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Diagnostic de la pollution et gestion intégrée des ordures de la commune urbaine de N'Zérékoré (Guinée)

( Télécharger le fichier original )
par Mohamed Lamine FADIGA
Université Julius Nyerere de Kankan  - Maitrise en sciences physiques 2008
  

Disponible en mode multipage

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REPUBLIQUE DE GUINEE

Travail -Justice - Solidarité

MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

DIRECTION NATIONALE DE L'ENSEIGNEMENT
SUPERIEUR

UNIVERSITE JULIUS NYERERE DE KANKAN.

FACULTE DES SCIENCES DE LA

NATURE

DEPARTEMENT DE PHYSIQUE.

CHAIRE D'OPTIQUE ENERGETIQUE

41eme Promotion.

WEWorlE EE DIPLoWE EE WAITIUSE ES SCIENCES
PrierSIVES~

«Diagnostic de la pollution et gestion intégrée des ordures de la Commune urbaine de N'Zérékoré».

CANDIDAT :

Mohamed lamine Fadiga

Présenté et soutenu le / /2008

THEME :

Liste des tableaux

Tableau I : Résultats d'enquête sur la pollution de l'air

Tableau II : Nombre de cas de maladies d'origine hydrique et insalubre Tableau III : Résultats des entretiens par Focus groupes

Tableau IV : prévalence mensuelle de cas de maladies d'origine hydrique et insalubre de mars en novembre 2007

Liste des FIGURES

Figure A : Histogramme de la variation du paludisme cas de maladie d'origine hydrique et insalubre à N'Zérékoré 2007

Figure B : Histogramme de la variation de la diarrhée cas de maladie d'origine hydrique et insalubre à N'Zérékoré 2007

Figure C : Histogramme de la variation de la dysenterie cas de maladie d'origine hydrique et insalubre à N'Zérékoré 2007

Figure D : Histogramme de la variation de la fièvre typhoïde cas de maladie d'origine hydrique et insalubre à N'Zérékoré 2007

Figure E : Histogramme de la variation de l'helminthiase intestinale cas de maladie d'origine hydrique et insalubre à N'Zérékoré 2007

Figure F : Histogramme de la variation de la dermatose cas de maladie d'origine hydrique et insalubre à N'Zérékoré 2007

Figure G : Histogramme de la somme des cas de maladie d'origine hydrique et insalubre à N'Zérékoré 2007

Liste des sigles et abréviations (utilisés dans le document)

APD = avant-projet détaillé

OCPH = organisation catholique pour la promotion humaine

VISF = Village sans frontière pour les actions de

développement

MARP = Méthode active de recherche participative

SDAU = Schéma directeur d'aménagement urbain

SNC- LAVALIN/SOGEDEG = Société multinationale canado- guinéenne d'étude de faisabilité de projets d'assainissement

CERE = Centre d'étude et de recherche en environnement

CREPA = Centre régional pour l'eau potable et l'assainissement
à faible coût

PME = Petites et moyennes entreprises

CTRN = Comité transitoire de redressement national

SNIGS = Service national des informations générales de santé

PDRIGF = projet de développement de la riziculture irriguée en

Guinée forestière

PRODAD/FIDA = Projet de développement de l'agriculture

durable

N'zérékoré est une des régions de la Guinée qui connait la croissance démographique urbaine la plus rapide. Selon la direction nationale du plan de développement (recensement 2005), la commune urbaine de N'zérékoré compte une population de 114.480 habitants.

Les risques environnementaux et sanitaires liés à une telle croissance de la population de cette ville sont importants et le problème de gestion des ordures de la commune urbaine n'est pas correctement maîtrisé par les appareils municipaux et les organisations communautaires de bases.

Or comme disait TA THU THY résoudre la question de la collecte sans résoudre celle du transport de l'élimination et de la valorisation des déchets pose immanquablement le problème de la cohérence des filières (In Déchets solides en milieu urbain vers une gestion durable. GREAIAGU-PDM, 1996).

C'est dans le souci d'apporter notre modeste contribution à la gestion des ordures communales que nous avons choisi ce présent thème de mémoire intitulé: Diagnostic de la pollution et gestion intégrée des ordures de la commune urbaine de N'zérékoré .

Remerciements:

Tout le long de ce travail nous avons été soutenu tant moralement que matériellement par des personnes auxquelles nous adressons ici nos remerciements et manifestons notre profonde gratitude:

> A nos consultants: Mr Ibrahima Kalil CONDE Enseignant Chercheur Université de Kankan,

Dr Siba Alain KOULEMOU Enseignant Chercheur Université de N'zérékoré

> Aux autorités universitaires; à l'ensemble du corps professoral de la faculté des sciences de la nature en particulier ceux du département de physique à savoir:

> Dr Faya OULARE Chef de Département;

> Dr Karamoko CONDE Chef de chaire;

> Dr Abdoulaye Mouctar DIALLO Directeur des premiers cycles. Pour ne citer que ceux-la, pour les efforts qu'ils ont consentis dans le cadre de ma formation.

Nous remercions particulièrement: Mr Mohamed lamine fadiga chef comptable université Kankan, ma mère M' Mah CAMARA et mon père Walo FADIGA pour les multiples sacrifices consentis à cause de mes études, mes frères et soeurs pour leur soutien moral et matériel.

A la population de la commune urbaine de N'zérékoré notamment aux chefs de quartiers et secteurs, aux personnels de la mairie, de la préfecture, de l'hôpital régional nous adressons toute notre reconnaissance pour leur accueil chaleureux et leur disponibilité à nous livrer des informations utiles.

En fin, nous remercions particulièrement le Peuple de Guinée d'avoir assuré notre formation scolaire et universitaire.

Introduction:

Le diagnostic de la pollution et de la gestion intégrée des ordures de la commune urbaine de n'zérékoré permet de relever, entre autre, des disfonctionnements sur le plan organisationnel ainsi que l'absence de savoir faire en matière de modernisation et la collecte. L'augmentation quantitative des déchets solides est liée à l'accroissement démographique.

Ainsi ; il a été relevé que la commune qui a la charge de la mission de service public en matière de propreté connaît des difficultés de tous genres; à savoir :

Les services techniques sont sous- encadrés et souvent mal équipés; Les budgets destinés aux nettoyages sont insuffisants;

Les actions de sensibilisation sont rares.

Cette situation engendre, dans la plupart des cas un état d'insalubrité dans la mesure ou l'enlèvement des ordures est irrégulier ou mal exécuté. Cet état de fait est aggravé par un manque de civisme dû au manque d'éducation pour la santé et d'éducation environnementale.

Ce présent mémoire porte sur l'analyse de la pollution provoquée par des déchets solides de la commune de n'zérékoré, ainsi que leur effet sur les milieux récepteurs.

Il s'articule ainsi en quatre chapitres, notamment :

Chapitre I : Généralités

Chapitre II : Problématique de la gestion des ordures dans la commune et cadre théorique

Chapitre III : Méthodologie

Chapitre IV : Résultats et interprétation.

CHAPITRE I

GENERALITES

L'étude de la pollution des milieux récepteurs par les déchets solides qui recherche des possibilités de gestion intégrée des déchets porte sur la commune urbaine de N'Zérékoré.

Elle est la capitale de la Guinée forestière, avec une population actuelle estimée à 114 480 habitants, répartis dans plus de 15 000 ménages.

A cause de sa vaste étendue territoriale, la ville de N'Zérékoré est subdivisée actuellement en 34 quartiers (voir annexe 1).

1-Situation géographique:

Située à 1005 km de la capitale Conakry, la commune urbaine de n'zérékoré est comprise entre les 7°25'-8°20' de latitude Nord et les 8°35'-9°15' de longitude Ouest. L'altitude moyenne observée est de 520m.

Elle est limitée:

- au sud-est par la sous préfecture de Yalenzou

- au nord-ouest par la sous préfecture de Samoé

- au sud-ouest par la sous préfecture de Bounouma

et située à 17 km de l'aéroport national de Konia Aviation . La préfecture de N'Zérékoré couvre une superficie de 3781km2.

2-Relief :

le relief de la commune urbaine de N'Zérékoré est assez accidenté, formé par une succession de collines, de plateaux et de quelques vallées qui longent les rivières, dans le meilleur de cas des bas-fonds, de petites plaines.

3-Climat et végétation :

N'Zérékoré bénéficie d'un climat de type sub-équatorial guinéen, chaud et humide, caractérisé par l'alternance de deux saisons : une saison pluvieuse avec neuf mois de pluie de mars à novembre et une saison sèche de trois mois allant de décembre à février. Il est sous l'influence de deux grands mouvements atmosphériques: la mousson et l'harmattan. La quantité totale de pluie relativement constante favorise le développement des cultures et de la végétation. Cette condition climatique est en faveur de la bonne productivité des cultures vivrières et d'exportation.

Selon la direction préfectorale de la météorologie, la pluviométrie moyenne maximale enregistrée va de 1700 à 2000 mm par an. Quant aux températures, elles sont particulièrement ces dernières années élevées malgré l'abondance des pluies de 2000 à 2005. Elles passent pour les moyennes de 28° en 2001 à 30° en 2005.

4- Hydrographie:

La ville de N'Zérékoré bénéficie d'un très riche réseau hydrographique comprenant de nombreux cours d'eau. On peut citer entre autres la Tilé, zali, takala, boloya...

5- Agriculture :

L'économie est agricole avec des cultures de rente comme le café, le cacao, la kola, la banane, le palmier à huile; les cultures vivrières dont les principales sont : le riz, le manioc, le maïs et les cultures maraîchères traditionnelles (piment, gombo, aubergine ...)

Cette agriculture soutient un commerce florissant, étant donné que c'est de N'Zérékoré que part une importante quantité de produits agricoles à destination de la capitale Conakry, des autres régions naturelles du pays et des pays voisins : le Libéria, le Mali, le Sénégal, la Guinée Bissao, la Siéra Léone et la Côte d'ivoire.

Cependant, malgré les facteurs climatiques qui favorisent l'agriculture urbaine à N'Zérékoré, les cultures vivrières sont pratiquées

selon des techniques et des moyens traditionnels, peu performants, sur un sol surexploité, appauvri, avec ses corollaires de rendement très faible par rapport aux populations à nourrir.

6- Industrie :

S'agissant des industries, elles sont très peu développées, voire même inexistantes, malgré les énormes potentialités dont disposent la région forestière et la ville de N'Zérékoré, en particulier, entraînant ainsi un taux de chômage élevé.

7- Artisanat :

Quant au secteur de l'artisanat, il est représenté par les pratiques de : la couture, la broderie, la teinture, la menuiserie, la maçonnerie, la raphiatérie, la cordonnerie, la tapisserie, etc. entraînant, en plus du décorticage des produits agricoles, une production massive de déchets dans la ville.

8- le Commerce :

Il est très pratiqué de plus en plus remarquable, le commerce de gros et de demi-gros jusqu'aux détaillants des quartiers.

9- L'Elevage:

Cette activité est très faible au niveau de la commune urbaine, néanmoins des fermes avicoles, piscicoles, porcheries sont en développement. Composition de l'air

L'air sec est composé d'environ :

· environ 77 % de diazote en volume,

· environ 22 % de dioxygène en volume,

· Environ 1 % d'autres gaz dont :

o les gaz rares (principalement de l'argon), o D'autres gaz (dioxyde de carbone, ...).

o et vapeur d'eau

À la température de 39°C, l'air peut contenir de 0 à 7 % de vapeur d'eau. La proportion de vapeur d'eau dépend du taux d'hygrométrie de l'air et de

sa température. Elle est limitée par la pression de vapeur saturante de

l'eau. Les météorologues s'intéressent de près aux variations de ce composant dans l'atmosphère.

Le taux de dioxyde de carbone varie avec le temps. D'une part, elle subit une variation annuelle d'environ 6,5 ppm d'amplitude. D'autre part, le taux moyen annuel augmente de 1,2 à 1,4 ppm par an. De l'ordre de 384 ppm (0,0384 %) à mi-2008, il était de 278 ppm à avant la révolution industrielle, de 315 ppm en 1958, de 330 ppm en 1974 et de 353 ppm en 1990. Ce gaz à effet de serre joue un rôle important dans le réchauffement climatique de la planète.

Le méthane est un autre gaz à effet de serre majeur dont le taux augmente avec le temps : 800 mm3/m3 (0,8 ppm ) à l'époque préindustrielle, 1585

mm3/m3 en 1985, 1663 mm3/m3 en 1992 et 1676 mm3/m3 en 1996.

La composition de l'air varie avec l'altitude. Elle change également lors

de la respiration : l'air exhalé est plus riche en eau et en dioxyde de carbone que l'air inhalé.

Composition de l'air sec

Nom

Formule

Proportion

Diazote

N2

78,08 % vol

Dioxygène

O2

20,95 % vol

Argon

Ar

0,934 % vol

Dioxyde de carbone

CO2

382 ppm

Néon

Ne

18,18 ppm

Hélium

He

5,24 ppm

Monoxyde d'azote

NO

5 ppm

Krypton

Kr

1,14 ppm

Méthane

CH4

1,7 ppm

 

Dihydrogène

H2

0,5 ppm

Protoxyde d'azote

N2O

0,5 ppm

Xénon

Xe

0,087 ppm

Dioxyde d'azote

NO2

0,02 ppm

Ozone

O3

0 à 0,01 ppm

Radon

Rn

6,0×10-14 ppm

 

1 ppm (partie par million) = 0,0001 %

Les proportions massiques peuvent être évaluées approximativement en

multipliant les proportions volumiques par le rapport de la masse molaire du gaz considéré divisé par la masse molaire de l'air soit 28,95 g environ, par exemple dans le cas du CO2 ce rapport n'est pas négligeable puisqu'il vaut 44/28,95 = 1,52 d'où la teneur massique en CO2 dans l'air égale à

382 * 1,52 = 580 ppm.

Masse volumique

De l'équation d'état des gaz parfait la masse volumique est directement proportionnelle à la pression et inversement proportionnelle à la température absolue.

ñ = ou

MP

RT

alors

m

M

m

V

í =

í RT

pV = íRT v = avec ñ =

P

ì

P

kT

ñ=

R est la constante des gaz parfait R=8.307j/k mol

ê est la constante de boltzman ê =1.38 10 -23 j/k ì est la masse d'une molécule en kg

M est la masse d'une mole

L'air étant un gaz compressible, sa masse volumique (en kg/m3) est fonction de la pression, de la température et du taux d'humidité. Pour de l'air sec sous pression atmosphérique normale :

On prend généralement 1,293 kg/m3 à 0°C et 1,204 kg/m3à 20°C.

Ceci est généralisé-en : avec T en °C.

Potentiel de réchauffement global

Le potentiel de réchauffement global (PRG, GWP Global Warming Potential en anglais) ou équivalent CO2 permet de mesurer la nocivité de chaque gaz à effet de serre. Pour le dioxyde de carbone, il vaut 1 (référence), il est de 23 pour le méthane, 310 pour le peroxyde d'azote (N2O), de 6200 à 7100 pour le dichlorodifluorométhane (CFC), de 1300 à 1400 pour le chlorodifluorométhane (HCFC), 6500 pour le tétrafluorure de carbone 2 (CF4), 6500 pour le hexafluorure de soufre (SF6).

L'indice de réfraction de l'air

L'expression pour l'indice de réfraction d'air « aux conditions standard » est :

où ë est la longueur d'onde exprimée en nanomètres (nm).

là où ó est la réciproque de la longueur d'onde en micromètres.

C'est pour l'air sec avec 0,03% d'anhydride carbonique, à une pression de 101325 Pa (760 millimètres de mercure) et d'une température de 288.15 kelvin (15°C).

Pour modifier l'indice « ns » pour une température différente ou pression, en utilisant l'une ou l'autre des expressions suivantes :

avec :


· T, température en Kelvin

· p, pression en Pascals

· Ts= 288,15 K

· ps = 101325 Pa

· ns, indice de réfraction d'air donné ci-dessus

ou :

avec :

· T : température en degrés C

· Ts = 15 degrés C

· P : pression en mm du mercure

· ps = 760 mm

· = 0,00366

· = (1,049 - 0,015*T)*1.e-6

· = 8,13e-7

· ns : indice de réfraction d'air donné ci-dessus

á, â sont les coefficients thermométriques

Propriétés thermophysiques

D'après les tables publiées par Frank M. White, "Heat and Mass transfer", Addison-Wesley, 1988.

avec :

· T, température en Kelvin;

· ñ, masse volumique;

· j.i, viscosité dynamique;

·

í, Viscosité cinématique; ñ

í =

ì

· Cp, chaleur massique à pression constante;

· ë, conductivité thermique;

ë

·

a =

a, diffusivité thermique

ñcp

p

r

 

v


· Pr, nombre de Prandtl.

a

Air à pression atmosphérique

T

ñ

~

í

Cp

ë

a

Pr

K

kg.m-3

kg.m-1.s-1

m2s-1

J.kg-1.K-1

W.m-1.K-1

m2s-1

-

250

1,413

1,60×10-5

0,949×10-5

1005

0,0223

1.32×10-5

0,722

300

1,177

1,85×10-5

1,57×10-5

1006

0,0262

2,22×10-5

0,708

350

0,998

2,08×10-5

2,08×10-5

1009

0,0300

2,98×10-5

0,697

400

0,883

2,29×10-5

2,59×10-5

1014

0,0337

3,76×10-5

0,689

450

0,783

2,48×10-5

2,89×10-5

1021

0,0371

4,22×10-5

0,683

500

0,705

2,67×10-5

3,69×10-5

1030

0,0404

5,57×10-5

0,680

550

0,642

2,85×10-5

4,43×10-5

1039

0,0436

6,53×10-5

0,680

600

0,588

3,02×10-5

5,13×10-5

1055

0,0466

7,51×10-5

0,680

650

0,543

3,18×10-5

5,85×10-5

1063

0,0495

8,58×10-5

0,682

700

0,503

3,33×10-5

6,63×10-5

1075

0,0523

9,67×10-5

0,684

750

0,471

3,48×10-5

7,39×10-5

1086

0,0551

10,8×10-5

0,686

800

0,441

3,63×10-5

8,23×10-5

1098

0,0578

12,0×10-5

0,689

850

0,415

3,77×10-5

9,07×10-5

1110

0,0603

13,1×10-5

0,692

900

0,392

3,90×10-5

9,93×10-5

1121

0,0628

14,3×10-5

0,696

950

0,372

4,02×10-5

10,8×10-5

1132

0,0653

15,5×10-5

0,699

1000

0,352

4,15×10-5

11,8×10-5

1142

0,0675

16,8×10-5

0,702

1100

0,320

4,40×10-5

13,7×10-5

1161

0,0723

19,5×10-5

0,706

1200

0,295

4,63×10-5

15,7×10-5

1179

0,0763

22,0×10-5

0,714

1300

0,271

4,85×10-5

17,9×10-5

1197

0,0803

24,8×10-5

0,722

Source : www.avignon.infra.fr/stics

La pollution des sols provient des processus de minéralisation et de nitrification :

La minéralisation des résidus: qui résulte de la décomposition des résidus de culture ou des amendements organiques apportés au sol. C'est un processus lié au rythme des apports organiques. Suite à l'incorporation de résidus, la minéralisation est en général d'abord négative (organisation de l'azote minéral du sol) puis positive (reminéralisation de l'azote microbien, originaire soit du résidu soit du sol).

La production de nitrate est le résultat de deux processus successifs : la minéralisation (ou ammonification) puis la nitrification. La phase de nitrification est souvent rapide en milieu tempéré, ce qui justifie que l'on puisse regrouper ces deux mécanismes et assimiler l'azote minéral du sol à la seule forme nitrique. Cependant, dans certaines conditions de milieux (sol acide, hydromorphe, ...), la phase de nitrification est plus lente. On observe alors une persistance des ions ammonium. Le lessivage d'azote (qui ne concerne que la forme nitrique) est surestimé si l'on considère une seule forme d'azote minéral. C'est pourquoi la version STICS 5 permet, sous forme optionnelle, de simuler séparément les quantités d'ammonium et de nitrate dans le sol (option nitrification)

a) La minéralisation des résidus organiques ( B. Mary, B. Nicolardot, S. Recous et V. Parnaudeau)

STICS simule la décomposition des divers résidus organiques et leur humification sous l'action de la biomasse microbienne (Nicolardot et al., 2000). La minéralisation d'azote dépend de la vitesse de décomposition (flux de carbone) et des rapports N/C des résidus (Wr), de la biomasse (Wb) et de l'humus formé (Wh) (cf. module apports de résidus).

La représentation des flux de carbone et d'azote qui se produisent au cours de la décomposition des différents résidus organiques est la suivante (flux de carbone en trait continu, flux d'azote en pointillés):

Figure: La représentation des flux de carbone et d'azote

Ce modèle est défini par 6 paramètres : 2 constantes de vitesse de décomposition (kres, kbio), 2 paramètres de rendement (yres, hres), 2 rapports N/C (Wb, Wh). Ces paramètres sont soit constants, soit calculés en fonction du rapport C/N du résidu organique (CNres). Le paramétrage obtenu est spécifique de chaque catégorie : résidus de culture principale (végétaux mûrs), résidus de culture intermédiaire (végétaux jeunes), fumiers, composts, boues, vinasses, corne et autre. L'humidité du sol réduit la minéralisation potentielle selon une loi linéaire en fonction de la teneur en eau.

équation :

FH est la minéralisation potentielle ;

FHUM est la vitesse de minéralisation de l'humus ;

HUR est l'humidité réelle ;

HUMIN est l'humidité minimale ;

HUCC est humidité à la capacité au champ.

Les seuils de cette relation doivent être modifiés pour les sols tropicaux (travaux de J. Sierra) : 0.10 et 0.30 exprimés en humidité pondérale.

La température fait varier exponentiellement la vitesse de minéralisation de l'humus, selon une loi exponentielle d'équation :

FTH est la vitesse de minéralisation ;

T REF température de référence à la minéralisation potentielle (FTH=1) en

milieu tempéré T REF =15°c et tropical T REF =25°c.

Le travail du sol est supposé ne pas influencer directement la minéralisation de l'humus. Le rapport N/C de la matière organique humifiée est supposée constant, égal à Wh. Ce rapport est proche de 0.105.

La vitesse de décomposition des résidus dépend de la nature des résidus organiques, de leur profondeur d'incorporation dans le sol, de la température et de l'humidité du sol.

La nature des résidus organiques est définie par leur origine et leur rapport C/N. 8 catégories de résidus organiques ont été définies:

1) résidus de culture principale (végétaux mûrs),

2) résidus de culture intermédiaire (végétaux jeunes),

3) fumiers,

4) composts,

5) boues,

6) vinasses,

7) corne

8) autre.

Le devenir de chaque catégorie de résidu est simulé séparément. Les paramètres de décomposition pour chaque catégorie sont calculés dans le programme informatique (APORES.FOR).

La minéralisation nette d'azote (positive ou négative) résultant de la décomposition des résidus est ensuite calculée en fonction du rapport C/N des 3 compartiments : résidus, biomasse microbienne, humus. La

cinétique de minéralisation obtenue à température et humidité constante pour 3 résidus de culture ayant un rapport C/N égal à 12.5, 25 ou 100, lorsque l'azote minéral n'est pas limitant. L'azote minéral du sol contenu dans la zone où se trouvent les résidus organiques en décomposition peut être facteur limitant de la décomposition. Si la quantité d'azote minéral s'annule, l'organisation s'arrête et le rapport N/C de la biomasse microbienne (NCBIO) diminue. Il en résulte une moindre organisation et une moindre reminéralisation ultérieure.

b) La nitrification

Dans la version 4, on faisait l'hypothèse que l'azote minéral était uniquement sous la forme de nitrate, hypothèse qui peut se justifier lorsque la nitrification est rapide. Ce n'est pas le cas en particulier dans les sols tropicaux à cause de l'acidité des sols, des fortes températures et des faibles teneurs en eau de surface qui bloquent la nitrification. La version STICS 5 peut prendre en compte la présence des deux formes d'azote minéral. L'ammonium formé (par minéralisation et apport par les engrais minéraux et organiques) est transformé partiellement en nitrate selon un coefficient FNITRIF, variant entre 0 et 1, qui traduit les effets du pH (FPHN), de la température (FTN) et de la teneur en eau (FHN) sur la nitrification.

CHAPITRE II

PROBLEMATIQUE DE LA GESTION DES ORDURES DANS LA
COMMUNE ET CADRE THEORIQUE

2.1 Problématique générale

Selon Lardinois et al. (1999), les mécanismes de décomposition des déchets dans les décharges sont bien connus, la composition des lixiviats en dépend, et les expériences de fermentation anaérobie dans le compostage dépendent fortement des paramètres hydro -climatiques locaux. Cela veut dire que les essais de compostage d'une localité ne peuvent pas être exportés sans modifications notoires vers une autre localité. D'ailleurs, pour une capitale régionale comme N'Zérékoré, il n'y a eu que des tables rondes (1999, 2005 et 2006), des enquêtes et des rencontres informelles sur l'assainissement urbain, mais pas d'expérience concrète de gestion des déchets avec étude des produits et de leurs impacts. Les dites rencontres ont proposé la création de Comité communal d'assainissement et de Comités locaux de gestion des ordures sans préciser la structure, le fonctionnement et les dynamiques de développement interne et externe de ces Comités.

Il ressort de ce qui précède que nous avons à entreprendre le diagnostic des pollutions physique, chimique, et biologique dans la commune urbaine de N'Zérékoré du fait de la mauvaise gestion actuelle des déchets solides.

Dans la littérature publiée par l'ONG CREPA et sur l'Internet (Processus d'amélioration durable de l'environnement urbain) 1997; l'approche participative de l'assainissement urbain est recommandée depuis de longues années. De nouveaux travaux font état de la nécessité absolue de cette approche. (El. H. LY 1997, S. Bull, 1999, A. M. T, 1997, A. DIARRA. et S. TOGOLA, 1997) mais dans ce domaine chaque

communauté a ses perceptions, ses croyances, ses habitudes et ses pratiques coutumières courantes qu'il faut connaître, apprécier, en vue d'en réduire les mauvaises et cultiver les bonnes par rapport à la gestion des déchets solides. Jusqu'à présent nous n'avons pas rencontré le compte rendu d'une expérience de changement de comportement des populations de N'Zérékoré par rapport à la gestion habituelle des déchets, à plus forte raison une réaction au nouveau concept de gestion intégrée de ces déchets.

C'est pourquoi il convient non seulement de commencer à envisager de telles expériences par un sondage préalable auprès de ménages et de groupes sociaux divers bien géographiquement distribués dans la ville et représentatifs de la population urbaine de N'Zérékoré, en dégageant des créneaux d'action d'assainissement urbain, mais aussi en expliquant aux mêmes populations le sens et l'intérêt de la gestion intégrée des ordures dans le sens de la valorisation économique et environnementale.

2.2 Problématique spécifique:

L'étude la plus complète de l'assainissement de N'Zérékoré comme capitale régionale existant dans la littérature est le projet proposé par SNC-LAVALIN/SOGEDEG (2000 à 2002), dont le schéma directeur d'assainissement présenté dans l'avant projet détaillé (APD) a un coût de revient très cher, d'où la difficulté de réaliser ce projet sans un lourd financement extérieur.

La capitale régionale N'Zérékoré produit par jour d'énormes quantités de déchets divers et d'ordures ménagères estimées à 61 tonnes ( juillet 2007 ), non encore rationnellement gérées, provoquant ainsi la prolifération des vecteurs de maladies, et la pollution des milieux récepteurs (air, eaux, sols, paysages, organismes).

Selon les études de l'enquête Démographie santé (EDS, 1999), la mortalité infantile atteinte à N'Zérékoré est de 187 %o contre 122 %o dans la capitale Conakry.

La production des déchets et ordures se résume essentiellement aux matières organiques biodégradables estimées à 70% des 61 tonnes de déchets journaliers, dont le transport hors de la ville pose de très sérieux problèmes à cause de la vaste étendue de la ville, des énormes distances à parcourir jusqu'aux sites de décharges publiques à Gônô et Zoghoya, et de l'insuffisance des moyens d'évacuation motorisés (3 camions bennes seulement).

Ainsi le besoin urgent de l'agriculture urbaine et périurbaine, voire rurale, en engrais organiques peut être comblée par la disponibilité des déchets organiques en développant des activités de compostage.

2.3 Les objectifs :

L'objectif à atteindre porte sur l'inventaire, la classification et l'évaluation environnementale des différentes pollutions physique, chimique, biologique des milieux récepteurs.

Ensuite, il s'agit de dégager les différentes formes de gestion des ordures qui peuvent s'intégrer les unes aux autres dans un système global d'assainissement de la commune, capable de générer beaucoup de ressources, de protéger la santé humaine et l'environnement.

Enfin, on cherchera à montrer que la gestion intégrée des ordures est le moyen le plus efficace de lutter contre la pollution si elle est bien comprise dans cette commune urbaine de N'Zérékoré.

2.4 Cadre théorique

L'évaluation de l'intensité, de l'étendue, la durée et de l'importance des impacts des pollutions sur les milieux physique, biologique et humain est le moyen le plus convaincant de mobilisation des forces sociales pour l'assainisse ment participatif envisagé.

Une analyse des habitudes, des croyances actuelles des populations à travers leurs propositions de solution à ces pollutions par rapport à l'assainisse ment urbain permettra de clarifier la stratégie globale de cet assainissement.

Cadre théorique

Le déchet est « tout résidu d'un processus de production, de transformation, d'utilisation, toute substance, matériau, produit, ou plus généralement, tout bien meuble abandonné, ou que son détenteur destine à l'abandon. » (C. ROULPH, 1997).

La pollution est définie comme la présence indésirable d'impuretés ou l'élévation anormale de la proportion de certains constituants des milieux récepteurs : l'air, l'eau, le sol, le paysage et les organismes vivants.

Le diagnostic de la pollution est l'analyse et l'évaluation des formes de pollutions et l'estimation des effets, des impacts de ces pollutions sur les différents milieux récepteurs.

La gestion intégrée des ordures signifie un modèle de gestion qui remplit les cinq conditions suivantes :

1° une participation de tous les acteurs concernés ;

2° une approche multidisciplinaire (prise en compte des aspects techno financiers, environnementaux, sociaux, sanitaires, institutionnels, liés aux déchets) ;

3° une gestion financière globale (coûts/bénéfices induits par la collecte et le dépôt des déchets, économie liée à la prévention et revenu lié à la revalorisation de la ressource) ;

4° l'existence d'interaction avec les autres services urbains (assainissement, santé, etc.) ;

5° la prise en compte de la diversité de l'habitat dans la même ville pour ajuster les services selon les situations.

CHAPITRE III

METHODOLOGIE

Pour réaliser l'analyse qualitative et quantitative de la pollution provoquée par les déchets solides de la commune de N'Zérékoré, y compris les déchets municipaux, les déchets industriels et commerciaux, les déchets agricoles et les déchets hospitaliers, ainsi que l'évaluation environnementale des effets et des impacts de cette pollution sur les milieux récepteurs, nous avons procédé par des enquêtes dans la communauté.

Par ailleurs, l'étude sur les déchets tient compte de toutes les opportunités de participation des populations à la base a été effectuée par la méthode d'enquête par Focus group. Cela nous a permis d'envisager un processus global, systémique de gestion intégrée des déchets, tel que cela se pratique actuellement à travers le monde.

Nous avons ainsi appliqué une méthodologie de double approche descriptive et explicative.

Approche descriptive

Elle a débuté par une révision bibliographique suivie pratiquement d'une analyse indicative des formes de pollutions qui affectent les milieux récepteurs : celles qui génèrent des boues, des gaz, des solides flottants, des ordures ménagères biodégradables, des polluants chimiques, etc.

Dans 10 quartiers sur 34 bien géographiquement distribués, nous avons observé des pollutions in situ. Le mode de sélection de ces dix quartiers est à 70% aléatoire et 30 % au jugé à partir des résultats des entretiens exploratoires comme étant des cas limites de pollution dénoncée par tous.

Les 10 échantillons dont 7 sont aléatoires et trois choisis au jugé sont soulignés ci-dessous

Dorota I , Dorota II, Horoya I , Horoya II, Koleyéba I , Koleyéba II , Kpoyéba ,

Commercial, Ossud , Mohomou I , Mohomou II , Gonia I , Gonia II, Gonia III ,

Gonia , Daninèn , Nyèn I , Nyèn II , Nyèn III , Wessoua , Götö Komou, Nakoyakpala, Daninè I , Daninè II , Nyèn Gare routière, Nyèn Sokoura ,

Félix Roland Moumié , Kwitèyapulu, Gbangana , Tilèpulu , Boloyapulu ,

Belle-vue , Goïkoya , Zébéla Tokpa , Taghalakôle . Pour ces quartiers échantillons, nous avons estimé les effets et impacts de la pollution par les biogaz, les lixiviats, les vecteurs de maladies et les poussières , effectué des enquêtes sur les maladies, consulté des statistiques sanitaires, et conclu sur le diagnostic.

Les méthodes d'enquêtes suivantes ont été employées dans cette étude descriptive des pollutions :

1° la recherche documentaire sur les déchets de la commune, des données statistiques des quartiers échantillons et des déchets, des éléments bibliographiques pertinents par rapport à la commune et des cartes de bassins versants.

2° les interviews semi structurées (ISS) individuelles et collectives, où les réponses sont obtenues à un nombre limité de questions prédéterminées et à de nouvelles questions soulevées dans la dynamique des réponses au cours de l'interview. Cela donne par hasard des informations imprévues.

3° l'observation participante (ou visite environnementale) permettant de déchiffrer de façon exhaustive certaines composantes des situations de pollution et de situations sociales des habitants du quartier (lieux, structures, instruments, personnes, groupes, actes, évènements,

comportements, durées, etc..) pour ensuite extraire des hypothèses d'évaluation environnementale des pollutions.

Approche explicative

L'investigation au stade actuel de la gestion intégrée des ordures ménagères dans la commune urbaine de N'Zérékoré s'est fait d'après la méthodologie suivante :

a) observation par enquêtes sur les coutumes, perceptions, habitudes et croyances des habitants en vue de déceler toutes les contraintes à l'approche participative par ordre de priorité ;

b) lister les problèmes essentiels posés par la société et les entreprises chargées de pratiquer la gestion intégrée des déchets

c) analyser les résultats obtenus pendant l'observation des pratiques actuelles

d) organiser pratiquement les actions à entreprendre pour améliorer la gestion intégrée des ordures et des déchets dans la commune de N'Zérékoré

Dans cette deuxième partie de l'étude, les méthodologies utilisées sont le Focus Group, certains outils et techniques d'analyse de la méthode active de recherche et de planification participatives (MARP)

La méthode de Focus Group a consisté à organiser une rencontrer avec un nombre représentatif de groupes homogènes (environ 10 groupements, ONG et autres groupes cibles de la société civile), à susciter une discussion ouverte à partir d'une grille d'entrevue définissant les thèmes des termes de référence de l'étude. Une analyse synthèse de dépouillement a été faite des données permettant de relever les messages- clés émis par les groupes cibles, les points de convergence et de divergence entre différents groupes de l'échantillon des quartiers retenus.

La MARP a été utilisée dans sa version évaluative, entant que procédé d'apprentissage et d'appréhension des conditions de vie des

populations. Elle a permis d'amener les populations à discuter des conditions d'hygiène du quartier, à évaluer les activités passées des PME. Elle a également permis d'être à l'écoute des discours et des pratiques des populations dans le domaine de la gestion intégrée des déchets, d'analyser les éléments motivants et les contraintes à l'approche de participation communautaire.

CHAPITRE IV

RESULTATS ET INTERPRETATION

4.1 Description de la pollution des milieux récepteurs

4.1.1 Pollution de l'air

L'état de pollution de l'air dans la ville de N'Zérékoré a été décrit par les pourcentages d'avis des ménages. Il est représenté dans le tableau I. En interrogeant cinq ménages par quartier, nous avons obtenu des avis sur l'état de pollution de l'air par les odeurs, les poussières, les fumées, les objets volants, les gouttes d'aérosols de liquides nauséabonds, les nuées d'insectes volants, les nuisances nocturnes plus intenses ou les nuisances diurnes plus remarquables.

Par contre les quartiers comme Ossud et Dorota I, où l'air est moins pollué selon les ménages, sont à caractère d'habitat résidentiel réservé aux fonctionnaires ou à l'église et avec un relief accidenté, n'autorisant presque pas d'eaux usées stagnantes.

En effet, on aperçoit par ailleurs que la pollution de l'air diminue progressivement lorsqu'on s'étend des secteurs aux quartiers et des quartiers à l'ensemble de la ville.

Cela se comprend à cause des vents, comme la mousson et l'harmattan, qui soufflent sur la ville et emportent facilement les nuisances locales.

En conclusion, l'air est fortement pollué sur la Ville de N'Zérékoré des suite de l'existence des dépotoirs sauvages d'ordures et de déchets partout dans les concessions et les ravins, ainsi que de la prolifération des flaques d'eaux usées nauséabondes.

4.1.2 Pollution des eaux

Les eaux de surface sont partout polluées dans la ville de N'Zérékoré, à cause de l'utilisation de ces eaux par les habitants comme moyen de transport des déchets solides et des ordures ménagères. Cela est confirmé

par les données recueillies par des méthodes d'observation évoquées dans la méthodologie. Les marigots sont gorgés d'ordures et de déchets au point de provoquer des barrages et des inondations.

Les quartiers échantillons où cette pollution est la plus remarquable sont les mêmes où l'air est plus pollué. Les quartiers Ossud et Dorota I sont ceux où les eaux de surface, plutôt rares, sont situées sur un relief très accidenté et n'offrent pas l'opportunité de dépôt d'ordures dans leurs lits qui ne sont pas en bas-fonds. Tableau I (annexe II).

4.1.3 Pollution des sols :

Les sols agricoles de la commune urbaine de n'zérékoré et environs sont, tout comme les eaux, gorgés des déchets qui y sont répandus, parfois mélangés à des excréments d'animaux domestiques, sous prétexte d'en augmenter la fertilité.

L'avis des ménages montrent que les sols sont plus contaminés par les déchets dans les quartiers échantillons les plus propices à l'agriculture urbaine, notamment Félix Roland Moumié, Wessoua, Commercial, Horoya. Mais, en réalité cette situation est générale dans la ville de N'Zérékoré.

Malheureusement, l'utilisation des déchets bruts et des excréments d'animaux pour la fertilisation des buttes a pour conséquences néfastes la propagation du péril fécal et des maladies vectorielles, l'eutrophisation des eaux et le blocage des cours d'eau avec un coût trop élevé de reprofilage du lit des cours d'eau.

Dans la commune urbaine de n'zérékoré les déchets se composent de matières plastiques, verres, métaux, os, chiffons, cheveux, bois, papiers, les gravats, les terraux, les coquillages, les peaux de bananas et autres.

4.1.4 Etat de santé des populations suite à la pollution de la ville par les déchets

Selon la méthodologie bien établie de Pierre Aïach et Dominique Cébe (1999), la santé d'une population ne peut être évaluée de manière relativement certaine que par une double enquête dans la population et auprès des structures de santé, car, ne l'oublions pas, en région forestière surtout, beaucoup de malades ne fréquentent pas les structures de santé et s'en tiennent à la pharmacopée traditionnelle.

Il résulte de ces constats que les quartiers les plus pollués où se rencontrent les plus grands nombres de cas de maladies d'origine hydrique ou insalubre sont Commercial, Dorota I, Félix Roland Moumié, Nyèn III et Kpoyéba. Dans ces quartiers le coût de la santé pèse le plus sur le revenu des ménages à cause de la mauvaise gestion des déchets.

Ce faisant, les nombres de cas décroissent en passant du paludisme à la fièvre typhoïde en passant par les helminthiases intestinales, les diarrhées sanguinolentes et non sanguinolentes, les dermatoses, la dysenterie amibienne.

Les statistiques sanitaires des structures de santé montrent la prolifération des mêmes maladies, mais par fréquence temporelle. les maladies dues à l'eau, aux déchets, et à l'insalubrité sont répandue toute l'année.

Le paludisme simple ou grave dépasse toutes les autres maladies en nombres de cas, et ce nombre croit de janvier à mai, puis à nouveau de juin à août, et ensuite décroît jusqu'en décembre. Cela s'explique par l'apparition de nombreux gîtes larvaires lors du tarissement des eaux de janvier à mai et aussi au débordement des fosses simples et autres latrines mal tenues de mai à août en période pluvieuse, en plus des terrains humides dus à l'agriculture urbaine (champs de maïs aux fenêtres).

Les helminthiases intestinales, par contre, augmentent progressivement de mai à août et décroissent de septembre à décembre, en restent minimales de janvier à avril. Cela s'explique par le fait que les

kystes et les oeufs sont drainés dans les eaux surtout pendant la période pluvieuse où l'infiltration dans la nappe phréatique et le ruissellement dans les cours d'eau atteignent leur maximum.

En effet, les maladies hydriques et insalubres qui provoquent plus d'effets sur la santé de la population sont représentées dans les figures (A à G) voir annexe III.

4.1.5 Evacuation et traitement des déchets :

Dans l'ensemble de la ville de N'Zérékoré, les efforts de gestion rationnelle des déchets solides et des ordures ménagères ont beaucoup diminué depuis 2002, où le Prix Général Lansana Conté pour la protection de l'environnement a été décerné à cette Commune, grâce à l'organisation de collecte et d'évacuation mise en place par l'ONG VISFAD. Actuellement, parmi les 10 quartiers échantillons que nous avons soumis à l'étude, comme l'indique la figure, ce sont les quartiers de Dorota I, Ossud, Commercial et Félix Roland Moumié qui connaissent un renouveau de ramassage ou de transport dans une décharge, ou d'incinération vue l'absence quasi totale de PME d'évacuation et de traitement des déchets.

En réalité le taux moyen de gestion de déchets dans les quartiers est de 46%. Cela montre qu'au moins 54 % des ménages ne s'occupent pas de gestion des déchets de quelque manière qu'il s'agisse, à moins de polluer directement les milieux récepteurs avec leurs ordures ménagères.

Le cas des quartiers de Kpoyéba, Nyèn et Horoya est plus remarqué, même par les autorités de la commune et de la préfecture. Les ordures de Kpoyéba sont celles issues du commerce de Kola depuis des siècles, avec les mêmes traditions de mauvaise gestion des résidus de cola, de feuilles d'emballage et de pesticides.

Cela pose le problème pertinent de la gestion intégrée des déchets biodégradables avec la participation des populations qui polluent, comme c'est le cas de ces commerçants de Cola.

4.2 Résultats d'enquête qualitative des solutions proposées par les ménages et les groupes humains

4.2.1 Solutions préconisées par les focus group pour la protection des milieux récepteurs : air ; eaux, sols.

En général trois catégories de solutions sont proposées par les ménages pour réduire la pollution des milieux récepteurs par les déchets solides et leurs sous-produits :

a) les solutions techniques

b) les solutions administratives et politiques

c) les mesures éducatives liées à la sensibilisation et au changement des perceptions.

Dans la première rubrique des solutions, plusieurs approches techniques sont suggérées par les ménages, sans autres informations sur leurs conditions de faisabilité, encore moins sur les coûts potentiels de leur mise en oeuvre.

Il s'agit de : dégager les ordures des caniveaux, drainer des eaux usées, trier et récupérer les plastiques, confectionner des poubelles, composter les ordures biodégradables, curer les lits des cours d'eau, freiner l'érosion, mener la lutte anti-vectorielle systématique, employer des camions vidangeurs des fosses et latrines, et procéder au traitement des eaux de consommation dans le milieu urbain.

La plupart de ces solutions techniques figurent dans le Projet d'assainissement des capitales régionales dont les études de faisabilité ont été menée à bien de 1999 à 2002 par SNC-LAVALIN/ SOGEDEG avec la participation du CERE. Mais ce projet n'a pas encore vue sa réalisation à cause des difficultés énormes de mobiliser les financements de

l'assainissement, qui ne semble pas être de manière évidente un secteur de production de revenus, malgré les multiples possibilités de valoriser les déchets urbains.

De plus en plus le pays doit faire prévaloir l'assainissement par micro-projets facilement bancables, avec une forte participation communautaire, non seulement au financement initial, mais également au fonctionnement par les abonnements. Ce point de vue a toujours été défendu par le CREPA et sa représentation en Guinée.

La deuxième rubrique de solution comprend les idées suivantes provenant des ménages : décentraliser l'assainissement de la commune vers les quartiers, responsabiliser les locataires au même titre que les propriétaires par rapport aux déchets dans les concessions, appliquer des mesures coercitives contre les concessions sales y comprises des amendes, mettre en place la police des agents de salubrité, abonner obligatoirement les ménages aux PME d'assainissement, améliorer la responsabilité des autorités communales.

Ces solutions se ramènent pour l'essentiel à une meilleure organisation de l'assainissement par la mairie, c'est-à-dire à créer et rendre opérationnelle une structure communale de coordination des actions d'assainissement en partenariat avec les ONG, les PME, l'Université, les autres intervenants

de la région et de la préfecture. La mise en place d'une telle structure, appelée Comité communal d'assainissement avec des Comités locaux de gestion des ordures ménagères aux niveaux des quartiers est en cours à N'Zérékoré. Sa composition, son fonctionnement et toute sa dynamique interne et externe sont encore à l'essai. C'est dans la conception et la réalisation de ces structures que l'Université a un plus grand rôle à jouer, par des consultations, des recherches appliquées et des rencontres de restitution des résultats aux communautés.

La troisième rubrique de solutions relève du domaine de changement des perceptions, des habitudes et des mauvaises pratiques environnementales des citoyens. Celles qui sont proposées par les ménages sont les suivantes : promouvoir une approche participative des populations à l'assainissement, informer et sensibiliser sur les maladies dues à l'eau, aux déchets et à l'insalubrité, sensibiliser les agriculteurs pour l'usage du fumier de ferme et du compost, former les agriculteurs à l'usage

rationnel des déchets et des excrétas des animaux de ferme en agriculture.

La mise en oeuvre de ces solutions relève des programmes d'activités des ONG chargées de l'assainissement urbain. Ce sont en effet ces ONG qui effectuent la mobilisation sociale, organisent la formation des PME, et surtout procèdent à des animations dans la population pour le changement de comportement des citoyens et la prise en charge des secteurs et quartiers en matière d'assainissement collectif.

Il ressort de cette analyse des solutions proposées par les ménages, que pour freiner la pollution de l'air, des eaux, du sol et des autres milieux récepteurs (paysages, organismes vivants), il y encore trop à faire et la ville de N'Zérékoré ne possède pas encore de structure et d'organisations fiables pour mener correctement toutes ces activités. C'est pourquoi il est question dans ce mémoire de concevoir les stratégies à mettre en oeuvre pour la lutte contre ces pollutions de la ville.

La recherche de ces stratégies a été faite par entretien semi dirigé avec des groupes ciblés dans plusieurs strates de la société, depuis les jeunes jusqu'aux confessions religieuses en passant par les groupements de producteurs et les ONG.

Les avis de ces groupes, dénommés Focus groupes, sont consignés dans le paragraphe suivant.

4.2.2 Solutions préconisées par les « Focus group » pour l'assainissement de N'Zérékoré

Les idées préconisées par ces différents intervenants, leaders d'opinion et autres acteurs sociaux sont représentées dans le tableau III (annexe IV).

il ressort de ce tableau que les principales causes de l'extrême insalubrité de la ville de N'Zérékoré sont de quatre ordres :

1° Surpopulation et multitude d'activités génératrices de déchets sans aucune mesure de contrôle et de taxation ;

2° Absence totale de PME de ramassage, exceptées les balayeuses des marchés et de la gare routière ;

3° Irresponsabilité des autorités de la commune par rapport à la gestion rationnelle des déchets urbains ;

4° Ignorance des populations sur les risques et les dangers de vivre avec les déchets et ordures dans les milieux récepteurs ;

Les actions à mener qui ressortent de cette analyse sont également de cinq ordres :

1° création d'une décharge publique contrôlée où acheminer les déchets hors de la ville de N'Zérékoré ;

2° créer des PME de collecte, transport et traitement des déchets urbains selon leurs catégories ;

3° informer, éduquer et Sensibiliser les populations pour qu `elles s'abonnent aux PME en payant 3000F/mois/ménage ;

4° créer une police de salubrité, un Comité communal d'assainissement qui coordonne cette activité et laisser les sociétés privées et les ONG se développer dans le domaine de l'assainissement (décentralisation) ;

5° mobiliser toutes les sources possibles de financement des activités d'assainissement pour que les PME aient les matériels et équipements nécessaires en quantité suffisante.

Le fait que les tas d'ordures et les flaques d'eaux usées dégagent des gaz nauséabonds dans tous les secteurs et tous les quartiers de la ville de N'Zérékoré découle de leur nature commune de milieux réactifs anaérobie, siège des réactions d'hydrolyse, d'acidogénèse,

d'acétogénèse, de méthanogénèse, de réduction de sulfate en sulfure d'hydrogène et de nitrates et nitrites en ammoniac.

Les mauvaises odeurs qu'on rencontre dans tous ces milieux proviennent des alcools, des mercaptans, du sulfure d'hydrogène, de l'ammoniac, de l'acide gras volatiles etc. Contenus dans ces émanations gazeuses. Les plaintes des ménages relatives à cette pollution de l'air sont fondées, car ces gaz présentent des risques pour les humains. Ils contiennent des substances toxiques, des produits asphyxiants, des gaz inflammables. Ils engendrent le smog et la mauvaise visibilité sur la ville, à cause du mélange des aérosols avec les fumées. Enfin ils contiennent le méthane et le gaz carbonique, qui engendrent l'effet de serre.

L'impact le plus général sur la qualité de la ville est l'intensification des mauvaises odeurs et la qualité médiocre de l'environnement; nuisances ayant un impact très négatif en santé publique.

Selon Lardinois et al. (1999) le caractère bio-réacteur des décharges d'ordures croit avec l'humidité de cette décharge et du sol.

En effet selon ces auteurs, la majorité des villes localisées dans la zone climatique tropicale humide et équatoriale (comme N'Zérékoré). Présentent des bilans hydriques particulièrement favorable à une évolution biochimique des décharges, surtout que les périodes d'humidité du sol y sont habituellement longues (7 à 10 mois). La biométhanisation y serait observable dans les moindres tas d'ordures. C'est pourquoi dans les quartiers des ménages se plaignent des mauvaises odeurs.

Les lixiviations ou eau de percolation des décharges d'ordures de la ville sont à la fois très chargées des micro-organismes et de substances chimiques minérales et organiques. Ils contaminent qualitativement et quantitativement autant les eaux de surface que les eaux souterraines.

Ces lixiviats propagent ainsi dans le sol et dans les eaux les éléments écotoxicologiques, dangereux pour la santé humaine. Les impacts évidents des lixiviats sont l'intoxication des hommes et des animaux par les eaux de boisson contaminées par eux, les épidémies ainsi que la destruction de la flore.

Les tas d'ordures dans les quartiers, les odeurs nauséabondes et leurs lixiviats ont un impact très nocif sur la sécurité dans la ville, sur la qualité esthétique des paysages, et par voie de conséquence sur le tourisme et la convivialité des citoyens.

Le rejet direct des déchets solides, les restes des matériaux de construction et les ordures ménagères dans lit majeur des cours d'eau urbains, les ravins engendrent le soulèvement de poussières, d'objets volants d'une part et de l'autre l'obstruction des cours d'eaux, les inondations, allant jusqu'à mélanger les eaux courantes avec les eaux des latrines mal bâties.

Les effets directs de cette forme de gestion des déchets sont la prolifération des vecteurs des maladies, le péril fécal, les accidents, l'érosion accélérée des berges, etc.

Ces effets sont aggravés par l'épandage direct des déchets et des excréments d'animaux sur les buttes dans les bas-fonds, sans compostage préalable. Or, près que tous les ménages interrogés croient que la fertilité des sols s'en trouve améliorée. En réalité, les sols sont ainsi contaminés par des métaux lourds provenant surtout des piles, des hydrocarbures, des huiles et graisses plus ou moins saponifiées, des colorants, etc.

L'impact de cette gestion des déchets est reflété par les statistiques sanitaires recueillies au sein des structures de santé et les déclarations de maladies vécues par les ménages dans les quartiers échantillons. Les dépenses pour les soins de santé sont énormes et il n'y a pas de remède à cela pour un proche avenir.

4.2.3 Critiques des solutions proposées par les populations de N'Zérékoré

Il est remarquable qu'aucune des solutions proposées ne mentionne la participation effective de chaque citoyen, de chaque ménage et de chaque secteur de quartier à l'assainissement urbain. En effet, toutes les actions à entreprendre selon les ménages et les Focus groupes relèvent de l'intervention des autorités civiles, administratives et politiques. Ce que chaque ménage pourrait faire d'autre que s'abonner à une PME ne ressort d'aucun entretien semi dirigé. Or, c'est sur le budget familial que pèsent le plus les impacts négatifs du manque d'assainissement. La nécessité du renversement de cette situation de perception des populations inactives par rapport à l'assainissement urbain est l'un des principaux résultats auxquels conduisent les solutions proposées. Sans quoi, il est difficile sinon impossible d'organiser avec succès une quelconque campagne d'assainissement, dénommée « opération coup de balai » une fois par an comme le propose le Guide d'hygiène publique de la section hygiène et environnement du Ministère de la santé (1992).

les ménages et les groupes n'ont pas non plus fait cas des lois et des règlements existants, qu'il faut appliquer. C'est le cas de la loi L/94/005/CTRN portant code de l'eau dont les articles 30, 31 et 32 interdisent, sous réserve d'une autorisation du ministre chargé de l'environnement en concertation avec le Ministre chargé de l'hydraulique, d'immerger ou de déverser dans les eaux, à la surface du sol, des déchets ou toute matière pouvant entraîner une pollution.

Seule l'OCPH a mentionné l'absence de décharge publique de déchets urbains à N'Zérékoré. Or, selon Robert HAUSLER et Frédéric MONETTE (1997), le site d'enfouissement est un maillon important dans la gestion des déchets. En effet, l'enjeu principal des sites d'enfouissement est de réaliser une adéquation entre la protection de l'environnement et la croissance économique et sociale d'une région, en changeant la perception de la société en général face aux déchets, et aux sites d'enfouissement. Ces auteurs ont développé l'approche moderne des 4R-VD (Réduction à la source, récupération, réutilisation, recyclage, valorisation et disposition finale).

Cette approche est la base rationnelle d'une gestion intégrée des déchets solides et des ordures ménagères. Elle permet, pour chaque ville, de concevoir les stratégies les mieux adaptées pour cette gestion intégrée des déchets. Elle a été par ailleurs baptisée assainissement écologique par Dr. S. G. DEMBELE et al. (2002) et selon eux, elle consiste à tirer parti des substances utilisables des déchets solides et liquides, à faire des déchets des objets de valeur et non plus de nuisance, à concevoir un système intégré et de proximité des déchets. Il s'agit comme au Mali ;

de :

1° Production de granulats ou d'agglomérés à parti des déchets en plastique

2° fabrications des composts à partir des déchets organiques 3° fabrications des briquettes de chauffe

4° fabrications d'objets d'art et d'artisanat.

5° productions de fertilisants à base d'urine et d'excréta.

Evidemment, il ne suffit pas de choisir ou d'aménager un site d'enfouissement pour que l'assainissement écologique ou encore la planification écologique de la gestion des déchets soit réalisable. Par exemple, la capitale de la république de Guinée dispose d'un centre

d'enfouissement technique (CET) au quartier Dar Salam II depuis les années 80, mais jusqu'à présent il n'y a qu'une collecte et évacuation sans traitement du lixiviat à la mer, avec des vidanges des latrines apportées à la décharge par les camions vidangeurs, ce qui représente une grave source de pollution physique, chimique et microbiologique du milieu marin côtier. Or, c'est de la baie de Sangaréah ainsi contaminée que provient une grande partie des poissons consommés à Conakry.

Il faut développer une stratégie de gestion intégrée des déchets solides, des ordures ménagères, et des eaux usées pour réussir l'assainissement écologique ainsi proposé.

CONCLUSION

Le présent mémoire a établi un état réellement grave de pollution des milieux récepteurs dans la ville de N'Zérékoré, non pas par des analyses de laboratoire encore difficiles sinon impossibles, mais en interrogeant les pollueurs eux-mêmes sur les effets et les impacts, ainsi que sur les mesures correctives qu'ils envisagent.

Ce diagnostic est donc qualitatif, et constitue une ébauche de ce qu'il faudra évaluer quantitativement, par exemple en entreprenant plus tard des expériences de compostage.

A l'issue de ces enquêtes, nous avons établi à quel degré les ménages et groupements humains prennent conscience des pollutions, mais ignorent les solutions pour les juguler. Ce mémoire contient une tentative de réponse aux attentes des populations, de voir bientôt leur ville salubre et agréable à vivre, en recherchant les meilleures stratégies actuellement en vigueur ailleurs dans le monde et en Afrique. Cette approche des stratégies actuelles est systématique, multidisciplinaire et intégrée, c'està-dire intéresse toute une chaîne d'acteurs qui ne sont pas seulement des pollueurs. C'est l'approche des 4R-VD, qui commence par

l'aménagement d'un site d'enfouissement sanitaire et se termine par le tri à la source de tous les déchets et ordures des ménages, en passant par la gestion économique transparente de toutes les activités d'évacuation, de valorisation ou d'élimination des déchets.

C'est pourquoi nos travaux doivent être poursuivis par une recherche sociale de la participation communautaire, une recherche des technologies adaptées de valorisation des déchets récupérables par des petites et moyennes entreprises pour juguler le chômage, et une recherche des impacts possibles d'un site d'enfouissement à Gönö ou à Zoghoya en vue d'en atténuer les impacts négatifs et en valoriser les impacts positifs.

En somme, la pollution évoquée et ses impacts deviennent d'année en année plus graves avec la croissance économique et la surpopulation de la ville. C'est pourquoi l'application de l'approche de gestion intégrée proposée est non seulement une exigence actuelle, mais une urgence pour l'avenir.

BIBLIOGRAPHIE

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13. M. L. GINIES et B. LATRONCHE (2004), Les métiers de la nature et de l'environnement. Studyrama, 4ème édition.

14. A. KOUYATE (1997) Gestion des ordures ménageries de la ville de Fria Mémoire de fin d'études supérieures UGANC, Département de Génie civil, option hydraulique urbaine. Chaire hydrotechnique

15. G. HABERMANN (1993) Gestion des déchets solides : composition

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16. SNC-LAVALIN/SOGEDEG (2000) Etude d'assainissement des quatre capitales régionales : Kankan, Kindia, Labé, N'Zérékoré. Rapport préliminaire, Version provisoire Volume I de II-Dossier principal, Octobre ; Financement Fond Africain de développement et Gouvernement guinéen.

17. SNC-LAVALIN/SOGEDEG (2002) Etude d'assainissement des quatre capitales régionales : Kankan, Kindia, Labé, N'Zérékoré. Ville de N'Zérékoré Version définitive Mars ; Financement Fond Africain de développement et Gouvernement guinéen.

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20. Dr. O.GUENE (1999) Le compostage autres expériences en Afrique subsaharienne ; Info CREPA , n° 24 Avril-Mai-Juin

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28. R.HAUSLER et F. MONETTE (1997). Le site d'enfouissement, un maillon important de la gestion des déchets. Gestion intégrée des résidus. STEPPE-UQAM.

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31. G. GANGBAZO, ing. (1995) Le défi de la gestion intégrée de l'eau par bassin versant en milieu rural. Vecteur environnement Vol 28, n° 6, décembre.

Liste des 34 quartiers de la ville de n'zérékoré

1. Dorota I

2. Dorota 2

3. Horoya I

4. Horoya II

5. Koleghéba I

6. Gboyéba

7. Commercial

8. Ossud

9. Mohomou I

10. Gbaganna

11. Gonia I

12. Gonia II

13. Gonia III

14. Nyèn I

15. Nyèn II

16. Felix Roland Moumié

17. Kwitèyapulu

18. Tilépulu

19. Boloyapulu

20. Belle-vue

21. Wessoua

22. Nyèn Sokoura

23. Götö Komou

24. Kweleghéba II

25. Zébéla Tokpa

26. Gonia Daninè

27. Taghalakwele

28. Daninè I

29. Daninè II

30. Nakoyakpala

31. Nyèn III

32. Nyèn Gare Routière

33. Mohomou II

34. Goïkoya

TABLEAU I : RESULTATS D'ENQUËTE SUR LA POLLUTION DE L'AIR

 

Kpoyéba

Félix
roland

Nyen
III

wessoua

Dorota
I

Ossud

Commercial

Goikoya

Horoya

Daninè

ordurs

5

5

4

4

3

4

4

4

5

4

Poussières

5

3

4

3

2

4

3

4

5

4

Fumées

3

5

2

5

2

3

5

3

1

4

Objets
volants

5

5

4

3

3

2

4

4

5

4

Liquides
nauséabon
ds

5

5

4

4

4

4

5

4

5

3

Nuéesd'in
sectes
volants

5

5

3

2

2

3

5

1

3

3

Nuisances
nocturnes

2

5

4

4

4

2

5

2

1

0

Nuisances
diurnes

5

1

3

1

2

2

2

2

5

3

Air pollué
au secteur

5

5

5

4

3

2

5

5

5

4

Air pollué
au Qurtier

5

4

4

3

2

2

4

5

5

4

Somme

45

43

37

33

27

28

42

34

40

33

Tableau II : Nombre de cas de maladies d'origine hydrique et insalubre dans les quartiers échantillons.

Source :SNIG (Service national des informations générales de santé)

 

Kpoyébha

Félix Roland

Nyen III

WessouaI

Dorota

Ossud

Commercial

Goïkoya

Horoya

Daninè

me

29

22

21

24

31

22

31

20

21

20

s

12

30

17

9

10

1

40

8

7

3

ries ne

9

8

14

14

2

0

8

5

3

0

phoïde

5

4

2

7

5

1

8

8

6

3

hiase le

22

26

20

19

39

14

29

22

25

14

se

11

20

22

21

25

7

28

2

4

2

Somme

88

110

96

94

112

45

144

65

66

42

Tableau III : Prévalance mensuelle de cas de maladies d'origine hydrique et

insalubre de Mars à November 2007

Source: Hopital regional de N'zérékoré

 

Mars

Avril

Mai

Juin

Juillet

Août

Septembre

Octobre

Novembre

Paludisme

108

94

151

288

477

520

470

305

200

Diarrhée

54

47

68

140

230

260

235

151

95

Dysentéries amibienne

90

58

36

54

56

60

20

35

18

Fièvre typhoïde

99

87

143

256

422

498

449

290

183

Helminthiase Intestinale

30

40

151

230

235

260

95

68

47

Dermatose

39

32

28

63

50

90

136

130

97

Somme

420

358

577

1031

1470

1688

1405

979

543

Figure A
Hystogramme du Paludisme maladies d'origine hydrique et insubre à N'zérékoré 2007

Malades

-100

400

600

500

300

200

100

0

Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre

Paludisme Polynomial (Paludisme)

Mois

Figure B
Hystogramme de la Diarrhée maladie d'origine hydrique et insalubre à N'zérékoré 2007

Malades

300

250

200

150

100

-50

50

0

Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre

Diarrhée Polynomial (Diarrhée)

Mois

Figure C
Hystogramme de la Dysentérie amibienne maladie d'origine hydrique et insalubre 2007

Malades

100

60

40

20

90

80

70

50

30

10

0

Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre

Dysentéries amibienne Polynomial (Dysentéries amibienne)

Mois

Figure D
Hystogramme de la Fièvre typhoïde maladie d' origine hydrique et insalubre 2007

600

500

400

300

Malades

200

100

0

-100

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre

Fièvre typhoïde Polynomial (Fièvre typhoïde)

Mois

300

250

50

0

Malades

200
150
100

Figure E
Hystogramme de Helminthiase intestinale maladie d origine hydrique et insalubre à N'zértékoré2007

Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre

Helminthiase intestinale Polynomial (Helminthiase intestinale)

Mois

Figure F
Hystogramme de la Dermatose maladie d' origine hydrique et insalubre à N'zérékoré 2007

Malades

160

140

120

100

60

40

20

80

0

Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre

Dermatose Polynomial (Dermatose)

Mois

Figure G
Hystogramme de la Somme des maladies d' origine hydrique et insalubre à N'zérékoré 2007

Malades

1800

1600

1400

1200

1000

600

400

200

800

0

Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre

Somme Polynomial (Somme)

Mois

Annexe IV

Tableau III : Résultats des entretiens par Focus group

Focus Group

Effectifs

Causes

Contraintes

Actions

Pérennité

Vendeuses
de bananes

5

Excès de

marchandises Excès d'ordures

Manque d'aide

des dirigeants

Abonnement de

3000F par ménage et par mois

Provisoire

tant qu'il n'y a pas de
décharge contrôlée

Vendeuses de piment

14

Irrégularité des

balayeuses

Manque de

moyens

Création des PME

Durable

Espoirs de

la Forêt

7

Position géographique

Manque de

surveillance environnementale

Création de

poubelles, de PME, et sensibilisation

Durable, si il y a mesure coercitives

Groupe Tinamèni

10

Présence de trop de bas fonds exploités

Absence de

décharge où jeter

Campagnes de

sensibilisation par

la Commune

Durable, si

les lois sont
appliquées

Balayeuses de la gare routière

5

Manque de taxes

pour les

producteurs de

déchets

Manque de

moyens

financiers et

ignorance

Sensibilisation et

appui de la
Commune

Durable

Imams et

conseillers

7

Trop de

vendeurs de cola

Refus de

s'abonner aux

PME

Sensibilisation dans les mosquées, église et à la radio

Durable si les abonnés payent

régulièrement

Association des jeunes Soussou

8

Présence de trop d'institutions internationales au lieu de PME d'assainissement

Gestion anarchique des
déchets

Mise en place d'un comité communal d'assainissement

Oui, si ce

comité travaille avec rigueur

Groupe des musulmans

5

Trop de

commerces et

ateliers producteurs de
déchets

Inconscience

Et insuffisance

d'IEC

Sensibilisation et

création d'un

comité communal

d'assainissement

en partenariat avec des ONG

Oui, si ce

comité travaille avec rigueur et
transparence

OCPH

4

Surpopulation

Et inconscience

Manque de

sensibilisation de
PME et de

Créer des comités

locaux d'assainissement

Durable , s'il y a rigueur et sanctions

 
 
 

décharge

par secteurs

 

VISFAD

15

Rupture de

contrat des ONG avec la Mairie

Mauvaise gestion des fonds d'assainissement par la Commune

La Commune se

décharge au profit du secteur privé

Durable

Les balayeuses des

marchés

35

Présence des

ravins, marigots et bas-fonds

Manque de

moyens et de
motivations

Dotation en moyens de travail

Durable

Séré Aïcha

16

Déversement

dans les marigot et autour des marchés

Pas de moyens

Mettre des moyens à disposition et créer des PME

Durable

Eboueurs

de la

Commune et leurs
encadreurs

12

Excès de

commerce, de

population et

dépôt clandestin d'ordure dans les rues la nuit

Intensité des

activités

commerciales et

utilisation des

rues comme

dépotoirs

Appel des bailleurs de fonds et
institutions étrangères

Durables, s'il

y les

matériels et

équipements nécessaires

Mama né

25

Manque de PME et de volonté

Activité nocturne de rejet des déchets

Créer des PME de

ramassage et

abonnement de

3000F/ménage/mois

Durable

Eglise Catholique

2

La Commune

est irresponsable Et manque
d'abonnement aux PME

Inconscience et

ignorance,

conduisant aux

rejets nocturnes,

et absence de

police de
salubrité

Sensibiliser la

population et doter les pME de matériels

nécessaires

durable

Table de Matières

Titre pages

Avant propos 5

Introduction . 7

Chapitre I : GENERALITES . .8

Composition de l'air 10

La minéralisation des résidus organiques 15

La nitrification 18
Chapitre II : PROBLEMATIQUE DE LA GESTION DES ORDURES DANS LA

COMMUNE ET CADRE THEORIQUE

19

2.1 Problématique générale

19

2.2 Problématique spécifique

20

2.3 Objectifs

20

2.4 Cadre théorique

..21

Chapitre III : METHODOLOGIE .

.23

Chapitre IV : RESULTATS ET INTERPRETATION

26

4.1 Description de la pollution des milieux récepteurs

26

4.1.2 Pollution de l'air

.26

4.1.3 Pollution des eaux

26

4.1.4 Pollution des sols

27

4.1.5 Etat de santé des populations suite à la pollution de la ville par les déchets

27

4.1.6 Evacuation et traitement des déchets ....

28

4.2 Résultats d'enquête qualitative des solutions proposées par les ménages et les groupes humains

.29

4.2.1 Solutions préconisées pour la protection des milieux récepteurs : air ; sols

29

4.2.2 Solutions préconisées par les « Focus groupes » pour l'assainissement de

 

...31

N'Zérékoré .

4.1.3 Critiques des solutions préconisées par les populations de N'Zérékoré... 34

CONCLUSION GENERALE 37

BIBLIOGRAPHIQUIE .38

Annexe .41






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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard