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Les migrations de populations dans la commune de Savalou: impacts socio-économiques

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par Lambert AGODO
Université d'Abomey Calavi - Maà®trise, Géo humaine et Economique 2009
  

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UNIVERSITE D'ABOMEY- CALAVI

(UAC)

@@@@@@@

FACULTE DES LETTRES, ARTS ET SCIENCES HUMAINES

(FLASH)

@@@@@@@

DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE ET AMENAGEMENT DU TERRITOIRE

(DGAT)

@@@@@@@

OPTION : Géographie humaine et économique

MEMOIRE DE MAITRISE

LES MIGRATIONS DE POPULATIONS DANS LA COMMUNE DE SAVALOU : IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES

Thème

Présenté par : Sous la direction de :

AGODO Lambert M. Benoît N'BESSA

Maître de conférences

Soutenu le...............2009

DEDICACE

Je dédie ce travail à :

Ma mère ASSOGBA Kèkè épouse AGODO

Et

A mon père AGODO Dénis

REMERCIEMENTS

Mes remerciements les plus sincères vont à l'endroit de :

M. Benoît N'BESSA pour avoir accepté avec une paternelle bienveillance et une rigueur scientifique à superviser la réalisation de ce travail ;

Dr. Germain GONZALLO pour avoir accepté de corriger ce document malgré ses nombreuses occupations ;

Mon père AGODO Dénis pour m'avoir donné de conseils pratiques pour les études ;

Populations de la communauté rurale de Savalou qui ont accepté faire l'objet de cette étude ;

Monsieur Boniface VISSOH, ex Maire de la commune de SAVALOU pour l'entretien fructueux accordé sur les migrations de populations de la commune ;

Corps enseignant du Département de Géographie et Aménagement du Territoire (DGAT) de la Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines (FLASH) ;

Toutes les personnes qui de près ou de loin m'ont apporté leur appui durant le déroulement de ce travail.

RESUME

L'étude sur les migrations de population a permis de caractériser les principales causes des migrations et d'analyser leurs impacts sur la vie socio économique des populations. Les travaux sont menés dans la commune de Savalou à l'Ouest du département des collines et plus précisément dans six arrondissements ruraux de la commune. Elle a connu deux phases essentielles de terrain : l'étude exploratoire et l'enquête proprement dite. Les tailles échantillonnées ont varié suivant l'effectif des acteurs : les autochtones résidant dans la commune, les allochtones, les autorités municipales, les autorités administratives, les ressortissants (émigrants de la commune de Savalou), les enfants victimes de la traite, les parents d'enfants migrants.... Les outils utilisés sont: l'entretien semi-structuré, l'entretien structuré, l'observation, la triangulation, le questionnaire, les guides d'entretien et les outils statistiques (tableau, graphe, moyenne, test Khi-deux de Pearson et la marge brute).

L'étude a fait ressortir les causes fondamentales des migrations qui se résument à des causes naturelles (climat, sols), les causes humaines (démographie, sociologie), les causes économiques (recherche de gain facile, faible revenu des populations). Elle révèle aussi bien les conséquences positives des migrations que des conséquences négatives qui sont d'ordre économique, culturel et social.

Pour la sauvegarde des opportunités et atouts dont disposent les migrations de population dans la commune de Savalou, des recommandations ont été faites à l'endroit de toutes les couches de la communauté savaloise.

Mots clés : migration, immigration, émigration, populations, exode rural.

ABSTRACT

The study on the migrations of population made it possible to characterize the leading causes of the migrations and to analyze their impacts on the economic life socio of the populations. Work is undertaken in the commune of Savalou to the West of the department of the hills and more precisely in six rural districts of the commune. She knew two essential phases of ground: the exploratory study and the investigation itself. The sizes samples varied according to the manpower of the actors: natives resident in the commune, the immigrants, the municipal authorities, the administrative authorities, the nationals (emigrating of the commune of Savalou), the children victims of the draft, the parents of migrant children.... The tools used are: semi-structured maintenance, structured maintenance, observation, triangulation, the questionnaire, and guides of maintenance and tools statistical (table, graph, average, test Khi-deux de Pearson and the gross margin).

The study emphasized the fundamental causes of the migrations which are summarized with natural causes (climate, grounds), the human causes (demography, sociology), the economic causes (search for easy profit, low-income of the populations). It as well reveals the positive consequences of the migrations as of the negative consequences which are of economic order, cultural, social.

For the safeguard of opportunities and assets available to the migrations of population in the commune of Savalou, of the recommendations were made at the place of all the layers of Savalou community.

Key-words: migration, emigration, immigration, populations, rural-exodus

LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES

ACDI : Agence Canadienne pour le Développement International ;

BM : Banque Mondiale ;

CeRPA : Centre Régional pour la Promotion de l'Agriculture ;

CMMI  : Commission Mondiale de Migration Internationale ;

CTA : Centre Technique pour l'Agriculture ;

DGAT : Département de Géographie et Aménagement du Territoire ;

FAO : Food and Agriculture Organisation (Organisation des nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture)

FLASH : Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines ;

GIFS : Gestion Intégrée de la Fertilité des Sols ;

IFAD : International Fund of Agriculture Development ;

INSAE : Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique ;

IRD : Institut de Recherche pour le Développement ;

NISER : Institute of Social and Economic Research;

OIT : Organisation Internationale du Travail ;

PARBCC  : Projet de Renforcement des capacités des Acteurs Ruraux Béninois face aux Changements Climatiques ;

PDC : Plan de Développement Communal ;

PIB : Produit Intérieur Brut ;

PNB : Produit National Brut ;

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement ;

RCPA : Responsable Communal pour la Promotion Agricole ;

RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitation ;

UNESCO   : Organisation des Nations pour l'Education, la Science la culture ;

UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l'Enfance.

INTRODUCTION

Les mouvements de populations, outre les naissances et les décès, sont également caractérisés par le phénomène migratoire qui a des impacts socio- économiques évidents; notamment  la modification de la structure de la population (avec des soldes migratoires négatifs entre 1979 et 1984 dans plusieurs villages Mahi , ZANOU C. (1986). Les mouvements migratoires dans la Commune de Savalou tirent leur origine lointaine de la traite négrière ZANOU C. (1986). Dans sa phase actuelle, le phénomène migratoire remonte à la période qui a suivi la première guerre mondiale. En effet, fuyant les travaux forcés imposés par le régime révolutionnaire au Bénin dans les années 1970, les populations se dirigeaient vers l'Ouest ; d'abord au Togo où les travaux forcés n'avaient pas la même rigueur ; ensuite au Ghana et enfin en Côte d'Ivoire.

Ailleurs, la recherche de terres fertiles a engendré le phénomène de la colonisation agricole encore appelée exode rural - rural ou migration intra rurale. En effet, l'état de dégradation avancée du terroir villageois fait déplacer les jeunes vers des hameaux ou des fermes plus éloignés. Parfois ces colons agricoles vont dans d'autres communes environnantes pour satisfaire à leurs besoins et ceux de leurs familles.

Ces mouvements massifs occasionnent des impacts aussi bien positifs que négatifs sur le développement du site d'accueil. En effet, le développement d'un milieu étant lié à sa société, on admet sans équivoque que toutes activités menées par les migrants vont engendrer une influence sur les ressources mobilisées par la communauté. En outre, la gestion des ressources naturelles sera influencée du fait de l'occupation de l'espace par les migrants.

Malgré la régression de ces mouvements, la commune de Savalou continue d'enregistrer un flux migratoire plus important dans l'ensemble de ses arrondissements. Ce flux comporte des arrivées des étrangers à la recherche de meilleures conditions de vie et des départs des autochtones en quête de métiers plus rémunérateurs (l'exode rural en l'occurrence).

La commune de Savalou étant une commune à vocation agricole, elle détient encore un potentiel de production élevé et offre d'importantes opportunités aussi bien à la production animale qu'à la production végétale. Par ailleurs, cette commune présente d'autres atouts non moins négligeables tels que sa proximité avec la République du Togo, favorisant les échanges commerciaux. Sa position géographique lui a valu l'identification par les colons comme point de chute dans le Bénin moyen. Ces caractéristiques favorisent des mouvements intenses si bien qu'il est important de savoir si ces derniers contribuent au développement de la commune ou réduisent ces chances de développement. La présente étude intitulée « les migrations de populations dans la commune de Savalou : impacts socio - économiques » ambitionne contribuer à travers une approche scientifique à analyser les impacts socio-économiques des migrations de populations dans la commune de Savalou. A travers cette étude, nous faisons les suggestions pour maintenir ou valoriser les atouts et opportunités des migrations de population puis pour freiner leurs conséquences négatives sur les populations de cette commune. La présente étude porte essentiellement sur :

- L'ampleur des migrations de populations dans la commune de Savalou

- Les causes des migrations de populations dans la commune de Savalou;

- les impacts des migrations de populations sur le développement de la commune et les recommandations.

CHAPITRE I : LE CADRE THEORIQUE

Dans ce chapitre nous allons présenter les bases théoriques de notre travail. Il est généralement constitué de la problématique, des objectifs et hypothèses, de la revue de la littérature et de la clarification des concepts.

1.1. Problématique

Avec la mondialisation, le nombre de personnes qui vivent en dehors de leur pays d'origine a fortement augmenté au cours des dernières décennies (André Gauthier, 1996). En 2005, la Commission mondiale sur les migrations internationales estime qu'il y a sur la planète près de 200 millions de migrants, soit 3% de la population mondiale. La trajectoire migratoire a souvent pour origine les pays du Sud et comme destination les pays du Nord d'une part, entre les pays du sud d'autre part (PNUD, 2005). Dans cette dernière catégorie de migration, on note les migrations nationales et sous régionales. La principale raison des départs de ces migrants est non seulement l'espoir de trouver de meilleures conditions de vie pour eux-mêmes mais également pour leurs familles restées au pays et ou au village car, dans de très nombreux cas, ils continueront de soutenir financièrement ces dernières (ADEPOJU, 2002).

En Afrique sub-saharienne, où près de 50% des personnes gagnent moins d'un dollar par jour ; (PNUD, 2000), la migration de travail est devenue un moyen de subsistance pour plusieurs familles : « La migration leur apparaît comme la seule stratégie possible d'autonomisation » (Daum, 1998). Le pays d'accueil est alors davantage considéré comme un espace de travail qu'un espace de résidence (Fall, 2003). La décision de migrer pour un individu est d'ailleurs souvent le résultat d'une stratégie familiale pour maximiser les revenus (Amassari, 2004). Le départ de ces ressources humaines constitue une grave perte aux plans économique, culturel et politique pour les pays du Sud et vient accentuer l'appauvrissement des habitants (Tebeje, 2005).

En dépit de l'amélioration de certains indicateurs, la situation sociale du Bénin reste préoccupante (MEF, 2005). D'après le rapport mondial sur le développement humain de 2005, le PNUD classe le Bénin au 162ème rang sur les 177 pays étudiés. Plus d'un tiers de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et le niveau d'accès aux services sociaux de base et à l'éducation, en particulier des filles, reste très faible.

D'après des études socio-économiques menées par le gouvernement béninois en 2002, les catégories sociales les plus touchées par la pauvreté sont les femmes et les artisans du monde rural, les agriculteurs sans terres et les habitants des zones enclavées, les orphelins, les enfants abandonnés, les filles mères, les enfants déscolarisés ou employés comme domestiques, les jeunes déscolarisés ou sans emploi, les personnes handicapées ou âgées sans soutien.

Ainsi la pauvreté au Bénin dépend de plusieurs facteurs. L'accès à la terre pose problème, notamment dans les zones rurales : les parcelles cultivables ont une superficie moyenne de 1,7 ha pour une famille de 6 à 7 personnes et les activités non agricoles restent rares. L'accès aux marchés, aux sources de micro finance, aux technologies améliorées et aux infrastructures et services sociaux de base fait également défaut et contribue à l'appauvrissement des communautés.

Dans ce dynamisme de pauvreté, l'habitat béninois a toujours été mobile avec des départs et des arrivées sans cesse (André Gauthier et al, 1996). La population varie, non seulement par l'accroissement naturel mais aussi par des mouvements migratoires. Chaque jour il y a des naissances et de changement de domicile à la recherche d'un bien être. Pour contourner les difficultés auxquelles elles sont confrontées, les personnes naissantes choisissent les migrations comme étant une solution salutaire (JEUDA 111, 2001).

Cependant, les migrations de populations sont d'actualité dans les pays du tiers monde et particulièrement dans les zones rurales. De nombreux ruraux quittent leurs localités où règnent la misère et le sous emploi pour aller vivre dans les grandes villes ou les grandes agglomérations où existent les possibilités d'amélioration de leurs conditions de vie. Ainsi dans tout le Bénin et particulièrement dans les milieux ruraux notamment la commune de Savalou, les populations affluent de façon régulière vers les villes nationales, vers les pays de l'Afrique occidentale et ceci pour échapper à la misère. De la même manière d'autres populations qui, soit sont confrontées à des difficultés d'ordre naturel et humain dans leur communauté, soit à des difficultés socio économiques et culturelles, viennent en abondance dans la commune pour s'y installer. En effet le « SAVALOU » était le terminus du « DAHOMEY ». Il abritait depuis la colonisation des populations étrangères notamment les responsables dirigeant des postes d'administration coloniale (H.DESANTI).

En 2003 on dénombre dans la commune de Savalou plus de 78% de jeunes ruraux qui sont touchés par ce phénomène (PDC Savalou, 2002). Dans l'ensemble, la commune connaît une forte croissance de la population et est marquée par un mouvement migratoire intense. De nombreux départs qu'on enregistre au cours d'une année sont comblés par l'arrivée massive des populations étrangères qui s'installent temporairement ou définitivement (PDC Savalou, 2002). 

Ces mouvements de populations ne sont pas sans conséquences. Ils affectent d'une part, le développement intégré de la commune et d'autre part ils influencent  le mode de vie des populations autochtones. Mais les mouvements migratoires dans la commune de Savalou constituent - ils un frein au développement ? C'est justement pour contribuer à l'analyse du phénomène dans la commune de Savalou où la participation des migrants à l'économie familiale a été estimée à plus de 72% (enquête, 2008) que la présente étude a été initiée.

1.2. Objectifs et hypothèses

1.2.1. Objectifs :

L'objectif global de ce travail est d'étudier les migrations de population et leurs impacts socio-économiques dans la commune de Savalou.

De manière spécifique, il s'agit : 

- d'étudier les types de migrations de populations dans la commune de Savalou ;

- d'identifier les causes fondamentales des migrations de populations dans la commune de Savalou ;

- d'analyser les impacts des migrations sur le développement de la commune.

1.2.2. Hypothèses de recherche.

Les hypothèses ayant servi de fil directeur se présentent comme suit :

Hypothèse 1 :

- Il existe d'importants mouvements migratoires dans la commune de Savalou

Hypothèse 2 :

- Il existe plusieurs facteurs qui suscitent les migrations de populations dans la commune de Savalou

Hypothèse 3 :

- Les immigrants contribuent au développement socio-économique de la commune de Savalou.

1.3. La revue de littérature et clarification de concepts

1.3. 1. La revue de littérature.

Les migrations de populations ont fait objet d'étude dans plusieurs pays, plusieurs écoles et universités dans le monde en général et en Afrique plus particulièrement. Au Bénin, plusieurs étudiants ont mené des études sur cette problématique. Dans le cadre de notre étude, nous avons fait une revue de littérature sur les documents disponibles dans le DGAT. Ainsi nous avons parcouru deux documents de mémoire de maîtrise dont notamment celui de ZANOU C. (1986) et celui d'Innocent Kokou AKOBI (1996).

Le document de ZANOU Célestine intitulé « les migrations de populations en pays mahi : impacts socio - économiques » a traité des différents mouvements de population de la communauté mahi, leurs causes et impacts. Ce document qui a mis en exergue les deux aspects des impacts (positifs et négatifs) a enfin fait des recommandations qui malheureusement ne sont pas pris en compte par aucun responsable de la commune ou des personnes ressources.

Innocent K. AKOBI (1996) dans son étude dont le thème est intitulé les migrations de populations et leurs impacts socio économiques dans la sous préfecture de Bantè, a fait les mêmes observations sur les mouvements migratoires. Les causes et impacts ont été identifiés et les recommandations formulées à l'endroit des populations, autorités et personnes ressources.

Malgré ces études, les migrations de population ne cessent de s'empirer et les conséquences sont énormes. C'est ainsi une nouvelle approche qu'il faut proposer ce qui est de faire la promotion des atouts et opportunités des migrations afin de minimiser les conséquences négatives. C'est dans ce sens que nous faisons cette étude qui analyse des impacts des migrations dans la commune.

1.3.2. La clarification des concepts

La migration peut prendre diverses formes :

· Migration de travail (économique)

Elle est par nature difficile à évaluer compte tenu du manque de chiffres pour le secteur informel et des « clandestins ». Ces flux migratoires concernent environ 100 millions de personnes. Selon de récentes statistiques du rapport des nations unies sur les migrations internationales, les principaux foyers de migration de travail se trouveraient en Inde et au Canada qui ont des politiques d'accueil à l'égard des populations. En général elle n'est pas volontaire. Mais depuis les études récentes du BIT, de l'UNICEF, et des chercheurs africains sur les migrations humaines, cette phénomène s'étant de plus en plus en Afrique et notamment en Afrique de l'Ouest.

· Migration permanente

Il s'agit de migrations forcées, c'est-à-dire non-volontaires. Ce sont par exemple les réfugiés politiques. Cette forme de migration se manifeste dans les pays en guerre et où les catastrophes naturelles ne cessent de se passer.

· Migration de contrainte (ou migration de réfugiés)

Il s'agit de déplacements justifiés par des mobiles de contraintes : persécutions ethniques, religieuses, régimes politiques injustes, guerres civiles. 50 % d'entre eux concerneraient l'Afrique subsaharienne. Depuis plus de 100 ans, une partie de l'exode rural peut être assimilée à une migration de contrainte, exacerbée par l'industrialisation de l'agriculture, même dans les pays riches.

Les migrations sont les déplacements de population d'un territoire ou d'une communauté à une autre dans l'intention d'y rester pour une période donnée afin d'accomplir une mission (BOUVET et al, 1993). Elle se manifeste au sein des êtres humains, des animaux aussi bien qu'au niveau des végétaux. Pour cette étude nous nous intéressons uniquement à la migration humaine.

· Migration humaine

Selon le rapport des Nations Unies sur les migrations internationales en 2005, une migration humaine est un déplacement du lieu de vie d'individus. C'est un phénomène probablement aussi ancien que l' humanité. Les statistiques officielles évaluent entre 185 et 192 millions le nombre de migrants internationaux pour les années 2000 pour les personnes ayant quitté leur pays pour vivre et se fixer dans un autre pays pour au moins un an. Ce chiffre augmente de 2 % par an, malgré les restrictions à l'immigration qui ont vu le jour dans de nombreux pays. Il mesure un stock et comprend la migration volontaire et la migration forcée. Les migrations internes aux pays sont également en augmentation, mais on parle alors plutôt de déplacements de populations (qui sont également volontaires ou forcés).

Les statistiques montrent que les très grandes vagues migratoires ont récemment diminué, au profit d'une tendance à l'immigration choisie hélas favorable à la fuite des cerveaux et compétences des pays pauvres, au détriment de ces derniers. Les caractéristiques du phénomène migratoire actuel sont la diversification des pays de provenance et de destination, ainsi que les formes prises par la migration. On estime que l'argent injecté dans les pays d'origine en provenance des pays d'accueil est au moins égal si ce n'est très supérieur à la quantité d'aides financières apportées par les pays dits « riches » aux pays plus pauvres. Les démographes considèrent que les migrations seront une importante variable d'ajustement d'ici 2050, échéance à laquelle 2 ou 3 milliards d'individus supplémentaires sont attendus sur la planète, alors que les effets des modifications climatiques se feront probablement déjà sentir et que certaines zones ne pourront plus nourrir une population supplémentaire.

· Immigration

Arrivée dans un pays de population originaire d'un autre pays, l'immigration désigne le mouvement de personnes d'un pays quelconque vers un autre pays dans le but de s'y établir, (CRDI, 1995). Il s'applique aux personnes à qui les autorités de l'immigration ont accordé le droit de résider en permanence. Cependant, dans la grande majorité des cas, les populations n'attendent guère cette autorisation avant leur établissement. Pour Lawin (2000), c'est un concept qui s'applique généralement aux personnes nées à l'extérieur du milieu hôte mais peut aussi s'appliquer à un petit nombre de personnes nées dans le milieu, de parents qui sont originaires d'autres localités. Par conséquent, les immigrants sont classés selon la période d'immigration dans le but de faire la distinction entre les personnes arrivées récemment et celles qui y résident depuis un certain nombre d'années (Monde et développement, 2001).

· Emigration

Départ de population d'un pays pour s'installer dans un autre pays, l'émigration désigne le départ de personnes d'un lieu quelconque vers un autre dans le but de s'y établir (Monde et développement, 2001). Elle rend compte de l'historique et des itinéraires effectués par les populations d'un point donné à un autre, (Ague, 1997) et parfois des causes de leurs mouvements (Henri 1998). Elle ne fait objet d'aucune législation en Afrique. Ce qui rend difficile les recensements et les transits internationaux des peuples en provenance de l'Afrique (Darion, 2003). Elle fragilise le lieu d'origine et renforce les sites d'accueil. Toutefois, elle peut contribuer au surpeuplement des lieux hôtes et à l'accroissement du taux de chômage et conduit inévitablement au développement des vices sociaux (O.E.S.M, 1998).

· Exode rural

Selon Georges Duby et A. Wallon, Seuil, 1981, l'exode rural est le déplacement de population des zones rurales vers les zones urbaines. Ce phénomène est caractéristique de l'époque de la Révolution industrielle, dès le XVIIIe siècle en Grande-Bretagne, le XIXe siècle dans de nombreux pays en voie d'industrialisation, comme l' Allemagne puis la France. L'exode rural s'est généralisé aux pays en voie de développement dans la seconde moitié du XXe siècle. La population mondiale était, au départ, majoritairement rurale. L'urbanisation s'est développée au Moyen Âge en ce qui concerne l'Europe. A la veille de la Révolution industrielle, 90% de la population française vivait en zone rurale. L'exode rural a pour causes :

· l'augmentation de la population rurale consécutive à la transition démographique,

· l' augmentation de la productivité agricole, qui diminue la main-d'oeuvre nécessaire : en conséquence, un sous-emploi rural très fort,

· le besoin de main-d'oeuvre grandissant des zones urbaines (domesticité, usines),

· les conditions de vie supposées meilleures en ville.

· Développement

Le développement est un concept tellement vaste qu'il est difficile de le circonscrire pour en donner une définition (Diatta, 1990). Plusieurs auteurs ont donné de définition à ce concept en fonction de leur conception du monde et de leur domaine d'intervention. En effet, au sens large, en plus des domaines comme la nutrition, la santé, l'éducation, la sécurité, les infrastructures etc., le concept comprend d'autres éléments tels que l'égalité des chances et des sexes, la liberté politique, la liberté civique. Le développement est l'expansion de l'ensemble de l'économie entraînant une amélioration du niveau de vie des populations (ANDRE G, 1996). C'est aussi un processus qui conduit à élargir les possibilités qui s'offrent à un individu ou à un pays, de vivre plus longtemps et mieux ; d'accéder à l'instruction et de jouir d'un niveau de vie suffisant et convenable (Bouvet et al, 1993). Pour aller plus loin, les auteurs ont défini le concept du développement durable qui signifie le développement qui suppose une gestion des ressources de la planète permettent de répondre aux besoins des générations actuelles en sauvegardant les intérêts des générations futures (Bouvet et al, 1993).

· Développement local

Selon Prévost (1999), le développement local est un processus endogène d'accroissement durable du bien être d'une communauté. Il suppose un changement et une amélioration sur un territoire donné. Il est une succession d'événements liés entre eux et basés sur le leadership et les initiatives locales. Le but du développement local est alors de créer de la richesse en respect avec l'environnement et en procurant une meilleure qualité de vie à la communauté.

Le développement local est une stratégie d'intervention qui a ses caractéristiques propres, qu'elle emprunte à une situation spécifique (Laval et Favreau, 1997).

Il s'agit en effet d'une approche, tout en étant locale qui se veut "globale, intersectorielle et participative (Eme, 1990)". Elle veut par conséquent :

ü favoriser la résolution des problèmes sociaux par un auto-développement économique et social des communautés locales ;

ü faire porter l'attention des autorités locales, régionales et nationales sur les problèmes les plus criards liés à l'emploi, au manque d'infrastructures économiques et de services de base ;

ü soutenir la mise sur pied, sur le plan organisationnel, d'entreprises communautaires (de service ou de production de biens), de coopératives et de groupes d'entraide dans les principaux secteurs de la vie des communautés concernées (logement, emploi, services sociaux, environnement, etc.) ;

ü travailler en partenariat avec les principaux acteurs de la communauté locale, c'est-à-dire les organisations populaires et communautaires de même que les syndicats mais aussi les paroisses et l'élite locale (les petits hommes d'affaires, les professionnels, etc.) ;

ü construire les structures autonomes à partir d'un effort local soutenu financièrement, au moins en partie, par l'Etat (sources étatiques fédérales, provinciales et municipales) et par des sources privées ou volontaires (communautés religieuses). Mentionnons comme exemple type une corporation de développement communautaire.

· Population et développement

Il est admis qu'il existe une distorsion entre le pouvoir de reproduction de l'espèce humaine, qui est considérable, et la capacité de produire des moyens de subsistance, qui est beaucoup plus limitée (Malthus cité par Kant, 2002). La population croît selon une progression géométrique alors que les ressources s'accroissent selon une progression arithmétique. Ce déséquilibre provoque périodiquement des catastrophes : la pauvreté, le manque du disponible alimentaire, insuffisance des facteurs de production, ce qui concoure aux mouvements récurrents de populations observés. Pour Malthus, il faut donc agir sur la croissance démographique en limitant les naissances pour prévenir les conséquences citées plus haut. Cette thèse a été sévèrement critiquée, notamment par Karl Marx au XIXe siècle, par John M. Keynes et Ester Boserup au XXe siècle. Pour cette dernière, le sens de la relation entre population et économie est inverse de celui soutenu par Malthus : la croissance démographique favorise la croissance économique et constitue un facteur de progrès et d'innovation.

D'un autre côté, les énormes problèmes suscités par l'explosion démographique du tiers-monde dans les années 1950-1980 ont fourni de bons arguments aux néo-malthusiens. Il en a été de même des problèmes de plus en plus graves suscités par la dégradation de l'environnement dans les années 1970-1990.
De nombreuses publications ont ainsi redonné de la vigueur aux partisans d'une limitation de la croissance démographique. Ce fut notamment le cas du rapport Meadows sur la croissance (The limits to growth, 1992). En s'appuyant sur des modèles relatifs à la population, à la production, à la consommation et à la pollution, ses auteurs soutiennent qu'il est impossible de maintenir une croissance indéfinie dans un monde fini ; la planète ne pourra supporter longtemps les prélèvements massifs qui sont opérés, ni les dommages qui l'atteignent. Les peuples à un moment donné seront obligés de se déplacer vers les contrées révélées plus propices. Ce qui n'est pas sans conséquences aussi bien sur les peuples autochtones que sur les peuples allochtones. Plus les Etats sont riches, plus les taux d'accroissement de leur population sont faibles (Bouvet et al, 1993). Dans les pays développé, la croissance démographique s'est peu à peu transformée en processus de développement. Dans la plupart des pays pauvres au contraire, la croissance démographique a freiné la croissance économique amorcée, a réduit le poids des richesses dégagé et entraîné le mal- développement. En Afrique où les taux d'accroissement sont les plus forts, 50% de la population vivent dans la pauvreté absolue (Bouvet et al, 1993).

Ainsi, pour un grand nombre de pays pauvres, la croissance démographique s'oppose au développement car elle contribue à repartir la richesse produite entre plus d'hommes. L'inégal dynamisme des populations est lié donc à l'inégal développement. La forte croissance démographique des pays en développement modifie la répartition de la, population mondiale. La maîtrise de la croissance de la population est une clef du développement des pays riches comme des pays pauvres.

CHAPITRE II. LA METHODOLOGIE DE L'ETUDE.

Les connaissances scientifiques se distinguent des connaissances quotidiennes par la rigueur des règles méthodologiques à appliquer lors du processus de formalisation (Mongbo et al. 1992). L'approche méthodologique utilisée pour cette recherche bien qu'intégrant les outils d'une démarche participative a été assez flexible pour prendre en considération les indicateurs forts déterminants des migrations de populations et leurs impacts socio-économiques. L'étude est donc en partie exécutée selon l'approche participative comme l'indique la méthodologie de recherche en sciences humaines et économiques.

De manière pratique, l'étude a été conduite en 3 principales phases :

- La phase de recherche documentaire,

- La phase exploratoire suivie de l'échantillonnage,

- La phase de recherche approfondie qui comprend, l'étude de terrain combinant recherche qualitative et enquête structurée à base de questionnaire, et l'étape de dépouillement, de traitement des données, d'analyse et d'interprétation des résultats obtenus.

2.1. La revue documentaire

Dans une logique de recherche scientifique, on est rarement le premier à entreprendre. Alors la question qui fait objet de cette étude aurait été partiellement ou intégralement traitée par nos prédécesseurs ou par des structures nationales et ou internationales dans notre champ d'étude ou dans les zones ayant les mêmes caractéristiques géographiques et sociales. Cette phase a couvert toutes les étapes de notre recherche et visait dans un premier temps à capitaliser les connaissances théoriques utiles pour l'orientation théorique à donner au travail, pour l'élaboration et l'exécution des différentes phases de la recherche, puis dans une seconde phase, à faire le traitement des informations collectées.

Par conséquent, nous nous sommes rendu dans les centres de documentations et bibliothèques universitaires et des structures de recherche installés sur le territoire national. Il s'agit donc :

- du centre de documentation de la Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines (FLASH) ;

- de la bibliothèque centrale de l'Université d'Abomey - Calavi ;

- de l'Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique (INSAE) ;

- du Laboratoire d'Analyse Régionale et d'Expertise Sociale (LARES) ;

- de la Société d'Etude Régionale pour l'Habitat et l'Urbanisme (SERHAUT-SA) ;

- du Centre Culturel Français ;

- de l'Institut Géographique National ;

- de la Bibliothèque de l'UNICEF ;

- du centre de documentation du Ministère de l'Intérieur et de la Sécurité Publique ;

- du centre de documentation de la Mairie de Savalou ;

- de la bibliothèque centrale de Savalou.

Dans ces lieux, les documents de plusieurs types ont été consultés. Il s'agit des ouvrages généraux, des ouvrages spécialisés, des revues, des rapports d'études, des thèses, des mémoires, des cartes de base (atlas, plans, schémas d'aménagement...). Ces ouvrages nous ont donnée une connaissance générale sur le thème et ont permis d'élaborer un plan de travail beaucoup plus scientifique. Pour finir, nous avons enrichi notre travail par une recherche de données sur internet à travers les sites de l'UNICEF, CRDI, GOOGLE, service de l'immigration etc. La méthode de la revue documentaire se résume dans le tableau de la page suivante.

Tableau I : récapitulatif de la recherche documentaire

Centres documentaire visités

Types d'ouvrages consultés

Types d'informations collectées

Centre de documentation de la FLASH

Mémoires et thèses

Migration de population, causes et conséquences.

Centre de documentation de la FSA

Mémoires et thèses

Agriculture, changements climatiques, environnement

Bibliothèque centrale de l'UAC

Ouvrages Généraux

Méthodologie de rédaction de mémoire de maîtrise, méthodologie de recherche en science humaine, définition de termes et concepts

Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique (INSAE)

Articles, annuaires, fascicule, études et publications

Statistiques agricoles, démographie.

Centre culturel français

Ouvrages généraux

Données générales sur les migrations de population.

Institut Géographique National

Cartes, Atlas, Plans, Schémas d'Aménagement.

Cartes, atlas, plans.

Bibliothèque de l'UNICEF

Articles, publications, rapports,

Conséquences des migrations de population : trafic, traite et exploitation des enfants.

Centre de documentation du Ministère de la sécurité publique

Etude, publications et articles, rapports.

Stratégie de limitation des migrations clandestines.

Centre de documentation de la commune de Savalou.

Etude, annuaires, articles, rapports.

Ressources de la commune

Centre de documentation du Ministère de la décentralisation et d'Aménagement du territoire.

Plans, rapports, annuaires, atlas, Schémas d'aménagement.

Ressources de la commune, division administrative de la commune

Site Web de l'UNICEF, CRDI, Plan BENIN, Google...

Rapports, articles.

Méthodologie de recherche, en science humaine ; stratégie de lutte contre les migrations clandestines.

Source: Enquête de terrain 2008.

2.2. Le choix de la zone d'étude.

Le site retenu pour l'étude est la commune de Savalou dans le département des Collines. Ce choix a été opéré à cause de l'ampleur des migrations de populations dans le milieu et de la proportion des jeunes migrants dans l'effectif total des habitants de la commune.

Six (06) arrondissements ont été choisis dans la commune notamment : Djalloukou, Doumè, Attaké, Kpataba, Lahotan et Logozohè. Deux villages de chacun de ces arrondissements ont fait objet de cette étude soit 12 villages au total.

2.3. La phase exploratoire et d'enquête approfondie

La phase exploratoire, d'une durée de deux semaines, a permis d'orienter la phase d'enquête approfondie de l'étude. Elle a été l'occasion de prendre contact avec notre milieu d'étude et les acteurs concernés par l'objet de l'étude. La collecte de donnée au cours de cette phase s'est faite à travers des entretiens non structurés et semi-structurés avec les différents acteurs rencontrés.

Par ailleurs, certaines personnes ressources nécessaires à l'étude ont été contactées, à savoir:

· le Responsable Communal pour la Promotion Agricole;

· le Maire et certains responsables des services techniques de la Mairie de Savalou;

· Les responsables d'acteurs au développement (responsables d'ONG, responsables d'association de développement...) installés dans la commune ;

· Les Chefs brigades de la gendarmerie de la commune ;

· Les commissaires de police des commissariats de la commune.

Des informations d'ordre général sur les migrations de population ainsi que sur le milieu d'étude ont été collectées. Ces informations nous ont permis de mieux orienter les objectifs de notre recherche et d'établir un questionnaire adéquat pour la phase d'enquête approfondie.

D'une durée de deux mois, cette phase a consisté à adresser un questionnaire à l'échantillon sélectionné.

2.4. La méthode et outils de collecte des données

2.4.1. La méthode de collecte

La démarche méthodologique adoptée est une combinaison d'approches qualitative et quantitative. L'approche qualitative est une approche souple et adaptée aussi bien à la collecte et à l'analyse des données. Elle a consisté en l'utilisation des outils, techniques et principes de la Méthode Accélérée de Recherche Participative tels que l'entretien individuel et de groupe semi-structuré. Cette méthode a été surtout utilisée lors des échanges avec les migrants enquêtés et les autorités locales et administratives sur l'évolution, les causes, les impacts et les approches d'amélioration des conditions de migration dans la commune de Savalou. L'observation participative et la consultation des documents font également partie des méthodes utilisées. Quant à l'approche quantitative, elle a consisté en des méthodes telles que l'entretien structuré (questionnaire), les calculs mathématiques des bénéfices et revenus moyens, les rendements, les productions, les superficies emblavées, les dépenses et recettes journalières, hebdomadaires, mensuelles et annuelles, des migrants de la commune etc.

Pour l'hiérarchisation des causes de migration dans la commune de Savalou, 24 assemblées villageoises ont été organisées dans les 6 arrondissements à raison de 4 assemblées par arrondissement. Ceci a permis d'harmoniser les points de vue des populations sur les causes des migrations et de les hiérarchiser suivant leur importance.

2.4.2. Les outils de collectes

Les outils généralement utilisés dans le cadre de notre travail sont, les guides d'entretien, le questionnaire, l'échantillonnage.

Le guide d'entretien et le questionnaire

Ils sont deux éléments qui nous ont permis d'infirmer ou de confirmer nos hypothèses de recherche. Ils sont élaborés en tenant compte des concepts clés qui composent les objectifs spécifiques de notre travail et des variables. Il s'agit des variables d'état (sexe et âge des migrants), des variable de comportement (la période de départ et d'arrivée des migrants, les destinations des migrants et les conditions de travail...). Ils nous ont permis aussi d'identifier les variables de pensées ou d'opinion ( les connaissances, les avis des personnes sur les migrations de populations).

L'échantillonnage

L'échantillonnage a été fait dans la population active résidente et non résidente de la commune. Un échantillon de populations a été constitué de façon aléatoire et comportant donc les différentes catégories de personnes (jeunes migrants, adultes, hommes et femmes, petits et grands exploitants, personnes ressources, leaders d'opinions, autorités locales, cadres de la communes, responsables de structures privés, parents d'enfants, etc.)

Quatre types d'acteurs concernés par cette problématique de la commune sont enquêtés.

Le premier type est constitué par les populations autochtones des arrondissements cibles. Cet échantillon a été sélectionné avec un taux d'échantillonnage d'environ 4/10. Ce taux a été calculé sur la base de l'effectif des arrondissements de la commune de Savalou. Les douze villages qui ont fait objet de notre étude constituent les 2/10 du total des villages et quartiers de la commune. Dans chaque village, environ 10 personnes ont été sélectionnées et enquêtés. Ainsi les 2/10 de personnes ressources dans chaque arrondissement ont été estimées et enquêtées au hasard.

Le deuxième type est constitué par les immigrants dans ces arrondissements. Cet échantillon a été sélectionné de façon aléatoire avec un taux d'échantillonnage de 1/10. De façon analogue au premier échantillonnage, l'effectif des autochtones dans chaque arrondissement a été estimé avec l'aide des responsables des collectivités locales et les associations de jeunes pour le développement. Le 1/10 des estimations dans chaque arrondissement a été calculé et enquêté au hasard.

Le troisième type est constitué par des responsables administratifs et des collectivités locales de la commune.

Le quatrième type est constitué par des émigrants dans les grandes villes du Bénin. Cet échantillonnage a été sélectionné au hasard avec l'aide des associations des étudiants et élèves, des artisans et des personnes ressources en provenance de la commune de Savalou et résidant dans ces villes cibles.

2.5. L'analyse des données

Les outils d'analyse sont les moyens qui permettent de tester les hypothèses et de comprendre les différentes relations qui existent entre les variables mesurées.

L'analyse des données a consisté en une étape préliminaire de dépouillement des fiches d'enquête. Ensuite nous avons procédé à la saisie des données puis leur traitement statistique à l'aide du tableur Excel pour la comparaison des paramètres statistiques tels que les moyennes, et les marges brutes. L'analyse systémique a été également utilisée. En prélude à la saisie, le dépouillement a consisté en la conception de la base de données des informations collectées et de leur codification.


CHAPITRE III : LA PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE

La commune de Savalou où s'est déroulée cette étude présente des caractéristiques naturelles, socio-économiques et culturelles qui constituent des facteurs explicatifs des migrations de population qui y habitent.

3.1. La situation géographique

La Commune de Savalou est comprise entre 7°35 et 8°13 Nord d'une part et 1°30 et 2°6 Est d'autre part. Elle partage ses frontières avec les communes de Dassa-Zoumè et de Glazoué à l'Est; de Djidja au Sud, de Bantè au Nord et la République du Togo à l'Ouest sur environ 65 km (limite Nord-sud). Elle s'étend sur près de 58 km de l'Ouest à l'Est et couvre une superficie de 2.674 km² ; soit 2,37% du territoire national (voir figure 1).

La commune de Savalou est administrativement subdivisée en quatorze (14) arrondissements dont quatre (04) urbains (Aga, Agbado, Attakè et Ouessè). Elle comprend dix sept (17) quartiers de ville et cinquante- deux (52) villages (voir figure 2).

3.2. Le milieu physique

Le site occupé par la commune de Savalou repose sur du matériel précambrien du vieux socle granito-gneissique. Le modelé est une pénéplaine avec des dômes isolés appelés inselbergs et de petites chaînes dont l'une s'étend sur près de 20 Km donnant à la commune son appellation du "pays de la chaîne des collines". Les pittoresques collines servaient dans le passé, de refuges aux populations contre les invasions des royaumes voisins. (ZANOU C. 1986). Les autres types de sols très répandus ont généralement un faible pouvoir de rétention d'eau et sont pauvres en sels minéraux comme l'azote, le phosphore. Ceci limite le choix des cultures sur les immenses terres cultivables disponibles.

Figure 1: Situation géographique de la commune de Savalou

Figure 2: Carte administrative de la commune de Savalou

La morphologie du site de la commune et le régime pluviométrique permettent au réseau hydrographique d'être assez bien alimenté par des cours d'eau saisonniers dont les principaux sont : Agbado, Klou, Gbogui, Azokan, d'une longueur total d'environ 161km. L'espace urbain est traversé par de nombreux affluents de la rivière Agbado. Il s'agit d'un petit bassin riche en ruisseaux à écoulement intermittent. Les plus importants de ce bassin urbain sont: kinsissa, Sèhossou, Agbéto et Lévia.

Les pentes, assez fortes par endroits et la perméabilité de certains sols, font que les nappes phréatiques facilement mobilisables sous forme de puits, sont masquées par les dos de baleine qui affleurent à faible profondeur ; empêchant ainsi les populations d'avoir des sources d'eau permanentes.

Il apparaît alors ici et là, des réserves d'eau logées dans des poches rocheuses ou bien de véritables mares boueuses parsemées de végétation, souvent exploitées par les pasteurs.

La plupart de ces rivières, ruisseaux et mares périodiques sont infectées de maladies dont la plus redoutable est la dracunculose encore appelée ver de guinée qui rendait jadis, invalide les populations pour une bonne partie de l'année. Ainsi, en dépit de l'existence d'abondantes quantités d'eau pendant une bonne partie de l'année et qui offrent de nombreuses possibilités d'installations de micro-barrages, l'eau est rare pendant la saison sèche et devient malsaine.

3.2.2. La géologie- le relief.

Le site occupé par la commune de Savalou repose sur du matériel précambrien du vieux socle granito-gneissique. Le modelé est une pénéplaine avec des dômes isolés appelés inselbergs et de petites chaînes dont l'une s'étend sur près de 20 km donnant à la commune son appellation du "pays de la chaîne des collines". Les pittoresques collines servaient dans le passé, de refuges aux populations contre les invasions des royaumes voisins.

Le relief culmine entre 120 et 500 m avec des pentes variant entre 3 et 10% dans les sites agglomérés. Nous sommes ici en présence d'une plaine érodée développée sur du gneiss et laissant en relief les éléments granitiques ou des carapaces ferrugineuses les plus résistantes.

3.2.3- Le climat.

La commune de Savalou appartient à une région soumise à la fois aux influences équatoriales et aux influences du régime alterné de type guinéen. C'est la zone où s'estompent les influences de la mousson du Sud -Ouest et de l'alizé continental appelé harmattan du Nord-Est. Cette situation se manifeste dans la répartition des pluies qui est marquée par l'apparition de :

- deux saisons pluvieuses de Mars à Juillet et de Septembre à Novembre ;

- deux saisons sèches : la première de Décembre à Mars et la seconde qui correspond au fléchissement des précipitations en Août.

La hauteur moyenne des pluies est de 1.150 mm. Toutefois, cette pluviométrie varie suivant les années entre 864 et 1.637,3 mm. Les températures sont élevées toute l'année avec des minima qui se situent entre 23 et 24°C et des maxima qui varient de 35 à 36°C. Cette variabilité constitue une contrainte au choix des différentes activités agricoles (PDC Savalou 2002).

Figure 3: Variation annuelle des précipitations dans la commune de Savalou de 1970 à 2002

Source: d'après les données de l'ASECNA.

Cette courbe traduit l'évolution de pluviométrie annuelle de 1970 à 2002. De l'analyse de cette courbe il ressort que la tendance des précipitations annuelles en ces trente dernières années est restée pour la plus part déficitaire. La moyenne des précipitations annuelles étant environ 1260,02mm, on constate que 80% des ans sont restés dessous de cette moyenne. Seulement six années soit 20% ont pu enregistrer plus de la pluviométrie moyenne 1260,02mm durant les trente ans. Selon les populations enquêtées, les années où les précipitations sont en dessous de la moyenne pluviométrique n'ont pas favorisé le rendement agricole. De ce fait, plusieurs jeunes ont quitté les villages pour aller à la recherche du mieux être dans les villes. D'autres sont allé au Nigeria travailler afin d'avoir de l'argent pour nourrir leurs familles. Depuis l'année 1992 où la pluviométrie annuelle n'a plus atteint réellement ce seuil de moyenne sauf en 1999 où elle est allée jusqu' à 1555 mm, l'exode rural et la migration de travail (migration économique) ont connu une forte croissance dans la commune de Savalou. Selon les personnes ressources de la commune, ceci est dû généralement à la rareté des pluies et leur mauvaise répartition spatiale et temporaire. Les précipitations mensuelles sont passé de plus de 1200 mm dans les années 90 à moins de 1000 mm en 2000 selon les données de l'ASACNA. Cette situation confirme plusieurs scénarios projetés sur les manifestations des changements climatiques en régions tropicales sur l'horizon 2100 (GIEC, 2007).

3.2.3- Les sols

Les sols les plus répandus sont les sols ferrugineux tropicaux avec par endroit des étendues de concrétion. On distingue aussi des sols hydromorphes, des vertisols.

L'analyse de ces différents sols fait ressortir qu'ils ne sont pas particulièrement fertiles en dehors des vertisols qui du reste nécessitent des moyens techniques adéquats pour leur mise en valeur.

Les autres types de sols très répandus ont généralement un faible pouvoir de rétention d'eau et sont pauvres en sels minéraux comme l'azote, le phosphore. Ceci limite le choix des cultures sur les immenses terres cultivables disponibles.

3.2.4- L'hydrographie et l'hydrologie.

La morphologie du site de la commune et le régime pluviométrique permettent au réseau hydrographique d'être assez bien alimenté par des cours d'eau saisonniers dont les principaux sont : Agbado, Klou, Gbogui, Azokan, longs d'environ 161km. L'espace urbain est traversé par de nombreux affluents de la rivière Agbado. Il s'agit d'un petit bassin riche en ruisseaux à écoulement intermittent. Les plus importants de ce bassin urbains sont: kinsissa, Sèhossou, Agbéto et Lévia.

Les pentes, assez fortes par endroit et la perméabilité de certains sols, font que les nappes phréatiques facilement mobilisables sous forme de puits, sont masquées par les dos de baleine qui affleurent à faible profondeur ; empêchant ainsi les populations d'avoir des sources d'eau permanent

Il apparaît alors ici et là, des réserves d'eau logées dans des poches rocheuses ou bien de véritables mares boueuses parsemées de végétation, souvent exploitées par les pasteurs.

La plupart de ces rivières, ruisseaux et mares périodiques sont infectées de maladies dont la plus redoutable est la dracunculose encore appelée ver de guinée qui rendait jadis, invalide les populations pour une bonne partie de l'année. Ainsi, en dépit de l'existence d'abondantes quantités d'eau pendant une bonne partie de l'année et qui offrent de nombreuses possibilités d'installations de micro-barrages, l'eau est rare pendant la saison sèche et devient malsaine.

3.2.5. La végétation et la faune

On distingue plusieurs formations végétales dans la commune de Savalou : La végétation est composée par endroit de galeries forestières, de forêts denses sèches, semi-décidues, de forêts claires, de savanes boisées de savanes arbustives et saxicoles. La faune est constituée de petits gibiers de savane, notamment les aulacodes, les lapins et quelques espèces de savane tels que les céphalopes et les francolins. De la base au sommet des collines, la physionomie de la formation végétale varie : la rigueur de ce milieu physique explique les contraintes du peuplement.

Les formations végétales des talwegs ; avec de grands arbres de 25 à 35 m de haut, nous sommes en présence d'une savane arborée et des lambeaux de forêt galerie avec des essences végétales comme Anogeissus leiocarpus, Daniellia oliveri, Lophira lanceolata, Antarian africana, Vitex domana ; sur les sols hydromorphes ; les espèces les plus caractéristiques sont : Anageissus leiocarpus, Pterocarpus santalinoïdes, Terminalia macroptera, Acacia caffra. Diverses espèces ont été plantées : Mangifera indica, Carica papaya, Psidium quayaya, Tectona grandis (teck), Dolonix regra (flamboyant) ; les formations végétales de plaine ;  savane arborée renfermant les formations végétales comme Daniellia oliveri, Isoberlinia doka, Parkia biglobosa, Pteleopsis laxiflous, Pterocarpus erinacens, Vitellaria paradoxa, Bridelia ferruginen, Chlorophora excelsa ou Melina excelsa, Detarium microcarpus. Les poacées occupent également ces terres : Imperata cylindrica (chiendent), Schizachirum pulchellum, Eragrostis namaguensis, Andropogon gayanus ; dans les infractuosités des blocs migmatites et gneissiques; les espèces arborescentes sont : adansonia digitata (baobab), Ceiba pentandra, Isoberlinia doka, Pterocarpus africana...au sommet, on rencontre les mousses et les lichens .

3.3. Le milieu humain

3.3.1. La démographie

Avec un taux d'accroissement annuel de 3,7%, la Commune de Savalou a une population de 104.749 habitants (RGPH-2002), soit 50.163 hommes et 54 586 femmes, répartie dans quatorze (14) arrondissements que sont : Savalou Aga (11.648 habitants) ; Savalou-Agbado (9.575 habitants) ; Savalou-Attakè (7.729 habitants) ; Djaloukou (6.490 habitants) ; Doumè (13.592 habitants) ; Gobada (4.676 habitants) ; Lahotan (6.134 habitants) ; Lèma (6.979 habitants) ; Logozohè (4.424 habitants) ; Monkpa (2.854 habitants) ; Ouèssè (6.801 habitants) ; Ottola (6.089 habitants) ; Tchetti (8.284 habitants) et Kpataba (9.474 habitants).

Les mouvements de populations, outre les naissances et les décès, sont également caractérisés par le phénomène migratoire qui a un impact socio- économique évident ; notamment  la modification de la structure de la population avec des soldes migratoires négatifs entre 1979 et 1984 dans plusieurs villages Mahi, (ZANOU C. 1986). Ces mouvements tirent leur origine lointaine de la traite négrière. Dans sa phase actuelle, le phénomène migratoire remonte à la période qui a suivi la première guerre mondiale. En effet, fuyant les travaux forcés, les migrants se dirigeaient vers l'Ouest ; d'abord au Togo où les travaux forcés n'avaient pas la même rigueur ; ensuite au Ghana et enfin en Côte d'Ivoire.

La colonisation agricole encore appelée exode rural-rural ou migrations intra-rurales est occasionnée par la recherche des terres agricoles plus fertiles. Avec l'état de dégradation du terroir villageois, les jeunes vont s'installer dans des hameaux ou des fermes et ne rentrent au village que de façon périodique occasionnant ainsi, une dispersion de l'habitat.

L'émigration a régressé face aux mesures de rapatriement prises par tous les pays d'accueil; les cas d'expulsion (Côte d'Ivoire en 1958, Niger en 1963, Nigeria en 1983 et 1985, Gabon en 1978) et les différentes crises économiques connues par le Ghana. Malgré cette régression, la Commune de Savalou continue de connaître une saignée humaine plus importante dans les arrondissements Mahi. Le flux des colons agricoles de la zone Nord de notre pays n'arrive pas à la compenser. Ainsi, dans plusieurs localités Mahi, les soldes migratoires sont pour la plupart négatifs.

Les difficultés relevant des activités agricoles (aléas climatiques, appauvrissement des sols, problèmes de marché...), ont fait qu'une importance particulière est accordée aux revenus apportés par la migration.

3.3.2. Les groupes socioculturels

Les principaux groupes socio - culturels qui se partagent le territoire communal sont :

- le groupe Adja-Tado : ce sont les Fon et les Mahi. Ils représentent 58% de la population totale ;

- le groupe Yoruba et apparentés : les Ifè à l'Ouest, les Itcha au Nord et Idaatcha à l'Est, soit 32%; 

- et les groupes ethniques issus des migrations récentes  à savoir: les Yom-Lokpa (2,3%), les Peul (2,2%), Otamari (2,5%) Dendi et Baatonu (0,9%) et autres.

Figure 4 : Répartition de la population par ethnie

Source : PDC Savalou

De l'analyse de cette figure, il ressort que le groupe socioculturel Adja-Tado occupe la première place avec 58%, devant les autres groupes socioculturels. Il est suivi de groupe Yoruba (32%). Ces deux groupes socioculturels sont respectivement les plus importants de la population de la commune de Savalou. Ces groupes constituent d'une part des autochtones (Mahi et Nagot) et des étrangers (Fon et Adja).

3.3.3. Les religions

A Savalou, les cultes traditionnels constituent la religion pratiquée par environ 46,5% de la population. Mais depuis l'entrée des capucins français sur le territoire national et la pénétration de l'islam en Afrique, une diversité religieuse a pris place dans les différentes communautés notamment le christianisme (17,9%), l'islam (11,2%), le protestantisme (3,8%) et autres religions, il s'agit des sectes (20,8%).

Figure 5 : Répartition de la population par religion

Source : PDC Savalou 2003

Cette figure montre que près de la moitié de la population soit 46,50% pratiquent les cultes traditionnels. Cette proportion de la population est suivie d'environ 20% qui pratiquent les sectes. Seulement 17% sont pratiques le christianisme et 11% l'Islam.

3.4. Les ressources de la population

Les activités économiques se répartissent en activités formelles et informelles. Les services commerciaux comptent pour 31,63 % de l'ensemble du secteur tandis que les entreprises modernes ne représentent que 1,56 %. Il s'agit en l'occurrence de deux usines d'égrenage de coton, d'une usine de distillation d'alcool alimentaire, les manufactures de noix d'anacarde, d'une boulangerie et de trois poissonneries. Le secteur informel de l'économie regroupe les activités artisanales (artisanat de production, de service et d'art), le commerce, le transport et les services.

L'artisanat est constitué d'activités de transformation de produits alimentaires, de construction, de menuiserie, de soudure, de tissage, etc.... Le tourisme et l'hôtellerie sont des secteurs économiques très peu valorisés malgré les potentialités qui existent. L'agriculture est la principale activité. Elle présente les caractéristiques suivantes:

Dans la commune, l'élevage de prestige de type traditionnel et sédentaire est le plus pratiqué. Les espèces élevées sont les bovins, les ovins, les caprins, les porcins et la volaille. Il se développe actuellement l'élevage non conventionnel des lapins, escargots et aulacodes dans les fermes agricoles modernes notamment à Songhaï.

L'exploitation forestière n'est pas assez active dans la commune du fait de la pauvreté de la commune en essences forestières. La petite verdure semi naturelle restante est en régression constante à cause de la production de bois de chauffe.

Figure 6 : Répartition des emplois par secteurs d'activités

Source: Enquête 2008

Cette figure montre la proportion d'emploi de la population active de la commune de Savalou par secteur d'activité. Il ressort de cette figure que le secteur primaire emploi 8 fois plus que le secteur tertiaire et 14 fois plus que le secteur secondaire. Ce qui explique le caractère rural de la commune. De ce fait, la population active dont la presque totalité des ressources repose sur les activités agricoles est sensible aux conséquences des aléas climatiques. Ce qui explique leur départ à la recherche de mieux être.

3.4.1. Le secteur primaire

Dans la commune, la production agricole constitue la base de son économie. Les autres activités rurales sont l'élevage, l'exploitation forestière, la pêche et l'artisanat.

L'agriculture se pratique de façon traditionnelle. Les terres, fertiles au début du défrichement perdent rapidement leur fertilité à cause du régime de production et de la pression trop forte (AZONTONDE et GNANGASSI, 2003).

Les cultures pratiquées sont le maïs (Zea mays), le manioc (Manihot utilissima), le niébé (Vigna unguiculata), l'arachide (Arachis hypogea), le pois d'Angole (Cajanus cajan), le soja (Glycine max), le piment (Capiscum frutescens) et le gombo (Hibiscus esculentus). Enfin le coton (Gossypium hirsutum), la principale culture de rente, est en déclin dans la commune. La plantation connaît aussi depuis plus d'une vingtaine d'années une croissance importante à travers la plantation des pieds de tecks (Tecktona-grandis), de l'anacardier (Anacadium occidentalis) et de palmier à huile (Elacis guinensis) dans les zones fortement rurales et péri urbaines.

Les principales cultures sont : l'igname, le manioc, le maïs, le riz, le niébé, l'anacarde et des cultures maraîchères.

Tableau II : Niveau de la production agricole (moyenne 1987-1997 en tonne)

Localité

Céréales

Tubercules

Légumineuses

Cultures maraîchères

Arachide

Coton

Savalou

10.024

70.598

3.267

2.352

2.402

8.025

Source : Enquête LARES/1997

Selon ce tableau, les tubercules sont les plus cultivés dans la Commune, les céréales viennent en deuxième position. Le disponible foncier en termes de capacité de charge agro-démographique des terres se présente de la manière suivante :

Tableau III : Charge agro-démographique

Localité

Superficie en ha

Population en 1992

Population agricole

Disponible foncier par habitant rural (ha)

Savalou

253.800

72.641

50.993

4,97

Source : Enquêtes LARES/1997

Ce tableau a la particularité de montrer l'état d'occupation du sol en matière agricole dans la commune de Savalou. Au niveau du département des collines, la contribution de la commune de Savalou pour certaines cultures agricoles se présente comme suit :

1. Céréales 11,47%

2. Tubercules 13,02%

3. Arachide 4,33%

4. Légumineuses 16,20 %

5. Coton 9,65%

6. Produits maraîchers 6,95% sur les 12,20 % produits à l'échelle du département.

- L'élevage et la pêche

L'élevage est majoritairement pratiqué par les Peulh surtout à l'ouest de la commune. On dénombre plus de 30.000 têtes de bovins et d'ovins. L'élevage domestique (caprins, ovins porcins et volaille) complète l'agriculture ; mais lui est faiblement associé.

Le projet SONGHAI installé à Kpakpassa sur la voie menant à Tchetti initie les jeunes aux travaux agricoles et constitue un véritable centre d'élevage de volaille, de formation et d'initiation à  l'auto- emploi.

Les zones de pâturage créées dans le cadre de l'élevage et les couloirs de transhumance ne sont malheureusement pas respectées ; ce qui entraîne parfois des conflits sanglants entre éleveurs et agriculteurs.

La pêche est pratiquée de façon isolée et ne constitue qu'une activité secondaire. L'agro-industrie est très peu développée dans la commune.

3.4.2. Le secteur secondaire

Ce secteur est presque inexistant dans la commune faute d'usine ou d'industrie de fabrication. L'artisanat alimentaire et l'artisanat de service sont essentiellement exercés. Aujourd'hui la commune compte deux usines d'égrainage de coton et une usine d'alcool alimentaire et des machines décortiqueuses de noix de cajou et du riz.

L'artisanat alimentaire consiste à la transformation des produits destinés à la consommation : huile soja, huile rouge, huile palmiste, l'alcool (sodabi), huile d'arachide, farine à base de manioc (gari, tapioca), du savon etc. L'artisanat de service se caractérise par les activités touchant à la réparation d'un bien et aux prestations de service. Il s'agit des mécaniciens, vulcanisateurs, maçons, ferrailleurs, tailleurs, menuisiers, vanniers, etc. Ce secteur représente 22,96% de la proportion totale.

3.4.3. Le secteur tertiaire

Dans la commune de Savalou, le commerce occupe une place très importante et est surtout exécuté par les femmes. Ce commerce est surtout favorisé par ses marchés régionaux (Tchetti et Savalou) et ses marchés locaux (Doumè, Konkondji, Logozohè, Ottola). Ce type de commerce est appuyé par le commerce des étrangers venus de toutes les régions du pays et de la sous - région Ouest africaine. Il s'agit d'abord des nationaux 70% qui viennent des régions d'Abomey et d'Adja pour s'installer afin d'exercer leur commerce à l'intérieur de la commune. Ils vendent surtout les produits locaux et animent des petites boutiques de produits divers. Ensuite s'ajoutent les étrangers 30% qui sont entre autres, les Ibo, venus du Nigeria, les Zerman, venus du Niger les Ashanti venus du Ghana et autres. Ces commerçants fon mènent leurs activités commerciales au centre ville de la commune et surtout dans les périphériques. Le secteur tertiaire connaît aussi depuis quelques années, l'émergence du transport et du tourisme, avec l'avènement des conducteurs de taxi motos et de l'organisation des différentes cérémonies annuelles comme la fête de l'igname. Le transport dans la commune est favorisé par l'aménagement des pistes rurales de façon peu régulière par la mairie et le bitumage de la route inter états Dassa - Savalou - Djougou.

Au regard de la diversité des facteurs explicatifs des migrations de populations dans la commune de Savalou, nous assistons à son intensification depuis plus de deux décennies.

CHAPITRE IV : L'AMPLEUR DES MIGRATIONS DE POPULATIONS DANS LA COMMUNE DE SAVALOU.

Cette étude est faite sur la base des informations disponibles dans les documents administratifs, universitaires et sur des informations recueillies auprès des populations de la commune au cours des travaux de terrain. Selon ces informations, les migrations de populations dans la commune de Savalou comprennent deux aspects fondamentaux à savoir :

- départ des populations/ émigration

- arrivée massive des populations étrangères/ immigration.

4.1. Le départ des populations de la commune de Savalou.

Le départ des populations de la commune de Savalou vers l'extérieur se manifeste de deux manières : il s'agit des niveaux national et international.

Dans cette étude, nous nous intéresserons d'abord aux mouvements internes des populations ensuite aux mouvements externes. Les mouvements internes concernent essentiellement les déplacements momentanés ou définitifs des populations à l'intérieur du pays. Les mouvements externes quant à eux sont ceux qui se manifestent entre le Bénin et les pays voisins. En effet la migration humaine devient de plus en plus importante dans les zones rurales de la commune et touche particulièrement des adultes, des femmes, des jeunes et des enfants de moins de dix huit ans. Elle s'identifie à l'exode rural et à l'exode professionnel.

L'exode rural

Migration de ruraux vers les villes et les régions industrielles, l'exode rural se manifeste dans la commune de Savalou depuis l'arrivée des colons sur le territoire dahoméen. Les populations quittent leurs localités dans l'espoir d'une vie meilleure et lorsque les possibilités que leur offre leur environnement immédiat ne répondent pas à leurs aspirations (JEUDA11 2004). La commune de Savalou étant rurale à plus de 80 %, (PDC Savalou 2002) ne dispose pas des mêmes potentialités économiques que certaines communes du Bénin comme celles d'Abomey, de Bohicon, de Cotonou, de Parakou... Alors dans le plein souci de mieux vivre et de rentrer le plus facilement possible en possession des biens matériels, une frange de populations de la commune de Savalou se rend dans ces communes notamment dans les centres villes ou parfois dans leurs périphéries ( voir figure 7).

Figure 7: Phénomène d'émigration dans la commune de Savalou en 2002

Cette carte traduit le point de départ des populations rurales vers de différentes destinations à l'intérieur du pays. Les migrants vont d'après cette carte dans tous les départements du pays et en plus grands nombre dans les départements de l'Atlantique, du Littoral, suivi du département des Collines, du Zou et du Borgou.

La catégorie des migrants est spécifiquement dominée par la couche juvénile. Ce sont donc des enfants de moins de dix ans, scolarisés ou non scolarisés ; cette couche juvénile est composée en majorité des filles qui sont placées auprès des tuteurs et tutrices dans les foyers ou dans les marchés. Les jeunes garçons quant à eux sont soit à l'école, soit en apprentissage.

Tableau IV : Evolution de l'exode rural par localité dans la commune de Savalou de 1996 à 2006

Localités

Période

Arrondisse

-ments

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

Total

Fréquence

Attaké

120

160

140

180

210

210

240

220

250

260

310

2300

20%

Djalloukou

90

110

130

150

190

200

130

190

220

240

330

1980

17%

Doumè

140

130

140

170

190

210

230

170

200

250

310

2140

18%

Lahotan

70

100

120

150

130

160

180

200

220

240

190

1760

15%

Logozohè

60

90

120

130

110

150

170

200

190

250

290

1760

15%

Kpataba

40

90

130

150

110

130

170

220

210

230

160

1640

14%

Total

520

680

780

930

940

1060

1120

1200

1290

1470

1590

11580

100%

Source: Enquête 2008.

Le tableau révèle que sur la période allant de 1996 à 2006, l'arrondissement de Attaké a connu le plus grand nombre de migrants hors de la commune avec une proportion de 20 % de la population. Il est suivi des arrondissements Djalloukou et de Doumè avec respectivement 17% et 18% puis des arrondissements de Lahotan (15%), de Logozohè (15%) et de Kpataba (14%).

Au total, sur onze ans (11), environ 11 580 personnes ont quitté les six arrondissements concernés, soit 11,05 % de la population totale de la commune de Savalou. Ceci montre avec quelle ampleur la commune de Savalou se vide de ses actifs agricoles au profit d'autres activités en ville plus rémunératrices. En effet, les travaux champêtres devenus rudes et non rentables pour des raisons de baisse de fertilité des sols, absence de crédits, les populations préfèrent s'orienter vers les centres urbains pour subvenir à leur besoins fondamentaux.

La figure N°5 montre l'évolution des proportions annuelles d'exode rural dans la commune de Savalou sur une période de 11 ans.

Figure 8: Evolution de l'exode rural dans la commune de Savalou

Source : Enquête 2008

Ce graphe montre que l'exode rural est en nette croissance dans la commune de Savalou dans la période de 1996 à 2006. En effet, en 11 ans la population migrante hors de la commune a connu un accroissement de plus de 200 %. Cette situation se justifie par la chute de la production cotonnière dans le pays et plus principalement à Savalou qui fait partie des plus grandes communes productrices de cette culture dans le département des collines (CDPC-Collines 2007). Les agriculteurs, surtout les jeunes, se sont orientés vers les grandes villes pour s'adonner aux activités telles que : le taxi moto, la vente d'essence kpayo, le transi, et autres services.

L'exode scolaire et professionnel

L'exode scolaire et professionnel est le déplacement des jeunes d'une zone rurale vers des villes pour poursuivre leur étude ou pour apprendre ou encore pour exercer un métier. Cet exode concerne les enfants, les jeunes et aussi bien des adultes. Certains parents restés au village envoient leurs enfants auprès de leurs frères ou amis pour être scolarisés à cause du manque d'écoles et d'enseignants qualifiés dans beaucoup de villages de la commune de Savalou. Les travaux ont révélé que 17 % des enfants des ménages ciblés par l'étude vont fréquenter ou apprendre un métier en dehors de la commune de Savalou. Nous avons visité 100 ménages qui comptent environs 600 individus dont plus de 400 enfants et environ 310 scolarisés et scolarisables. 55 enfants de ces ménages sont envoyés hors de la commune de Savalou pour poursuivre les études. Ceci est dû au fait que la commune de Savalou ne dispose pas suffisamment d'écoles techniques et professionnelles alors que beaucoup de parents orientent leurs enfants vers ces enseignements qui leur portent espoir. Aussi ne dispose t- elle pas d'enseignants qualifiés en nombre suffisant pour donner les formations adéquates aux enfants. Par ailleurs, la commune de Savalou ne dispose pas des écoles privées du second cycle où les enfants peuvent continuer leurs études après le BEPC. Les quelques rares écoles privées du second cycle qui existent dans la commune, sont peu fonctionnelles et regroupées dans le centre ville. De plus pour toute la commune il y a seulement trois collèges d'enseignement secondaire qui disposent de second cycle. Il s'agit du CEG de Tchetti, de Savalou 1 et de Logozohè. Alors la plupart des élèves et parents d'élèves choisissent les collèges d'enseignement général ou technique et professionnel dans les villes d'Abomey, de Bohicon et de Cotonou. Une autre raison de cet exode est la non existence d'universités publiques ou privée où les élèves et étudiants peuvent poursuivre les études après le Baccalauréat. Pour cela, tous les élèves qui ont obtenu leur Baccalauréat et qui aspirent continuer leur étude se rendent à Cotonou, Abomey-Calavi, Bohicon, Lokossa, Porto-Novo, Parakou etc.

A côté de ce type de migration scolaire, on note également celui à caractère professionnel. Beaucoup de jeunes fuyant les contraintes du milieu rural, préfèrent aller en ville pour apprendre un métier. En effet, sur les ateliers établis dans les grandes villes telles que Cotonou, Bohicon, Abomey et Parakou, 4 % des apprentis sont originaires de la commune de Savalou. Les métiers qui attirent ces jeunes sont surtout la taillerie, la coiffure, la menuiserie, la maçonnerie, l'imprimerie, la réparation des appareils frigorifiques, la peinture, etc.

4.1.3. Les migrations internationales.

Comme les migrations nationales, les migrations internationales connaissent un essor très important dans la commune de Savalou. En effet le poids économique de certains pays de la sous région dont notamment le Nigeria, le Ghana et la Côte d'ivoire constitue une raison fondamentale des déplacements sans cesse que connaissent les populations de la commune de Savalou. Dans les six arrondissements où nous avons mené nos enquêtes, plusieurs personnes surtout les jeunes font de déplacement vers les pays su cités. Mais il faut noter que depuis plus d'une dizaine d'années, c'est au Nigeria que la plupart de jeunes vont faire les travaux champêtres tout en abandonnant leur territoire.

Après avoir pris le goût de l'aventure des migrations qui ont secoué la communauté béninoise dans les années 1970 vers le Nigeria, les populations de la commune continuent leur aventure vers le Nigeria pour satisfaire à leurs besoins fondamentaux. Ces jeunes gens (garçons et filles), adultes (hommes et femmes) travaillent pour la plupart dans les champs de manioc, de maïs de sorgho et des plantations (canne à sucre, caféier...) dans les ménages et bar restaurant pour ce qui concerne les filles et femmes. Les travailleurs en provenance de la commune de Savalou sont localisés dans les régions d'Oyo, Ibadan, Ogbomosho, ...

De nos enquêtes, il ressort qu'il y a une proportion importante de personnes qui travaillent dans les champs et une petite proportion dans les autres secteurs. En effet, la proportion des migrants internationaux par secteur d'activité se présente comme l'indique la figure ci-dessous.

Figure 9: Répartition des émigrants par secteur d'activité

Source: Travaux de terrain 2007.

Cette figure nous montre qu'au Nigeria, les travaux champêtres occupent près de 2/3 des activités menées par les émigrants. Ils sont suivi des travaux dans les plantations qui avoisinent le quart de la proportion totale, ensuite viennent respectivement les travaux de ménage et de bar restaurant qui sont moins de un dixième chacun puis enfin les autres travaux avec un vingtième de la proportion totale. Ce fort taux de proportion des émigrants exécutant les travaux champêtres se justifie d'une part par les habitudes de ces derniers à travailler la terre dans leurs localité d'origine et d'autre part par l'implication des femmes et enfants dans les autres secteurs d'activités (travaux de ménage et de bar restaurant).

Il faut noter qu'il existe d'autres formes d'émigration qui concernent surtout les déplacements en direction des pays de la sous région et de l'Afrique centrale. Au niveau international, l'émigration touche fondamentalement deux générations. Il s'agit de la couche juvénile et les adultes. Cette forme de migration a connu une régression au profit de l'exode rural. Cette régression serait due aux difficultés socio- économiques qu'ont connu après les années 1960 les pays de l'Afrique occidentale dont notamment la Côte d'Ivoire, le Ghana, la Guinée, le Togo et le Nigeria. La chute économique et les tensions sociales qui ont secoué ces pays ont amené les populations de la commune de Savalou à rentrer chez eux et ou à ne plus aller à l'extérieur du territoire national à but de travail. Mais certaines personnes malgré la situation critique de ces pays y vont toujours. Les adultes sont les personnes les plus touchées par cette forme de migration. Dès leur départ, ils vont avec les enfants qui vont les aider dans les champs et des plantations.

4.2. L'immigration dans la commune de Savalou

L'immigration dans la commune de Savalou peut se présenter sous trois principales formes. Il s'agit de :

- L'immigration agro-pastorale ;

- L'immigration commerciale et professionnelle ;

- L'immigration pour des raisons administratives.

4.2.1. L'immigration agro-pastorale.

Cette forme d'immigration se manifeste de deux manières dans la commune de Savalou. Il y a l'exode rural-rural et l'immigration pastorale.

· L'exode rural-rural.

Mouvement de populations rurales vers les zones où les terres sont plus fertiles, l'exode rural-rural est pratiqué par les agriculteurs dont les espaces cultivables sont menés à terme ou dégradés. Pour ce type d'immigration, la commune enregistre des étrangers de toutes les régions du Bénin en général et en particulier les populations des départements de Mono-Couffo, de Zou-Collines, de l'Atacora-Donga et d'Alibori-Borgou. Cet exode affecte surtout les populations paysannes. Il se confond à la colonisation agricole.

A l'intérieur de la commune de Savalou, ce mouvement concerne les populations béninoises de toutes les régions. Il s'effectue vers les zones où les terres sont assez fertiles et où les activités agricoles sont porteuses. En effet les terres cultivables de certaines populations ont subi une dégradation considérable du fait des facteurs humains ou naturels. Ces terres sont envahies depuis plusieurs décennies par les habitants des villes et de grandes agglomérations. Elles connaissent un appauvrissement important qui est secoué par l'occupation du sol par des habitations. Les sols ne favorisent plus l'exercice des activités champêtres qui permettent aux populations de répondre efficacement à leurs besoins fondamentaux. Ces populations pour bien mener leurs activités agricoles et en tirer des revenus satisfaisants, vont désormais dans les régions de la commune les plus reculées. Elles vont souvent dans les environs de Kpataba, de Djalloukou, de Gobada, et de Lahotan où les sols sont encore riches et moins exploitées. De plus les zones fluviales de Agbado et du Zou attirent considérablement ces populations étrangères venues du Sud particulièrement du Département du Zou et du Mono - Couffo. Ces étrangers à leur arrivée demandent auprès des autochtones des terres cultivables pour exercer leurs activités. Ils viennent de tous les départements du Bénin et des pays limitrophes ( Nigeria, Niger, Burkina-Faso, Togo) (voir figure 10).

Figure 10: Phénomène d'immigration dans la commune de Savalou

Cette carte montre l'origine des immigrants de la commune de Savalou. Ils viennent pour ce qui concerne le pays, des douze départements et pour l'extérieur des pays limitrophes.

Parallèlement à cette forme de migration, se développe la colonisation spontanée. Elle affecte les populations d'une même origine ethnique. Le plus souvent, les nouveaux colons dans une région pour créer une ferme, se déplacent par lots de deux, trois ou quatre personnes de la même famille ou avec des amis et cohabitant. Chaque famille dispose en moyenne de quatre à cinq personnes. Pour s'installer, ces personnes font la demande de terres cultivables auprès des premiers occupants ou auprès du chef village ou de collectivité. Cette colonisation agricole intéresse un grand nombre de populations venues des régions du Sud notamment du département du zou, du Mono, du Couffo et de l'Atlantique. Il s'agit des personnes venues des communes de Djidja, d'Agbangnizou, de Za-kpota, d'Abomey, de Bohicon puis des communes d'Azovè, de Klouékanmey, de Dogbo... ils sont pour la plupart des Fon, des Adja, et des Guin. Les Fon vénus du département du Zou sont essentiellement des agriculteurs et sont répandus surtout dans les arrondissements de Djalloukou, de Gobada et de Lahotan. Ils sont aussi présents dans les autres arrondissements mais en nombre peu significatif. Les Adja venus du Mono sont essentiellement des exploitants forestiers et sont partout dans la commune. Il y a aussi des groupes venus du centre c'est- à - dire du département des Collines. Il s'agit des populations venues de Dassa-zoumè, de Glazoué, de Savè et de Bantè. Ces populations sont pour la plupart des Nago (Idaatcha, Itcha, Tchabè), et des Mahi. Elles sont localisées dans les arrondissements de Logozohè, de Lahotan et de Kpataba. Les populations venues du Nord sont pour la plupart des régions de l'Attacora, de la Donga et du Borgou. Ce sont lesYom, les Lokpa, les Otamari, les dendi, les Baatonu et les Bariba... Les différentes populations venues ds départements du Bénin se présentent dans la figure de la page suivante.

Figure 11: Proportion des immigrants par département dans la commune de Savalou

Source : Enquête 2008.

A la lecture de cette figure, ii faut noter que les populations nationales qui s'installent dans la commune de Savalou pour des raisons d'activités agricoles varient d'un département à un autre. Les départements de Zou-Collines fournissent plus de la moitié (53%) de ces populations nationales, ils sont suivis des départements de Mono-Coufo (20%), des départements de l'Atacora-Donga (10%), des départements Borgou-Alibori (9%), Atlantique Littoral (6%) et enfin autres (2%). Cette forte proportion des départements de Zou-Collines se justifie d'abord par la proximité de la commune au département du Zou, son appartenance au département des Collines. Ceci fait qu'elle plus accessible aux populations de ces deux départements. Cette forme d'immigration a donné naissance à de plusieurs hameaux et fermes créés dans la commune. C'est bien là le cas des habitants fon de Kénana, de Kinha et de Zounkpa dans l'arrondissement de Djalloukou ; de Djabigon dans l'arrondissement de Tchetti et de Kokoro, de Kitikpli et de Tamba dans l'arrondissement de Lèma qui sont pour la plupart des populations fon d'Abomey. Il y a aussi une autre catégorie qui contribue considérablement à l'évolution de cette forme d'immigration dans la commune. Il s'agit des femmes qui après plusieurs semaines de travail dans les champs des cultivateurs finissent par choisir leur mari. Plusieurs femmes des communes de Bantè, de Dassa-Zoumè et de Glazoué dans le département des Collines puis des communes de Djidja, d'Abomey et de Bohicon dans le département du Zou sont concernées par ce type d'immigration. Ces femmes passent de village en village et de ferme en ferme pour chercher de travail. Elles ont comme activités principales la récolte de maïs, du riz, de l'arachide, de haricot, des tubercules et font aussi de gari.

Photo 1 : Un métayer en actvité dans un champs de maïs dans l'arrondissement de Djalloukou

Source : cliché AGODO, avril 2008


Cette image retrace un métayer en pleine activité dans l'arrondissement de Djalloukou. Les immigrants qui font le labour, gagnent environ 3.000 F par jour pour les plus rapides puis 1.500 F pour les moins rapides. En ce qui concerne le défrichage, ils prennent également entre 3.000 et 4.000 F par parcelle. Les plus rapides gagnent 4.000 F par jour et les moins rapides 2.000 F par jour. Pour le sarclage qui coûte moins cher que les autres activités, ils gagnent entre 1.500 et 2.000 F pour les plus rapides et entre 500 et 1.000 F pour les moins rapides. Cette dernière activité est le plus souvent pratiquée par les femmes et les enfants qui n'ont pas assez d'énergie pour faire le labour et le défrichage. A la fin de la saison, les immigrés repartent dans leur localité avec beaucoup d'économies. Selon les résultats de nos enquêtes dans deux villages (Attaklakanmè et Djallouma) de l'arrondissement de Djalloukou, nous avons recensé un nombre impressionnant de travailleurs soit 124 personnes dont 98 hommes, 17 enfants et 9 femmes venus pour le salariat agricole de la période d'avril à septembre 2007.

· L'immigration pastorale.

L'immigration pastorale regroupe l'élevage sédentaire et la transhumance.

- L'élevage sédentaire.

Dans la commune de Savalou il y a plusieurs ménages qui pratiquent ce type d'élevage. Il s'agit bien sûr des peuhls, des kabyè et certains fon et adja. Lors de nos enquêtes sur le terrain, nous avons recensé 246 ménages avec un effectif de plus de 500 personnes. Ce type d'élevage se pratique dans tous les arrondissements mais il est plus dense dans les arrondissements de Doumè et de Djalloukou qui regroupent respectivement 43 et 39 ménages.

L'élevage est majoritairement pratiqué par les Peulh surtout à l'ouest de la commune. On dénombre plus de 30.000 têtes de bovins et d'ovins. L'élevage domestique (caprins, ovins porcins et volailles) complète l'agriculture ; mais est faiblement associé à l'agriculture ( voir photo 2).

Le projet SONGHAI installé à Kpakpassa sur la voie menant à Tchetti initie les jeunes aux travaux agricoles et constitue un véritable centre d'élevage de volaille, de formation et d'initiation à l'auto- emploi.

- La transhumance peuhl.

Cette forme d'élevage entre temps très importante, devient de moins en moins importante par rapport aux années antérieures où on les remarque dans toutes les contrées de la commune de Savalou, ancienne Sous- préfecture. Aujourd'hui ils sont détestés et craints par les populations compte tenu des pratiques anti-sociales dont ils font objet. Ces peuhls sont venus dans la commune de Savalou comme partout au Bénin depuis les sécheresses de 1968 à 1973 ayant privé les pays sahélien de pâturage et d'eau. Ils proviennent du Niger, du Burkina- Faso, du Mali et du Nigéria. Les zones de pâturage créées dans le cadre de l'élevage et les couloirs de transhumance ne sont malheureusement pas respectées ; ce qui entraîne parfois des conflits sanglants entre éleveurs et agriculteurs.

Photo 2 : Troupeau de mouton d'un immigrant dans l'arrondissement de Djalloukou

Source : Cliché AGODO, Octobre 2008

4.2.2. Les autres formes d'immigration.

En plus d'immigration agropastorale qui est la plus répandue dans la commune de Savalou, se manifestent avec acuité d'autres formes d'immigration. Il s'agit ici des immigrations liées au commerce, aux services administratifs et à l'artisanat et au tourisme.

· L'immigration liée au commerce.

Cette forme d'immigration se manifeste de plus en plus dans la commune depuis plus de deux décennies. En effet, depuis plusieurs années, la commune de Savalou enregistre plusieurs étrangers qui s'installent pour des fins commerciales. Il s'agit principalement des nationaux qui viennent de tous les départements du pays et des internationaux venus des pays voisins. De ces derniers on enregistre le plus grand nombre des nigériens (Zerma) et nigérians (Ibo, Ahoussa). Ces immigrants mènent principalement les activités liées à la vente des tissus, des pièces détachées, des plastiques, des pairs de chaussures, matériaux de construction...

· L'immigration liée aux activités administratives.

La commune de Savalou ancienne sous préfecture de Savalou et plus loin ancien district de Savalou a connu l'arrivée et installation de plusieurs étrangers. Ces étrangers sont pour la plupart des nationaux venus des six départements du Bénin. Ils exercent en majorité la fonction d'enseignant, d'administrateur, des corps kaki (policiers, gendarmes, douaniers). Ces nationaux après plusieurs années d'exercice de leur fonction finissent par s'installer pour ne retourner chez eux que pendant les vacances ou la retraite.

Les migrations de populations connaissent effectivement une croissance depuis ces dernières années. Ainsi quelles sont les causes fondamentales de cette évolution du phénomène ?

Le chapitre suivant fera objet de réponse à cette interrogation.

CHAPITRE V : LES CAUSES DES MIGRATIONS DE POPULATION DANS LA COMMUNE DE SAVALOU.

Très importantes et multiples, les causes des migrations de populations dans la commune de Savalou touchent plusieurs facteurs. Elles s'identifient à toutes les causes qui sont connues de par le monde. Il s'agit des causes liées aux facteurs naturels et humains. Les facteurs naturels ont rapport avec les composantes de l'environnement tels que le sol, la végétation, le climat l'hydrographie, etc. Les facteurs humains quant à eux, sont composés des hommes et de leur interrelation, leurs activités. Ces facteurs, dans la commune de Savalou, n'ont pas la même importance. La figure N°8 présente les proportions des facteurs de migrations de populations dans la commune de Savalou.

Figure 12: répartition proportionnelle des facteurs des migrations de populations dans la commune de Savalou

Source: Travaux de terrain 2007

D'après cette figure, les facteurs économiques occupent une proportion importante qui va au-delà de la moitié de la proportion totale. Ils sont suivis des facteurs naturels qui avoisinent le quart de la proportion totale et les facteurs sociologiques et autres qui respectivement sont de 12 % et 8 % de la proportion totale.

5.1. Les facteurs naturels et sociologiques.

5.1.1. Les facteurs d'ordre naturel.

D'une proportion de 20%, les facteurs naturels des migrations de population se manifestent de plusieurs manières dans la commune de Savalou. Il s'agit ici de la baisse de la fertilité des sols, des changements climatiques.

· La baisse de fertilité des terres agricoles :

Dans la commune de Savalou l'agriculture est du type extensif et itinérant sur brulis. Cette situation combiné au climat tropical provoque une minéralisation trop rapide de la matière organique qui devient presque rare dans le sol et n'arrive plus à soutenir la production agricole quelques années seulement après le défrichement. Ainsi on assiste à un rendement très faible dans certaines régions de la commune. (Voir photo 3)

Photo 3 : Champ de maïs en fin de récolte à Logozohè

Cliché AGODO octobre 2008.

Cette image nous montre l'aspect d'un champ de maïs en fin de récolte. Il faut noter que le rendement de ce champ de maïs est très faible. C'est alors une raison fondamentale pour que le cultivateur se rende en ville ou au Nigeria pour travailler et avoir de l'argent afin de répondre aux besoins fondamentaux de sa famille.

Par ailleurs la poussée démographique dans la commune a augmenté la pression sur les sols déjà fragiles (PDC Savalou 2002) qui entrent par endroits (surtout les environs les hameaux) dans un état comateux rendant toute production végétale difficile et non rentable. Cette baisse drastique de la fertilité de ces sols provoque l'inversion de la flore qui favorise l'apparition de certains adventices ennemis des cultures telles le striga.

Ceci provoque le départ des populations vers les sites agricoles plus éloignés de même que l'exode rural des jeunes qui abandonnent la terre pour une activité

plus rémunératrice dans les villes.

· Les changements climatiques :

Le climat a certes ses variations naturelles, mais aujourd'hui, il y a l'unanimité sur une des causes des bouleversements observés à l'échelle planétaire, à savoir l'accroissement des concentrations dans l'atmosphère des rejets anthropiques de gaz à effet de serre (Kindo, 2007). Leurs manifestations se traduisent par des impacts touchant les ressources naturelles et l'ensemble des secteurs de la vie, notamment la sécurité alimentaire, la santé humaine et animale, l'activité économique et les ressources hydriques (GIEC, 2001). Dans la commune de Savalou à l'instar d'autres commune rurales de l'Afrique, l'une des manifestations les plus visibles se rapportent à la sécheresse qui, combinée à l'accroissement démographique, accélère le déboisement et met en péril les forêts tropicales et les ressources naturelles. De plus, le retard et l'irrégularité des pluies sont devenus des phénomènes fréquents et d'importance dans la commune depuis le début du nouveau millénaire (Enquêtes PARBCC, 2008). La forte dépendance aux ressources naturelles, le régime pluvial de l'agriculture et la précarité des conditions de vie de la commune font d'elle une région vulnérable.

En outre, la commune de Savalou appartient à une région soumise à la fois aux influences équatoriales et aux influences du régime alterné de type guinéen. C'est la zone où s'estompent les influences de la mousson du Sud -Ouest et de l'alizé continental appelé harmattan du Nord-Est. Cette situation se manifeste dans la répartition des pluies qui est marquée par l'apparition de deux saisons pluvieuses de mars à juillet et de septembre à novembre qui, aujourd'hui sont en pleine variation et réduisent l'ampleur des activités agricoles.

Face à cette dégradation du climat, les populations sont confrontées à une baisse régulière des rendements des produits végétaux et animaux.

Toutefois, malgré cette dégradation des conditions environnementales, Savalou enregistre toujours l'arrivée des populations étrangères du fait de sa situation de transition entre le nord et le sud du pays. En effet, le début de sahélisation qui se manifeste dans la région nord n'assure plus des conditions idéales pour la production végétale et surtout animale, plus spécifiquement l'élevage des bovins qui consomme suffisamment d'eau.

5.1.2. Les facteurs d'ordre sociologique.

Il s'agit ici des facteurs liés aux contraintes historiques et sociales.

Les facteurs historiques et sociologiques ont énormément contribué à la mobilité des populations de la commune de Savalou depuis leur installation. Ces facteurs sont liés aux contraintes de peuplement des différents groupes socio culturels dont notamment les Maxi au centre et les Nago à la périphérie.

La mise en place des populations dans le Zou-Nord a abouti à l'apparition des groupes isolés transformant ainsi les Nago et les Fon/Maxi en des îlots de peuplement. On distingue pour les Nago l'îlot Ifè à l'Ouest, l'îlot IDAASHA à l'est et l'îlot ICAA au nord puis les Maxi au centre et au Nord-Est de la commune. Le Groupe socio culturel nago est éparpillé dans toute la commune tout en ceinturant les Maxi. Cette situation d'entourage des Maxi par les populations Nago va entraîner des avatars historiques subis par les uns et les autres dont parfois les tensions et menaces. Ces menaces et tensions qui se manifestent dans les deux camps font déplacer certains jeunes qui fuyant les avatars de ces manifestations se rendent en villes ou dans les communes environnantes et pays voisins dont notamment le Nigéria pour exercer leurs activités.

Par ailleurs, l'introduction de plusieurs fétiches « VODUN » dont les pratiques sont devenues contraignantes pour certaines personnes notamment les jeunes garçons et les jeunes filles, constitue une contrainte énorme qui favorise le départ des jeunes gens vers d'autres localités du pays ou d'ailleurs où ils se sentiront plus à l'aise. En plus des nombreux interdits sociaux et des lois, les jeunes filles et parfois des jeunes garçons sont désignés pour séjourner pendant un ou deux ans dans des couvents des fétiches. Il s'agit là pour ce qui concerne la communauté Ifè, les fétiches comme OGUN, TCHANKPANAN, BATCHIKPA, ONTCHA etc. Quant à la communauté Maxi, il s'agit des fétiches comme SAKPATA, GUN, etc. Ces pratiques constituent pour les jeunes un blocage pour leur épanouissement. Cet état de chose rend mal à l'aise les jeunes qui ne trouvent plus leur compte au village et finissent par aller en aventure.

De la même manière, et pour les mêmes raisons citées plus haut, d'autres populations viennent s'installer dans la commune de Savalou pour leur épanouissement.

5.2. Les facteurs d'ordre économique et administratif

5.2.1. Les facteurs économiques

Les facteurs économiques qui favorisent les migrations de populations dans la commune de Savalou se rapportent à l'histoire économique et la faiblesse des revenus de la population de la commune de Savalou d'une part et celle des populations étrangères d'autre part.

En effet la commune de Savalou a connu une histoire économique qui explique fondamentalement le phénomène des mouvements de populations qui la caractérisent (PDC Savalou). Ainsi toute la communauté, à l'instar des autres populations rurales du moyen Bénin, la commune de Savalou était choisie pour la promotion de différentes cultures d'exportation telles que le coton, l'anacardier et les cultures vivrières qui font l'objet des transactions nationales comme l'igname, l'arachide, le maïs le haricot, le manioc et les plantations de bois. La commune dispose également de deux usines d'égrenage du coton graine, d'usine d'alcool alimentaire qui attirent les jeunes et d'autres catégories sociales d'étrangers.

Malgré ces conditions, le déclin de l'agriculture surtout celle de rente a compromis la satisfaction des besoins de certaines couches sociales de la commune : les jeunes, les adultes et mêmes les enfants qui vont à la recherche de travail afin de pouvoir répondre à leurs besoins quotidiens. La population de Savalou étant globalement rurale, ne dispose que de la production agricole et de quelques moyens de transformation rudimentaires, pour satisfaire à ses besoins fondamentaux.

Mais depuis son histoire, cette population malgré les efforts des différents gouvernements n'a réussi à se prendre en charge et à vivre heureuse. Cette situation serait due au caractère archaïque des moyens de production combiné à la dégradation des facteurs environnementaux.

Malgré cette situation, les pauvres paysans fournissent des efforts pour cultiver suffisamment le champ mais malheureusement ils sont confrontés aux aléas climatiques ou aux intempéries naturelles. Les paysans enregistrent des pertes importantes et sont aussi soumis aux mauvaises pratiques des prix des produits agricoles sur le marché.

Il faut noter que comparativement aux communes environnantes, la commune par ses potentialités compte chaque saison des métayers qui se déplacent pour le salariat agricole.

· Le salariat agricole

Ce type de mouvement spontané se manifeste de plus en plus dans la commune de Savalou. Il est plus présent dans les arrondissements périphériques de la ville de Savalou. Il s'agit des onze arrondissements à caractère rural. Il se développe du fait de l'extension des exploitations agricoles pour les cultures de rente notamment le coton et les cultures vivrières dont le maïs, le haricot, l'arachide et de plus en plus le riz.

Ces migrants arrivent par groupe de deux à trois personnes. Ils viennent par la demande des populations autochtones ou de façon spontanée. Ils sont pris en charge par les chefs de familles ou leurs propriétaires qui les intègrent dans la famille ou les installent dans les fermes. Ce type de mouvement de population est très intense pendant les saisons des pluies et pendant les périodes de moisson. Pendant la petite et la grande saison pluvieuse, les hommes accompagnés de leurs enfants tous âgés de plus de 09 ans vont travailler sur de nouvelles terres. Les femmes et les enfants moins âgés de 09 ans restent à la maison pour s'occuper des travaux domestiques. Les hommes, vont travailler dans les champs des tierces personnes. Ils sont payés en fonction de travail fait. Les uns sont payés par jour et les autres par semaine et les autres encore par mois. Il y a même de ces personnes qui sont payés à la fin de leur séjour.

Ces personnes pratiquent comme activités le labour, le défrichage, le sarclage, dans la période allant de février à juillet d'une part et de Novembre à Décembre d'autre part. Les frais payés à ces immigrés varient entre 2.000 F et 4.000 F CFA par parcelle. En effet pour le labour, ils prennent 3.000 F par parcelle pour le terrain habituellement cultivé et 3.600 f pour de nouveau terrain.

5.2.2. Les facteurs éducationnels et administratifs.

- L'enseignement

Les migrants ont commencé par faire leur entrée dans la commune de Savalou depuis la création des premières écoles coloniales dans le district de Savalou et ses environs. A l'origine, Savalou et Savè formaient deux cercles distincts et de Savalou dépendant la subdivision de Cabolé (H. DESANTI). Dès la création des premières écoles dans la commune de Savalou ancien District, elle ne dispose pas des cadres d'enseignement pouvant assurer avec efficacité la mission d'enseignant. Alors les enseignants sont venus du sud, du centre et du Nord du pays notamment de Porto- novo, de Ouidah, d'Abomey, de Parakou, de Natitingou etc. Après plusieurs années d'enseignement, ces enseignants prennent le goût de la vie socio culturelle de Savalou et choisissent d'y rester pour toujours. Ils font à côté de leur fonction d'enseignement, le champ qui leur permet de mieux vivre. En 1960 on dénombre près d'une vingtaine d'enseignants dans toute la commune de Savalou l'ancien District. Aujourd'hui, le secteur de l'éducation a bien évolué et on constate une flambée d'enseignants locaux et étrangers. Parmi ceux-ci les étrangers occupent près de la moitié.

- Les services administratifs.

En dehors des enseignants, la commune de Savalou regorge de plusieurs autres fonctionnaires qui exercent quotidiennement leurs activités. Il s'agit des agents de santé, de l'OPT, du trésor, de la douane, du commissariat, de la gendarmerie etc.

En raison de la non disponibilité des chiffres exacts au niveau des structures décentralisées, nous n'avons pas pu déterminer le nombre exact de ces fonctionnaires qui sont actuellement dans la commune de Savalou. Mais à partir des enquêtes nous avons eu un nombre estimatif de plus de 150 personnes étrangères intervenant dans ces différents services administratifs.

La commune de Savalou a régulièrement enregistré le départ et l'arrivée de populations depuis toujours. Ainsi, la première hypothèse H1 selon laquelle il existe d'importants mouvements migratoires dans la commune de Savalou est donc vérifiée.

5.3. Les autres facteurs.

Ils sont constitués essentiellement des facteurs liés au foncier.

La commune de Savalou, par sa densité démographique de 27,20 habitants /km² favorise d'une part l'arrivée massive des populations étrangères et d'autre part le départ des autochtones vers l'intérieur du Bénin et vers d'autres pays à fin du travail. La croissance démographique a réduit les espaces cultivables de certains ménages qui sont contraints à migrer vers d'autres zones plus reculées ou régions où les conditions de vie sont meilleures. Ainsi l'évolution des terres cultivables est inversement proportionnelle à la croissance démographique. Face à cette réduction continue des terres cultivables dans certaines zones de la commune, beaucoup de jeunes ne disposent plus d'espace cultivable suffisant pour satisfaire à leurs besoins et à ceux de leurs familles. Ceci les oblige donc à aller s'installer auprès de leurs frères ou amis qui sont dans les villes.

Dans le même temps, pour des raisons socio-économiques, d'autres populations vivant dans des conditions plus difficiles que celles dans la commune de Savalou viennent à la recherche de conditions meilleures aux sites de départ. Ce qui suscite le problème foncier qu'enregistre la commune depuis plus d'une dizaine d'année.

Les migrations paraissent en effet un porte bonheur pour les populations, car les conditions de vie deviennent de plus en plus difficiles par la diversité des causes qui les sous tendent. Ainsi ces mouvements de populations d'une part le départ massif des populations autochtones et d'autre part des populations allochtones, n'ont-elles pas des impacts sur le développement de la commune ? C'est la réponse à cette question qui fera le contenu du chapitre suivant.

CHAPITRE VI : LES IMPACTS SOCIO ECONOMIQUES DES MIGRATIONS DE POPULATIONS SUR LE DEVELOPPEMENT DE SAVALOU.

Les mouvements de populations dans la commune de Savalou ont des impacts significatifs sur le développement. Ces impacts se font sentir dans les deux aspects de migrations qui se manifestent dans la commune. Il s'agit en fait des incidences liées à l'immigration d'une part et à l'émigration d'autre part.

6.1. La contribution de l'immigration au développement de la commune de Savalou

L'immigration des populations dans la commune de Savalou assure un avantage non négligeable à son développement.

6.1.1. La constitution des groupes socio- culturels.

L'avènement de la décentralisation au Bénin en 2002 a attiré la conscience des populations à la base à participer au développement de leur communauté. Ce nouveau système de développement qu'est la décentralisation, implique la participation des uns et des autres (autochtones et étrangers) au processus de développement de leur localité. Les populations s'organisent à leur niveau pour participer de façon effective à la gestion des ressources et des biens de leurs localités. De ce fait, les associations de développement de mettent en place au jour le jour et selon les affections. Toutes ces associations bénéficient du soutien des ressortissants des différentes localités et s'appui sur leurs expériences. Les migrants constituent donc une force incontournable pour le développement des localités d'origine ou d'accueil.

Les immigrants de la commune de Savalou comme tous autres immigrants investissent énormément dans la commune dans les secteurs divers. Il s'agit de l'immobilier, du commerce, des infrastructures communautaires... Dans la commune de Savalou, nous avons enregistré plusieurs réalisations des étrangers nationaux et internationaux qui rendre dans le processus de développement intégré de la commune. Ces étrangers après plusieurs années de services ou de travail injectent des bénéfices qu'ils ont dans la construction des maisons, des écoles, des hangars de marché, des puits et des routes et dans le social. Dans la commune, plusieurs cadres étrangers ont investi dans le commerce, la construction des cliniques, des écoles privées, d'unité villageoise de santé, d'églises.

6.1.2. Les transferts de technologie.

Les transferts des technologies constituent un aspect important des oeuvres des immigrants dans la commune de Savalou. En effet, sur le plan de l'agriculture, les fon d'Abomey ont apporté une technique de labour en billon qui est répandu sur toute la commune aujourd'hui. D'origine, les agriculteurs de la commune de Savalou en général et en particulier ceux de l'ouest pratique des labours bute et sur les poquets. Dès l'invasion des communautés Ifè par les métayers fon d'Abomey, le labour en billon est introduit et maîtrisé par les cultivateurs qui l'apprécient au labour en bute. Le labour en billon correspond en planches dans lequel les planches sont étroites et successives, le terrain ainsi labouré présentant un aspect bosselé. Les billons sont séparés les uns les autres par les dérayures. Le billons est constitué de deux bandes de terres adossées, exécutées à la houe ou à la daba. Le labour en butte initialement pratiqué par les populations de la commune de Savalou consiste en la confection de petits amoncellements de terre meuble constitué de plusieurs bandeaux de terres adossées autour d'un axe central. C'est la forme de labour qui offre à la plante le plus grand volume de terre dans les systèmes de culture tropicaux. Ce type de labour est réservé aux cultures à tubercules dont notamment le manioc et l'igname. Désormais les cultures d'arachide, du maïs, de mil, de sorgho et de niébé sont posées sur les billons et rare fois sur les butes. De plus les fon ont apporté un système défrichage plus rapide que celui pratiqué par les populations paysannes de la commune. Désormais, le défrichage se fait à l'aide d'un outil plus adapté et de façon plus rapide. L'usage de la houe pour le défrichage était le principe des cultivateurs de la commune, mais dès l'arrivée des fon dans la commune, il y a l'introduction de coupe coupe et d'un objet tranchant à manchette longue pour le défrichage. Ainsi au lieu d'une demi-parcelle défrichée par le cultivateur le plus rapide, c'est désormais une parcelle ou une et demi.

Les adja dès leur arrivée ont introduit la technique de production de « sodabi » à base du palmiste dans la commune. Alors une bonne partie des cultivateurs a pris l'habitude de produire de « sodabi » pour soi ou pour d'autres personnes dans le besoin.

L'immigration a aussi d'autres avantages qui concernent plusieurs variables dont notamment la sécurité alimentaire, les échanges commerciaux et la diversité culturelle.

6.1.3. La sécurité alimentaire

La sécurité alimentaire est l'un des paramètres prédominants dans la caractérisation du développement des peuples. Elle se manifeste globalement par l'autosuffisance alimentaire dans la quantité et la qualité (disponibilité et diversité en denrées alimentaires cultivés).

Originellement, la région de Savalou s'est spécialisée dans les principales cultures vivrières telles que le maïs, l'arachide et l'igname. Aujourd'hui cette région est inféodée des cultures étrangères telles que le manioc, le niébé, le sorgho, le mil, etc. Ces nouvelles cultures devenues aujourd'hui vulgaires ont été introduites par les colons agricoles immigrants (du nord et du sud du pays).

Tableau V : les cultures vivrières introduites dans la commune de Savalou par les immigrants agricole

Cultures introduites

Auteurs de l'introduction

Niébé

Fon d'Abomey

Manioc

Adja

Sorgho et mil

Yom-Lokpa

Source : Travaux de terrain, 2008

Cette diversité des denrées alimentaires a amélioré à un moment donné les habitudes alimentaires des populations autochtones de Savalou qui ont pu combattre la malnutrition liée à la non variation des nourritures qui se résument essentiellement au maïs et à l'igname. Les agriculteurs ont introduit de différentes cultures dans les habitudes culturales ; ces cultures constituent un atout considérable pour la sécurité alimentaire dans la commune. C'est bien ici le cas du manioc considérablement cultivé par les agriculteurs immigrant dans la commune (voir photo 4).

Photo 4 : Champ de manioc d'un immigrant à Lahotan

Cliché AGODO octobre 2008

Par ailleurs l'adoption de ces cultures à large échelle par les populations de Savalou a conduit à la création d'un pôle d'échanges commerciaux avec les régions environnantes et même l'accès au marché nigérian grand consommateur des cultures vivrières. Aussi le développement de l'agriculture par les étrangers et les autochtones a-t-il permis la création des taxes communales dans les marchés et les principales artères les jours du marché. Ces taxes sont reversées alimentent la caisse de la commune pour le financement des projets et autres initiatives communautaires.

A cette diversité de production végétale, s'ajoute la production animale. Les principaux produits introduits sont les bovins, les ovins, les caprins, les porcins et la volaille. En dehors de la production de viande et de lait qui renforce la diversité alimentaire des populations, ces animaux venus de la région nord améliorent le format des espèces locales qui sont généralement de petite taille. En 2002, plus de trois mille (3000) têtes de bovins ont été enregistrées comme cheptel de la commune de Savalou. La commercialisation de ces bêtes renforce un tant soit peu la dynamique économique des populations qui pour des raisons diverses réduisent les emblavures culturales au profit de l'élevage ou du commerce de bovins ou caprins.

La figure N°13 montre la contribution des immigrants et autochtones dans la production de denrées alimentaires consommés dans la commune.

Figure 13: Participation relative des populations autochtones et étrangères aux produits alimentaires.

Source: enquêtes de terrain 2008

La figure montre que les immigrants fournissent 80 % des produits animaux (viande, lait, fromage, etc.) consommés dans la commune, seulement 20 % de ces produits sont générés par les autochtones soit une différence de 60 %. Par contre, les spéculations végétales produites majoritairement par les autochtones à hauteur de 70 % contre 30 % pour les immigrants, soit une différence de 40 %. On peut alors conclure que les immigrants sont très actifs dans la sécurité alimentaire de la commune de Savalou.

6.1.4. Les échanges commerciaux

Les échanges commerciaux sont beaucoup plus pratiqués par les immigrants. Ils se font à travers le petit commerce et divers puis par l'installation sur les marchés locaux.

Ce sont surtout les épouses des fonctionnaires de l'administration publique et les hommes antérieurement moulés dans les régions à vocation commerciale du pays (Goun, Adja, yoruba...). On enregistre également des étrangers des pays limitrophes tels que le Nigéria, le Niger, le Togo, le Ghana, etc. Les étalages renferment surtout les produits de consommation de première nécessité et importés tels que le sucre, le lait, les produits de toilette, les épices de cuisine, les pièces détachées d'engins à deux roues, les produits pharmaceutiques, etc.

Ces immigrants sont encore présents sur les marchés locaux de la commune tels que les marchés de : Tchetti, Doumè, Logozohè, Konkondji, Otola, Savalou centre, etc. Les produits échangés sur ces marchés sont entre autres l'igname (Yom-Lokpa), maïs (Fon, Adja prioritairement), fromage (Peulh). En plus de ces immigrants nationaux s'ajoutent les immigrants internationaux qui sont les Zerman (Niger), les Kotokoli (Togo), les Ahoussa et Ibo (Nigeria) qui se spécialisent dans le commerce des friperies, des pièces détachées, des tissus, des plastiques, des jouets etc. ces immigrants se déplacent de marché en marché pour écouler leurs marchandises.

De tout cela il faut noter que la commune de Savalou tire un revenu important. La figure N° 14 présente la contribution des immigrants dans la constitution des recettes endogènes de la commune. Nous entendons ici par recettes endogènes essentiellement les principales taxes perçues par la municipalité sur les marchés périodiques et les boutiques de divers.

Figure 14: Participation des populations étrangères à la recette de la commune

Source: Travaux de terrain 2008

La figure N°14 révèle que la constitution des recettes de la commune de Savalou est intimement liée aux activités des immigrants. En effet ces derniers contribuent globalement à plus de 60 % dans les recettes perçues sur les marchés périodiques et à 90 % dans les taxes perçues sur les boutiques et établiseements commerciaux de la commune.

6.1.5. La diversité culturelle

La commune de Savalou est fortement influencée par la composition, très diversifiée des immigrants. La diversité culturelle touche essentiellement les habitudes vestimentaires, l'habitat, la danse, les habitudes culinaires, etc.

Les habitudes vestimentaires nouvelles introduites dans la commune de Savalou par les immigrants concernent surtout les boubous, les tenues « Boba » et « Gobi » qui proviennent respectivement de la région nord et yoruba du Nigeria.

Les habitats de type nouveau apportés par les immigrants se distinguent de par leur toit, leur forme et le matériel utilisé. Ce sont les habitations des peuhls et des fon d'Abomey (voir photo) qui attirent plus l'attention dans l'occupation du sol et la construction dans la commune de Savalou.

Photo 5 Forme d'habitat d'immigrant

Cliché AGODO Octobre 2008

En plus des habitudes vestimentaires et l'habitat, il faut noter l'introduction d'autres habitudes culinaires dans la commune de Savalou. C'est le cas de la préparation de la sauce graine à base de noix de palme, la bouillie à base de mil, la boisson locale, « Tchoukoutou » à base de mil / sorgho, la fabrication et la consommation de fromage à base du lait frais de vache et du soja.

Enfin, il faut noter les cas de brassage culturel favorisé par les mariages interculturels entre les étrangers et les autochtones qui renforcent non seulement les collaborations positives entre les populations mais aussi et surtout le métissage des caractères génétiques.

Les résultats obtenus démontrent une forte contribution des immigrants dans la dynamique économique de la commune de Savalou. Par conséquent l'hypothèse H3 selon laquelle les immigrants contribuent au développement socio-économique de la commune de Savalou est vérifiée.

6.2. La contribution de l'émigration au développement de la commune de Savalou

L'émigration des populations de la commune de Savalou assure un avantage non négligeable à son développement. Cet avantage concerne plusieurs secteurs dont notamment le secteur de l'éducation et le secteur de l'économie. Il n'est pas question d'ignorer les apports positifs considérables que l'émigration favorise pour les populations.

6.2.1- L'éducation / la formation.

La plupart des arrondissements sur lesquels porte notre étude, disposent de peu d'infrastructures scolaires et sociocommunautaires pour garantir la formation professionnelle et l'instruction des jeunes et élèves. (Voir annexe). De ce fait, plusieurs jeunes et élèves sont envoyés dans les villes et agglomérations où existent des structures plus performantes de formation. En effet, soucieux de la qualité de l'enseignement de leurs enfants, certains parents préfèrent s'installer ou envoyer leurs enfants dans des établissements privés ou publics des grands certains urbains où sont concentrés la plupart des meilleurs formateurs du pays. De même, certains jeunes déscolarisés ne trouvant pas sur place les carrières qu'ils ambitionnent embrasser sont donc obligés de s'orienter vers les villes se faire former. Il s'agit en l'occurrence des formations dans les métiers comme plans bâtiments, mécanique, menuiserie, plomberie, froid, vitrerie, etc. c'est ainsi que l'on dénombre d'important ressortissants de la commune à l'intérieur comme à l'extérieur du Bénin.

Les ressortissants de la commune de Savalou constituent aujourd'hui un atout considérable que sans eux, le développement de cette commune n'aura lieu un jour. A l'intérieur comme à l'extérieur du pays, on compte une kyrielle de cadres de toutes les catégories. Ils sont médecins, professeurs, entrepreneurs, hommes d'affaire, commerçants etc. Ainsi l'émigration a contribué énormément à la formation et à l'instruction des jeunes de la commune de Savalou qui aujourd'hui sont des cadres nationaux et internationaux. Selon les informations reçues de sources sûres la commune de Savalou compte le plus grands nombre de cadres de hauts rangs derrière Porto Novo et Ouidah en 1950. Un demi-siècle après, cette commune occupe la première place en matière de cadres compétents et de niveau le plus élevé. Cette situation constitue une porte ouverte pour le développement intégré de la commune. Sur le plan politique il faut noter que depuis les indépendances, il n'y a encore eu de gouvernement ou au moins un ministre d'origine Savaloise ne figure. Les cadres se sont promus et ont occupé même la tête du gouvernement par le biais de son Excellence Emile Derlin ZINSOU qui a été président de la République de 1968 à 1969. En plus de ce poste historique qu'a occupé ce fils de Savalou nous notons aujourd'hui plusieurs cadres aux postes stratégiques et de grande responsabilité.

En plus il faut noter que les émigrants qui pour des raisons diverses se retrouvent au village ont des comportements purement et simplement différents de celui des personnes restées au village. Ceci donne l'envie à d'autres personnes d'aller en ville pour bénéficier de cette formation et de cette civilisation qui rend autant de service à la communauté. De notre étude, il ressort que les personnes ayant un peu de temps dans les villes sont les plus civilisés et les plus ouvertes à des opportunités. Elles sont les plus éveillées et sont aptes à affronter toutes les opportunités qui leur s'offrent et contribuent énormément au développement de la commune à travers les initiatives individuelles ou collectives.

Plusieurs personnes ayant passé leur temps en ville pour des formations sont venus s'installer dans la commune pour créer des ateliers de formation et des centres de formation des jeunes et adultes qui sont aujourd'hui fonctionnels.

6.2.2. L'économie

L'émigration apporte une part importante dans la croissance économique de la commune de Savalou. En effet, les fils de la commune de Savalou migrés vers les villes et pays environnants stabilisent leur situation sociale et réalisent peu à peu des économies substantielles. Devenues consistantes, ces ressources mobilisées sont ramenées dans la commune et réinvesties dans plusieurs pôles d'intérêt contribuant ainsi à l'épanouissement de la commune. Il s'agit notamment des constructions d'habitations (personnelles et locations), l'achat de motos, de parcelles et domaines, installation des boutiques ou supermarchés, installation de petite entreprise. En plus, certains plus nantis jouent le rôle d'usuriers de la localité. Ces investissements accordent soit le prestige soit le profit pécuniaire qui renforcent le développement de la commune.

Les migrations de populations impactent de façon positive sur le développement de la commune de Savalou. Elles contribuent donc à l'épanouissement des différentes couches sociales qui cohabitent (allochtones et autochtones)

Les émigrations dans la commune ont arrangé plusieurs catégories de personnes par le biais des biens matériels et culturels ramenés de leur aventure dans les villes ou pays d'accueil. Les migrants surtout ceux qui vont en direction du Nigeria reviennent avec des biens de plusieurs ordres. Il s'agit des bijoux, motos, matériaux de construction, des radios et poste téléviseur.

Les engins de deux roues ramenés, sont entres autres, les marque JINCHING, QUINCO, HONDA, SUZUKI, YAMAHA. Ces moyens participent à la réduction des souffrances des populations et facilitent la communication entre village. Certaines personnes à leur retour au village avec les matériels, les revendent pour satisfaire aux besoins des familles. D'autres encore investissent dans l'agriculture, l'élevage etc.

Cependant, il existe des impacts négatifs des migrations de populations sur le développement de la commune.

6.3. Les impacts négatifs des migrations de populations.

Les impacts négatifs des migrations se font sentir dans l'immigration et l'émigration des populations. Il s'agit ici des impacts d'ordre social et environnemental.

6.3.1. Les impacts d'ordre social

Ils concernent les conflits réguliers entre les étrangers, surtout les transhumants, et les agriculteurs, autochtones. En outre, on enregistre des cas d'insécurité et la recrudescence des maladies surtout celles sexuellement transmissibles. Les migrants (immigrants et émigrants) apportent souvent des maladies sexuellement transmissibles (IST, SIDA) des infections qui se répandent dans la commune. De ce fait pour des raisons de sécurité sociale, ils sont craints par les populations en place.

En plus de cette crainte que ressentent les populations, il faut noter qu'il y a depuis plus d'une décennie, l'insécurité galopante qui se note dans la commune. Dans les pistes rurales on constate les braquages sans cesse. Plusieurs cas de cet acte inhumain ont été enregistré par les populations de l'ouest de Savalou sur les voies Savalou - Tchetti - Doumè et Ottola puis dans la région de Konkondji où vivent plusieurs peulh qui posent des actes de vols et d'assassinats. Par ailleurs, certains jeunes qui vont travailler au Nigeria, à leur retour apportent avec eux de nouvelles pratiques qui sont propres à la communauté nigériane. Ils apportent un mode de vie tout nouveau qui ne répond pas à la tradition locale. Ainsi on semble aboutir à un rejet systématique de la tradition. Pour le fils, le père cesse d'être le point de référence nécessaire ; sa parole de géniteur n'a presque plus d'effet puisque le fils va impunément contre la volonté des parents. Le respect de la hiérarchie est bafoué et le droit d'aînesse jadis reconnu et respecté est mis en cause. On assiste donc à la détérioration des liens conjugaux dont la conséquence malheureuse reste les fréquents divorces qui s'observent au sein de la société. Les émigrants et surtout ceux qui aspirent pour le travail au Nigeria, laissent derrière eux une masse importante de charge aux parents restés au village. Les femmes et enfants sont abandonnés sans aucune mesure de sécurité et la charge revient au chef de famille et des parents. Dans ces conditions plusieurs victimes ont été enregistrées. Les enfants meurent à cause de manque de soin, les femmes meurent en travail à cause de manque de moyen. A l'hôpital de zone de Savalou nous avons enregistré plus d'une dizaine de femmes porteuses de grossesses qui sont abandonnées par les parents de maris au Nigeria. Les travailleurs migrants à leur retour parfois sont vides de tout et constituent en plus des charges familiales, des cas sociaux pour la communauté. Soit ils reviennent tout fatigués et mourants, soit ils reviennent avec des problèmes. Dans les gendarmeries et commissariats nous avons enregistré plein de cas des plaintes contre les émigrants vers le Nigeria. Dans les villages, il y a désormais les intermédiaires qui font des promesses aux parents d'enfants qui les leur confient. Après plusieurs mois de travail, les enfants reviennent bredouilles. D'après les informations reçues, l'esprit malfaisant est le principal fait caractérisent la plupart des travailleurs au retour du Nigeria. En effet, nombreux sont des jeunes qui reviennent du Nigeria riches de pouvoirs maléfiques. Dans les villages depuis l'introduction de ce phénomène, on enregistre plusieurs cas d'envoûtement, de menace, d'intimidation et de toute pratiques antisociales pouvant nuire à la vie de l'homme.

Il faut noter que depuis plusieurs années, la commune de Savalou est considérée comme pourvoyeuse d'enfants travailleurs et enfants postés communément appelé « VIDOMEGON ». Ce phénomène constitue un impact social des migrations de populations. En effet les adultes émigrants se déplacent souvent avec des enfants de moins de 10 ans. Ces enfants sont sortis des classent d'école ou non avec des promesses mielleuses aux parents. Ils sont placés à l'intérieur comme à l'extérieur du pays auprès des tuteurs et tutrices pour fin d'exploitation.

Les conséquences du trafic ou d'exploitation des enfants sont particulièrement pernicieuses et variées, en particulier les répercussions qu'il induit sur la vie entière des enfants (BIT). Dans les cas les plus graves, le trafic et l'exploitation provoquent le décès des enfants ou infligent les lésions irréversibles à leur intégrité physique ou mentale (IPEC).

6.3.2. Les impacts d'ordre environnemental.

Les impacts d'ordre environnemental concernent surtout les pressions exercées sur les sols culturaux et ressources naturelles de la commune. Ces pressions sont l'oeuvre des transhumants et de la surexploitation des terres agricoles. L'environnement au sens étroit, est l'ensemble des éléments naturels (eau, air, relief, végétation, hydrographie, sol...) qui entoure les hommes. Au sens large, c'est l'ensemble des éléments naturels mais également des éléments matériels, des personnes qui caractérisent un espace donné (A. Gauthier). En plus des catastrophes d'origine naturelle et ou technologique, l'environnement planétaire subit des atteintes lentes et durables liées aux activités humaines habituelles qui perturbent les équilibres écologiques. Cette observation faite par les scientifiques est vérifié aussi au béni, et notamment dans la commune de Savalou. On observe dans la commune une dégradation avancée des ressources naturelles à travers les comportements des populations et celles rurales. De plus en plus la proportion de la déforestation de la désertification et du déboisement ne cesse d'augmenter.

Ainsi les prélèvements opérés sur les ressources naturelles (végétation, eau) et la surexploitation des sols cultivables excèdent déjà la capacité de renouvèlement par endroit ; en conséquence, l'écosystème est en voie de dégradation avancée. De plus, l'arrivée des transhumants en nombre très impressionnant dans ces dix dernières années a augmenté le taux de dégradation des sols cultivables et de la végétation dans certaines localités de la commune. La déforestation et la désertification s'étendent de plus en plus sur la commune. Elles ont pour causes fondamentales l'exploitation excessive des terres agricoles, l'usage des bois de chauffe, l'exploitation des ressources forestières pour le charbon, la pratique de l'agriculture itinérante sur brûlis (voir photo4), la mauvaise gestion des terres agricoles le surpâturage.

Photo 6: Un espace préparé pour la culture de maïs à Djalloukou.

Source: Cliché AGODO, avril 2008

Cette image nous montre le champ de maïs d'un immigrant dans la commune de Gobada. Elle s'inscrit dans un contexte de destruction progressive de la végétation et traduit ainsi l'évolution de la déforestation dans la commune de Savalou. Selon les personnes interviewées, les immigrants constituent plus de la moitié des personnes considérées comme destructrices de la végétation et de la faune. Ils le font soit par une agriculture extensive, soit par usage des troupeaux de grands ruminants. Les troupeaux de boeufs aussi importants qu'ils soient dans la commune de Savalou détruisent la forêt et les terres cultivables.

CONCLUSION

L'évolution sans cesse des migrations de populations dans la commune de Savalou (arrivée et départ), se justifie dans un premier temps par ses caractéristiques géographiques. En effet son sol est favorable au développement des activités agro-pastorales qui sont en diminution progressive dans les autres communes des départements du Zou, Mono Couffo et Atacora. D'autre part, par ses caractéristiques socio-culturelles peu qualifiées. La commune constitue malgré les problèmes socio économiques et culturels qui trainent sont développement, un réservoir naturel pour les étrangers. Elle détient des potentialités naturelles et humaines qui contribuent énormément à un long séjour des étrangers sur son territoire. Mais les autochtones de cette commune vont de plus en plus dans les villes du Bénin et à l'extérieur du pays pour le but de travail, de formation et pour des raisons sociologiques. Ces autochtones qui quittent leur localité pour ailleurs constituent d'une part un frein et d'autre part un atout considérable à explorer pour le développement de cette commune. Pour faire de ces mouvements (départ et arrivée), une potentialité du développement, des conditions sine qua non s'imposent. Il s'agit :

· De recueillir des informations utiles sur le rôle économique des composantes des populations rurales ;

· De canaliser les investissements vers le développement rural ;

· D'améliorer l'accès des populations rurales aux ressources productives, telles que la terre, le crédit et les technologies adaptées afin d'augmenter la production et la consommation des cultures vivrières ;

· De promouvoir et développer les techniques agricoles adaptées aux agriculteurs au niveau de la production, de l'après-récolte, de la transformation et de la commercialisation ;

· D'orienter les investissements et infrastructures de la commune dans l'éducation, la formation et l'alphabétisation des jeunes garçons, jeunes filles surtout dans les zones les plus affectées par l'exode-rural ;

· De développer et renforcer les activités de recherche et de collecte d'informations sur les conditions socioculturelles et économiques affectant les populations rurales de la commune ;

· De développer les activités de formation, de sensibilisation et d'information sur la problématique populations-migration, à l'adresse des couches les plus touchées ;

· D'offrir aux enfants exclus du système scolaire formel une alternative d'alphabétisation et d'apprentissage pour une meilleure insertion plus tard dans le tissu économique.

Par conséquent, les actions doivent être menées simultanément en direction des deux composantes (autochtones et étrangères) de la commune pour atteindre la vision de la commune en 2025.

BIBLIOGRAPHIE.

Ouvrage généraux

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Ouvrages spécifiques

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Mémoires et thèses

36. AKOBI IK. (1996) : Les migrations de population et leurs impacts socio économiques dans la Sous préfecture de Bantè. Mémoire de Maîtrise de Géographie, FLASH, UNB, 157 p.

37. BAVI A. (1996) : Les migrations FON en pays ADJA « cas de la Sous préfecture de Klouékanmè et de Lalo », Mémoire de Maîtrise de Géographie, FLASH, UNB, 101 p.

38. GNANGASSI, C. (2003) : La valorisation de la matière organique dans la gestion intégrée de la fertilité des sols au sud du Bénin. Cas de la commune de Klouékanmè. Thèse d'Ingénieur Agronome. FSA, UAC, 103p.

39. NOANTI M. C. (1986) : Les migrations rurales dans la plaine de l'OPT (ATACORA - Bénin) ; Mémoire de maîtrise de Géographie, FLASH, UNB, 92 p.

40. ZANOU C. (1986) : Les migrations de population et leurs impacts socio - économiques en pays Maxi dans le Zou Nord, Mémoire de Maîtrise de Géographie, FLASH, UNB, 157 p.

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Situation géographique de la commune de Savalou............................. 31

Figure 2: Carte administrative de la commune de Savalou.................................. 33

Figure 3: Variation annuelle des précipitations dans la commune de Savalou de 1970 à 2002............................................................................... 35

Figure 4 : Répartition de la population par ethnie.................................... 40

Figure 5 : Répartition de la population par religion................................. 41

Figure 6 : Répartition des emplois par secteurs d'activités......................... 43

Figure 7: Phénomène d'émigration dans la commune de Savalou en 2002....... 51

Figure 8: Evolution de l'exode rural dans la commune de Savalou............... 52

Figure 9: Répartition des émigrants par secteur d'activité......................... 56

Figure 10: Phénomène d'immigration dans la commune de Savalou.................. 60

Figure 11: Proportion des immigrants par département dans la commune de Savalou.................................................................................... 61

Figure 12: répartition proportionnelle des facteurs des migrations de populations dans la commune de Savalou........................................................... 67

Figure 13: Participation relative des populations autochtones et étrangères aux produits alimentaires..................................................................... 82

Figure 14: Participation des populations étrangères à la recette de la commune 84

LISTE DES TABLEAUX

Tableau I : récapitulatif de la recherche documentaire......................................... 23

Tableau II : Niveau de la production agricole (moyenne 1987-1997 en tonne). 45

Tableau III : Charge agro-démographique............................................................... 45

Tableau IV : Evolution de l'exode rural par localité dans la commune de Savalou de 1996 à 2006................................................................. 51

Tableau V : les cultures vivrières introduites dans la commune de Savalou par les immigrants agricole.................................................................. 80

LISTE DES PHOTOS

Photo 1 : Un métayer en actvité dans un champs de maïs dans l'arrondissement de Djalloukou............................................................................. 62

Photo 2 : Troupeau de mouton d'un immigrant dans l'arrondissement de Djalloukou................................................................................. 64

Photo 3 : Champ de maïs en fin de récolte à Logozohè............................. 68

Photo 4 : Champ de manioc d'un immigrant à Lahotan........................................ 81

Photo 5 Forme d'habitat d'immigrant...................................................................... 85

Photo 6: Un espace préparé pour la culture de maïs à Djalloukou................. 93

ANNEXES

UNIVERSITE D'ABOMEY- CALAVI

DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE ET D'AMENAGEMENT DE TERRITOIRE (DGAT)

Travaux de recherche de Mémoire de Maîtrise:

I. QUESTIONNAIRE ET GUIDE D'ENTRETIEN

Thème : Les migrations de populations dans la commune de Savalou : Impacts socio économiques.

Questionnaire

Groupe cible : les Immigrants

1. Arrondissement

2. Village/ quartier

3. Nom et Prénom

4. Age

5. Ethnie ou Nationalité

6. Quand êtes vous arrivé dans la commune de Savalou ?

7. Pensez-vous repartir chez vous ? Oui Non

Si oui ; quand et pourquoi ?

Si non ; pourquoi ?

8. Quelle appréciation faite- vous de votre séjour dans la commune de Savalou ?

9. Avez- vous constaté un changement dans votre mode de vie depuis que vous y êtes ? Oui Non

Si oui ; comment et à partir de quel moment ?

Si non ; pourquoi ?

11. Rencontrez vous souvent des problèmes d'ordre régionaliste/ ethnique/

raciste ? Oui Non

Si oui ; comment les résolvez-vous ?

12. Connaissez-vous l'émigration des populations ?

Oui Non

Si oui ; affecte - t- il les populations dans la commune de Savalou ?

13. Quelle est la couche et tranche d'âge la plus affecté ?

14. Quelles sont les conséquences de ce phénomène sur le développement socio économique de la commune de Savalou ?

15. Quels conseils prodiguez-vous aux populations de la commune ?

Questionnaire

Groupe cible : Les autochtones résidents lettrés.

1. Arrondissement

2. Village / quartier

3. Nom et Prénom

4. Age

5. Ethnie

6. Connaissez- vous la migration de population ?

7. Comment se manifeste t- elle dans la commune de Savalou ?

8. Comment vivez-vous l'immigration des populations dans votre localité ?

9. Quelles relations avez-vous avec les immigrants dans votre localité?

10. Quels impacts les activités des immigrants ont-elles sur la vie socio-économique de votre localité ?

11. Quels bénéfices tirez-vous de leur séjour dans votre localité ?

12. Quelles solutions préconisez-vous aux impacts négatifs de l'immigration dans votre localité ?

13. Comment vivez-vous l'émigration dans votre localité ?

14. Quelles relations avez-vous avec les émigrants de votre localité ?

15. Pourquoi n'avez - vous pas émigré comme les autres ?

16. Quels impacts l'émigration des populations a-t-elle sur la vie socio-économique de votre localité ?

17. Quels bénéfices tirez-vous de l'émigration des populations de votre localité ?

18. Quelles solutions préconisez-vous aux impacts négatifs de l'émigration des populations de votre localité ?

Guide d'entretien

Groupe cible : Les autochtones résidents non lettrés

1. Arrondissement

2. Village / quartier

3. Nom et Prénom

4. Age

5. Ethnie

1. Quand avez vous quitté votre localité ?

2. Pensez-vous repartir chez vous ? Oui Non

Si oui ; quand et pourquoi ?

Si non ; pourquoi ?

3. Quelle appréciation faite- vous de votre séjour à l'étranger ?

4. Avez- vous constaté un changement dans votre mode de vie depuis que vous y êtes ? Oui Non

Si oui ; comment et à partir de quel moment ?

Si non ; pourquoi ?

5. Quelle activités menez- vous ?

12. Connaissez-vous d'autres personnes venant de la commune de Savalou ?

Oui Non

Si oui ; que font elles et où sont - elles?

13. Combien gagnez-vous par mois ou par jour ?

14. Où et comment investissez vous vos bénéfices ?

15. Quels conseils prodiguez-vous aux populations de la commune ?

Guide d'entretien

Groupe cible : Les autochtones résidents non lettrés

1. Arrondissement

2. Village / quartier

3. Nom et Prénom

4. Age

5. Ethnie

a. Emigration

- Causes

- Manifestation

- Destination des populations de la localité.

- Activités menées.

- Conséquences de l'émigration sur la localité.

Aspects positifs

Aspects négatifs

- Populations affectées et proportion

Enfants garçons

Enfants filles

Adultes hommes

Adultes femmes

- Solutions proposées aux impacts négatifs.

b- Immigration

- Causes

- Manifestation

- Destination des populations de la localité.

- Activités menées.

- Conséquences de l'immigration sur la localité.

Aspects positifs

Aspects négatifs

- Populations affectées et proportions

Enfants garçons

Enfants filles

Adultes hommes

Adultes femmes

- Solutions proposées aux impacts négatifs

Tables des matières

INTRODUCTION 0

CHAPITRE I : LE CADRE THEORIQUE 8

1.1. Problématique 8

1.2. Objectifs et hypothèses 11

1.2.1. Objectifs : 11

1.2.2. Hypothèses de recherche. 11

1.3. La revue de littérature et clarification de concepts 12

1.3. 1. La revue de littérature. 12

1.3.2. La clarification des concepts 13

CHAPITRE II. LA METHODOLOGIE DE L'ETUDE. 21

2.1. La revue documentaire 21

Tableau I : récapitulatif de la recherche documentaire 23

2.2. Le choix de la zone d'étude. 24

2.3. La phase exploratoire et d'enquête approfondie 25

2.4. La méthode et outils de collecte des données 26

2.4.1. La méthode de collecte 26

2.4.2. Les outils de collectes 26

2.5. L'analyse des données 28

CHAPITRE III : LA PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE 29

3.1. La situation géographique 29

3.2. Le milieu physique 29

3.2.2. La géologie- le relief. 33

3.2.3- Le climat. 34

3.2.3- Les sols 36

3.2.4- L'hydrographie et l'hydrologie. 36

3.2.5. La végétation et la faune 37

3.3. Le milieu humain 38

3.3.1. La démographie 38

3.3.2. Les groupes socioculturels 40

3.3.3. Les religions 41

3.4. Les ressources de la population 42

3.4.1. Le secteur primaire 43

Tableau II : Niveau de la production agricole (moyenne 1987-1997 en tonne) 45

Tableau III : Charge agro-démographique 45

- L'élevage et la pêche 46

3.4.2. Le secteur secondaire 46

3.4.3. Le secteur tertiaire 47

CHAPITRE IV : L'AMPLEUR DES MIGRATIONS DE POPULATIONS DANS LA COMMUNE DE SAVALOU. 48

4.1. Le départ des populations de la commune de Savalou. 48

L'exode rural 48

L'exode scolaire et professionnel 53

4.1.3. Les migrations internationales. 54

4.2. L'immigration dans la commune de Savalou 57

4.2.1. L'immigration agro-pastorale. 57

· L'exode rural-rural. 57

4.2.2. Les autres formes d'immigration. 65

CHAPITRE V : LES CAUSES DES MIGRATIONS DE POPULATION DANS LA COMMUNE DE SAVALOU. 67

5.1. Les facteurs naturels et sociologiques. 68

5.1.1. Les facteurs d'ordre naturel. 68

5.1.2. Les facteurs d'ordre sociologique. 70

5.2. Les facteurs d'ordre économique et administratif 72

5.2.1. Les facteurs économiques 72

5.2.2. Les facteurs éducationnels et administratifs. 74

5.3. Les autres facteurs. 75

CHAPITRE VI : LES IMPACTS SOCIO ECONOMIQUES DES MIGRATIONS DE POPULATIONS SUR LE DEVELOPPEMENT DE SAVALOU. 77

6.1. La contribution de l'immigration au développement de la commune de Savalou 77

6.1.2. Les transferts de technologie. 78

6.2. La contribution de l'émigration au développement de la commune de Savalou 86

6.3. Les impacts négatifs des migrations de populations. 89

6.3.1. Les impacts d'ordre social 89

6.3.2. Les impacts d'ordre environnemental. 91

CONCLUSION 94

BIBLIOGRAPHIE. 96

LISTE DES FIGURES 99

LISTE DES TABLEAUX 100

LISTE DES PHOTOS 100

ANNEXES 101






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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams