WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Impacts des brise-vent mécaniques installés sur une dune vive de Tchago (département de Gouré) sur le flux des sédiments éoliens et le retour de la végétation herbacée

( Télécharger le fichier original )
par Abdoul-Aziz SEYNI SEYBOU
Faculté d'Agronomie de l'Université Abdou Moumouni de Niamey - Ingénieur Eaux et Forêts 2006
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

République du Niger

Université Abdou Moumouni (UAM)

Faculté d'Agronomie (FA) BP : 10960

Royaume de la Belgique

Coopération Universitaire au

Développement (CUD)

Projet Interuniversitaire Ciblé, Recherche

MEMOIRE DE FIN D'ETUDES

En vue de l'obtention du diplôme d'Ingénieur des Techniques Agricoles (Option: Eaux et Forêts)

THEME

Impacts des brise- vent mécaniques installés sur une dune vive de Tchago (Département de Gouré) sur le flux des sédiments éoliens et le retour de la végétation herbacée

Présenté par SEYNI SEYBOU Abdoul Aziz

Soutenue publiquement le 10 mars 2008 devant le jury composé du : Président : Pr AMBOUTA Karimou J. M, Enseignant- Chercheur / FA. UAM Membres : Dr MARICHATOU Hamani, Enseignant- Chercheur / FA. UAM

Dr MAHAMANE Larwanou, Enseignant- Chercheur / FA. UAM

Sous la Direction du : Pr AMBOUTA
Karimou J. M
, Enseignant- Chercheur
FA / UAM

Co-encadreur : Tidjani Adamou Didier,
Doctorant à l' UCL (Belgique)

TABLE DE MATIERE

Dédicaces i

Remerciements iii

Sigles et Abréviations vi

Liste des figures v

Liste des tableaux vi

Liste des photos vii

Résumé viii

INTRODUCTION 1

CHAPITRE I .CARACTERES GENERAUX DE LA ZONE D'ETUDE 4

1.1. LOCALISATION DE GOURE 4

1.2. SITUATION ADMINISTRATIVE 5

1. 3. MILIEU BIOPHYSIQUE 5

1. 3 .1. Climat 5

1. 3. 2. Relief 6

1.3.3. Modelé et Végétation 7

1.3. Sols 8

1.3.5. Faune 9

1.4. MILIEU HUMAIN 9

1.4.1. Population 9

1.4.2. Activités Socio-économiques 10

1.4.3. Commerce et Artisanat 11

1.5 .RESSOURCES NATURELLES 12

1.6. REPARTITION DE LA VEGETATION HERBACEE 12

1.7. TYPOLOGIE DES RESSOURCES PASTORALES 13

CONCLUSION PARTIELLE 13

CHAPITRE II. PROCESSUS ET DYNAMIQUE DE L'ENSABLEMENT A GOURE. 14

2 .1. DEFINITION ET FACTEURS DE L'ENSABLEMENT 14

2.2. GENERALITE SUR L'EROSION EOLIENNE 14

2.2.1. CAUSES ET MECANISMES DE L'EROSION EOLIENNE 14

2.2.1.1. Vent 14

2.2.1.2 Intensité du vent 15

2.2.1.3. Dimensions et mouvements des particules 15

2.2.1.4. Manifestation de l'érosion éolienne 15

2.2.2. Nature et état de la végétation 17

2.2.3. Nature et état du sol 17

2.2. 4. FORMATIONS SABLEUSES 18

2. 2.5. CONSEQUENCES DE L'ENSABLEMENT 18

2.6. TECHNIQUES DE LUTTE CONTRE L'ENSABLEMENT DES INFRASTRUCTURES SOCIO-ECONOMIQUES DANS LE DEPARTEMENT DE GOURE. 19

2.6.1. Fixation mécanique 19

a. Normes techniques 19

b. Choix du matériel de fixation. 20

c. Coupe et transport du matériel végétal 20

2.6.1.1. Fixation mécanique par clayonnage. 21

2.6.1.2. Fixation mécanique sans clayonnage 21

2.6.1.3. Fixation mécanique par Paillage ou Mulching. 22

2.6.2. Fixation biologique 23

a. Choix des espèces et normes techniques de plantation 24

b. Choix des espèces et normes techniques de semis d'herbacées 24

2.6.2.1. Fixation biologique mono spécifique 25

2.6.2.2. Fixation biologique plurispécifique 25

2.6.2.3. Fixation biologique par semis direct ou bouturage de ligneux 25

2 .7. RIDEAUX PROTECTEURS OU BRISE-VENT 28

2.7.1. Quelques caractéristiques d'idiotype pour les brise-vent. 28

2.7.2. Densité de plantation et entretien 28

CONCLUSION PARTIELLE 29

CHAPITRE III : MATÉRIELS ET MÉTHODES 30

3.1. MATÉRIELS 30

3.1.1. Présentation du site expérimental 30

3.1.2. Matériel de collecte des flux de sédiment 30

3.1.3. Choix du dispositif expérimental 31

3.1.4. Mesure des données climatiques 31

3.1.5. Matériel de collecte des données sur les herbacées. 32

3.1.6. Outils d'enquête 32

3.2. MÉTHODE D'ÉTUDES 32

3.2.1. Choix des sites 32

3.2.2. Recherche documentaire 33

3.2.3. Mesure des flux de sédiment 33

3.2.4. Mesures des paramètres climatiques 36

3.2.5. Mesure de sédiment 37

3.2.6. Dispositif de suivi de la végétation herbacée 37

3.2.7. Conduite d'enquête 38

CHAPITRE IV : RÉSULTATS ET DISCUSSIONS 40

4.1. FLUX DE SÉDIMENTS EN 2005 ET 2006 SUR LE COTÉ AU VENT DE LA PALISSADE 40

4.2. EFFICACITÉ ANTIÉROSIVE DE LA PALISSADE 41

4.3. DEVELOPPEMENT DES HERBACEES APRES FIXATION DE LA DUNE VIVE DE TCHAGO 42

4.5. EVOLUTION DU NOMBRE D'ESPECES RECENSEES SUR LA DUNE FIXEE GLOBALEMENT AVEC LE TEMPS ET PAR

FAMILLE. 44

4.6. PERCEPTIONS PAYSANNES RELATIVES À LA FORMATION ET LA FIXATION DES DUNES 49

CONCLUSION PARTIELLE 50

CONCLUSION GENERALE 51

REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE 53

ANNEXES 56

1

Introduction

Le Niger, vaste pays de l'Afrique de l'Ouest, couvre une superficie de 1.267.000 km2. Il s'inscrit dans les longitudes 0°16'et 16° Est et les latitudes 11°01' et 23°17'Nord (Monographie de Goure., 1997). Sur le plan topographique il s'agit d'un immense plateau d'une altitude de trois cent mètres (300 m) dans lequel on distingue des dépressions envahies par les sables qui constituent les trois quart (3/4) du territoire et des régions surélevées par des actions volcaniques (massif montagneux de l'Air). L'agriculture, l'élevage et la pêche constituent les principaux activités des populations mais pratiqués de façon artisanale.

A l'instar des pays du sahel, menacés par la désertification, le Niger est confronté, depuis plusieurs décennies par des multiples conséquences de ce phénomène qui affecte tout l'écosystème. On lui impute d'être responsable chaque année de la disparition de 24 milliards de tonnes de terres fertiles (UNCCD., 2004). Ce fléau touche de plein fouet le Niger qui lui a fait perdre entre 2000 et 2003, environ 760.000 ha de terres utiles (CNEDD., 2005).

L'érosion éolienne qui a commencé à prendre de l'ampleur depuis les années 1970 contribue pour une part importante dans ces pertes en terre. La pression anthropique et une réduction significative de la pluviométrie dans les années 70 et 80 sont les principales causes de ce phénomène de dégradation des terres, de l'apparition des dunes vives et le remplacement de la végétation arborée par des arbustes (Karimoune, 1994 ; Jahiel, 1998 ; Ozer, 2001).

Le climat est marqué par des périodes de sécheresses assez fréquentes durant ces décennies auxquelles viennent se greffer des pressions agricoles, pastorales et forestières résultantes d'une démographie galopante (Hama., 2005). En effet, de 1988 à 2001, la population du Niger est passée de 7.251.626 habitants à 11.060.291habitants, mettant ainsi en évidence la persistance du taux annuel moyen de l'accroissement démographique à un niveau toujours élevé : 3,3% en 1988 - 2001 contre 3,4% en 1977-1988 ( 3° RGP/H., 2001).

Les formations végétales sahéliennes en générale et celles du Niger en particulier évoluent dans des conditions écologiques très difficiles faisant disparaître aujourd'hui certaines espèces (Yahaya., 2002). Le rythme de déboisement est 550 km2/an pour un reboisement de 150 km2/an (Laminou., 2003). L'une des plus importantes causes est la dégradation des terres de cultures desquelles dépend la survie d'une population constituée essentiellement d'agro pasteurs (Sani., 2005). Selon la FAO (2001) in Laminou. (2003), 2500 km2 de terres sont perdues chaque année au Niger à cause de la désertification et, si cette tendance se maintient, il n'y aura plus de forêt au Niger à l'horizon 2015. Plusieurs techniques de lutte contre la désertification ont été développées et vulgarisées au Niger par les projets de développement,

les services techniques de l'environnement (FAO., 2002) pour restaurer ou parfois améliorer le potentiel écologique des terres dégradées. De Gouré (Est de Zinder) à Mainé Soroa (Sudouest de Diffa), la principale technique utilisée pour fixer les dunes vives et pallier ainsi au déplacement de sable tout en restaurant le potentiel écologique consiste en l'association de procédés mécaniques (mise en place de clayonnage à base de branchages de Leptadenia pyrotechnica et Calotropis procera, parfois de rachis d'Hyphæne thebaïca, et des tiges de mil) et biologique (plantation d'arbres et semis d'herbacées). L'évaluation de l'efficacité des brise-vent dans un contexte de prévention de l'érosion éolienne a été faite par Michels. (1994) en condition réelle dans l'Ouest du Niger et par Cornelis et al. (2000) et par Woodruff et Zing. (1955) en condition contrôlée de tunnel à vent in Tidjani et al. (2007).

Le département de Gouré compris entre les isohyètes 150 mm et 400 mm est entièrement soumis au climat sahelo-saharien. L'agriculture, l'élevage et le commerce constituent les principaux activités économiques de la population, pratiquées de façons traditionnelles (Monographie de Goure., 1997). Il faut noter que dans cette région, l'agriculture pluviale et les cultures maraîchères assurent la près que totalité de la production céréalière. Les cultures maraîchères pratiquées dans les cuvettes assurent un niveau minimal de production moins sensible aux fluctuations de la pluviométrie que les cultures pluviales. Elles constituent la source de revenu principal pour les agriculteurs de la région (Barké., 2004). Le niveau de sécurité alimentaire en céréale dépend essentiellement de la pluviométrie et de la recharge des eaux de nappe (SDA de Gouré., 2006). Mais, malheureusement ces cuvettes et terres sont menacées de salinité et d'ensablement conduisant leurs disparitions progressives. D'après le service de l'agriculture, le nombre des cuvettes exploitées de Gouré est passé de 900 en 1977 à 318 aujourd'hui ; soit une disparition de 64% des cuvettes ont disparu.

Il apparaît en définitive important de réfléchir sur les stratégies de lutte contre l'érosion éolienne. C'est dans ce cadre qu'un Projet Inter universitaire Ciblé (PIC) dont le volet recherche sur l'ensablement des cuvettes de Gouré (REC-Gouré) financé par la Belgique est entrain de mener des recherches approfondies de façon pluridisciplinaire sur la problématique de l'ensablement des cuvettes du département de Gouré où ce phénomène a commencé prendre une ampleur exponentielle. Ce projet s'intéresse au problème d'ensablement des cuvettes du département et ses conséquences sur l'exploitation économique des cuvettes. Il implique des chercheurs de l'université de Niamey et ceux des universités soeurs francophones de la Belgique (université de Liège, université catholique de Louvain et la faculté universitaire des sciences agronomiques de Gembloux) où deux (2) doctorants sont en phases de finition de leurs recherches en thèse. Parmi les nombreuses thématiques traitées

dans ce cadre s'inscrit le présent thème intitulé:<<Impacts des brise- vent mécaniques installés sur une dune vive de Tchago (département de Gouré) sur les flux des sédiments éoliens et le retour de la végétation herbacée>>. Les objectifs globaux de ce travail sont : 1-Suivre l'impact de la palissade exposée au vent dominant sur les flux de sédiments éoliens observés en période d'harmattan ;

2-étudier au cours du temps qualitativement et quantitativement l'évolution des herbacées sur le site récupéré.

Le présent travail est structuré en trois (3) grandes parties qui se présent dans l'ordre suivant : 1-la généralité sur la zone d'étude ;

2-l'étude Expérimentale et;

3- les principaux résultats suivis d'une conclusion générale et recommandation.

3

CHAPITRE I .Caractères généraux de la zone d'étude

1.1. Localisation de Gouré

Le département de Gouré est situé à 162 km de Zinder et à 1.052 km de la capital Niamey sur la RN N°1. Il est compris entre les longitudes 9° 20' et 12° Est et les latitudes 13° et 17°30' Nord. Avec une superficie de 89. 404 km2, ce département occupe 61,16% de l'espace géographique total de la région de Zinder (Monographie de Gouré ., 1997).

L'atlas pour la planification du département de Gouré montre, qu'il est limité au Nord par le département de Bilma, au Sud par le département de Magaria et la république fédérale du Nigeria, à l'Est par les départements de Mainé Soroa et de N'Guigmi et enfin, par les départements de Mirriah et de Tanout à l'Ouest (Figure 1).

Figure1 : Localisation de la zone de Gouré (Lawandi., 2007)

5

1.2. Situation administrative

Le département de Gouré comprend un poste administratif qui est celui de Tesker, quatre (4) canton qui sont : Bouné, Gamou, Gouré et Kellé, un secteur (Alakoss) et dix (10) groupements nomades. Tous les cantons sont concentrés dans la bande Sud dudit département et la partie Nord, quasiment inaccessible est pour une grande proportion défavorable au développement des ressources naturelles (Boutari., 2004) (tableau1).

Tableau 1:Découpage administratif du département de Gouré

Entités

Cantons

Superficie

%

Nombre de
village

Département de Gouré

 

98.000

100

645

Poste administratif de Tesker

 

75.441

76,98

136

Secteur Alakoss

 

3.411

3,48

40

 

Bouné

5.420

5,53

176

 

Gouré

5.919

6,04

156

 

Gamou

451

0,46

30

 

Kellé

7.359

7,51

107

Source : SDAP/Gouré

1. 3. Milieu Biophysique

1. 3 .1. Climat

Le climat est de type sahélien avec une longue saison sèche (8 à 9 mois) suivi d'une courte saison de pluies (3 à 4 mois). La pluviométrie moyenne annuelle varie avec les types climatiques (tableau 2) ainsi, elle est de 200 mm dans la partie désertique saharienne, 200-400 mm dans la partie sahélo-saharienne et 400 mm dans la partie sahélienne avec respectivement des températures supérieures à 30° et une amplitude thermique supérieure à 15°.

7

Tableau 2 : caractéristiques climatiques de Gouré

Type de climat

Pluviométrie
moyenne annuelle
(mm)

Température
moyenne annuelle
(degré)

Amplitude thermique
(degré)

Désertique saharien

200

27,5-29

10-20

Sahélo saharien

200-400

25

10-15

Sahélien

400

28-31,5

5-10

Source : SDM/Gouré

La moyenne annuelle des précipitations est de 327 mm avec un cumul de 318 mm en 2005 et 202 mm en 2006. Les températures de la zone connaissent également des variations selon les saisons. On trouve les minimales entre le mois de décembre à février et les maximales entre le mois d'avril à juin. Le régime éolien est caractérisé par les vents d'harmattan violents qui soufflent d'Est en Ouest et du Nord au Sud et la mousson qui souffle du Sud-est et du Sudouest. La vitesse moyenne annuelle la plus élevée est enregistrée en 1984 (4,99 m/s) et la plus faible est enregistrée en 1990 (2,97 m/s). Cette variation de vitesse résulte de l'alternance entre les périodes pluvieuses et celles de sécheresses avec son cortège d'assèchement du sol et de sa végétation.

1. 3. 2. Relief

Le relief du département de Gouré se caractérise par la présence de plaines et de plateaux d'altitudes variant entre 329 m (à l'Est de Kellé) à 710 m (au Nord-est du massif de Termit). Dans son ensemble le relief se présente comme une chaîne sableuse entrecoupée de plateaux et de cuvettes. Cette sous-région comprend les types suivants :

- Les Moyens plateaux : Ils se répartissent dans le Sud et le Nord du département de Gouré. Dans l'externe Nord-est on rencontre le massif de Termit allongé sur une distance de 171 km. Il s'étend de la vallée de Diffa au Nord-est de Tesker à la frontière Gouré-Bilma sur une largeur moyenne de 31 km d' Est-ouest avec une altitude de 710 m. Au Sud dans le Mounio on y rencontre des formes plus ou moins arrondies sur une largeur moyenne de 34 km, avec une altitude de 534 m. Enfin dans le Koutous, on trouve des plateaux sur une

distance de 85 km d'Est en Ouest avec une largeur moyenne de 57 km présentant une altitude de 517 m.

- Les Bas plateaux (400 à 500 m). Ils occupent près de la moitié du département en dehors de la bande Sud et les hauts plateaux de Koutous. Les bas plateaux s'étendent sur une superficie d'environ 40.500 km2 soit 45,3% de l'espace sous-régional. Leurs altitudes variant de 359 m (de Gouré aux hauts plateaux de Mounio à 492 m à l'extrême Nord du secteur d'Alakoss).

- Les Basses plaines avec mares et cuvettes : Elles occupent toute la bande Sud du département. Elles sont situées entre 11° et 12° de longitude Est, et couvrent environ 200 Km2. Le relief subit une dégradation lente due à des mouvements de sable et ou les variations du climat des saisons, changements de températures et des vents violents. Il y a à ce niveau sous le phénomène de triage du vent, une possibilité d'obtenir des gravillons pour les besoins des travaux de construction généralement dans les alentours de Gamou. Les altitudes du relief prouvent que le département présente une pente qui descend du Nord (zone de dune et plateaux) vers le Sud (Zone de mares et cuvettes). Les localités de hautes altitudes favorisent le ravinement par la création de talwegs. Les hauts plateaux diminuent les superficies agricoles.

1.3.3. Modelé et Végétation

Le département de Gouré est une zone de savane arbustive avec prédominance de Leptadenia pyrotechnica et des Acacias sp. En fonction de la géomorphologie du terrain, le gradian de végétation se caractérise par des espèces suivantes (tableau 3).

Tableau 3 : Répartition des espèces végétales en fonction de la géomorphologie

Unité
géomorphologique

Dunes

Bordure des
cuvettes

Fond des cuvettes

 

-Leptadania pyrotechnica

-Acacia nilotica

-Hyphaene thebaica

 

-Pergularia tomentosa

-Prosopis juliflora

-Phoenix dactylifera

 

-Acacia senegal

 

-Adansonia digitala

 

-Acacia seyal

 
 
 

-Acacia raddiana

 
 

Espèces végétales

 
 
 
 

-Acacia nilotica

 
 
 

-Balanites aegyptiaca

 
 
 

-Faidherbia albida

 
 
 

-Boscia senegalensis

 
 

Sources : PGRN.(1997)

1.3. Sols

Dans le département de Gouré, les sols sont généralement des matériaux d'apport par les vents et les ruissellements des eaux de pluies. Le déplacement des particules est un des facteurs constitutif dans le processus de leur formation pédologique. On distingue du point de vue pédologique plusieurs types de sols dans la zone(Monographie de Goure., 1997):

· Les sols subarides : Présent dans la zone sahelo-saharien (Kellé, Tesker), ces sols constituent le domaine des ergs (sable fin et grossier) où la végétation est fortement dégradée et l'érosion éolienne très accentuée.

· Les sols minéraux bruts : les sols minéraux bruts se localisent dans le Mounio et le Koutous et sont relayés au sud par les sols peu évolués.

· Les sols peu évolués : ces sols occupent la quasi totalité de la bande sud du département. Il s'agit de sols d'érosion localisés dans la zone rocheuse d'altitude inférieure à 400 m.

· Les sols hydromorphes : les sols hydromorphes se localisent à l'extrême Sud du département et occupent une proportion très faible de la superficie totale. Cette zone est la plus favorable à l'activité agricole du fait que ces sols présentent une bonne capacité de rétention d'eau due à leur texture argilo-limoneuse, associée à une bonne fertilité et des précipitations assez importantes supérieures à 300 mm par an (Monographie de Goure., 1997).

9

1.3.5. Faune

La faune est en perpétuelle détérioration liée principalement à la désertification, à la pression quasi permanente des braconniers et de l'insécurité (SDE Gouré., 2006). Les espèces existantes actuellement sont : Canis aucens (chacal), Fennecus zuda (fennec), Gazella darcas (gazelle), Lepces lapensis (lièvre), Xerus erythropus (écureuil), Varamus sp (gueule tapée) (Boutari., 2004).

1.4. Milieu humain

1.4.1. Population

Le département de Gouré est composée essentiellement de Kanouris (Manga ou Béribéris, Boudouma), de Touaregs, de Toubous, d'Arabes et de Haoussa. La population est passée de 114.980 habitants en 1977 lors du premier recensement général de la population à 162.105 habitants lors du deuxième recensement général de la population au Niger (RGP., 1988) (Barké., 2004) et à 227.400 habitants en 2001 (RGP/H-2001) avec une densité de 22% habitants /Km2 (tableau 4).

Tableau 4 : Effectif de la population du département de Gouré et répartition selon le sexe.

Sexe

Masculin

Féminin

Total

Année

 

56.430

57.668

114.980

1988

81.592

80.668

162.105

2001

113.412

113.988

227.400

 

Source : SDAP/Gouré

La répartition de la population est inégale entre le Sud (plus peuplé) et le Nord (moins peuplé) du département. Les cantons de: Gouré, Bouné et Kellé ont respectivement 28,64%, 26,76% et 21,54% de la population totale du département. L'extrême Nord, le canton de Goumou et le secteur d'Alakoss comptent pour leur part respectivement 10,39%, 6,81%, et 5,86% de la population totale du département (RGP., 1988) et au (RGP/H-2001), les cantons de : Gouré, Alakoss, Bouné, Gamou, Kellé/Koutous et Zone restante de Gouré occupent

10

respectivement : 21,85%, 6,67%, 29,23%, 6,03%, 19,79%, 10,73%, 5,7% de la population totale. La répartition de la population selon le milieu donne les parts suivantes (tableau 5).

Tableau 5 : Répartition de la population du département de Gouré par sexe selon les canton, zone restante de Gouré et centre urbain de Gouré.

Sexe

Masculin

Féminin

Total

Canton, zone restante, centre urbain

 

24.896

24.795

49.691

Canton de Alakoss

7.758

7.415

15.173

Canton de Bouné

33.105

33.366

66.471

Canton de Gamou

6.944

6.771

13.715

Canton de Kellé/Koutous

21.676

22.851

44.527

Zone restante

12.378

12.023

24.401

Centre urbain

6.655

6.767

13.422

 

Source : BCR/février., 2005

1.4.2. Activités Socio-économiques

Il faut préciser que la population du département est scindée en deux groupes :

+ D'une part, on distingue les populations qui se livrent à l'agriculture qui est la principale activité économique. Cette agriculture demeure essentiellement pluviale néanmoins, elle est secondée par des cultures de contre saison. L'agriculture est pratiquée essentiellement dans la zone agricole à l'extrême sud limitée par les isohyètes 350 mm ce sont : les Cantons de Bouné, Gouré, Gamou, dans la moitié centre de Kellé et la moitié Sud du secteur d'Alakoss. Ces activités agricoles se concentrent autour des cultures:

V vivrières telles que le : mil, sorgho, niébé, etc..;

V maraîchères (cultures de contre saison), dans les cuvettes et au bord des mares, concernent les cultures de tomates, laitue , chou, oignon, pomme de terre, canne à sucre, manioc, patate douce, etc. L'arboriculture y'est très développée. Elle concerne les arbres fruitiers tels que les dattiers, les manguiers, les bananiers, les citronniers, les papayers, les goyaviers (SDA de Gouré., 2004).

+ D'autre part on distingue les populations pratiquant l'élevage dans la zone pastorale au centre comprise entre les isohyètes 100 et 350 mm. Il s'agit principalement des nomades ou éleveurs pasteurs. Ils sont composés des ethnies Touareg, Toubou et Aza (RGP., 1988). Second pilier de l'économie, l'élevage occupe une place importante dans les activités paysannes du département de Gouré. Le cheptel est constitué (tableau 6) des bovins, des ovins, des caprins, des Camelins, des Asins et des Equins (RGP., 1999).

Tableau 6 : Evolution des effectifs du cheptel (1999-2003)

Espèces

Bovins

Ovins

Caprins

Cameins

Equins

Asins

Années

 

201.432

252.965

312.386

26.961

7.512

9.585

2000

210.698

265.613

327.693

27.473

7.737

9.268

2001

220.390

278. 894

343.750

27.995

7.969

9.639

2002

254.948

316 2556

395.574

28.979

8.881

9.361

2003

266.675

332069

414.917

29.530

9.147

9.465

 

Source : SDA de Gouré

En se référant au tableau ci-dessus, on constate que l'effectif du cheptel n'a pas connu un croît très significatif depuis des années. On assiste à une diminution d'effectif ; cela peut être probablement dû à la diminution de la pluviométrie et aux feux de brousse répétitifs qui émaillent la zones depuis des années. Ce pourquoi des campagnes de sensibilisation sont organisées par les agents techniques de l'agriculture, de l'élevage et de l'environnement dans les villages et les marchés hebdomadaires pour montrer au population l'enjeu du feu sur les airs de pâturages.

1.4.3. Commerce et Artisanat

Le commerce représente également un secteur d'activité dans la zone. Le département de Gouré est doté de trente deux (32) marchés ruraux dont six (6) principaux parmi les quels quatre (4) sont mixtes (Gouré, Guidiguir, Kazoe et Soubdou) et deux (2) à bétail (Boultoum et Kiringuim) (Barké., 2004). Les activités commerciales dans ces marchés constituent des

12

sources de revenu pour les populations du département permettant à la municipalité de la zone de s'épanouir. Les femmes s'intéressent plus à l'artisanat puisqu'elles fabriquent des : vans, nattes, et tamis (Boutari., 2004). Enfin, on peut préciser parmi les activités commerciales l'extraction du natron et du sel dans les cuvettes. Ces produits procurent de revenus importants aux populations responsables de ces cuvettes.

1.5 .Ressources Naturelles

Le département de Gouré renferme aussi plusieurs potentialités sylvicoles à savoir dix neuf (19) forêts classées dont sept (7) Gommeraies et plusieurs blocs forestiers, dont la plupart exploités par des comités de gestion au sein des marchés ruraux de bois (SDE de Gouré., 2007). Cependant, le spectre de la désertification et le croît démographique qui menace la moitié de la superficie du département risquerait d'entraîner la perte des ligneux, limitant ainsi leurs exploitations.

1.6. Répartition de la végétation herbacée

Dans le département de Gouré, la végétation herbacée est constituée essentiellement des Graminées. Ainsi, en fonction de la géomorphologie du terrain, le gradian d'herbacée on retrouve des espèces qui se repartissent comme suit (SDA de Gouré., 2007) :

1' Sur les collines, on note les espèces suivantes : Indigofera sp, Pennisetum sp, Trubulus terrestris ;

1' Sur les sols dunaires: Cenchrus sp, Aristida sp, Schoenefeldia gracilis, Dactyloctenium aegyptium, Eragrostis sp, Alysicarpus ovalifolius, Zornia glochidiata ;

1' Dans les cuvettes : Dactyloctenium aegyptium, Cenchrus sp, Indigofera sp ;

1' Sur les sols sablo argileux des bas-fonds : Aristida sp, Indigofera sp, Sida cordifolia, Senna obtuscifolia.

Il y a eu quelques épandages de Cenchrus buflorus en 2002 dans le cadre du PCLCP(Programme Cadre de Lutte Contre la Pauvreté) à Bouné pour lutter contre la progression et envahissement des terres agricoles et pastorales par Pergularia tomentosa sur dix (10) ha. En effet ces herbacées (Pergularia tomentosa et Sida cordifolia) peuvent être source de maladies comme la diarrhée, ou toxique pour les animaux.

1.7. Typologie des ressources pastorales

Selon le PGRN. (1997) et confirmé par le responsable du service d'élevage de Gouré (2007), on distingue trois (3) types de ressources fourragères dans le département de Gouré : le pâturage arboré et arbustif, le pâturage herbacé et les sous-produits de l'agriculture.

· Le Pâturage arboré et arbustif : le fourrage est généralement composé de feuilles des ligneux dont les principales espèces sont : Acacia spp, Balanites aegyptiaca, Tamarindus indica, Ziziphus mauritiana, etc. Ce type de pâturage est généralement utilisé par les dromadaires et les caprins.

· Le pâturage herbacé : le tapis herbacé est composé d'espèces annuelles dont : Cenchrus biflorus, Aristida mutabili, Eragrostis tremula, Andropogon gayanus, Schoenofeldia gracilis qui se dessèchent et disparaissent totalement vers les mois de Mai et Juin à la suite de surpâturages, des piétinements des animaux et des feux de brousse (Sani.,2005).

· Les sous produits agricoles : sont composés de tiges de céréales (mil, sorgho) de fanes de légumineuses (niébé, arachide). Ce fourrage est surtout disponible en fin de récoltes et est très appété par les animaux. Ce type de fourrage est abondant surtout en zone agricole notamment dans les cantons de : Bouné, Gouré, Sud Gamou, Sud Kellé et Sud du secteur Alakoss (PGRN., 1997).

Conclusion partielle

Dans le département de Gouré, l'agriculture et l'élevage sont les principales activités de la population. Ce dernier possède d'importantes cuvettes dans lesquelles sont pratiquées l'arboriculture et les cultures irriguées. Malheureusement, les pratiques agropastorales, associées aux conditions climatiques défavorables et à la croissance de la population, peuvent avoir des effets induits renforçant l'érosion éolienne suite à la destruction du couvert végétal et désagrégation du sol. L'Etat, les projets et les ONG intervenant dans la zone doivent continuer à élaborer un vaste programme de lutte contre l'ensablement afin de bien sécuriser les terres agricoles, pastorales et les cuvettes menacées.

14

CHAPITRE II. Processus et dynamique de l'ensablement à GOURE.

2 .1. Définition et facteurs de l'ensablement

On parle d'ensablement lorsque les vents ou les eaux transportent les grains de sable qui vont s'accumuler quelque part au bord d'un cours d'eau, sur des terres cultivées ou incultes (FAO., 1988). Sous l'action du vent, les accumulations sableuses s'amoncèlent et forment des dunes. Ces dunes sableuses occasionnent en se déplaçant :

V L'ensablement des terres de cultures, des points d'eau et des infrastructures; V la réduction des surfaces cultivées et cultivables ;

V la baisse de la production agro-sylvo pastorale ;

V l'exode et le déplacement des villages sous la pression des dunes mouvantes.

2.2. Généralité sur l'érosion éolienne

Les vents sont des masses d'air en déplacement. Ces masses d'air se déplacent en fonction de multiples circonstances liées essentiellement aux variations de températures et pressions atmosphériques.

L'érosion éolienne est conditionnée par:

V Des sols de texture grossière ;

V un relief assez plat, sur des grandes étendues et dépourvus de végétation ;

V un climat sec à longue saison sèche qui provoque la dessiccation de la végétation, le dessèchement profond du sol, le tout se répercutant sur la disparition de la végétation herbacée qui protège le sol.

Lorsque toutes ces conditions sont réunies, on dit que le milieu est sensible à l'érosion éolienne (Ambouta., 2005).

2.2.1. Causes et mécanismes de l'érosion éolienne

L'érosion désigne un processus de détachement et de transport de particules du sol. Dans le cas de l'érosion éolienne, l'agent causal est le vent (Ambouta., 2005).

2.2.1.1. Vent

Le déplacement des particules est lié à leur masse et leur densité. La force qui s'exerce est l'intensité du vent (Ambouta., 2005).

2.2.1.2 Intensité du vent

La vitesse du vent représente le principal facteur de l'érosion éolienne. Le vent joue un rôle majeur dans le tri et la distribution latérale des constituants de la surface du sol. C'est sa vitesse qui détermine pour une taille de particule donnée l'arrachement, le transport ou dépôt (Casenave et al., 1989). Cette vitesse est nulle au contact même du sol et croit progressivement lorsqu'on s'en éloigne. La variation de vitesse la plus importante s'observe dans les premiers centimètres au-dessus de la surface (F.A.O., 1988).

2.2.1.3. Dimensions et mouvements des particules

En règle générale, ce sont les particules de diamètre d'environ 0,1 mm qui sont les plus sensibles aux vents. Pour les particules de taille supérieure, il faut des vents violents pour qu'elles soient transportées. La taille des particules influence leurs mouvements à la surface du sol. C'est ainsi que :

'/Les grosses particules subissent la reptation c'est- à - dire qu'elles roulent à la surface du sol;

'/Les moyennes particules subissent la saltation c'est à dire qu `elles avancent par bond successif ;

'/Les fines particules quant à elles se déplacent dans l'air par suspension sous forme de poussières. Le mouvement global de ces particules est le siège d'interactions dont l'effet d'avalanche.

2.2.1.4. Manifestation de l'érosion éolienne

Au sahel, deux types de vents dominants sont à l'origine de l'érosion éolienne (Casenave et al., 1989). L'un soufflant du Nord-est à l'Est correspondant à l'harmattan, de Novembre à Avril ; l'autre soufflant du Sud-ouest à l'Ouest traduit le passage du flux d'air humide de la mousson de Mai à Octobre (Mounkaïla., 2002).

Lorsque le vent agit sur la surface du sol, on observe alors un certain nombre de manifestations qui se résument par l'arrachement ou la déflation, le transport et le dépôt de particules (Bagnold in Yahaya A., 2002).


· La déflation : c'est le balayage le plus souvent des particules du sol par le vent. Ce balayage se fait lorsque ces particules sont meubles et émiettées. Au fur et à mesure que s'effectue la déflation, on observe à la surface du sol l'apparition d'éléments grossiers résultant du transport des particules plus fines qui recouvraient le sol avec comme conséquence :

16

'/Les roches qui sont mises à nues ;

'/ Et la dégradation des cuvettes par dépôt des sédiments (Ambouta., 2005).

Le tableau 7 donne les différents stades de dégradation du sol. Il ressort de l'analyse de ce tableau que les stades de dégradation sévère et très sévère sont les stades critiques. Ils s'accompagnent de pertes de terres qui varient de 50 à plus de 60%.

Tableau 7: Différents stades de dégradation

Stade de dégradation

Perte de productivité

Caractérisation

Légère

(10)-15%

Facilement réversible en

adaptant les pratiques

agronomiques

Modérée

20-33%

Réversible grâce à des

changements améliorateurs à l'échelle de l'exploitation

Sévère

50-66%

Difficilement réversible,

nécessite de travaux majeurs au coût élevé

Très sévère

>66%

Irréversible

 

Source : Dregne et Chou (1992) tiré de l'étude sur la lutte contre la désertification dans les Projet de développement-CSFD/AFD-2001-p 14.

· La corrasion : c'est aussi l'une des manifestations de l'érosion éolienne sur un matériau consolidé sous l'effet d'un vent chargé en particule de sable. C'est un phénomène important qu'on rencontre dans le désert. On retrouve ainsi les blocs de rocher en champignon façonnés par l'impact des particules (Ambouta., 2005).

· L'abrasion : Les particules du sol qui sont projetées dans l'air suite aux vents violents causent des blessures sur les feuilles et les tiges des végétaux. L'action abrasive du vent est plus dangereuse sur la végétation herbacée en particulier sur les cultures quand le vent avance par saccades et par tourbillons. Les arbres peuvent prendre une forme en « drapeau » caractéristique et le bois peut subir des profondes altérations.

Dans les zones de prélèvement, les racines sont déchaussées. Et les plantes sont parfois déracinées tandis que dans les zones de dépôt, elles sont ensevelies sous le sable. Les jeunes pousses sont aussi étouffées (Yahaya., 2002). Les vents augmentent l'évapotranspiration (Mariama., 2004). A cette évapotranspiration intense en saison sèche, s'ajoute une diminution de la capacité de rétention en eau dans le sol. Il s'ensuit alors un déficit de saturation désastreux pour la production agricole (Yahaya., 2002).

2.2.2. Nature et état de la végétation

La nature de la végétation est un facteur qui conditionne l'érosion éolienne. La végétation maintient la cohésion de la couche superficielle et permet aussi de retenir les particules du sol par les racines. Donc, la végétation s'oppose à l'effet d'avalanche et constitue la meilleure protection contre l'érosion éolienne.

En zone tropicale sèche :

'/La végétation spontanée est particulièrement herbacée, rabougrie et clairsemée ;

'/la végétation ligneuse est rare, quand elle existe, elle est constituée de steppe et de savane ;

'/la végétation cultivée dans les champs est quasiment pâturée par les animaux. Ces derniers créent par piétinement, l'émiettement du sol et le laissent sensible à l'érosion éolienne.

En définitive, en zone tropicale sèche le sol est soumis pendant une longue période de l'année aux vents violents notamment de l'harmattan et de la mousson (Ambouta., 2005).

2.2.3. Nature et état du sol

La nature et l'état du sol sont aussi des causes qui favorisent la mise en place de l'érosion éolienne:

· La structure du sol : le caractère meuble du sol favorise le détachement des particules par le vent ;

· La texture du sol : les sols sableux sont les plus sensibles à l'érosion éolienne. Si on ajoute de l'argile et de la matière organique au sol sableux il devient résistant (Ambouta., 2005) ;

· L'humidité : l'érodibilité d'un sol décroît en fonction de l'augmentation de son humidité. Au contraire, une absence d'humidité, en l'occurrence un sol sec favorise l'action du vent (Yahaya., 2002).

18

2.2. 4. Formations sableuses

Lorsque le vent s'affaiblit et perd sa vitesse d'entraînement du sable celui-ci se dépose. La forme des dépôts ou accumulations sableuses est très complexe, non seulement, en raison de la structure du courant éolien, mais aussi de la nature de la surface du sol, de la topographie, de la végétation et de la dimension des graines de sables (FAO .,1988). Ainsi, on distingue :

· Voile éolien : C'est un saupoudrage diffus de particules sableuses à la surface du sol. (FAO., 1988) ;

· Nebka : C'est surtout des buttes de sables au pied des arbustes (Ambouta., 2005) ;

· Barkhane : C'est une dune en forme de croissant dont le versant convexe est au vent (FAO., 1988) ;

· Dunes linéaires ou Sif : une dune linéaire ou Sif du mot arabe saff (sable) est un édifice allongé, étroit, de forme étirée sur toute sa longueur (FAO., 1988) ;

· Dunes en pyramides ou « ghourd » : Ce sont des collines de sable souvent en forme de pyramides étoilées avec trois ou plusieurs bras s'étalant à partir du sommet (FAO., 1988) ;

· Aklè : C'est un dense assemblage de dunes qui se tassent et tendent à grimper l'une sur le dos de la précédente (FAO., 1988) ;

· Dune parabolique : C'est une dune dissymétrique en forme de fer à cheval à concavité au vent plus ou moins fixée par la végétation (FAO., 1988) ;

· Cordons longitudinaux ou sandridge : Les cordons allongés ou « Sandridges » sont de larges édifices sableux longitudinaux, séparés par des couloirs de déflation (FAO., 1988).

2. 2.5. Conséquences de l'ensablement

Dans le département de Gouré, l'ensablement est en train de devenir un problème qui prend chaque jour de l'ampleur. Dans cette partie du Niger, il faut noter que le désir de satisfaire les besoins en terres pour l'agriculture, le pâturage et la quête du bois de chauffe a provoqué une réduction considérable du couvert végétal. Ceci a fragilisé l'écosystème et a provoqué la formation des accumulations sableuses ou édifices sableux sur les terres agricoles, les voies de communication et autres infrastructures Socio-économique. Trois principales conséquences néfastes de ce phénomène sont à révéler. Il s'agit des pertes terres, la baisse en ressources hydriques et le déplacement des villages sous la pression des dunes mouvantes (Barké., 2004).

Dans cette localité, plusieurs techniques sont utilisées actuellement pour lutter contre ce phénomène d'ensablement. Ces techniques se rapportent à deux grands procédés de lutte: la lutte mécanique et la lutte biologique.

2.6. Techniques de lutte contre l'ensablement des infrastructures socio-économiques dans le département de Gouré.

2.6.1. Fixation mécanique

La fixation mécanique permet soit de stabiliser par des moyens mécaniques, les dunes sableuses en mouvement quand elles menacent des installations humaines et des infrastructures, soit d'empêcher la formation de ces dunes sableuses (F.A.O., 1988).

Deux types de techniques ont été adoptés :

V La fixation mécanique par clayonnage (Photo 1) sur les dunes de sable en mouvement ; V et la fixation mécanique sans clayonnage sur les nappes sableuses ou voile éolien.

Photo 1 : Exemple de fixation mécanique par clayonnage sur le site de Worro. a. Normes techniques

Pour ériger les palissades, on tient compte du degré de menace des dunes et de la direction des vents dominants et forts. On creuse des tranchées d'environ 50 à 60 cm de profondeur et 30 à 40 cm de largeur comme l'illustrent les photos ci-dessous.

20

Photos 2 : Mise en place des tranchées de fixation mécanique sur le site de Worro.

b. Choix du matériel de fixation.

Selon les zones d'intervention et la disponibilité du matériel de fixation, on utilise soit les branches de Leptania pyrotechnica (cas de Tchago, Worro, Gouré, Boula Djimma, Koublé) soit de rachis de doumiers (cas de Kalguéri).

c. Coupe et transport du matériel végétal La coupe doit être faite de façon sélective pour ne pas créer des préjudices à l'espèce. A cet

effet, on utilise généralement les coupe-coupe et machettes.

Le transport se fait notamment par les camions communément appelés " langué-langué" à raison de 3000-4000 F CFA et par des charrettes en raison 1500-2000 F CFA le voyage. Le tableau 8 indique le coût du matériel d'une fixation mécanique par clayonnage à l'ha avec les coûts de matériel pour les premiers travaux qui s'élève à 660.000 F CFA/ha.

22

Tableau 8 : Devis estimatif des travaux de fixation mécanique (volet Matériels des travaux de Fixation mécanique) de dune d'un site d'un (1) ha situé à 55 Km de Gouré (Koublen Doki).

Désignation

Activités

Achat Matériels

Montants en FCFA

 

- 10 Jalons X 7.000 F =

 
 

- 20 Pelles X 6.000 F =

70.000 F

 

- 20 Houes X 3.500 F =

120.000 F

 

- 25 Hachettes coupe matériaux

70.000 F

 

- 25 X 2.500 =

 
 

- 1 corde cisaille (100m) X 25.000=

- 2 rubans (50 m) X 12.000 =

62.500 F

Volets matériels, transport et

- 25 paires de gants X 4.500 F =

25.000 F

Et déplacement pour les travaux

- 20 coupe-coupe =

24.000 F

de fixation mécanique

- 2 bidons d'eau (50 l) X 3000 =

112.500 F

 

- 1 boîte à pharmacie FF =

100.000 F

 

carburant transport matériel

6.000 F

 

- 0,25 X 60 km X 700F/l x 2 =

déplacement agents transport

35.000 F

 

- 10.000 X 1j =

21.000 F

 

Déplacement chauffeur

 
 

- 4.000 X 1 j =

10.000 F

 
 

4.000 F

 

Total =

660.000 F

Source : SDE/Gouré 2007

2.6.1.1. Fixation mécanique par clayonnage.

Cette technique est réalisée quand le vent souffle dans plusieurs directions et lorsque la zone à protéger est menacée par les dunes de type Barkhanique. Les palissades sont disposées sous forme d'une claie périmétrale fractionnée par plusieurs claies internes donnant une disposition en casier appelé le clayonnage. Les dimensions des casiers sont généralement de 30 x 20 (soit 30 m de longueur et 20 m de largeur). Le dispositif est placé perpendiculairement à la direction du vent dominant. Les villages, de Tchago, Worro, Gouré, Boula Djimma, Koublen Doki et Kalguéri ont été concernés par cette technique.

2.6.1.2. Fixation mécanique sans clayonnage

Cette technique est réalisée lorsque le degré d'ensablement est moins fort, comme le cas des
voiles éoliens ou carrément lorsqu'on est confronté à une insuffisance de matériel végétal de
fixation (Djibrilou., 2006). Dans ce cas, une simple claie périmètrale est disposée sur la

superficie à protéger. Les normes de disposition des claies dépendent de la superficie du site. Les sites de fixation des corps de jeunes à Tchago et à Worro en sont des examples.

2.6.1.3. Fixation mécanique par Paillage ou Mulching.

La technique du paillage ou mulching consiste à recouvrir la surface du sol d'une couche protectrice aussi uniforme que possible pour supprimer l'action du vent sur le sol et empêcher le phénomène de saltation. Tout produit susceptible de remplir cette fonction peut être utilisé (F.A.O., 1988). Dans le cas spécifique de Gouré, cette technique a été réalisée sur de petites superficies notamment à Koublen Doki. Elle consistait à ramasser les détritus ménagers et de la paille de Cenchrus biflorus, Pennisetum sp, Andropogon gayanus , Cympobogon gayanus et de rachis d'Hyphæne thebaïca (Photo 3) que l'on épande dans les claies. Le tableau 9 montre le devis estimatif des travaux de fixation mécanique par clayonnage (volet Stabilisation mécanique) de dune pour un cite d'un (1) ha qui s'élève à 1.479.000 F CFA.

Photo 3 : Exemple de fixation mécanique par mulching à base de rachis d'Hyphæne thebaïca
à Kalguéri.

Tableau 9 : Devis estimatif des travaux de fixation mécanique(volet Stabilisation mécanique) de dune d'un site d'un (1) ha situé à 55 Km de Gouré (Koublen Doki).

Désignation

Activités

Montant en FCFA

 

Délimitation du site

 
 

- Coupe piquets /piquetage

 
 

200 P x 25 F x 2 pers =

10.000 F

 

- Piquetage Mailles (20 m x 10m)

 
 

500 mailles x 4 piquets x 50 F =

100.000 F

 

-Fixation mécanique

 
 

Pause claies externe et Internes

 

Volet Stabilisation mécanique

par clayonnage.

1700 ml/ha x 1 ha =1.700 ML

 
 

Main d'oeuvre pause claies

 
 

70 F/ml X 1700 ml =

119.000 F

 

70 ml/1 voyage par camion=250

 
 

VOY/ha

coût transport matériaux

 
 

(Leptadenia pyrotechnica)

 
 

5000 F/voyage X 250 voyages =

1.250.000 F

 

Total

1.479.000 F

Source : SDE/Gouré., 2007

2.6.2. Fixation biologique

Après que les dunes aient été fixées mécaniquement par l'un des procédés précédemment

décrits, il devient possible de les fixer de façon définitive. Cette opération ne peut être réalisée que par l'installation d'une végétation annuelle et pérenne. Celles-ci ne risque plus, en effet, d'être détruites par des déplacements de sable qui auraient pu déchausser les racines des plants ou détériorer leur partie aérienne par l'effet abrasif.

Il peut devenir possible, par la suite, de faire participer les dunes ainsi recouvertes, à la satisfaction des besoins en produits sylvo-pastoraux des populations rurales (FAO., 1988).

Au niveau de la zone d'étude, il a été distingué trois techniques de fixation biologique:

V La fixation biologique mono- spécifique ;

V la fixation biologique pluri-spécifique ;

24

V et la fixation biologique par ensemencement d'herbacées.

a. Choix des espèces et normes techniques de plantation

La répartition des plantes se fait selon les espèces ligneuses et l'unité et le modelé de la dune. Ainsi pour le cas de :

Vd'Euphorbia balsamifera : il a été adopté l'écartement de 1m x 1m le long des palissades périmétrales avec usage des grosses boutures de diamètre 3 à 4 cm et de longueur 0,5 à 1m. La profondeur doit avoisiner 25 à 30 cm et la plantation se fait en avril-mai. Cette période est favorable à la régénération des boutures à cause des vents de mousson ou des premières gouttes de pluie qui participent à l'abaissement des températures élevées des dunes.

'/de Prosopis sp : il est adopté l'écartement de 3 m x 3 m le long des palissades périmétrales. Les espèces utilisées pour la plantation sont Prosopis chilensis et Prosopis Juliflora. Les deux espèces sont plantées autour des palissades externes car ayant une croissance rapide. A l'intérieur des claies les espèces utilisées peuvent changer à cause de leur rythme de croissance lent mais bien adapté au déchaussement et à la sécheresse. IL s'agit de: Acacia senegal, Acacia raddiana, Balanites aegyptiaca, Bauhinia rufescens. S'agissant de ces espèces, les écartements adoptés varient de 3 m x 3 m à 3 m x 4 m entre les plants et les lignes des plants.

Avant la plantation, on procède à un piquetage des dunes qui consiste à aligner les plants conformément aux normes techniques citées plus haut. Ensuite, vient la plantation qui se fait simultanément avec la trouaison, de peur que ceux-ci ne soient ensevelis par le vent de sable ou qu'ils ne dessèchent à cause de l'évapotranspiration élevée dans la zone. Généralement, on fait des trous de 20 cm de diamètre et 50 cm de profondeur.

b. Choix des espèces et normes techniques de semis d'herbacées

On procède aussi à l'ensemencement des herbacées ou épandage des graines des herbacées. On peut noter par exemple : Cenchrus biflorus, Andropognon gayanus, Cymbopogon gayanus, ...etc. Cette technique ce fait généralement au début de la saison pluvieuse avant ou après la plantation des arbres. Ces graines sont semées à la volet dans les casiers. Les paysans apprécient beaucoup cette technique car l'herbe leur servent de nourrir leurs animaux à la fin de la saison pluvieuse.

2.6.2.1. Fixation biologique mono spécifique

Elle consiste à planter une seule espèce ligneuse dans un site de fixation. L'espèce la plus utilisée est Prosopis chilensis. A défaut de celle-ci, on peut aussi utiliser Prosopis Juliflora ou l'Euphorbia balsamifera. La fixation réussit mieux à immobiliser le sable lorsque la plantation est disposée en quinconce. Cette technique été utilisée pour protéger les infrastructures socioéconomiques du département de l'avancée des dunes.

2.6.2.2. Fixation biologique plurispécifique

Elle consiste à planter plusieurs espèces dans le même site. Les espèces dont le rythme de croissance avoisine celle des dunes sont plantées sur les crêtes et les flancs ; tandis que les espèces à croissance lente et résistante à la déflation sont plantées dans les espaces inter dunaires (SDE de Gouré., 2007). Cette technique a été réalisée dans la plupart des sites rencontrés (tableau 10) qui sont les anciens sites financés par la FAO et SOS Sahel Vert dont les superficies varient de 0,6 à 6ha.

Tableau 10 : Anciens cites de fixation financés par la FAO et SOS Sahel Vert.

Sites protéges

Superficie en ha

N'gouro guidimi

6

Tchago

3,5

Gouré

0,6

Source : SDE/Gouré., 2007.

2.6.2.3. Fixation biologique par semis direct ou bouturage de ligneux

Bien avant l'introduction des différentes techniques, une technique très importante était réalisée par la population. C'est le « bisné » en haoussa. Cette technique consiste à collecter les grains de Balanites aegyptiaca contenues dans les déjections des animaux et autres essences locales. Ces graines sont ensuite semées à sec à l'approche de la saison pluvieuse sur des superficies restreintes à protéger tels que les champs, les cuvettes et les villages. La technique était réalisée en semis dans des poquets alignés par les paysans surtout dans la partie Est de Gouré. Consernant les boutures il a été effectué à Koublen Doki à l'aide de boutures d `Euphorbia balsamifera Le tableau 11 montre le devis estimatif des travaux de fixation biologique des dunes avec des opérations des bouture d' Euphorbia balsamifera pour un site d'un (1) ha qui s'élève à 591.085 F CFA/ha.

26

Tableau 11 : Devis estimatif des travaux de fixation biologique de dunes d'un site d'un (1) ha situé à 55 Km de Gouré (Koublen Doki).

Désignation

Opération Boutures d' Euphorbia balsamifera

Montant en

FCFA

 

Périmètre 1300m x 2 lignes

 
 

En quinconce (1m x 1m)=2600 ml ou 2601 boutures

 
 

Implantation Boutures interne avec intervalles de

 
 

100 m soit avec lignes de 400 m en sens longueur perpendiculaire aux vents dominants d'ou :

 

Volet Fixation Biologique

2 lignes en quinconce sur chaque 400 m . donc on a :

 
 

400 m x 2 x 4 lignes =3200 ml ou 3201

boutures

 
 

Total Bouture

 
 

2601 B + 3201 B = 5802 boutures

 
 

Coût boutures et implantation

 
 

5.802 B x 10 F =

116.040 F

 

Production plants

 
 

Achat plants (écart 3X3) + 5%

 
 

1 ha X 1111 plant/ha = 1.667 PLTS

coût plants 1111 + 5%

 
 

100 F X 1667 =

166.700 F

 

Chargement et déchargement

 
 

1667 plants X 5 F =

8.335 F

 

Trouaison - Plantation

 
 

1667 plants X 15 F =

25.005 F

 

Ensemencement andropogon

 
 

500 sacs X 500 F =

250.000 F

 

Transport plants

 
 

1667 F X 15

25.005 F

 

Total

591.085

Source : SDE/Gouré 2007

Après les opérations de fixation (mécanique et biologique), l'entretien des claies et le gardiennage nécessitent un suivi rigoureux dont le coût s'élève à 548.000 F CFA pour un (1) ha (tableau 12).

Tableau 12 : Devis estimatif des travaux d'entretien et encadrement d'un site d'un (1) ha situé à 55 Km de Gouré (Koublen Doki).

Désignation

 
 

Activités

Montant en

FCFA

 
 
 

Reprise des claies tombées,

rehaussement - regarni

-Reprise des claies tombées 10%

 
 
 
 

De 2.440.000 F =

244.000 F

 
 
 

Rehaussement des claies sous les vents dominants 10% de

 
 
 
 

1.190.000 F =

190.000 F

Entretien

des

ouvrages

regarni (année suivante) 10%

 

(claies)

 
 

= 2000 plants X 100 F =

200.000 F

 
 
 

Main d'oeuvre 2000 plants X 15 =

 
 
 
 

Carburants

30.000 F

 
 
 

100 km X 0,25 X 2 X 600 F =

 
 
 
 
 

30.000 F

 
 
 

Total

694.000 F

 
 
 

Encadrement des participants

 
 
 
 

2 encadreurs X 5.000 X 20 jrs =

200.000 F

 
 
 

2 contrôleurs (fouilles -densité

qualité des matériaux -hauteurs des claies etc.

 

Encadrement

 
 

2contrôl.. X 2000 X 20 jours =

80.000 F

 
 
 

Déplacement chauffeur SDE

 
 
 
 

1.500 F X 10 jrs =

15.000 F

 
 
 

Suivi DRE (2 sorties)

 
 
 
 

10.000 F X 2 =

déplacement chauffeur DRE

20.000 F

 
 
 

1.500 F X 2 jrs =

3.000 F

 
 
 

Carburant DRE ( 2 sorties)

 
 
 
 

230 km X 2 AR X 0,25 X 2 X 600

 
 
 
 

=

suivi SDE Gouré

180.000 F

 
 
 

5.000 F X 10 sorties =

50.000 F

 
 
 

Total

548.000 F

Source : SDE/Gouré.,2007

28

2 .7. Rideaux protecteurs ou brise-vent

Ce sont des barrières érigées perpendiculairement à la direction des vent dominants et ceci en guise de protection des surfaces que l'on souhaite mettre à l'abri (Ambouta., 2005). Ils peuvent constituer des haies vives, des rideaux d'arbres, des bandes de cultures annuelles, des claies, des murs, ...etc. (FAO., 1986). Outre leurs rôles de protection, les brise-vent contribuent à :

V créer un microclimat favorable au développement des cultures ;

V générer divers produits (écorce, bois, fruits, fourrages, racines...).

Pour être efficaces, les brise-vent doivent répondre à certaines normes techniques : V être perpendiculaires à la direction du vent dangereux et dominant ;

V être continus pour éviter l'effet venturi (c'est-à-dire l'augmentation de la vitesse du vent provoquée par des brêches). La longueur des brise-vent est variable et en générale à environ dix (10) fois à sa hauteur ;

V avoir une hauteur suffisante car, c'est celle-ci qui influence l'étendue de la zone à protéger. L'effet d'un brise-vent est sensible dans la zone <<sous le vent>> jusqu'à

une distance de dix (10) à vingt (20) fois sa hauteur ;

V être perméables au vent à un taux de quarante (40-50 %) pour ne pas nuire aux cultures et plants que l'on prétend protéger. En effet, un écran dense de végétation crée des phénomènes de turbulence d'air de part et d'autre de cet écran (Larwanou., 2007).

2.7.1. Quelques caractéristiques d'idiotype pour les brise-vent.

( Facile d'établissement ; ( croissance rapide ;

V., hauteur suffisante ;

V., non caducifolié (feuilles permanentes) ;

( encombrement réduit ;

( système racinaire pivotant ; ( produits secondaires utiles ;

( résistances aux vents et aux maladies ;

( régénération rapide après la taille (Larwanou., 2007).

2.7.2. Densité de plantation et entretien

Les écartements de 3 m x 3 m ou 5 m x 5 m en quiconque et en fonction de l'espèce sont conseillés.

Pour l'entretien des brise-vent, il faut :

V Protéger contre les dents du bétail en mettant la zone en défens au moins deux (2) à trois (3) ans ;

V remplacer les plants manquants par le regarni ;

V sarcler au voisinage des lignes de brise-vent pour éviter la concurrence des herbacées ; cette opération doit être maintenue les trois (3) premières années ;

V élaguer régulièrement si non le brise-vent va devenir imperméable (Ambouta., 2005).

Conclusion partielle

La présentation qui précède révèle bien que le département de Gouré dispose d'un potentiel riche et varié en ressources naturelles, mais fortement menacé à l'heure actuelle. Plusieurs facteurs agissent de manière conjointe (direct, indirect, aggravant, etc....). Parmi ceux-ci, les plus importants sont les facteurs climatiques, et anthropiques. L'ensablement constitue une menace pour les infrastructures socio-économiques dans le département de Gouré. Malgré, la pauvreté de la population, celle-ci dispose d'une gamme variée de méthodes de gestion des dunes. Parmi ces méthodes on peut citer, la plantation directe des ligneux et l'épandage d'herbacées.

30

Chapitre III : Matériels et méthodes

3.1. Matériels

3.1.1. Présentation du site expérimental

La zone d'étude est située à Tchago (10°03' et 10°04' de longitude Est et 14°02' et 14° 03'

de latitude Nord) à 23 km à vol d'oiseaux au Nord-ouest de la ville de Gouré (Fig. 2). Le site expérimental constituant la station principale du Projet Interuniversitaire Ciblé de Recherche sur l'Ensablement des Cuvettes oasiennes (PIC/REC-Gouré), est une dune vive de type voile éolien.

Figure 2 : Localisation de la zone d'étude (Tidjani., 2006)

3.1.2. Matériel de collecte des flux de sédiment

Le matériel ci-dessous a été utilisé pour effectuer la mesure des flux au niveau du dispositif expérimental:

+ Des branchages de Leptadenia pyrotechnica pour la réalisation des palissades constituant les brise-vent ;

+ des capteurs de sédiments de type MWAC « Modified Wilson And Cooke » (Sterk & Spaan., 1997 ; Photo 4 et figure 4) ;

+ Cinq flacons en plastique de 250 ml sont attachés perpendiculairement au vent le long du mât grâce à un collier en plastique à 5, 15, 25, 40 et 60 cm au-dessus du sol. Ils servent de collecteurs de sédiments ;

+ Deux tubes de cuivre coudés de 8 mm de diamètre intérieur sont fixés sur le bouchon du flacon.

Pour peser et enregistrer les flux récoltés les matériels suivants ont été utilisés :

+ Une balance dont la précision est de 1/100g utilisée pour peser les sédiments qui sont récoltés dans de petits sacs en plastic numérotés de 1 à 5 ;

+ Un ordinateur portable utilisé pour vider la station météo et d'enregistrer les flux récoltés en vue de les analyser ;

+ Les logiciels Word, Excel, Spss, sont utilisés pour le traitement des données.

3.1.3. Choix du dispositif expérimental

Le dispositif expérimental installé sur la dune vive est long de 200 m et large de 40 m. Il est subdivisé en 40 parcelles de 20 m de long et 10 m de large (Fig. 3).La plus grande dimension du dispositif étant orientée NNW-SSE.

Harmattan

20 m

Dune vive

10 m

Figure 3: Dispositif antiérosif équipé de 40 capteurs de sédiment de type MWAC sur la dune vive de Tchago.

3.1.4. Mesure des données cimatiques

Pour mesurer les données climatiques, une station météorologique (Photo 3) a servi avec les appareils suivants :

+ une girouette indiquant la direction du vent à 2 m du sol ;

+ des anémomètres mesurant la vitesse du vent ;

+ un pluviomètre à auget basculeur enregistrant les données relatives au vent et la pluviométrie;

+ un saltiphone pour enregistrer le nombre de coups par minute des particules de sable transportées par le vent.

32

Photo 4 : Vue globale de la station météo et du saltiphone

3.1.5. Matériel de collecte des données sur les herbacées.

+ Un cahier et stylo, pour le recensement des herbacées sur le dispositif expérimental ;

+ Des sachets en plastic sont préparés et numérotés avant de venir sur le dispositif en vue de mettre les herbacées qui n'ont pas pu être identifiées par notre équipe, et pour une identification ultérieure par des personnes ressources du village ;

+ Un ruban de cinquante (50) mètres, utilisé pour mesurer les différentes zones ;

+ Des fils en nylon et des piquets sont utilisés pour délimiter les différentes zones ;

+ Un petit rectangle de 0,25 m2 confectionné en fil de fer grillage pour les mesures de la

biomasse ;

+ Et le lexique des plantes du Niger pour l'identification de toutes les herbacées recensées en langue local sur le dispositif expérimental.

3.1.6. Outils d'enquête

Des fiches d'enquête individuelle ont été mises au point et utilisées pour apprécier la connaissance empirique des paysans du phénomène de l'érosion éolienne. Ces fiches d'enquêtes se trouvent en annexes.

3.2. Méthode d'études

La démarche utilisée comprend les étapes suivantes :

3.2.1. Choix des sites

Les dunes vives observées dans le Sud-est nigérien constituent un signe palpable de la
dégradation de l'environnement. Cette dernière est la résultante des actions anthropiques et du

changement climatique observé depuis 1969 au Niger. La récupération des dunes vives dans cette localité se fait en associant des techniques de fixation mécanique (brise-vent, mulching) et biologique (plantation d'arbre, épandage des herbacées).

Compte tenu du nombre de sites potentiels d'étude que renferme le département de Gouré mais actuellement menacés par l'ensablement, une équipe des chercheurs du REC a été dépêchée en mars 2004 pour visiter les cuvettes du département en vue de choisir un site principal où les instruments de mesures sont installés et un site secondaire. Ainsi, les sites de Tchago et de Worro ont été retenus par l'équipe à cause d'une menace réelle d'ensablement en cours et de leur facilité d'accès. De plus, ces sites ont l'avantage d'être à proximité de Gouré et aussi des villages. Tchago qui a constitué le présent site d'étude a été considéré comme site principal grâce à la présence de plusieurs cuvettes permettant de varier les observations et Worro comme site secondaire.

3.2.2. Recherche documentaire

La recherche documentaire a consisté essentiellement à une consultation des documents disponibles et à leurs synthèses. Les ouvrages, les rapports, les mémoires, les thèses, et les articles scientifiques qui présentent un intérêt certain pour le présent thème ont été consultés. La consultation des documents a été faite au niveau des différents centres de documentation (AGRY MET, INRAN, CCFN, ENS, FLSH) et la bibliothèque de la faculté d'agronomie de l'UAM de Niamey).

Par ailleurs, des entretiens ont été menés auprès du maître de stage et de certains enseignants chercheurs de l'Université de Niamey ainsi qu'auprès des agents techniques du développement rural (DRE de Zinder et SDE de Gouré) pour collecter les informations complémentaires. Cette recherche documentaire avait pour objectif de connaître les différentes recherches réalisées dans des zones pareilles en vue de faire ressortir ce qui ont une liaison avec le thème. Quant aux entretiens avec les personnes ressources (Maître de stage, enseignants chercheurs, DRE de Zinder et SDE de Gouré), ils avaient pour intérêt de clarifier les objectifs de l'étude, ainsi que les résultats attendus.

3.2.3. Mesure des flux de sédiment

L'air chargé de sédiments entre par un des coudes, les sédiments se déposent dans le flacon à cause de la diminution de pression engendrée par l'élargissement du diamètre entre le coude et le flacon, puis l'air repart par l'autre coude. Une voile en toile assure que l'orifice des

34

collecteurs est toujours orienté face au vent (Photo 5 et figure 4). L'efficience de ce capteur est de 73 %.

Les capteurs sont alignés le long de 8 transects distants de 10 m et orientés transversalement par rapport à la dune. Sur chaque transects, un MWAC est placé à 3 m au vent et à 2 m, 5 m, 8 m et 16 m sous le vent par rapport à la palissade.

Partie externe Partie interne

Photo 5 : Capteurs (MWAC) de sédiments transportés par le vent installés au vent par rapport au vent et aux clayons de Leptadenia pyrotechnica sur la dune vive de Tchago

De nombreux modèles ont été proposés pour décrire quantitativement le profil vertical de flux de sédiments éoliens. Ici, l'équation (Stout & Zobeck., 1996) ci-dessous a été utilisé :

q z

( )

q

= 0( + 1 )

z

-

p

ó

q (z) = densité de flux de masse à la hauteur z [kg/m2] ;

q0 = densité de flux de masse à la surface du sol [kg/m2] ;

ó = coefficient correspondant à la hauteur moyenne de saltation [m] ; p = exposant [-].

Les paramètres de l'équation ont été calculés à partir du poids des sédiments piégés à différentes hauteurs par les capteurs. L'intégration de ce profil sur la hauteur de récolte des sédiments fournit le flux de masse en un point. Les flacons des capteurs de sédiments sont vidés après chaque évènement et les flux récoltés sont emballés et pesés à Gouré.

3.2.4. Mesures des paramètres climatiques

Les données climatiques sont récoltées grâce à une station météo automatique enregistrant les données relatives au vent et à la pluie en continu. Après chaque 15 min, une moyenne de ces paramètres enregistrés est faite et gardée en mémoire.

3.2.5. Mesure de sédiment

Pour chaque hauteur du capteur par rapport au sol, la quantité des sédiments récoltés est divisée par la surface de l'orifice du capteur et ramenée en kg/m2. Le critère déterminant si un événement éolien est érosif ou non est le nombre de coups par minute enregistré par le saltiphone. On considère qu'il y a érosion à partir de 40 coups par minute. Ce seuil fixe le début et la fin de l'événement. Ensuite, on procède à la vidange de ces capteurs où les sédiments sont échantillonnés, emballés, puis pesés à Gouré.

3.2.6. Dispositif de suivi de la végétation herbacée

La fixation de dune réalisée à Tchago (Nord-ouest de Gouré) a consisté à la mise en place des palissades sur une dune vive suivant un maillage régulier installé perpendiculairement au vent dominant. L'évolution du développement de la végétation herbacée a été encore suivie en 2006. La caractérisation de cette végétation herbacée est faites en 10 zones orientées parallèlement à la grande longueur de la dune vive : ((-20) - (-5 m)) et ((-5) - 0 m)) avant de la palissade Est (partie dune vive fixée non protégée coté au vent) délimitant le dispositif antiérosifs; (0 - 5 m), (5-15 m) et (15-20 m) à l'intérieur de la première parcelle ; (20-25 m), (25-35 m) et (35-40 m) entre la claie interne et la palissade Ouest ( parties dune vive fixée et protégée); et (40-45 m), (45-60 m) derrière la palissade Ouest (partie dune vive fixée non protégée coté sous le vent). Ces bandes sont dénommées respectivement : Zone 1 à Zone 10. Une zone11 qui constitue le "témoin" (T1 à T4) correspond au témoin naturellement fixé et protégé comme l'indique le dispositif expérimental (figure 5).

Au niveau de chacune des bandes un recensement systématique de toutes les espèces d'herbacées a été réalisé. En 2006, il a été réalisé à des périodes précises au fur et à mesure que la saison des pluies s'installe (du 07 juillet au 28 août 2006). L'arrêt des mesures en fin août est dû au fait qu'à cette période, toutes les semences d'herbacées ont probablement germé et sont visibles. L'inventaire est effectué sur le terrain expérimental avec l'aide des guides en langue locale transcrit qui sont les plus parlées dans le village : Kanori, Haoussa, et Peul. Par précaution, on note le nombre de fois l'appellation de l'herbacée lors de l'inventaire. Les herbacées qui n'ont pas pu être identifiées par notre équipe sont mises dans des sacs plastics préparés à cet effet numérotés de Z1 à Z10 (partie dune vive fixée protégée et non protégée) et T1 à T4 (partie témoin naturellement fixé et protégé). Une fois de retour au village, ces herbacées sont amenées auprès des personnes ressources pour leurs identification. En fin, on procède à l'identification selon la nomenclature scientifique en se servant du lexique des plantes du Niger (De Fabregues., 1979) de toutes les herbacées récoltées en

 

Zone 3

 

Zone 4

20 m

 
 

Zone 5

 

Zone 6

 

Zone 7

10 m

 
 

Zone 8

Zone 2

Zone 9

Témoin

Témoin

langues locale. Ce même travail a été effectué par Tidjani et al., en 2005 et 2007, où un recensement a été effectué en chaqu'une des années à la fin de la saison pluvieuse.

Sur chaque bande, à l'intérieur de la palissade; une placette de 0,25 m2 a été disposée en quatre (4) répétitions au hasard, dans laquelle il a été identifié, récolté et pesé la totalité des espèces herbacées. Les mesures de biomasse ont été faites à la fin de la saison des pluies quand on estime que la croissance des herbacées est maximale.

Zone 1

Zone 10

Figure 5 : Définition des zones d'échantillonnage pour l'étude qualitative et quantitative des herbacées apparues sur la dune vive de Tchago

3.2.7. Conduite d'enquête

Les fiches d'enquête formulées ont été adressées aux populations de Tchago. Elles visent d'une part à apprécier la connaissance empirique des paysans du phénomène de l'érosion éolienne et d'autre part à collecter les informations sur les avantages liés aux techniques de fixations des dunes ainsi que leurs préférences. Les questions établies comportent essentiellement des aspects suivants :

V quelles ont été les causes traditionnelles de l'ensablement ?

V quelles sont les conséquences de ce phénomène ?

V quelles sont les types de technique (traditionnelles et modernes) utilisées pour fixer les dune vives ?

V pour chaque type de technique, quelles sont les modalités de mise en oeuvre ? Vquels sont les paramètres d'efficacité de ces techniques de fixation des dunes ?...etc.

Ainsi, pour recueillir la perception des paysans sur toutes ces questions, les enquêtes au niveau des acteurs concernés se sont déroulées dans les villages, aux champs et cela suivant les calendriers établis par les paysans en accord avec leurs multiples préoccupations. A cet effet, un échantillon assez représentatif, en fonction de l'effectif a été déterminé. Les personnes enquêtées ont été choisies sur la base de l'ancienneté (âge supérieur ou égal à 50 ans). Cet intervalle d'âge a été proposé car ce phénomène date d'au moins 40 ans et qu'il faut des personnes d'âge supérieur pour en discuter. Ce même travail a été déjà effectué par mes prédécesseurs du REC/PIC-Gouré. Notre travail vient compléter ceux des autres et vérifier la prise de conscience des paysans sur l'enjeu du défrichement et l'abattage abusif des arbres. Un aspect original et important a été étudié ; il s'agit de l'érosion hydrique dont ses conséquences sont visibles aux alentours de tout le village plus particulièrement au niveau des collines. Cet aspect constitue l'objet du second volet de notre enquête (formulaires des fiches d'enquête sont en annexe).

Chapitre IV : Résultats et discussions

4.1. Flux de sédiments en 2005 et 2006 sur le coté au vent de la palissade

L'analyse des flux collectés à l'extérieur de la palissade (coté au vent) montre une importante variation spatio-temporelle de la mobilisation des sédiments. Les flux cumulés atteignent 184,5 kg/m entre le 15/02 /2005 et le 02/05/2005 et 153,75 kg/m entre le 15/02/2006 et 02/05/2006 (Fig. 6 et 7). Malgré une certaine variabilité, les flux de sédiments annuellement collectés à l'amont de la palissade restent relativement importants. Une telle masse de sédiments constitue donc une menace potentielle très forte d'ensevelissement des cuvettes et vallées de la zone.

L'essentiel des flux de sédiments sont produits entre mi-février et mi-mars à raison de plus de 70 % (Tableau 13). En 2005, aucun flux n'a été mesuré au-delà du 15 avril, alors qu'en 2006, 9,8 % de flux ont été produits durant cette période. La même figure montre qu'à partir du 15 avril que les flux diminuent pour s'annuler en mai. Cette tendance s'observe quel que soit l'emplacement des capteurs. La réduction progressive de la force du vent d'Harmattan et le changement de direction du vent lié au passage d'un régime d'Harmattan à un régime de mousson semblent être les principaux moteurs de cette diminution des flux de sédiments transportés par le vent.

flux de sediment (kg/m)

350

300

250

200

150

100

50

0

15fev - 30 mars 31 mars - 15 avril 15 avril -2 mai Total (15 fev - 2 mai)

Période de collecte 2005

Figure 6 : Variation temporelle des flux de sédiments à une distance de 3 m au vent

de la palissade sur la dune vive de Tchago entre le 15/02/2005 au 02/05/2005.

250

Flux de sediment (kg/m)

200

150

100

50

15 Fev - 15 mars 15 Mars - 15 avril 15 Avril - 2 mai Total: 15fev - 2 mai

Période de collecte 2006

0

Figure 7: Variation temporelle des flux de sédiments à une distance de 3 m au vent

de la palissade sur la dune vive de Tchago entre le 15/02/2006 et 02/05/2006. Tableau 13 : Pourcentage relatif des flux de sédiments en fonction de la période de collecte en 2005 et 2006

Période de collecte

15 fev-30 mars

30 mars-15 avril

15 avril-2 mai

15 fev-2 mai

% de flux total 2005

75,8

25,2

0,00

100,0

Période de collecte

15 fev-15 mars

15 Mars-15 avril

15 Avril-2 mai

15 fev-2 mai

% de flux total 2006

70,6

19,6

9,8

100,0

4.2. Efficacité antiérosive de la palissade

Le rôle de la palissade est de casser la force du vent, réduisant ainsi le flux de particules qu'il transporte. Durant les deux périodes de collecte (2005 et 2006), le brise vent a été très performant, et ceci davantage en 2006 qu'en 2005.

La porosité originelle moyenne estimée à partir de 30 mesures est de 9.0%. Deux ans après leurs installations, une mesure de renforcement des palissades par des branchages de Balanites ægyptiaca et d'Acacia raddiana a ramené la porosité à 5,8%. A la date du 23 septembre 2006, la hauteur de la palissade périmétrale est réduite. Cette réduction de la hauteur est due à la dégradation physique et à la décomposition des branchages de Leptadenia pyrotechnica d'une part et d'autre part à l'accumulation de sédiments transportés par le vent.

En 2005, les résultats montrent que seulement 5 %, 1,2 %, 1,3 % et 1,3 % des flux mesurés à 3 m avant la palissade coté au vent poursuivent leur mouvement respectivement à 2 m, 5 m, 8 m et 16 m à l'intérieur de la parcelle après le brise vent. En 2006, aucun flux n'a été enregistré à l'intérieur des parcelles du dispositif antiérosif. Le développement plus important des herbacées au sein du dispositif permet d'expliquer pour une grande part la différence de

flux observée. En effet, les herbacées en fixant le sol et en accroissant la rugosité aérodynamique renforceraient l'obstacle au vent constitué par la palissade provoquant ainsi le dépôt de la totalité des sédiments éoliens. Des résultats similaires ont été obtenus par Bielders et al. (2002) qui ont observé dans l'Ouest du Niger sur sol sableux en climat sahélien une baisse importante des flux de sédiments éoliens en passant d'un champ cultivé à une jachère. Selon cette étude, une bande de végétation herbacée de 5 m de large permet de réduire les flux de 43%. Dans le cas présent, la réduction est substantiellement plus grande, particulièrement en 2006, du fait probablement de l'effet combiné de la végétation, des palissades de branches de Leptadenia pyrotechnica et du renforcement des palissades par des branchages de Balanites ægyptiaca et d'Acacia raddiana. L'accroissement considérable de la richesse floristique en seulement trois ans de mise en défens de ce site équipé de brise vent montre l'efficacité de cette technique de restauration du potentiel écologique des dunes dégradées en milieu semi aride sahélien.

4.3. Développement des herbacées après fixation de la dune vive de Tchago

En 2004, au moment de la mise en place du dispositif antiérosif, en dehors de la portion de la dune vive située au niveau des témoins où on notait la présence de rares herbacées rabougries, la totalité de la surface de la dune était nue et les sables vifs (photo6).

Photo 6 : Dune vive de Tchago au moment de l'installation du dispositif antiérosif. Après la première saison des pluies en fin août 2005, treize (13) espèces herbacées ont été recensées dans la partie dégradée de la dune mise en défens et douze (12) espèces dans la partie non dégradée mise en défens (témoin). Sur l'ensemble du dispositif antiérosif, dix huit (18) espèces d'herbacées réparties en huit (8) familles ont été identifiées (tableau14). La

famille dominante est celle des graminées avec principalement Aristida adscensionis et Cenchrus biflorus (Tidjani et al., 2007).

Tableau 14 : Herbacées recensées au niveau du dispositif antiérosif installé sur la dune vive de Tchago en 2005.

Familles

Noms Scientifiques

Noms Kanori

Graminée

1-Choris pilosa

2-Cenchrus biflorus

3-Aristida adscenionis

4-Aristida feniculata 5-Dactyloterium aegyptium 6-Eragrostus tremula 7-Echinochloa colona 8-Eragrostis tremula

Toukko(k) Karanguiya(k)

Kalahou(k) Sou(k)

Goudé goudé(k)

Komaya(k) Tchiddikiska(k)

Komaya(k)

Cucurbitacée

9-Cucumis sp

10-Citrullus colocynthis 11-Mukia maderaspatana

Gaâssanana(k) Gouna jakki(k) Daddawu(k)

Papilionacée

12-Alysicarpus ovalifolius
13-Indigofera microcarpa

Gadagui Marangouwa

Acanthacée

14-Pergularia tomantosa

Fataka(k)

Cyperadée

15-cyperus sp

Douloukiri(k)

Pedaliacée

16-Sesanum alatum

Kajjim(k)

Salpiniacée

17-Cassia italica

Hilisko(k)

Combretacée

18-Combretum micranthum

Gesa (H)

K: Kanori;

La matière sèche produite est importante à proximité des claies faisant directement face aux vents d'Harmattan et de mousson et dépasse 1,5 tonnes à l'hectare. Cette production de matière sèche devient moins importante quand on s'éloigne de la claie périmètrale et n'excède jamais les 650 kg à l'hectare (figure 8). En fait, la proximité de la claie périmètrale a permis un dépôt de sédiments et de semences d'herbacées. Cette clôture permet aussi la création d'un microclimat favorable à l'épanouissement des herbacées. Ces facteurs associés à la mise en défens ont permis un retour et une prolifération de cette biomasse herbacée. En accord avec les travaux de Bielders et al. (2002), une telle production de biomasse herbacée au sein du dispositif réduirait conséquemment les flux de sédiment éolien même en l'absence du clayonnage. Cependant, le développement d'une telle végétation n'est possible que moyennant une réduction préalable des flux de sédiments par des palissades ou d'autres mesures physiques.

En 2006, les mesures de biomasse sèche produite en fin de saison des pluies (figure 8) montrent une importante production à coté de la claie périmètrale et au niveau de la partie considérée comme témoin. La production dépasse 1,5 tonnes à l'hectare en ces endroits. Entre les deux bandes, la production est comprise entre 527 et 785 kg / ha (Tidjani et al., 2007).

Vent d'harmattan Vent de mousson

Matiere seche produite (kg/ha)

4000

3500

3000

2500

2000

1500

1000

500

0

5 m 5 - 15 m 15 - 20 m 20 - 25 m 25 - 35 m 35 - 40 m Témoin

mise en
défens

Emplacement des points de mesure au sein du dispositif antiérosif

Claie périmétrale Claie interne

2006 2005

Figure 8 : Variation comparative de la production de biomasse herbacée au sein du dispositif antiérosif installé sur la dune vive de Tchago entre les périodes 2005-2006.

4.5. Evolution du nombre d'espèces recensées sur la dune fixée globalement avec le temps et par famille.

En 2006, à la date de la dernière mesure (28 Août 2006), 202 mm de pluies ont été enregistrés et un total de quarante cinq (45) espèces d'herbacées réparties en dix huit (18) familles ont été recensés, contre dix huit (18) espèces herbacées reparties en huit (8) familles en 2005 après un cumul de 318 mm.

Au cours de la même années (2006), le nombre d'herbacées est passé de vingt (20) à la première mesure à quarante cinq (45) à la dernière mesure. Le tableau 15 et la figure 9 présentes l'évolution du nombre d'espèces d'herbacées recensées sur la dune vive fixée à Tchago en 2006.

Tableau 15 : Résumé des résultats d'analyse faites en 2006 sur les herbacées au niveau du voile éolien fixé à Tchago.

Date de mesure en 2006

17 juillet

24 juillet

07 Août

17 Août

28 Août

Paramètres

Pluviométrie cumulée (mm)

41,2

71,6

90,8

132,2

202

Nombre de famille

11

11

14

16

18

Nombre d'espèce

20

26

33

38

45

Nombre d'espèces de la famille

dominante (Graminées)

7

9

11

12

12

Nombre d'espèces de la 2è famille dominante (Cucurbitacées)

3

4

3

4

4

En cette période, le nombre d'espèces de la famille dominante (graminées) est passé de sept (7) à douze (12) avec une variation sensiblement faible et constante du nombre d'espèces de la seconde famille dominante (cucurbitacées). Cette croissance semble aller de paire avec la pluviométrie.

250

200

150

100

50

0

1 2 3 4 5

Pluviometrie

Dates

Cumuls pluviométriques en mmm

Nombres
d'espèces

Nombres d'espèce de la 1ière

famille

Nombres d'espèce de la 2° famille

Figure 9 : Evolution en 2006 du nombre d'herbacées au niveau du voile éolien fixé à Tchago
en fonction de la pluviométrie(1 :17-07-06; 2 :27-07-06; 3 :07-08-06 ; 4 :17-08-06 ;
5 :28-08-06).
La famille dominante en toute période confondue est celle des graminées, suivie de celle des
cucurbitacées dont le nombre d'espèces sur la dune fixée et protégée par rapport aux témoins
naturellement fixé et protégé est respectivement de : 25/14 et 10/5 à la première mesure à
58/39 et 24/16 à la dernière mesure. Une analyse du nombre d'espèces par famille au cours
des différentes périodes de mesure montre une augmentation de celle-ci au fur et à mesure
que la saison des pluies s'installe. Ainsi, les dates les plus favorables sont celles du 17-08-06

et 28-08-06 qui coïncident avec l'installation de la saison pluvieuse. Au cours des ces périodes, certaines familles telles que les Molluginacée, Tiliacées, Acanthacées, Polygalacées et Salpiniacées, quasiment absents lors des mesures précédentes sont apparues avec des proportions variant entre 0/2 à 6/4. En général, le nombre d'espèces par famille sur la dune fixée et protégé est largement supérieur à celui du témoin naturellement fixé et protégé(tableau 16 et la figure10).

1 2 3 4 5

Nombre d'especes

40

60

20

70

50

30

10

0

Nombre d'espèces des graminées sur la dune vive fixée

Témoin naturellement fixé et protégé

Nombre d'espèces des cucurbitacées sur la dune vive fixée

Témoin naturellemnet fixé et protégé

Dates

Figure 10 :Evolution comparative du nombre d'espèces des deux familles
dominantes recensées par rapport au témoin et en fonction des dates (1 :17-07-06; 2 :27-07-

06; 3 :07-08-06 ; 4 :17-08-06 ;5 :28-08-06). .

Tableau 16 : Evolution du nombre d'espèces recensées sur la dune fixée par rapport au témoin globalement avec le temps et par famille .

Familles

Dates

17/07/07

24/07/06

07/08/06

17/08/06

28/08/06

1-Graminée

25/14

37/19

45/33

51/37

58/39

2-Cucurbitacée

10/5

12/8

10/8

22/15

24/16

3-Convolvulacée

-

4/3

7/6

12/9

14/11

4-Papilionacée

3/1

7/3

2/3

8/8

11/11

5-Amaranthacée

5/0

-

5/0

6/7

9/11

6-Asclépiadacée

-

-

6/2

3/2

12/8

7-Commelinacée

-

1/4

10/8

8/8

12/8

8-Cyperadée

6/0

6/2

12/6

11/7

10/4

9-Euphorbicée

3/2

1/0

3/3

6/4

0/4

10-Combretacée

-

-

-

0/4

4/3

11-Molluginacée

-

-

-

-

5/4

12-Aizoacée

0/2

4/1

5/4

5/4

6/4

13-Rosacée

-

-

4/4

4/4

6/4

14-Zygophyllacée

2/2

6/4

4/4

4/3

4/3

15-Tiliacée

-

-

-

0/2

2/3

16-Acanthacée

-

-

-

-

6/4

17-Boraginacée

-

1/3

6/4

6/4

6/4

18-Salpiniacée

-

-

-

6/4

6/4

19-Polygalacée

-

-

-

-

6/4

L'analyse de la figure 11 montre que sur les des différentes zones de la dune vive de Tchago. la diversité spécifique augmente avec le temps et en fonction de l'installation de la saison pluvieuse. Ainsi, les zones (1-2-9 et10) étant situées à l'extérieure de la palissade parties dune vive fixée non protégée coté au vent et sous le vent sont soumises : à l'action anthropique, au vent qui ensevelit les herbacées, et aux dents des animaux. Mais, contrairement aux zones (3 à 8) et (T1-T4) qui constituent les parties dune vive fixée et protégée et le témoin naturellement fixé et protégé constituent les zones les plus performantes. Dans ces zones, le nombre d'herbacées atteint trente trois (33) sur la dune fixée, protégée contre vingt neuf (29) sur le témoin naturellement fixé et protégé. Les dates les plus propices sont : le 17-08-06 et 28-08-06 où la diversité spécifique est importante. La photo 6 illustre l'aspect végétatif de dune fixée et protégée. La composition floristique en fonction des différentes dates de mesure se trouve en annexe.

Photo 6: Développement de la végétation herbacée sur la dune vive de Tchago En effet, les sédiments transportés par vent contiennent un potentiel important de semences d'herbacées qui ne nécessitent pas la mise en place des conditions favorables (clayonnage à base de Leptadenia pyrotechnica), pour germer et s'épanouir. Ainsi, le degré de la présence des diversités d'espèces sur la dune vive fixée montre un large écart du nombre d'herbacée entre les zones protégées et non protégées.

1 2 3 4 5

Nombre d'especes

25

20

35

30

15

10

5

0

Dates

Nombres d'espèces sur la dune vive fixée non protégée coté au vent(Z1-Z2)

Nombres d'espèces sur la dune vive fixée protégée(Z3-Z8)

Temoin fixé naturellement et protégé(T1-T4)

Nombres d'espèces sur la dune vive fixée non protégée coté sous le vent(Z9-Z10)

Figure 11 : Répartition du nombre d'espèces par zones par rapport au témoin en fonction des
différentes dates de mesure (1 :17-07-06; 2 :27-07-06; 3 :07-08-06 ; 4 :17-08-06 ;
5 :28-08-06).
.

4.6. Perceptions paysannes relatives à la formation et la fixation des dunes

Les enquêtes ont permis de dégager les observations suivantes en fonction reprises dans le tableau 17. Il ressort, selon la conception paysanne que l'apparition des dunes vives est récente, ce qui est attesté par le fait que, plus de 80% des personnes enquêtées ont considéré que ce phénomène a pris de l'ampleur dans les années 1996. Bien que non mesurable directement, l'impact de l'action de l'homme laisse beaucoup de traces sur l'environnement sahélien. Selon Nianfeng L et al., (1999), les actions anthropiques sont des facteurs majeurs de dégradation de l'environnement. C'est ainsi que, dans le village de Tchago, la majorité des paysans sont conscients que l'action de l'homme par la coupe abusive pour bois de chauffe et d'oeuvre est une des principales causes de l'apparition des dunes vives. L'effet du vent qui s'additionne à la poussière qu'il transporte n'est pas sans conséquence sur la santé humaine et animale. Plus de 54% d'enquêtés affirment que cela engendre des problèmes respiratoires, 38% estiment qu'elle est à la base de la disparition du cheptel et les autres (8%) considèrent qu'elle entraîne des maux de tête, de ventre, des diarrhées, et manque d'appétit. Cependant, pour 100% des personnes enquêtées, les dunes vives ont pour principales conséquences : le déplacement des habitats, l'ensablement des cuvettes, des puits, de terres propices à l'agriculture et le déchaussement des ligneux. Protéger les dunes c'est réduire leurs rémobilisations par le vent (Sani., 2005). Dans le cadre du contrôle de l'érosion éolienne, les paysans ne sous-estiment pas le rôle joué par la végétation. Bien que variée, la conception paysanne sur les précautions à prendre et les mesures curatives visent les mêmes objectifs :empêcher la réactivation et le mouvement des dunes par le clayonnage, la diminution de la coupe abusive et du défrichement. Dans le département de Gouré en général et le village de Tchago en particulier, cette méthode de fixation des dunes est très appréciée par la population.

Tableau 17 : Perceptions paysannes relatives à la formation et la fixation des dunes

Rubriques

Pourcentage des répondants

Dates d'apparition des

premières dunes vives

1996 : 82%

1984 : 10%

1974 : 8%

Causes d'apparition des dunes vives à la date concernée

1996 : 0%, considèrent que c'est le vent et 100%, la coupe

abusive

1984 : 37%, considèrent que c'est le vent et 63%, coupe abusive

1974 : 36% considèrent que c'est le vent et 74%, coupe abusive

Conséquence des dunes vives

100% : considèrent que ça entraîne le déplacement des habitats, ensablement des cuvettes, des puits, terres de culture et déchaussement des ligneux

Mesures préventives

76% : optent pour la plantation des arbres

15% : optent pour la fixation mécanique et biologique

9% : optent pour l'utilisation des brise vent leurs l'entretiens

Précaution à prendre

41% : sont pour la plantation des arbres

28% : sont pour l'épandage des herbacées

19% : sont pour la multiplication des plantations

12% : sont pour l'empêchement de l'abattage des arbres

Avantages des techniques de fixation

29% : optent pour la restauration et l'augmentation de la fertilité

26% : sans avis

24% : optent pour briser la force du vent et l'arrêt de transport des éléments fertilisants

21% : optent pour l'arrêt du déplacement du sable

Effet du vent et de la poussière sur la santé humaine et animale

54% : considèrent que ça engendre des problèmes respiratoire

38% : considèrent engendre la disparition du cheptel

5% : considèrent engendre des maux de tête, de ventre et diarrhées

3% : considèrent engendre une manque d'appétit

Conclusion partielle

Le dispositif expérimental de fixation de dunes mis en place à Tchago a été efficace. Cette efficacité s'exprime en terme de réduction voire l'annulation des flux de sédiments transportés par le vent et en terme de retour progressif dans le temps et dans l'espace des espèces d'herbacés ainsi que, l'augmentation de la matière sèche produite en trois (2) années de mis en défens et de mesure. Le retour des herbacées au niveau de cette dune fixée et protégée se traduit par la présence de dix huit (18) espèces recensées en 2005. En 2006, leurs nombres ont plus que doublet avec précisément soixante quatorze (45) espèces recensées et une production importante de biomasse dépassant les trois tonnes (3t) par endroit.

CONCLUSION GENERALE

Au terme de cette étude, on se rend compte réellement que l'érosion éolienne est un exemple typique de cause de dégradation des sols dans le département de Gouré.

En effet, le département de Gouré a connu des sécheresses répétitives qui conjuguées aux actions anthropiques, ont favorisé l'érosion des terres. Cette dernière est aujourd'hui responsable de la destruction du couvert végétal, l'apparition des espaces incultes (glacis nus), l'appauvrissement, le morcellement et l'ensablement des terres agricoles, pastorales ainsi que les infrastructures socio-économiques.

Face à ce phénomène, plusieurs types des techniques de lutte contre l'ensablement ont été mis en oeuvre. La plus rencontrée parmi ces techniques est la fixation mécanique par clayonnage accompagnée par la fixation biologique par plantation des ligneux au sein des claies. Au total, ces techniques ont été réalisées dans les normes, selon qu'ils s'agisse de celles réalisées par: l'Etat, des projet ou les ONG. Dans tous les cas, ces dispositifs sont dressés perpendiculairement au vent dominant sur la zone d'accumulation et non au niveau de la source qui est le lieu d'alimentation du sable.

L'emploi des branches de Leptadania pyrotechnica comme brise-vent mécanique sur la dune vive de Tchago est très efficace. Cette efficacité s'est traduite par le retour progressif dans le temps et dans l'espace de plusieurs types d'herbacées en seulement deux (2) ans de mise en défens. En terme de mobilisation des particules du sol, cette efficacité s'est exprimée par la réduction voire l'annulation des flux de sédiments transportés par le vent. Ceci, amène à dire que les sédiments transportés par le vent sur les voiles éolien contiennent un potentiel important de semences d'herbacées qui ne nécessite qu'une mise en défens pour germer et s'épanouir.

La contrainte majeure à la fixation des dunes dans la zone réside dans l'incompréhension des populations. Jusque là elles ne sont pas conscientes des ces éminents travaux qui sont faits par l'Etat, les projets et les ONG pour la restauration des terres de culture et la sécurisation de leurs infrastructures de la menace du sable. Cela explique la destruction des claies et le ravage des plants par leurs animaux. On peut aussi ajouter le manque de contribution des populations qu'elle soit physique ou matérielle. Pour une bonne réussite des différents travaux qui ont été exécutés ou en cours d'exécution, nous recommandons à : l'Etat, aux projets et aux ONG intervenant dans la zone de :

> Bien conduire les travaux de fixation des dunes avec une approche intégrant l'avis des populations ;

> Continuer la sensibilisation des populations sur l'avantage des techniques de fixation de dune dans leurs zones ;

> montrer aux populations que ces travaux même s'ils sont financés par une main étrangère, le profit leur revient ;

> mettre l'accent sur l'éducation environnementale de la population en commençant par la couche scolarisée et procéder avec la population à des journées porte ouverte sur les anciens sites de fixation.

A la population d' :

> Apporter sa contribution lors de la mise en place des dispositifs antiérosifs ; > empêcher leurs animaux de détruire les sites de fixation ;

> étendre ces techniques dans les champs, jardins, et autours de leurs cuvettes et habitations.

Au chercheurs d'entreprendre des séries de recherche sur le potentiel écologique des dunes dégradées. Cette étude peut s'effectuer par des enquêtes sociologiques dans les zones concernées afin de déterminer l'historique des terres dégradées et les types d'herbacées rencontrées sur les dunes avant leurs dégradations afin de bien canaliser les possibilités d'épandage d'herbacée dans ses zones.

Référence Bibliographique

1-Ambouta, K.J.M., 2005 : Cours de C.E.S/D.R.S.

2-Barké, M., 2004 : Caractérisation morpho-pésologique des cuvettes de Tchago et Worro (dans le département de Gouré). Mémoire de maîtrise/FA/UAM de Niamey, 108p. 3-Bagnold, R. A., 1937 : Transport of sand by vind. Georg. Joum. , pp 89-436.

4-Bagnold, R.A.,1941 :The physics of blown sand and desert dunes.Methuen, London, 265p. 5-BCR /Niamey., 2055 : Note de présentation des résultats définitifs du RP/H-20.

6-Boutari, J., 2004 : Etude socio-économique des cuvettes de Gouré. Mémoire de maîtrise/FA/UAM de Niamey, 44p.

7-Casenave et Valentin., 1989 : Les états de surface de la zone sahélienne. Influence sur l'infiltration. ORSTM paris 1989, 229p.

8-CNEDD., 2005 : Programme d'action nationale de lutte contre la désertification et de gestion des ressources naturelles (PAN-LCD/GRN). Conseil national de l'environnement pour un développement durable (CNEDD), Rep. Niger, 80 p.

9-Cornelis, W. M, Gabriels D, De Gryse, Hartmann R., 2000 : L'efficacité de brise vent végétaux dans la lutte contre l'érosion éolienne : expérimentations sur modèles réduits. Sécheresse 11 (1), pp 52-57.

10-D. Tidjani, J.M.K. Ambouta, C. Bielders., 2007: Evaluation de l'impact des techniques de fixation biologique et mécanique sur le flux de particules, publication, 20p.

11-De Fabregues, B.P., 1979 : Lexique des plantes du Niger, INRAN, 156 p.

Dong, Z., Xiaoping, L., Wang, H., Zhao, A., Wang, X., 2002. The flux profile of a blowing sand cloud: a wind tunnel investigation. Geomorphology 49, pp 219-230.

12-FAO., 1986 : Bises vent et rideaux protecteur abris avec référence particulière aux zones sèches.

13-FAO., 1988 : Guide des Techniques de lutte contre l'ensablement pour la fixation des dunes. Rome, 1988, 57p.

14-FAO. , (1998) : Manuel de fixation des dunes - Cahier FAO conservation N°1. 15-Fryrear, D.W., Stout, J.E., Hagen, L.J., Vories, E.D., 1991 : Wind erosion: field measurements and analysis. Transactions of the ASAE 34(1), pp155-160.

16-Gomes, L., Rajot, J.L., Alfaro, S.C., Gaudichet, A., 2003 : Validation of a dust production model from measurements performed in semi-arid agricultural areas of Spain and Niger. Catena 52, pp 257-271.

17-Goossens, D. & Gross, J., 2002 : Similarities and dissimilarities between the dynamics of

sand and dust during wind erosion of loamy sandy soil. Catena 47,pp 269-289.

18-Hama, H., 2005 : Dynamique locale de l'ensablement et évaluation de l'efficacité antiérosive de quelques techniques de fixation des dunes, dans le département de Maïné-Soroa sud-est du Niger. Mémoire de DEA/FLSH/UAM de Niamey ,68p.

19- Jahiel, M., 1998 : Rôle du palmier dattier dans la sécurisation foncière et alimentaire au sud-est du Niger. Sécheresse, 2 (9), pp167-174.

20-Karimoune, S., 1994 : Contribution à l'étude géomorphologique de la région de Zinder (Niger) et analyse par télédétection de l'évolution de la désertification. Thèse de doctorat en sciences géographiques, Faculté des sciences, ULg/Belgique, p.350.

21-Laminou, O., 2003 : Etude critique des causes d'échec des tentatives de fixation biologique dans le Sud-est du Niger. Mémoire de DEA. Faculté Universitaire des sciences de Gembloux/Belgique, 43p.

22-Larwanou, M., 2007 : Cour d'Agroforesterie.

23-Mariama, F., 2004 : Etude l'évapotranspiration des légumineuses (Niébé et Arachide) dans la zone de Maradi,57p.

24-Mounkaïla, S., 2002 : Présentation générale des zones de climat et de végétation dans le

cadre de lutte contre la désertification au Niger, 101p.

25-Michels, K., 1994 :Wind Erosion in the Southern sahelian Zone ; Extent, Control, and Effects on Millet Production. Verlag Ulrich E. Grauer. Stuttgart, 99p.

25-Nassirou, D., 2007: Contribution aux calculs de réalisation des claies internes et externes dans le cadre de la fixation mécanique des dunes, 20p.

27-Nianfeng, L., Jie Dianfa Z ., 1999: The probem of quaternary, geologicak environnement and desertification.

28-Ozer, Pierre., 2001: Les lithométéores en régions sahéliennes. Revue Internationale d'Ecologie et de Géographie Tropicale N°24, 317 p.

29-PGRN., (1997) : Etude monographique de l'arrondissement de Gouré. 85 pages. 30-PGRN., (1998) : Diagnostic rapide participatif de Worro, 26 pages.

31-Ramade, F.,2001 : Elément d'Ecologie Fondamentale, Edition Mcgraw-Hill, 408 p. Reflets. Sahéliens., 2006 : lutter contre la desertification...c'est possible. Publication trimestrielle du CLISS. N°45 août-septembre 2006. ISSN 0650 8206.

32-Sani, I., 2005 : Analyse des conditions de mobilisation éolienne autour des cuvettes du
Mounio (Région de Zinder) : étude de la dynamique d'ensablement des cuvettes et de

l'impact des haies mortes sur les flux éoliens (sites de Tchago et de Worro).Mémoire de maîtrise en géographie physique/ FLSH/UAM de Niamey, 107p.

33-SDA(Gouré)., 2002 : Rapport d'activités annuelles.

34-Sterk, G. & Raats, P.A.C., 1996 : Comparison of models describing the vertical distribution of wind eroded sediment. Soil Science Society of America Journal 60, 1914- 1919.

35-Sterk, G. & Spaan, W.P., 1997 : Wind erosion control with crop residues in the Sahel. Soil Science Society of America Journal 61,pp 911-917.

36-Sterk, G., Stein, A., Stroosnijder, L., 2004 : Wind effects on spatial variability in pearl millet yields in the Sahel. Soil & Tillage Research 76, 25-37.

37-Stout, J.E. & Zobeck, T.M., 1996 : The Wolforth field experiment: a wind erosion study. Soil Science 161(9), pp 616-632.

38-Tidjani, A., 2006 : Apport de la télédétection dans l'étude de la dynamique environnementale de la région de Tchago (nord-ouest de Gouré, Niger). DEA en sciences géographiques, faculté des sciences, université de Liège, 88p.

39-Visser, S.M., Sterk, G., Ribolzi, O., 2004 : Techniques for simultaneous quantification of wind and water erosion in semi-arid regions. Journal of Arid Environments 59, 699- 717.

40-Vories, E.D. & Fryrear, D.W., 1991 : Vertical distribution of wind-eroded soil over a smooth, bare field. Transactions of the ASAE Vol. 34(4), 1763-1768.

41-Woodruff, N.P., Zing A.W., 1955 : A comparative analysis of wind tunnel and atmospheric air-flow patterns about single and successive barriers. Trans Am Geoph Union 36, pp 203-211.

42-Yahaya, A., 2002 : Etude des facteurs de protection du sol contre l'érosion éolienne en milieu sahélien (cas de Banizoumbou). Mémoire de maîtrise ès Sciences Agronomique, 46p.

ANNEXES






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery