WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les migrations de populations dans la commune de Savalou: impacts socio-économiques

( Télécharger le fichier original )
par Lambert AGODO
Université d'Abomey Calavi - Maà®trise, Géo humaine et Economique 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.3.2. La clarification des concepts

La migration peut prendre diverses formes :

· Migration de travail (économique)

Elle est par nature difficile à évaluer compte tenu du manque de chiffres pour le secteur informel et des « clandestins ». Ces flux migratoires concernent environ 100 millions de personnes. Selon de récentes statistiques du rapport des nations unies sur les migrations internationales, les principaux foyers de migration de travail se trouveraient en Inde et au Canada qui ont des politiques d'accueil à l'égard des populations. En général elle n'est pas volontaire. Mais depuis les études récentes du BIT, de l'UNICEF, et des chercheurs africains sur les migrations humaines, cette phénomène s'étant de plus en plus en Afrique et notamment en Afrique de l'Ouest.

· Migration permanente

Il s'agit de migrations forcées, c'est-à-dire non-volontaires. Ce sont par exemple les réfugiés politiques. Cette forme de migration se manifeste dans les pays en guerre et où les catastrophes naturelles ne cessent de se passer.

· Migration de contrainte (ou migration de réfugiés)

Il s'agit de déplacements justifiés par des mobiles de contraintes : persécutions ethniques, religieuses, régimes politiques injustes, guerres civiles. 50 % d'entre eux concerneraient l'Afrique subsaharienne. Depuis plus de 100 ans, une partie de l'exode rural peut être assimilée à une migration de contrainte, exacerbée par l'industrialisation de l'agriculture, même dans les pays riches.

Les migrations sont les déplacements de population d'un territoire ou d'une communauté à une autre dans l'intention d'y rester pour une période donnée afin d'accomplir une mission (BOUVET et al, 1993). Elle se manifeste au sein des êtres humains, des animaux aussi bien qu'au niveau des végétaux. Pour cette étude nous nous intéressons uniquement à la migration humaine.

· Migration humaine

Selon le rapport des Nations Unies sur les migrations internationales en 2005, une migration humaine est un déplacement du lieu de vie d'individus. C'est un phénomène probablement aussi ancien que l' humanité. Les statistiques officielles évaluent entre 185 et 192 millions le nombre de migrants internationaux pour les années 2000 pour les personnes ayant quitté leur pays pour vivre et se fixer dans un autre pays pour au moins un an. Ce chiffre augmente de 2 % par an, malgré les restrictions à l'immigration qui ont vu le jour dans de nombreux pays. Il mesure un stock et comprend la migration volontaire et la migration forcée. Les migrations internes aux pays sont également en augmentation, mais on parle alors plutôt de déplacements de populations (qui sont également volontaires ou forcés).

Les statistiques montrent que les très grandes vagues migratoires ont récemment diminué, au profit d'une tendance à l'immigration choisie hélas favorable à la fuite des cerveaux et compétences des pays pauvres, au détriment de ces derniers. Les caractéristiques du phénomène migratoire actuel sont la diversification des pays de provenance et de destination, ainsi que les formes prises par la migration. On estime que l'argent injecté dans les pays d'origine en provenance des pays d'accueil est au moins égal si ce n'est très supérieur à la quantité d'aides financières apportées par les pays dits « riches » aux pays plus pauvres. Les démographes considèrent que les migrations seront une importante variable d'ajustement d'ici 2050, échéance à laquelle 2 ou 3 milliards d'individus supplémentaires sont attendus sur la planète, alors que les effets des modifications climatiques se feront probablement déjà sentir et que certaines zones ne pourront plus nourrir une population supplémentaire.

· Immigration

Arrivée dans un pays de population originaire d'un autre pays, l'immigration désigne le mouvement de personnes d'un pays quelconque vers un autre pays dans le but de s'y établir, (CRDI, 1995). Il s'applique aux personnes à qui les autorités de l'immigration ont accordé le droit de résider en permanence. Cependant, dans la grande majorité des cas, les populations n'attendent guère cette autorisation avant leur établissement. Pour Lawin (2000), c'est un concept qui s'applique généralement aux personnes nées à l'extérieur du milieu hôte mais peut aussi s'appliquer à un petit nombre de personnes nées dans le milieu, de parents qui sont originaires d'autres localités. Par conséquent, les immigrants sont classés selon la période d'immigration dans le but de faire la distinction entre les personnes arrivées récemment et celles qui y résident depuis un certain nombre d'années (Monde et développement, 2001).

· Emigration

Départ de population d'un pays pour s'installer dans un autre pays, l'émigration désigne le départ de personnes d'un lieu quelconque vers un autre dans le but de s'y établir (Monde et développement, 2001). Elle rend compte de l'historique et des itinéraires effectués par les populations d'un point donné à un autre, (Ague, 1997) et parfois des causes de leurs mouvements (Henri 1998). Elle ne fait objet d'aucune législation en Afrique. Ce qui rend difficile les recensements et les transits internationaux des peuples en provenance de l'Afrique (Darion, 2003). Elle fragilise le lieu d'origine et renforce les sites d'accueil. Toutefois, elle peut contribuer au surpeuplement des lieux hôtes et à l'accroissement du taux de chômage et conduit inévitablement au développement des vices sociaux (O.E.S.M, 1998).

· Exode rural

Selon Georges Duby et A. Wallon, Seuil, 1981, l'exode rural est le déplacement de population des zones rurales vers les zones urbaines. Ce phénomène est caractéristique de l'époque de la Révolution industrielle, dès le XVIIIe siècle en Grande-Bretagne, le XIXe siècle dans de nombreux pays en voie d'industrialisation, comme l' Allemagne puis la France. L'exode rural s'est généralisé aux pays en voie de développement dans la seconde moitié du XXe siècle. La population mondiale était, au départ, majoritairement rurale. L'urbanisation s'est développée au Moyen Âge en ce qui concerne l'Europe. A la veille de la Révolution industrielle, 90% de la population française vivait en zone rurale. L'exode rural a pour causes :

· l'augmentation de la population rurale consécutive à la transition démographique,

· l' augmentation de la productivité agricole, qui diminue la main-d'oeuvre nécessaire : en conséquence, un sous-emploi rural très fort,

· le besoin de main-d'oeuvre grandissant des zones urbaines (domesticité, usines),

· les conditions de vie supposées meilleures en ville.

· Développement

Le développement est un concept tellement vaste qu'il est difficile de le circonscrire pour en donner une définition (Diatta, 1990). Plusieurs auteurs ont donné de définition à ce concept en fonction de leur conception du monde et de leur domaine d'intervention. En effet, au sens large, en plus des domaines comme la nutrition, la santé, l'éducation, la sécurité, les infrastructures etc., le concept comprend d'autres éléments tels que l'égalité des chances et des sexes, la liberté politique, la liberté civique. Le développement est l'expansion de l'ensemble de l'économie entraînant une amélioration du niveau de vie des populations (ANDRE G, 1996). C'est aussi un processus qui conduit à élargir les possibilités qui s'offrent à un individu ou à un pays, de vivre plus longtemps et mieux ; d'accéder à l'instruction et de jouir d'un niveau de vie suffisant et convenable (Bouvet et al, 1993). Pour aller plus loin, les auteurs ont défini le concept du développement durable qui signifie le développement qui suppose une gestion des ressources de la planète permettent de répondre aux besoins des générations actuelles en sauvegardant les intérêts des générations futures (Bouvet et al, 1993).

· Développement local

Selon Prévost (1999), le développement local est un processus endogène d'accroissement durable du bien être d'une communauté. Il suppose un changement et une amélioration sur un territoire donné. Il est une succession d'événements liés entre eux et basés sur le leadership et les initiatives locales. Le but du développement local est alors de créer de la richesse en respect avec l'environnement et en procurant une meilleure qualité de vie à la communauté.

Le développement local est une stratégie d'intervention qui a ses caractéristiques propres, qu'elle emprunte à une situation spécifique (Laval et Favreau, 1997).

Il s'agit en effet d'une approche, tout en étant locale qui se veut "globale, intersectorielle et participative (Eme, 1990)". Elle veut par conséquent :

ü favoriser la résolution des problèmes sociaux par un auto-développement économique et social des communautés locales ;

ü faire porter l'attention des autorités locales, régionales et nationales sur les problèmes les plus criards liés à l'emploi, au manque d'infrastructures économiques et de services de base ;

ü soutenir la mise sur pied, sur le plan organisationnel, d'entreprises communautaires (de service ou de production de biens), de coopératives et de groupes d'entraide dans les principaux secteurs de la vie des communautés concernées (logement, emploi, services sociaux, environnement, etc.) ;

ü travailler en partenariat avec les principaux acteurs de la communauté locale, c'est-à-dire les organisations populaires et communautaires de même que les syndicats mais aussi les paroisses et l'élite locale (les petits hommes d'affaires, les professionnels, etc.) ;

ü construire les structures autonomes à partir d'un effort local soutenu financièrement, au moins en partie, par l'Etat (sources étatiques fédérales, provinciales et municipales) et par des sources privées ou volontaires (communautés religieuses). Mentionnons comme exemple type une corporation de développement communautaire.

· Population et développement

Il est admis qu'il existe une distorsion entre le pouvoir de reproduction de l'espèce humaine, qui est considérable, et la capacité de produire des moyens de subsistance, qui est beaucoup plus limitée (Malthus cité par Kant, 2002). La population croît selon une progression géométrique alors que les ressources s'accroissent selon une progression arithmétique. Ce déséquilibre provoque périodiquement des catastrophes : la pauvreté, le manque du disponible alimentaire, insuffisance des facteurs de production, ce qui concoure aux mouvements récurrents de populations observés. Pour Malthus, il faut donc agir sur la croissance démographique en limitant les naissances pour prévenir les conséquences citées plus haut. Cette thèse a été sévèrement critiquée, notamment par Karl Marx au XIXe siècle, par John M. Keynes et Ester Boserup au XXe siècle. Pour cette dernière, le sens de la relation entre population et économie est inverse de celui soutenu par Malthus : la croissance démographique favorise la croissance économique et constitue un facteur de progrès et d'innovation.

D'un autre côté, les énormes problèmes suscités par l'explosion démographique du tiers-monde dans les années 1950-1980 ont fourni de bons arguments aux néo-malthusiens. Il en a été de même des problèmes de plus en plus graves suscités par la dégradation de l'environnement dans les années 1970-1990.
De nombreuses publications ont ainsi redonné de la vigueur aux partisans d'une limitation de la croissance démographique. Ce fut notamment le cas du rapport Meadows sur la croissance (The limits to growth, 1992). En s'appuyant sur des modèles relatifs à la population, à la production, à la consommation et à la pollution, ses auteurs soutiennent qu'il est impossible de maintenir une croissance indéfinie dans un monde fini ; la planète ne pourra supporter longtemps les prélèvements massifs qui sont opérés, ni les dommages qui l'atteignent. Les peuples à un moment donné seront obligés de se déplacer vers les contrées révélées plus propices. Ce qui n'est pas sans conséquences aussi bien sur les peuples autochtones que sur les peuples allochtones. Plus les Etats sont riches, plus les taux d'accroissement de leur population sont faibles (Bouvet et al, 1993). Dans les pays développé, la croissance démographique s'est peu à peu transformée en processus de développement. Dans la plupart des pays pauvres au contraire, la croissance démographique a freiné la croissance économique amorcée, a réduit le poids des richesses dégagé et entraîné le mal- développement. En Afrique où les taux d'accroissement sont les plus forts, 50% de la population vivent dans la pauvreté absolue (Bouvet et al, 1993).

Ainsi, pour un grand nombre de pays pauvres, la croissance démographique s'oppose au développement car elle contribue à repartir la richesse produite entre plus d'hommes. L'inégal dynamisme des populations est lié donc à l'inégal développement. La forte croissance démographique des pays en développement modifie la répartition de la, population mondiale. La maîtrise de la croissance de la population est une clef du développement des pays riches comme des pays pauvres.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius