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Echec de l'intégration de l'Union du Maghreb Arabe (UMA)

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par Mourad Boudjema
à‰cole nationale d'adminstration publique : Université du Québec en Outaouis - Maà®trise en administration publique 2010
  

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1.1.2 Objet de la structure 17(*)

La vision de l'UMA est de réaliser un avenir commun, dans une future communauté régionale visant le bien-être économique, l'amélioration des conditions et de la qualité de vie, de la liberté et la justice sociale, ainsi que la sécurité des peuples des pays de Maghreb. Cette vision est mieux exprimée dans « le traité instituant l'UMA» C'est fort de cette vision que les pays membres se sont assigné comme mission la  promotion d'une croissance économique équitable et durable, et un développement socio économique par des systèmes de production efficaces, une intégration et une coopération approfondies, ainsi qu'une bonne gouvernance, une paix et sécurité durables, pour que la région devienne un joueur efficace sur la scène mondiale.

Quant aux objectifs, ils sont les suivants :

Ø Le renforcement des liens de fraternité qui unissent les États membres et leurs peuples.

Ø la réalisation le progrès et la prospérité des sociétés qui les composent et la défense de leurs droits.

Ø La contribution à la préservation de la paix fondée sur la justice et l'équité.

Ø La poursuite d'une politique commune dans différents domaines des marchandises et des capitaux.

Ø Le renforcement des liens de complémentarité économique au niveau du Maghreb et la réduction de l'isolement de ces pays membres».18(*)

1.1.3 Institutions de l'UMA :19(*)

L'UMA s'est dotée en effet d'un conseil suprême, dit conseil de la présidence, le Conseil Consultatif, le Secrétariat général, le Comité de Suivi, la réunion des Premiers Ministres, le Conseil des Ministres des Affaires Étrangères, les Commissions Ministérielles Spécialisées, l'Instance Judiciaire, Université Maghrébine, la Banque Maghrébine d'Investissement et de Commerce Extérieur (BMICE)

1.1.4 Organigramme 20(*) (voir annexe 3)

Le Conseil de la Présidence il est l'organe suprême de l'union. Il est composé des cinq chefs d'État des pays membres et secondé par quatre conseils ministériels érigées en commissions spécialisées (Sécurité alimentaire, économie et finance, infrastructures de base, ressources humaines). L'article 6 du traité constitutif stipule qu'il est le seul organe habilité à prendre des décisions avec l'exigence extrême de l'unanimité. Sa présidence est tournante entre les Chefs d'États et d'une durée d'une année. Elle se réunit en session ordinaire une fois par an et en sessions extraordinaires si nécessaire. À ce jour six sessions ont été tenues, respectivement à :

-Tunis, 21-23 janvier 1990,
-Alger, 21-23 juillet 1990,
-Ras Lanouf (Libye), 10-11 mars 1991,
-Casablanca (Maroc) ,15-16 septembre 1991,
-Nouakchott, 10-11 novembre 1992.
- Tunis, 2-3 avril 1994.

Le Conseil Consultatif [Son siège est à Alger, Algérie]

Comme organe de contre pouvoir,21(*) on a constitué un conseil consultatif composé de trente représentants par pays choisis par les organes législatifs des États membres ou conformément aux règles internes de chaque État.

Le Conseil se réunit en session ordinaire chaque année et en session extraordinaire à la demande du Conseil de la Présidence. Il émet un avis sur tout projet de décision que lui soumet le Conseil de la Présidence comme il peut soumettre au Conseil des recommandations de nature à renforcer l'action de l'Union et réaliser ses objectifs.

1.1.5 Fonctionnement des instances l'UMA :

Pour assurer le fonctionnement de l'UMA un secrétariat, un comité de suivi en plus des réunions périodiques des ministres et des chefs d'États ont été mis en place:

Le Secrétariat général [son siège est au Maroc]
Créé par le Conseil de la Présidence qui a fixé son siège à Rabat. Actuellement il est présidé par M. Habib Ben Yahia22(*)

Le Comité de Suivi

Chaque État membre désigne un membre de son gouvernement ou de son comité populaire public pour se charger des affaires de l'Union. Le Comité de suivi, ainsi composé, soumet ses travaux au Conseil des ministres des Affaires étrangères. Il a tenu sa 44ème session au siège du Secrétariat général à Rabat le 29/11/2007

La réunion des Premiers Ministres
Les Premiers Ministres des pays membres ou ceux qui assurent cette charge, peuvent se réunir chaque fois que nécessaire.

Le Conseil des Ministres des Affaires Étrangères
Prépare les sessions du Conseil de la Présidence et examine les propositions du Comité de suivi et des Commissions ministérielles spécialisées. Sa dernière session (27ème) a été tenue à Rabat le 30/11/2007 au siège du Secrétariat général.

 

Les Commissions Ministérielles Spécialisées : Le Conseil de la Présidence a créé quatre Commissions ministérielles spécialisées chargées respectivement de la sécurité alimentaire, de l'économie et des finances, de l'infrastructure et des ressources humaines.

- La Commission ministérielle de la sécurité alimentaire a tenu sa 14ème session du 13

au 14/12/2007 à Nouakchott

- La Commission ministérielle de l'économie et des finances a tenu sa 12ème session du 10 au 12/12/2007 à Tripoli
- La Commission ministérielle des ressources humaines a tenu sa 10ème session du 2 au 3/10/2001 à Tunis
- La Commission ministérielle des infrastructures a tenu sa 11ème session du 11 au 12/11/2001 à Tripoli

 
 
 

Université Maghrébine [Libye]
Créée par le Conseil de la Présidence au cours de sa deuxième session (Alger, le 23/7/1990). Son siège est à Tripoli


Académie Maghrébine [Libye]
Créée par le Conseil de la Présidence au cours de sa deuxième session (Alger, le 23/7/1990) Son siège est à Tripoli

La Banque Maghrébine d'Investissement et de Commerce Extérieur (BMICE) [Tunisie]
Créée par un accord signé par le Conseil de la Présidence au cours de sa troisième session (Ras Lanouf, 10-11 mars 1991) elle n a été concrétisée que lors de la réunion tenue à Alger le 16 mars 2010.

Ses objectifs :

Contribuer à l'édification d'une économie maghrébine compétitive et intégrée, à réaliser des projets mixtes, à promouvoir les échanges commerciaux intermaghrébins et à renforcer les investissements et la circulation des biens et des capitaux entre les pays du Maghreb.
Son capital : 500 millions de dollars répartis entre les cinq pays membres de l'UMA, Son capital déclaré devra être souscrit au moment de la création et s'élève à cent cinquante millions de dollars repartis à parts égales entre les cinq pays membres. Son siège est à Tunis. La BMICE sera dirigée d'après un système de rotation de ses responsables (directeur général et président). Lors de la réunion tenue le 29 décembre à Tripoli (Libye), les ministres des affaires étrangères des pays de l'Union du Maghreb Arabe ont décidé de nommer un tunisien au poste de directeur général de la Banque pour une période de 4 années et de charger l'Algérie de la présidence de son conseil d'administration, pendant les trois premières années de cette institution. 23(*)

Nous allons à présent voir quelles mesures ont été prises pour concrétiser le projet d'intégration économique.

1.2 les mesures d'intégration économiques

1.2.1 Les Mesures Prises

Cette section de notre travail portera sur le contenu des textes organiques de l'UMA. Nous analyserons les mesures tarifaires, en ce qui a trait à la cédule de baisse des restrictions commerciales entre membres, la coopération industrielle, les responsabilités sectorielles ainsi que les réalisations (les mesures tarifaires et non tarifaires) :

1.2.2 Mesures tarifaires  (cédule de baisse)

Dans le cadre de son projet, l'UMA, a développé des mesures affectant le commerce inter États, et la coopération industrielle entre ses membres. En ce qui concerne le commerce, « deux conventions » ont été conclues en 1990 et 1991, définissant une feuille de route vers l'avènement d'une zone de libre échange en 1992, de parvenir à l'union douanière en 1995 et à la création d'un marché commun en 2000.

L'organisation espère que les pays membres appliqueront la loi en réduisant complètement leurs tarifs au fil du temps, en révisant leurs lois respectives sur l'origine des produits, en levant les barrières tarifaires et en révisant les procédures phytosanitaires. La motivation avancée est que ce protocole permettra une réduction progressive des restrictions à l'importation et éventuellement à l'élimination d'autres obligations du genre sur les produits provenant des États membres. Le but ultime du « Traité de l'UMA» est donc de créer un marché régional intégré afin de relancer le développement économique, la diversification des produits et l'industrialisation de la sous région au travers de la réalisation d'une économie d'échelle.

Principales conventions :

En parallèle, deux conventions ont été conclues par les pays maghrébins :

La convention signée le 23 juillet 1990, relative à l'échange de produits agricoles, et qui prévoit :

Ø L'édification progressive entre les parties contractantes d'une union douanière en vue de réaliser un marché agricole maghrébin commun.

Ø L'exonération des produits agricoles échangés, d'origine et de provenance locales, des droits de douanes et des impôts et taxes d'effet équivalent imposés à l'importation, à l'exception des impôts et taxes sur la production locale dans chacun des pays de l'union.

Ø La mise en place d'une commission de la sécurité alimentaire chargée d'élaborer les listes de produits agricoles exonérés de toute mesure tarifaire.

La convention relatives aux aspects commercial et tarifaire conclue le 10 mars 1991 entre les pays de l'UMA, et qui porte sur :

Ø L'exonération des droits de douane, impôts et taxes d'effet équivalent imposés à l'importation des produits échangés, d'origine et de provenance locales.

Ø L'exonération des produits échangés, d'origine et de provenance locales, et définis dans des listes, de toutes mesures non tarifaires.

Ø 1.2. Accords commerciaux et tarifaires24(*)

1.2.3 Les accords commerciaux et tarifaires

Dans le prolongement de la déclaration de Marrakech, plusieurs accords bilatéraux de libre-échange ont été conclus entre le Maroc, la Tunisie et l'Algérie.

L'accord pour la création d'une zone de libre-échange durant une période transitoire qui s'est achèvera le 31 décembre 2007 entre le Maroc et la Tunisie, signé le 16 mars 1999,

«Le schéma du démantèlement tarifaire est conçu selon la sensibilité et la nature des produits figurant dans les listes annexées à l'accord.

Le cadre juridique des échanges maroco-tunisien est également défini par d'autres conventions, notamment le protocole de coopération technique entre le Ministère de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat du Maroc et le Ministère tunisien du Commerce (1998), l'accord d'encouragement et de garantie des investissements (1994), l'accord-cadre pour la coopération industrielle (1987), l'accord conclu entre le Centre Marocain de Promotion des Exportations (CMPE) et son homologue tunisien, le CEPEX (1981) et celui portant règlement intérieur de la Chambre de Commerce et d'Industrie mixte maroco-tunisienne (1987) » 25(*)

Pour ce qui est des échanges entre l'Algérie et la Tunisie, l'accord commercial de 1981, complété par l'accord additionnel de 1984, prévoyait la franchise des droits de douanes et des taxes d'effets équivalents pour les produits originaires ayant un taux d'intégration minimal de 50%.

Le Maroc et l'Algérie ont signé le 14 mars 1989 un accord commercial et tarifaire qui institue l'octroi mutuel de préférences tarifaires au titre des échanges de produits originaires des deux pays. Entré en vigueur le 6 février 1990, il prévoit l'exonération des droits de douanes et taxes d'effet équivalent pour l'ensemble des produits échangés. Le bénéfice du traitement tarifaire préférentiel est réservé aux produits qui satisfont aux règles d'origine spécifiées dans l'accord.

«Il s'agit : 26(*)

Ø des biens entièrement produits dans le pays d'exportation (produits des règnes animal, végétal ou minéral ainsi que les autres richesses naturelles).

Ø des produits transformés dans le pays d'exportation et dont la valorisation locale n'est pas inférieure à 40% de la valeur globale des produits finis (départ usine).

En plus des règles d'origine, l'octroi du régime préférentiel est conditionné par le respect de la règle dite de «transport direct», consistant à acheminer les produits directement du pays exportateur vers le pays importateur, sans transiter par un pays tiers ». Par ailleurs, cet accord prévoit des dispositions additionnelles portant sur les aspects suivants :

Ø La facilitation des procédures des échanges, notamment en matière de délivrance des autorisations d'importation et d'exportation.

Ø l'octroi de la franchise douanière aux échantillons et matériels publicitaires ainsi qu'aux produits et outils nécessaires à l'organisation de manifestations commerciales (salons et foires).

Ø l'octroi de la priorité en matière de transport aux entreprises et aux opérateurs nationaux ».

1.2.4 Coopération industrielle :

Dans le cadre industriel, plusieurs protocoles et ententes ont été mis en place. Ils entendent faciliter et encourager la productivité dans le domaine industriel. Dans cette perspective, le comité de suivi l'instance chargée de mettre en application les décisions du conseil de la présidence a ciblé les tâches immédiates à accomplir, notamment, l'application et l'élaboration de la convention commerciale et tarifaire qui élargit aux produits industriels l'exonération de taxes sur les exportations d'un pays de l'UMA vers un autre, la charte pour la protection de l'environnement, la convention d'échange des formateurs entre les administrations postales et de communications des pays de l'UMA, Protocole relatif à l'application du droit de compensation unique d'un taux de 17.5% entre les pays de l'UMA, convention de l'organisation des marchés publics dans le domaine de l'équipement et les travaux publics entre les pays de l'UMA et Protocole numéro 7 traçant les conditions sanitaires vétérinaires d'importation des bovins vivants et de la viande bovine des pays non membre de l'UMA. Etc...(Voir annexe 4) sur les conventions Maghrébines signées). En bout de ligne, ceci devrait générer des emplois, et redynamiser le secteur industriel pour en faire un catalyseur du développement. C'est ainsi que les petites et moyennes entreprises, devraient stimuler le développement du secteur agricole, du tourisme, et à travers ce programme de diversification, se trouve l'espoir que les investisseurs puissent trouver leur intérêt.

1.2.5 Mesures sectorielles

Ici, il est question d'analyser les types d'industries qui ont été mises en place dans le cadre du bloc ainsi créé (ex. auto, textile et vêtement, services financiers, culture, IDE, services). En ce qui concerne l'UMA, l'organisation a un plan d'action qui couvre les secteurs macroéconomiques et sociaux, notamment l'environnement et aménagement d'habitat, l'eau, le travail et l'emploi, la culture, l'information et sport, et transports et communications. D'autres secteurs incluent les assurances, finances et investissements, développement et ressources humaines, alimentation, agriculture et ressources naturelles, santé et affaires juridiques. Aux fins de cette étude, ces secteurs seront regroupés autour des industries suivantes : agriculture et agroalimentaires, bois, produits miniers et ressources naturelles, bétails, hydrocarbures, tourisme, produits manufacturés.

Partie 2 Analyse des résultats d'intégration et réalisations

Connaitre les mesures prises pour concrétiser les accords de libre - échange au sein de l'UMA nous incite à nous demander ce que les membres ont déjà accompli 21 ans après le lancement du projet d'intégration. L'UMA s'était un nombre des échéanciers pour matérialiser son projet d'intégration économique. En grandes lignes, après l'adoption du traité institutionnel de création en 1989, les cibles de libéralisation à atteindre étaient les (a) une zone de libre échange en 1992, (b) de parvenir à l'union douanière en 1995 et (c) la création d'un marché commun en 2000.

Il est intéressant de noter qu'à ce jour l'UMA est resté au point projet et n'a pas encore réussi à lancer la zone de libre échange qui correspond au premier échéancier. Nous présumons que ceci prélude à la paralysie totale de cette instance. Les observateurs ont leur attention tournée vers l'UMA dont le cheminement semble se distancer des autres blocs similaires sur le continent africain.

2.1 Les Impacts Économiques

Cette section concernera les effets consécutifs à la création de l'UMA surtout en ce qui a trait aux flux commerciaux et leur impact sur le bien-être collectif des communautés des pays membres. Pour ce faire, nous considérerons les exportations / importations et utiliserons aussi le théorème H-O-S pour analyser les types des produits qui circulent entre les pays et ainsi en déduire les impacts.

De l'avis de la Banque Mondiale, l'intégration économique n'est efficace que lorsqu'elle va au-delà de la suppression des tarifs et quotas, pour éradiquer (autant que possible) toutes les formes de barrières qui divisent le marché et bloquent la libre circulation des biens, services et relèvent les investissements27(*). Selon la même source, l'adhésion à un bloc économique régional devrait baisser les frictions des coûts des échanges, augmenter la crédibilité des initiatives de réforme, et solidifier la sécurité entre partenaires. Dans cette ligne de pensée, il convient de se demander, une fois le projet d'intégration lancé et entamé, si ces objectifs sont atteints et quelles retombées cela rapporte aux bénéficiaires au bout du circuit commercial. Qu'en est-il de l'UMA? La section suivante va s'y pencher.

2.1.1 Le commerce Intra-bloc

On ne le dira jamais assez, les échanges commerciaux jouent un rôle important dans l'économie des états, en l'occurrence ceux membres de l'UMA parce qu'ils représentent une grande composante du PIB des petits pays comme la Mauritanie la Tunisie et le Maroc. D'ores et déjà, il apparait à tout observateur averti que la carte commerciale de l'UMA n'est pas particulièrement variée parce que les pays semblent offrir et ou acheter, pour la plupart des produits similaires. Dans bien de cas, ce sont les produits agricoles et les matières premières qui dominent les exportations (c'est-à-dire, les biens intensifs en travail), alors qu'ils importent les biens manufacturés (intensifs en capital et valeur ajoutée). Cependant, pour certains pays comme L'Algérie, la Libye, la et le Maroc, le pétrole et des produits miniers constituent une part importante des exportations (des industries qui sont intensives en capital). Le pétrole et l'industrie minière contribuent au développent industriel et génèrent beaucoup d'emplois. Pour la Tunisie et le Maroc, l'agriculture (laquelle est intensive en travail) domine les exportations.

Le tableau 1 fournit la liste des produits commerciaux de quatre pays sélectionnés dont Algérie, le Maroc, la Tunisie et la Libye. Pour la Tunisie et le Maroc, nous découvrons que leur économie est largement dépendante de l'agriculture à hauteur de 80% et que leurs exportations en dépendent en moyenne à 27%. (voir tableau 2). Exception faite pour le Maroc qui ajoute à ceci son industrie minière (phosphate). Pour l'Algérie et la Libye l'économie dépend principalement du pétrole. Pour voir si des changements se sont opérés depuis la création de l'UMA, nous allons examiner le volume des échanges à l'intérieur de l'organisation.

2.1.2 Le volume des exportations intra blocs

D'après de récentes statistiques sur le commerce intra bloc mondial, on constate une baisse des exportations au niveau de l'UMA depuis sa création en 1989. Or, nous savons que les échanges commerciaux au niveau de l'UMA sont réglementés par les conventions de commerce et par des accords bilatéraux. Ces derniers restent les plus importants car ils représentent 60% des échanges globaux alors que le commerce au niveau du bloc ne représente que 7%. C'est le même constat qui transparait de taux de croissance des échanges en pourcentage entre 2000 et 2007. (Voir tableau 3).

En appliquant la théorie des unions douanières aux flux des exportations et importations entre, d'une part, les pays membres de l'UMA, et, ceux d'autres régions du monde d'autre part, on découvre un volume des flux commerciaux moins élevé entre les pays membres de l'UMA par rapport à ceux des autres pays du monde notamment avec l'UE. Ce qui voudrait dire que la majorité des échanges des pays de l'UMA prennent la direction hors la zone, (voir tableau 4) en dépit de l'objet d'intensifier ce commerce entre eux. Cependant, il apparait en même temps que d'une manière générale, les exportations et importations intra bloc ont augmenté entre 1998 et 2006 même si l'augmentation est dérisoire. Nous pouvons dire que l'entente d'intégration a contribué à la création de commerce, du moins, pour une période. Les mesures mises de l'avant par le libre-échange tendent à minimiser ou à éliminer les tarifs sur beaucoup de produits circulant entre les membres de l'UMA. Puisqu'il y a création de commerce, cela ne peut qu'avoir un effet positif sur le bien être social, notamment par la création des emplois et le rehaussement du revenu familial des populations. Le tableau nous en donne l'illustration :

Évolution du commerce de l'UMA :28(*) (Voir tableau 5)

2.1.3 Analyse de l'évolution des échanges par pays :

Faiblesse de l'échange commercial maghrébin : (voir tableau 6)

L'essentiel du commerce maghrébin se situe finalement en dehors de la région. Ceci se vérifie par La faiblesse des échanges intra-maghrébins qui n'ont pas presque pas évolué en l'espace de plus de trois décennies. Ainsi la part des exportations pour le commerce extérieur de chaque pays a été de l'ordre de 0.8% en 1975 et 1.5%, en 1986 contre 1,2% et 0.5 pour les importations respectivement pour les mêmes années. Enfin les importations intra-maghrébines n'ont guère dépassé 4% durant la période 1988-1996. Contrairement au commerce intra-maghrébin le commerce extérieur représente pour sa part 60% du marché avec les pays industrialisés notamment avec l'union européenne et les USA. Essentiellement les pays maghrébins exportent des matières premières telles le pétrole, le gaz, le phosphate et le fer et importent des biens alimentaires, les matières agricoles et les produits manufacturés.

Principaux produits exportés par l'Algérie : Les hydrocarbures continuent à dominer les exportations algériennes à hauteur de 97,5%. La balance du commerce extérieur qui, hors hydrocarbures, reste toujours déficitaire. En 2008, Les exportations hors hydrocarbures sont de l'ordre de 1,77 milliard de dollars et représentent seulement 2,5% du volume global.

51% de ces exportations, sont principalement constituées de produits para chimiques dont 42% des dérivés d'hydrocarbures, et de produits sidérurgiques avec 28% dont 64% composés essentiellement des déchets ferreux et non ferreux.

Pour les produits agricoles, alimentaires et de la pêche, ils ne représentent que 7% et dépassant pas le niveau des 30 millions de dollars, s'insérant ainsi au plus bas niveau de la pyramide. Près de 75% des dattes algériennes destinées à l'exportation sont vendues en France, tandis que 99,7% des crevettes sont exportées à destination de l'Espagne. Les pâtes alimentaires, les eaux minérales et gazéifiées ne sont, elles, exportées que vers certains pays d'Afrique, à l'instar de la Guinée, le Ghana, le Sierra Leone, La Gambie, le Niger, la Mauritanie et le Bénin.

Les exportations hors hydrocarbures et les produits sidérurgiques ont réalisé des recettes de 300 millions de dollars chacune en 2008. L'examen des données fait ressortir une tendance à la baisse des exportations vers les pays de la zone euro ainsi que ceux de l'Amérique et de l'Asie et une nette amélioration vers les pays du Maghreb et des pays arabes durant la dernière décennie. Alors que les échanges ne dépassaient guère les 803 millions de dollars en 1990, ils ont fortement rebondi pour se chiffrer à 2,2 milliards de dollars en 2006 bien que les échanges des pays maghrébins avec l'Union Européenne d'une part, et le reste du monde d'autre part, aient, en moyenne, progressé plus vite entre 1990 et 2006. Depuis 1998 une nouvelle dynamique des échanges intra-zone semble s'instaurer, illustrant ainsi une ouverture croissante des pays membres en faveur du cadre régional. Par ailleurs les exportations algériennes vers les pays du Maghreb (Tunisie, Maroc, Mauritanie et Libye), ont atteint 1,324 milliard de dollars, contre 760,39 millions de dollars en 2007 en hausse de 18,49%. Les produits exportés sont constitués principalement du butane liquéfié avec 693 millions de dollars, du gaz naturel (331 millions), du propane liquéfié (116 millions), produits semi-finis (113,16 millions), des produits alimentaires (22,92millions en hausse de 178,03%), des équipements industriels (5,88%) et, enfin, des produits laminés plats en fer et en acier (34 millions). Cependant, pour les importations en provenance des pays magrébins sont estimées à 387,49 millions de dollars en 2008, une augmentation de 32.84% et sont constituées de remorques et semi-remorques de transport de marchandises avec 32 millions de dollars, le phosphate de calcium (26 millions) et les préparations de lessives et de nettoyage (23 millions).29(*)

La Tunisie  et les échanges intra-maghrébins:

Depuis 2008 le volume des échanges de la Tunisie avec ses partenaires maghrébins ne cesse de progresser ainsi on constate que les échanges avec la Libye ont progressé de 40%, ceux avec l'Algérie de 85%, avec le Maroc de 24% et avec la Mauritanie de 52%.
Toutefois, l'ensemble de ces échanges ne représente, pour l'heure, que 7% du commerce entre les cinq pays de l'Union du Maghreb Arabe (UMA).
Les exportations de produits agricoles entre pays de l'UMA ont pour leur part atteint 11,7% de l'ensemble des exportations des différents produits alors que les importations en ont représenté 12,1%. Les principaux produits échangés sont les produits agricoles.

Le Maroc et les  échanges intra-maghrébins:

Le taux d'échange a crû dans les échanges intra-maghrébins depuis 1999 à 2006 et s'est établit à hauteur de 14.5% alors qu'il ne représentait que 0.7% entre 1990 et 1998. Les échanges commerciaux entre le Maroc et les autres pays de l'UMA ont ainsi totalisé un montant de 8,9 milliards de dirhams En 2007. L'Algérie pour sa part représente le premier partenaire commercial du Maroc au Maghreb et en Afrique avec un montant de 7 milliards de dirhams d'échanges dont 6,4 milliards de dirhams d'importations.

Dans le même ordre d'idée les exportations vers les pays de l'union européenne ont aussi augmenté de 14.5 % pour la période 1999-2006 contre -1.7 % en 1990 -1998.

Enfin s'agissant des exportations maghrébines pour le reste du monde, elles ont atteint 24,8% et 1% respectivement pour les deux périodes considérées.

Du côté des importations, on constate aussi une nette évolution des échanges avec les pays de l'union européenne. Après 1.3% entre les périodes 1990- 1998 les importations sont passées à 7.4%. Par ailleurs, ce taux est passé de 1,8% à 13,8% respectivement entre les périodes 1990- 1998 et 1999-2006 pour le reste du monde.

Cependant, comparativement aux autres regroupements régionaux, les échanges intra maghrébins demeurent encore marginaux :

Comparativement au commerce intra bloc des zones d'intégration régionales, Le commerce global intra-maghrébin reste encore faible avec 1,2% des échanges extérieurs de la zone en 2006 alors qu'il représente 32,7% des échanges de l'Union Européenne, 11% de l'ASEAN, 14,6% des PECO et 7,9% des pays du MERCOSUR. Les échanges entre les pays maghrébins ne dépassaient pas 3,1% des exportations globales de l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie. En 2006, le commerce intra-maghrébin demeurait encore faible comparé aux échanges des pays de l'UMA avec l'Union Européenne. En moyenne, les pays de l'UMA exportaient près de 51 fois plus vers l'Union Européenne que vers le Maghreb.

On constate qu'au fil des années, les exportations augmentent peu au niveau du bloc (14.5% entre 1999-2006) mais augmentent en direction du monde extérieur. Le peu de commerce intra-bloc en vigueur encore au sein de l'UMA semble, certainement stimulé par le respect du protocole commercial en place et par des accords bilatéraux entre membres. Ceci est accompagnée d'une remontée est encore timide en direction de l'extérieur. D'ailleurs, cette performance confirme la tendance sur le continent africain. A en croire la CNUCED, en effet, en comparant les données commerciales de l'Afrique entre 1995 et 2006, la CNUCED conclut que «[globalement] (...) la balance commerciale (des pays africains) s'est légèrement détériorée après la libéralisation du commerce . Dans les pays africains, cette balance s'établissait à 7,7 % du PIB après la libéralisation, contre 6,6 % avant la libéralisation...30(*)

En ce qui concerne l'UMA en particulier, le fait peut s'expliquer par le fait que les échanges sont plus nombreux et se font selon la proximité et les relations traditionnelles et non pas en fonction d'une impulsion en provenance de l'accord de l'UMA. La plupart des importations de la Mauritanie sont en provenance du Maroc avec plus de 57% et celles de la Libye en provenance de la Tunisie avec plus de 33%. (Voir tableau 7) En un mot, la plus grande partie des échanges de l'UMA est destinée au reste du monde.
En regardant pays par pays, on remarque par exemple que les échanges commerciaux de l'Algérie et Tunisie et du Maroc sont surtout concentrés dans les pays de l'UE et des États-Unis d'Amérique ; ceux-ci représentent une moyenne de 68.33 % et seulement 1.68 % vers les autres pays de l'UMA. Quant aux importations, sur 62 % des produits importés par l'Algérie, Tunisie et le Maroc viennent des pays de l'UE et des USA et seulement 1.6 % viennent des autres pays membres de l'UMA. Pour la majorité des pays de la région du Maghreb, le marché d'exportation est celui de l'OCDE.

2.2 Structure des échanges maghrébins

Avec une part de 31,9% en 1990 à 45,5% en 2006, les produits énergétiques occupent la première place des échanges intra-maghrébins suivis des biens issus de la sidérurgie et de la métallurgie qui ont augmenté de 5,4% à 7,9% entre 1990 et 2006. En revanche, la part des secteurs d'activité (matériaux de construction, produits mécaniques-électriques, textile, biens agricoles) domaines ou excellent le Maroc et la Tunisie a largement baissé.

De ce point de vue, les possibilités de diversification régionale seraient importantes. Néanmoins, le potentiel des échanges agricoles à l'échelle maghrébine pourrait être contraint par le caractère limité des ressources hydriques.

En outre, on constate que les échanges commerciaux intra-maghrébins (des pays de l'UMA à l'exception de la Mauritanie ou nous disposons de peu d'informations) sont essentiellement unilatéraux. 31(*)

Cette situation laisse penser que les pays maghrébins pourraient multiplier leurs échanges directs qui sont, en partie, complémentaires. Les pays maghrébins pourraient multiplier leurs échanges directs qui sont, en partie, complémentaires. En particulier, l'Algérie représente un marché porteur pour l'agriculture et les filières agro-alimentaire et manufacturière issues du Maroc et de la Tunisie, qui représentent eux même des marchés porteurs pour les produits énergétiques de l'Algérie et de la Lybie. La qualification supérieure des travailleurs marocains et tunisiens pourrait constituer un atout dans l'amélioration de la productivité de la Mauritanie et de la Libye. Ces différences pourraient être de nature à créer les conditions d'une fructueuse spécialisation sectorielle. Les produits de l'agriculture et de biens de consommation Marocaine et tunisienne pourraient s'orienter utilement vers les marchés de biens intermédiaires algériens et libyens. En plus des projets communs tels le gazoduc trans-maghrébin, l'alimentation du Maroc et de la Tunisie par l'électricité algérienne, le commerce frontalier informel entre l'Algérie et ses voisins atteste des possibilités d'intensification des échanges.

Enfin, notons «que la diversification des économies marocaine et tunisienne a été fonction de la demande européenne en produits manufacturés au détriment des pays de L'UMA alors que le Maroc pouvait orienter ses excédents agricoles, dus à la concurrence des produits espagnols vers la couverture de ses partenaires maghrébins». 32(*)

2.2.1 Caractère similaire et complémentaire des économies et maghrébines :

2.1.1.1 Indice de similarité des exportations des pays de l'UMA vers l'UE

Ayant bénéficié des préférences douanières accordées par l'Union Européenne le Maroc et la Tunisie, ont développé des industries similaires afin de doubler leurs exportations. 68% des exportations tunisiennes vers l'Union Européenne sont dans les industries ou le Maroc détient des avantages comparatifs. Cette situation a généré une vive concurrence notamment dans l'industrie du textile. Ces similarités constituent un frein pour l'intégration régionale. Leur élimination dépend de la volonté de coopération entre les tous les membres. Le tableau suivant démontre le degré de similitude des exportations de la Tunisie, Algérie et le Maroc 33(*)

1996-2000 2000-2006Maroc-Algérie2,7% 4,9%Maroc-Tunisie78,6% 71,2%Algérie-Tunisie13,3% 11,1%Source : Chelem ; calculs DEPF

2.2.1.2 Faible complémentarité structurelle

Du coté de la complémentarité structurelle, il importe que la structure sectorielle des exportations d'un pays membre coïncide avec la structure des importations d'un autre pays membre. Or les analyses des échanges intra-maghrébins montrent d'une part l'inadéquation des structures exportatrices à la demande intra-régionale. Ceci justifie la faiblesse du développement des échanges régionaux maghrébins (1,2% en 2006). Ainsi, il ressort des estimations du FMI, « que contrairement à l'indice de complémentarité des productions des pays des zones d'intégration régionales telles l'ASEAN et le MERCOSUR qui a progressé de 36% à 50% entre 1970 et 2000, la complémentarité intra-maghrébine apparaît stable et bien faible et s'établit à 0,856 et 0,738 respectivement en 2000 et 2006.34(*) Et d'autre part, cette faiblesse de complémentarité témoigne du niveau de la sous exploitations du potentiel des échanges intra-maghrébins, de la fermeture des marchés et du non développement des infrastructures et de la volonté de ne pas se spécialiser qui permettra à long terme des rendements et le développement d'échanges de produits différenciés.

2.2.2 L'investissement étranger

2.2.2.1 Évolution des investissements directs étrangers (IDE) dans les pays du Maghreb : (voir tableau 8)

Le taux des investissements directs étrangers à destination des pays Maghreb a connu une nette augmentation depuis les années 2000 passant de 1,9 milliard de dollars à 9,7 milliards de dollars en 2006. Cette évolution s'explique par le niveau record en 2006 des IDE en Tunisie avec 3,3 milliards de dollars, suivie du Maroc avec 2,9 milliards de dollars et l'Algérie avec 1,7 milliard de dollars.

Par ailleurs, contrairement à la Mauritanie et la Libye qui ont enregistré un net retard dans le processus de privatisation ajouté aux lenteurs économiques, l'essor important de privatisation et la conversion de la dette extérieure en investissements, a permis au Maroc de bénéficier de la majeure partie de ces investissements.35(*)

Les pays du Maghreb peinent a attirer les investissements directs étrangers pour divers contraintes : D'abord les contraintes institutionnelles, qui sont liées à l'environnement des affaires notamment la déficience des institutions nationales tels les appareils judiciaires, la lourdeur administrative. Puis des contraintes économiques et financières caractérisées par des économies de petites tailles, sous développement économique, l'absence de performance en raison des problèmes de sécheresse, l'inexistence de systèmes bancaires concurrentiels, et l'instabilité politique et sociale. Enfin des contraintes d'ordre social résultant de la qualité de la main d'oeuvre et de la réglementation du marché du travail

2.2.2.2 Les firmes multinationales

les firmes multinationales occupent 57% du volume total d'investissement dans le domaine des industries d'extraction contre 11% dans le secteur de l'agriculture et du transport. Ce pourcentage explique la stratégie des multinationales dans la réalisation du profit aux dépend de l'intégration économique. Pour le développement des pays du Maghreb la présence de ces multinationales ne doit pas être seulement dans les domaines plus technique et scientifique mais plus dans les industries légères soucieuses des politiques sur la protection de l'environnement telles que les industries électroniques, électriques, dans tous les secteurs d'activités qui sont de nature à permettre l'intégration de la région maghrébine et enfin dans les biens qui trouvent l'essentiel de leurs conditions de production et d'utilisation à l'intérieur de l'intervalle économique maghrébin

Partie 3 Obstacles à la réalisation de l'intégration maghrébine

La multiplication des accords commerciaux entre les pays maghrébins ne s'est pas traduite par une libéralisation suffisante des échanges intra-régionaux. Ces derniers sont demeurés pénalisés par un certain nombre de facteurs structurels, réduisant ainsi fortement la cohérence globale du schéma actuel d'intégration.

3.1 Contraintes économiques

3.1.1. Défaut de convergence des politiques économiques

Dès l'indépendance, les pays maghrébins ont adopté le même système autocentré qui permet à l'État de contrôler et d'avoir une emprise totale sur l'économie. À partir des années 1980, et suite aux accords d'association avec l'union européenne et aux nouveaux prêts consentis par le FMI et la Banque Mondiale, un mouvement général d'ouverture et de libéralisation économique a été institué. Ainsi, des plans d'ajustement structurel ont été imposés au Maroc, Tunisie et à l'Algérie respectivement en 1983, 1986 et 1994 pour rééchelonner leur dette. Pour l'Algérie le processus de libéralisation économique a connu un retard d'une dizaine d'années en raison de l'instabilité politique et au basculement dans l'intégrisme et la guerre civile.

Actuellement le processus de libéralisation économique et d'ouverture des économies maghrébines devrait favoriser la convergence de leurs politiques économiques et conforter leur transition vers un système d'économie de marché. Ainsi selon «Doing Business 2010 » «la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord donne le ton aux réformes des réglementations commerciales «L'Algérie a amélioré sa gestion des permis de construction, a abaissé les coûts de transfert de propriété, a diminué les impôts des entreprises et a rendu ses tribunaux plus efficaces. Au Maroc, un nouveau bureau privé de crédit a vu le jour alors qu'en Tunisie, la protection des investisseurs a été renforcée et les règlements commerciaux assouplis»37(*)

3.1.1.1. Faiblesse des infrastructures de transport

Le faible réseau infrastructurel au Maghreb est responsable de la plupart des entraves à l'intégration. Les nombreux barrages sur les routes maghrébines, la fermeture de la frontière entre l'Algérie et le Maroc, les retards aux postes frontières, la longueur et la carence des procédures de dédouanement et la corruption de beaucoup de hauts fonctionnaires y sont pour beaucoup dans ce constat d'échec. Dans ce contexte les experts onusiens révèlent que certes le réseau routier nord-africain paraît performant en termes de connectivité et de qualité des infrastructures routières avec 13 292 km de routes transnationales et avec plus de 44,4 millions de passagers, il représente 42,3 % du trafic passager du continent et, avec 323 922 tonnes de marchandises, 23,1 % du trafic fret. Néanmoins «Les compagnies aériennes d'Afrique du Nord demeurent de taille limitée malgré leur performance due notamment au tourisme. Pour les infrastructures aéroportuaires, qui sont au nombre de 123 dont 44 internationales, elles sont pour la plupart surdimensionnées par rapport au trafic traité actuellement», par ailleurs le réseau ferroviaire est très faible avec seulement 16 012 km de voies ferrées. Enfin s'agissant du transport maritime, les ports nord-africains sont peu compétitifs en termes de rapidité ajouté à l'absence quasi totale de lignes directes de transport terrestre ou maritime. Ces problèmes liés au transport génèrent des surcoûts et limitent incontestablement la compétitivité-prix des produits échangés et empêchent la réalisation d'opportunités commerciales entre les pays maghrébins. Ainsi selon le bureau Afrique du Nord de la commission économique de l'ONU pour l'Afrique (CEA), il n'est pas possible de «parler de développement, d'intégration régionale et d'échanges entre les pays d'Afrique du Nord, sans avoir des infrastructures dignes de ce nom. Il s'agit d'un préalable surtout dans un contexte de mondialisation»38(*)

3.1.1.2 Cadre institutionnel incomplet

L'Algérie, le Maroc et la Tunisie ont connu de vastes amendements juridiques dans le cadre de l'entrée dans l'économie de marché. Ainsi de nouvelles législations sont mises en vigueur pour la protection des producteurs et des consommateurs et dans le but de mettre fin aux pratiques concurrentielles déloyales. L'adoption de ces lois demeure indispensable pour protéger les petits marchés locaux même si ces lois demeurent loin des standards internationaux.

3.1.1.3 Manque d'information sur le régime préférentiel

Les majeure partie des exportateurs maghrébins ignorent les conventions commerciales et tarifaires conclues entres les pays de l'UMA ainsi selon une enquête du ministère du commerce et de l'industrie du Maroc le volume des échanges dans le cadre préférentiel entre pays maghrébin en 1996-2000 reste marginal et ne dépasse 23 millions de dollars, soit en moyenne, 0,13% de la valeur totale des échanges extérieurs du Maroc. Ces exportations représentent cependant 71% de celles réalisées dans le cadre du régime préférentiel à destination des pays partenaires en développement.

3.3.14 Absence de services commerciaux :

Les bases de réussite du commerce extérieur résident dans la capacité à mener de bonnes compagnes publicitaires sur les données relatives à la nature des produits échangés, à leurs prix et qualité ainsi que sur les informations fiables sur les moyens de paiements et d'assurance des exportations et d'importations, les lignes et moyens de transports et les agents locaux. Or, les pays de l'UMA sont loin de disposer de ces informations et de services de publicité efficaces. Par ailleurs il est plus facile pour ces pays de commercialiser avec les pays industrialisés qui disposent de ces informations, de moyens de transport terrestre, maritime et aérien très développés.

3.2.1 Les autres raisons de la faiblesse des échanges :

Malgré l'instauration d'une législation propre à la zone de libre échange et le démantelement des obstacles douaniers et administratifs entre les pays de l'UMA , ces derniers n y arrivent pas à augmenter les échanges commerciaux entre eux et à garantir une meilleure intégration de leurs économies. Les raisons de cette faiblesse sont nombreuses et se résument :

3.2.1.1 Les moyens et les procédés de paiement :

Les pays de l'UMA disposent de monnaies différentes non convertibles . Tous les échanges entre eux sont effectués en devises étrangéres. L'utilisation de ces devises entre eux explique en partie la faiblesse des échanges. Ainsi il est nécessaire pour ces pays de songer à créer une forme d'intégration monétaire partielle en instaurant une monnaie maghrébine commune qui permettra à la longue d'alléger les obstacles qui entravent la circulation des marchandises et soutenir leurs possibiltés d'intégration économique. Cependant l'union monétaire exige une volonté de l'union politique comme préalable ce qui à ce jour est loin de figurer parmi les dirigeants de ces pays.

3.2.1.2 Respect des lois et étapes approuvées par l'UMA :

Malgré l'échange de quelques produits agricoles entre les pays de l'UMA la coopération est loin de réaliser l'intégration économique à cause du non respect par les membres des lois et des étapes approuvées lors des congrès de création de cette organisation. Ajouté à cela la faiblesse des appareils productifs des économies des pays membres, le niveau de développement des réseaux de transport et de télécommunications ainsi que de l'absence de vraies institutions bancaires.

3.2.1.3 Les autres contraintes en matière de population et de superficie :

L'examen de la carte géographique du Maghreb révèle les différences entre ces pays en matière de superficie et de population.

A titre de comparaison, L'Algérie et la Libye possèdent une superficie étendue tandis que la superficie de la Tunisie est très limitée. Ainsi l'Algérie s'étale sur une superficie de 2 381 741km2 soit 41% de la superficie de l'UMA et dépasse celle de l'ensemble des trois pays Maroc, Tunisie et Mauritanie réunis.

En matière démographique la population de l'Algérie et du Maroc représente 3/4, soit 77% de la population de l'UMA. La population marocaine dépasse la population des trois pas réunis : Tunisie, Mauritanie et Libye. Elle fait trois fois la population de Tunisie, cinq fois celle de Libye et 12 fois celle de Mauritanie. Comme on peut le constater à travers les pays de l'union européenne notamment dans le cas de l'Allemagne, les différences de la superficie et de la population donnent des avantages considérables dans le processus de prise de décision. Ainsi un pays avec une grande superficie et une grande population a tendance à plus peser dans les décisions et orienter toutes les stratégies d'intégration selon leurs propres intérêts. Par ailleurs, les petits pays dont la superficie et peu peuplée, par crainte d'être dominés auront plus tendance à se méfier à l'égard des grands pays surtout s'ils disposent de beaucoup de richesses naturelles. Enfin l'union européenne adopte deux approches d'intégration pour remédier à cette contrainte : une approche concurrentielle dans l'espace économique européen et une approche d'intégration car les économies doivent s'intégrer entre elles pour représenter un poids économique significatif chose qui est loin de se réaliser dans l'UMA.39(*)

Partie 4 : Contraintes politique de l'échec de l'UMA`

3.2.1 Rivalités historiques entre les pays du Maghreb

3.2.1 Manque ou bataille de leadership?

Selon l'enquête d'Euromesco d'octobre 2008, le potentiel de croissance d'une région intégrée est reconnu et le souhait d'une intégration régionale demeure profond malgré l'absence de résultats de l'UMA pour 48% des algériens. En outre, 76% de la population, considèrent l'UMA comme réponse de bon sens à la mondialisation et une opportunité de désenclaver des économies et des sociétés marginalisées en raison de la faiblesse de leur développement. Ainsi, un fort sentiment de rapprochement de part les peuples unis par la langue, l'histoire et la religion demeure toujours présent. Malheureusement le système demeure fortement personnalisé et repose sur la volonté ferme et constante des chefs de l'état qui ne veulent dépasser les conflits historiques et leurs rivalités. Aussi personne des chefs d'États maghrébins n'est élu démocratiquement. Le président tunisien se présente pour la cinquième fois, Kadhafi est président depuis son putsch de 1969, la gente militaire mauritanienne renverse le colonel Taya en 2005 lui-même ayant accédé au trône par coup d'état en 1984 et le président algérien qui vient de changer la constitution pour briguer un troisième mandat en avril dernier. Ainsi, 58% d'algériens estiment que la tension entre le Maroc et l'Algérie est délibérément entretenue par les gouvernants et ils sont 88 % à souhaiter la création d'un parlement maghrébin où des députés élus démocratiquement siégeraient. Pour ces sondés les responsables politiques maghrébins sont indifférents au sort économique des populations locales. Ainsi la faiblesse de l'intégration régionale de l'UMA peut s'expliquer par le déficit démocratique des régimes. Dans cette perspective, démocratie et intégration régionale vont de pair. Ainsi un leadership solide aux niveaux national et régional est nécessaire pour intégrer les questions commerciales dans les stratégies nationales de développement d'une part et d'autre part pour dépasser les conflits historiques qui miment les relations entre les pays du Maghreb. 40(*)

L'intégration exige l'émergence d'un leader parmi les dirigeants du Maghreb qui aurait «une vision générative, basée sur le désir d'améliorer le bien-être d'une collectivité et celui des générations futures où d'y contribuer de façon durable».41(*) L'Algérie ou le Maroc de part leur influence devraient tenir conjointement ce rôle de leadership pour faire avancer l'UMA.

3.3.1.2 Le conflit du Sahara : prétexte historique à un déficit démocratique ?

Il ne faut pas sous estimer l'obstacle principal à l'unité et l'intégration maghrébine qui est d'abord politique. La création de l'UMA n'a pas effacé les tensions intra-maghrébines concernant le conflit Sahara Occidental. Le conflit du Sahara Occidental apparaît donc comme le principal obstacle de la construction de l'UMA. Pour l'Algérie et le Maroc ce conflit permet de masquer les différents projets de développement économique et de maintenir, sous couvert d'un sentiment nationaliste, des régimes politiques autoritaires. Confrontés à des oppositions internes sur les violations des droits de l'homme, la corruption, l'Absence de liberté et de démocraties le conflit du Sahara Occidental représente un moyen efficace pour détourner l'attention de la population des deux pays frustrée par la dégradation des conditions économiques et sociales. Ainsi l'Algérie continue de soutenir le droit à l'autodétermination des sahraouis comme prétexte à la non normalisation des relations et à l'ouverture des frontières terrestres avec le Maroc en dépit des intérêts mutuels communs qui en découleraient de l'intégration.

4.3 La méfiance entre la Tunisie et la Libye : les dirigeants du Maghreb ont été incapables de développer de relations de confiance susceptible de favoriser une attitude constructive et consensuelle sur les intérêts communs de la région. Ainsi, en plus des problèmes entre l'Algérie et le Maroc sur le Sahara Occidental et les accusations réciproques sur les attentats et le soutien au terrorisme, la Libye et la Tunisie entretiennent des relations minées de tension qui ont bloqué le processus d'intégration durant des années suite à l'attaque de Gafsa perpétrée par les opposants tunisiens et soutenus par la Libye, en 1980. Par ailleurs les journaux de la région sous la pression des pouvoirs autoritaires en place n'ont rien fait pour apaiser ces tensions, au contraire ils ont joué les jeux des pouvoirs en montant les peuples maghrébins entre eux.

4.4 Le paradoxe de la Libye et de la Mauritanie:

Pour la Libye, son leader «Kadhafi préfère et tient à s'inscrire dans la logique de l'Union africaine, il veut absolument en être le leader quitte à jeter aux oubliettes l'idée de la construction de l'UMA». Il reproche à l'Algérie de promouvoir le Nepad, un projet qu'il qualifie de néocolonialiste, tout en l'accusant en même temps de n'avoir pas été à ses côtés dans l'affaire Lockerbie où il a livré son bras droit Abdel Basset Ali Megrahi à la cour internationale pour répondre des faits de terrorisme Enfin s'agissant de la Mauritanie, elle s'apparente plus de par sa population, son économie, ses intérêts sud sahariens et son histoire à l'Afrique noire ajouté aux gels des ses relations diplomatiques avec la Libye entre 1999-2009 suite à l'établissement de relations diplomatiques avec l'État hébreu sous la présidence de Maaouya Ould Sid Ahmed Taya

3.2.2.2 Adhésion à différentes communautés économiques :

L'appartenance de certains pays à différentes communautés économiques régionales créé un chevauchement de fonctions et constitue également des obstacles à l'intégration. En effet à quelques exceptions près, les pays du Maghreb ont adhéré à plusieurs communautés économiques régionales ce qui a entrainé le gaspillage des maigres ressources de la zone. (Mauritanie avec la communauté des pays de l'Afrique Australe et de la ZLÉA des pays du sahel, Libye avec la ligue arabe, l'Union Africaine, le Maroc est membre de la francophonie, de l'organisation de la conférence islamique et a le statut avancé auprès de l'union européenne en rejoignant en 2009 le Centre Nord Sud du conseil de l'Europe, l'Algérie avec les pays de l'UPM et la ZALE, Tunisie est partenaire privilégié de l'union européenne. L'adhésion à d'autres organisations régionales laisse penser que les pays du Maghreb n'ont pas la volonté commune de promouvoir l'UMA.

3.2.2.3 Déni de culture :

Pour la population maghrébine d'origine berbère, l'échec l'UMA repose dans ses fondements sur l'arabité. Les fondateurs de l'UMA ont ignoré les 20 millions de berbères que comptent à eux seul l'Algérie et le Maroc :(Un maghrébin sur quatre est berbère et veut être reconnu comme tel soit 40 % de la population totale). Ainsi cette référence à l'arabité ampute les pays de l'Afrique du Nord de la pluralité de sa dimension identitaire (Amazighité) et n'obéit pas à un processus démocratique mais bureaucratique. En conclusion : selon l'enquête d'euromesco «54%, de la population juge que la démocratie est ce qui manque le plus au Maghreb, suivie de la confiance (31%). L'absence de démocratie et de confiance envers les dirigeants explique l'échec de l'intégration régionale, du développement économique, des conflits liés aux frontières». 42(*)

3.2.2 Les défis de l'intégration régionale et les recommandations

Bien que les communautés économiques régionales CER aient fait des progrès, l'Afrique reste confrontée à un certain nombre de problèmes. En dépit de toutes les bonnes intentions des pays du Maghreb les efforts, déployés pour mettre en oeuvre le programme d'intégration régionale ne suffisent pas. Cependant, l'inexistence de vrais mécanismes de contrôle du respect par les États des protocoles et des traités dont ils sont signataires et l'absence d'un mécanisme de compensation pour les perdants de l'intégration constituent des obstacles majeurs à la mise en oeuvre complète des programmes d'intégration. Dans ce sens, pour la plus part de ces pays, Les tarifs et autres taxes commerciales constituent la grande partie des recettes ainsi le manque à gagner qui résulterait de l'application de tous les protocoles d'intégration pourrait entraver le processus d'intégration, même si les avantages potentiels de ce dernier dépassent largement les coûts.43(*)

S'agissant du faible réseau infrastructurel du transport au Maghreb, les États membres doivent s'unir autour de l'amélioration de la connectivité du transport au Maghreb et la mise en place de programmes et politiques de transport intégré prôné dans la politique de l'aide du NEPAD (Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique) (transport qui minimise la consommation d'énergie et réduit les émissions effets de serre et qui relie toutes les parties des pays membres).

Par ailleurs l'ONU recommande pour ces pays « d'assurer des couloirs commerciaux sans barrières, grâce à des réseaux routiers intégrés à l'échelle de la région, des services ferroviaires compétitifs et homogènes, des infrastructures portuaires efficaces et des espaces aériens et aéroportuaires sécurisés et efficients».

En outre le très faible cadre macroéconomique, commercial et financier des pays de l'UMA, la grande disparité dans les domaines des tarifs, de l'inflation, des taux de change, du coefficient d'endettement par rapport au PIB, de la croissance de la masse monétaire et d'autres variables macroéconomiques cruciales n'arrangent guère la situation et pourraient affaiblir tout le processus d'intégration. Cela pourrait amener certains gouvernements ou particuliers à se livrer une course pour maximiser les profits qui en conséquence pourrait avoir des effets pervers sur le processus d'intégration en décourageant toutes les chances d'investissement et en entrainant la ruine de l'économie d'un pays membre. Ainsi il est primordial pour les membres d'appliquer des politiques macroéconomiques convergentes et renforcer les institutions et marché financier afin d'accélérer le la mise en oeuvre du développement de l'UMA; de mobiliser les ressources financières nécessaires au financement des projets d'intégration comme les infrastructures, renforcer et diversifier les institutions et le marché financier de la zone. Dans ce sens, il est nécessaire de créer et promouvoir la banque maghrébine d'investissement et de commerce. Cette institution permettra d'améliorer le système de paiement, facilitera les échanges intra-bloc et extra-bloc aidera les États membres financer les projets d'infrastructure.

Aussi en vue de consolider l'ensemble du processus d'intégration régionale il est aussi important de travailler à harmoniser les politiques et procédures qui régissent les marchés et institutions dans les pays membres de l'UMA tout en ayant la vision et les objectifs d'ensemble, et en mettant en oeuvre un puissant partenariat avec l'ensemble de la communauté européenne qui représente le premier partenaire de la zone et relancer la banque maghrébine d'investissement et de commerce recommandé par le FMI afin de pouvoir financer les divers projets ( La banque maghrébine vient juste de libérer les 150 millions au mois de mars de cette année) et permettrai de créer de la concurrence parmi les entreprises locales.

Accélérer la libéralisation des économies et harmoniser les lois conformément aux standards internationaux afin d'attirer les investissements directs étrangers.

S'entendre et créer une forme d'intégration monétaire partielle en instaurant une monnaie maghrébine commune afin de faciliter les transactions

Appuyer la mise en place d'un mécanisme de règlement des différends : Les pays de l'UMA devront travailler en collaboration entre eux afin de fixer les mécanismes d'un cadre approprié pour le règlement des différends. Cette situation s'explique en partie par le fait qu'il n'existe aucun mécanisme pour régler les différends dans la plupart des accords et protocoles d'intégration régionale.

L'UMA doit tirer des enseignements des expériences enregistrées dans les autres blocs régionaux pour permettre aux dirigeants de prendre en connaissance les causes des décisions stratégiques sur l'intégration régionale.

Dans ce sens les dirigeants maghrébins doivent disposer d'un fort leadership pour dépasser les rivalités historiques. Ils doivent prendre conscience qu'il n'est plus possible de continuer à s'ignorer et voir les opportunités ratées et les différents défis qui attendent les populations dans un monde aujourd'hui en crise. Cette continuité dans la voie de discorde ne peut plus continuer à masquer les désastreuses réalités économiques des pays et l'absence de démocratie. Enfin ils doivent se rappeler que le bloc de l'UE c'est bâti grâce à la volonté de dépasser les conflits et aux efforts unis des deux protagonistes et rivaux qui sont l'Allemagne et la France.

Enfin nous préconisons telle que l'a relevé les différents rapports d'Euromesco d'établir un conseil maghrébin élu et de modifier l'article 6 du traité qui exige l'unanimité des décisions prises par les présidents des États si on veut réellement relancer le projet de l'UMA.

Conclusion

L'intégration régionale s'avère plus que fondamentale pour le développement politique et économique du Maghreb. Or il apparaît que l'UMA est restée incapable de répondre aux aspirations et aux défis qui attendent les peuples maghrébins. Seule la démocratie et l'ouverture permettrait de sortir de cette situation blocage.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

* 17 Vision et missions telles que décrites sur le site de l'UMA http://www.maghrebarabe.org/fr/org.cfm consulté le 20 janvier 2010

* 18 Site internet de l'UMA : http://www.maghrebarabe.org/fr/org.cfm consulté le 20 janvier 2010

* 19 Site internet de l'UMA : http://www.maghrebarabe.org/fr/org.cfm consulté le 20 janvier 2010

* 20 Site internet de l'UMA : http://www.maghrebarabe.org/fr/org.cfm consulté le 20 janvier 2010

* 21Riadh Zghal., « L'union du Maghreb Arabe et la mondialisation» dans Robert Bernier., 2006, « réalité nationales et mondialisation», chapitre 7, page 1167-205.

* 22 Site internet de l'UMA : http://www.maghrebarabe.org/fr/org.cfm consulté le 20 janvier 2010

* 23 http://euro-mediterranee.blogspot.com/2010/01/la-banque-maghrebine-bmice-sera-bientot.html consulté le 4 avril 2010

* 24 http://www.finances.gov.ma/depf/depf.htm: ministère de l'économie et des finances enjeux de l'intégration maghrébine : le coût de non Maghreb page 2

* 25 http://www.finances.gov.ma/depf/depf.htm: ministère de l'économie et des finances enjeux de l'intégration maghrébine : le coût de non Maghreb page 2

* 26 Site internet de l'UMA : http://www.maghrebarabe.org/fr/org.cfm consulté le 20 janvier 2010

* 27 Banque Mondiale : indicateurs économiques 2007, p. 335.

* 28 http://ujem.org/index2.php?option=com_content&task=view&id=2594&Itemid=48&pop=1&page=0 consulté le 03/03/2010

* 29 http://ujem.org/index2.php?option=com_content&task=view&id=2594&Itemid=48&pop=1&page=0, consulté le 13/03/2010

* 30 Source : http://www.unctad.org/fr/docs/aldcafrica2008ch1_fr.pdf (consulté le 03 /02/ 2010)

* 31 Ainsi nous pourrons classer les produits échangés peuvent en trois catégories et ils dépendront de l'ampleur du chevauchement et des similitudes dans les valeurs unitaires :

« Échanges unilatéraux : chevauchement nul ou non significatif entre les exportations et les importations.

Échanges bilatéraux de produits similaires (échanges de variétés) : chevauchement significatif et faible différence de valeur unitaire.


· Échanges bilatéraux de produits différenciés verticalement (échanges de qualités) : chevauchement significatif et forte différence de valeur unitaire.

L'importance relative de ces trois types d'échanges donne une idée de l'ampleur de la complémentarité entre les pays, par opposition à la concurrence qu'ils se livrent»

* 32 Calmes Claude., juillet 1991 «Séminaires sur le développement : La France et le développement du bassin méditerranéen», École NATIONALE D'Administration. Page 46

* 33 http://www.cgem.ma/doc1/pays/opp/8.pdf, «enjeux de l'intégration maghrébine le coût du non Maghreb», octobre 2008 consulté le 2 février 2010

* 34 http://www.finances.gov.ma/depf/depf.htm Enjeux de l'intégration maghrébine « Le coût du non Maghreb » Page 7,consulté le 02/04/2010.

* 35 http://francais.doingbusiness.org/default.aspx : Selon le rapport «Doing Business 2009» qui établit, chaque année, un classement mondial des pays en matière de mise en place de réformes et de facilitation de la pratique des affaires, Le Maroc a été classé 128ème au niveau mondial, devant l'Algérie (132ème) et loin derrière de la Tunisie (73ème).36

* 37 http://francais.doingbusiness.org/Media/Media.aspx consulté le 31/03/2010

* 38 http://algeria-watch.de/fr/article/pol/maghreb/integration_regionale.htm consulté le 29 janvier 2010

* 39 http://niarunblog.unblog.fr/infos-dalgerie/depot-des-reserves-de-change-dans-des-banque... 2010-02-08 consulté le 10 mars 2010

* 40 http://algeria-watch.de/pfv/print.php

* 41 LUC, Édith (2004). « Vision personnelle et leadership », dans le leadership partagé. Modèle d'apprentissage et d'actualisation, presses de l'université de Montréal - CANADA. 155 p., ISBN 2-7606-1969-9

* 42 www.euromesco.net/image/59_fr.pdf., «L'Algérie, l'Union du Maghreb Arabe et l'intégration régionale», Euromesco octobre 2006

* 43 http://algeria-watch.de/fr/article/pol/maghreb/integration_regionale.htm consulté le 29 janvier

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore