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Role du haut commissariat des nations unies pour les refugiés dans la gestion de la situation des réfugiés: Le cas du Bénin

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par Pierre MUAMBA MANGALA
Université d'Abomey Calavi - Maitrise en sociologie 2006
  

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FAIBLESSES CONSTATEES DANS LE FONCTIONNEMENT DU HCR/ BENIN ET APPROCHES DE SOLUTIONS.

Dans ce chapitre, nous relevons les obstacles qui entravent le bon fonctionnement du HCR/Bénin dans ses différents compartiments. Nous n'y manquons pas de proposer des approches de solutions et suggestions afin de panser ce qui est considéré comme faille.

I. FAIBLESSES

Certes, il existe des difficultés dans toutes institutions chargées de gérer les hommes. Le HCR/Bénin ne peut échapper à ce principe. De nombreux obstacles se sont érigés sur son parcours durant ces cinq dernières années. Ce qui aura rendu son organisation difficile tant sur le plan administratif, financier que social.

1. Sur le plan administratif

Nul n'ignore que l'administration est l'âme d'une institution. Lorsqu'elle est mal tenue, tous les autres compartiments en souffrent. C'est elle qui fait évoluer les choses et octroie la crédibilité. Le HCR / Bénin est, de l'avis d'un grand nombre de réfugiés, malade de son administration. On s'en aperçoit quand de nombreux gens effectuent des « va-et-vient » perpétuels pour ne pas obtenir satisfaction ou pour être servis plus tard. En d'autres termes, le traitement du dossier se fait avec une extrême lenteur qui frise le manque de volonté. Pourtant, le délégué du HCR/Bénin, Rafik SAÏDI, se justifie : « Les réfugiés sont des éternels insatisfaits. Ils veulent que leur dossier soit traité le plus rapidement possible mais ils oublient que nous enregistrons beaucoup de demandes. Quand nous prions quelqu'un de revenir dans une semaine, ce dernier estime que nous refusons de nous occuper de son cas. Et pourtant nous sommes là pour eux. Même après un mois, nous pourrons résoudre un problème. Nous sommes en train de nous organiser de manière qu'il y ai moins de plaintes ou pas du tout»46(*)

La véritable inefficacité de l'administration, avons-nous constaté, est due à l'incompétence de certains agents. On ne peut pas comprendre que, dans une institution aussi importante que le HCR, on ne soit en mesure de répondre aux courriers des réfugiés. Que de fois en effet, n'a-t-on pas entendu des gens dire que depuis qu'ils ont écrit à X ou à Y, ils n'ont pas reçu de réponse ? Or, répondre à un courrier est la règle sacrée édictée dans de grandes écoles d'administration. Il est à la fois un signe de politesse et de maturité. Que dire de la manière dont on renvoie des réfugiés à la porte les jours d'audience ? Cela ressemble tout simplement au manque de considération pour ceux qui ont choisi le

Bénin comme Etat d'accueil. Ils remplissent une feuille d'audience sur la quelle ils indiquent le motif de leur visite. La personne demandée, de son côté, refuse de les recevoir, leur proposant de revenir à une date ultérieure sans chercher à savoir combien ils ont déboursé pour venir ce jour-là, et ce qu'ils dépenseront la prochaine fois. Alors que, par courtoisie, elle aurait dû les recevoir brièvement et leur donner une information.

On comprend dès lors les sévères critiques dont font l'objet le HCR/Bénin et son personnel. Pour de nombreux réfugiés, ils ne gèrent pas correctement leur situation.

2. Sur le plan financier

A voir les efforts que l'Organisation des Nations Unies (ONU) consentent pour satisfaire les multiples besoins de ses institutions spécialisées (UNESCO, PNUD, OMS, UNICEF, FNUAP, FAO et UNHCR), il est étonnant d'apprendre que le HCR/Bénin n'a pas assez de moyens pour s'occuper des réfugiés ayant obtenu le statut.

Dans un pays comme le Bénin où il fait beau vivre, il est inconcevable de voir des réfugiés manquer de logement. Les sites de Kpomassè, d'Agamé et de Comé, ne pouvant pas recevoir tout le monde. Ceux qui résident à Cotonou se plaignent de n'avoir jamais reçu du HCR le moindre frais de logement. « Nous avons adressé la demande au service de Caritas, affirme un groupe de réfugiés qui ont requis l'anonymat, mais nous n'avons jamais obtenu satisfaction. »

Le manque de logement oblige bon nombre de réfugiés à vivre dans les conditions des plus indécentes. Ce qui les expose à diverses maladies. Là, c'est un autre calvaire qui commence : « Quand on tombe malade, on se rend au Centre Médical du HCR où on nous administre un traitement qui est juste un calmant. Puis on reçoit des ordonnances qui sont prises rarement en charge par l'institution. L'achat de la majorité de produits est supporté par le malade ou par sa famille », poursuit le groupe de réfugiés.

Ces plaintes ne peuvent que nous pousser à nous demander qu'elle est la situation financière du HCR/Bénin. Nous avons tenté de contacter le service concerné, mais celui-ci n'a pas été en mesure de nous donner une information satisfaisante. Mais toujours il est vrai que les Nations Unies allouent annuellement un montant important qui est utilisé dans les multiples activités du HCR/Bénin, dont l'alimentation et les soins des réfugiés. Aussi surprenant que cela puisse paraître, ceux qui ont le statut de réfugié ne reçoivent pas tous des vivres, comme il y a quatre ans. La plupart de nos interlocuteurs regrettent le fait que la distribution soit devenue sélective. Ils vont jusqu'à dénoncer la malhonnêteté des personnes chargées de servir les réfugiés, comme ils l'expliquent : « Jusqu'en 2002, le Centre Paul VI, situé dans le quartier Saint Michel à Cotonou, accueillait, tous les trois mois, des réfugiés pour la distribution des produits alimentaires. Ceux de Kpomassè d'Agamé et de Comé étaient servis sur leurs sites respectifs. Aujourd'hui, la distribution est devenue sélective. N'a droit aux vivres qu'une catégorie dite des cas vulnérables, c'est-à-dire constituée par des femmes, des personnes âgées et des invalides. Pourtant aucun document des Nations Unies, relatif à la situation des réfugiés dans le monde, ne privilégie un tel groupe au détriment d'un tel autre. Curieusement, même les réfugiés solides physiquement, et des demandeurs d'asile accèdent au magasin pendant que d'autres n'y ont pas accès, et ils justifient cela par leur bravoure. En réalité, ce n'est pas une bravoure mais plus tôt un acte de malhonnêteté que posent certains agents du HCR/Bénin et qui salit toute l'institution. »

Il est regrettable de constater que des erreurs commises, par le passé, au Kenya et en Guinée/Conakry se répètent au Bénin.
Qu'en est-il alors du social ?

3. Sur le plan social

Dans le cadre des efforts visant à assurer l'encadrement des réfugiés sur le plan social, la prestation du HCR/Bénin n'a été guère brillante au cours des cinq dernières années. L'examen des dossiers introduits au service social ne se fait pas sur la base des critères objectifs. Pour bénéficier de micro projet, par exemple, il fallait avoir des affinités au sein du HCR. «  J'ai introduit à deux reprises la demande de micro-projet mais je n'ai pas obtenu satisfaction. Plus grave personne ne m'a jamais donné une explication », à déclaré un réfugié. Le seul partenaire local qui a semblé joué son rôle est le Centre Panafricain de Prospective Sociale (CPPS). Dirigée par le Professeur Albert EKUE, il a toujours reçu des réfugiés et résolu certains de leurs problèmes. Les observateurs et les bénéficiaires de ce bureau s'accordent à reconnaître que ce dernier se distingue par sa compétence et sa considération pour le réfugié. Un grand nombre d'étudiants ont été soutenus dans leurs études. En plus de cela, des réfugiés ont été envoyés en stage et ont reçu allocations de stage. Toutefois, on reproche à la CPPS sa lenteur dans le processus du traitement du dossier. N'avons-nous pas dit auparavant que le HCR/Bénin souffre du fonctionnement de son administration ?

II. APPROCHES DE SOLUTIONS ET SUGGESTIONS

Il est de bonne guère qu'on remédie à un mal, une fois découvert, si l'on veut qu'une institution évolue. Ainsi il est impérieux de revoir le fonctionnement du HCR/Bénin dans certains de ses compartiments.

Ainsi, le HCR se plaint de mauvais comportements affichés de temps à autre par quelques réfugiés. Nous essayerons d'émettre dans le présent point quelques pistes de solutions

1. Réorganiser l'appareil administratif du HCR / Bénin

De prime abord, suggèrent des réfugiés, il faudra songer à mettre sur pied une structure qui sera chargée de les recevoir et de les tenir informés de tout ce qui touche à leurs problèmes respectifs. Une sorte de cellule de communication. Cette organisation annihilera l'impression de négliger, pire de mépriser la multitude de gens qui se voient refoulées tous les mardi et jeudi, sans qu'on leur explique exactement les raisons du report d'un rendez-vous.

Ensuite, souhaitent-ils, un secrétariat administratif devra être ouvert au sein du HCR/Bénin pour recevoir des courriers de réfugiés et les distribuer aux différents services. Car, disent-ils, une lettre ou un dossier enregistré ne pourra être l'objet d'une quelconque négligence. L'expéditeur saura au bout de quelque temps à quel niveau son courrier a été bloqué et pourquoi celui-ci n'a pas évolué. Cela, soutiennent-ils, éviterait donc la complaisance dans le traitement de dossiers.

A une époque où le monde privilégie la tradition écrite, il est inexplicable qu'une institution aussi importante que le HCR / Bénin continue de s'intéresser à l'oralité. Nous pensons sincèrement que cette innovation rapprochera les réfugiés des différents responsables de cette organisation humanitaire.

2. Créer de nouvelles structures d'accueil

Le plus grand service que le HCR puisse rendre à une personne qui a fui la violence dans son pays d'origine, pensent les réfugiés, demeure le logement. Car en arrivant au Bénin, qui est son Etat d'accueil, il ne dispose pas d'assez de ressources pour son hébergement. Le HCR/Bénin devrait avoir, selon eux, des locaux pour recevoir momentanément des fuyards, démunis, qui se feraient accompagner par leurs parents. Cela veut dire qu'à la longue il devra penser à aménager un bâtiment qui servira de maison d'accueil.

En outre, il a été constaté que beaucoup de réfugiés préfèrent résider à Cotonou qu'ailleurs. En fait, ils estiment que dans la capitale économique du Bénin, ils ont plus de chance d'exercer une activité qui leur permettrait de joindre les deux bouts du mois. Pourquoi ne pas ouvrir un site où seraient hébergés ces gens ? Les frais de logement que le service de Caritas octroie sont souvent dérisoires et s'obtiennent au terme d'une longue gymnastique.

Ils sont persuadés que le HCR/Bénin ferait aussi bonne oeuvre s'il offrait de meilleures conditions de logement aux étudiants. Il suffirait qu'il débloque chaque année et à temps un montant important, qu'il accordera à ceux qui solliciteraient les frais d'hébergement. N'est-ce pas, s'interrogent-ils, une bonne chose que d'encourager des réfugiés actifs et entreprenants?

3. Eviter la discrimination

Il est vrai que tous les réfugiés n'ont pas les mêmes aptitudes physiques pour faire face à la situation dans laquelle ils se retrouvent. Il y a des femmes, des enfants et des vieillards qui ont plus besoin d'aide, mais cela ne veut pas dire que le HCR/Bénin doit chaque fois brandir cet argument pour refuser d'aider les autres. Aussi serait-il juste, pense-t-on dans les milieux des réfugiés, de recenser toutes les personnes dite fragiles ou vulnérables et de déterminer les dates quelle seront appelées à recevoir de l'aide. L'opération devra s'effectuer à la lumière du jour.

Quant aux réfugiés considérés comme étant forts, ils devront faire aussi l'objet d'une attention particulière. Après tout, ils ont demandé et obtenu l'asile comme les autres. Priver de vivres à cette catégorie pour les donner à des demandeurs d'asile dont les dossiers sont douteux, disent-ils, c'est péché contre les règles de l'humanisme. Et c'est là que la réputation du HCR/Bénin se trouve entamée.

En définitive, nous estimons que le HCR/Bénin, en tant qu'organisation humanitaire, devra jouer honnêtement son rôle, c'est-à-dire assurer sans discrimination la protection des réfugiés et leur apporter une assistance sans faille. Burundais, Congolais de Kinshasa, Congolais de Brazzaville, Nigérians, Togolais, Rwandais, constituant en grande partie la communauté de bénéficiaires d'asile au Bénin , ont plus que besoin d'aide pour oublier la violence qui les avait contraint de quitter leur pays d'origine.

4. Améliorer les Droits et Devoirs des Réfugiés

La résolution des problèmes des réfugiés passe nécessairement par la coopération nationale, internationale et l'apport de tous. Ainsi, la communauté pouvait aider dans le sens qui suit :

Imposer le respect des droits de l'homme dans les Etats africains. En effet, les violations des droits de l'homme constituent l'une des causes profondes à l'existence des réfugiés. Il importe donc que la communauté internationale renforce son action dans ce domaine en vue d'enrayer le phénomène des réfugiés.

Combiner l'aide aux réfugiés et développement du pays hôte. Nous avons constaté effectivement dans nos recherches l'hostilité croissante des populations qui pensent que l'intégration locale des réfugiés se faisait à leur dépens. De même, les autorités politico administratives n'ont aucun intérêt à chercher à intégrer les réfugiés du moment que leurs propres populations sont au chômage. Il nous paraît ainsi important de coupler l'assistance aux réfugiés avec l'aide au développement du pays d'accueil.

Cela éviterai nombre des problèmes ; beaucoup d'Etats n'acceptent pas que les réfugiés aient un niveau de vie supérieur à celui de leurs populations. L'exemple du Kossovo est frappant dans ce domaine. Les réfugiés Kossovards avaient de bonnes rations alimentaires, de belles couvertures et même des appareils téléviseurs dans leurs tentes ! Il est donc évident que le niveau de vie du réfugié dépend étroitement à celui du pays d'accueil. Toute amélioration de l'un passe par l'amélioration de l'autre.

Renforcer l'esprit de solidarité internationale : le problème des réfugiés devenant de plus en plus complexe, nombre d'Etats ont sensiblement diminué leur aide. L'UNHCR se trouve de plus en plus dans l'incapacité de remplir sa mission, son budget dépend en grande partie par les contributions des Etats.

Nous lançons encore une fois un appel à la solidarité de la communauté internationale car les problèmes des réfugiés nous concernent tous. Mais le gouvernement béninois, l'UNHCR et ses partenaires opérationnels locaux devraient prendre des mesures en vue de l'amélioration de la situation des réfugiés.

Adopter une nouvelle politique des distributions de vivres. Il est bien vrai que l'aide ne saurait être éternelle, mais il faudrait s'assurer que le réfugié a d'autres sources de revenus avant de supprimer les vivres. L'actuel système qui demande aux réfugiés de se présenter à la caritatifs pour plaider leur cause, présente quelques inconvénients. Non seulement il crée le favoritisme et le clientélisme, mais encore il arrive des cas des réfugiés qui manquent les frais de transport pour se présenter au bureau de la caritatifs. A notre avis, les vivres devraient être distribués à tous les réfugiés dans le besoin sur une base périodique.

Promouvoir l'autosuffisance des réfugiés. Dans ce cas précis, l'UNHCR et le gouvernement béninois devraient orienter grandement leurs actions vers la création des projets susceptibles d'assurer l'autosuffisance des réfugiés. L'UNHCR et le gouvernement béninois pouvaient par exemple construire des infrastructures dans le domaine de l'agriculture et de l'élevage où les réfugiés vont travailler. Ils pourraient de même relever le taux de micro crédits et financer ainsi les réfugiés qui lui proposeront des projets rentables.

Créer un comité de conseillers juridiques qui guiderait les demandeurs d'asile dans le processus d'obtention du statut de réfugié. Nombreux sont ceux qui, bien que remplissant toutes les conditions, n'ont pas pu obtenir le statut faute de conseils adéquats. Par ailleurs, tout ces cas rejetés depuis longtemps devraient être réexaminés.

Promouvoir la politique de réinstallation car il est évident qu'avec son niveau économique actuel, le Bénin ne pourra pas assurer, à court terme, l'intégration de tous les réfugiés sur son sol.

En ce qui concerne l'apport de l'éducation, l'information est capitale dans l'accomplissement de la mission confiée à l' UNHCR. Beaucoup parmi les réfugiés sont instruits, il n'en demeure pas moins qu'un nombre d'analphabètes se retrouvent parmi eux. Cependant, ils ne savent rien des droits et devoirs d'un réfugié. Dans la recherche de solutions, la presse pouvait devenir le fer de lance dans l'éducation et sensibilisation des réfugiés pour la connaîssance de leur droit et devoir. L'UNHCR devrait aussi organiser des séminaires afin d'amener les réfugiés à savoir ce qui les attend lorsqu'ils enfreignent les lois béninoises.

Par rapport aux agents du HCR, Il arrive parfois que les mauvais comportements affichés par les réfugiés soient dus aux propos déplacés tenus par les agents de l'UNHCR et/ou de ses partenaires locaux. Il est donc impérieux que des séances de formation et de recyclage soient organisées à l'endroit de ces agents.

De même, la population béninoise devrait aussi être bien sensibilisée sur les problèmes des réfugiés, la cause de leur présence au Bénin, ainsi que leurs droits et devoirs. Plusieurs réfugiés, en effet, ont rapporté des cas de discrimination en leur encontre, aussi bien dans le secteur public que privé. Il ressort de cela, que seules les autorités de haut niveau sont bien informées des droits et devoirs des réfugiés. Le béninois moyen ignore souvent qu'un réfugié doit jouir de mêmes droits que lui-même. L'apport de l'information aiderait à éviter bien de malentendus et de frustrations dans la vie de tous les jours.

* 46 Propos recueillis auprès de Rafik SAÏDI, Représentant du HCR au Bénin, à Cotonou, le 14 avril 2006

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