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Taux de change réel d'équilibre et évolution de ses fondamentaux dans l'UEMOA

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par Sèwanoudé Honoré HOUNGBEDJI
Université d'Abomey-Calavi-BENIN - DEA/ Master 2010
  

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A-Présentations des résultats

I- Résultats des tests préliminaires

a-Test de stationnarité

Les résultats des tests de racine unitaire sont présentés dans le tableau ci après.

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Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré

Tableau N° 1 : Résultats des tests de stationnarité en panel de l'IPS

Variables

Test de stationnarité en niveau

Test de stationnarité en différence

première

 

Stat IPS

Prob

Observation

Stat IPS

Prob

Observation

TCR

3.03517

0.9988

Non stationnaire

-5.15267

0.0000

Stationnaire

TE

-1.08375

0.8608

Non stationnaire

-5.80276

0.0000

Stationnaire

PP

-1.87048

0.0307

Stationnaire

5.36324

0.0000

Stationnaire

CP

-2.37823

0.0087

Stationnaire

-7.1958

0.0000

Stationnaire

FF

-0.88689

0.1876

Non stationnaire

-4.79490

0.0000

Stationnaire

BCC

-2.84008

0.0023

Stationnaire

-4.28795

0.0000

Stationnaire

PM

5.00720

0.0045

Stationnaire

-8.06178

0.0000

Stationnaire

DF

4.79490

0.0000

Stationnaire

8.75939

0.0000

Stationnaire

Source : réalisé à partir des résultats obtenus sous Ewies 5.1

NB : Nous faisons l'hypothèse d'un modèle avec une constante et trend.

La règle de décision veut qu'on rejette l'hypothèse H0 (toutes les séries sont non stationnaires) si p-values sont inferieures à 5%.

Les résultats de ce test montrent que la quasi-totalité des variables sont stationnaires en niveau (seules les variables TCR, TE, FF ne le sont pas) ; par contre elles sont tous stationnaires en différence première. Ainsi, on peut avancer que dans une relation d'équilibre de long terme, entre le TCR et ses fondamentaux, il est requis que ces variables ne doivent pas s'éloigner l'une par rapport à l'autre.

b- Résultats des tests de spécifications

b- 1-Test de Fisher : sur modèle à effet fixe

Le test de Fisher effectué sur le modèle à effet fixe nous montre ce résultat : F test that all u_i=0: F(7, 144) = 4.34 Prob > F = 0.14502

En utilisant la table de fisher, on retrouve un seuil de 1.94 ; car (n-1) = 19 et (T-n-k) = 144. F*> F(lu) ; car 4.34 > 1.94 et donc, l'on accepte l'hypothèse d'absence d'effet fixe. De même son p-valeur est > à 5% (0.1450 > 0.05), ceci vient confirmer l'hypothèse d'absence d'effets fixes.

b-2- Test de Breusch and Pagan

Ce test réalisé sur le modèle à effets aléatoires donne le résultat ci après : Résultat sorti du logiciel : Chi2(1) = 13.02

Prob > chi2 = 0.0003

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Si la p-value associée au test vaut 0, on accepte l'hypothèse H1 de présence d'effets aléatoires. Dans ce cas, p-value = 0 (0.0003) ; alors, on accepte l'hypothèse de présence d'effets aléatoires.

Conclusion des tests de spécification : le modèle à effets aléatoires semble être le plus adéquat pour expliquer le TCR par ses fondamentaux d'après le modèle de NATREX.

B - Présentations et analyses des différentes estimations
I- Estimation de la relation de long terme du TCR

a- Résultat de l'estimation de long terme

La relation du TCR avec ses déterminants a été effectuée par MCG du modèle à effets aléatoires et peut se réécrire sous la forme :

TCR = 0,01*CP - 0,04*BCC - 0,33*DF - 0,06*TE+ 0,18*PP + 0,07*FF
+ 0,75*DFPP + 0,001*PM

La statistique de Wald qui suit une loi de Chi2, permet de tester la significativité globale de la régression. La p-valeur est < 5% [ Prob > chi2= 0.0000]; ceci étant, l'on accepte que le modèle est globalement significatif. Les variables explicatives du modèle expliquent à 60% la dynamique du TCR toute chose égale par ailleurs (confère tableau 1 ; annexe I).

b-Analyses des résultats du modèle à effets aléatoires

Les résultats suggèrent que la part de la variabilité inter-individuelle du TCR expliquée par ses fondamentaux est de 60% (R2 Between) ; par contre la contribution des effets aléatoires par pays au modèle du TCR est de 24% (R2 Within). Par ailleurs, cette estimation montre que, le TCR est influencé par les variables du modèle à l'exception de la préférence pour le présent car les probabilités (p-valeurs) qui leur sont associées sont toutes < à 5%.

o TCR et effet Balassa-Samuelson

Nos estimations montrent que la croissance de la productivité a une incidence positive sur l'appréciation du TCR dans l'espace UEMOA. En effet, une augmentation de 10% du taux de croissance de la productivité génère toute chose égale par ailleurs à une appréciation du TCR à l'ordre de 0.1%. Ce qui correspond à une perte de compétitivité de l'UEMOA à hauteur de 0.1%. Le canal par lequel la

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croissance de la productivité affecte le TCR peut être appréhendé par le schéma suivant : à la suite de la création de la richesse supplémentaire au sein de la zone (croissance de la productivité), les agents économiques sont plus incités à consommer les biens importés (demande d'importation qui dépend positivement du revenu) ; lesquels sont issus du secteur des biens échangeables à prix relativement faible par rapport à ceux du secteur des biens non échangeables. De ce fait, l'on observe que la productivité du secteur des biens échangeables tend à croître plus rapidement que celle du secteur des biens non échangeables. Cet écart génère une appréciation du TCR telle que le prédit la théorie de l'effet Balassa-Samuelson.

S'il est vrai que l'incidence de l'effet Balassa-Samuelson sur l'appréciation dans cette étude est très faible (voir insignifiant), les résultats de cette étude corroborent ceux trouvés par B. Sène, (2005). Toutefois, ce résultat confirme l'idée selon laquelle les fondamentaux internes concourent à expliquer le niveau de distorsion du TCR courant. Par ailleurs, si l'incidence de l'effet Balassa est faible, cela peut s'expliquer d'une part par la faiblesse du taux de croissance de l'économie de l'UEMOA et d'autre part par la structure de la consommation (dépense plus orientée aux biens d'importations échangeables très compétitives par rapport aux biens issus du secteur protégé). Ces deux facteurs méritent une attention particulière dans la résorption de cette appréciation du TCR synonyme de perte de compétitivité.

o TCR et Balance courante cumulée

La position extérieure nette de la zone UEMOA à travers le solde de la balance courante cumulée affecte négativement le TCR. L'on retient que la balance courante cumulée contribue à déprécier le TCR. En effet, un accroissement du déficit du solde de la balance courante de 10%, engendre une dépréciation du TCR à l'ordre de 0.4%. Ce qui correspond à une amélioration de la compétitivité de 0.4% toute chose égale par ailleurs. Ce résultat vient confirmer une fois de plus, l'idée de Borowski et Couharde, (2000) selon laquelle « plus une économie a accumulé de déficit dans le passé à cause de son niveau d'endettement, plus sa PEN est faible, plus son TCR est déprécié ». Toutefois, remarquons qu'il y a un paradoxe dans la relation existante entre le solde de la balance courante cumulée et la dépréciation du TCR. Alors que la prédilection du modèle nous renseigne d'une dépréciation du TCR voire un gain de compétitivité suite à un accroissement du déficit de la balance courante cumulée, il est évident de constater que l'UEMOA est soumise à une perte de

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compétitivité et donc une appréciation du TCR. Une tentative d'explication de ce paradoxe peut être justifiée par les diverses mesures d'allègements de la dette (Initiative PPTE etc...) ; dont les économies ont bénéficié au cours de ces dix dernières années (depuis 1996). En effet, si les ressources supplémentaires générées par les différents programmes d'allègement sont orientées vers les biens d'importation (biens échangeables à prix relativement faible par rapport aux biens protégés), on aboutit de toute évidence à une appréciation du TCR et donc une perte de compétitivité. Ce résultat nous ramène encore à la problématique de la structure de la consommation énoncée plus haut. En somme, sans pour autant infirmer la théorie, retenons que l'accroissement du déficit de la position extérieure nette de la zone impacte son TCR.

o TCR et Flux financiers extérieurs

Cette étude a révélé que les Flux financiers extérieurs à travers l'afflux des IDE et des APD contribuent à apprécier le TCR de l'ordre de 1.4% suite à une hausse des flux extérieurs de 20%. Dans ce cas, cet afflux engendre une perte de compétitivité de l'UEMOA à hauteur de 1.4 % toute chose égale par ailleurs.

Le vecteur de transmission de l'impact des flux financiers sur l'appréciation du TCR se résume de la façon suivante. Quand les flux financiers extérieurs augmentent durablement, ils engendrent dans un premier temps une augmentation de la demande de monnaie locale. Ce qui s'accompagne par une élévation du prix des biens non échangeables et des salaires, qui renchérissent à leur tour le coût de production des biens échangeables. D'où la tendance à une appréciation du TCR. Ce résultat vient confirmer les critiques faites aux flux financiers extérieurs selon lesquelles « les ressources externes (APD et IDE) auraient pour conséquence fâcheuse de renchérir les biens du système productif local par élévation du prix des biens non échangeables et des salaires qui renchériraient alors le coût de production des biens échangeables ». Ceci vient ainsi corroborer la thèse du syndrome Hollandais ou la maladie hollandaise qui stipule que l'abondance relative de ressource dans une économie, engendre parfois un fléchissement de la croissance économique. Si l'essentiel des FF (notamment les APD) sont constitués en réserves banque centrale, il n'y a aucune raison qu'elle entraîne une appréciation du TCR. Une telle appréciation dépend de la capacité des flux financiers à améliorer la productivité dans le secteur des biens non échangeables. A cet effet, il y a nécessité de se soucier de la manière d'éviter que les FF entraînent une surévaluation des

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TCR d'autant plus que cette dernière est source de perte de compétitivité et parfois de crises de change dans les PED .

o TCR et les termes de l'échange

Les TE sont considérés comme étant l'un des déterminants principaux du TCR. Cette étude a révélé que cette variable a une incidence significative dans la distorsion du TCR. En effet, à la suite d'une amélioration des TE de l'ordre de 10%, le TCR se déprécie à hauteur de 7% toute chose égale par ailleurs. Ou encore, il est possible de dire que dès lors que les TE vont se détériorés de 10%, le TCR s'apprécierait de 7 %. Ce qui correspond ainsi à une perte de compétitivité à hauteur de 7%. Ce résultat corrobore la situation que vivent les pays de l'UEMOA au regard de l'évolution de ses TE. En effet, les termes de l'échange, de l'UEMOA ont connu une détérioration sur la période d'étude. Cette détérioration persistante des TE peut s'expliquer par la structure de l'économie de la zone. La zone est fortement tributaire du commerce des matières premières exportées (phosphate, du café, du cacao ou du coton) qui subissent la loi du commerce international. Cette situation est à mettre à l'actif de la qualité de la spécialisation et de la diversification des économies.

o Effets de la politique monétaire et du développement financier

Même si l'effet de la politique monétaire sur l'appréciation du TCR est faible, cette étude a révélé l'importance du différentiel entre la croissance de la masse monétaire et celle du PIB de l'année antérieure dans l'appréhension des phénomènes de distorsion du TCR. En effet, l'on note qu'un excès de 10% de la croissance de la masse monétaire en circulation par rapport à celle du PIB au cours de l'année précédente, engendre une appréciation du TCR à hauteur de 0.01% et par ricochet une perte de compétitivité. Remarquons qu'à la suite d'une croissance de la masse monétaire plus rapide que celle de la demande de monnaie, l'on aboutit à un accroissement de la demande de biens échangeables (car les prix des biens issus du secteur exposé baissent relativement à ceux du secteur protégé). Ce qui tend à apprécier le TCR et parfois crée des pressions à la surévaluation réelle de la monnaie.

Par ailleurs, cette étude a montré que le niveau du développement financier affecte la distorsion du TCR. En effet, à la suite d'une amélioration du niveau de développement financier à hauteur de 10%, le TCR se déprécie à l'ordre de 3,3%. Ce qui constitue une amélioration de la compétitivité de l'économie. Toutefois, il est possible que ce développement financier génère une appréciation du TCR par le

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canal d'une instabilité financière. Ceci fait penser à un seuil au-delà duquel, le développement financier émousserait la compétitivité d'une économie.

Sur ce, l'on ne saurait réfuter la thèse de Baldwin et Krugman, (1989) selon laquelle « la politique économique menée peut influencer la trajectoire du TCR ». De même, ce résultat vient confirmer celui réalisé par Yougbare, (2009). Au regard de cet enseignement, une attention particulière doit être portée sur la promotion de la compétitivité par le canal de la politique monétaire sous peine d'émousser la réalisation des performances de l'espace.

Notons tout de même que l'analyse des effets croisés notamment entre le développement financier et le comportement d'épargne à travers l'indicateur PP de l'UEMOA nous permet de soutenir l'idée d'existence d'une relation positive entre ces agrégats. En effet, lorsque le niveau de développement financier s'améliore, la préférence pour le présent de l'UEMOA augmentera. Ce qui engendrerait une appréciation du TCR toute chose égale par ailleurs.

II- Estimation du taux de change réel d'équilibre a-Présentation du résultat de l'estimation

Les différents tests de spécification réalisés sur ce modèle révèlent que le modèle à effet fixe est plus robuste que celui à effet aléatoire [le test de Hausman Prob = 0.0453 < à 5%]. Ainsi, l'on obtient l'équation estimée du taux de change réel d'équilibre comme suit :

TCRE = 0,03*CP - 0,04*BCC + 0,26*DF - 0,1*FF -0,07*TE + 0,007*PM

Les variables explicatives du modèle expliquent à 71% le taux de change réel à l'équilibre toutes choses égales par ailleurs (Confère tableau 4 ; Annexe I).

b- Interprétation économique du modèle du TCR d'équilibre

Selon les résultats de l'estimation du taux de change d'équilibre, le TCR se déprécie à l'équilibre suite à une hausse durable des flux financiers reçus au seuil de 10%. Ainsi, dès que les flux financiers augmentent de 10%, l'on assiste à une dépréciation du TCR de l'ordre de 10 %, toute chose égale par ailleurs. Nous trouvons également que la politique monétaire, le développement financier et la croissance de la productivité exercent un effet sur le taux de change réel d'équilibre

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de l'UEMOA. A la suite d'un excès de la croissance de la masse monétaire par rapport à celle du PIB de l'année antérieure, d'un accroissement du ratio crédit à l'économie sur PIB et d'une hausse de l'effet Balassa de 10%, le TCR s'apprécie à l'équilibre respectivement à hauteur de 0.07%, 2,6% et 0,3%. Cependant, il est à noter qu'une accumulation du déficit de la balance courante à hauteur de 10% et une amélioration des TE engendrent une dépréciation à l'équilibre du TCR à l'ordre de 0.4% et 0,7%.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand