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Les migrations de populations dans la commune de Savalou: impacts socio-économiques

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par Lambert AGODO
Université d'Abomey Calavi - Maà®trise, Géo humaine et Economique 2009
  

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1.1. Problématique

Avec la mondialisation, le nombre de personnes qui vivent en dehors de leur pays d'origine a fortement augmenté au cours des dernières décennies (André Gauthier, 1996). En 2005, la Commission mondiale sur les migrations internationales estime qu'il y a sur la planète près de 200 millions de migrants, soit 3% de la population mondiale. La trajectoire migratoire a souvent pour origine les pays du Sud et comme destination les pays du Nord d'une part, entre les pays du sud d'autre part (PNUD, 2005). Dans cette dernière catégorie de migration, on note les migrations nationales et sous régionales. La principale raison des départs de ces migrants est non seulement l'espoir de trouver de meilleures conditions de vie pour eux-mêmes mais également pour leurs familles restées au pays et ou au village car, dans de très nombreux cas, ils continueront de soutenir financièrement ces dernières (ADEPOJU, 2002).

En Afrique sub-saharienne, où près de 50% des personnes gagnent moins d'un dollar par jour ; (PNUD, 2000), la migration de travail est devenue un moyen de subsistance pour plusieurs familles : « La migration leur apparaît comme la seule stratégie possible d'autonomisation » (Daum, 1998). Le pays d'accueil est alors davantage considéré comme un espace de travail qu'un espace de résidence (Fall, 2003). La décision de migrer pour un individu est d'ailleurs souvent le résultat d'une stratégie familiale pour maximiser les revenus (Amassari, 2004). Le départ de ces ressources humaines constitue une grave perte aux plans économique, culturel et politique pour les pays du Sud et vient accentuer l'appauvrissement des habitants (Tebeje, 2005).

En dépit de l'amélioration de certains indicateurs, la situation sociale du Bénin reste préoccupante (MEF, 2005). D'après le rapport mondial sur le développement humain de 2005, le PNUD classe le Bénin au 162ème rang sur les 177 pays étudiés. Plus d'un tiers de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et le niveau d'accès aux services sociaux de base et à l'éducation, en particulier des filles, reste très faible.

D'après des études socio-économiques menées par le gouvernement béninois en 2002, les catégories sociales les plus touchées par la pauvreté sont les femmes et les artisans du monde rural, les agriculteurs sans terres et les habitants des zones enclavées, les orphelins, les enfants abandonnés, les filles mères, les enfants déscolarisés ou employés comme domestiques, les jeunes déscolarisés ou sans emploi, les personnes handicapées ou âgées sans soutien.

Ainsi la pauvreté au Bénin dépend de plusieurs facteurs. L'accès à la terre pose problème, notamment dans les zones rurales : les parcelles cultivables ont une superficie moyenne de 1,7 ha pour une famille de 6 à 7 personnes et les activités non agricoles restent rares. L'accès aux marchés, aux sources de micro finance, aux technologies améliorées et aux infrastructures et services sociaux de base fait également défaut et contribue à l'appauvrissement des communautés.

Dans ce dynamisme de pauvreté, l'habitat béninois a toujours été mobile avec des départs et des arrivées sans cesse (André Gauthier et al, 1996). La population varie, non seulement par l'accroissement naturel mais aussi par des mouvements migratoires. Chaque jour il y a des naissances et de changement de domicile à la recherche d'un bien être. Pour contourner les difficultés auxquelles elles sont confrontées, les personnes naissantes choisissent les migrations comme étant une solution salutaire (JEUDA 111, 2001).

Cependant, les migrations de populations sont d'actualité dans les pays du tiers monde et particulièrement dans les zones rurales. De nombreux ruraux quittent leurs localités où règnent la misère et le sous emploi pour aller vivre dans les grandes villes ou les grandes agglomérations où existent les possibilités d'amélioration de leurs conditions de vie. Ainsi dans tout le Bénin et particulièrement dans les milieux ruraux notamment la commune de Savalou, les populations affluent de façon régulière vers les villes nationales, vers les pays de l'Afrique occidentale et ceci pour échapper à la misère. De la même manière d'autres populations qui, soit sont confrontées à des difficultés d'ordre naturel et humain dans leur communauté, soit à des difficultés socio économiques et culturelles, viennent en abondance dans la commune pour s'y installer. En effet le « SAVALOU » était le terminus du « DAHOMEY ». Il abritait depuis la colonisation des populations étrangères notamment les responsables dirigeant des postes d'administration coloniale (H.DESANTI).

En 2003 on dénombre dans la commune de Savalou plus de 78% de jeunes ruraux qui sont touchés par ce phénomène (PDC Savalou, 2002). Dans l'ensemble, la commune connaît une forte croissance de la population et est marquée par un mouvement migratoire intense. De nombreux départs qu'on enregistre au cours d'une année sont comblés par l'arrivée massive des populations étrangères qui s'installent temporairement ou définitivement (PDC Savalou, 2002). 

Ces mouvements de populations ne sont pas sans conséquences. Ils affectent d'une part, le développement intégré de la commune et d'autre part ils influencent  le mode de vie des populations autochtones. Mais les mouvements migratoires dans la commune de Savalou constituent - ils un frein au développement ? C'est justement pour contribuer à l'analyse du phénomène dans la commune de Savalou où la participation des migrants à l'économie familiale a été estimée à plus de 72% (enquête, 2008) que la présente étude a été initiée.

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