WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La problématique de la réinsertion socio-économique des filles ex-soldats dans la cite d'Uvira

( Télécharger le fichier original )
par Aline NSIMIRE ZIHALIRWA
Université Evangelique en Afrique - Licence 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CHAP I. ETAT DE LA QUESTION, GENERALITES ET PRESENTATION DU MILIEU.

Section première : Etat de la question.

Pour Raymond Quivy et Luc Van CAMPENHOUDT, cité par SHERIA NFUNDIKO, lorsqu'un chercheur entame son oeuvre, il est peu probable que son sujet d'étude n'ait jamais été traité par d'autres chercheurs en partie ou directement.

Ainsi, tout oeuvre scientifique s'inscrit inéluctablement dans un continuum et peut être située par rapport à des courants de penser qui la préside et qui l'influence par ailleurs. D'où il est normal et important que le chercheur en prend connaissance pour lui permettre de préciser ce qui rapproche ou distingue son travail de ceux des autres.4(*)

Nous citons à titre illustratif l'ouvrage de Philippe CHAPLEAU5(*)éclairant sur une situation scandaleuse des enfants ex-soldats, qui, loin d'être un épiphénomène sociétal, constitue, depuis la deuxième guerre mondiale, un vrai problème militaire.

Il établit un cadre socio économique, historique et tactique qui précise les facteurs qui se combinent pour favoriser l'implication directe des enfants dans les conflits et violences armés.

Il cite entre autre la démographie galopante, l'évolution technologique des armements, la suppression des barrières traditionnelles entre combattants et civils et enfin, la paupérisation de la population. Il apporte une solution à l'interrogation de comment combattre le phénomène des enfants soldats en deux temps.

Le premier temps consiste à une prévention, en établissant un cadre juridique qui interdit le recrutement des mineurs et en faisant respecter les conventions internationales dans les zones des conflits.

Le deuxième temps c'est la démobilisation et la réinsertion, en imposant la paix et en accompagnant le retour à la vie civile des combattants, spécialement les jeunes.

Il estime que la société militaire se trouve dans une posture beaucoup plus délicate face aux enfants soldats, les combattants traditionnels sont désarmés en ce sens leur code de conduites et leurs tactiques apparaissent inopérants face aux menaces posés par ces enfants qu'ils considèrent comme des véritables guerriers asymétriques compte tenu des succès militaires qu'il connaissent sur le champ de bataille, succès dû en grande partie à l'audace.

Cependant quelque soit les mérites de ses enfants associés aux forces et groupes armés au front militaires, ils ont droit à une démobilisation et à une réinsertion socio-économique pour pouvoir participer en tant qu'acteur à la vie civile, étant entendu que la place d'un enfant c'est sa communauté et non dans une force armée ou une milice. Cette réinsertion doit être le soubassement d'une paix durable dans la communauté.

MILFRID TONHEIM, décrit la littérature disponible et la recherche relative à la réinsertion des enfants en général avec un accent particulier aux filles soldats dans le processus de réinsertion en RD Congo. Elle s'intéresse à la manière dont la société civile congolaise se mobilise pour contribuer au processus de réinsertion sociale des enfants associés aux forces et groupes armés.

Cet auteur nous donne le résumé d'une centaine d'études théoriques et empiriques existantes sur la réinsertion des enfants associés aux forces et groupes armés. Il s'agit des articles, ouvrages, des mémoires et des maîtrises ainsi que des thèses de doctorat se rapportant au phénomène de réinsertion sociale des enfants sortie des forces et groupes armés.

Toutes ses études portent sur les pays en situation post conflit comme la Sierra Léone, l'Ouganda, la Mozambique, la Cote d'ivoire, l'Angola, la Srilanka, les philippines, la Colombie.

Elle met en relief quelques tendances nouvelles de recherche et le développement dans la littérature.

Des thèmes importants dans le domaine des études sensitives au genre sur la réinsertion sont discutés, ainsi que d'autres thèmes qui demandent une recherche et une compréhension plus poussée. Elle souligne enfin que la recherche sur les enfants associés aux forces et aux groupes armés demeure insuffisante conte tenue du fait que les aspects couverts par ces études sont nombreux. D'où la nécessité pour la chercheuse de multiplier les efforts pour produire une documentation suffisante sur les enfants ex-combattants et particulièrement les filles.6(*)

PIERRE ERNY 7(*)étudie la vie de l'enfant noire en milieu coutumier ainsi que l'éducation qu'il y reçoit.

Il cherche la pédagogie adaptée à l'Afrique noire et réalise une étude ethnologique de l'éducation coutumière. Il éclaire sur les ressorts les plus intimes de la société traditionnelle, fait comprendre tout ce qui se passe dans la vie de l'enfant en marge de l'école, la part de l'éducation que l'enfant reçoit de son milieu d'origine et dont il serait logique de tenir compte dans la manière de concevoir. Il décrit donc comment l'enfant intègre la société traditionnelle, assimile les connaissances et savoir faire qui lui sont indispensables pour pouvoir participer aux tâches, préoccupations et satisfactions qu'elles lui proposent.

Notre analyse insistera sur le problèmes de la réinsertion des filles associées aux forces et groupes armés et mettra l'accent sur la façon dont est organisé le retour aux activités civiles de ses enfants ex-combattants en tenant compte des aspects socio culturelles de la communauté comme l'affirme PHILIPPE CHAPLEAU.8(*)

Pour I an Douglas et Alii cité par SHERIA NFUNDIKO9(*) dans leur ouvrage portant sur la démobilisation, désarmement et réintégration démontrent que les mesures de désarmement doivent être appuyées par d'autre programme qui permettent d'accroître la sécurité et du même coup, de réduire la circulation d'armes parmi la population civile. Une approche globale est donc nécessaire si l'on veut atteindre une sécurité, une paix et un développement. Cependant, ils veulent qu'on tienne compte des situations régionales : c'est-à-dire, prendre la considération selon laquelle le pays fait partie d'une région qui a influencé le conflit et qui a été influencé à son tour.

En ce qui concerne le désarmement et la démobilisation, ils montrent que les mesures prisent pour assurer la réussite du programme désarmement, démobilisation et réinsertion doivent être axées sur la vie civile, plus tôt que sur la vie militaire, car le but ultime de la réinsertion consiste à préparer les anciens combattant à la vie civile. Parlant de la réintégration, ils mettent l'accent sur l'importance de la coordination des mesures de désarmement, de démobilisation et de réintégration pour que cette dernière en tant que tâche civile, réussisse. Si le processus de démobilisation ne réussit pas à instaurer la confiance et à susciter l'engagement vers le programme DDR, les combattants libérés risquent de se mobiliser à nouveaux ou faire recours à la violence et à la coercition pour survivre.

L'étape de la réintégration est conçue pour fournir aux ex-combattants des compétences utiles et perspectives de retour à la vie civile. La réintégration ne fonctionne cependant que si elle a lieu dans une société fonctionnelle où la sécurité humaine des ex-combattants et de la population en générale et assuré de manière suffisante.

Pour notre part, nous pensons que la réinsertion des ex-combattants doit tenir compte de leur tranche d'âge et leur sexe en spécifiant la manière de prendre en charge les enfants filles, garçons et les adultes en ce sens qu'à chaque tranche d'âge, sexe correspond des problèmes particuliers qui nécessitent des solutions appropriées.

SOPHIE NOLET10(*)montre que les enfants et jeunes adolescents combattent volontairement ou de manière forcée dans les groupes gouvernementaux ou des groupes armés d'une trentaine des pays en toute légalité.

Selon l'auteur, ses enfants sont utilisés comme des mineurs, espions, bombes vivantes, messager, cuisinières, porteurs, esclaves sexuels, ...

Elle énumère une série des causes qui font à ce que les enfants soient de plus en plus visibles dans les groupes armés. Elle cite notamment la pauvreté des familles, la docilité des enfants qui fait à ce qu'il soit facile à enrôler, aussi, leur émérites : car les enfants sont plus impitoyables et s'infiltrent facilement dans les camps adverses.

Elle énumère les pays dans lesquels les enfants sont utilisés comme soldats dans le monde, pays d'Afrique et d'Asie pour le plupart.

Cependant l'article ne fait aucunement allusion aux mécanismes pouvant faciliter le retour à la vie civile de ces enfants.

Pour notre part, nous allons nous intéresser aux causes de recrutement des filles dans l'armée, à leur démobilisation ainsi que leur réinsertion dans la société et leur adaptation à la vie civile.

Dans le rapport publié par Save The Children UK et les groupes d'organisation non gouvernementale CARE, IFESH et IRS, Beth VERHEY 11(*)présente les résultats d'une étude en RDC auprès des autorités gouvernementales, militaires et civiles, des agences des nations unies intervenant au Congo, les associations locales, les organisations de la société civile ainsi que le cocus des femmes. Ce rapport se penche principalement sur les attitudes des filles sorties des forces et des groupes armés, les obstacles de la participation des filles au processus de réinsertion des enfants sorties des forces et des groupes armés et du processus officiel du DDR. Il formule des recommandations en termes d'actions à mener afin de persuader les filles à participer au processus. Ces recommandations sont ainsi adressées à la communauté qui se charge de la réinsertion et de l'accueil de ces filles ainsi qu'aux autorités gouvernementales.

Nous allons analysés les différents obstacles de la participation des filles au processus de la réinsertion des EAFGA comme frein à la paix et au développement au Sud-Kivu.

Dans son mémoire SHUKURU BATACHOKA12(*) partant sur fonctionnalisme mértonien veut savoir comment et pourquoi organiser la démobilisation des ex-combattants au Sud-Kivu et quelles sont les conséquences et les effets pervers de cette démobilisation sur les ex-combattants et sur la société. Il souligne que la démobilisation des combattants intervient comme un mode de transformation positif des conflits ou la pacification.

Il dégage les résultats selon lesquels la démobilisation a été massive et non progressive, ne tenant pas compte de la taille des mesures des structures d'encadrement des ex-combattants ; le désarmement reste problématique car la récupération des armes ainsi que des minutions et la question de brassage entre troupes ex-combattants reste préoccupante.

Selon lui, si l'on ne tient pas compte des ex-combattants, on aboutira à la milicisation et à la spectacularisation de la violence qui pourrait entraîner la crise et le conflit en escalade conduisant encore une fois de plus à l'effondrement de l'Etat.

SHERIA NFUNDIKO13(*) aussi dans son mémoire, nous montre que les organisations locales doivent données aux enfants ex-soldats une assistance psychosociale, une formation en métier, une assistance médicale, une intégration scolaire, un appui aux activités génératrices de revenues, un appui matériel aux familles d'accueil transitoire des ex-enfants soldats.

Notre travail va se distinguer des oeuvres précédents par le fait qu'il consistera à dégager quelques problèmes qui se posent quant à la réinsertion des filles.

La situation des filles ex combattantes pendant les périodes de guerres où celles-ci ont été enrôlees massivement dans les groupes et forces armés , les problèmes qu'elles ont rencontrées par apport à leur état de femme et par apport à la société qui ne les considèrent plus suite aux violences qu'elles ont subit .

Nous allons aussi parler de leur considération sur le plan national et international et enfin nous allons proposer des solutions envisagées pour que ses filles participent aussi au programme de réinsertion formel.

* 4 R. QUIVY et L .V CAMPENHOUDT cité par S. NFUNDIKO,Réinsertion sociale des enfants sortis des forces et groupes armés et construction de la paix à Bukavu : Analyse des approches organisationnelles : Mémoire U.O.B 2008-2009 p 2

* 5 P.CHAPLEAU, Enfant soldats, victimes ou criminels, Paris, Rocher, 2007, pp 25-100

* 6 M. TONHEIM, cite par SHERIA NFUNDIKO, op cit, page 25...

* 7 P. ERNY, L'enfant et son milieu en Afrique noire, Paris, fayot 1972, p 30.

* 8 P.CHAPLEAU, op cit, p216.

* 9 S.NFUNDIKO, op cite, p56...

* 10 S. NOLET, les enfants soldats, armes légères et conflit en Afrique in Revue du GRIP BRUXEL, n°3, 2003, pp19-26

* 11 B. VERHEY, Atteindre les filles : Etude sur les filles associées aux forces et groupes armés en RDC, Save the Children et CARE, IFSH et IRS, Novembre 2004. pp 15-20

* 12 S. BATACOKA, La problématique sociopolitique de la démobilisation des combattants au Sud-Kivu, cas des démobilisés de la CONADER, FSSPA, mémoire 2005-2006 Inédit pp 14-25

* 13 S. NFUNDIKO,Op cit, pp 40...

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera