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La désertification des terres agricoles et baisse des rendements en milieu sahélien: exemple du phénomene de salinisation dans les communautés rurales de Latmingué et de Ndiaffate (bassin arachidire du Sénégal)

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par Sanokho Malick
Université Gaston Berger de Saint-louis - DEA 2007
  

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Chapitre 3- Analyse des concepts

Elle permet d'élucider les concepts clés non seulement pour le lecteur averti mais aussi pour les correcteurs de ce travail de recherche.

3.1. Description des Tannes

Les tannes sont la partie sous influence successive des inondations et des retraits des eaux de la mer. Une concentration abondante de cristaux de sels en surface est manifeste. Ce qui donne naissance à des efflorescences blanches qui peuvent varier de l'évaporation.

La géomorphologie des Tannes du Saloum

Les tannes du Sine Saloum constituent l'espace le plus complexe du domaine fluviomarin sénégalais. Cela tient à la diversité des unités géomorphologiques héritées des différentes épisodes morphogénétiques qui ont façonné le paysage au quaternaire, à la variation du climat du nord au sud et à la forte densité du réseau hydrographique. Ces tannes diffèrent à ceux de la Gambie et de la Casamance par leur forme, la nature

du substratum sédimentologique (plus sableux et par les unités végétales plus étendues). « Au moment de la première phase d'entaille qui est anté-geolienne, le climat était devenu subaride. De grosses pluies espacées dans le temps, engendraient après des écoulements brusques » Michel P. page 56, Asequa mars 1970 in Thiam A.1985.

Puis le climat est devenu aride. C'est la phase Ogolienne, elle correspond à la constitution des ergs orientés nord-est, sud-ouest du sud de la Mauritanie jusqu'au Saloum, Michel P. page 28 Asequa -juin 1970. Mais ce n'est que dans la seconde phase d'entaille qui est post-ogolienne correspondant au pluvial (Michel P. page 28 Asequa- juin 1970) que s'est constitué le réseau hydrographique du Sine et du Saloum. Ce réseau a entaillé les plateaux cuirassés de l'amont.

La période Nouakchottienne voit la mer pénétrer dans la région du Sine Saloum jusqu'en amont de Kaolack avec de plus de 3m de côte.

Le relèvement progressif du niveau de la mer s'est traduit par une importante sédimentation marine. Durant la transgression marine, il n'y a pas eu de colmatage. Il n'a commencé qu'au fur et à mesure du retrait de la mer. Pendant la même période, il s'est produit une sédimentation lagunaire avec des dépôts de sable et de vase.

La dynamique actuelle est telle une forme dénudée avec des efflorescences salines ; c'est la tanne nue.

3.2. La Salinisation

C'est un processus d'enrichissement d'un sol en sels solubles qui aboutit à la formation d'un sol salin. La salinisation entraîne un accroissement de la pression osmotique qui rend l'eau plus difficilement mobilisable par les plantes. Ce phénomène dresse une toxicité de certains ions pour les végétaux (Cl-, Na+, etc.).

Au Sénégal, la salinisation est surtout d'origine marine, ancienne ou actuelle, et se caractérise par des inflations de la mer dans une nappe phréatique littorale qui est douce au départ « bilan de la recherche agronomique et agroalimentaire au Sénégal : 1964- 2004 ; ISRA, ITA, CIRAD ». Cet ouvrage va plus loin, dit-il la salinisation marine ancienne est liée à la dernière transgression marine, qui a laissé des surfaces d'eaux piégées, qui sont devenues de véritables lagunes. Des sédiments marins (sources de remontées salées) ont également été déposés lors de cette transgression. La présence de vases marines imprégnées de salant marin le long de certaines côtes et estuaires (fleuve du Sine Saloum, Casamance) donne naissance aux salés spéciaux appelés sols sulfatés acides. Une salinisation secondaire d'origine anthropique consiste à utiliser l'eau d'irrigation chargée de sels sur des sols à mauvais drainage. Ce type est assez fréquent au niveau des périmètres irrigués. Dans ce cas, l'intensité du pouvoir évaporant est telle qu'il se produit par moment des remontées capillaires entraînant les sels vers les couches superficielles du sol.

Ce processus chimique et physique génère des conséquences négatives sur les rendements agricoles de la localité donnée. La salinisation, en effet, gène la croissance des plantes et appauvrisse les sols en éléments nutritifs. Les exploitants agricoles verront bientôt réduire leurs revenus agricoles. Nous pouvons assister dans ce cas à des mouvements d'exode de la population jeune en particulier, à la pauvreté rurale à crescendo brève à une dégradation des conditions de vie des populations concernées. Par ailleurs, les deux communautés rurales qui font l'objet de cette présente recherche, sont affectées par la remontée saline due à la présence du bras de mer dont les fortes évaporations et la sécheresse influencent ses effets.

3.3. La dégradation des terres

La dégradation des terres est généralement définie comme une baisse temporaire ou permanente de la productivité des terres. Elle peut résulter du changement climatique ou de phénomènes naturels, mais il est plus vraisemblable qu'elle dérive des activités humaines. La dégradation peut être évaluée au moins en partie à l'aide des nouvelles technologies, comme l'imagerie par satellite et la capacité de calcul plus poussée des ordinateurs. Mais ceci ne suffit pas, selon Louise Fresco, Sous-directrice générale de la FAO pour l'agriculture. "Il est très tentant de rester assis derrière un ordinateur, mais il est important de constater exactement ce qui se passe sur le terrain", a déclaré Mme Fresco en s'adressant aux Nations Unies et aux institutions de recherche agricole. Aussi "Lorsque nous parlons de 'désertification', la menace ne concerne pas bien entendu les terres qui sont déjà désertiques", explique l'expert de la FAO, Freddy Nachtergaele. "Nous entendons dégradation des terres productives mais fragiles qui reçoivent 100 à

1 000 mm de précipitations annuelles et qu'une utilisation non viable peut endommager ou anéantir." Certaines de ces terres peuvent être cultivées. D'autres, comme les parcours ou la steppe, se trouvent tout en bas de l'échelle des précipitations et servent de pâturages aux moutons ou aux chameaux et d'abri à une part importante de biodiversité végétale.

Le surpâturage ou la collecte excessive de bois de feu peuvent entraîner la désertification, avant de laisser la place au véritable désert. Dans les régions arides et semi-arides, jusqu'à 25 pour cent des terres irriguées sont touchées à différents degrés par le problème de la salinisation. Ceci pourrait menacer 10 pour cent de la récolte céréalière mondiale, quand plus de 800 millions de personnes sont déjà victimes de la faim.

La lecture des analyses conceptuelles précédentes montrent une relation étroite entre désertification et dégradation des terres, ce qui amène Yves Emsellem a parlé de processus évolutif d'une zone donné, d'un terroir donné, transformant l'écologie ou la vie était possible (...) Où les conditions d'existence humaines sont de plus en plus précaires. Lorsque nous faisons référence au cadre d'étude, les activités humaines en l'occurrence les exploitations agricoles, peuvent être à l'origine ou du moins précipiter la dégradation des terres dans cette localité. Cependant dans une large mesure le phénomène de la sursalure des terres est la cause principale. Il faut y ajouter les facteurs

d'ensoleillement, de température, d'hygrométrie .... Qui définissent le climat. Ce dernier est déterminé par les précipitations qui au cours des dernières années semblent indiquer une tendance sensible à la baisse.

Toutefois d'autres facteurs physiques peuvent intervenir mais proprement dans ces zones étudiées, il faut dire que c'est dans de moindre mesure.

3.4. La désertification au Sahel

A l'entame nous utilisons les propos de Michel Bonfils dans « Halte à la désertification au Sahel, 1987 » qui définit la désertification comme la dégradation évolutive d'une zone donnée, transformant une écologie où la vie était possible (....) où les conditions d'existence de l'homme, de plus en plus précaires, entraîneront dans une deuxième phase, une régression de la population.

En effet, la désertification a une progression rapide au Sahel certes, mais la conscience du phénomène de désertification chez les populations est récente.

Elle se manifeste par plusieurs aspects avec ses corollaires sur la production agricole lesquelles se font sentir les populations rurales au premier plan.

Selon Michel Bonfils la désertification n'est pas à assimiler avec l'avancée du désert. « Elle est une détérioration par le dedans » ; implicitement ce phénomène de dégradation émane des rapports de l'homme qui existent avec l'environnement naturel en question.

Par ailleurs, il convient de reconnaître que le sahel signifie étymologiquement

« rivage », et dérive du terme arabe « sahil » par extension le mot appliqué au Sahara va designer les bordures du Sahara et progressivement, il finit par designer une zone géographique. Les études menées dans cette zone par Michel Bonfils nous montrent une progression de type géométrique de ce phénomène. A ce stade, on enregistre l'exode de forces vives, entre autres impacts, d'où une compromission des efforts de développement.

Toujours selon lui, la désertification se manifeste par les indices suivants : v' Disparition du couvert végétal par actions anthropiques.

v' Vulnérabilité du sol dénudé aux vents violents, à la salinisation, etc.

Ce dernier facteur nous intéresse le plus car constitue la pièce maîtresse de notre étude. Les eaux surchargées de sels sous l'avancée de la mer par les vagues déversées aux schorres, remontent par capillarité pour attaquer les micro-organismes de la plante.

Celle-ci sous la pression d'éléments surchargés de sels finira par disparaître et laisser la place à de dunes de sables. Les conséquences que cela produit, sont énormes. C'est bien ce qu'ont compris les chercheurs, les décideurs politiques pour tenter de mettre au point des palliatifs à ce phénomène.

Mais comment lutter contre la désertification ? Évidemment lutter c'est prendre en compte tous les problèmes dégradants et appauvrissant ; toutefois les propositions de cette étude spécifique seront plus orientées à analyser la dégradation sous l'angle de la salinisation des terres du Sine Saloum en particulier dans les localités communautaires de Latmingué et de Ndiaffate ou ce phénomène s'est manifesté de façon nuisible à l'agriculture et au développement de la végétation.

3.5. Le bassin arachidier

Le bassin arachidier est la zone rurale du Sénégal la plus densément cultivée et la plus peuplée, avec une population de 3 700 000 habitants représentant 45% de la population totale du pays. Il s'étend sur plus de 220 km du Nord au Sud et plus de 200 km d'Est en Ouest, ce qui représente une superficie totale de plus de 40 000 km2 où 21% de la superficie totale du pays. La région du Sine-Saloum aussi bien que la collectivité territoriale de Latmingué et celle de Ndiaffate sont parties intégrantes du bassin arachidier. Aujourd'hui, le bassin arachidier est dans une phase de dégradation avancée : On assiste à l'accroissement des terres incultes, à la formation naturelle des dunes de sables puis à la baisse du niveau hydrostatique et l'assèchement des puits traditionnels. Enfin, il faut dire que la zone sahélienne est en proie aux fréquentes tempêtes de sable dues à l'absence de végétation susceptible de stopper les vents.

Ces différents éléments qui caractérisent le Sahel expliquent en conséquence les difficiles conditions de vie auxquelles les populations sont confrontées. La baisse permanente des rendements agricoles, l'inefficacité des systèmes de production en cours et le faible appui de l'Etat, entre autres, gênent considérable le développement des exploitations agricoles. A cela s'ajoute, pour certaines zones agricoles, la menace de la salure des terres ; c'est le cas des zones en étude en l'occurrence le Sine-Saloum.

L'intérêt de la définition de ces concepts, en réalité, traduit la richesse que constitue l'articulation des données afin de permettre aux lecteurs de mieux comprendre le sujet de la recherche. Aussi est-il que la pertinence et la qualité du travail fournis y dépendent fortement.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo