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à‰tude prospective pour l'aménagement d'une forêt naturelle dans la commune rurale de Matiacoali (province du Gourma)

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par Wendkouni Amadou OUEDRAOGO
Université de Ouagadougou - Maà®trise 2008
  

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II. Les causes de la dynamique régressive du couvert végétal

Les causes de l'évolution régressive de la végétation sont d'ordre naturel et anthropique. II.1. Les causes naturelles

La régression du couvert végétal est liée à l'évolution spatio-temporelle et à la combinaison des facteurs naturels comme les précipitations, les températures, l'évaporation, l'insolation et les vents.

II.1.1. Impacts des précipitations

L'action des précipitations sur la stagnation voire la disparition des couverts végétaux est incontestable. La pluviométrie est l'un des principaux éléments de la caractérisation du climat. L'analyse de la série météorologique de 1976 à 2005, à travers les précipitations moyennes mensuelles, permet de dire qu'il y a essentiellement 4 mois pluvieux qui ont chacun plus de 100 mm d'eau. Il s'agit des mois de Juin, Juillet, Août et Septembre. Cependant, les pluies sont plus abondantes et plus régulières en Juillet et en Août (Cf. Graphique 1). La moyenne pluviométrique annuelle est de 805 mm.

Graphique 1: Précipitation moyenne mensuelle de 1976 à 2005 (station météo de Fada)

Source des données : Direction Nationale de la Météorologie

La courbe des précipitations établie sur une période de 30 ans, montre une variation annuelle allant de 568 mm pour l'année 1990 à 1058 mm pour 2003. L'indice de variation interannuel permet de mieux apprécier cette variation. Plus il est faible plus les variations entre les années le seront également. On l'obtient avec la formule : Iv - Ma / ma

Iv - indice de variation Ma - maximum annuel ma - minimum annuel

L'indice de variation interannuel des précipitations de 1976 à 2005 est égal à 1,86 et donc supérieur à 1. Les variations entre les années sont assez notables. Cependant, la tendance est à la hausse, contrairement à l'opinion générale (Cf. graphique 2).

Graphique 2: Précipitations annuelles de 1976 à 2005 (station météo de Fada)

Source des données : Direction Nationale de la Météorologie

Fada Gourma connaît en moyenne 70 jours de pluie par an. Le nombre de jours de pluie annuel connaît une variation avec 86 jours en 1979 et 53 en 1987. L'indice de variation interannuel de 1976 à 2005 est égal à 1,62. Cette valeur dépasse 1 et cela veut dire que la variation entre les années est assez notable. La tendance du nombre de jours de pluie annuel est à la baisse mrme si elle n'est pas très sensible (Cf. Graphique 3).

Graphique 3: Le nombre de jours de pluie de 1976 à 2005 (station météo de Fada)

Source des données : Direction Nationale de la Météorologie

La variation interannuelle de la pluviométrie se reflète sur l'état du couvert végétal à travers la réduction de la réserve en eau superficielle pour la satisfaction des besoins des végétaux à enracinement peu profond. Elle se répercute aussi sur la végétation par la sous-alimentation des nappes phréatiques, rendant ainsi difficile l'approvisionnement en eau des espèces à enracinement profond.

La tendance à la croissance des précipitations et celle à la baisse du nombre de jours de pluie annuel présage d'une agressivité de plus en plus grande des pluies avec des conséquences sur l'environnement. A ce paramètre climatique, viennent s'ajouter d'autres comme la température, l'insolation et l'évaporation dont les influences sur la végétation sont moins importantes, mais qui, associées à la variation pluviométrique, sont néfastes.

II.1.2. Impacts de la temprature, l'insolation et de l'évaporation

Nombre de jours de pluie Moyenne de la serie

La température et l'évaporation, facteurs complémentaires, agissent également négativement sur la végétation. Il en est de mrme pour l'insolation.

La température est le deuxième paramètre climatique après la pluviométrie. Elle varie en fonction de la latitude, de l'altitude, de la nébulosité et de l'albédo. Elle est aussi fonction de

l'insolation. Dans la province du Gourma, la température moyenne annuelle est de 28°3 C avec une moyenne des minima de 21°8 C et celle des maxima de 34°9 C. Les mois les plus chauds sont Mars, Avril, Mai et les plus frais sont Décembre et Janvier avec une amplitude thermique annuelle égale à 7°55 C (Cf. graphique 4).

Graphique 4: Variation des températures moyennes mensuelles de 1976 à 2005 (Station météo de Fada)

Source des données : Direction Nationale de la Météorologie

Il y a également une variation interannuelle des températures moyennes de la série météorologique. La température moyenne annuelle la plus faible 26°6 C a été observée en 1979 tandis que celle la plus élevée 29°45 C en 2005. La variation interannuelle des températures, de 1976 à 2005, est égale à 1,1. La tendance générale est à la hausse (Cf. graphique 5).

Graphique 5: Variation des températures moyennes annuelles de 1976 à 2005 (Station météo de Fada).

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Source des données : Direction Nationale de la Météorologie

Dans la série météorologique de 1995 à 2005, l'insolation est élevée en début et en fin d'année (Janvier, Octobre, Novembre et Décembre). Elle varie aussi suivant les années avec un indice de variation interannuelle de 1995 à 2005, égale à 1,2.

La valeur moyenne annuelle de l'évaporation est de 3.249,2 mm avec une variation interannuelle de 1995 à 2005 dont l'indice est égal à 1,12. Les mois qui connaissent une forte évaporation sont Janvier, Février, Mars, Avril, Mai et Décembre dont les valeurs moyennes dépassent 300 mm. Tous ces paramètres (température, évaporation et insolation) ont des effets négatifs sur le couvert végétal.

En effet, l'évaporation qui est conditionnée par les températures, évolue dans le mrme sens que celles-ci. Elle augmente au fur et à mesure que les températures mensuelles s'élèvent. L'évaporation comme l'insolation, connaissent un développement maximum en saison sèche (Cf. graphique 6). Les canicules entraînent un dessèchement des herbacées et de certaines jeunes plantes surtout en saison sèche. Elles entraînent l'abaissement du niveau de la nappe phréatique et agissent aussi négativement sur l'état du couvert végétal par le biais de l'évapotranspiration. D'une manière générale, le dessèchement entraîne une importante vulnérabilité aux feux de brousse et à l'érosion (hydrique ou éolienne).

Graphique 6: Variation annuelle de la température, de l'insolation et de l'évaporation de 1995 à 2005 (station météo de Fada).

Source des données : Direction Nationale de la Météorologie

II.1.3. Impacts du vent

L'action du vent est assez minime dans le processus de dégradation de la végétation. Sa vitesse moyenne annuelle est de 1,4 m/s avec une variation interannuelle de 1976 à 2005, égale à 2,3. Les seuls mois oil on a une vitesse moyenne inférieure à 1m/s sont Septembre et Octobre. Tous les autres mois connaissent des ve nts dont la vitesse va de 1 à 2 m/s.

Le vent agit négativement sur les branches et sur les feuilles des arbres. Le feuillage qui est en permanence fouetté par le vent, se développe difficilement et cela entraîne la limitation de la voûte et donc la réduction de la production de matière organique. Il contribue aussi par le biais de la déflation éolienne à dénuder les racines des arbres les rendant de ce fait encore plus vulnérables.

Le couvert végétal fragilisé par la combinaison de tous ces facteurs est soumis inévitablement à une dégradation accélérée. Cependant, les facteurs naturels ne sauraient expliquer à eux seuls l'évolution régressive de la végétation. Les causes profondes résident dans l'exploitation de plus en plus intense et anarchiques des ressources végétales par l'homme.

II.2. Les causes anthropiques

Le nombre d'habitants de la commune de Matiacoali a connu une augmentation de 18.638 individus soit une hausse de 51,86 % depuis le RGPH de 1996. Cela confirme une tendance dont les origines sont certainement antérieures à cette date. Cette augmentation de la population a conduit à un accroissement des besoins. Pour satisfaire ces besoins, les populations se sont ruées sur les ressources naturelles à travers une exploitation inadéquate et néfaste, sans aucun souci de préservation de l'équilibre écologique. Au titre de ces exploitations néfastes, il y a le défrichement, le déboisement, le surpâturage et les feux de brousse.

II.2.1. Impacts du défrichement et du déboisement

L'augmentation de la population a entraîné une croissance des superficies emblavées (3,47 % en 1992 à 9,53 % en 2005) d'autant plus que les champs s'appauvrissent du fait des difficultés liées à l'intensification de la production agricole. L'accroissement de la production du coton a aussi une part de responsabilité dans l'augmentation des superficies emblavées. Il en est de même pour le déboisement.

En effet, les besoins en énergie et en bois de service se trouvent aussi accrus. Le déboisement se déroule en toute saison, avec plus d'ampleur en saison sèche qui est la période de désoeuvrement des populations. Dans la localité, 3 % des personnes enquêtés sont des exploitants de bois. Cette activité est pratiquée librement avec des outils rudimentaires (coupe-coupe, hache). L'inexistence d'espaces fixes d'exploitation rend difficile tout contrôle dans la zone d'étude. L'élevage constitue aussi un facteur de dégradation du couvert végétal dans la localité.

II.2.2. Impacts du surpâturage

L'action du bétail sur le couvert végétal s'observe surtout à travers le surpâturage et le piétinement.

Le manque de zone pastorale rend le contrôle du parcours des troupeaux difficile et cela entraîne un surpâturage à certains endroits. La première manifestation de ce phénomène est la modification de la composition floristique. Les espèces appétées, trop sollicitées, disparaissent au profit de celles qui ne le sont pas et qui ont de ce fait, une forte possibilité de se multiplier.

Aussi, par leurs sabots et du fait de leur nombre, les animaux piétinent, écrasent et déchaussent les racines des herbacés rendant difficile la pérennisation de certaines espèces. La raréfaction du tapis herbacé, voire sa disparition, et le piétinement qui contribue à la compaction du sol, favorisent l'érosion hydrique.

Cependant, il faut relever que l'action du bétail n'est pas toujours néfaste si la capacité de charge des ressources est respectée. Cette capacité de charge est estimée à 6 ha/UBT dans la zone biogéographique soudano sahélien (5- BELLEFONTAINE et al, 1997). A défaut d'une estimation rigoureuse de la capacité de charge dans la zone d'étude, cette norme doit ~tre respectée. Ainsi par la fumure organique et par la zoochorie, le bétail contribue à la dissémination de nombreuses espèces et à la régénération des sols. Ceci est possible s'il n'y a pas les feux de brousse.

II.2.3. Impacts des feux de brousse

Les feux de brousse sont fréquents bien qu'il n'y ait pas de coutume les encourageant. Excepté quelques rares cas oil ils sont dus à la foudre, la cause principale dans la zone d'étude est anthropique. Le feu est volontaire (feux de chasse, de pasteurs) ou accidentel (feux mal éteints de voyageurs, feux de nettoyage agricole qui débordent). Les effets des feux sur le couvert végétal se traduisent après leur passage par la destruction des herbacées, des arbustes et de certains arbres à moitié desséchés.

La combinaison de tous ces facteurs qu'ils soient anthropiques ou physiques, entraîne inéluctablement la dégradation du couvert végétal avec des conséquences socio-économiques et environnementales désastreuses.

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