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Implication des SDIS dans la recherche des causes d'incendie

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par Thomas Chwarzcianek
Université Paris 13, IUT de Saint Denis - DUT HSE 2009
  

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Partie préliminaire Introduction du sujet

Durant l'année 2007, 330 600 incendies(1) se sont déclarés sur le territoire national occasionnant près de 800 décès.

Les progrès actuels, associés à une forte implication des pouvoirs publics en matière de règlementation et de contrôle dans les établissements recevant du public (ERP) et les immeubles de grande hauteur (IGH), ont permis de limiter le nombre d'incendies dans ce type d'établissements. Le respect des libertés individuelles, relevant d'un droit fondamental, ne permet pas d'imposer certaines dispositions réglementaires et surtout d'en contrôler la bonne exécution pour ce qui concerne le domaine de l'habitation. Une majeure partie de ces sinistres entraînant des décès ou blessures graves trouvent leurs causes dans des comportements de négligence, d'imprudence ou de défaut de vigilance.

Dans le domaine de l'habitation, ce nombre élevé de victimes et notamment de décès trouve principalement sa cause par un phénomène d'asphyxie, ces sinistres se produisant principalement en période nocturne. Pourtant depuis de nombreuses années, la proposition visant à imposer l'installation de détecteurs avertisseurs autonomes de fumée (DAAF) a été formulée par de nombreux acteurs, tant par des associations de grands brûlés que par les pouvoirs publics(2) qui malgré leurs effort n'ont pu faire aboutir une réglementation. L'intérêt d'un tel équipement est sa réaction instantanée à la perception de fumée et/ou de gaz de combustion et l'émission d'un signal sonore permettant ainsi le réveil des occupants et leur évacuation du lieu.

La Recherche des Causes et des Circonstances des Incendies (RCCI) est une discipline que l'on retrouve couramment dans de nombreux pays étrangers. Dans les pays Anglo-Saxon (Etats-Unis, Québec, Angleterre...) l'investigation des scènes d'incendie est effectuée par des services spécialisés (le commissariat aux incendies pour la ville de Québec et les Fire Marshall pour les Etats-Unis) ou directement par les services de lutte contre l'incendie. A l'exemple de la province de Québec, dans la Loi contre l'incendie, les sapeurs pompiers ont l'obligation d'investiguer tous les feux à l'exclusion de ceux qui sont manifestement d'origine criminelle ou pour lesquels il y a une victime de décédée. Dans ce dernier cas, ce sont les enquêteurs de la sûreté du Québec qui prennent le relais(3).

En France, pour les services d'incendie et de secours, cette discipline, es qualité, est encore dans un concept de découverte et de réflexion cherchant à initier une possible réalisation d'organisation structurée.

Cependant, l'on peut considérer qu'une certaine forme d'investigation post incendie est déjà réalisée par les compagnies d'assurances dans le cadre de leurs obligations en matière d'analyse des risques à couvrir mais aussi envers celles de prévention. Pour les autres actions, elles relèvent du caractère d'expertise de justice ordonnées par les juridictions civiles, pénales ou administratives.

(1) Statistiques des services d'incendie et de secours 2008, site du ministère de l'intérieur. Ces chiffres doivent être abordés à titre indicatif car des variations sont notables selon les critères d'enquête. Une comparaison doit être portée avec les indications de l'institut de veille sanitaire.

(2)Elaboration d'un rapport parlementaire de Mr Pierre MORANGE et Mr Damien MESLOT, proposition de Loi ayant fait l'objet de trois navettes parlementaire (ce qui est une situation exceptionnelle) puis intégration d'un article (art 48) dans la Loi numéro 2009-323 dite « Loi BOUTIN ayant été censurée par le conseil constitutionnel pour absence de lien avec l'objet de la dite Loi.

(3) Art 43 et 45 de la Loi contre l'incendie du Québec

Outre la recherche de la manifestation de la vérité scientifique, la RCCI peut être un véritable outil en matière de prévention visant à faire évoluer la sécurité contre les risques d'incendie. Les données concrètes recensées suites aux différentes constations et/ou investigations réalisées permettraient d'analyser des situations plus ou moins similaires offrant la possibilité de conduire des travaux de réflexion dont les deux principales orientations pourraient être l'évolution des règlementations et l'information du public au travers de campagnes d'information.

Certains SDIS ont identifié deux axes majeurs d'intérêt dans la mise en oeuvre d'une procédure de RCCI complémentairement aux compétences des autres acteurs institutionnels.

Le premier, par des constatations objectives et factuelles, permet de sécuriser juridiquement l'établissement public administratif soumis de plus en plus à des recherches en responsabilité, majoritairement infondées, pour aggravation des dommages en conséquence d'un manquement du service dans la lutte contre l'incendie.

Le second est celui, par l'exploitation des données collectées, permettant de dégager des recoupements de situations similaires ou de phénomènes pouvant conduirent à des études spécifiques, des modifications de matériels par les industriels ou des campagnes d'information grand public.

Pour cela, il convient de définir, au préalable, les conditions d'exercice des différents intervenants. En aucun cas, la RCCI ne doit se substituer aux missions de la justice ou de celle de ses collaborateurs occasionnels que sont les experts de justice.

L'exclusivité de compétences en matière de lutte contre l'incendie confère aux sapeurs pompiers une légitimité à intervenir en matière de RCCI mais cela impose une formation adaptée, répondant aux objectifs recherchés.

Si l'action première des intervenants reste les sauvetages et l'extinction, l'évolution des matériels et des techniques opérationnelles peut permettre une amélioration pour limiter l'altération de la zone de sinistre et ainsi assurer la préservation d'un maximum d'indices. Ce comportement opérationnel devrait se poursuivre dans la phase ultime qu'est celle du déblai.

C'est par la dispense d'une véritable culture de corps départemental que ces objectifs ambitieux pourront être satisfaits mais surtout s'inscriront dans le naturel opérationnel. L'on peut également évoquer un intérêt, pouvant paraître secondaire mais peut être essentiel pour les sinistrés, que sont les récupérations de biens ou d'effets à valeurs affectives qui auraient pue disparaître avec l'évacuation globale du déblai

A travers cette réflexion, deux parties majeures seront abordées, la première portera un regard sur la place que peuvent prendre les différents acteurs sapeurs pompiers impliqués dans la Recherche des Causes et des Circonstances d'Incendie.

La seconde partie abordera l'impact que peut engendrer cette nouvelle discipline dans les méthodologies opérationnelles déployées par les SDIS et proposera des perspectives d'évolution.

Présentation de l'établissement public administratif « Service Départemental d'Incendie et de Secours »

Le Service départemental d'Incendie et de Secours du Val D'Oise (SDIS 95) est un établissement public administratif. Il détient une compétence exclusive en matière de lutte contre l'incendie et concourt, avec les autres services et professionnels concernés (SAMU, Police, EDF/GDF...), à la protection et à la lutte contre les accidents, sinistres et catastrophes, à l'évaluation et à la prévention des risques technologiques ou naturels ainsi qu'aux secours d'urgence.

Dans le cadre de ses compétences, il exerce les missions suivantes :

1° La prévention et l'évaluation des risques de sécurité civile,

2° La préparation des mesures de sauvegarde et l'organisation des moyens de secours, 3° La protection des personnes, des biens et de l'environnement,

4° Les secours d'urgence aux personnes victimes d'accidents, de sinistres ou de catastrophes ainsi que leur évacuation(4).

Le SDIS 95 présente une particularité notoire dans sa constitution et son histoire. En effet, il découle de la refonte de l'ancienne Seine et Oise décomposée le 1er janvier 1968 pour former les départements du Val D'Oise, de l'Essonne et des Yvelines. Quelques-unes de ses communes ont également contribué à la formation d'une partie des Hauts-de-Seine (9 communes), de la Seine-Saint-Denis (16 communes) et du Val-de-Marne (18 communes).

Le SDIS du Val D'Oise est le premier service d'incendie et de secours français à avoir été départementalisé suite à l'arrêté du 1er janvier 1972 relatif à la création du corps départemental de sapeurs pompiers du Val D'Oise. L'objectif était de pouvoir garantir à l'ensemble des habitants du département une égalité dans la distribution des secours et ce en tout point du département. Cet arrêté a mis définitivement fin à l'histoire des corps de sapeurs pompiers communaux dans le département(5).

L'établissement public administratif SDIS 95 est administré par un conseil d'administration. Il est placé sous la double autorité du Président du Conseil Général qui préside le conseil d'administration et du préfet, membre de droit et responsable de la mise en oeuvre opérationnelle des moyens de secours sur le département (article L1424-3 du CGCT) nonobstant la compétence des maires de chaque commune en matière de sécurité sur leur territoire.

Le conseil d'administration du SDIS (CASDIS) est composé de représentants du département, des communes et des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) compétents en matière de secours et de lutte contre l'incendie. Le CASDIS est présidé de droit par le Président du Conseil Général qui peut néanmoins en déléguer sa présidence. Son fonctionnement est régi par l'article R1424-16 du CGCT.

La direction du SDIS est assurée par le directeur départemental (DDSIS), officier supérieur de sapeur-pompier. Il est placé sous l'autorité du Président du Conseil d'Administration pour la gestion administrative et financière de l'établissement et sous celle du préfet, notamment pour la gestion opérationnelle et la prévention.

(4)Voir article L1424-2 du CGCT

(5)Suite à un entretien avec le Col (e.r.) Pierre Grenier Directeur Départemental et chef du corps départemental de sapeurs pompiers du Val D'Oise de 1972 à 2004, auteur de la mise en place du service d'incendie et de secours en sa forme actuelle.

L'organigramme s'articule autour d'une équipe de direction, de trois groupements territoriaux, d'un service de santé et de secours médical (SSSM), de centres de secours principaux (CSP), de centres d'incendie et de secours (CIS) et de centres de première intervention (CPI).

L'organisation administrative et opérationnelle du service s'appuie sur des règlements qui sont :

> L'arrêté d'organisation du SDIS,

> L'arrêté portant sur le règlement opérationnel,

> L'arrêté portant sur le classement des centres,

> Le Schéma Départemental d'analyse et de couverture des risques (SDACR), > Le règlement intérieur avec ses annexes,

> Les règlements des instances délibératives et représentatives.

Si les services d'incendie et de secours présentent une spécificité au regard de l'ensemble des autres administrations, celle-ci peut principalement se caractériser par le fait que :

> Le corps départemental est constitué de sapeurs pompiers professionnels (SPP), fonctionnaires territoriaux et de sapeurs pompiers volontaires (SPV), citoyens ayant une activité professionnelle et souscrivant un engagement de cinq ans renouvelable.

> Leur mode d'intervention est caractérisé par des contextes d'urgence, fréquemment en milieu hostile et intervenant en tout temps et tout lieu du département, voire même dans le cadre de missions aussi bien extra départementales qu'internationales.

Sa constitution structurelle est élaborée sur la base du SDACR, outil permettant de dimensionner la réponse opérationnelle à prévoir, en fonction des risques courants et particuliers existants sur le département.

Ce document, réactualisé tout les cinq ans et élaboré par le SDIS est arrêté par le préfet après avis conforme du conseil d'administration du SDIS.

Le corps départemental de sapeurs pompiers du Val D'Oise se compose de 40 centres de secours dont trois sont associés à des centres de commandement de groupement (Osny pour le groupement 1, Eaubonne pour le groupement 2 et Villiers le Bel pour le groupement 3), permettant de couvrir 1 246 Km2 et d'assurer la sécurité de 1.157.057 habitants.

La direction départementale, siège administratif, est localisée géographiquement à Neuville sur Oise. Elle comporte, outre le siége administratif du service, le centre de traitement de l'alerte où sont centralisées les demandes de secours de l'ensemble du département, le centre opérationnel départemental d'incendie et de secours (CODIS 95) et un centre d'incendie et de secours.

En 2007 le SDIS du Val D'Oise a effectué 114 386 sorties de secours dont 6 898 incendies.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein