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Les populations rurales du Burkina Faso à  l'épreuve du déboisement : l'exemple du département de Toma

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par Jean Paulin KI
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - DEA en sociologie 2009
  

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II.1.3. Population

Selon les résultats du dernier Recensement Général de la Population et de l'Habitat de 2006, le Département de Toma compte 29 451 habitants. Une répartition de cette population par sexe donne 14 632 hommes, soit 49,68%, et 14 819 femmes, soit 50,32%. Le taux de croissance de la population est de 2,37%. Selon ce taux la population du Département atteindra 34 835 habitants en 201454.

Les ethnies qui peuplent le Département sont, les Sanan, les Mosse, les Gourounsi et les Peuhls. La cohabitation est pacifique entre ces différents groupes ethniques. L'aspect anthropologique de notre travail ne prendra en compte que la culture de la société san que

54 COMMUNE DE TOMA, Plan communal de développement de Toma 2010-2014, Toma, 2009, p.23.

nous connaissons mieux par rapport aux autres groupes ethniques, ce d'autant plus qu'elle est la société autochtone qui a accueilli les autres.

II.2. Méthodes et techniques d'observation et de collecte des données

Sous ce titre, nous entendons exposer comment nous avons mené notre recherche et quels outils nous avons utilisés.

II.2.1. La recherche documentaire et les entretiens exploratoires

Afin de faire de point des connaissances sur notre question de recherche et de construire ainsi la partie théorique de notre travail, une exploration documentaire a été nécessaire. Celle-ci s'est faite avant la construction de la problématique et s'est poursuivie durant la rédaction de la revue de la littérature et l'analyse des données. Outre les bibliothèques de l'UCAD et de l'université de Ouagadougou, nous nous sommes rendu dans divers centres de documentation (CODESRIA, CRDI, IRD, ENDA Tiers-monde, les Ministères de l'environnement du Sénégal et du Burkina, ...) pour chercher l'information.

Cette recherche documentaire a été complétée par des entretiens exploratoires réalisés auprès de spécialistes de l'environnement ainsi que des professeurs et étudiants de l'UCAD.

II.2.2. Méthodes d'observation

Au regard du caractère socio-anthropologique de notre recherche, nous avons opté d'utiliser la méthode qualitative. Cette méthode comprend deux techniques : l'enquête par entretien et l'enquête par observation. S'agissant des entretiens, la collecte des données s'est faite à travers les types semi-directifs et les focus-group. En réalité, c'est l'objectif de la recherche qui impose la technique à utiliser. Selon Madeleine Grawitz, « lorsque les comportements vécus, la présence des autres, les processus dynamiques sont en cause, l'emploi des techniques de groupe s'impose ».55 Dans la mesure où techniques de groupe et techniques individuelles ne s'excluent pas mais se complètent, nous avons opté pour les deux techniques. A cet effet, un guide d'entretien nous a servi d'outil de collecte des données.

Les informations ont été recherchées auprès d'un échantillon significatif (c'est-à-dire capable de fournir des informations de grande qualité) et stratifié composé comme suit :

- Une catégorie de personnes composée de responsables coutumiers (5), de phytothérapeutes ou « tradipraticiens » (3), d'autorités administratives (2 : le

55 GRAWITZ, M., Méthodes des sciences sociales, 11ème éd., Paris, Dalloz, 2001, p. 532.

Directeur provincial de l'agriculture et le Directeur provincial de l'environnement), de charretiers coupeurs et vendeurs de bois (5) et des vieux septuagénaires (5). Soit un total de 20 personnes choisies dans 5 villages où le problème du déboisement se pose avec acuité.

- Deux focus-group composés de 10 femmes chacun, et dont la moitié sont des préparatrices de dolo. Soit également un total de 20 personnes.

Au total, la taille de notre échantillon était de 40 personnes choisies en fonction de la quantité et de la qualité des informations que nous recherchions et qu'elles pouvaient nous fournir sur le phénomène du déboisement. Les charretiers coupeurs et vendeurs de bois étaient des jeunes et des adultes d'âge compris entre 30 et 55 ans. Dans la mesure où nous n'avions pas opté pour la méthode quantitative mais plutôt pour la méthode qualitative, le rapport de la taille de l'échantillon à la population globale n'était pas nécessaire ; ce qui justifie la taille réduite de notre échantillon.

S'agissant de l'enquête par observation, elle a consisté en une observation directe non participante. A l'aide d'une grille d'observation, il s'est agit pour nous d'observer « de l'extérieur » le phénomène de la coupe de bois et des stratégies de transport de celui-ci en vue de la livraison chez les acheteurs. L'observation directe nous a permis de saisir les comportements des acteurs sociaux sur le vif.

II.3. Déroulement de l'enquête

Nous avons mené notre recherche de terrain durant le mois d'août. Avant d'engager l'enquête elle-même, nous avons procédé à une pré-enquête conformément à l'enseignement de la méthodologie. Celle-ci nous a permis de nous imprégner du terrain et d'ajuster certaines questions de notre grille d'entretien. Cette phase de pré-enquête a eu pour avantage de tester la pertinence de nos outils d'investigation. La pré-enquête s'est déroulée le 30 juillet 2010.

L'enquête proprement dite s'est déroulée du 1er au 31 août 2010. Elle a couvert principalement cinq villages du Département : Toma, Koin, Nièmè, Sien et Zouma.

II.4. Difficultés rencontrées

Notre première difficulté était la maîtrise du temps d'investigation limité au mois d'août, période hivernale où les paysans, à cause des travaux champêtres, ne sont pas disponibles dans la journée pour des entretiens. Ceci nous a amené à faire certaines interviews la nuit. Nous avons compté aussi avec le dimanche qui est un jour de repos, mais parce qu'il est aussi jour de prière pour les chrétiens, il nous a fallu attendre la fin des cérémonies

religieuses, parfois très longues, pour aller à la rencontre des enquêtés. Certains rendez-vous n'ont pu être respectés par des enquêtés qui ont profité du dimanche pour voyager.

Sur certaines questions, la crainte des autorités administratives n'a pas facilité le dialogue avec certains enquêtés tels que les coupeurs de bois clandestins. Il nous a fallu les rassurer par rapport à la publication des résultats de l'enquête. S'agissant par exemple des stratégies de coupe et de transport du bois par les clandestins, nous étions contraint de passer par d'autres personnes pour être renseigné.

Les tradipraticiens aussi pensaient que nous étions intéressé par la connaissance des leurs secrets médicinaux en interrogeant sur les plantes qui soignent et dont la rareté ou la disparition intéressait notre problématique dans le cadre du déboisement. Un tradipraticien du village de Koin a refusé de répondre à nos questions.

La période de notre enquête (mois d'août) a coïncidé avec le ralentissement des activités de déboisement à savoir la coupe de bois, le défrichement et les feux de brousse. Nous n'avons pratiquement pas pu faire une observation participante. L'idéal aurait été de pouvoir faire le terrain en deux phases : une phase en saison sèche et une autre en hivernage. Car selon l'une ou l'autre saison la végétation se présente différemment. En outre, il n'y a pas d'activité de chasse collective en hivernage.

Enfin, nous avons souhaité entrer en contact avec quelques informateurs du Service de l'environnement placés dans les villages, mais le secret a été gardé autour de leurs noms par ledit service.

DEUXIÈME PARTIE :

PRÉSENTATION, ANALYSE ET INTERPRÉTATION DES
RÉSULTATS DE L'ENQUÊTE

CHAPITRE III : ÉVOLUTION DE L'ENVIRONNEMENT DANS LE
DÉPARTEMENT DE TOMA

Le présent chapitre s'intéresse à l'évolution de l'environnement naturel dans le Département de Toma afin de mieux rendre compte du phénomène du déboisement. En l'absence de toute documentation et de repères historiques précis, nous nous appuyons sur ce que la mémoire de nos enquêtés a conservé, en essayant de remonter le cours de l'histoire le plus loin possible. C'est cette mémoire humaine qui rend compte d'une dégradation progressive de l'ensemble de la biodiversité et en donne les causes socioculturelles que nous analysons.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore