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à‰tude prospective pour l'aménagement d'une forêt naturelle dans la commune rurale de Matiacoali (province du Gourma)

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par Wendkouni Amadou OUEDRAOGO
Université de Ouagadougou - Maà®trise 2008
  

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I.2. La participation effective des populations à la gestion

Les projections qui sont faites aussi bien sur le plan économique, environnemental, politique et institutionnel sur les moteurs de changement dans le secteur forestier au Burkina Faso à l'horizon 2020, montrent que rien n'est envisageable si les populations dans leur ensemble ne sont pas dans les conditions de suivre ces évolutions et en intégrer les acquis (24- KIMSE, 2001). Cela confirme que les populations qui sont les acteurs de la dynamique environnementale doivent ~tre au centre de toutes les actions. Dans le cadre d'un aménagement effectif de la forêt, elles doivent donc être formées et encadrées sur les techniques d'aménagement, d'exploitation et de gestion. Elles doivent être capables de gérer les organisations paysannes qu'elles mettront en place, d'analyser les contraintes inhérentes à la gestion et d'y trouver des solutions adéquates. Elles doivent ~tre capables de s'auto évaluer dans la conduite des activités, de mobiliser et d'administrer les ressources financières et matérielles nécessaires à la gestion forestière.

De plus, la prise en compte du genre devrait être une nécessité et le grand nombre de femmes qui pratiquent les activités de cueillette et de transformation des produits forestiers l'exige encore plus. Ainsi, les femmes et les jeunes devront ~tre représentés au sein des groupements villageois de gestion forestière (GGF) et surtout être impliqués dans les prises de décision.

En outre, le processus d'aménagement doit intégrer toutes les ethnies et les religions en présence. Il doit exploiter la quiétude sociale pour agir et intéresser tout le monde.

En somme, l'appropriation par les populations du schéma directeur d'aménagement et de gestion de la future forit qui va ~tre mis en place, est l'enjeu majeur à prendre en compte. Cela leur permettra d'administrer efficacement l'utilisation des ressources sous la supervision des services techniques. Le schéma directeur devrait intégrer la satisfaction des besoins des populations en produits forestiers et en ressources financières.

I.3. La satisfaction des besoins des populations en produits et en ressources financières

La satisfaction des besoins des populations doit ~tre au coeur de la démarche. Plus les efforts seront fais pour la satisfaction de leurs besoins, plus les populations seront mobilisées.

Leurs besoins se résument au bois, aux produits de la cueillette et de la pharmacopée, aux produits de la chasse, de la pêche, aux ressources financières et à la disponibilité en pâturage.

La majeure partie de l'énergie dans la localité provient du bois et dans une moindre mesure des résidus agricoles. Actuellement, ces besoins sont satisfaits grâce à une exploitation sans contrôle des ligneux. Pour la durabilité du système d'aménagement qui sera mis en place, la satisfaction des besoins des populations en bois de feu et de service, doit être un objectif à intégrer. La valorisation du bois se fera par le ramassage et la commercialisation du bois mort et dans une moindre mesure du bois de service. L'exploitation du bois vert selon le Guide Méthodologique d'Aménagement des ForJts qui autorise l'exploitation des zones ayant plus de 200 arbres/ha, permettra aussi de satisfaire ces besoins. Le potentiel en bois commercialisable doit être aussi considéré car, 61,68 % des individus appartiennent à cette fonction. Cependant, les espèces protégées ou rares devront ~tre épargnées par l'exploitation. Il en est de mrme pour celles se trouvant dans les milieux fragiles (termitières, berges, fortes pentes, etc.) et celles semencières (Dhp > 25 cm) dont la proportion selon l'inventaire, est de 27,92 %. L'exploitation du bois devrait concernée prioritairement les individus malades. Elle doit également varier les espèces, pour ne pas aboutir à une extermination de Vitellaria paradoxa, Detarium microcarpum, Anogeissus leiocarpus dont 60,37 %, 63,63 % et 47,19 % appartiennent respectivement à la classe de bois commercialisable et qui sont prisées que ce soit sur le plan local que national.

Des espèces végétales présentes dans la zone d'étude, près de 9 rentrent dans la consommation, près de 6 dans le commerce et près de 10 dans la pharmacopée. Parmi ces espèces qui ont une valeur socio-économique, 11 se retrouvent dans des proportions différentes dans la future forJt. Il s'agit de Vitellaria paradoxa (8,03 %), Tamarindus indica (0,76 %), Andansonia digitata (0,20 %), Lannea microcarpa (1,16 %), Diospyros mespiliformis (0,25 %), Detarium microcarpum (1,16 %), Balanites aegyptiaca (2,03 %), Anogeissus leiocarpus (9,15 %), Combretum nigricans (26,69 %), Pterocarpus erinaceus (1,83 %), et d'Acacia gourmaensis (3,86 %). Il y a d'autres espèces comme Vitex doniana, Acacia nilotica, Ziziphus mauritiana, Parkia biglobosa qui sont utilisées par les populations mais, absentes de la forêt. L'aménagement doit intégrer dans ses objectifs la satisfaction de ces besoins, l'amélioration de la productivité et la valorisation des produits de toutes ces espèces présentes dans la forêt. Aussi, le plan doit veiller à l'introduction de celles qu'on juge intéressantes et leur valorisation à travers une organisation des exploitants en groupements selon les filières. Il s'agit des espèces telles que : Adansonia digitata, Afzelia africana, Balanites aegyptiaca, Vitellaria paradoxa, Detarium microcarpum, Vitex doniana, Parkia biglobosa, Tamarindus india, Lannea microcarpa,

Diospyros mespiliformis, Ziziphus mauritiana, Acacia senegal, Acacia seyal, Sterculia setigera, Ximenia americana, Sclerocarya birrea et de Boscia senegalensis.

Le plan d'aménagement de la future forJt doit tenir également compte de la valorisation de la chasse, la prche et de l'apiculture qui sont pratiquées respectivement dans 8,57 %, 5,71 % et dans 34 % des concessions enquêtées.

Pour ce qui est de la chasse, il s'agira d'améliorer les potentialités en avifaune, en petit gibier et de les valoriser par la petite chasse et par le tourisme de vision. L'introduction de l'élevage des animaux tels que les aulas codes et les francolins, est aussi envisageable. Cela sera une source de revenus pour les populations surtout la frange vulnérable (les femmes et les jeunes).

La valorisation de l'apiculture devrait se faire à travers l'organisation des apiculteurs en groupement, l'introduction de nouvelles techniques et la recherche de débouchés pour l'écoulement des produits.

La zone d'étude ne dispose pas d'une zone aménagée spécialement pour l'élevage qui est pratiqué d'une manière extensive. De mrme, il n'y a pas une retenue d'eau permanente pour l'abreuvage des animaux. Avec l'augmentation prévisible des troupeaux, une évaluation rigoureuse de la capacité de charge de la forêt doit être faite. Elle permettra de prévoir une zone pastorale dans le plan d'aménagement et des activités telles que le fauchage et la conservation du foin pour les périodes critiques. Le plan devra aussi prévoir l'amélioration de la productivité des ligneux fourrageurs comme Acacia seyal, Pterocarpus erinaceus et Afzelia africana. Les conflits entre agriculteurs et éleveur liés aux actions dévastatrices des animaux sur les cultures pourront, du même coup, être résolus grace à la détermination des parcours.

La valorisation de la faune, de la prche, de l'apiculture (rentable de l'avis des producteurs locaux, mais pratiquée d'une manière artisanale) et des paturages sera très efficiente si une retenue d'eau permanente était construite. Cela est possible car la forêt est traversée par la Tapoa qui, bien qu'étant un cours d'eau temporaire, offre des potentialités en matière de pêche et d'apiculture (Cf. carte 8).

Carte 8 : Potentialité hydrographique dans la zone d'étude

La durabilité du système d'aménagement qui sera appliqué dépendra, en grande partie, de sa capacité à générer des dividendes afin de répondre aux attentes des populations. L'exploitation du bois et des produits forestiers non ligneux (PFNL) devrait permettre d'avoir des recettes assez significatives pour financer les activités de gestion ainsi que pour améliorer les conditions de vie des populations. A ce titre, il ressort de l'enqu~te que pour l'amélioration de leurs conditions de vie, les populations souhaitent la construction de retenues d'eau, d'écoles, de centres de santé et de promotion sociale (CSPS), de forages et des puits à grand diamètre. Elles souhaitent aussi un appui en matériel agricole, en produits pharmaceutiques et en énergie électrique.

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