Oui ? Non?

Si Oui : Antécédents familiaux :..................

Lieu d'exposition : Domicile? Travail ? Café? autres ?

Ancienneté d'exposition ..................

Duré d'exposition / jour ...................

? Si Oui : Antécédents familiaux du tabagisme : Père?, Mère?, Fratrie ?, Autres ?

Age au début de consommation du tabac...........................

Rythme de consommation : nombre de paquet /jour .............

Effets du tabagisme : Toux?, Expectoration?, Maladies respiratoires?,

Asthme?, Problèmes cardiaques?, Autres?

Analyses biologiques :

Paramètres

Résultats

Cotinine

 

Créatinine

 

Echantillion urinaire prélevé sans conservateur

Conservation : 4°C, 15 jours

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION 1

PARTIE THEORIQUE

I. RAPPELS SUR LE TABAGISME 4

1. Composition de la fumée du tabac 4

2. La dépendance tabagique 5

2.1 Définition 5

2.2 Mécanisme de la dépendance tabagique 5

3. Pathologies liées au tabagisme 6

3.1 Les cancers liées au tabac 6

3.1.1 Cancers pulmonaires 6

3.1.2 Cancers de la cavité buccale, du pharynx, du larynx et de l'oesophage 7

3.1.3 Cancers de la vessie et du rein 7

3.1.4 Autres formes de cancers 7

3.2 Les maladies cardiovasculaires liées au tabac 7

3.2.1 Les maladies coronaires 7

3.2.2 L'athérosclérose des membres inférieurs 8

3.3 Les accidents vasculaires cérébraux liées au tabac 8

3.4 Les maladies respiratoires chroniques 8

3.4.1 Bronchique chronique 9

3.4.2 Emphysème 9

3.4.3 Asthme 9

3.5 Les maladies thyroïdiennes 10

3.6 Risques pathologiques chez la femme enceinte 10

3.7 Autres effets du tabac 11

4. Tabagisme passif 11

4.1 Risques pathologiques chez les enfants 11

4.2 Les maladies cardiaques 12

4.3 Les maladies respiratoires 12

4.4 Les cancers bronchiques 12

5. Lutte contre le tabagisme 13

5.1 L'aide médicamenteuse au sevrage tabagique 13

5.1.1 Substitution nicotinique 13

5.1.1.1 Formes orales 14

5.1.1.2 Formes transdermiques ou Patchs 15

5.1.2. Substances non nicotiniques : ZYBAN® 16

5.1.2.1 Mécanisme d'action 16

5.1.2.2 Effet indésirables et contre-indications 16

5.2 L'aide non médicamenteuse au sevrage tabagique 17

5.2.1 Acupuncture 17

5.2.2 Auriculothérapie 17

5.2.3 Les méthodes psychothérapeutiques 17

5.2.3.1 Psychothérapie de groupe : Plan de 5 jours 17

5.2.3.2 L'hypnose 17

5.2.3.3 La thérapeutique comportementale par aversion 17

6. Les marqueurs biologiques du tabagisme 17

6.1 Marqueurs non spécifiques 18

6.1.1 Le monoxyde de carbone (CO) 18

6.1.2 La carboxyhémoglobine 19

6.1.3 Les thiocyanates 19

6.1.4 Le cadmium 20

6.1.5 Autres marqueurs 20

6.2 Marqueurs spécifiques: nicotine, cotinine et autres métabolites de la nicotine 20

II. NICOTINE ET SON PRINCIPAL METABOLITES : LA COTININE 21

1. La nicotine 21

1.1 Structure 21

1.2 Caractéristiques de la nicotine 22

1.3 Pharmacocinétique 22

1.3.1 Absorption 22

1.3.1.1 Au niveau des voies respiratoires et de la bouche 22

1.3.1.2 Au niveau digestif 23

1.3.1.3 Au niveau cutané 23

1. 3.2 Distribution 23

1.3.3 Biotransformations de la nicotine 24

1.3.4 Elimination de la nicotine 28

1.3.5 Mode d'action de la nicotine 28

1.3.5.1. Effets centraux 30

1.3.5.2 Effets périphériques 30

2. La cotinine 31

2.1 Métabolisme de la cotinine 31

2.2. Elimination de la cotinine 32

2.3. Mode d'action de la cotinine 32

III. ANALYSE URINAIRE 33

1. Composition de l'urine 33

2. Particularités de l'analyse urinaire 33

3. Les méthodes de dosage 34

3.1 Méthode colorimétrique 34

3.2 Méthodes immunologiques 35

3.2.1 Test RIA (Radio Immuno Assay) 35

3.2.2 Test ELISA (Enzyme Linked Immunosorbent Assay) 35

3.3 Les méthodes chromatographiques 35

3.3.1 Chromatographie sur couche mince 35

3.3.2 Chromatographie phase gazeuse 36

3.3.3 Chromatographie liquide haute performance 36

PARTIE PRATIQUE

I. INTRODUCTION 37

II. MATERIEL ET METHODES 38

1. Matériel 38

1.1 Population d'étude 38

1.2 Recueil des échantillons urinaires 39

1.3 Réactifs utilisés 39

1.4 Appareillage 40

2. Méthodes 40

2.1. Recueil des données 40

2.2. Analyse des données 40

2.3 Méthode de dosage 41

2.4 Expression des résultats 41

2.5 Analyse statistique 41

III. RESULTATS 42

1. Cotininurie et statut tabagique 42

2. Cotininurie chez les fumeurs passifs 43

2.1 Cotininurie selon l'âge 43

2.2 Cotininurie et sexe 44

2.3 Cotininurie et niveau de scolarité 44

2.4 Variation de la cotininurie en fonction de la durée d'exposition 45

2.5 Variation de la cotininurie en fonction de l'ancienneté de l'exposition 46

3. Etude de la cotininurie chez les fumeurs 47

3.1 Cotininurie selon l'âge 47

3. 2 Cotininurie et sexe 48

3.3. Cotininurie et niveau de scolarité 49

3.4 Variation de la cotininurie en fonction de l'ancienneté de l'exposition 50

3.5 Variation de la cotininurie en fonction du nombre de cigarettes consommées par jour 51

3.6 Cotininurie et consommation d'alcool 53

3.7. Cotininurie et données cliniques 54

3.7.1 Traduction clinique du tabagisme 54

3.7.2 Conséquences cliniques du tabagisme. 54

VI. DISCUSSION 56

CONCLUSION 66

BIBLIOGRAPHIE 68






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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault