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L'alerte précoce et la prévision des rendements agricoles au Burkina Faso: cas de trois provinces Passoré, Yatenga et Soum

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par Paul RAMDE O. Paul Sylvestre
Université de Liège - Master gestion des risques naturels 2009
  

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INTRODUCTION

Contexte et Problématique

La région du Sahel en Afrique a connu ces vingt dernières années des conditions climatiques défavorables qui ont causé une crise alimentaire et une malnutrition chronique. Les pays les plus durement touchés sont le Niger, le Burkina Faso, le Mali et la Mauritanie (CRC, 2009). Selon Leprun (1989), le Sahel est une ceinture semi-aride de terres sablonneuses pauvres, jonchées de pierres, qui s'étend sur 3 860 kilomètres sur toute la largeur du continent africain. Il s'étend de 10 à 18° de latitude Nord, et de 4 à 15° de longitude Ouest. Il correspond à la zone de séparation physique et culturelle entre la partie sud qui possède des sols plus fertiles et le désert caractérisé par les sècheresses, des épisodes de famines et une dépendance alimentaire récurrente. Le Burkina Faso est un pays sahélien situé à l'intérieur de la boucle du fleuve Niger entre 10° et 15° de latitude Nord et entre 2° de longitude Est et 5°30' de longitude Ouest (Burkina, 2007). La superficie du pays est de 274 200 km2, et la population était estimée à 12 802 284 habitants, soit une densité moyenne de 47,3 habitants par km2 (INSD, 2007). Depuis quatre décennies, le Burkina Faso connaît des variations climatiques assez importantes. La sècheresse des années 1970 a provoqué une grave famine qui a coûté de nombreuses vies humaines et causée d'importantes pertes de cheptel (Sawadogo, 2007). Selon Ouédraogo (2004), le phénomène de crises n'est pas récent au Burkina Faso. De grandes famines ont été constatées en 1931 et 1932, des sècheresses catastrophiques ont concerné les années 1970, 1973, 1983-1984, 2000-2001, et des inondations importantes ont eu lieu en 1992 et 1994. L'ensemble des éléments sus cités affecte considérablement le niveau de production alimentaire. En milieu rural, la production agricole est la principale source d'alimentation des ménages. Cette production est fortement dépendante des aléas climatiques. Pour faire face à de tels évènements désastreux le gouvernement en collaboration avec d'autres partenaires au développement ont mis en place un Système d'Alerte Précoce (SAP) au niveau national. Ce système d'alerte orienté sur la prévention du risque d'insécurité alimentaire est devenu fonctionnel à partir de 2006-2007, à travers le démarrage de son chantier de rénovation méthodologique, et de relance de la surveillance de la situation alimentaire par régions (SAP, 2008).

Au Burkina Faso, plus de 80% de la population active oeuvre dans le secteur agricole d'où son importance dans le régime alimentaire des ménages surtout en milieu rural. Dans un tel contexte pouvoir prédire les productions agricoles d'une zone donnée, c'est prendre de l'avance sur la situation alimentaire de cette zone. La région du Nord et du Sahel au Burkina Faso, sont caractérisées par des situations alimentaires chroniquement déficitaires. L'alerte précoce est vue comme une stratégie pouvant participer à la gestion d'éventuelles crises alimentaires. Les informations objectives

et les moyens d'alerte rapide exercent un rôle crucial, en permettant d'entreprendre, en temps voulu et de façon appropriée, les interventions qui permettent d'éviter des souffrances (Diouf, 2008). Dans un pays, présentant une forte diversité écologique, comme le Burkina Faso, l'alerte précoce élaborée au niveau décentralisé est un moyen de fournir des informations précises et objectives propres aux caractéristiques agro-climatiques de chaque localité. Tenant compte du caractère actif récent du SAP au Burkina Faso (2006-2007), de l'insuffisance des ressources humaines directement allouées à ce service, et de sa forte dépendance en données d'analyse d'autres services de la Direction Générale de la Promotion et de l'Economie Rurale (DGPER), une analyse à l'échelle décentralisée revêt une importance capitale (SAP, 2008). Selon Balaghi et al. (2009), les modèles de prévisions agricoles s'adaptent mieux aux échelles locales (parcelle, champ d'agriculteur), mieux contrôlées, et où il est possible d'avoir de l'information précise sur des parcelles expérimentales. La modélisation des mouvements d'eau depuis le sol jusqu'à l'atmosphère, pour le calcul du bilan hydrique, est le coeur de la plupart de ces approches. Or, c'est malheureusement la partie la plus difficilement modélisable en raison de la difficulté d'obtention des informations précises sur les sols et le climat pour le calcul de l'évapotranspiration réelle des cultures, surtout sur de grandes étendues spatiales. On peut comprendre aisément que les approches de simulation aux échelles nationales et régionales (plusieurs pays) comportent des limites liées aux variabilités du climat et surtout de la relation soleau-plante. Ce travail de fin d'études s'inspire de modèles agro météorologiques de prévision des rendements effectués à partir de modèles d'analyses statistiques, afin de proposer aux systèmes d'alerte précoce mis en place par des organisations locales et décentralisées de l'Etat un outil en vue de prédire la situation alimentaire des ménages.

Objectifs

Dans le cadre de ce travail, l'analyse portera essentiellement sur l'élaboration d'un modèle agro météorologique de prévision des principales productions agricoles à même d'influencer la sécurité alimentaire de la zone d'étude qui est composée de trois provinces que sont : Passoré, Yatenga et Soum.

Objectif général

L'objectif général de la présente étude est de contribuer à fournir des données sur la sécurité alimentaire au niveau local au Burkina Faso.

Objectif spécifique

L'objectif spécifique lié à cette étude est de fournir des indicateurs d'alerte précoce basés sur la prévision des rendements agricoles dans trois provinces au Burkina Faso.

Hypothèses de travail

1 Les indicateurs agro-météorologiques qui caractérisent la production finale sont pertinents et précoces;

1 Les prévisions faites avec les données climatiques collectées en station sont les mêmes que

celles élaborées sur base des données disponibles sur Internet ( www.tutiempo.net).

I. PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE 1.1. Localisation de la zone d'étude

De nos jours, le découpage administratif du Burkina Faso est fait en treize régions. La zone concernée par le présent travail comprend trois provinces issues de deux régions. C'est la région du Nord avec comme provinces le Yatenga et le Passoré et la région du Sahel représentée par la province du Soum. La figure suivante donne une présentation de la zone d'étude suivant le découpage administratif actuel.

Carte 1: Présentation de la zone d'étude

Tableau 1: Etendue des provinces de la zone d'étude

Province

Surface (Km2)

SOUM

1 281. 71

YATENGA

649 .29

PASSORE

397.83

Source : BDNT, 2007.

Des calculs réalisés à l'aide du logiciel ArcGIS, montrent que la superficie de la zone d'étude est de 2 328.84 km2.

1.2. Productions agricoles et situation alimentaire des ménages

Faite sur des terres très infertiles, l'agriculture dans la partie nord du pays est une agriculture de subsistance. Elle parvient difficilement à dégager des excédents susceptibles de générer des revenus monétaires nécessaires à l'émergence d'une économie de marché. Plusieurs études et rapports portant sur l'alerte rapide ou le bilan de campagne agricole montrent une situation de déficit alimentaire régulier liée à une production insuffisante. Une situation de la campagne agropastorale 2007-2008 (MAHRH et al., 2007), montre que sur les marchés des provinces de la Région du Nord notamment la province du Loroum, du Zondoma et surtout du Passoré, le niveau des prix est en hausse par rapport à octobre 2006. A Samba, dans le Passoré, le prix du mil et du sorgho ont connu des augmentations respectives de 100% à 125% malgré la récolte en cours, à la date de réalisation de l'étude.

1.3. Importance du sorgho et du mil en matière de sécuritéalimentaire

Selon Sissoko (2005), la production de céréales est très prédominante dans la Province du Zondoma (région du Nord), à l'image du Pays, compte tenu de la place importante qu'occupent les céréales dans les habitudes de consommation alimentaire. Les enquêtes de cette étude montrent que 100% des ménages pauvres produisent le sorgho, contre 84% pour les ménages riches. Les céréales qui sont les cultures dominantes sont essentiellement utilisées dans l'autoconsommation familiale. En effet, les ménages utilisent 86% à 100% de leur production céréalière dans la consommation familiale. Selon le FEWSNET (2002), le mil et le sorgho sont les produits vivriers de base les plus consommés au Burkina Faso et en particulier dans les zones de production chroniquement déficitaires des régions du centre, du centre-nord, du nord et du Sahel. C'est pourquoi tout changement dans les prix de ces produits affecte les conditions d'accès des ménages moyens.

1.4. Caractéristiques agronomiques du sorgho et du mil

Selon INERA et al. (1998), dans la région du Nord, la variété de sorgho la plus utilisée est ICSV1049 et la variété de mil est IKMP5. Les caractéristiques agronomiques de chaque variété sont mentionnées dans le tableau suivant :

Tableau 2 : Caractéristiques agronomiques du sorgho et du mil.

Paramètres agronomiques

Données pour mil

Données pour sorgho

Variété

IKMP5

ICSV1049

Durée du cycle

110 jours

110- 120 jours

Rendement

650 kg

800 à 1000 Kg/ha

Période de semis

15 juillet

15 juin au 15 juillet

Besoin en pluviométrie

500 à 800 mm

600 à 800 mm

Amendement

5 t/ha de fumier tous les 2 ans

100 kg/ha de NPK, et 50 kg/ha d'urée.

5 t/ha de compost tous les 2 ans

100 kg/ha de NPK et 50 kg/ha d'urée

Autres

Densité entre les lignes 0,8 m et 0,6 m entre les poquets.

Résistance au striga et aux

maladies foliaires.

Source : INERA et al. (1998)

1.5. Evolution des rendements du mil et du sorgho

Le rendement d'une culture est un indice de productivité couramment utilisé pour apprécier l'évolution des progrès réalisés par les acteurs de l'agriculture dans une culture donnée. Les représentations graphiques suivantes montrent l'évolution des rendements du mil et du sorgho dans la zone d'étude sur la période de 1986 à 2000, ce qui correspond aux estimations faites suivant l'ancien découpage du pays. Pour les valeurs de rendements et de superficies de la période 1986 à 2000, le territoire national était divisé en trente provinces. Cependant, les estimations de 2001 à 2003, sont faites sur la base de l'actuel découpage administratif en 45 provinces. Ces estimations sont faites par la Direction Générale de la Promotion de l'Economie Rurale2. Des appréciations sur la qualité des données sont faites dans la partie résultats et analyses.

2 http://agristat.bf.tripod.com/

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe