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L'intégration des pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) dans l'économie mondiale par les APE (Accords de partenariat économique): leurre imposé ou ambition réaliste pour le développement ?

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par Stéphanie de Halleux
Université Libre de Bruxelles - D.E.S. en Coopération au développement 2008
  

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II.2.2. La conformité des APE aux règles de l'OMC en son article XXIV

Comme nous l'avons expliqué précédemment, l'Accord de Cotonou stipule explicitement et à plusieurs reprises, que les nouveaux accords commerciaux doivent impérativement se conformer aux règles de l'OMC. Ainsi, pour être conforme aux règles de l'OMC, les Accords de partenariat économique sont conçus comme des zones de libre-échange basés sur le principe de réciprocité afin de répondre aux

76 L'Accord de Cotonou fixe la fin des négociations au 31 décembre 2007 car cette date correspond à l'expiration de la dérogation qu'ils ont obtenue de l'OMC pour le maintien des préférences tarifaires.

exigences de l'article XXIV de l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT). En créant des zones de libres échanges conformément à l'article XXIV du GATT, l'UE bénéficie d'une des exceptions77 prévues par la clause de la Nation la plus favorisée (article 1 du GATT).

En vertu de l'article XXIV du GATT, on entend par zone de libre échange « un groupe de deux ou plusieurs territoires douaniers entre lesquels les droits de douane et les autres restrictions commerciales restrictives (...) sont éliminés pour l'essentiel des échanges commerciaux portant sur les produits originaires des territoires constitutifs de la zone de libre-échange » (article XXIV, § 8 b). La formation de zones de libre-échange doit en outre répondre à diverses conditions stipulées à l'article XXIV du GATT. Il est ainsi prévu que les droits de douane et autres réglementations doivent être éliminés entre pays participants pour « l'essentiel de leurs échanges commerciaux ». En outre, l'article XXIV précise que tout accord provisoire doit comprendre un plan et un programme pour son établissement « dans un délai raisonnable (article XXIV, § 5 c) ». Comme l'explique Benoît FaivreDupaigre dans son article, le GATT n'oblige pas à une réciprocité totale et permet qu'une partie des échanges ne soient pas libéralisés78. Ainsi, si une marge de manoeuvre existe pour les pays ACP signataires des APE, l'auteur fait cependant remarquer que « conformément à l'article XXIV, cette exclusion ne peut concerner un secteur tout entier79 ». L'auteur explique ainsi qu'il n'est pas possible de la part d'un pays ou d'un groupe de pays, d'envisager l'exclusion de la libéralisation de l'ensemble du secteur agricole80.

En outre, l'article XXIV ne prévoit ni la méthode de quantification, ni la proportion d'échanges qui doivent être libéralisés entre les parties (sous forme de volume, de seuil tarifaire, de pourcentage d'échange, etc.). Ainsi le caractère imprécis de ces dispositions soulève des conflits d'interprétation lors des négociations des APE. Nous étudierons ainsi dans une partie ultérieure que, pour l'UE, l'essentiel des échanges signifie que 90 % de la valeur totale des échanges entre les parties soit

77 L'autre possibilité de déroger à la clause de la nation la plus favorisée, est la création d'Union douanière en vertu de l'article XXIV du GATT. Une union douanière implique l'adoption d'un tarif extérieur commun à l'ensemble des pays qui y participent, et à l'adoption par ceux-ci de réglementations commerciales identiques en substances. Comme l'explique Daniel Van der Steen dans son étude, les fondateurs du GATT ont estimé que la création de zones de libre-échange et d'unions douanières serait une étape vers la libéralisation au bénéfice de l'ensemble des membres du GATT. Voir : VAN DER STEEN, D., DANAU, A., L'Accord de partenariat économique (APE) entre l'Afrique de l'Ouest et l'Union européenne. Quels enjeux pour les exploitations paysannes et familiales ?, Collectif Stratégies Alimentaires asbl (CSA), Bruxelles, octobre 2006, p.28.

78 FAIVRE-DUPAIGRE, B., HERMELIN, B., RIBIER, V., Quelle marge de manoeuvre pour les produits agricoles sensibles dans le cadre des APE ?, Synthèse du Colloque organisé par la FARM les 28 et 29 novembre 2006, 21 décembre 2006, p. 50.

79 Ibid.

80 Benoît Faivre-Dupaigre explique que le choix des produits « sensibles » à exclure de la libéralisation reste une question cruciale à régler au niveau des blocs régionaux. Selon l'auteur, cela suppose que chaque pays identifie ses principaux produits sensibles, puis se concerte avec les autres pays de la sous région pour établir la liste des produits sensibles à négocier avec l'Union européenne. Voir : Ibid.

libéralisée alors que les pays ACP sont favorables à une révision de l'article XXIV du GATT. Aussi, l'UE estime qu'une période de 10 ans est un délai raisonnable pour le démantèlement tarifaire conduisant à la libéralisation de l'essentiel des échanges alors que les pays ACP plaident pour un délai plus long.

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