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L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire en République Démocratique du Congo de 1977 à  2007 essai explicatif et tentative de solutions.

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par Emmanuel OTSHINGA
Université de kinshasa - Licence en économie monétaire 2009
  

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Conclusion partielle

Ce chapitre avait comme objectif principal de faire ressortir les implications d'une monnaie dans l'économie en général et dans la performance du secteur Bancaire en particulier. Cela afin de permettre la saisie de la problématique des monnaies au Congo (monnaie scripturale et fiduciaire).

Il a été démontré que la confiance. en matière des monnaies (monnaies dans toutes ses formes) est un élément majeur, est que cette confiance ne dépend pas que des institutions d'émission mais, également d'autres facteurs notamment l'évolution des fondamentaux et certains éléments extraéconomiques (climat politique, ordre social), etc.

En conséquence les déterminants de la valeur d'une monnaie n'est pas à l'apanage des autorités monétaires, comme aussi les mouvements de la monnaie ne s'expliquent pas seulement au différentiel de taux d'intérêt appliqué par des Banques : les anticipations jouent un rôle clé.

Les désordres et le phénomène de substitution monétaire observé au Congo durant la période sous étude particulièrement durant la décennie 90 ne répondait qu'à l'incohérence de politique monétaire mais surtout en effondrement systématique des fondamentaux (avec une implication implicite du politique) sur lequel se fondent les anticipations des agents économiques.

Ce phénomène avait terni sérieusement l'image des Banques n'ont produit comme effet que le changement dans le niveau de prix, comme pour dire les vrais causes étaient à cherche ailleurs.

Les monnaies donc étant le produit des banques, elles reflètent réellement l'image de celles-ci, la défiance à l'égard d'une monnaie est une manifestation concrète d'un système désavoué par les agents économiques. Nous allons y revenir dans les chapitres qui vont suivre.

L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de solution

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ChapitrE III. CrisE baNcairE EN RDC : syNthèsE dEs
0faits

L'evolution des agregats economiques en RDC notamment : le credit à l'economie ; le depôt bancaire ; la circulation fiduciaire hors banque ; ainsi le nombre des guichets bancaires, attestent que le secteur bancaire congolais a connu une crise durant toute la decennie 1990. Cependant, cette periode n'est que le s'ocre d'une situation apparemment vielle car, l'intermediation bancaire au Congo vegetait bien avant cette decennie. Manifestement cette crise s'est remarquee par la faillite des certaines banques ; la liquidation ; la chute de credits et depôts bancaires, l'inconvertibilite au pair des engagements bancaires et une montee remarquable de la circulation fiduciaire hors banques. Plusieurs faits economiques sociopolitiques l'ont precede.

Dans ce chapitre nous examinons systematiquement l'evolution des principaux agregats economiques, enfin nous deriverons l'environnement global de la periode sous etude mais, bien avant cela, nous donnerons un bref aperçu theorique sur les crises bancaires.

III.1. Bref aperçu du débat sur les crises bancaires

La crise bancaire est un fait economique apparemment vieux mais son ampleur et sa multiplicite au cours de ce dernier demi-siècle a suscite de nombreux travaux.

Globalement, un examen de la litterature financière portant sur ces crises enseignes que deux courants de recherche ont essaye de determiner les principales causes des crises bancaires :39 le premier courant stipule que les crises bancaires reposent sur des fondements macroeconomiques et que les pres conditions inappropriees au processus de liberalisation financière constituent la principale cause des crises bancaires : en revanche, le deuxième courant marque surtout par les travaux d'Andre Cartapanis et Plihon, soutient l'idee que les crises bancaires reposent plutôt sur les causes micro-economiques :C'est le

39 Ezzeddine abdou et al, op.cit, p.3.

L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de solution

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comportement spéculatif des banques que permet la libéralisation financière qui en est la cause. Nous allons analyser ces deux courants.

III.1.1. Lien entre libéralisation financière et crise bancaire

Ce lien peut être appréhendé sous deux aspects : premièrement en se basant essentiellement sur les objectifs assignés à la libéralisation, deuxièmement, de façon empirique, en étudiant les répercutions de cette mesure sur le secteur financier.

Il convient de signaler que la libéralisation financière est l'une des étapes majeures du processus de la mondialisation, elle repose sur le principe de libre circulation des capitaux Suivant les objectifs assignés, on libéralise le secteur financier d'une économie pour lui permettre de jouer pleinement son rôle, en attirant particulièrement les capitaux étrangers, favoriser ainsi la bonne performance de l'économie. Selon certains auteurs dont Alfaro et Hammel (2007) Kim et Kenny (2006), Hao (2006) Menzie et Hiro (2005), Bekourt et al (2005)40, les pays en voie de développement qui souffrent de l'insuffisance des capitaux doivent libéraliser entièrement le système financier pour assurer son bon fonctionnement et amorcer la croissance économique rapide. L'idée de base est donc la suppression pure et simple de toute forme de répression financière car elle est préjudiciable pour l'économie. A terme avec la libéralisation financière, les banques ne devraient plus être contraintes de financer les déficits publics ou financer les secteurs moins rentables du point de vue économique mais jugés prioritaire par les responsables de la politique économique, comme cela fut le cas pour la RDC vers la décennie 1975-1985 (Cfr le Chapitre II). Ainsi en ayant plus de liberté d'initiative, les banques pourront se développer et faire développer les autres secteurs lucratifs, et accroitre par conséquent la compétitivité de l'économie. Les activités bancaires ou le secteur bancaire doit répondre uniquement à la logique du marché.

En définitive, selon les auteurs cités ci-haut, le libre épanouissement de la sphère financière permettrait le développement de la sphère réelle par une allocation optimale du capital et génère une croissance économique.

40 Plihon, op.cit, p.10.

L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de solution

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Mais, le résultat empirique de la libéralisation financière s'est avéré mytigieux ; au lieu de permettre l'éclosion du secteur financier, elle engendré de crises bancaires très significatives. L'étude menée par Kaminsky et reinhart est assez révélatrice sur ce sujet : sur 25 crises bancaires recensées entre la période 1970- mi 1995, le secteur financier a été libéralisé dans les cinq années précédentes dans les 18 cas. Il en est ainsi pour deux principales raisons : d'une part, en accordant aux banques plus de liberté, celles-ci ont l'opportunité de s'engager davantage dans les opérations de spéculations, motivées par la diminution de part de marché et de la baisse de rentabilité dans le secteur du fait de l'entrée des nouvelles banques dans la firme.

D'autre part, l'entrée des capitaux engendre un accroissement rapide des crédits bancaires et de la masse monétaire (contre partie exogène) favorisant l'inflation et la constitution de bulles spéculatives, parce que l'accroissement de crédit et ce supplément de la masse monétaire n'ont pas de fondement interne, c'est-à-dire, ils ne sont pas en relation directe avec le besoin de l'économie, l'appréciation de la monnaie qui en découle freine les exportations et ralentit la croissance. Cette évolution macroéconomique qui en fragilisant les agents financiers, porte préjudice aux banques.

III.1.2. La spéculation et les crises bancaires

Dans cette approche, les crises bancaires ne sont plus explicables par des causes exogènes, c'est-à-dire, par la libéralisation financière mais elles revêtent un fondement micro-économique, dans le sens qu'elles résultent du comportement délibéré des banques face aux risques ; les banques se laissent guider par le profit, et se livrent dans les opérations de spéculation.

Partant de la définition de spéculation donnée dans le chapitre deux, on peut selon Plhions, considérer que les opérations spéculatives ont quatre caractéristiques :

- Elles impliquent une prise de risque : prises de position sur les taux d'intérêt, les prix d'actif ou le taux de change

- Ces opérations sont motivées par l'espoir de plus-values liées aux variations anticipées des prix des actifs

L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de solution

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- Elles sont pures ou sèches, c'est-à-dire qu'elles sont autosuffisantes et qu'elles n'ont pas de contre partie directe dans la sphère réelle de l'économie

- Elles s'effectuent plus à « crédit », c'est à dire que les capitaux engagés sont empruntés par les spéculateurs que cherchent à faire jouer des effets de levier.

Ces opérations sont souvent très rentables potentiellement mais elles comportent une part énorme des risques, les banques se livrent à ce genre d'opérations uniquement à cause de la rentabilité alléchante.

La spéculation qui selon Kindleberger, se caractérise aussi par deux concepts : l'euphorie et détresse financière, résulte elle-même d'un changement majeur (déplacement).

L'euphorie constitue la première phase de la spéculation, caractérisée par une perte de contact des agents économiques avec la réalité (les fondamentaux) et par des phénomènes de psychose collective : le sommet de l'asymétrie informationnelle.

La détresse financière est la phase finale de la spéculation qui précède la panique. Il s'agit de la situation où les spéculateurs se trouvent dans l'incapacité de pouvoir honorer leurs engagements.

Le déplacement est un événement extérieur, d'une ampleur importante, qui modifie les perspectives, les attentes et les centres de profit, ..., il peut être des événements politiques (guerres, changements de régime, ...) ou économique (découverte de nouvelles colonies ou de mines d'or, etc.).

De façon systématique, les banques ont adopté un comportement actif et délibéré de prise de risque, lié au fonctionnement même des marchés libéralisés et concurrentiels.

La crise est résultante d'un effet de contagion, elle peut naitre dans une ou plusieurs banques et frapper tous les secteurs.

En résumé, suivant cette logique, la libéralisation financière ainsi que les innovations suscitées par le marché financier, ont propulsé les banques

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vers les opérations spéculatives. Cela non pas seulement parce que ces opérations se présentent comme une alternative alléchante mais surtout les banques privilégient désormais leur seul profit : la myopie face aux risques est le principal facteur déclencheur des crises bancaires de notre ère.

III.1.3. La réglementation et les crises bancaires

Face à la régénérescence des crises bancaires dans le temps et l'espace, et compte tenu des coûts énormes qu'elles engendrent sur le plan économique et social, on se pose la question de savoir s'il n'est-il pas possible de se préserver des crises ou de moins d'atténuer les coûts ? D'autres personnes s'interrogent sur la possibilité de contenir le risque systémique, c'est-à-dire d'éviter la transmission de choc d'un secteur vers un autre ou tout simplement empêcher l'effet de contagion entre les entités composantes d'un secteur et/ou entre les secteurs. Cette problématique est le fond du débat autour de la réglementation prudentielle. Tout le monde en est convaincu la pertinence mais la forme et le fond qu'elle doit prendre pose problème.

Après l'échec du Bale I et II, la question au tour de la réglementation future du système financier demeure d'actualité d'autant plus que, de l'aveu du J.P Landau, «l'économie est constamment soumise au risque d'une nouvelle crise.41 » L'histoire des crises bancaires montrent qu'après la sortie de crises, la question sur la réglementation s'impose vite. Le célèbre Glass-Steagall Act ou le Banking, Act de 1933aux USA, Bale I et II en sont des exemples.

Quelqu'un soit la vraie cause, les comportements des banques jouent un rôle décisif dans le processus qui conduit aux crises bancaires. D'où la nécessité d'en freiner l'élan.

D'après le vice-gouverneur de la Banque de France, la réglementation prudentielle doit agir plus directement sur les incitations individuelles et collectives. Cette réglementation, selon André Cartapanis doit être macro et micro prudentielle. La finalité d'une approche macro-prudentielle est de limiter le risque de détresse financière impliquant des pertes significatives en termes d'out put réel pour l'économie toute entière. Celle d'une approche micro-prudentielle est de limiter le risque de détresse financière pour des

41 J.P Landau, « Bulles et surveillance macro prudentielle » conférence organisée par la banque de France et l'école d'économie de Toulouse, Paris, Janv 2008.

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institutions individuelles indépendamment de leur impact sur le reste de l'économie.42

III.1.4. Les crises aux multiples causes : un diagnostic nécessaire

A l'évidence, les fondements des crises bancaires varient avec le temps et l'espace. La cause principale de la crise bancaire en Argentine (1994) n'est pas la même que celle des USA (2008) : alors que pour l'Argentine, les retraits de fond par les investisseurs étrangers suite à l'effondrement des fondamentaux avait précipité les banques dans la crise, aux USA ce le lâchement constaté sur le marché des immobiliers qui explique la crise : de même la crise coréenne de 1997 n'est pas identique avec celle observée en Grèce (2009). Parallèlement la crise d'Octobre 1929 aux USA laquelle avait donné naissance en 1933 au « banking Acte, n'a pas des mêmes fondements que celle de l'an 2008.

La structure du marché, les instruments ainsi que les agents intervenants dans le marché évoluent avec le temps, cela fait que les facteurs générateurs varient également.

Dans tous les cas, chaque crise peut être spécifique, le diagnostic s'impose comme une étape nécessaire pour l'identification des éléments à l'origine d'une crise bancaire, la similarité de ces crises ne diminue en rien leurs spécificités.

III.2. Evolution des principaux agrégats économiques en RDC 1976-2007

L'année 1976 est considérée par plusieurs économistes spécialistes du Congo comme l'année de manifestation de signe de détresse économique en RDC ! C'est en cette année qu'il a eu, de la part du gouvernement, le premier grand plan de redressement des fondamentaux accompagné par la dévaluation de la monnaie nationale de 41,2% par rapport au dollar américain43.

L'évolution des agrégats économiques que nous présentons dans ce chapitre atteste, à suffisance, que le secteur bancaire en RDC était en difficultés depuis 1976. Celles-ci sont administratives et fonctionnelle. Les problèmes

42 André Cartapanis « plaidoyer pour une réglementation macro prudentielle des banques », IEP, octobre 2008.p15

43 MUTAMBA LUKUSA, Déséquilibre macro-économique et ajustements au zaïre de 1976 à 1987, PUZ, Kinshasa, 1990, p.52

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d'ordre administratif incombe à la BCC, il s'agit de l'inadéquation de ces mesures au regard de l'évolution de l'environnement économique, et les difficultés fonctionnelles sont dues à l'instabilité macroéconomiques.

Globalement, la circulation fiduciaire hors banque a connu une évolution inquiétante, elle est restée positive durant la période sous étude, rapporté à la masse monétaire, le ratio CFHB/MM est resté au tour de 50,97% en moyenne durant la même période. Cela montre la défaillance et le caractère peu attrayant du système bancaire congolais. Nous allons y revenir.

Depuis 1976, la monnaie zaïroise-congolaise connait des dévaluations et des dépréciations significatives. L'évolution du taux de change que nous présenterons dans le tableau 8 le démontre bien. Parallèlement, l'évolution du taux croissance de la masse monétaire, du taux de l'inflation, du taux de la croissance de PIB et l'indice de la dollarisation prouve la spécificité de l'économie congolaise : avec un accroissement prononcée de la masse monétaire et une inflation galopante durant la décennie 90, le taux de croissance du PIB est demeurée négatif et l'évolution de l'indice de dollarisation qui s'en suit, donne une illustration concrète de l'incertitude qui règnent dans l'esprit des opérateurs économiques oeuvrant en RDC.

III.2.1. Circulation fiduciaire hors banque et le ratio CFHB/MM

L'évolution de la circulation fiduciaire hors banque que nous présentons dans cette sous section, comme les autres données traitées dans ce travail, est tirée principalement dans les différents rapports de la BCC.

Cet agrégat peut être considéré comme un indicateur de l'efficacité du secteur bancaire, dans la mesure où elle reflète l'attrait des services bancaires, c'est-à-dire, la capacité du secteur bancaire à attirer les capitaux nationaux. Rapproché à la masse monétaire, le ratio CFHB/MM est un bon indice qui renseigne sur l'aptitude des banques à véhiculer les impulsions de la politique monétaires.

Durant la période à laquelle notre travail se rapporte, l'évolution de ces indicateurs est la suivante :

L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de solution

58

Tableau n°7

Année

197644

1977

1978

1979

1980

 

1981

 

1982

 

CFHB

286

215

464768

799

975

566

124

1538

129

2090

297

3282

818

Taux CFHB

39

 

62

72

 

-29

 

177

 

36

 

57

 

CFHB

42

 

44

48

 

31

 

48

 

48

 

46

 

MM

1983

1984

1985

1986

1987

1988

1989

1990

6136683

8 802 233

12 293

18967

36421

82798

153662

425845

87

43

40

54

92

127

85

178

46

49

54

50

49

49

56

54

1991

1992

1993

1994

1995

10.830142

363 963515

13972038 158

271765

1644357

2443

3261

3768

318

505

59

47

71

74

87

1996

 

1997

 
 

1998

 

1999

2000

2001

8720

435

1521

70

580

514

520

041

2944499065

15962788910

31417133

403

 

84

 
 

238

 
 

472

442

-100

38

 

46

 
 

61

 
 

75

68

41

2002

2003

2004

2005

2006

2007

49757474

63148445

101467260

119934976

118233759

233252894

58

27

61

18

-1

97

50

49

46

43

27

35

Source :

- BCC, op.cit

- Auteurs sur base des données de la BCC

44 *De 1974 à 1993 en million de zaïres :

* En million de nouveaux zaïres à partir de 1994 *En FC à partir de 1999

L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de solution

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Graphique n°2 : Evolution de la circulation fiduciaire hors banque et le ratio

CFHB

MM

1,6E+10

1,4E+10

1,2E+10

1E+10

CFHB

Taux CFHB
CFHB/MM

4E+09

2E+09

0

-2E+09

8E+09

6E+09

L'évolution de la circulation fiduciaire hors du circuit bancaire et le ratio CFHB/MM est demeurée croissante, 1979, 1994, 2001 et 2006 exceptées pour le premier indice. Les années 1991, 1992, 1993, 1995 et 1998 se distingue en terme de proportion d'accroissement : c'est à partir de 1991 que pour la première le taux de croissance de la circulation des espèces hors banques se chiffre à 4 chiffres, soit 2443%, ensuite 3261, 3768, 55 et 3281 respectivement pour l'an 1992, 1993, 1995 et 1998.

Dans l'ensemble le taux moyen de croissance de la circulation fiduciaire hors banque est de 413%.

Ce pourcentage montre l'effectivité dramatique de la dégradation progressive des activités bancaires ; il signifie que chaque année 413 % de la monnaie banque centrale échappe au circuit bancaire, et sont donc détenues par les agents économiques non financiers. Toutefois, il sied de souligner le fait que cette moyenne doit être interprétée avec réserve parce que, comme toute moyenne, elle est influencée par des valeurs aberrantes, en l'occurrence le pourcentage des années 1991, 1992, 1994, 2001 et 2006. Cette petite nuance ne

L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de solution

60

diminue en rien la portée de notre analyse car l'évolution annuelle atteste bien que le système bancaire congolais détériore au fil du temps.

Cela revient à dire aussi qu'avec le temps le moyen de financement en RDC se raréfie au détriment des opérateurs économiques évoluant dans le circuit normal (par opposé du circuit informel).

III.2.2. Taux de dépréciation et taux de croissance de la masse monétaire

Le taux de change sera notre première variable explicative dans le modèle qui va servir de validation empirique des arguments théoriques avancés dans les différents chapitres, parce que, seule cette variable reflète au mieux la qualité d'une bonne monnaie. En effet dans ses fonctions de réserve de valeurs et d'intermédiaire des échanges, la monnaie est censée jouir d'une certaine stabilité : celle-ci se fait en rapport avec les biens et les services locaux, et avec les autres monnaies. Dans ce contexte, la dépréciation comme l'appréciation d'une monnaie entame sérieusement le choix de sa détention. Le taux de change reflète mieux la qualité d'une bonne monnaie.

Par ailleurs, une augmentation de l'offre de monnaie par rapport à une devise, provoque une dépréciation de cette monnaie sur le marché des changes, du moins à cours terme. Dans la perspective de long terme, une augmentation de la monnaie à le même effet qu'une réforme monétaire : un changement dans le niveau des prix (Cfr le chapitre II).

En RDC, l'évolution du taux de change (sous différents régimes) et de la masse monétaire de 1976 à 2007 se présente comme suit :

L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de solution

61

Tableau n°8

Année

1976

1977

1978

1979

1980

1981

Taux de

change

0,8475

0,8568

0,8359

1,7286

2,7999

4,3835

Taux de

dépréciation

41

1

-3

52

38

36

MM

678675

1057721

1650995

1808889

9178446

4367330

TCMM

47

56

56

10

76

37

1982

1983

1984

1985

1986

1987

1988

5.7500

12,90

36,13

49,87

59,71

112,4017

187,0508

24

55

64

28

16

47

40

7187855

13434343

17799986

22224,8

37995,5

74741

169851

65

87

32

29

66

97

127

Année

1989

1990

1991

1992

1993

1994

Taux de

change

390,5082

718,1533

15587,055

645549,083

729303,83

1193,9525

Taux de

dépréciation

52

46

95

98

91

97

MM

273605

1784647

18282194

770717419

19903789564

821403

TCM

61

187

2230

4116

2483

788

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

7040,5075

50184,90

131344,76

160666,01

4,0178

21,8209

206,6169

83

86

62

18

56

82

89

3398415

21575313

32 7756680

845042571

3915273633

23558063993

77143732

314

535

52

158

363

502

227

2002

2003

2004

2005

2006

2007

346,8104

404,5189

398,2337

474,0053

468,2789

516,7531

40

14

-2

16

-1

9

98832881

130118714

222.226541

277.111477

436922182

658833855

28

32

71

25

58

51

Sources : - BCC : rapports annuels, 1975, 1985, 1990, 1993, 1998, 2000

- BCC : condensés d'informations statistiques 1998 et 2000 - Auteurs sur base de données de BCC

L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de solution

62

L'analyse de l'évolution du taux de change ; et de taux de croissance de la masse monétaire présentée au tableau n°8 montre l'instabilité chronique de la monnaie zaïroise-congolaise : exceptée les années 1978, 2004 et 2000, où le taux d'appréciation était de -3, -2 et -1 respectivement, la monnaie nationale se constamment fléchie face aux dollars américain. Les pourcentages de cette dépréciation sont en soi révélateurs de cette instabilité. Dans l'ensemble le taux de dépréciation est de 50% ; le plus bas niveau est celui de l'année 1977. Cette année là, le taux était de 1% tandis que le niveau le plus haut est celui de l'année 1992, 98%.

Il faut souligner le fait que le régime de change n'est pas resté le même durant la période d'étude, la valeur de la monnaie zaïroise-congolaise était déterminée soit par les monnaies de rattachement, soit fixée arbitrairement ou déterminée suivant l'évolution du marché : on est passé donc d'une période à une autre au régime de change soit administre soit libre.

Jusqu'à 1983, la valeur de zaïre monnaie était fixée par rapport aux devises en l'occurrence ; le dollar américain de 1971 à 1976 ; et le DTS de 1976 à 1983.

Cette situation mérite d'être analysée avec minutie ; elle signifie avant tout que durant la période de 1976-1983, la monnaie du zaïre (l'appellation du pays sous le règne de Mobutu) fluctuant non pas sur base des considérations économiques locales, mais plutôt en fonction de la valeur de monnaie de rattachement. En d'autres termes, la monnaie nationale, le zaïre, était dépendante de la politique monétaire du FED. Nous disons FED, parce que même dans la composition du DTS, le dollar américain était la monnaie dominante.

En principe la politique de rattachement d'une monnaie à une devise ne porte pas directement préjudice aux activités des banques car celles-ci pouvaient connaitre à l'avance les orientations de la politique monétaire nationale via la politique du FED. En revanche les banques devraient subir les effets collatéraux dus à cette politique, l'économie dans l'ensemble se trouve exposé directement par cette mesure. Voyons-en.

Lorsqu'un pays fixe la parité de sa monnaie à une devise, la détermination du taux de change échappe, par conséquent, à la politique interne,

L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de solution

63

autrement dit, la monnaie locale vaut ce que valle la monnaie étrangère ; en conséquence, la monnaie par sa valeur exprime en terme d'échange, peut être un obstacle majeur pour la réalisation des objectifs de la politique économique, car dans ce cas, elle peut s'apprécier alors que la conjoncture économique locale était en faveur d'une dépréciation, tout comme elle peut se déprécier alors qu'elle devrait plutôt s'apprécier.

Pour les activités des banques, on peut envisager trois incidences

possibles :

1. La perte en valeur réelle des dépôts et crédits bancaires, et les conséquences qui vont en découler

2. La sortie des capitaux

3. L'accroissement du risque systémique

4. L'incidence de la variation des prix sur les dépôts bancaires

La dépréciation d'une monnaie affecte la valeur de dépôts et de crédits bancaire : la dépréciation diminue la valeur, en terme du pouvoir d'achat, de dépôts effectués en monnaie qui subie ladite dépréciation. En raison de lien entre le taux de change et les prix des produits importés, la dépréciation rend les services bancaires moins intéressants, toute chose étant égale par ailleurs.

D'après DUPRIEZ, l'appréciation ou la surévaluation décourage les apports de capitaux frais quand elle ne les écarte pas complètement, parce qu'elle rend les exportations coûteuses. Et s'il existe un marché parallèle de devises, l'écart entre le taux de change sur ce marché et le taux de change officiel encourage les exportateurs à la fraude, ce qui contribue à réduire les recettes en devises. Les mêmes effets se produisent lors de la persistance d'une dévaluation ou dépréciation. Cette thèse se vérifie en RDC au cours de la période 1976-1979 durant laquelle l'écart entre les deux taux était à plus de 300%.

La politique de rattachement pour qu'elle ne entame pas les activités des banques, devrait être accompagnés d'une libéralisation financière intégrale afin de permettre aux banques de répercuter les coûts encaissés sur le marché, cela ne fût pas le cas pour le zaïre.

L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de solution

64

En 1976, la BCC avait centré sa politique au tour de crédit, c'était la politique restrictive et sélective du crédit. Ces mesures ont été renforcées en 1979 par l'instauration d'un coefficient de réserve obligatoire imposé aux banques pour les opérations de réescompte et mise en pension. Toutes ces mesures étaient censées, dans un premier temps casser l'inflation et rééquilibré les fondamentaux.

Or en vertu de la solidarité des prix, et contenu la part importante des biens importés dans nos marchés avec le rattachement de zaïre monnaie au dollar, la maitrise de l'inflation échappait à la BCC. Ainsi donc ces mesures, outre le fait qu'elles étaient inopportunes, asphyxier inutilement les banques. Obliger de suivre la politique de la banque centrale du Congo, les banques subissaient les conséquences de l'instabilité macro-économiques à laquelle même la BCC n'y pouvait rien faire. Ces répressions financières et l'instabilité macroéconomiques sont deux facteurs explicatifs de l'émergence du risque systémique en RDC. A ce niveau, il est prématuré d'expliquer les facteurs à l'origine de cette dépréciation. On peut néanmoins, en avoir une idée en se référant a la théorie classique du mouvement de la monnaie.

« Cette théorie stipule qu'une augmentation de l'offre de monnaie d'un pays provoque une dépréciation de sa monnaie sur le marché des changes » : une augmentation de l'offre de monnaie zaïroise provoque une dépréciation de la monnaie nationale par rapport aux autres monnaies.

Il s'avère pertinent donc de voir le rythme de croissance de la masse monétaire afin d'avoir une idée sur les facteurs potentiels à l'origine de cette dépréciation continue. Le tableau n°8 donne, à cet effet, l'évolution de la masse monétaire. L'analyse de cette variable montre que la masse monétaire s'est accrue d'une année à une autre avec un rythme accéléré, les pourcentages de cette croissance sont énorme : le taux moyen d'accroissement est 408%, les valeurs extrêmes : 10% et 4116% respectivement pour les années 1979 et 1992. L'analyse des composantes de la masse monétaire pour ces deux années (à laquelle se rapportent les pourcentages extrêmes) : montre la prédominance de la circulation fiduciaire par rapport aux autres composantes (les quasis monnaies), au cours de ces années les fiduciaires englobées 31 et 47% de la masse monétaires.

L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de solution

65

La masse monétaire quant à elle, donne une tendance sommairement identique avec celle du taux de dépréciation, du taux de change : son évolution demeure positive, les pourcentages de cette variation sont éloquents, dans certaines années, le taux de croissance de la masse monétaire s'est chiffré à quatre chiffre.

Globalement, les années 1991, 1992, 1993, 1994, 1995, 1996, 1998, 1999, 2000 et 2001 se distinguent nettement des autres années, en termes de pourcentage, l'évolution de la masse monétaire en pourcentage se présente comme suit : 2230, 4116, 2483, 788, 314, 535, 158, 363, 202 et 2007. L'analyse de composante de la masse monétaire durant cette sous période donne l'image globale de facteurs à l'origine de cette variation soit l'évolution suivante :

1991

1992 1993

Circulation 10.845400

fiduciaire

364297400

14.078314700

Dépôt à vue en 7209700

monnaie nationale

39665000

5409721500

Dépôt à terme en 227100

monnaie nationale

9770200

4157461000

1997 1998

Circulation fiduciaire

152170580

514 520041

Dépôt à vue en monnaie nationale

71166400

123634128

Dépôt à terme en monnaie nationale

795920

4655542

Dépôt en devises

71947430

126980829

Provisions pour paiement des impôts

31676470

75252031

Sources : BCC : rapports annuels 1993 et 1998

On remarque dans cet échantillon la circulation fiduciaire représente en 1991, 59,3% de la masse monétaire, elle a baissé pour atteindre 47% en 1992 70,7% en 1993, 46% en 1997 et 61 en 1991, il y a donc une prédominance de cette composante par rapport aux autres.

45 *de 1991 à 1993 en milliards de zaïre * 1997 et 1998 en FC

L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de solution

66

De façon récurrente, la BCC attribue l'augmentation de la masse monétaire observée durant les différentes années à l'accroissement du crédit intérieur net, notamment des avances accordées au trésor public par le système bancaire (Cfr les différents rapports annuels). Des études empiriques attestent également cet argument.

Tout semble indiquer l'existence d'une corrélation apparente entre le mouvement de la masse monétaire et le taux de change en RDC durant la période à laquelle s'insère notre mémoire. Cependant la nature de cette corrélation apparente ne pourra être précisée que dans le chapitre IV.

II.2.3. Evolution du taux d'intermédiation bancaire, d'indice de dollarisation et du taux de réescompte

Le taux de réescompte est le principal lieu de référence pour les banques. Il détermine implicitement le coût de crédit bancaire d'une part, et le gain de dépôt bancaire d'autre part. Cela d'autant plus que le taux débiteur est déterminé en fonction du taux créditeur. Dans un environnement stable, seul le taux de réescompte illustre l'attrait des services bancaires traditionnels.

Toute proportion gardée, une augmentation du taux de réescompte devrait s'accompagner d'une diminution de crédit, et une diminution de ce taux produirait des effets inverses parce que, ce taux est le principal taux de refinancement pour les banques, et représente donc le coût d'acquisition des capitaux. Ce taux, nous le verrons est fortement influencé par le taux d'inflation. Les facteurs qui déterminent l'inflation, influencent également le taux de change, de ce fait, le taux de réescompte enferme en lui un certain aspect de la qualité d'une bonne monnaie. Son instabilité continuelle montre, en effet, que la monnaie ne jouit pas de toutes ses fonctions telles que décrites au chapitre précédent.

Parallèlement, l'indice de dollarisation semble également être déterminé par les mêmes facteurs et véhicules le même message que le taux de change. Ce dernier avec le taux de réescompte et d'inflation détermine le taux d'intermédiation bancaire. Au cours de la période en étude, leur évolution est la suivante :

L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de solution

67

Tableau n°9

Année

1977*

1978

1979

1980

1981

Crédit

473,115

585,504

807715

969104

1243052

Dépôt

693,152

850,9462

1436,4667

1845,1341

2516,129

Intérêt

1,4

1,45

1,78

1,90

2,02

Indice

15

12

19

31

28

1982

1983

1984

1985

986

1987

1989

1784,389

2757,301

4169,542

6515,300

9647,900

25096

43457

4663,25

8345,7824

9827,1424

11469,916

19046,947

31313

79538

2,62

3,62

2,37

1,78

1,97

1,25

2,83

22

7

9

24

76

67

54

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

73512

153957

2389000

461211206

8471296613

253305

801276

7446584

110147

188476

3982000

164325000

3707556000

205633

1173706

8271782

1,50

1,22

1,67

0,36

2,28

1,23

0,68

0,89

81

88

97

92

33

100

99

96

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

9446391

14620822

255821

2060141

10030877

12688768

17933681

11216919

174754186

5946344

5334041

314057688

443917312

614868728

1,18

1,45

2,31

2,65

3,10

3,46

3,45

99

96

99

100

100

100

90

2004

2005

2006

2007

40477153

63464184

113859978

193652769

1099125012

16161802

270665,2042

1844808567

2,71

2,54

2,38

2,34

93

100

100

100

Source : BCC ; op.cit

Il ressort de l'examen du tableau n°9 que le taux d'intermédiation est resté au tour de 2,06% durant la période 1980-1990 et au tour de 2,83 entre 2000 et 2007, avant et après ces deux périodes, il est resté autour de 1,50%, signe

L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de solution

68

visible des malaises dans le secteur bancaire. Sur l'ensemble de la période à laquelle se rapporte cette étude, le taux d'intermédiation bancaire n'a pas connu une évolution significative, au contraire, il est resté végétatif. Les fortes augmentations des dépôts bancaires observables au cours de décennie 1990, particulièrement la période 1990-1995 proviennent pour une large part des virements bancaires en faveur des fournisseurs du trésor public.46 L'analyse des dépôts bancaires selon la réparation géographique révèle que la plus grande part des dépôts se trouve concentrée à Kinshasa. Cette concentration est consécutive, selon la BCC, à l'inégalité de couverture du pays en structure bancaire.

Globalement, l'examen de la structure des dépôts bancaires par catégorie de déposants fait apparaitre la prédominance des entreprise privées, suivies des particuliers et des entreprises publiques.

Quant à l'évolution de l'indice de dollarisation, il est resté en dessous de 50% de 1976 à 1985, après cet indice est demeuré largement supérieur à 50%. Cela montre la dégradation de la monnaie zaïroise-congolaise. Précisons tout de même que le crédit présenté au tableau précédent est celui qui est octroyé par les banques aux entreprises et aux particuliers.

II.2.4. Evolution PIB constant au prix de 2000, du taux de

croissance globale et sectorielle entre 1976 et 2007

Le produit intérieur brut est l'une des grandeurs économiques de références pour mesurer la richesse crée dans une économie. C'est partant de lui qu'on déduit ou détermine d'autres agrégats notamment le revenu national. Le produit intérieur brut mesure l'ensemble des richesses crées dans une économie au cours d'une période, généralement une année. Cet agrégat à vocation à croitre d'une année à une autre, et à demeurer supérieur au taux de croissance démographique parce que, il reflète implicitement le revenu des habitants. Avoir à tout prix un taux de croissance du PIB positif, n'est-il pas le souci de tout gouvernement responsable ? L'évolution de cet agrégat en RDC entre 1976 et 2007, est présentée dans le tableau n°10 :

46 BCC : rapport annuel 1993, p.170. Cfr également le rapport annuel 1995

L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de solution

69

Année

 

PIB au prix de 2000 (en million de CDF)

TAUX DE CROISSANCE

PIB

AGRICULTURE

INDUSTRIE

SERVICES

1977

500,9

0,4

-3,30

0,92

3,00

1978

474,4

-5,3

0,17

-8,33

-5,28

1979

472,9

0,3

3,06

-6,14

4,70

1980

483,8

2,3

2,81

4,53

0,88

1981

495,4

2,4

2,68

4,81

1,23

1982

492,9

-0,5

3,21

-3,38

-1,27

1983

499,9

1,4

1,98

4,01

1,70

1984

527,7

5,6

2,78

12,43

3,47

1895

530,3

0,4

2,75

0,31

-4,20

1986

555,3

4,7

2,34

4,83

6,35

1987

570,3

2,7

2,04

0,96

3,56

1988

573,7

0,6

2,92

-1,94

-1,33

1989

565,7

-1,4

2,80

-4,98

-2,61

1990

528,4

-6,6

2,61

-18,93

-1,68

1991

483,8

-8,4

2,80

-19,86

-9,96

1992

433,1

-10,5

3,12

-29,92

-11,76

1993

374,6

-13,5

1,89

-15,77

-28,65

1994

360,1

-3,9

-0,82

-0,59

-10,01

1995

362,6

0,7

-2,25

10,86

-0,63

1996

358,6

-1,1

-2,85

6,55

-2,29

1997

339,2

-5,4

-2,77

-19,73

-1,31

1998

333,3

-1,7

-1,42

1,49

-4,73

1999

319,1

-4,3

-5,11

8,32

-6,83

2000

297,1

-6,9

-11,66

1,68

-6,69

2001

290,8

-2,1

-3,93

-1,69

-3,54

2002

300,9

3,5

0,47

9,35

4,94

2003

318,3

5,8

1,23

12,20

8,02

2004

339,5

6,6

0,64

18,32

7,46

2005

361,5

7,8

2,87

9,49

7,76

2006

381,7

5,6

3,2

4,5

9,1

2007

406,1

6,3

3,3

3,8

11,1

Source: V. NGONGO, op; cit

Ce tableau, riche de révélation, présente une évolution inquiétante du PIB, le taux de croissance est en chute libre depuis 1977. S'il faut voir un peu loin, la régression du produit intérieur brut était amorcée dès 1975. Sur une période de 31 ans, le PIB affiche le taux de croissance du PIB s'affiche avec un signe négatif 16 fois, avec le taux de croissance moyen, soit -0,59%.

L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de solution

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Globalement, le taux de croissance est resté positif pendant plus de 6 années consécutives que de 2002 à 2007, au rythme d'accomplissement seule cette période peut être considérée comme période de croissance, exceptée la période 2002-2005 l'économie congolaise n'a jamais enregistré un taux d'accroissement positif au moins trois ans de suite. La période allant 1989-2001 se remarque par la régression continue du PIB avec un taux de croissance moyen de -5%.

Nous n'allons pas nous lancer à argumenter les raisons de ces fluctuations du PIB, d'autant plus que cela ne s'inscrit pas dans le thème de notre travail mais, nous tenterons d'en avancer d'éventuelles conséquences pour le secteur bancaire.

Théoriquement l'existence d'une relation des causalités dans les deux sens entre la croissance et le crédit bancaire ne fait plus débat. On sait que les banques permettent de mobiliser l'épargne financière des agents à capacité de financement pour l'affecter à des usages plus productifs, exprimés par les agents économiques en besoin de financement, elles assurent donc la transformation de l'épargne en investissement productif (l'un des composantes majeures de revenu national). A l'inverse, on sait que l'épargne est aussi fonction de revenu, et que la régression économique en ralentissant les activités économiques, détruit les emplois et diminue le revenu potentiel de ménages, in fine, affecte négativement les activités des banques.

Dans le cas de la RDC, cette tendance à la régression du PIB donne présomption d'émergence de risque de défaut entendue comme risque de contre partie). Pas donc étonnant si le durant 31 ans le nombre des banques n'a augmenté que de 3%. En effet, en 1975 la RDC comptait 9 banques, et en 2007 elle en compte 12 (Cfr les rapports annuels de la Banque Centrale du Congo 1975 et 2007), mais aussi du risque systémique entendue comme le risque que la défaillance d'un agent économique face à ses engagements contractuels puisse se transmettre aux autres participants, en proie à des défaillances le long d'une chaine de réactions conduisant à des difficultés financières croissantes.47

Ces deux risques nés du fait que la baisse des activités que traduise le taux de croissance négatif du PIB, amène certaines entreprises dans la faillite et d'autres à réduire leurs activités, les entreprises et les ménages deux principaux clients des banques auront des difficultés pour honorer leurs engagements ans le temps.

47 A. cartapanis op.cit p10

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld