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les conflits de la mondialisation

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par GORA BA
Université de Nice sophia antipolis - Master 1 en economie et gestion 2006
  

Disponible en mode multipage

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MASTER I : ADMINISTRATION DES AFFAIRES

MENTION : ECONOMIE DE L'INNOVATION ET DYNAMIQUE

INDUSTRIELLE

Thème : Les conflits de la mondialisation

Présenté par :

Mr BA GORA

Sous la direction de :

Mme Flora Bellone

Année 2006 /2007

Á ma mère,

Remerciement

Avant tout, je rends grâce a Dieu le tout Puissant et son prophète (PSL) de m'avoir donner la force et la foie pour bien mener ce projet. Cependant, la liste des personnes auxquelles je dois beaucoup, sans lesquelles je n'aurais jamais pu écrire ce mémoire, est sans fin. Mais je ne pourrais pas m'empêcher d'en citer quelques une, en commençant d'abord par ma famille qui n'ont aménagé aucun effort pour que je puisse faire de brillantes études en me donnant surtout la possibilité de fréquenter les écoles et les universités les plus prestigieuses .Merci a vous j'espère que je vous décevrez pas et que je mériterez les sacrifices que vous avez consenties. J'aimerais aussi remercier d'autres personnes comme Madame F.Bellone qui m'a encadré pour la réussite de ce projet en me donnant tous les moyens d'y parvenir. Ainsi que mes amis car je ne peux pas tous les citer mais ils se reconnaîtrons car ils ont i ont su me motiver, m'encourager pour mener a bien ce projet.

SOMMAIRE :

Introduction.......................................................................4

Chapitre 1 : Une approche théorique favorable au libre échange......7

Section 1 : Les théories classiques du libre échange........................7

Section 2 : La nouvelle théorie du libre échange............................18

Chapitre 2 : L a mise en place d'institutions et d'accords internationaux

Pour Favoriser le libre Échange.......29

Section 1 : La création du GATT (OMC)....................................29

Section 2 : Les promesses et les négociations multilatérales...............32

Chapitre 3 : La montée du protectionnisme d'Etat......38

Section 1 : Les arguments Théorique des défenseurs du protectionnisme. 38

Section 2 : Les différentes formes et les effets du protectionnisme.........43

Conclusion...........................................................................................50

Introduction

On a utilisé le terme de mondialisation ou de globalisation pour désigner l'accélération et l'approfondissement de l'internationalisation, avec l'idée que l'approfondissement des échanges allait de pair avec un changement de nature de ces échanges. Cependant la mondialisation fait aujourd'hui figure de coupable idéal pour expliquer les maux dont souffre l'humanité. Pourtant elle n'est guère plus responsable que ne l'étaient hier les firmes multinationales accusées de piller le Tiers-Monde. En effet, les facteurs de développement des territoires sont d'abord endogènes. Plutôt que de chercher des boucs émissaires dans la paille de la mondialisation, on ferait mieux de s'interroger sur nos responsabilités et sur notre capacité d'initiatives, car c'est d'abord l'activité qui crée l'emploi. Un territoire crée le développement par la dynamique économique de ses actifs. La responsabilité de l'Etat est de stimuler cette dynamique et de fixer les règles du jeu social.C'est dans cette perspective que s'inscrit le Thème que nous essayerons de traiter intitulé Les conflits de la mondialisation.Car « on attribue souvent a la mondialisation des échanges une bonne partie des maux économiques et sociaux qui frappent nos sociétés ». Depuis plusieurs années nous assistons à un renouveau du commerce international. En effet certains auteurs comme P. Krugman dans son livre intitulé la mondialisation n'est pas coupable défendent l'idée selon laquelle « le libre échange n'est pas dépassé, mais c'est une théorie qui a jamais perdu son innocence .Sa situation a changé, passant de ce qui était la meilleur des solutions pratique a celle de solution raisonnable. »Cependant d'autres auteurs comme J. Stiglitz (prix Nobel d'économie) dans son livre intitulé la grande désillusion aille plus loin en affirmant qu' « Aujourd'hui, la mondialisation, ça ne marche pas .Ça ne marche pas pour les pauvres du monde. Ça ne marche pas pour l'environnement .Ça ne marche pas pour la stabilité de l'économie mondiale ».En effet ,en lisant ces quelques lignes on peut apercevoir l'existence des conflits au sein du processus de mondialisation car d'après J .Stiglitz les règles du jeu économique mondiale ne sont fixées qu'en fonction des intérêts des pays industrialisés avancés et de certains intérêts prives en leur sein,et non de ceux du monde en développement.En effet, Le problème n'est pas la mondialisation en soi mais la façon dont elle a été jusqu'à présent gérée, en particulier par le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale (BM) et l'Organisation mondiale du commerce (OMC) qui, en gouvernant le processus, contribuent à en fixer les règles du jeu souvent en fonction des intérêts des pays industriels. C'est pour cela Stiglitz souhaite une réforme en profondeur du statut et des politiques préconisées par les institutions financières internationales .En plus la mondialisation favorise en effet le rattrapage des pays émergents qui savent en profiter, ce qui exige toujours internes actives de redistribution .Cependant beaucoup de choses doivent se faire pour renforcer la régulation internationale des marchés dans les domaines financiers et commerciaux. En effet, Après avoir posé la question de l'origine de la pauvreté des pays pauvres et de la richesse des pays riches, Daniel Cohen explique dans l'introduction de son livre intitulé la mondialisation est ses ennemis que les pays pauvres souffrent plus d'être exclus de la mondialisation que d'être exploités par les pays intégrés dans la mondialisation. Cependant, cela ne rend pas ces derniers innocents de la situation parfois dramatique dans laquelle se trouvent les pays pauvres. La mondialisation est un phénomène complexe qui soulève des questions non moins complexes. La mondialisation n'est donc pas synonyme d'égalité et de distribution des chances et des richesses, ce qui donne naissance à des critiques. Les ennemis de la mondialisation se divisent en deux groupes distincts: d'une part les Mollahs qui critiquent l'« occidentalisation du monde », d'autre part les ennemis du capitalisme qui dénoncent l'exploitation des pays pauvres par les pays riches. D. Cohen explique toutefois que leur thèse commune, « la mondialisation impose un modèle dont les peuples ne veulent pas », est injustifiée. L'auteur montre en effet que les attentes des populations vis-à-vis de la mondialisation sont nombreuses mais qu'elles ne peuvent actuellement pas être satisfaites, vu que la mondialisation n'est pas achevée. D.Cohen met ensuite en lumière l'importance de la transition démographique et explique qu'elle « est en marche aujourd'hui dans l'immense majorité des pays pauvres. », et cela est notamment dû à la propagation des modèles culturels entre les pays. Face à la mondialisation et à ses enjeux, les réactions sont donc nombreuses et diverses.

Chapitre 1 : Une approche théorique favorable au libre échange

Depuis plusieurs années le commerce international n'est pour les mercantilistes comme Colbert ou J.Bodin qu'un moyen d'augmenter l'entrée de métaux précieux dont dépend la puissance du prince. A partir du XVIllème siècle la démarche des classiques opère un renversement qui ne sera réellement remis en cause qu'à partir des années 60.Les approches théoriques du commerce international cherchent à expliquer la spécialisation des différentes économies, à analyser les avantages absolus et comparatifs ou les inconvénients qui en résultent, et à éclairer le débat libre-échange/protectionnisme.

Section 1 : Les théories classiques du libre échange

A) Le modèle des avantages comparatifs

En économie, l'avantage comparatif est le concept principal de la théorie traditionnelle du commerce international. Il a été approché par Robert Torrens en 1815, et démontré pour la première fois par l'économiste britannique David Ricardo en 1817 dans ses Principes de l'économie politique et de l'impôt. La théorie associée à l'avantage comparatif explique que, dans un contexte de libre-échange, chaque pays, s'il se spécialise dans la production pour laquelle il dispose de la productivité la plus forte ou la moins faible, comparativement à ses partenaires, accroîtra sa richesse nationale. Cette production est celle pour laquelle il détient un « avantage comparatif ».

a) les hypothèses

§ il n'y a pas d'obstacles aux échanges entre les deux pays (contingentement, droits de douane, discrimination) qui fausseraient la concurrence.

§ La concurrence est pure et parfaite dans les deux pays et elle conduit donc chacun des deux pays à sa " frontière de production " : on a donc plein emploi des facteurs dans les deux pays : pas de chômage, pas de sous-utilisation des capacités de production. Puisqu'on se situe dans le cadre de la concurrence pure et parfaite, il n'y a pas de rendements croissants, les coûts de production sont indépendants des quantités produites. Il résulte aussi de ces hypothèses qu'à l'équilibre, les balances commerciales sont équilibrées.

§ Les facteurs de production sont immobiles, ils restent attachés à un territoire. Il n'y a pas libre circulation du travail et du capital

b) Le raisonnement : la démonstration des gains associés au libre-échange

L'objectif est de montrer qu'en se spécialisant dans les productions pour lesquelles ils disposent d'avantages comparatifs, deux pays ont intérêt à pratiquer le libre-échange, qui améliore leur situation par rapport à une situation d'autarcie, où ils produiraient chacun tous les biens dont ils ont besoin.

Ricardo souhaite donc aller plus loin qu'Adam Smith, qui raisonnait en termes d'avantages absolus : si dans un domaine, les coûts de production sont plus élevés qu'à l'étranger, on a intérêt à acheter le bien à l'étranger plutôt que de le produire sur place, cela permet d'économiser des facteurs de production, qui sont disponibles en plus grande quantité pour réaliser les productions pour lesquelles le pays possède un avantage absolu en termes de coûts de production. De cette spécialisation en fonction des avantages absolus, il résulte une division internationale du travail qui provoque l'abondance.

Ricardo cherche à aller plus loin dans la démonstration des gains associés au développement du libre-échange en montrant que même dans le cas où un pays n'a pas d'avantage absolu dans un domaine, il peut avoir intérêt à se spécialiser malgré tout, non pas en fonction des avantages absolus qu'il n'a pas, mais en fonction des avantages relatifs.

Démonstration :

Comme chaque pays est sur sa frontière de production, il n'est pas possible d'augmenter en même temps la production de tous les biens : si on augmente la production d'un bien 1, alors il faut renoncer à produire un peu de bien 2.

v C'est l'exemple célèbre du drap et du vin :

Les coûts de production sont exprimés en quantité de travail nécessaire pour produire 1 unité de ces biens :

PORTIGAL ANGLETERRE

DRAP 90 100

VIN 80 120

· en avantages absolus : le Portugal dispose d'un avantage absolu pour les 2 productions, puisque ses coûts de production (en travail, c'est le seul facteur utilisé dans le raisonnement de Ricardo) sont plus faibles pour les deux productions.

· Raisonnement en avantages comparatifs :

Ø Au Portugal, pour produire une unité de drap supplémentaire, il faut renoncer à produire 90/80 = 1.125 unités de vin

Pour produire une unité de vin supplémentaire, il faut renoncer à produire 80/90 = 0.888 unités de drap.

Ø En Angleterre, pour produire une unité de drap supplémentaire, il faut renoncer à produire 100/120 = 0.833 unités de vin

Pour produire une unité de drap supplémentaire, il faut renoncer à produire 120/100 = 1.2 unités de vin

· La conclusion, c'est que l'Angleterre dispose d'un avantage comparatif dans la production de drap, puisque le coût relatif d'une unité de drap par rapport à une unité de vin y est plus faible qu'au Portugal (0.833 comparé à 1.125). Symétriquement, le Portugal dispose d'un avantage relatif pour la production du vin.

v Pourquoi ces deux pays ont-ils intérêt à se spécialiser dans la production pour laquelle ils disposent d'un avantage comparatif ?

Ø Si le Portugal se spécialise dans le vin, quand il produit une unité de vin supplémentaire pour l'exporter, il recevra en échange sur le marché anglais 1.2 unités de drap, c'est-à-dire plus que la quantité de drap qu'il a renoncé à produire sur son territoire (0.888 unités). En se spécialisant dans le vin, le Portugal disposera en définitive de plus de drap que s'il avait continué à produire et du drap et du vin.

Ø Si l'Angleterre se spécialise dans le drap, elle y gagne elle aussi. A chaque fois qu'elle produit une unité supplémentaire de drap pour l'exporter, elle renonce à produire 0.833 unités de vin, mais elle obtiendra en échange de son drap, 1.125 unité de vin. Elle disposera donc de plus de drap que si elle avait continué à produire tout

v La modification de la répartition des revenus qui en résulte.

Les deux pays ont intérêt à se spécialiser, mais l'ouverture des frontières va modifier le prix relatif du drap et du vin dans les deux pays.

En Angleterre, le prix relatif du drap va augmenter et il va baisser au Portugal. Ce sera le contraire pour le vin. Cette conclusion est importante pour les effets du libre-échange : cette modification des prix relatifs lèse certains groupes au profit de l'intérêt général, ce qui peut expliquer au moins en partie les résistances au libre-échange.

§ le Portugal a intérêt à se spécialiser dans le vin, tant que ça lui permet d'obtenir plus de drap qu'en autarcie, c'est-à-dire tant que p, le prix relatif du drap en fonction du vin reste tel que p< 1.2

§ l'Angleterre a intérêt à se spécialiser dans le drap, tant que p' le prix relatif du vin par rapport au drap reste tel p'< 1.125

§ on a donc p' = 1/p < 1.125 (90 /80) , c'est-à-dire p> 0.888 (80/90)

§ les bornes de l'échange sont donc : 0.888 < p < 1.125

Il y a modification des prix relatifs et donc modification de la répartition des revenus. On verra ensuite le même raisonnement transposé à des productions qui nécessitent l'emploi de plusieurs facteurs de production avec les analyses de Hecksher et Ohlin. Ils insistent eux aussi sur le rôle du commerce extérieur dans la répartition des revenus. Ils montrent que si l'exploitation des avantages comparatifs augmente le bien-être général des nations, il implique aussi une utilisation différente des facteurs de production et donc une modification de leur rémunération relative. Si un pays se spécialise dans l'industrie textile et délaisse son agriculture, les prix relatifs de l'industrie textile par rapport aux prix agricoles vont augmenter. On observera une hausse des salaires et des profits dans l'industrie textile et au contraire une baisse des revenus dans l'agriculture.

Cette modification du partage des revenus, qui résulte de l'ouverture du marché intérieur est d'ailleurs un des avantages du libre-échange souligné par Ricardo : l'abolition des corn laws doit entraîner une baisse des prix du blé et donc une baisse de la rente, mais aussi une baisse des salaires, qui sont indexés sur le prix du blé, puisque ce sont des salaires de subsistance. La baisse des salaires et des rentes permet une hausse de la part relative des profits et donc une meilleure accumulation du capital, source essentielle de croissance.

B) Les prolongements du modèle des avantages comparatifs

Les raffinements de l'analyse en termes d'avantages comparatifs portent sur l'origine de ces avantages comparatifs. Ricardo ne raisonnait que sur les coûts en travail, donc avec un seul facteur, c'est donc les productivités comparées de travail qui étaient la source des avantages comparatifs.

a) Heckscher - Ohlin et la dotation factorielle.

Ø en 1919, Elie Heckscher, économiste suédois, publie un article intitulé " les effets du commerce international sur la distribution du revenu ". Il y présente les grandes lignes de ce qui deviendra le modèle HOS. Ohlin, a repris ses idées en 1933 dans un livre sur le commerce international. C'est Samuelson qui formalisera ces analyses à la fin des années 40.

Chez Ricardo, c'était les différences de savoir-faire et donc de technologie entre deux pays qui étaient la base des avantages comparatifs. Chez Heckscher et Ohlin, ce sont les différences de dotation de facteurs.

Ø Les hypothèses de base sont les suivantes :

· les pays connaissent les mêmes technologies

· les pays se distinguent par leurs dotations factorielles

Ø Un pays a un avantage comparatif dans le produit intensif dans le facteur pour lequel il est comparativement le mieux doté.

Cette spécialisation en fonction des dotations factorielles engendre l'égalisation de la rémunération des facteurs ente pays partenaires. Les deux auteurs font remarquer que l'échange de produits a, de ce point de vue, le même effet que si on avait procédé à un échange de facteurs. Cela s'explique par l'utilisation du théorème de Stolper-Samuelson : lorsque le prix d'un produit augmente, cela augmente la rémunération du facteur qui est intensif dans la production de ce bien et cela diminue parallèlement la rémunération de l'autre facteur. Un pays abondant en travail, va produire des biens intensifs en travail et il y aura donc une augmentation de la demande de travail suite à l'ouverture des échanges. La rémunération du travail va augmenter et celle du capital va baisser.

On retrouve l'idée selon laquelle l'échange international modifie la répartition des revenus : elle détériore la rémunération des détenteurs du facteur rare dans l'économie, ces détenteurs seront dons sans doute hostiles à l'ouverture.

b) Le paradoxe de Léontieff

Ø Il réalise le premier test empirique du modèle HOS en 1953, à partir de données de commerce américain en 1947. Il obtient un résultat paradoxal, puisque les Etats-Unis sont sensés être bien dotés en capital et qu'il observe une forte spécialisation dans des biens intensifs en travail. Il procède de la façon suivante : pour les biens exportés et pour les biens produits sur le territoire qui pourraient servir de substituts aux importations, il calcule le ratio suivant :

K/L = quantité de capital /quantité de travail (quantités nécessaires pour produire le bien exprimées en $ pour le capital et en hommes /an pour le travail). Il trouve 13.99 pour les exportations et 18.18 pour les importations. On a donc le ratio = 1.3 > 1

Alors que ce ratio devrait être inférieur à 1 étant donné la dotation factorielle des Etats-Unis.

Ce premier test est suivi par d'autres études empiriques, portant sur différents pays, qui tantôt confirment, tantôt infirment le modèle HOS.

v Ce test a été l'objet de différentes critiques

§ D'abord sur sa validité : Léontieff lui-même avait indiqué un premier problème : la productivité des travailleurs américains est trois fois supérieure à celle des autres travailleurs.

§ On ne prend en compte que les importations qui ont un substitut possible sur le territoire américain, on élimine donc une grande partie des matières premières.

§

§ Les tarifs douaniers peuvent expliquer une partie du résultat : les industries les plus protégées sont aussi celles qui sont les plus intensives en travail, cela limite le montant des importations riches en travail.

v Le développement des analyses néo-factorielles et des analyses néo-technologiques.

La critique de fond adressée au modèle HOS c'est l'idée qu'il y aurait une irréversibilité des intensités factorielles : en fait, un même bien peut être intensif en travail dans un pays bien doté en travail et intensif en capital dans un autre pays. Dans ce cas, le théorème HOS n'est pas vérifié, pas plus que celui de Stolper- Samuelson sur l'égalisation des prix de facteurs.

Ø Les analyses néo-factorielles : elles visent à mieux mesurer la dotation factorielle. Léontieff dès 1956 avait montré que les exportations américaines nécessitaient l'emploi d'une main-d'oeuvre plus qualifiée que dans les industries produisant des biens substituts d'importation.

Kravis (1956) observait aussi que les salaires étaient plus élevés dans les industries d'exportation que dans les autres. Le capital humain et la qualification du travail deviennent importants des avantages comparatifs.

Une étude de Wood (1964) montre que les différences de qualification expliquent bien la structure des échanges commerciaux Nord/Sud.

Ø Les analyses néo-technologiques : elles essaient d'expliquer le paradoxe de Léontieff en revenant sur une des hypothèses de HOS, à savoir que tous les pays sont capables de produire le mêmes biens car ils disposent de la même technologie. Elles introduisent au contraire l'idée qu'il existence des différences d'évolution technologique selon les pays. On distingue deux types d'approches néo-technologiques :

v L'écart technologique, théorisé par Posner en 1961.

Son idée est la suivante : le pays dans lequel apparaît une innovation bénéficie d'un avantage absolu sur les autres partenaires commerciaux pendant un certain temps, il pourra donc exporter ces nouveaux produits issus de l'innovation. Ces nouveaux produits sont ensuite imités, en raison de la diffusion des technologies, mais d'autres innovations viennent prendre le relais.

Dans cette analyse, la source des avantages comparatifs c'est l'écart technologique qui existe avec les autres pays. Les pays qui possèdent une avance technologique exportent des biens intensifs en nouvelles technologies, les autres des biens banalisés.

Ces intuitions de Posner ont été formalisées ensuite par Krugman (1979). Dans son modèle, il existe deux zones :

· les pays du Nord, qui innovent.

· Les pays du Sud, qui n'innovent pas

L'innovation prend la forme d'innovations de produits, qui sont d'abord fabriqués au Nord, puis ensuite au Sud. Krugman montre que le Nord est condamné à innover sans arrêt, pour maintenir l'écart technologique avec le Sud, sinon ses industries déclinent et disparaissent à cause de la concurrence des pays à bas salaires. Les hauts salaires du Nord reflètent selon lui la rente de monopole associée aux innovations : si l'écart technologique disparaît, cette rente disparaîtra aussi, il ne sera plus possible de verser de hauts salaires.

v le cycle du produit, théorisé par Vernon : il insiste sur le lien entre le cycle de vie d'un produit et les évolutions des échanges internationaux. Pour le cycle de vie du produite, il distingue 4 phases du volume des ventes : introduction, croissance, maturité et déclin à chaque phase du cycle de vie du produit, correspond une configuration des échanges internationaux. Il distingue trois zones : le pays innovateur, les pays suiveurs développés (qui sont au même niveau de développement technologique) et les PVD.

§ pendant la phase d'introduction le produit est intensif en technologie. Seul le pays innovateur en exporte et c'est dans ce pays que la consommation de ce produit commence, suivi par les pays suiveurs, qui sont alors importateurs nets.

§ Pendant la phase de croissance, on observe une forte croissance des exportations du pays innovateur et aussi de celles des pays suiveurs, qui deviennent progressivement exportateurs nets. Les PVD commencent juste à consommer ce produit, mais ils n'en produisent pas encore, ils sont donc importateurs nets.

§ Pendant la phase de maturité, la consommation dans le pays innovateur stagne et ses exportations commencent à décliner, il devient importateur net à la fin de la période. Pour les pays suiveurs, les exportations continuent à augmenter, ils restent exportateurs nets. Les PVD deviennent exportateurs, puis exportateurs nets.

§ Pendant la phase de déclin, le pays d'origine est importateur net, le déficit commercial pour ce bien devient de plus en plus important. Les exportations des pays suiveurs baissent. Ce sont les pays en voie de développement (PVD) qui assurent la production du bien pour l'économie mondiale, c'est devenu un bien banalisé.

Section 2 : La nouvelle théorie du libre échange

Du début du XIX siècle jusqu'à la fin des années 70, la théorie du commerce international est dominée par le modèle des avantages comparatifs : il y a échange parce qu'il y a diversité des technologies, des dotations factorielles. Cette théorie explique bien les échanges entre pays différents, mais elle rend moins bien compte du développement très marqué des échanges intra- branches. En effet, dans les modèles formels, il était entendu que les économies se définissaient par des rendements d'échelles constants et par une concurrence parfaite. Les économistes qui avaient réfléchi a la question savaient depuis longtemps que les avantages comparatifs n'expliquaient peut pas tout, et que les rendements croissants pouvaient être une autres cause de spécialisation et d'échanges ! Ohlin lui-même a souvent mis l'accent sur cet aspect de la question. Ils ont alors cherché d'autres déterminants des échanges pour mieux expliquer ce développement rapide des échanges intra- branches et le fait stylisé suivant : 80% des échanges se font au sein de la triade, entre pays de niveaux de développement comparables.

A) La prise en compte de la demande interne

Dès 1961, Linder soulignait l'importance du commerce intra- branche entre pays de niveaux de développement semblables. Il pensait que ce phénomène allait contre HOS. Il a expliqué à l'époque une explication en termes de " demande représentative " : les producteurs nationaux, produisent d'abord pour le marché intérieur, en fonction des préférences des consommateurs de leur pays, les exportations sont considérées comme la commercialisation d'un surplus par rapport à la consommation intérieure, c'est donc la demande représentative qui explique la spécialisation. C'est ce qui explique que des pays de même niveau de développement, qui a des demandes représentatives proches, aient aussi des spécialisations proches. Raymond Vernon a aussi mis l'accent sur l'évolution technologique endogène, tandis que d'autres discutent le rôle possible des économies d'échelle comme causes des échanges, distincte des avantages comparatifs .En effet, quelques articles ont tenté de formaliser des modèles en partant des rendements croissants. Mais toutes ces tentatives se sont toujours heurtées au problème de la modélisation de la structure du marché. Sauf a poser l'hypothèse peu vraisemblable des économies d'échelles comme étant complètement externes aux entreprises, les rendements croissants doivent nécessairement aboutir a un système de concurrence imparfaite.

Lassuderie- Duchêne introduit la " demande de différence ", pour souligner le fait que le consommateur est sensible à l'élargissement de son éventail de choix et qu'il demande donc des produits étrangers assez similaires aux produits du marché intérieur.

Dans ces deux analyses, la notion d'avantage comparatif disparaît.

v La Place du chômage et des inégalités dans la mondialisation

La montée en puissance des NPI, pays à bas salaires, est souvent présentée dans l'opinion publique comme une cause de chômage et de creusement des inégalités. Les économistes sont partagés sur ce sujet, on peut distinguer deux options :

§ une option optimiste, qui explique que ces pays tirent profit de leurs avantages comparatifs et que ça n'est pas très nouveau, que ce sera profitable si les pays de vieille industrie adaptent leur spécialisation. Dans cette version, il se pose juste un problème d'ajustement et d'accompagnement par des politiques sociales pour indemniser les " victimes " du libre-échange (parallèle avec l'introduction d'innovations).

§ une option plus pessimiste, qui souligne les risques pour les travailleurs les moins qualifiés des pays riches.

a) Les arguments de l'optimisme 

les bas salaires sont une forme particulière d'avantage comparatif, qui est le revers d'une spécialisation dans des biens à faible contenu technologique. Il faut nuancer cet avantage, puisque ce qui influence les coûts de production dans ce domaine, ce sont les coûts salariaux combinés à la productivité du travail et comme souvent les pays à bas salaires sont aussi des pays où la productivité du travail est faible, l'avantage en termes de coûts salariaux est moindre que ce que laisserait penser une simple comparaison en termes de salaires horaires. En effet, Quand la productivité du travail augmente alors, selon Krugman, les salaires augmentent. Il appuie son analyse sur des exemples historiques : le salaire moyen au japon représentait 10% du salaire moyen américain il y a 30 ans, à une époque où le Japon avait des niveaux de productivité très faibles par rapport aux niveaux américains. Aujourd'hui, après la phase de rattrapage rapide, les niveaux moyens de salaires au Japon atteignent 110% des niveaux américains. Krugman insiste sur le fait que plus récemment on a observé la même convergence des salaires pour la Corée du Sud. L'argument consiste donc à dire que l'avantage en termes de bas salaires reflète une spécialisation dans certains biens incorporant peu de technologie et donc que dans les pays concernés, au début de leur phase d'industrialisation, les niveaux de productivité sont faibles et que si ces pays se développent et atteignent nos niveaux de développement et donc de productivité, alors les salaires convergeront automatiquement vers nos niveaux de salaires. L'argument de la concurrence abusive par les bas salaires reflèterait donc selon Krugman une méconnaissance des vertus du libre-échange fondé sur la spécialisation en fonction des avantages comparatifs. Ces études nourrissent l'idée que les véritables causes du chômage et du creusement des inégalités sont ailleurs. C'est la thèse défendue par Krugman dans son dernier livre, intitulé, La mondialisation n'est pas coupable.En effet selon lui, les véritables causes du chômage et du développement des inégalités sont internes. Il souligne en particulier le fait que la baisse des rémunérations des moins qualifiés aux Etats-Unis vient tout simplement d'une tendance structurelle de l'économie américaine à avoir une demande de main-d'oeuvre peu qualifiée de plus en plus faible. Pour lui, cette tendance s'explique par le progrès technique et n'a que peu à voir avec les échanges commerciaux avec les pays d'Asie. Les partisans de cette thèse (défendue en France par des économistes comme Daniel Cohen ou Jean-Paul Fitoussi) soulignent par ailleurs que les échanges avec les pays à bas salaires représentent une part faible de nos échanges et donc une part encore plus faible de notre PIB, même si leur place dans nos échanges a globalement doublé depuis 1979. En 1979, l'Asie en développement représente 7.5% des exportations mondiales et 7.7% des importations mondiales. Ces parts étaient respectivement de 14.7% et 15.4% en 1993.En effet, Krugman souligne à plusieurs reprises que voir la raison du chômage dans cette mondialisation est directement lié à une vision des relations économiques internationales en termes de compétitivité, il dénonce ceux qui présente les échanges comme un eu à somme nulle où la tâche de chaque pays serait de gagner des parts de marché à l'exportation , au détriment des concurrents et où les importations sont un mal nécessaire, qu'il faut limiter le plus possible. Il dénonce ce qu'il appelle l'obsession de la compétitivité, de la guerre économique, qui sévit aux Etats-Unis.

b) Les arguments des plus pessimistes 

Les études empiriques sur l'emploi contestent parfois la validité des études empiriques déjà citées une étude menée sur la période 1950-1988 pour 23 pays industrialisés (Good, Woodbridge et Ruffin) pour rechercher une corrélation entre pénétration des importations et futur taux de chômage (en considérant un décalage d'un an) aboutit à des résultats très nuancés :

§ dans 1/3 des cas, aucune corrélation n'apparaît

§ quand une corrélation apparaît entre chômage et importations, elle est positive dans 53% des cas

§ quand une corrélation apparaît, elle est aussi positive dans 56% des cas entre exportations et chômage !

§ une autre étude sur l'emploi manufacturier en France montre que ça dépend des secteurs. L'étude porte sur la période 1970-1992.

§ pour le textile et l'habillement, le taux de pénétration étrangère est passé de 31% à 63%. Parallèlement l'emploi a baissé dans ces secteurs de 3.9% par an en moyenne, alors que le taux d'exportations augmentait aussi passant de 17% à 35%.

§ En revanche, pour la parachimie et la pharmacie, le taux de pénétration passe de 7.5% à 20% et l'emploi croît sur la période de 0.6% par an.

§ une étude Wood (1994) fait apparaître une corrélation assez forte (presque parfaite) entre la baisse de la part des emplois dans le secteur industriel et l'augmentation des importations en provenance des PED (pays en voie de développement) : le déclin de l'emploi industriel est d'autant plus fort que la pénétration a été importante. Il conteste la méthode des équivalents emplois, en montrant qu'elle néglige une donnée importante : certains produits importés ne sont plus produits chez nous, on n'a donc plus une substituabilité parfaite des biens importés et des biens nationaux, ce qui entraîne des disparitions importantes d'emplois. Il évalue à 20% la chute de la demande d'emplois peu qualifiés sur les deux dernières décennies. Une autre étude, reposant sur le même type d'analyses, évalue à 36 millions le nombre d'emplois détruits en Europe depuis 30 ans de ce fait.

§ Ces analyses ont malgré toute une limite, c'est que la part des importations non substituables reste aujourd'hui assez faible, de l'ordre de 15% par exemple pour les Etats-Unis.

§ ces études insistent aussi fortement sur la dégradation de l'emploi industriel. La part de l'industrie dans l'emploi total a chuté de 10 points entre 1970 et 1993 pour les pays de l'OCDE. En Europe cette part est passée de 34% à 24%, aux Etats-Unis de 40% à 30%. La part reste stable au Japon, autour de 34%. Parallèlement, l'industrie assurerait dans les NPI (nouveaux pays industrialisés) d'Asie l'essentiel de la croissance du nombre d'emplois : au début des années 90, environ 40% de la main-d'oeuvre des 4 NPI de la première génération était occupée dans l'industrie et 20% pour ceux de la seconde vague (dont la Chine)

B) La prise en compte de la concurrence imparfaite.

La nouvelle théorie du commerce international se fixe comme objectif de mieux prendre en compte certaines réalités du monde contemporain. Elle se caractérise notamment par la prise en compte de l'existence de rendements croissants et elle rompt du coup avec l'image d'une spécialisation exogène, c'est-à-dire d'une spécialisation qui préexisterait à l'échange. Elle se situe dans la lignée d'analyses qui avaient déjà souligné le caractère endogène de la spécialisation, c'est-à-dire de la spécialisation comme conséquence de l'ouverture des échanges et non l'inverse. Dans cette perspective, on a une vision dynamique des avantages et de la spécialisation, comme résultat d'une construction.

Dans cette approche, deux nations identiques (du point de vue de la dotation factorielle, du niveau technologique) peuvent avoir malgré tout intérêt à l'échange dans la cas où l'ouverture permet de concentrer les ressources dans les secteurs à rendements croissants : le développement des exportations dans les secteurs à rendements croissants, permet d'élargir l'échelle de production et donc de réduire les coûts unitaires de production, ce qui crée ex-post un avantage comparatif face au pays qui a renoncé à cette spécialisation pour une autre. Les spécialisations ne sont plus prédéterminées et ne reposent plus sur des critères objectifs, ce qui rend la spécialisation plus arbitraire. Ce que montrent d'ailleurs ces modèles, c'est qu'un des gains liés au libre-échange vient du fait que les pays peuvent consacrer plus de ressources à la R&D, puisque les coûts en sont plus facilement amortis, grâce à l'augmentation de l'échelle de production. C'est la thèse défendue notamment par Grosman et Helpman (1990) : ils repartent des analyses de Vernon et montrent que l'imitation des pays riches par les pays pauvres, une fois que le bien est banalisé, permet aux pays riches de consacrer leurs ressources à la production nouvelle, à forts rendements croissants, grâce à des dépenses élevées en R&D. D'où des conclusions très favorables au développement des échanges, ces modèles renforcent encore les conclusions du modèle des avantages comparatif en soulignant les effets positifs dynamiques à la spécialisation (et non plus seulement en statique).

Ces analyses montrent par ailleurs que le développement des échanges permet d'augmenter la diversité des produits offerts aux consommateurs et c'est un des gains liés à l'ouverture des échanges.

a)Les prescriptions en matière de politique économique

L'existence de ces rendements croissants et leur lien avec les spécialisations, repose sur la question de savoir quelles politiques commerciales les Etats doivent mener. Certains auteurs y ont vu en encouragement à mener des politiques protectionnistes de soutien aux industries à rendements croissants, au moins en menant des politiques commerciales volontaristes.

Krugman prend l'exemple de la concurrence entre Boeing et Airbus et montre ce qui se passe si on suppose qu'entre les deux firmes la concurrence est de type monopolistique et qu'une seule firme peut réaliser des profits et que si les deux firmes sont sur le marché elles réalisent nécessairement toutes les deux des pertes. Il examine les effets, dans ce cas, d'une subvention des pays européens en faveur d'Airbus, sur la décision des deux firmes. Il représente son analyse sous forme de matrices de décision :

 

Airbus

 

Produire Ne pas produire

Boeing

Produire (-5 ;-5) (100 ; 0)

 

Ne pas produire (100 ; 0) (0 ; 0)

Avec dans chaque case (gains pour Boeing ; gains pour Airbus)

Si les Européens s'engagent à subventionner Airbus dans le cas où il prend la décision de produire, en lui versant 10, cela change la matrice de décision :

 

Airbus

 

Produire Ne pas produire

Boeing

Produire (-5 ;-5) (100 ;0)

 

Ne pas produire (110 ;0) (0 ;0)

Dans ce cas, Boeing est incité à renoncer à produire, parce qu'il anticipe le fait qu4airbus va rester sur le marché. Une simple subvention de 10 va permettre aux Européens d'obtenir le monopole sur le marché et d'en tirer les surprofits liés au monopole. C'est un cas où une mesure protectionniste accroît le bien- être général dans le pays qui adopte cette mesure.

Ces raisonnements sur les bénéfices pour la collectivité de subventions liées aux politiques commerciales sont très populaires dans certains milieux d'affaires, aux Etats-Unis notamment.

On va voir comment en fait les théoriciens des nouvelles théories du commerce international ont des conclusions très favorables en définitive au libre-échange et un peu floues concernant les politiques protectionnistes. Ce qui est certain, c'est qu'elles représentent un encouragement pour les Etats à mener des politiques volontaristes en matière de spécialisation.

b) La prudence sur les politiques économiques

Krugman et les autres restent très prudents sur les politiques à mener. Les résultats des différents modèles sur les avantages de telle ou telle mesure sont assez incertains. Ils soulignent plusieurs choses :

§ il n'est pas toujours facile pour l'Etat de repérer les secteurs à rendements croissants, qui ne sont pas toujours ceux qu'on désigne comme high-tech (l'expérience montre d'ailleurs que les subventions vont souvent à des secteurs en déclin)

§ il existe un problème de coordination : si tous les pays se spécialisent dans les mêmes domaines, les avantages de la spécialisation disparaissent.

Ces auteurs ont démontré que le libre échange vaut mieux que pas d'échanges du tout, ils ont démontré que le libre échange est meilleur qu'une intervention étatique ciblée .L'idée que le libre échange est la meilleur politique possible appartient au cadre général de la cause du laisser faire en économie de marché et repose sur l'hypothèse que les marchés sont plus efficaces. Ils prônent moins le libre -jeu des marchés que dans la théorie des avantages comparatifs mais ils ont des conclusions nuancées et assez prudentes en matière d'intervention de l'Etat pour les politiques commerciales. Ce qui est certain c'est que ces théories ne peuvent pas servir à appuyer un plaidoyer en faveur d'un retour au protectionnisme.

Chapitre 2 : L a mise en place d'institutions et d'accords

Internationaux pour favoriser le libre échange

On assiste de plus en plus a la création d'institution internationale et de nombreux accords ont été pour favoriser la mondialisation des échanges et éviter le retour au protectionnisme des Etats .En effet, avec la création de L'OMC on a vu se créer un cadre et surtout des règles pour faciliter le commerce internationale et les accords signés entre les pays viennent renforcer les principes de L'OMC.

Section 1 : La création du GATT (OMC)

Le GATT est créé en 1947, c'est un accord signé par 23 pays (d'autres s'y sont ajoutés par la suite) avec 38 articles, qui précisent les principes qui doivent guider la libéralisation des échanges. Il est né de la même volonté que celle qui a guidé la signature des accords de Bretton Woods : éviter de revenir aux conflits de l'entre-deux-guerres et donc nécessité de lutter contre les obstacles au libre-échange pour éviter le retour à une spirale protectionniste.

A) Les principes fondateurs du GATT

Les pays signataires s'engagent à respecter différentes obligations :

v Les obligations centrales, qui constituent la partie I du traité :

§ consentir à toutes les autres nations signataires, la clause de la nation la plus favorisée. L'objectif est de passer le plus rapidement possible au multilatéralisme : tous les pays bénéficient des avantages fixés lors de négociations bilatérales.

§ Limiter les droits de douanes imposés aux importations des nations signataires de l'accord.

v Le code de conduite : il s'agit de promouvoir un " fair trade ", commerce loyal en ne recourant pas à des formes déloyales de concurrence et de protectionnisme déguisé. Les nations signataires s'engagent donc à pratiquer ce " fair trade ", c'est-à-dire :

§ ne pas établir de discriminations entre producteurs nationaux et exportateurs vendant sur le marché national

§ ne pas pratiquer le dumping, en vendant sur les marchés extérieurs à un prix inférieur à celui pratiqué sur le marché intérieur

§ prohiber les mesures de restrictions quantitatives, avec quelques exceptions tolérées en cas de déficit grave de la balance des paiements.

§ Réglementer les subventions : les subventions à l'exportations sont interdites pour les produits industriels, elles sont tolérées pour les produits de base, notamment agricoles, dans la mesure où elles ne conduisent pas le pays à occuper une part non équitable du commerce mondial pour les produits concernés. Les subventions à la production sont autorisées, tant qu'elles ne créent pas préjudice aux autres pays, qui peuvent porter plainte, s'ils se sentent lésés.

B) Les exceptions à ces principes fondateurs :

v les échanges de services ne sont pas concernés. C'est seulement au cours de l'Uruguay Round (1986) que les négociations pour élargir l'accord aux services, qui représentent 20% du commerce mondial, débutent.

v L'agriculture, qui représente 15% du commerce mondial : il existe une vieille tradition de subventions ou de restriction des importations aux Etats-Unis, ces pratiques sont dénoncées par les autres pays. C'était un des objectifs de l'Uruguay Round de revenir sur cette exception.

v Le textile : de 1962 à 1973 sont signés toute une série d'accords multifibres. Ces accords permettent aux pays importateurs (du Nord) de négocier des contingentements avec des pays exportateurs (du Sud). C'est une exception très claire aux principes de libre-échange, elle vient de la crainte des pays de vieille industrie de voir leur industrie textile nationale disparaître. On empêche, par ces mesures, les pas du sud de tirer profit de leurs avantages comparatifs, pour une industrie qui nécessite des machines relativement simples et beaucoup de main-d'oeuvre. C'est un exemple important à retenir à l'appui des thèses qui critiquent les positions libre-échangistes au nom du fait qu'elles sont toujours développées et soutenues par les pays en position de force dans la hiérarchie internationale. Le coût, pour les consommateurs, de telles mesures semble élevé une étude américaine de 1984 montre que chaque emploi sauvegardé dans le textile coûte 50000$ pour un an, alors que le salaire moyen dans ce secteur est de 13400$. On peut retenir aussi le fait qu'il existe une dimension politique importante : la disparition des industries textiles et des emplois qui leur sont liés peut avoir un coût symbolique important, alors que leur maintien est coûteux financièrement pour la collectivité. On ne cherche donc pas toujours dans ce domaine à promouvoir l'intérêt général.

v Les pays en développement ont le droit de protéger leurs industries naissantes en relevant les droits de douane. La partie IV de l'accord, ajoutée en 1964, les dispensent de l'obligation de réciprocité : ils peuvent s'accorder entre eux des avantages, sans concéder les mêmes aux pays développés.

v La question des zones de libre-échange et des unions douanières, comme la CEE ou l'ALENA (qui regroupe le Canada, les Etats-Unis et le Mexique). Dans ces cas, le principe d'application à tous de la clause de la nation la plus favorisée n'est pas respecté. Il y a un article du traité, qui autorise la création de ces zones, à deux conditions :

v les accords préférentiels ne doivent pas entraîner une hausse des barrières douanières pour les pays situés à l'extérieur de la zone

v les barrières internes doivent être totalement supprimées dans un délai assez court. Cette condition n'a en fait été respectée que par la CEE, dans les autres accords, les produits agricoles sont souvent exclus, il n'y a pas suppression totale des barrières.

v Ces accords régionaux doivent être notifiés au GATT, qui examine le respect des deux conditions. Si on examine la liste des accords régionaux notifiés au GATT depuis sa création, on observe qu'ils sont relativement nombreux, on désigne généralement ce phénomène par l'expression de " montée du régionalisme ". Il existe tout un débat pour savoir si c'est un obstacle ou pas au développement du libre-échange.

Section 2 : Les promesses et les négociations multilatérales

A) Les promesses des institutions internationales

La doctrine des pays occidentaux en matière d'aide au développement reste assez floue malgré des déclarations de principe en faveur des droits de l'homme. Les prises de position récentes de l'administration américaine sont, à ce titre, exemplaires. Les Etats-Unis doivent affronter une triple critique en tant que leaders de l'ordre libéral mondial : une critique de la mondialisation dont ils seraient les principaux architectes et bénéficiaires à travers leurs multinationales et fonds de pension ; une critique des institutions de Brettons Woods taxées d'être à leur solde ; et une critique de leur stratégie politico-militaire. Aujourd'hui, la mondialisation est défiée sur toute la planète. Force bénéfique, elle est aussi un facteur d'aggravation de la vie de milliers de personnes. Le système capitaliste est à la croisée des chemins, et les partisans du libre marché et des théories économiques adjacentes deviennent contraints de reconnaître que les marchés ne s'auto corrigent pas toujours, et que le tout-libéral n'est pas non plus toujours la panacée. Mais cette reconnaissance est difficile à admettre pour certains. Les institutions internationales sont les premières accusées, mais pas n'importe lesquelles. Le problème n'est pas la mondialisation en soi mais la façon dont elle a été jusqu'à présent gérée, en particulier par le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale (BM) et l'Organisation mondiale du commerce (OMC) qui, en gouvernant le processus, contribuent à en fixer les règles du jeu souvent en fonction des intérêts des pays industriels. « Mais la question n'est pas seulement qu'elles ont servi ces intérêts : trop souvent, elles ont eu de la mondialisation une vision étriquée, due à une idée très particulière de l'économie et de la société » avance l'auteur de « La grande désillusion » dans son dernier chapitre intitulé « L'avenir ». Il poursuit, plus loin, « s'il apparaît que ces institutions servent d'abord et avant tout des intérêts commerciaux et financiers, ce n'est nullement ainsi qu'elles se perçoivent. Elles pensent sincèrement agir dans l'intérêt général. Même si tout prouve le contraire [...] beaucoup le croient si fermement qu'ils sont d'accord pour imposer ces «réformes» aux pays par tous les moyens ». L'auteur de ces lignes quelque peu provocatrices, sait de quoi il parle. Le professeur Joseph Stiglitz a obtenu le prix Nobel d'économie en 2001 pour son analyse des marchés et des asymétries de l'information. Ce livre, traduit de la version anglaise Globalization and its Discontents, se concentre sur la BM, mais surtout sur le FMI, parce que ces institutions ont été, selon l'auteur, au coeur des plus grands problèmes économiques des deux dernières décennies : l'ajustement structurel dans les pays en développement, les crises financières, et plus particulièrement la crise asiatique de 1997, et la transition des pays ex-communistes vers l'économie de marché. Il souligne que le FMI a été créé après la Seconde Guerre mondiale parce qu'on estimait que les marchés fonctionnaient souvent mal. Depuis, voici que le FMI est devenu le champion fanatique de l'hégémonie du marché. Et c'est précisément cette idéologie - la foi pure et simple dans le libre marché - qui sous-tend toutes les actions de l'institution et qui est vivement dénoncée par l'auteur. À cela s'ajoute également la logique interne du FMI, ou plutôt son absence de logique, ainsi que sa lenteur à comprendre ou accepter ses erreurs et la résistance de la BM et du FMI aux idées nouvelles de la science économique moderne. « Le problème est que le FMI présente comme une doctrine reconnue des thèses et des politiques sur lesquelles il n'y a pas de consensus [...]. Le FMI ne s'est jamais demandé ce qu'il y avait de faux dans ses modèles, il n'a jamais aimé discuter des incertitudes liées aux politiques qu'il recommande. Avec cette attitude et cet état d'esprit, il lui est difficile de tirer les leçons de ses erreurs. Le FMI a reconnu des erreurs dans la crise asiatique mais il s'est efforcé de limiter les critiques et les débats » Malgré la virulence de ses propos à l'encontre essentiellement du FMI, J. Stiglitz souligne qu'en

« Critiquant ainsi les méthodes du FMI, il ne veut pas dire qu'il perd toujours et partout son temps et son argent ». On sent néanmoins que les arguments lui sont difficiles à trouver. Il ne faut pas croire qu'il soit pour autant en faveur de l'abolition du FMI : « Je crois que cette dernière n'aurait pas de sens [...] Je suis persuadé qu'il est possible de remodeler la mondialisation de façon à concrétiser ses potentialités bénéfiques, et de réorienter les institutions économiques internationales afin d'y parvenir ».Le consensus actuel en dehors du FMI est qu'il faut limiter le champ d'action du FMI à son domaine originel, c'est-à-dire la gestion des crises. S'il n'est pas simple, le changement est possible. La BM a commencé à se réformer, même si cela n'est pas allé aussi loin que l'auteur l'aurait souhaité. « Néanmoins, je ne suis pas très optimiste quant à la probabilité, dans un avenir proche, de réformes fondamentales dans la structure de direction officielle. Mais, à court terme, des changements de pratiques et de procédures auraient peut-être un impact important ». Il préconise notamment la transformation du système de droit de vote au FMI et à la BM, ou, du moins, une augmentation de la représentation de certains pays comme les États africains, qui, à défaut de voter, pourraient au moins se faire entendre.

B) Les négociations multilatérales

Il y a eu tout un cycle de négociations multilatérales que l'on a appelées des " rounds ".

v Les quatre premiers rounds, entre 1947 et 1961 (Genève, 1947 ; Annecy, 1949 ; Torquay, 1951 et Dillon Round, 1960-1961), ont pour objectif la diminution rapide des droits de douane, qui atteignaient des niveaux encore très élevés dans l'après-guerre. On estime que les droits de douane sont divisés par 3 sur la période. Le taux moyen est d'environ 40% en 1947. Aujourd'hui, il est seulement de 5% environ (petit retour en arrière : au XIXème siècle, les droits de douane avaient été divisés par deux, pour atteindre seulement 10%, c'est dans l'entre-deux-guerres qu'ils remontent pour atteindre 30% à 40%. Cette baisse des droits de douane s'accompagne d'un fort développement des échanges : entre 1953 et 1963, les échanges mondiaux progressent de 6%/an en moyenne, le PIB de 4.3% seulement.

v Malgré cette réussite, deux problèmes demeurent : au delà de la baisse des taux moyens, il existe des " pics tarifaires " très élevés (c'est le cas aux Etats-Unis) pour certains produits, d'autre part les protections non tarifaires demeurent.

v Le Kennedy Round se déroule entre 1964 et 1967. Il est marqué par des conflits entre les Etats-Unis et la CEE. Les Etats-Unis passent d'une attitude défensive (ils recherchaient une baisse assez lente des protections tarifaires, pour protéger leurs industries de main-d'oeuvre) à une attitude plus offensive pour soutenir leurs exportateurs : ils réclament une baisse importante des droits de douane pratiqués par les pays de la CEE .Cet affrontement est marqué par la montée en puissance de la CEE qui devient premier exportateur mondial (25% des échanges en 1961 et 18.5% pour les Etats-Unis).

v les propositions américaines : baisse de 50% de tous les droits de douane, linéairement. Suppression totale des droits de douane pour les biens pour lesquels les Etats-Unis et la CEE rassemblés assurent plus de 80% du commerce mondial.

v La CEE souhaite que les structures des droits de douane soient harmonisées : les taux moyens sont plus élevés aux Etats-Unis (11.7% pour la CEE et 17.8% pour les Etats-Unis) mais surtout, il existe de nombreux pics tarifaires aux Etats-Unis, ce qui n'est pas le cas pour la CEE (plus de 400 produits sont taxés à plus de 35%). Si il y a diminution linéaire, ce serait plus avantageux pour les Etats-Unis.

v Les résultats : La CEE n'obtient pas d'harmonisation des tarifs américains sur les siens : les droits sur les produits textiles restent à 35%, 48% pour les chaussures, il y a 100 produits, pour lesquels les droits restent supérieurs à 30%. Le principe de diminution linéaire n'est pas non plus adopté. Malgré tout, les droits de douane ont bien diminué : -35% pour les produits industriels et -20% pour les produits agricoles. Les taux moyens des droits de douane sont de 8% pour la CEE et de 13.4% pour les Etats-Unis. Un accord est signé sur les pratiques anti-dumping. En échange de concessions sur les tarifs douaniers, les Etats-Unis s'engagent à supprimer L'American Selling Price, c'est-à-dire une pratique qui consistait à calculer les droits de douane sur le prix des produits importés à partir des prix de produits américains concurrents (et souvent plus élevés !). En fait cet accord ne sera jamais appliqué.

v Le Tokyo Round, se déroule entre 1973 et 1979. Le nombre de pays signataires de l'accord a augmenté, ils sont 99 pour ce round, les pays en développement sont donc plus nombreux dans la négociation. Le contexte pèse aussi sur les négociations : pour la première fois depuis 1945, le commerce diminue de 5% en 1975. En 1971, les Etats-Unis connaissent leur premier déficit commercial de l'après-guerre. Le début de la crise renforce les tentations protectionnistes.

C) Les résultats sont les suivants :

§ nouvelle baisse des droits de douane : -33% pour les produits industriels, avec une diminution des pics tarifaires. Il y a malgré tout des exceptions comme pour l'automobile et le textile ;

§ quelques accords sur les barrières non tarifaires, mais qui ne sont pas ratifiées par tous les participants

§ quelques dispositions pour les PED (pays en voie de développement)

§ L'Uruguay Round débute en 1986 et il devait se terminer en 1990 mais il n'était toujours pas terminé en décembre 1993. Le 15 avril 1994, les accords de Marrakech, closent l'Uruguay Round et donnent naissance à L'OMC. L'OMC a deux problèmes à résoudre : la non universalité du GATT, certains produits en étant exclus (problème de l'intégration des services), et le problème des nouvelles formes de protectionnisme.

Chapitre 3 : La montée du protectionnisme d'Etat

Incontestablement, le libre échange inquiète nos sociétés qui instinctivement se tournent vers le protectionnisme pour se rassurer. Face a ce qui se voit, les délocalisations ou les fermetures d'entreprises, le pouvoir politique se doit de réagir en adoptant des mesures de protection pour en apparence les rendre plus difficile .En revanche, ce qu'ils ignorent, ce sont les effets pervers et invisibles de ces mesures qui sont autrement plus dommageable que l'ajustement économique dans un marché libre.

Section 1 : Les arguments Théorique des défenseurs du protectionnisme

Parmi les facteurs qui pourraient expliquer la rupture des taux de croissance après 1973, on évoque souvent le fait que les économies étant plus ouvertes, les conditions de la croissance ont changé, l'internationalisation accrue ayant fait pesé sur les économies nationales une contrainte extérieure forte, qui rendrait caduques les vieilles régulations, notamment les politiques keynésiennes .C'est la raison pour laquelle, on voit refleurir avec plus de force les discours protectionnistes, sous-tendus par cette idée que la mondialisation est coupable de tous les maux.

A) Le protectionnisme éducateur 

Dès le XIXème siècle, il existe des opposants aux doctrines libre-échangistes développées dans le cadre ricardien. Ils soulignent les effets négatifs de la concurrence entre des nations qui n'ont pas atteint le même niveau de développement. C'est dans le contexte de la Révolution industrielle, que se développent ces thèses, notamment en Allemagne, aux Etats-Unis et au Japon, qui sont trois pays touchés plus tardivement par cette révolution industrielle, qui font donc plutôt partie de la seconde vague d'industrialisation.

L'expression la plus connue de ces raisonnements sur les effets négatifs du libre-échange, pour les pays qui démarrent et connaissent donc un retard économique, a été formulée par Friedrich List, en 1840, dans son Système national de l'économie politique. Il est partisan du Zollverein (union douanière en Allemagne, entre des états, qui n'ont pas encore réalisé leur unité politique) avec l'idée que l'unification du marché intérieur va favoriser l'industrialisation, à condition qu'il soit protégé de l'extérieur par des barrières douanières. Il insiste sur le fait que la puissance économique d'un pays vient de sa capacité à développer une industrie, qu'il existe donc des spécialisations plus avantageuses que d'autres et qu'on ne doit donc pas s'en tenir à des avantages comparatifs acquis : il ne suffit pas d'exploiter des avantages acquis, il faut en construire, pour se spécialiser dans des productions avantageuses. Il constate par ailleurs que les écarts de développement sont déjà importants et qu'un pays qui souhaite développer son industrie, source de sa puissance, ne pourra pas résister à la concurrence venue d'entreprises déjà installées depuis longtemps sur e marché et bénéficiant donc de coûts de production inférieurs (grâce aux économies d'échelle et aux effets d'apprentissage). Dans un premier temps, les biens importés seront plus compétitifs que les biens fabriqués sur le marché intérieur.List préconise un " protectionnisme éducateur ", pour les industries " naissantes " ou " dans l'enfance ". Il s'agit donc d'une protection temporaire, le temps que l'industrie nationale puisse devenir compétitive. (Remarque : le problème est de savoir à quel moment lever ces protections)

Cette thèse fait l'objet d'un relatif consensus, y compris au sein du GATT, elle y inspire les dispositions particulières en faveur des PED .En toile de fond de cette thèse ou des thèses similaires défendues aux Etats-Unis par Hamilton (1891, Report on manufactures), il y a l'idée que l'Angleterre est libre-échangiste, parce qu'elle est en avance économiquement et que le libre-échange est profitable aux nations, à partir du moment où elles en sont au même niveau de développement, et à partir du moment où elles ont pu développer suffisamment leur industrie. . Malgré ces évolutions, on assiste ensuite à un retour du protectionnisme, qui débute en 1865 aux Etats-Unis avec la fin de la guerre de Sécession (victoire du Nord, protectionniste contre le sud, libre-échangiste), suivis par d'autres pays, dont l'Allemagne, dès 1879. Ce retour à des mesures protectionnistes est directement lié à des politiques volontaristes d'industrialisation. C'est aussi le cas en France dès 1881 avec l'adoption d'un tarif extérieur, puis en 1892 avec le vote de la loi Méline, aggravée en 1910.

B) Les théories de l'échange inégal

L'idée commune aux théories de l'échange inégal, c'est que contrairement à ce qu'affirment les modèles inspirés des avantages comparatifs, tous les pays ne sont pas forcément gagnants au libre-échange, parce que les avantages comparatifs négligeraient les rapports de force internationaux, qui font que certains pays fixent les règles du jeu à leur avantage. Samir Amin, par exemple, insiste sur la différence entre le " centre ", qui fixe les règles du jeu, et la " périphérie ". La domination du centre sur la périphérie, permet le développement de l'échange inégal, qui se fait au profit des pays riches et aux dépens des pays pauvres, peut prendre différentes formes :

· Le rôle particulier joué par les pays colonisateurs dans leurs anciennes colonies. Le rôle de la période de colonisation a été mis en avant par des auteurs qui remarquaient que les pays du tiers-Monde sont souvent d'anciens pays colonisés. Le rôle néfaste des colonisateurs, tel qu'il est présenté par ces théoriciens, peut prendre différentes formes :

· Longtemps, certains ont soutenu la thèse du pillage des pays colonisés par les pays colonisateurs, pillage notamment des matières premières, mais aussi à travers l'exploitation de la main-d'oeuvre. Cette théorie du pillage a connu ses heures de gloire dans les années 70, l'idée étant qu'une grande partie du surplus généré par le Sud est drainé vers le Nord, à cause des règles de l'échange inégal, et du coup cela bloque l'accumulation du capital au sud et donc le développement. Il est vrai que l'échange Sud /Nord s'est organisé autour des matières premières des pays du Sud, mais la thèse est largement remise en cause aujourd'hui. Les historiens insistent plutôt sur le fait que la colonisation n'a pas été une opération économiquement rentable et que son importance était surtout d'ordre politique. C'est en particulier la thèse défendue par Jacques Marseille au sujet de la France. D'ailleurs, l'essentiel des matières premières consommées dans les pays du centre est produit au centre. Paul Bairoch estime qu'avant la seconde guerre mondiale, l'autosuffisance du Nord était assurée : 96% environ. C'est aussi la thèse défendue par Pierre- Noël Giraud, qui écrit : " la croissance des pays riches n'a pas reposé sur une exploitation privilégiée des richesses naturelles du Tiers- Monde, sauf pour le pétrole. " Le Tiers- Monde n'assure aujourd'hui qu'une part assez faible de la production mondiale de matières premières.

· Si cette thèse du pillage est largement contestée, il est plus largement admis que les pays colonisateurs ont malgré tout joué une influence en bloquant toute possibilité d'industrialisation et de mise en oeuvre d'un processus de rattrapage. Ce blocage s'est parfois traduit par différentes actions qui ont détruit les industries locales, qui commençaient à se développer : on cite souvent le cas de l'Egypte ou celui de l'Inde, qui est analysé par Paul Bairoch dans Le Tiers Monde dans l'impasse : il montre comment l'industrie textile indienne, qui fonctionnait sur un mode assez artisanal a été complètement détruite par la concurrence anglaise : la mécanisation, qui s'accélère à partir de 1780, permet de baisser les coûts de revient et donc les prix de vente des cotonnades anglaises. Du coup, l'Angleterre a pu vendre en inde ses cotonnades, alors que traditionnellement, elle importait du coton brut en provenance de l'Inde. Ses importations ont d'ailleurs fortement augmenté avec le développement de l'industrie textile : en 1820, l'Angleterre consommait 40 fois plus de coton brut qu'en 1760. Dès 1813 l'Angleterre contraint même l'Inde à lui acheter les cotonnades embarquées à Liverpool. Il y a alors des arrivages de cotonnades peu chères, le transport est facilité par l'ouverture du canal de Suez (1869), qui réduit de presque la moitié le trajet Inde - Angleterre. Pour payer ces importations de cotonnades, il fallait que l'Inde exporte et l'Angleterre l'a encouragée à développer les cultures d'exportations, en développant des exploitations appartenant à des européens. Le rôle des pays colonisateurs a donc plutôt consisté à bloquer l'industrialisation des pays colonisés et à leur imposer une spécialisation peu avantageuse à long terme dans les matières premières. Si on analyse l'exemple indien au regard des avantages comparatifs, on peut dire qu'il était normal que l'Angleterre exporte des produits textiles, puisqu'elle possédait un avantage comparatif dans ce domaine, grâce à la mécanisation, mais ce que souligne aussi cet exemple, c'est que la théorie des avantages comparatifs ignore les effets de long terme de la spécialisation, le fait que certaines spécialisations sont plus avantageuses que d'autres.

· En lien avec ce rôle des pays colonisateurs, les théories de l'échange inégal se sont souvent appuyées sur une analyse des termes de l'échange, c'est-à-dire le ratio :

Les Prix des exportations et les Prix des importations.

Il était généralement admis qu'il y avait eu une dégradation des termes de l'échange pour les pays du tiers monde, en raison de leur spécialisation dans les matières premières, dont les prix connaissent des fluctuations importantes, généralement orientées à la baisse. Cette question de la dégradation des termes de l'échange est l'objet de débats. Jacques Marseille la conteste : il reprend l'exemple donné souvent : en 1954, on achetait une jeep contre 14 sacs de café et en 1962 il en fallait 39. Il conteste d'abord les années de référence : en 1954, le cours du café avait atteint un record historique. Malgré tout, il semble qu'il existe une tendance assez générale à la dégradation : une enquête de la banque mondiale a étudié l'évolution du rapport :

Prix des matières premières (hors pétrole)

Prix des importations industrielles

Ce rapport passe de l'indice 145 en 1948 à l'indice 100 en 1989, soit une baisse de 45%. On retrouve les mêmes résultats pour la période 1968-88 : la dégradation des termes de l'échange atteint 41% pour les matières premières et 14% pour les produits manufacturés.

· Au delà du débat sur la pertinence des théories de l'échange inégal, ce qu'on peut observer, c'est qu'historiquement, les partisans du libre-échange ont presque toujours été des nations économiquement dominantes, c'était déjà vrai pour l'Angleterre du XIXème siècle. Et que dans les périodes de crise, les tentations protectionnistes sont plus fortes. Aujourd'hui, les pays d'Asie du Sud-Est reprochent à l'Europe et aux Etats-Unis d'être trop protectionnistes et leur demandent d'ouvrir davantage leurs marchés.

Section 2 : Les différentes formes et les effets du protectionnisme

La nouvelle théorie du commerce international a suffisamment modifié les fondements de l'analyse des échanges mondiaux pour introduire certaines ambiguïtés sur les avantages du libre-échange. Profondément libre-échangiste, Paul Krugman démontre que « Même si le protectionnisme n'est pas une calamité atroce », il ne peut être envisagé comme une politique répondant de manière adéquate aux problèmes rencontrés aujourd'hui par les pays développés.

A) Les différentes formes du protectionnisme

Le protectionnisme est mis en place par un Etat qui veut réduire ses importations en provenance de l'étranger, et notamment celles qui concernent des biens particuliers dont l'afflux pourrait porter préjudice aux producteurs nationaux. La première grande distinction passe entre les barrières tarifaires et les barrières non-tarifaires :

· les droits de douane : sous forme de tarif spécifique (un forfait par unité) ou autrement dit valorem (en pourcentage du prix de vente)

· les restrictions quantitatives : les prohibitions n'existent plus. En revanche, il existe des quotas d'importation, par exemple les accords de restriction volontaire d'exportations signés par le Japon et les Etats-Unis : face à la montée des voitures importées du Japon, les Etats-Unis ont décidé d réagir, ils ont d'abord eu recours à la clause de sauvegarde, en arguant du fait que l'augmentation importante des importations de voitures en provenance du Japon avait détruit 200000 emploi entre 1978 et 1980. Mais ce recours a été rejeté par le GATT comme non fondé (on a considéré que les difficultés de l'industrie automobile américaine venaient de la faiblesse de la demande et pas de la concurrence japonaise directement). Les Etats-Unis ont ensuite négocié en 1981 avec les japonais un accord d'auto-imitation des exportations : on a fixé à 1.85 millions de véhicules par an le nombre maximum de voitures japonaises exportées aux Etats-Unis entre 1981 et 1985, à 2.3 millions par la suite. Cet accord a été respecté, puisque depuis 1981, la part des constructeurs japonais sur le marché intérieur américain a plafonné à 22%. (0.2% en 1964, 4.6% en 1970, 22% en 1979). Les Japonais ont d'ailleurs du coup choisi de s'implanter sur le territoire américain, ce qui est une façon de contourner ces mesures protectionnistes.

Ces accords d'autolimitation sont couramment pratiqués aux Etats-Unis, en violation des principes du GATT : 9% environ des importations aux Etats-Unis sont touchés par de tels accords d'autolimitation.

· les normes et mesures administratives : par exemple les normes nationales sur la qualité des produits, qui sont édictées au nom de la protection des consommateurs (exemples : normes sanitaires dans l'agroalimentaire, normes antipollution dans l'automobile, normes de sécurité,...). Il est facile dans ce domaine de glisser insensiblement de la protection du consommateur à des formes déguisées de protectionnisme. Autre exemple : le conflit entre la France et l'Allemagne sur les normes concernant la bière dans les années 80. Un édit allemand du XVIème siècle définit la composition de la bière, selon des normes qui ne sont pas celles pratiquées par les fabricants français. Quand la bière française a gagné des parts de marché en Allemagne, les pouvoirs publics allemands ont procédé à des analyses des produits français et les ont déclarés non conformes aux normes. Autre exemple : la France se sert du nécessaire agrément de France Télécom pour le matériel téléphonique et les fax pour se protéger contre les importations en provenance d'Asie du Sud-Est. La France a aussi utilisé des mesures administratives en 1982, lorsque l'on cherchait à réduire le déficit commercial :

· obligation de mentionner le pays d'origine sur les produits importés

· rédaction en français de tous les documents d'accompagnement

· création d'un centre unique de dédouanement des magnétoscopes à Poitiers, alors qu'ils arrivaient d'Asie au port du Havre.

Les japonais enfin, se sont fait une spécialité de ces usages protectionniste des normes, notamment l'obligation qui est faite de respecter une taille minimum pour les caractères sur les emballages, ce qui favorise les langues à idéogrammes...

· les subventions à l'exportation ou à la production. Elles génèrent de nombreux conflits entre les Etats-Unis et la Communauté Européenne, notamment au sujet de la politique agricole commune et sur Airbus.

· Les manipulations de taux de change : pendant longtemps, on a accusé le Japon, puis les pays d'Asie du Sud-Est (la Corée du Sud en particulier) de sous-évaluer leur monnaie pour rendre leurs produits plus compétitifs sur les marchés extérieurs. Ces accusations posent différents problèmes :

· comment peut-on définir le taux de change de référence qui permettrait de juger si une monnaie est dévaluée ou non, s'agit-il du taux de change , avec tous les problèmes posé par l'estimation de ce taux de change ?....

· les autorités monétaires d'un pays sont-elles en mesure de manipuler durablement le taux de change ?

Malgré ces limites, certaines études empiriques concluent que cette arme a été utilisée par le japon : le Yen aurait été sous-évalué entre 1975 et 1978, puis de 1979 à 1981, ce qui aurait permis une hausse des parts de marché des entreprises japonaises à l'étranger et une limitation des importations. Le protectionnisme financier comprend les subventions à l'exportation, les crédits à l'exportation à taux d'intérêt réduits ou bonifiés, les avances plus ou moins remboursables ou encore les distorsions liées aux différences des régimes fiscaux .Le protectionnisme monétaire désigne des instruments monétaires et cambiaires ayant pour effet de permettre au taux de change de se déprécier plus qu'il ne le ferait autrement ou de prévenir une appréciation qui prendrait place en leur absence. Exemple : les dévaluations compétitives, l'action sur les taux d'intérêt.On estime qu'à peu près la moitié des importations des PED sont soumises aujourd'hui à l'ensemble des barrières non tarifaires, contre 25% en 1966.

Si on fait le tour des différentes pratiques protectionnistes, on s'aperçoit que les pays riches ne craignent pas par moment de pratiquer les différentes formes de protectionnismes, y compris pour se protéger des pays du Sud.

Analyse et effet du protectionnisme

ANALYSE DES EFFETS DU TARIF DOUANIER

Les effets du tarif

douanier nominal

Dans le cas d'un petit

pays, les gains ne

recouvrent pas les pertes.

La perte sèche est liée

à l'inefficience des

producteurs (qui produisent

plus sans être plus

compétitifs) et au fait que

les consommateurs achètent

moins et plus cher

L'effet du tarif douanier sur

les termes de l'échange

pour un grand pays

La diminution de la

demande nationale fait baisser

le prix mondial du produit taxé

Amélioration des termes

de l'échange pour

le(s) pays importateur(s)

Faible effet net sur le

commerce mondial

La protection effective

Le taux de protection effective

est le % d'augmentation de la

VA du secteur. Il est plus élevé

que le taux nominal si les

inputs sont moins taxés que

les outputs, et moins élevés

dans le cas contraire

v Création de trafic: Une production nationale est remplacée par les importations d'un pays membre dont les coûts sont moins élevés.

v Détournement de trafic : Une importation du reste du monde est remplacée par celle d'un pays membre dont les coûts sont supérieurs.

v Structure du commerce: Plus grande est la part des biens produits nationalement (la création de trafic potentielle est forte) et plus faible est la part des biens importés du reste du monde (le détournement potentiel du trafic est faible), plus grande est la profitabilité d'amélioration du bien-être.

v Concurrence et complémentarité : Plus la structure de production des membres est concurrente (moins ils sont complémentaires), plus forte est la chance que l'union douanière apporte du bien-être, car elle crée de nouvelles spécialisations.

v Droits de douanes : Des tarifs élevés contre les futurs membres de l'union accroissent les possibilités de trafic, alors que des droits faibles à l'égard des non-membres vont réduire les risques de détournement.

v Accroissement de la pression concurrentielle: Les entreprises sont obligées d'améliorer leur compétitivité prix et hors prix (politique de différenciation des produits et d'innovation)

v Echange intra branche : La spécialisation pour chaque pays dans un segment de produit a entraîné un accroissement des échanges intra branches verticaux et intra firmes

v Localisation des activités: Augmentation de la taille des entreprises mais spécialisations en termes de produits intermédiaires et de segments de produits plus qu'en termes de produits finis

Conclusion

Certains considèrent que la mondialisation est responsable de tous les maux comme le niveau de chômage s'accroît avec l'ouverture des pays vers l'extérieur et la libéralisation des échanges. Les entreprises délocalisent leurs activités et choisissent leurs sites de production en fonction de critères sociaux et économiques (niveau de salaires, protection sociale, fiscalité, réglementation du travail). Plans sociaux, flexibilité, chômage technique, mobilité sont les nouvelles bêtes noires que redoutent les salariés de ces entreprises. D'autres estiment que la mondialisation n'est pas responsable de tous les maux. Certes, la mondialisation a contribué à la destruction de nombreux emplois, voire à celle de secteurs entiers de l'économie, mais elle a aussi permis l'émergence d'autres activités qui compenseraient cette perte. Le chômage est lié à beaucoup d'autres facteurs (situation économique du pays, charges salariales trop lourdes, inadéquation entre offre et demande...), qui pourraient aussi expliquer la fluctuation de son niveau. Il est globalement dépendant des politiques économiques des pays, avec ou sans mondialisation. Celle-ci serait alors responsable d'un bouleversement dans la nature, mais non dans la quantité, des emplois, et le salarié devrait désormais accepter la flexibilité, conséquence directe de l'accroissement de la croissance.

Liste des abréviations :

OMC Organisation mondiale du commerce

BM Banque mondiale

FMI Fond monétaire internationale

PED Pays en voie de développement

GAAT General Agreement on tarif and trade

CEE Comité économique européen

Alena Accord de libre échange nord Américain

PIB Produit intérieur brut

NPI Nouveaux pays industrialisés

OCDE Organisation de Coopération et de développement économique

R&D Rechercher et Développement

PVD Pays en voie de développement

HOS Heckscher, Ohlin, Samuelson

BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages Généraux :

Paul R. Krugman : La mondialisation n'est pas coupable, vertus et limites du libre échange ; éditions la Découverte, www.editionsladecouverte.fr

Joseph E.Stiglitz : La grande Désillusion, édition 06/août/2006, librairie générale Française (31/5538/9) www.livredepoche.com

Paul Bairoch : Le tiers monde dans l'impasse, Gallimard 3iéme Edition mise a jour, revue et augmentée (collection folio Actuel) Paris 1992, 660 pages. La première Edition est parue dans la collection Idées Paris 1971.

Hamilton: Report on manufacture Edition Diane Publishing (1891)

www.publishing.net

Daniel Cohen : la mondialisation et ses ennemis, Paris : édition Bernard Grasset ,2004

David Ricardo : Principes de l'économie politiques et de l'impôt (1817), Edition Flammarion GF, 508 pages.

Articles et Revues :

Frederic List: Système National de L'économie Politique

Un précurseur : www.oboulo.com/frederic+list+precurseur

Michel Godet : La mondialisation passe, les Etats restent paru dans Libération le 18 janvier 2002

Pierre Noël Giraud : le défi des inégalités paru dans le monde du 06 Novembre 2001 www.cerna.ensmp.fr

Steven COISSARD:L'économie internationale http://www.diplomatie.gouv.fr

Support de cours : Licence 3 AES Economie Européenne Internationale (M.Dalpont)

Table des Matières :

Introduction.......................................................................................4

Chapitre 1 : Une approche théorique favorable au libre échange.....................7

Section 1 : Les théories classiques du libre échanges .....................................7

A)Modèle des avantages comparatifs...................................................7

a)Les hypothèses.......................................................................8

b) Le raisonnement :la démonstration des gains associés au libre-échange...8

B)Le prolongement des modèles comparatifs.........................................12

a) Heckscher - Ohlin et la dotation factorielle..................................13

b) Le paradoxe de Léontieff.......................................................14

Section 2 : La nouvelle théorie du libre échange...........................................18

A) la prise en compte de la demande interne..........................................19

a)les arguments de l'optimisme..................................................20

b) les arguments des plus pessimistes...........................................22

B) la prise en compte de la concurrence imparfaite......................................24

a)Les prescriptions en matière de politique économique.....................25

b)La prudence sur les politiques économiques..................................27

Chapitre 2 : L a mise en place d'institutions et d'accords internationaux pour

Favoriser le libre Échange..............................29

Section 1 : La création du GATT (OMC)............................................29

A) Les principes fondateurs de L'OMC ...............................29

B) Les exceptions a ces principes fondateurs ..........................30

Section 2 : Les promesses et les négociations multilatérales........................32

A) Les promesses des institutions internationales...................32

B) Les négociations multilatérales.......................................35

C) Les résultats de L'OMC ..............................................37

Chapitre 3 : La montée du protectionnisme d'Etat...................................38

Section 1 : Les arguments Théorique....................................................38

A) Le protectionnisme éducateur........................................ ...38

B) Les théories de l'échange inégal......................................40

Section 2 : Les différentes formes et les effets du protectionnisme...................43

A)Les différentes formes du protectionnisme..............................44

B) Analyse et effet du protectionnisme......................................48

Conclusion.............................................................................................50

Liste des abréviations..................................................................................51

Bibliographie...........................................................................................52






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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille