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Le rattachement des burkinabé de l'étranger à  leur pays d'origine et leur apport au développement

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par Edouard BOUDA
Ecole nationale d'administration et de magistrature - diplôme de cycle supérieur 2009
  

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Paragraphe II : L'évolution de l'épargne dans le temps

L'épargne transférée par les canaux officiels peut être identifiée au niveau de la balance des paiements sous la rubrique « transferts courants privés, économies sur salaire ».

La balance des paiements est un compte de flux retraçant l'ensemble des opérations (opérations sur biens et services, opérations de transferts sans contrepartie dont les transferts d'épargne des travailleurs migrants, opérations en capital) intervenues au cours d'une année entre un pays et l'extérieur. Dans le cas du Burkina Faso, elle est calculée par la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) et transmise au Ministère de l'Economie et des Finances.

On peut y avoir une idée approximative des fonds rapatriés par les Burkinabé de l'étranger et leur progression comme l'illustre le tableau suivant.

Tableau 1. Evolution de l'épargne rapatriée par les migrants burkinabé (en milliards de FCFA) de 1980 à 2008.

Années

Côte d'Ivoire

Autres

Total

Montant

%

Montant

%

1980

30,34

95.2

1,52

4.8

31,86

1981

37,01

88.8

4,65

11.2

41,66

1982

32,92

90.8

3,32

9.2

36,24

1983

40,16

93.1

2,96

6.9

43,12

1984

35,87

91.0

3,54

9.0

39,41

1985

52,82

93.2

3,83

6.8

56,65

1986

63,40

95.5

2,96

4.5

66,36

1987

47,46

91.1

4,61

8.9

52,08

1988

50,66

90.9

5,05

9.1

55,71

1989

44,63

90.1

4,90

9.9

49,53

1990

34,95

91.9

3,08

8.1

38,03

1991

29,29

91.9

2,58

8.1

31,87

1992

30,70

90.0

3,39

10

34,10

1993

30,50

91.9

2,69

8.1

33,19

1994

41,00

91.9

3,61

8.1

44,61

1995

43,18

91.9

3,81

8.1

46,98

1996

51,87

91.9

4,57

8.1

56,44

1997

46,98

91.9

4,14

8.1

51,12

1998

50,3

91.9

4,41

8.1

54,43

1999

43,28

86.1

7,00

13.9

50,28

2000

38,29

86.1

6,19

13.9

44,48

2001

27,52

86.1

4,45

13.9

31,97

2002

-

-

-

-

36,60

2003

-

-

-

-

26,50

2004

-

-

-

-

21,10

2005

-

-

-

-

26,10

2006

-

-

-

-

31,7

2007

-

-

-

-

35,6

2008

-

-

-

-

38,1

Moyenne

41,03

91.05

3,96

8.5

41,58

Source : Produit par l'auteur sur la base des données du Ministère de l'Economie et des Finances (DGEP/DPAM).

Ainsi, sur les 29 dernières années, le Burkina Faso a reçu au total de ses fils à l'étranger plus de mille deux cents (1200) milliards de francs CFA soit une moyenne annuelle de 41,58 milliards de francs CFA dont 91,05% proviennent de la Côte d'Ivoire.

De 30,34 milliards FCFA en 1980 à 38,1 milliards FCFA en 2008 avec un pic
de 63,4 milliards FCFA en 1986, les envois de fonds des Burkinabé de

l'étranger connaissent une évolution en dents de scie liée à la conjoncture économique et politique mondiale et sous-régionale. En 1994 par exemple, avec la dévaluation du franc CFA, la sous-région a réalisé des gains de compétitivité, ce qui a eu pour effet d'accroître la vente des matières premières. Les émigrés burkinabé étant en majorité agriculteurs et résidant en Côte d'Ivoire, il y a eu accroissement de leurs revenus et par conséquent accroissement de l'épargne rapatriée. A la baisse des cours mondiaux des matières premières (café, cacao) se sont ajoutées les pertes de compétitivité en 1996, d'où la baisse de l'épargne rapatriée.

En outre, de la stabilité politique dépend la santé économique. De ce fait, la survenance d'une crise politique dans l'un ou l'autre des pays se répercutera sur l'économie et donc sur les envois de fonds. Ceci s'observe à partir de 1999 en Côte d'Ivoire avec la crise de Tabou et ses lots d'expulsions massives de Burkinabé et de confiscations des superficies agricoles et le conflit armé de 2002. A cette période, les envois de fonds ont amorcé une chute continue sans plus jamais atteindre le niveau d'avant. La preuve en est qu'il était difficile d'établir des statistiques à partir de 2002. Une crise politique au Burkina peut avoir les mêmes répercussions sur les envois de fonds des Burkinabé de l'étranger et ce, d'autant plus que ceux-ci pourraient se replier sur eux-mêmes. Ceci peut expliquer la baisse de l'épargne rapatriée en 1987. Il ressort donc que la paix sociale constitue un facteur de croissance économique.

Malgré ces chocs exogènes, le Burkina Faso a toujours enregistré un solde net épargne reçue/épargne versée positif. Doit-on pour autant en conclure sur la rentabilité de l'émigration burkinabé ou sur l'efficience des fonds générés par celle-ci ? Seule une approche comparée permet de l'affirmer.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984