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La désertification des terres agricoles et baisse des rendements en milieu sahélien: exemple du phénomene de salinisation dans les communautés rurales de Latmingué et de Ndiaffate (bassin arachidire du Sénégal)

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par Sanokho Malick
Université Gaston Berger de Saint-louis - DEA 2007
  

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CHAPITRE 3- Problèmes et perspectives de recherche

La sursalure ou du moins la salure des sols, a entraîné la disparition totale ou partielle de la mangrove dans la CR de Ndiaffate en particulier. Dans le mémoire de M. Sokhna 1994-95, in Sadio 1991, 70% des forets d'Acacia Seyal, de combretum glutinosum ont disparu ; en raison de la remontée saline au niveau de tout le fleuve Sine-Saloum. Elle a affecté sérieusement les systèmes de production et la productivité agricole. Ceci oblige les paysans a déboisé de nouvelles zones qui jadis étaient des réserves naturelles. Aussi, la salinisation croissante des nappes phréatiques a réduit considérablement l'existence d'apport d'eaux douces à partir de l'amont. Avec la sécheresse des années précédentes (70-80), le processus de dépôt des sels a cru davantage et se procède par apport ou par dissolution au fil des années. Ce facteur limitant conjugué avec l'action anthropique causent d'énormes problèmes aux populations à savoir la dégradation des terres et la baisse des rendements agricoles entre autres.

Au regard des effets négatifs liés au processus de salinisation sur les exploitations agricoles en général, des mesures méritent d'être prises pour stopper le phénomène et atténuer les impacts sur le cadre socio-économique des populations.

Certes depuis une décennie entière, les populations locales ont tenté à leur manière mais de façons dispersées, d'éradiquer le phénomène de salinisation qui affecte leur environnement productif, mais ceci est sans succès majeur.

Les actions de lutte contre la désertification en général consistent à traiter au fond et de façon durable les manifestations de la désertification. Il faut y ajouter à ces actions des mesures réglementaires, de facilitation, d'encouragement ou de découragement de certaines pratiques.

+ Cadre institutionnelle de lutte contre dégradation des terres

Au niveau national, l'Etat sénégalais a élaboré et/ou mis en oeuvre d'importants Programmes environnementaux, parmi lesquels le volet environnement du NEPAD, le Programme National d'Action pour l'Environnement (PNAE), le Programme National de Lutte contre la Désertification (PNLCD), le Plan d'Action Forestier du Sénégal(PAFS). La mise en oeuvre de tous ces programmes a été facilitée par le

processus de décentralisation progressive qui a permis l'existence d'un cadre juridique favorable à travers l'application de la loi 96-07 du 22 mars 1996 portant transfert de compétences aux régions, aux communes et aux communautés rurales. Au niveau local, le décret N°96-1134 du 27 décembre 1996 portant application de la loi 96-07 du 22 mars 1996 a permis de doter les communautés rurales d'instruments pouvant leur permettre de promouvoir des politiques de développement durable à partir notamment d'une gestion et d'une exploitation rationnelle des ressources naturelles et de l'environnement. C'est dans ce cadre que l'Etat sénégalais a sollicité l'appui de partenaires extérieurs tels que la Coopération Technique Allemande à travers le Programme Bassin Arachidier (PBA) qui a pour mandat d'appuyer les collectivités locales et les populations dans la lutte contre la pauvreté en milieu rural. Aussi un des axes de ce Programme est « d'appuyer les populations et les élus à mettre en oeuvre une réglementation locale consensuelle pour la gestion durable des ressources naturelles qui tienne compte des dispositions des textes et lois en vigueur ».

+ Approche technique

Au regard de l'importance de l'agriculture dans le développement d'une nation, la lutte contre toute menace (salinisation en occurrence) doit être l'axe fondamentale.

> L'urgence est de stopper la réduction du couvert végétal.

Il faut une régénération des peuplements et plantation d'espèces halophytes tolérantes à la salinité et à la sécheresse.

Les amendements des terres agricoles par l'usage intensif de fumure organique

consistera à améliorer la fertilité du sol en vue d'une auto-suffisante alimentaire.

> La politique de l'Etat consistera à définir des axes stratégiques et d'orientations

méthodiques dans les interventions.

A travers ses services techniques régionaux et locaux, l'Etat procède à la réalisation des diagnostics et des études préalables.

Les centres de recherche publics ou privés harmonisent leur position technique et financière d'intervention.

· Mettre en place des digues et diguettes anti-sel.

· Des aménagements hydroagricoles (AHA) sur les terres agricoles menacées.

+ Les ONG et les collectivités locales

Les ONG et l'Etat qui viennent en appoint (technique et financier) aux collectivités locales dans la lutte, consentent d'énormes efforts dont les effets se font sentir vite par l'atténuation des impacts du phénomène. Seulement le problème dépasse très largement les interventions en cours et se révèle plus profond que l'on en croyait. Pour une lutte efficace du phénomène, on ne saurait isoler le phénomène de la sécurité alimentaire en milieu rural. L'approche globale, puis l'action intégrée des acteurs prendra en compte très largement ce volet si pertinent dans la mesure où il demeure incontournable.

Mais pour mieux cerner le problème, nous procéderons tout naturellement à l'énumération d'actions et mesures qui seront proposées afin d'éradiquer ou du moins atténuer les effets sur le cadre de vie des populations.

Ces actions pourront bien servir de références dans les autres pays, zones du Sahel qui menacent de désertification.

> Les actions destinées à assurer l'auto suffisance alimentaire.

L'amélioration de cultures traditionnelles en sec.

Les cultures contre saison, intensives.

> S'agissant des actions ayant pour objectifs la protection des sols, il faut retenir : Les mises en défens.

Les plantations d'espèce halophytes.

Les actions de conservation des eaux et du sol.

+ Méthode participative

Le facteur humain conditionne en grande partie la réussite d'un projet donné. Nous présentons ici l'importance de la participation des populations, non seulement par rapport aux stratégies à mettre en oeuvre mais également dans le suivi et l'évaluation des activités du projet de lutte contre la dégradation des terres par les eaux salées.

Les collectivités locales en partenariat avec des ONG, tentent de mettre en place une stratégie commune dans le cadre d'une convention locale en vue d'une gestion participative des ressources naturelles.

Il faut comprendre ou appréhender le caractère vulnérable des terres mais aussi les impacts que la désertification produit et qui sont nuisibles à l'amélioration des conditions d'existence. La population analysait dans ses mouvements (exode rural), dans sa structure (proportion de jeunes), dans son dynamisme doit être motivée et impliquée dans tout le processus. Au delà de cette considération, la participation de la

population dans les projets à entreprendre est nécessaire dans la mesure où la lutte contre la dégradation, la récupération des tannes est une tâche immense.

La menace de la salinisation des terres est sérieuse, les sols à réhabiliter sont considérables, même en zone agricole, ce qui justifie la détermination exceptionnelle à entreprendre. Il reste en effet, à dégager les techniques et les méthodes d'interventions des acteurs. Nous examinerons maintenant les démarches pratiques de l'exécution des projets de désalinisation et de lutte contre la dégradation des terres.

L'approche proposée dans cette intervention est relative à une approche globalisante, du fait de la complexité du problème et de la nécessité à apporter des résultats escomptés améliorant les conditions d'existence des bénéficiaires. Celle-ci s'inspire des recommandations formulées par le CILSS, en marge d'un séminaire tenu à Ouagadougou, novembre 1984.

u Participation des populations : elle se matérialise par l'organisation de celles-ci en structures associatives de lutte contre la dégradation des terres. la conscientisation et la formation des exploitants agricoles demeurent une condition irréversible sur leur rôle et les effets néfastes produits sur le couvert végétal.

u Approche multisectorielle qui vise simultanément la production et l'environnement (le préserver et le réhabiliter). Elle s'exerce donc dans le cadre d'un programme cohérent, progressif et à long terme.

Tous autres projets ou programmes de régénération et de préservation du couvert végétal, de récupération des tannes aura comme ligne de conduite cette approche globale. Toutefois, il faut noter que la réhabilitation et la préservation de l'environnement et de son potentiel productif demandent du temps et ont une rentabilité financière lente, d'où la patience à observer pour le cas spécifique de ces communautés en études.

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