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Mouvements de résistance et culture politique au Sud-Kivu. Mise en évidence des fondements idéologiques et des actions revendicatrices.

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par Philippe KAGANDA MULUME-ODERHWA
Université officielle de Bukavu - Diplôme d'études supérieures en sociologie politique 2009
  

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1.1.2. Le Sud-Kivu comme espace politique

Le Sud-Kivu est l'une de 24 provinces de la RDC. Il comprend deux institutions, à savoir un gouvernement provincial et une Assemblée Provinciale. Il est composé de la ville de Bukavu et de huit territoires: FIZI (15.786Km2), Idjwi (281Km2), Kabare (1.960Km2), Kalehe (5.707Km2), Mwenga (11.172Km2), Shabunda (25.216Km2), Uvira (3.146Km2), Walungu (1.800Km2) comme l'indique la carte administrative ci-dessous.

Fig. n° 1 : Carte administrative de la Province du Sud-Kivu

Les institutions politiques en place sont l'émanation d'un processus politique des élections pluralistes de 2006. Plusieurs partis politiques et compris les acteurs de la société civile sont en compétition pour le contrôle de l'espace politique. A côté d'eux, se sont développés les groupes informels qui, par des moyens violents cherchent à contrôler les enjeux politiques. Ce sont les mouvements de résistance, dits « MaïMaï ». Ils ont des revendications - souvent mal cristallisées - adressées à la société politique, et dont certaines expriment la volonté de participer à la gestion de la « cité ».

Dès lors, l'espace politique devient un enjeu qui alimente les mécontentements, les débats politiques, les positions sociales, les symboles et idéologies dans l'imaginaire collectif.

1.1.3. Le Sud-Kivu comme espace multiculturel (7)

Le Sud-Kivu est formé des populations appartenant à plusieurs communautés ethniques. L'ethnographie du Sud-Kivu retient une diversité de groupes ethniques notamment :

- Babembe : en Territoire de FIZI

- Bafuliro : en Territoire d'Uvira

- Bahavu : en Territoire de Kalehe et Idjwi

- Balega : en Territoire de Mwenga, Shabunda, FIZI

- Banyindu : en Territoire de Walungu et Mwenga

- Bashi : en Territoire de Walungu, Kabare, Kalehe et Mwenga

- Bavira : en Territoire d'Uvira

- Batwa : en Territoire de Kalehe, Idjwi, Kabare

7 Le concept de multiculturalisme « recouvre en réalité trois grandes significations qui se superposent : il exprime d'abord un constat, celui de la coexistence au sein de nos sociétés de plusieurs cultures, il fait ensuite référence à un idéal ethnique et politique soucieux de concilier l'égalité et la reconnaissance des différences culturelles, il sert enfin à désigner les réponses politiques apportées par certains Etats aux discriminations liées à l'appartenance à des minorités ethniques et culturelles ». (Lire J. ETIENNE et Alii, Dictionnaire de Sociologie, Paris, Hatier, 2004, p.291).

Citant B. Verhaegen, I. Ndaywel et L. de Saint Moulin, G. Muheme retient les ethnies suivantes au Sud-Kivu : Bafulero, Bavira, Baluna, Aluba, Ankurshu, Matapa, Bakongolo, Wazimba, Malela, Babembe, Bangubagu, Bahombo, Babuyu, baholoholo, Batumbwe et Balumbu(8)

Il cite en plus de groupes ethniques comme les Bashi, Bafuliro, Bahavu, Bulega, Babembe, Babuyu, Bweri, etc.(9) on retrouve ces groupes ethniques dans la carte élaborée par Léon de Saint Moulin pour l'ethnographie du Kivu.

Fig. n° 2 : Carte ethnographique du Kivu

Source : L. de SAINT MOULIN, « Conscience nationale et identités ethniques. Contribution à une culture de la paix » in Congo-Afrique, n° 372, Février 2003, pp. 93-128

8 G. MUHEME, Les guerres imposées au Kivu, Intérêt économique ou management social, Louvain-la-Neuve, Bruylant-academia, 1999, p.44.

9 Ibidem, p.44 et passim

Le Sud-Kivu n'est pas une catégorie socio-culturelle homogène. Il est plutôt un cadre géographique multiculturel. En effet, l'existence de plusieurs groupes ethniques au Sud-Kivu (multiculturalisme) entraîne naturellement des revendications identitaires qui sont à leur tour source des tensions et de conflits entre groupes. En effet, ethnicité qui s'observe devient un enjeu, une ressource de mobilisation des groupes. L'exacerbation de ces logiques identitaires aux fins économistes ou belliqueuses à travers les mouvements collectifs est manifestement favorisée par l'incapacité avérée de l'Etat à positiver ou à réduire la pertinence de l'ethnicité. A ce sujet, nous retenons de Benoît Nemery ce qui suit :

« Il n'est pas utile de nier ou de refouler le fait ethnique, car cela ne fait qu'exacerber l'ethnicisme, mais il faut domestiquer l'ethnicité et lui faire perdre sa pertinence sur les plans politiques, sociaux et économiques »(10).

Expliquer un objet d'étude aussi complexe dans un environnement dynamique et aux enjeux contradictoires impose le respect rigoureux des principes de la démarche scientifique.

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