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Depenses publiques et équilibre sur le marche des biens et services au Burundi: une analyse empirique (1987-2006)

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par Donatien BANYANKIRUBUSA
Université du Burundi - Licence 2009
  

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II.2.5. Le taux d'intérêt au Burundi

L'intérêt est un revenu ; c'est la rémunération des services qu'un prêteur rend à un emprunteur en lui prêtant une somme d'argent, appelé capital, pour une certaine durée. Cette rémunération versée par le débiteur (celui qui a une dette envers son créancier) représente un pourcentage du capital prêté appelé « taux d'intérêt » (Jean-Yves LAPUL et Olivier GARNIER (1996)).

Ainsi, les taux que nous avons mis en évidence sont de deux catégories :

- Les taux d'intérêt débiteurs : ce sont des taux appliqués aux crédits consentis par les institutions financières aux agents non financiers.

- Les taux d'intérêt créditeurs : il s'agit de la rémunération qu'une banque paie à ses clients qui ont mis de l'argent à sa disposition (peut être sous forme de dépôts ou en achetant des bons de caisse).

Dans la théorie classique, le taux d'intérêt est le facteur déterminant pour la demande d'investissement. En effet, en supposant que le taux d'intérêt ne change pas, la firme maximise sa valeur en investissant dans des projets ayant une valeur actualisée supérieure au taux d'intérêt du marché. Ce qui est illustré mathématiquement par :

Avec Ct : coût de l'investissement ;

Vt : valeur actuelle ;

Rt, Rt+1, ..., Rt+n : revenus nets respectivement en t, t+1, ..., t+n

i : le taux d'intérêt supposé constant pendant la période.

Nous voyons que la valeur actuelle est inversement proportionnelle au taux d'intérêt. Certains de ces taux sont librement débattus entre les institutions financières et les déposants, d'autres sont administrés et fixés par les autorités monétaires pour deux raisons opposées :

- éviter une surenchère des banques dans la collecte de l'épargne liquide ;

- assurer une rémunération minimale à certains titulaires ou à certains emplois d'autre part.

La conséquence de la hausse des taux d'intérêt est de rendre onéreux le crédit pour les créateurs d'entreprises, ce qui limite le degré de rentabilité de nouveaux projets d'investissements financés par le crédit bancaire, comme le montre le schéma ci-après :

Schéma 1. Politique monétaire et taux d'intérêt

Politique de relance

Politique de rigueur

Baisse du taux d'intérêt

Stimulation de la demande des ménages et des entreprises

Baisse du chômage

Hausse du taux d'intérêt

Baisse de la demande des ménages et des entreprises

Baisse de l'inflation

Source : COLLIS, J. et YVES, B., Dictionnaire économique et financier, Paris, Edition Seuil, 1989, p. 296.

Ainsi, dans la fixation des taux d'intérêt, il est nécessaire de parvenir à concilier deux exigences contradictoires :

- d'une part, il faut que le taux d'intérêt créditeur soit suffisamment rémunérateur pour attirer l'épargne, en tenant compte notamment de l'inflation ;

- d'autre part, compte tenu du taux de rendement interne des projets d'investissements, il faut fixer le taux d'intérêt débiteur de telle sorte que l'investissement ne soit pas découragé.

La figure suivante montre l'évolution du taux d'intérêt débiteur et du taux d'intérêt créditeur au Burundi.

Figure 8 : Evolution du taux débiteur et créditeur au Burundi en % (1987-2006)

Source : Nous-mêmes à partir des données de l'annexe 3.

La mesure prise par le gouvernement en 1990 visant l'encouragement des investissements privés n'a pas été accompagnée par une mesure de réduction du taux d'intérêt débiteur pour favoriser l'investissement privé. Ainsi, nous avons enregistré une augmentation de 22,7% du taux d'intérêt débiteur l'an 1991 et c'est la plus grande augmentation qu'on enregistre durant toute la période. De plus, de 2000 jusqu'en 2006, le taux débiteur est resté à un niveau supérieur à 20%, ce qui ne donne pas espoir à l'investisseur privé burundais face à cette situation financière. Notons que le taux d'intérêt débiteur a baissé entre 1994 et 1995; ce qui représente une diminution de 2,5% en 1994 et 3,2% en 1995 respectivement par rapport aux années précédentes. Il y a eu d'autres diminutions du taux d'intérêt débiteur en 2002, 2004 et 2005 où ces derniers ont chuté de 3%, 1,4% et 1,5% respectivement par rapport aux années précédentes.

Le taux d'intérêt débiteur étant un taux appliqué aux investisseurs qui s'adressent aux banques pour demander des crédits d'investissement, nous voyons que ce taux reste élevé et ne permet pas aux investisseurs privés de réaliser leurs projets d'investissement.

En ce qui concerne le taux d'intérêt créditeur qui est un prix payé au déposant de l'argent à la banque, nous voyons que ce taux reste très faible qui tend à défavoriser l'épargne au Burundi. En effet, durant toute la période, il est de 9% en moyenne.

Ainsi, de 1987 jusqu'en 1992, nous voyons une amélioration de ce taux, de même que pour la période de 1995 jusqu'en 2003. Nous observons une baisse du taux d'intérêt créditeur en 1993 et en 1995 où ce dernier a baissé de 5% et 4,8% respectivement par rapport aux années antérieures. La période de 2004 jusqu'en 2006 a été marqué par une diminution du taux d'intérêt créditeur et c'est durant cette même période qu'on observe une forte diminution, 30,6% en 2005.

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