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Cohabitation population fang/CNPN, WCS dans la conservation de l'environnement au Gabon : Analyse du cas du Parc National des Monts de Cristal

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par Aimée Prisca MEKEMEZA ENGO
Université Omar Bongo - Maîtrise 2007
  

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1.2. Historique des Parcs Nationaux

C'est du conflit des sociétés traditionnelle et moderne sur la conception de l'environnement qu'a émergé en Amérique, à la fin du XIX siècle, une nouvelle tradition pour laquelle : « La nature est un refuge par rapport aux maux de la civilisation ». Cette initiative a pu être effective grâce aux récits recueillis par John Colter, Lewis Clark puis Juim Bridger, les anciens de cette expédition. Mais avant, précisément au milieu de ce siècle, David Thoreau, un des penseurs les plus féconds d'Amérique parlait déjà avec éloquence de l'importance des sites américains sauvages isolés. Ce système des Parcs Nationaux est né suite à une volonté de protéger le patrimoine naturel de l'ouest américain.

John Mouir, l'un des ténors du mouvement pour les Parcs Nationaux aux Etats-Unis, a fait valoir avec véhémence et succès que des zones de culture vierge devraient être réservées à la détente afin de satisfaire un besoin émotionnel de leur population traditionnel.

A la fin des années 1860, la vision « transcendantale » de la nature préconisée par Thoreau et ses pères avait inspiré toute une génération d'écologistes qui demandèrent par la suite l'ouverture de Yellowstone en 1872.

Le 8 septembre 1978, l'Unesco inscrit ce site au rang de patrimoine mondial de l'humanité pour le bien et le plaisir de la population. La loi de 1872 avait prévu la préservation de tout arbre, tout dépôt minéral, toute curiosité naturelle et merveille « dans son état naturel ».

Ce site avait été choisi par sa diversité d'écosystèmes montagnards en particulier des cimes enneigés, des bisons, des grizzlys, des canyons spectaculaires et des geysers uniques qu'on ne retrouve nul par ailleurs.  

Ce mouvement écologiste américain s'est transformé en croisade pour la gestion scientifique de toutes les terres et eaux publiques. Il préconisait un concept qui, un siècle plus tard, a évolué pour devenir « Développement durable ». Ce mouvement prit un grand essor sous la présidence de Théodore Roosevelt qui était un passionné de chasse, de nature et de conservation des ressources naturelles de son pays et de leur caractère récréatif. Durant sa présidence, il fournit son appui à la conservation des terres publiques, des eaux et de la faune, créant ainsi le service américain des forêts et classant dix- huit sites du domaine public dans la catégorie Parcs et monuments.

Pour ces conservationnistes américains disait Marcus Cochester (1999 : 162 ), « Les espaces sauvages sont primitifs et naturels, ce sont des natures nostalgiques, natures paradis, natures sylvithérapies, ils représentent une ressource qui ne doit pas être exploitée mais gardée intacte ».

Outre qu'elle était au fondement du programme pour les Parcs Nationaux aux Etats- unis, cette vision de la nature a puissamment façonné la configuration mondiale de la conservation. Cependant, aux Etats-Unis, cette conception de la conservation est restée et reste toujours profondément ancrée. Pour les Américains : « la nature est un lieu où l'on se redécouvre un but dans la vie » d'après Marcus Cochlester (1999 : 162). L'idée selon laquelle nature et société humaine sont intrinsèquement antagonistes et incompatibles est sans doute la rationalisation de l'intense sentiment d'aliénation qui sous-tend de nombreuses versions américaines de l'écologie radicale (Deep Ecology) et anime bien des membres tels que Earth first (Première Terre).

Ces écologistes purs et durs avaient défini la « nature sauvage » comme : « Des zones étendues de végétations primaires, à divers étapes de son développement, hors des limites de l'exploitation humaine », Marcus Colchester (1999 : 162). Le Yellowstone Park (1872) et le Yosemite State Park (1890) ont été les résultats de cette approche et en fin de compte, la philosophie qui considérait les Parcs Nationaux comme excluant l'occupation humaine a reçu une base légale. Par rapport à cela, Gomez-Pompa et Anchéa, Kauss déclarèrent que : « La nature sauvage est un lieu où l'homme lui-même est un visiteur qui ne reste pas » , Marcus Colchester (1999 : 163) . Après les Amériques, le concept de Parc s'est répandu à travers le monde et avec lui, la prémisse de base : « La nature doit être laissée libre de toute interférence humaine ». Durant les années 1970, cette vision de l'aménagement des zones protégées en est arrivée à dominer le mouvement de la conservation. Ainsi pour l'UICN (Union Mondiale pour la Nature), un Parc est :

« Un grand espace où un ou plusieurs écosystèmes ne sont pas altérés par l'exploitation ou l'occupation humaine, où les espèces animales et végétales, les sites géomorphologiques et les habitats ont un intérêt scientifique, éducatif ou récréatif particulier ou encore constituent un paysage naturel de beauté et où la plus haute autorité compétente du pays a pris des mesures pour empêcher ou éliminer aussi vite que possible l'occupation de la totalité de la zone, et pour renforcer efficacement les aspects caractéristiques sur le plan écologique, géomorphologique ou esthétique, qui conduit à son établissement ».

Les idées de conservation se sont répandues au-delà des mers avec l'extension des colonies, mais elles ont apporté avec elles bien peu de ce respect pour les droits et les usages traditionnels. En Europe, le premier Parc National a été ouvert en Suisse, sous l'impulsion des chercheurs de la société helvétique des sciences naturelles. Ce site s'étend de l'est de la Suisse à la frontière de l'Italie. Ce site a été régi en Parc National, le 1er août 1914. Ces idées ont touché la grande Bretagne au XI siècle. Dès le XVIII siècle, les français ont tenté des expériences visant à réguler l'utilisation des forêts. La forêt de l'île Maurice en particulier.

Le 6 juillet 1963, la France crée son I er Parc : le Parc National de la Vanoise. Ce site a été transformé en Parc par souci de protection du boutequin qui, à l'époque était en voie de disparition. Ce Parc est situé dans la Savoie, proche du Parc grand paradis d'Italie. Les Anglais ont pris des initiatives similaires à Tabago. Ces idées de conservation ont également touché l'Afrique.

Suite à ce mouvement pour la conservation, l'UICN multiplia ses congrès. La première conférence se tint à Seattle, le 30 Juin 1962. La deuxième à Yellowstone, du 18 au 27 septembre 1972. La troisième à Bali en 1982 et la quatrième à Caracas, en 1992. Ces conférences débattaient sur les perspectives avenir des Parcs Nationaux. Nous pouvons également citer le colloque sur les aires protégées au XXI siècle. Ce colloque s'est tenu du 24 au 29 novembre 1997 à Albany en Australie. Au cours de ce colloque, il était question non seulement de favoriser l'établissement des Parcs Nationaux Naturels à l'échelle mondiale, mais aussi de mise en place des moyens pouvant concourir à leur réussite, afin d'atteindre le plus rapidement possible le but qui leur est assigné. A la suite de ces premiers congrès et colloque, d'autres ont pris essor. Nous avons également vu se développer plusieurs ONGe à travers les continents.

En 1985, le Gabon signe son instrument d'acceptation en faveur de la convention pour la conservation du patrimoine culturel et naturel de 1972. Cette convention veille dans un strict respect, de la souveraineté des Etats partis à la protection du patrimoine culturel et naturel afin de s'assurer que les générations futures héritent du maximum de chef-d'oeuvre de l'humanité, témoin de leur histoire. Ainsi, le Gabon crée le 30 août 2002, treize Parcs Nationaux, décision qui s'intègre dans un long processus de prise de conscience de la richesse que représente le patrimoine naturel des Etats de l'Afrique centrale et des conventions internationales en application du nouveau code forestier promulgué le 31 décembre 2001.

Certaines aires protégées existaient déjà : Lopé, Loango, Minkébé, Moukalaba et Mont doudou. Ces Parcs Nationaux n'existaient que dans les textes, sans gestion appropriée. Ce qui leur conférait le statut de réserves de faune. C'est le cas des Parcs Nationaux d'Akanda, de Petit Loango et de Wongué. Le statut de réserve de faune auparavant accordé à ces derniers n'était pas adapté selon la loi au développement des activités touristiques. Ces réserves cynégétiques pour la plupart, avaient été crées avant l'indépendance, sur la base de la réglementation sur la chasse. Si on se réfère aux décrets du 27 mars 1944 et du 18 novembre 1947, la chasse était interdite dans ses réserves. Ces réserves n'avaient pas le caractère d'intangibilité qu'on retrouve chez les réserves naturelles et les Parcs Nationaux Naturels. La réserve de faune n'assurait que la production des animaux potentiels cynégétiques, et non celle de l'écosystème. Selon la loi d'orientation : «  La réserve de la faune était un périmètre dans lequel la flore et la faune bénéficiaient d'une protection absolue » et interdisait toutes formes d'exploitation susceptible de modifier l'environnement et des ressources.

A ces anciens Parcs se sont ajoutés huit Parcs nationaux. Leur classement s'appuie sur des études scientifiques menées depuis plus d'une dizaine d'années pour certains et sur des recommandations proposées en 1990. L'engagement de l'Etat gabonais à développer le secteur économique a amené à reconsidérer le statut de réserve de faune existant et à créer les nouveaux Parcs Nationaux parmi lesquels, Akanda, Birougou, Ivindo, Loango, Lopé, Mayumba, Minkébé, Monts de Cristal, Moukalaba-Doudou, Mwagné, Plateau Batéké, Pongara et Waka.

La création des Parcs Nationaux au Gabon répond, non seulement à un souci de conserver des espaces naturels et des espèces animales et végétales, mais aussi à des considérations économiques, comme nous venons de le signaler dans les phrases antérieures, de plus en plus important à l'échelle mondiale : celui du tourisme de la nature, bénéfique pour les populations et les générations futures. Cette activité a pour fin, la réduction de la pauvreté en milieu rural et va faciliter le développement durable du pays. C'est dans cette logique que s'inscrit le Parc National des Monts de Cristal. Ces Parcs occupent 2.837.128 hectares, soit 11% de la forêt gabonaise. Selon l'Article 81 relatif à la politique des Parcs Nationaux, ces derniers sont à la charge de plusieurs administrations en particulier :

-Le premier ministre,

-Le ministère de l'économie forestière, des eaux, de la pêche, de la protection de la nature et de la gestion des parcs nationaux,

-Le haut commissaire au tourisme,

-Le ministère chargé de l'aménagement du territoire,

-Le ministère de la planification,

-Le ministère chargé de la recherche scientifique,

-Le ministère de l'économie et des finances,

-Le ministère de l'intérieur et des collectivités locales,

-Le ministère de la défense nationale,

- Le ministère des mines, de l'énergie et du pétrole.

1.3. Le Parc National des Monts de Cristal

Carte 2: Localisation des Monts de Cristal

Cette carte illustre le Parc National des Monts de Cristal. Ainsi, à l'Est du paysage, nous avons le secteur Mbé. Ce secteur se trouve dans la région de Medouneu. Le secteur Noya se trouve du côté Ouest du Massif forestier. Autour du Parc, nous avons les villages riverains au Parc. Ces villages se situent dans le secteur Mbé de ce massif forestier. Située à cheval entre les provinces de l'Estuaire et du Woleu-Ntem, les Monts de Cristal sont une chaîne de montagne sise entre la Guinée-Équatoriale et l'Ogooué, à seulement deux ou trois heures de route de Libreville. Ce Parc est divisée en deux secteurs : la Mbè d'une superficie de 59.764 ha dans les départements du Haut-Como (Medouneu) et du Como-Kango, et le Mont Séni d'une superficie de 59.862 ha, dans le département de la Noya (Cocobeach), dans la province de l'Estuaire. Ce secteur est limitrophe de la Guinée-Équatoriale, non loin du Parc National Mont Alen de Guinée-Équatoriale. Ces deux massifs forestiers constituent l'un des caractéristiques majeur de ce Parc et c'est une des raisons qui le distingue des autres Parcs Nationaux.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo