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Les populations rurales du Burkina Faso à  l'épreuve du déboisement : l'exemple du département de Toma

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par Jean Paulin KI
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - DEA en sociologie 2009
  

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III.2. Les causes socioculturelles de la dégradation de l'environnement

Qu'il s'agisse du déboisement en particulier ou de la dégradation de l'ensemble de l'environnement en général, une explication sociologique existe. C'est cette explication que nous tenterons de donner ici à partir des données d'enquêtes où sont cités la préparation du dolo, les techniques agro-pastorales, la diffusion technologique, les feux de brousse, la croissance démographique, la pauvreté et les méthodes de gestion des autorités administratives en charge de l'environnement.

III.2.1. La préparation du dolo

En zone rurale comme le Département de Toma, la source d'énergie principale reste le bois qui est utilisé pour la préparation des aliments mais surtout du dolo. Au Burkina Faso, le gaz n'existe que dans les villes où, de nos jours, il se fait rare et cher. Dans les villages du Département, comme dans l'ensemble du pays san, le dolo est devenu une boisson courante et un objet de commerce alors qu'auparavant il était préparé seulement par les vieilles personnes et consommé uniquement par les adultes. « De nos jours, dit un enquêté de Koin, tout le monde consomme cette boisson alcoolisée, surtout les enfants et les jeunes. Avant, les brus n'ouvraient pas de cabarets, elles travaillaient avec leurs belles-mères. Mais aujourd'hui, la recherche de l'argent et du bien-être individuel fait que chaque belle-fille ouvre son cabaret. Le dolo est exporté vers les villes comme Bobo-Dioulasso et Ouagadougou. Les cars s'arrêtent ici et nous voyons les bidons de 20 litres chargés de dolo»58. Comme le signale cette personne, la consommation du dolo est devenue un fait social total dans la localité au point que sa généralisation atteint les grandes villes. Selon nos informateurs, des revendeurs de cette boisson en font leur activité principale en ville. Or la grande consommation du dolo

58 Koin, le 20 /08/2010.

implique sa préparation fréquente qui nécessite beaucoup de bois. Pour préparer cent litres (100 l) de dolo, il faut au moins deux charrettes de bois, soit environ trois stères59. En 2000, un recensement des sites de préparation du dolo dans l'ancienne délimitation de la commune de Toma dénombrait 75 unités de préparation ou cabarets.60 Aujourd'hui, dans chacun des 16 villages du Département de Toma une concession sur deux est un site de préparation du dolo qui constitue l'activité économique principale des femmes. Et la forte fréquence des préparations de dolo accélère le rythme du déboisement. Il s'en suit donc, à long terme, une dégradation de l'environnement accentuée par les techniques agro-pastorales.

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