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Dépenses publiques en infrastructures de base et indicateur de développement humain (IDH) au Bénin

( Télécharger le fichier original )
par Ulysse Vital Arthur NANGBE
Université d'Abomey Calavi- Bénin - Diplôme de technicien supérieur en statistique 2010
  

Disponible en mode multipage

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    REPUBLIQUE DU BENIN

    MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

    ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

    UNIVERSITE D'ABOMEY CALAVI

    ECOLE NATIONALE D'ECONOMIE APPLIQUEE ET DE MANAGEMENT

    POUR L'OBTENTION DU DIPLOME DE TECHNICIEN SUPERIEUR

    OPTION : Economie Appliquee FILIERE: Statistique

    Annee Academique 2009-2010

    THEME :

    DEpENsEs puBLIQuEs EN INFRAsTRucTuREs DE BAsE
    ET INDIcATEuR DE DEvELoppEMENT HuMAIN (IDH)

    REALISE ET SOUTENU PAR :

    Ulysse Vital Arthur NANGBE

    SOUS LA DIRECTION DE

    Maitre de stage Maitre de memoire

    Anicet SEVOH Richard Fr de P. MEKPOH

    Ingénieur Statisticien Economiste Chargé de Cours de Comptabilité

    Chef service des études et synthèses Nationale a l'ENEAM

    de la DPIP/DGIFD/MPDEPP-CAG

    28eme PROMOTION

    L'ECOLE NATIONALE D'ECONOMIE

    APPLIQUEE ET DE MANAGEMENT

    N'ENTEND DONNER AUCUNE

    APPROBATION NI IMPROBATION AUX

    OPINIONS EMISES DANS CE MEMOIRE. CES

    OPINIONS DOIVENT ETRE CONSIDEREES

    COMME PROPRES A LEURS AUTEURS.

    A

    La famille NOUGBODOHOUE Donatien

    Ulysse Vital Arthur NANGBE

    REMERCIEMENTS

    S'aventurer dans les méandres de l'économie reste une tâche fastidieuse du fait de la dimension des champs couverts par celle-ci, les instruments à utiliser, les indications et solutions envisageables.

    L'importance du travail à accomplir, le nombre élevé de documents à consulter, ont imposé une recherche harassante, recherche au cours de laquelle beaucoup de compétences ont été utilisées, qu'il s'agisse de statisticiens, d'économistes, etc.

    Leur contribution à l'amélioration de ce travail a été inestimable et positive. Nos remerciements les plus ineffables sont particulièrement adressés à :

    M. Richard François-de-Paul MEKPOH, Directeur de la Programmation des Investissements Publics, tuteur de ce mémoire, qui, malgré ses nombreuses occupations et sa lourde responsabilité, a su nous faire bénéficier de sa disponibilité ;

    M. Anicet C. SEVOH, Chef du Service des Etudes et Synthèses, pour l'intérêt particulier accordé à ce travail;

    Mme AHIZIME pour son appui;

    M. Romaric HOUESSOU, Ingénieur des travaux statistiques, qui a beaucoup contribué au traitement économétrique de ce travail;

    M. Martial KPASSE, Ingénieur des travaux statistiques/Cabinet STATS pour l'intérêt particulier accordé à ce travail;

    Mlle Claoùdia SENOU pour son appui et ses conseils.

    M. Roland LEGBANON pour sa contribution et son soutien dans la réalisation de ce mémoire;

    M. Joseph PRINCE-AGBODJAN, Directeur de l'ENEAM, et à tout le corps professoral de L'ENEAM pour tous les efforts accomplis dans l'amélioration de la formation en Statistique;

    Tous les agents de la Direction de la Programmation des Investissements Publics qui nous ont témoigné leur amour par divers soutiens ainsi qu'à tous les stagiaires de la DPIP pour nous avoir été d'une précieuse aide dans la rédaction de cette étude sans oublier tous nos amis modulaires.

    Enfin que toutes les personnalités et autres compétences, qui dans l'ombre et au cours des discussions à bâtons rompus que nous avons eues avec elles et qui ont guidé notre rédaction, trouvent ici l'expression de notre profonde gratitude et nous pardonnent de n'avoir pas pu les citer nommément.

    LISTES DES SIGLES ET ABREVIATIONS

    BGE Budget Général de l'Etat

    DPIP Direction de la Programmation des Investissements Publics

    DPP Direction de la Programmation et de la Prospective

    DSRP Documents Stratégiques de Réduction de la Pauvreté

    FADeC Fonds d'Appui au Développement Communal

    FBCF Formation Brute de Capital fixe

    FMI Fond Monétaire International

    IDH Indicateur de Développement Humain

    INSAE Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique

    IPF Indicateur de Participation Féminine

    IPH Indicateur de la Pauvreté Humaine

    ISDH Indicateur Sexospécifique de Développement Humain

    MCE Modèle à Correction d'Erreur

    MCO Moindre Carré Ordinaire

    MPDEPP Ministère de la Prospective du Développement de l'Evaluation des -CAG Politiques Publiques et de la Coordination de l'Action
    Gouvernementale

    NLTPS Etudes Nationales de Perspectives à Long Terme

    OMD Objectifs du Millénaire pour le Développement

    OSD Orientations Stratégiques de Développement

    PDC Plan de Développement Communal

    PEFA Public Expenditure and Financial Accountability

    PIB Produit Intérieur Brut

    PIP Programme des Investissements Publics

    PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement

    SCRP Stratégies de Croissance et de Réduction de la Pauvreté.

    SIGFIP Système Intégré de Gestion des Finances Publiques.

    LISTE DES TABLEAUX

    Tableau 1: Mesure du stock du capital humain 45

    Tableau 2 : Nombre d'écoles et salles de classes par département 47

    Tableau 3 : Résultat des tests de stationnarité 52

    Tableau 4 : Résultat du test de la trace des valeurs logarithmiques 54

    Tableau 5: Résultat du test de la valeur propre maximale 55

    Tableau 6 : Estimation du modèle de long terme 56

    Tableau 7 : Estimation du modèle de court terme 59

    Tableau 8 : Résultats des tests de validité du modèle de court terme. 60

    Tableau 9: Vérification des Hypothèses 63

    LISTE DES ANNEXES

    Annexe 1 : Tests de stationnarité sur les variables 1

    Annexe 2 : Test de cointégration de Johannsen 3

    Annexe 3: Test de validation du modèle de long terme 4

    Annexe 4: Text de validation du modèle de court terme 5

    LISTE DES GRAPHIQUES
    Graphique 1: Evolution du taux d'exécution du PIP (en %) 5

    Graphique 2: Evolution du taux d'exécution PIP par grand secteur de 2006 à

    2009 6

    Graphique 3: Evolution du taux de réalisation du PIP par source de financement

    8

    Graphique 4: Evolution en pourcentage du PIP par OSD de 2008 à 2010 9

    Graphique 5: Evolution de l'IDH 39

    Graphique 6: Evolution de l'ISDH 41

    Graphique 7: Evolution de DPISO 42

    Graphique 8: Evolution de DPIE 43

    Graphique 9: Evolution de DPIS 44

    Graphique 10: Evolution de l'effectif des alphabétisés de 2001 à 2010 45

    Graphique 11: Cumul croissant des salles de classes réalisées 46

    Graphique 12: Evolution des effectifs d'élèves dans le primaire : 2003 à 2010 47

    AVANT PROPOS

    L'Ecole Nationale d'Economie Appliquée et de Management (ENEAM) du Bénin est d'une grande renommée et assure depuis 1981 une formation de haut niveau en STATISTIQUE et en ECONOMIE APPLIQUEE des cadres venant de tous horizons d'Afrique francophone.

    A l'issu des trois ans de formation des Ingénieurs des travaux statistiques, il est traditionnellement organisé trois mois de stage. Ce stage permet, aux élèves ingénieurs, de faire l'expérience du terrain et d'acquérir les connaissances pratiques de base de la statistique et de l'économétrie.

    En fonction des objectifs propres ou d'insuffisances constatées au niveau du fonctionnement de l'administration d'accueil, l'étudiant émet des hypothèses de recherche et entreprend des études dans le souci d'aider à une efficacité plus grande du service dans lequel, il a accompli son stage. Il s'agit donc pour lui de faire des propositions concrètes en vue d'améliorer les méthodes de travail.

    Le présent document est élaboré suite à un stage effectué à la Direction de la Programmation des Investissements Publics (DPIP) une composante de la Direction Générale des Investissements du Financement du Développement (DGIFD) du Ministère de la Prospective, du Développement, de l'Evaluation des Politiques Publiques et de la Coordination de l'Action Gouvernementale (MPDEPP-CAG). Il est intitulé «DEPENSES PUBLIQUES EN INFRASTRUCTURES DE BASE ET INDICATEUR DE DEVELOPPEMENT HUMAIN (IDH)».

    Ce travail est une contribution à l'amélioration de l'outil d'aide à l'élaboration des PIP. Il présente une méthodologie soutenue par des traitements exécutables sous le logiciel Eviews (5ème version).

    PRESENTATION DU CADRE DE L'ETUDE

    La Direction Générale des Investissements et du financement du Développement (DGIFD) est l'une des Direction Générale du Ministère de la Prospective, du Développement, de l'Evaluation des Politiques Publiques et de la Coordination de l'Action Gouvernementale (MPDEPP-CAG).

    Missions et attributions

    La Direction Générale des Investissements et du financement du Développement (DGIFD) est chargée :

    · de définir et de conduire la politique nationale d'investissement ;

    · d'assurer la programmation des investissements publics en phase avec les objectifs du plan de développement et les stratégies sectorielles ;

    · d'élaborer et de coordonner la mise en oeuvre de la stratégie nationale d'amélioration de l'environnement des investissements privés ;

    · d'assurer la prospection et la mobilisation des ressources pour le financement des programmes de développement.

    Organisation et fonctionnement Organisation

    La Direction Générale des Investissements et du Financement du Développement (DGIFD) est placée sous l'autorité d'un Directeur Général. Il peut être assisté d'un Adjoint qui le supplée en cas d'absence ou d'empêchement.

    La Direction Générale des Investissements et du Financement du Développement (DGIFD) comprend, outre le Secrétariat Particulier du Directeur Général et le Service Administratif et Financier:

    i' La Direction des Investissements Privés (DIP);

    i' La Direction de la Programmation des Investissements Publics (DPIP) ; i' La Direction de la Prospection des financements (DPF).

    Fonctionnement

    Le Secrétariat Particulier (SP) est chargé de :

    - mettre en forme, enregistrer, conserver et ventiler le courrier confidentiel à l'arrivée et au départ selon le cas ;

    - réceptionner, centraliser et expédier le courrier ordinaire des directions;

    - dactylographier ou saisir tous les documents à lui confiés par le Directeur Général ;

    - accueillir les usagers et visiteurs de la Direction Générale ;

    - recevoir et gérer les appels téléphoniques ;

    - exécuter toutes autres tâches administratives à lui confiées par le Directeur Général

    Le Service Administratif et Financier (SAF) est chargé de gérer les ressources humaines, financières et matérielles de la Direction Générale. A ce titre, il :

    - assure la gestion du personnel;

    - assure l'évaluation des besoins en équipement, en matériel et en personnel; - élabore le projet de budget de la Direction Générale ;

    - suit l'exécution du budget;

    - assure la gestion du matériel et des fournitures de bureau

    La Direction des Investissements Privés (DIP) a pour mission de contribuer à l'amélioration du climat des affaires et à la mise en oeuvre de la politique du Gouvernement en matière de promotion des investissements privés. A ce titre, elle est notamment chargée :

    - de diffuser l'information économique auprès des investisseurs potentiels ; - d'accueillir, d'orienter les investisseurs ;

    - de faciliter les formalités administratives de création, de modification ou de cessation d'activité des entreprises ;

    - de contribuer à la réalisation des études sectorielles et à l'identification des opportunités d'investissements ;

    - de contribuer à la constitution et à la gestion d'une banque de données sur les opportunités d'investissements ;

    - d'organiser des concertations régulières et des rencontres thématiques entre les administrations et les représentations des entreprises ;

    - de soumettre au Ministre d'Etat des analyses et recommandations issues de cette concertation et de ces rencontres thématiques en vue d'améliorer l'environnement des affaires au Bénin.

    La Direction des Investissements Privés (DIP) comprend :

    - le Service de l'Environnement des Affaires(SEA) ;

    - le Service de la Documentation et de la Statistique (SDS) ; - le Service d'Assistance aux Promoteurs (SAP).

    La Direction de la Programmation des Investissements Publics (DPIP) a pour mission de conduire la politique nationale d'investissements publics. A ce titre, elle est chargée :

    - d'assurer l'élaboration et la coordination des Budgets Programmes et du Programme d'Investissements Publics, en phase avec les Orientations Stratégiques de Développement et les stratégies sectorielles ;

    - de veiller à la cohérence entre les Budgets Programmes des ministères et leurs documents d'orientation ;

    - de veiller à la cohérence des programmes nationaux de développement aux niveaux sectoriel et régional.

    La Direction de la Programmation des Investissements Publics (DPIP) comprend :

    - le Service des Etudes et Synthèses;

    - le Service de la Programmation des Projets et Programmes (SPPP) ; - le Service de Gestion de la base de données du PIP (SGBD-PIP) ;

    La Direction de la Prospection des Financements (DPF) a pour mission de participer à la prospection et à la mobilisation des ressources pour le financement des programmes de développement. A ce titre, elle est chargée :

    - de rechercher les ressources nécessaires pour le financement des besoins de développement ;

    - d'élaborer les requêtes de financement à adresser aux partenaires au développement ;

    - de collecter, traiter et publier les informations sur les ressources extérieures engagées pour le développement, tant par le secteur public que par le secteur privé ;

    - d'organiser en collaboration avec les ministères, les collectivités locales et le secteur privé, des forums pour la mobilisation des ressources ;

    - d'évaluer en collaboration avec la Direction Générale du Suivi des Projets et

    Programmes (DGSPP), l'Observatoire du Changement Social (OCS) et toute

    structure habilitée, la mobilisation et l'utilisation des ressources extérieures ;

    - d'oeuvrer à la mobilisation des ressources nécessaires au renforcement du

    capital humain ;

    - d'organiser la présidence de la Commission Nationale d'Attribution des Bourses et Stages;

    - d'assurer la coordination des projets et programmes-pays de coopération avec les partenaires au développement.

    La Direction de la Prospection des Financements (DPF) comprend :

    - le Service des Aides Bilatérales (SAB) ;

    - le Service des Banques et Organisations Internationales(SBOI) - le Service des Bourses de Stage de Formation (SBSF)

    - le Service des Etudes et Synthèses (SES).

    Dispositions diverses

    Le Directeur Général des Investissements et du Financement du Développement et
    son Adjoint sont nommés par Décret pris en Conseil des Ministres sur proposition du

    Ministre d'Etat, chargé de la prospective, du Développement, de l'Evaluation des Politiques Publiques et de la Coordination de l'Action Gouvernementale. Ils sont nommés parmi les cadres de la catégorie A échelle 1 de la fonction publique ayant accompli au moins dix (10) ans de service ou parmi tous les autres cadres supérieurs de niveau équivalent en dehors de l'Administration publique.

    Les Directeurs techniques sont nommés par Arrêté du Ministre d'Etat, chargé de la Prospective, du Développement, de l'Evaluation des Politiques Publiques et de la Coordination de l'Action Gouvernementale, sur proposition du Directeur Général des Investissements et du Financement du Développement.

    Chaque Direction technique dispose d'un Secrétariat de Direction. Le Secrétariat de direction est chargé de :

    - mettre en forme, enregistrer, conserver et ventiler le courrier à l'arrivée et au départ;

    - réceptionner, centraliser et expédier les courriers ;

    - accueillir les usagers et visiteurs de la Direction;

    - gérer les appels téléphoniques ;

    - élaborer les comptes rendus de séances de travail du Directeur ;

    - exécuter toutes autres tâches à lui confiées par le Directeur.

    Les Services sont dirigés par des chefs de service nommés par Arrêté du Ministre d'Etat, chargé de la Prospective, du Développement, de l'Evaluation des Politiques Publiques et de la Coordination de l'Action Gouvernementale.

    Il est institué au niveau de la Direction Générale des Investissements et du Financement du Développement un comité de Direction, organe à caractère consultatif, comprenant les Directeurs et un Représentant du personnel. Le Comité de Direction est dirigé par le Directeur Général ou son Adjoint.

    Il est institué au niveau de chaque Direction Technique, une réunion hebdomadaire regroupant le Directeur et les Chefs de service pour débattre des questions de la Direction.

    Résumé

    Le PIP(Programme d'Investissement Public) regroupe l'ensemble des dépenses en capital contribuant à la Formation Brute de Capital Fixe (FBCF) des administrations publiques et au renforcement des capacités du capital humain. Il est une représentation schématique et prévisionnelle des investissements publics en termes de coûts et de moyens de financement. C'est le moyen d'intervention directe de l'Etat dans les sphères vitales pour la dynamisation de l'activité économique et le bien-être social de la Nation. Ce bien-être social qui n'est rien d'autre que le développement humain mesuré par l'indicateur de développement humain (IDH) de la nation. Ainsi le but de cette étude est de mesurer l'impact du secteur social du PIP sur l'IDH au Bénin. Les variables explicatives retenues dans le cadre de l'étude sont : les dépenses publiques en infrastructures de l'éducation, les dépenses publiques en infrastructures sanitaires et les autres dépenses publiques en infrastructures sociales.

    La démarche consiste à mettre en exergue l'influence de ces variables sur l'indicateur de développement humain (IDH). En effet, à l'aide d'un modèle à correction d'erreur, une relation de long terme et une relation de court terme sont estimées pour cerner à long et à court terme l'impact des différents éléments du secteur social du PIP sur l'IDH.

    L'analyse des résultats des estimations révèle qu'à long terme,seules les dépenses publiques en infrastrucures de l'éducation et de santé sont significatives au seuil de 5%, mais à court terme aucune des variables explicatives n'est significative à 5%. Ce qui confirme les résultats de la revue de littérature qui stipulent que les investissement en infrastructures n'ont d'impact qu'à long terme.

    Summarized

    The Public investment Programme (PIP) regroups the set of the expenses in capital contributing to the Raw Formation of Stationary Capital (FBCF) of the public administrations and to the backing of the capacities of the human capital. He/it is a schematic and estimable public investment representation in terms of costs and means of financing. It is the means of direct intervention of the state in the vital spheres for the energization of the economic activity and the welfare of the Nation. This welfare that is not anything else that the human development measured by the human development indicator (IDH) of the nation. So the goal of this survey is to measure the impact of the social sector of the PIP on the IDH in Benin. The explanatory variables kept in the setting of the survey sont : the public expenses in infrastructures of the education, the public expenses in sanitary infrastructures and the other public expenses in social infrastructures.

    The gait consists in putting in inscription influences it of these variables on the human development indicator (IDH). Indeed, with the help of a model to correction of mistake, a relation of long term and a relation of short term are estimated to surround to long and short-term the impact of the different elements of the social sector of the PIP on the IDH.

    The analysis of the results of the evaluations reveal that to long terme,seules the

    public expenses in infrastrucures of the education and health are meaningful to the doorstep of 5%, but short-term no of the explanatory variables is not meaningful to 5%. What confirms the results of the literature magazine that stipulate that the capital in infrastructures doesn't have an impact that long-term.

    SOMMAIRE

    Introduction 1

    CHAPITRE I : 3

    DE L'ETAT DES LIEUX AUX HYPOTHESES 3

    Section 1 : ETAT DES LIEUX 4

    Section 2 : REVUE DE LITTERATURE 14

    Section3:PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS DE L'ETUDE ET HYPOTHESES 27

    CHAPITRE II : APPROCHE METHODOLOGIQUE ET ANALYSE DE L'EVOLUTION DES

    DIFFERENTES VARIABLES 31

    Section 1 : CADRE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE 32

    Section 2 : MÉTHODE D'ÉVALUATION 36

    Section3 : ANALYSE DE L'EVOLUTION DES DIFFERENTES VARIABLES 39

    CHAPITRE III: ANALYSE ECONOMETRIQUE 49

    Section 1 : ANALYSE DES SERIES CHRONOLOGIQUES 50

    Section 2 : REPRESENTATION DU MODELE A CORRECTION D'ERREUR 56

    Section3 : ANALYSE DES RESULTATS DU MCE ET RECOMMANDATIONS 61

    CONCLUSION 65

    BIBLIOGRAPHIE 66

    ANNEXES 1

    TABLE DES MATIERES Erreur ! Signet non défini.

    INTRODUCTION

    Le PIP (Programme des Investissements Publics) regroupe l'ensemble des dépenses en capital contribuant à la Formation Brute de Capital Fixe (FBCF) des administrations publiques et au renforcement des capacités du capital humain. Il est subdivisé en trois secteurs à savoir : le secteur productif, le secteur social et le secteur administratif. Les dépenses sociales, dont la fonction principale est d'entretenir et d'améliorer le capital humain, ont connu ces dernières années une hausse notamment dans les sous secteurs(éducation et santé). Ces dépenses ont permis la construction de nouveaux centres de santé, de nouvelles écoles et modules de classes, des logements sociaux etc... On estime en 2009 à 7242 le nombre d'écoles primaires et à 615 le nombre de centres de santé, dispensaires et maternités. Ces infrastructures malgré leur nombre restent encore insuffisantes.

    Dans le processus du développement du Bénin, un accent particulier a été mis sur les infrastructures, particulièrement les infrastructures de base (Cf.: NLTPS, SCRP, OSD,...). Ces infrastructures qui participent au développement du capital humain sont par conséquent indispensables à la croissance économique. Le capital humain n'étant rien d'autre que l'homme, son développement induira forcement le développement de son milieu, de sa localité et du pays tout entier.

    Le rôle de l'Etat dans le développement du capital humain prend de ce fait appui sur ces stratégies de réduction de la pauvreté. C'est pourquoi nous estimons qu'une étude sur le thème «Evaluation de l'efficacité des dépenses publiques en infrastructures de base sur le capital humain au Bénin » est avantageuse et fondamentale. La démarche consiste à analyser l'effet des différents éléments des dépenses publiques en infrastructures sociales sur le capital humain grâce à l'indicateur du développement humain (IDH). Pour y parvenir nous avons structuré le présent travail en trois chapitres :


    · Un cadre théorique de l'étude permettant de présenter l'état des lieux du PIP;

    1

    Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A. NANGBE

    ·

    L'approche méthodologique et l'analyse de l'évolution des différentes variables;

    · Une étude économétrique du lien entre les différents éléments du secteur social et l'indicateur du développement humain.

    CHAPITRE I :

    DE L'ETAT DES LIEUX AUX HYPOTHESES

    3

    Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A. NANGBE

    SECTION 1 : ETAT DES LIEUX

    1.1 Evolution du PIP de 2006 a 2010

    L'évolution du PIP de 2006 à 2010 reste marquée par trois faits majeurs, à savoir : la rationalisation des dépenses d'investissements publics, les difficultés budgétaires enregistrées à partir de 2009 en liaison avec la crise économique et financière internationale et la baisse des taux de réalisation du PIP.

    Au cours des cinq premières années, période d'édification des bases pour un Bénin émergent, soit de 2006 à 2010, les dépenses d'investissements publics sont passées de 130,33 milliards de FCFA (base ordonnancement) en 2006 à 167,68 milliards de FCFA en 2009 avec un taux d'exécution financière passant de 66,35% en 2006 à 34,10% en 2009 d'après les rapports1 d'exécution des PIP disponibles à la Direction Générale du Suivi des Projets et Programmes du Ministère en charge du Développement. La contribution du Budget National a quasiment doublé sur la période, passant de 44,84 milliards de FCFA en 2006 à 89,28 milliards de FCFA en 2009, soit une hausse de 99,1%. Les dépenses sur ressources extérieures ont baissé de 5,8% ; elles sont passées de 82,92 milliards de FCFA en 2006 à 78,15 milliards de FCFA en 2009.

    1 Pour l'année 2009, il s'agit du projet de rapport d'exécution

    Graphique 1: Evolution du taux d'exécution du PIP (en %)

    y = -4,618x + 86,75

    87,54

    Taux de réalisation Linéaire (Taux de réalisation)

    2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010*

    77,34

    69,84

    49,13

    63,86 66,35 63,8 67,03

    350

    34,09 4,

    100,00

    90,00

    80,00

    70,00

    60,00

    50,00

    40,00

    30,00

    20,00

    10,00

    0,00

    Source : DPIP

    L'année 2010 était marquée essentiellement par la résorption des décomptes dus sur les marchés relatifs au PIP 2009, le paiement, en partie, des décomptes sur les marchés relatifs aux chantiers en cours, des contreparties béninoises des projets cofinancés et des marchés prioritaires de l'Etat. D'après les travaux de la Commission ad'hoc chargée de définir les modalités d'exécution du PIP 2010, le montant total de ces paiements est estimé à 161,64 milliards de FCFA ; cela limiterait la contribution intérieure au PIP 2010 à 12% au lieu de 20,7% du Budget Général de l'Etat (BGE) chiffré à 1346,4 milliards de FCFA. Rapporté au montant prévisionnel du PIP qui est de 469,2 milliards de FCFA, ces dépenses se stabiliseraient à 35% environ au lieu de 59,5% escomptés. Globalement, en 2010, les dépenses en capital représenteraient 34,8% du BGE contre 65,2% pour les autres dépenses du Budget.

    Par secteur, les investissements publics connaissent une évolution lente et en dents de scie. De 2006 à 2009, la contribution moyenne des investissements publics à la croissance est de 8,2% environ, reflet du faible impact de ces dépenses en capital sur le PIB. Sur la période, l'Administration connaît un taux d'exécution moyen de 71,6% du PIP, contre un taux de 55,8% pour les secteurs sociaux et de 56,3% pour les secteurs productifs.

    5

    Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A. NANGBE

    Graphique 2: Evolution du taux d'exécution PIP par grand secteur de 2006 a 2009

    Source : DPIP

    Selon les conclusions de la mission de revue du FMI en septembre 2009, il a été constaté un dépassement de plus de 80 milliards de FCFA notamment des dépenses sur les achats de biens et services payées par le Trésor Public par rapport aux dépenses effectivement engagées par la Direction Générale du Budget. L'écart entre les dépenses engagées et les dépenses ordonnancées a été exacerbé par les difficultés de trésorerie consécutives à la baisse des recettes de l'Etat. Ceci a abouti à la fermeture précoce du SIGFiP avec ses conséquences sur l'exécution correcte des dépenses du PIP 2009, l'assainissement des finances publiques via l'arbitrage du PIP puis, à la mise sur pied d'une commission ad'hoc chargée de la définition des modalités d'exécution du Budget 2010. Cette dernière mesure vise à évaluer les dettes de l'Etat sur les marchés et les décomptes et à favoriser le paiement des décomptes au titre des PIP exercices 2009 et 2010. Le but poursuivi est d'assurer une bonne exécution du PIP 2010 et l'amélioration de la qualité des dépenses. De plus, cette démarche vise également la maîtrise des arriérés de paiement, un indicateur majeur mesuré par le Public Expenditure and Financial Accountabilty (PEFA), et qui reflète des risques fiduciaires du pays.

    Dans ce contexte, et en raison des travaux d'assainissement, de rationalisation et de priorisation des investissements publics engagés par le Ministère en charge du Développement, il a été envisagé pour l'année 2010, une baisse de 4,9% de l'enveloppe globale du PIP par rapport à 2009. Ces travaux ont permis de réduire de 96 projets le portefeuille actif de l'Etat qui passe de 460 projets en 2009 à 364 projets en 2010 ; de regrouper les projets similaires et d'extraire du PIP, les projets sans impacts significatifs sur la croissance et la réduction de la pauvreté et d'assurer la cohérence des investissements publics avec le niveau réel de croissance de l'économie.

    Par ailleurs, dans le cadre de l'évaluation des décomptes dus par l'Etat au 31 décembre 2009 sur le PIP, les marchés relatifs aux projets inscrits au PIP 2009 ont été regroupés en trois catégories : i) les chantiers achevés ; ii) les chantiers en cours et iii) les chantiers prioritaires de l'Etat. Ces conclusions ont été confortées par les missions de contre-expertise dépêchées par le Gouvernement sur le terrain. Le coût total des marchés effectivement achevés est de 14,6 milliards pour un total des décomptes de 42 milliards environ.

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    Graphique 3: Evolution du taux de réalisation du PIP par source de financement

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    2001 2002 2003

    Sources Intérieures

    2004 2005 2006 2007 2008

    Sources Extérieures Total Réalisaions

    2009

    Source : DPIP

    L'évolution du PIP par source de financement révèle qu'entre 2006 et 2009, les taux de réalisation des investissements publics sur ressources intérieures ont augmenté, en moyenne, relativement moins vite que les taux de réalisation des investissements sur ressources extérieures, de niveaux de réalisation respectifs de 48,0% et 56,5%. En 2008 et 2009, le PIP est fortement tiré par les ressources extérieures plus que par les ressources intérieures. Toutefois, leurs contributions respectives à la croissance restent très proches : 2,9% pour les ressources du Budget National et 3,3% pour les financements extérieurs.

    Il est à signaler que les financements extérieurs sont passés de 80,34 milliards de FCFA en 2006 à 78,10 milliards de FCFA en 2009, soit une baisse de 2,9% pour des raisons de procédures notamment de passation des marchés et de décaissement et, de la capacité des gestionnaires de projets. En 2009, ce fléchissement dans l'engagement des financements attendus de l'extérieur a contribué fortement à la non réalisation des objectifs projetés au cours de cette année. Pour 2010, les perspectives tablent sur davantage de ralentissement de la contribution extérieure au financement des dépenses en capital du pays.

    Graphique 4: Evolution en pourcentage du PIP par OSD de 2008 a 2010

    Source : DPIP

    La déclinaison du PIP par OSD est récente. Relativement à la période considérée, ici entre 2008 et 2010, les OSD numéros 1 et 4 sont prédominants suivis de près par les investissements en capital humain (OSD5). La croissance sur la période serait surtout tirée par les dépenses en infrastructures qui ont progressé en moyenne de 36,9%, marque de la volonté du Gouvernement de jeter les bases de l'édifice du Bénin émergent; le tout grâce à l'appui d'une Administration de développement, également, en cours de construction dont le taux de progression moyen est de 25,0%. Sur la même période, les dépenses pour le renforcement du capital humain fluctuent autour de 19,0% en moyenne.

    De 2006 à 2008, les efforts du Gouvernement d'assainir les finances publiques et de rétablir les grands équilibres macroéconomiques ont permis d'assurer un accroissement régulier du montant du PIP en cohérence avec la croissance du PIB. Ces efforts ont été annihilés par la crise économique mondiale intervenue en 2008 mais dont les effets se font sentir plus lourdement sur l'économie béninoise depuis le deuxième semestre de l'année 2009. Ceci explique la rupture notée au niveau de la

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    réalisation du PIP en 2009, avec un taux de 34,1%, le plus bas de la période sous revue.

    Les taux d'exécution financière des dépenses d'investissements publics restent faibles et en dessous de 65%. Cette situation s'explique, entre autres, par:

    - l'insuffisante mobilisation des ressources financières ;

    - la faible capacité technique des Unités de Gestion des Projets et Programmes;

    - la non maîtrise des procédures d'exécution des dépenses publiques et des procédures des Partenaires Techniques et Financiers par certains coordonnateurs et gestionnaires de projets ;

    - l'insuffisance de moyens pour le suivi des chantiers ;

    - la mauvaise allocation et le saupoudrage des crédits accordés aux projets et programmes au niveau des ministères sectoriels ;

    - le retard dans les décaissements des crédits alloués aux projets et programmes; - l'insuffisance des ressources humaines ;

    - la lenteur dans le traitement des dossiers de passation des marchés publics. - les coûts administratifs très élevés des projets.

    L'impact du PIP sur le développement reste modique en face des attentes des populations. La plupart des projets sont concentrés dans les grandes agglomérations. L'aménagement du territoire pour un développement équilibré et durable de l'espace national (OSD6) se trouve ralenti.

    Les raisons de cette faiblesse des résultats du PIP sur la croissance et la prospérité sont liées à l'évolution de la conjoncture internationale et nationale d'une part, la capacité et la volonté des agents chargés de l'animation des PIP d'autre part, et enfin, aux procédures.

    Malgré les différents travaux d'arbitrage et d'assainissement du PIP, de vérification de l'exécution des projets inscrits aux PIP des exercices 2009 et 2010, les résultats demeurent peu satisfaisants en raison d'insuffisances majeures.

    1.2 Limites et insuffisances

    De l'analyse ci-dessus et, suivant les conclusions de différents rapports2 dont le rapport d'étape des travaux de la Commission "Modalités d'exécution du PIP 2010", les principales résistances à la bonne exécution des PIP résident dans :

    i. la défaillance de l'Administration centrale

    Les insuffisances majeures du PIP, à ce niveau, sont :

    - le défaut de coordination des activités du PIP notamment au niveau sectoriel et la

    carence dans le suivi ou le contrôle de l'exécution des activités programmées ;

    - la faiblesse ou le manque de vérification de cohérence entre les choix de politique et les documents de projet ;

    - la carence et/ou le manque de rigueur de l'arbitrage interne des PIP;

    - la mauvaise maîtrise des procédures et des enjeux du PIP par les acteurs nommés ou désignés pour la mise en oeuvre des projets/programmes et la faiblesse de leurs capacités organisationnelles et de gestion ;

    - le manque de réelle prise en compte des pôles de développement dans les stratégies sectorielles.

    Ces insuffisances appellent la restauration et le renforcement de l'arbitrage du PIP au niveau de toutes les structures concernées, à savoir, ministères et institutions de l'Etat.

    ii. les limites de la réforme budgétaire

    L'élaboration du PIP 2010 a révélé des dysfonctionnements majeurs dans les organes de gestion des projets et programmes prévus par la réforme budgétaire. Il s'agit des cellules de suivi-évaluation, des comités de pilotage, des coordonnateurs, des points focaux, des superviseurs. L'inadéquation entre les profils des responsables de ces structures et leur poste, y compris, les DPP ("the right man at the right place"), l'insuffisance de ressources humaines de qualité malgré le renforcement de la chaîne PPBS par le dernier recrutement d'agents permanents expliquent la faiblesse du "Reporting" des projets et programmes. Ceci pose le problème de suivi des jeunes cadres, de la formation des cibles concernées et de leur prise en charge.

    - 2 1) Rapport PEFA ; 2) Rapport de la Commission Modalité d'exécution du PIP 2010 ; 3) Rapport Commission Déconcentration budgétaire ; 4) Rapport des travaux d'arbitrage du PIP par le Ministre d'Etat

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    L'absence de l'arbitrage interne des projets et programmes à inscrire au PIP par les Ministres pose le problème de la rationalisation du portefeuille et de l'allocation optimale des ressources.

    iii. le déficit de cohérence entre les besoins des populations et les objectifs des PIP Ces dernières années, le Gouvernement a renforcé le financement direct des Communes. Entre 2006 et 2009, les subventions directes de l'Etat pour le financement du développement des communes ont été multipliées par 6 passant de 1,2 milliard à 7,4 milliards de FCFA. En ce qui concerne précisément le FADeC, créé en 2008 par décret n°2008-276 du 19 mai 2008 et, en application des dispositions de la Loi n°98- 007 du 15 janvier 1999 portant régime financier des Communes en République du Bénin, il a bénéficié au titre des exercices 2008 et 2009 respectivement de 5,4 milliards de FCFA et de 7,45 milliards de FCFA de dotation. Tous ces efforts de financement des investissements à compétence communale du Gouvernement pour la promotion du développement local ne transparaissaient pas au PIP. Ce n'est qu'en 2010, qu'il a été inscrit au PIP pour la première fois le FADeC avec une dotation de 7,43 milliards au titre des ressources intérieures. Ces ressources consenties par l'Etat pour le financement du développement local ne sont pas portées par un mécanisme de planification ou de programmation qui assure une cohérence entre les actions à financer et les besoins des populations inscrits dans les PDC. Il s'agit de mettre en amont du FADeC un mécanisme de programmation ascendante qui permettra de faire remonter les besoins des populations à la base sous forme de micro-projets via les Directions Départementales de la Prospective et du Développement (DDPD). Ceci viendra en complément au mécanisme de péréquation sur lequel se fonde le FADeC pour affecter les ressources aux communes. L'utilisation optimale du FADeC mérite un renforcement du processus arbitral des projets considérés.

    iv. la non implication et la non adhésion des populations à la base

    Les acteurs du processus dans les communautés d'accueil des projets/programmes sont très peu associés à l'élaboration et l'exécution des PIP. Ne maîtrisant pas le mécanisme d'intervention ni l'intérêt du PIP pour eux-mêmes ou leur localité, ils intègrent la liste des risques d'inefficacité des PIP et, donc de la dispersion des ressources et des énergies encourageant la création de projets inutiles ou sans destination finale réelle et objective en lien avec des besoins effectivement exprimés par les couches vulnérables considérées. Il n'est de richesse que d'homme ; un meilleur soin devrait être ainsi apporté à la prise en compte de leurs priorités pour la croissance et le développement de leur localité.

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    SECTION 2 REVUE DE LITTERATURE

    Avant d'évaluer l'efficacité des dépenses publiques d'infrastructure de base sur le

    capital humain, il y a lieu de donner quelques clarifications. 1.1 Clarification des concepts

    > Efficacité

    L'efficacité est la réalisation d'un objectif (du latin efficere = accomplir). La notion se rencontre en science économique dans l'analyse coût/efficacité qui, dans le calcul économique, permet de choisir parmi un ensemble de programmes qui satisfont le même objectif. On retrouve également l'expression dans l'efficacité marginale du capital qui désigne le rendement financier escompté du capital mis en oeuvre. Aussi une dépense publique est dite efficace quand elle permet d'atteindre les résultats escomptés à moindre coût.

    > Dépenses publiques

    Les dépenses publiques constituent un instrument pour influencer à la fois les objectifs de croissance et de redistribution. Elles consistent le plus souvent en des investissements de long terme dans les domaines de l'éducation et des infrastructures, ainsi que des dépenses sociales à court terme dans l'éducation, la santé et la sécurité sociale. Toutefois, le débat sur l'efficacité des dépenses publiques en tant qu'instrument de régulation conjoncturelle a connu ces vingt dernières années une ampleur considérable, tant par le nombre élevé d'analyses théoriques et d'études empiriques auxquelles il a donné lieu, que par l'importance des implications en termes de politiques économiques.

    Le rôle des dépenses publiques dans la régulation macroéconomique s'inscrit dans le débat traditionnel portant sur l'efficacité de la politique budgétaire. Suivant l'optique keynésienne, la régulation de l'activité économique par les pouvoirs publics passe par des actions contra- cycliques. Cette perspective amène les pouvoirs publics à soutenir activement l'activité dès lors que la demande des agents est déprimée et à la freiner lorsque son emballement fait craindre des déséquilibres internes et externes. Ainsi, à court terme, les dépenses publiques peuvent servir à

    stimuler la demande globale et à relancer une croissance économique jugée trop molle. L'argument en faveur des dépenses publiques consiste à penser que certaines dépenses publiques, notamment les investissements publics, comme les réseaux routiers, l'électricité, le transport, les télécommunications, l'éducation et la santé génèrent des externalités qui améliorent la productivité des facteurs privés et peuvent de ce fait soutenir la croissance économique (Blejer et Khan, 1984 ; Aschauer, 1989 ; Tanzi et Zee, 1997). Néanmoins, il a fallut attendre le développement des nouvelles théories de la croissance pour réaffirmer le rôle du capital public dans la dynamique économique (Barro, 1990). La vision néoclassique conteste l'effet vertueux du multiplicateur keynésien et prône au contraire que la politique budgétaire expansionniste n'a pas d'effet favorable sur l'activité économique. Les politiques de relance par les dépenses publiques peuvent même avoir des effets dépressifs sur l'économie du fait notamment des effets d'éviction qu'elles exercent sur l'investissement et la consommation privés. Ces effets négatifs résultent du fait que les agents économiques anticipent les conséquences futures de la politique budgétaire et ajustent en conséquence leur comportement de consommation et d'épargne (Barro, 1974 ; Feldstein, 1982). En fait, l'effet des dépenses publiques sur la croissance dépend de la source de financement utilisée par les pouvoirs publics.

    Malgré la pertinence des arguments théoriques en faveur des dépenses publiques, les études empiriques énoncent des résultats contradictoires quant au signe de la relation entre les dépenses publiques et la croissance du Produit Intérieur Brut. L'analyse empirique de l'impact des dépenses publiques sur la croissance s'est orientée dans trois directions : la recherche de liens de causalité, au sens économétrique du terme, entre dépenses publiques et croissance ; l'estimation sur séries chronologiques de fonctions de production augmentées des dépenses publiques ; et l'analyse en données de panel sur un ensemble de pays. Knight et al. (1993) et Nelson et Singh (1994) ont mis en évidence un effet significatif de l'investissement public en infrastructures sur la croissance dans un échantillon de pays en développement, notamment au cours des années 1980. Easterly et Rebelo (1993) arrivent au même résultat en considérant les investissements publics en

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    transport et communication.

    > Infrastructures

    Le concept d'infrastructure renvoie au capital physique qui permet à l'économie de fonctionner et aux services essentiels, urbains et ruraux, d'être produits et distribués : traitement, distribution de l'eau potable assainissement des eaux usées, irrigation, production et distribution d'énergie, systèmes de transports et de communication, traitement des déchets. On peut aussi ajouter à cette liste de services, la contribution des infrastructures nécessaires à l'éducation et à la santé publique comme les écoles et les hôpitaux, dont l'utilité dépend aussi des infrastructures précitées (OCDE, 2006). Toutes les infrastructures qu'elles soient économiques ou sociales partagent des caractéristiques communes. Elles sont très lourdement capitalistiques et nécessitent d'importants investissements.

    Selon Marie Ange VEGANZONES, 2000, les infrastructures sont le plus souvent définies comme des biens collectifs mixtes à la base de l'activité productive. Deux notions sous-tendent cette définition : celle de bien collectif ou de bien public, et celle de facteur productif.

    Caractère collectif des infrastructures

    On entend par bien collectif, propriété d'un ensemble de personnes, un bien qui appartient à tout le monde. Un bien dont l'usage par un agent A ne diminue en rien ni la quantité ni la qualité de ce bien.

    La notion de bien collectif, définie par Samuelson (1954) et Musgrave (1959), repose sur les critères de non rivalité et de non exclusion. Un bien est qualifié de non rival si son utilisation par un agent ne réduit pas la quantité disponible pour les autres agents. La non rivalité s'accompagne, en fait, de l'indivisibilité d'usage, c'est à dire d'une consommation en totalité de ce bien qui ne pourra être partagé entre divers utilisateurs. La non-exclusion par les mécanismes de marché caractérise, de son côté, des biens dont aucun agent ne peut être exclu des bénéfices. Celle-ci découle

    également de l'impossibilité de fractionner le service entre divers consommateurs, c'est à dire de l'indivisibilité.

    Caractère productif des infrastructures

    Le caractère productif des infrastructures relève de son côté de plusieurs logiques. La production de services publics constitue, en tant que telle, une activité économique à part entière. Mais une caractéristique propre de ces biens réside surtout dans le facteur de potentialité qu'ils constituent. A la suite de Hirschman (1958), on peut définir les infrastructures comme les biens et les services qui rendent possible l'activité économique. Cette définition, particulièrement large, est reprise par Hansen (1965) qui est le premier à proposer une classification précise. Il distingue : les infrastructures sociales, dont la fonction est d'entretenir et de développer le capital humain (comme l'éducation, les services sociaux et de santé) et les infrastructures économiques, dont la caractéristique est de participer au processus productif.

    Selon Meade (1952), ce facteur de potentialité est tout d'abord direct, le rôle productif des infrastructures passant par la fourniture de biens et de services intermédiaires qui participent au processus de production. Mais surtout, la particularité des infrastructures réside dans la faculté d'améliorer l'utilisation des autres facteurs de production. Il s'agit ici d'un effet indirect d'augmentation de la productivité des autres facteurs de production. Cet effet indirect consiste, tout d'abord, en une diminution des coûts de production et un accroissement de la rentabilité des activités. Certains travaux soulignent que la pénurie chronique d'infrastructures d'un grand nombre de pays en développement explique des coûts de production élevés et une compétitivité dégradée voire l'impossibilité de développement de certaines activités et/ou régions (Wheeler et Mody, 1993 ; Steel et Webster, 1992 ; Gyamfi, 1992). Mais cette rentabilité passe également par la réduction des coûts de transport permise par le développement des infrastructures (Banque mondiale, 1994).

    Ces améliorations sont également liées à l'accroissement de la taille du marché
    permis par le développement des infrastructures, et par l'intensification des échanges
    qui lui est consécutif. Ces caractéristiques conduisent à la possibilité d'économies

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    d'échelle et de diffusion du progrès technique, de même qu'à une division du travail accrue. Celle-ci, en rendant possible l'apparition de synergies et de complémentarités entre entreprises, régions ou activités, contribue encore d'une autre façon au caractère productif des infrastructures. En stimulant de la sorte l'apparition d'externalités de type marshalien, les infrastructures trouvent ici une autre justification économique à l'intervention de l'Etat dans la fourniture ou la réglementation de certaines d'entre - elles.

    > Capital humain

    Le capital humain peut se définir comme l'ensemble de la main-d'oeuvre disponible dans un pays. IL est l'ensemble des compétences, qualifications et autres capacités possédées par un individu à des fins productives. Il peut être inné ou s'acquérir durant le cursus scolaire, universitaire ou au cours d'expériences professionnelles, par la transmission de savoirs et qualifications. Le capital humain initial revêt des formes comme l'intelligence, la force physique ou les connaissances transmises par la famille. Il répond plus à des facteurs génétiques ou familiaux qu'économiques et est supposé peu modulable au cours du temps. Ses coûts d'acquisition sont faibles, attribuables en partie à l'attention portée à l'enfant par les parents et les bénéfices, en termes monétaires, sont supposés fixes dans le temps. Les compétences acquises sont considérées, dans la théorie du capital humain (Becker, 1964), à la fois comme un bien de consommation durable (on peut acquérir des connaissances à tout âge), un bien spécifique (les compétences de chacun leur sont propres, limitées par leurs capacités physiques et intellectuelles et non exploitables sans leur volonté) et un bien de production (ces compétences déterminent la productivité de l'individu et doivent à ce titre être considérées comme un facteur de production au même titre que la terre et les machines).

    La théorie du capital humain fonctionne par analogie à celle du capital financier ou
    physique. On considère que le capital humain est formé de trois éléments qui,
    ensemble, déterminent une certaine aptitude de l'individu à travailler: les compétences,

    les expériences et les savoirs. De même que le capital physique, le capital humain peut s'acquérir (par l'éducation), se préserver et se développer (par un entretien à travers des formations continues et/ou l'attention portée à la santé de l'individu au titre de son capital santé). De même, il doit pouvoir produire un bénéfice (les revenus perçus lors de la mise à disposition des compétences).

    Selon l'OCDE, le concept de capital humain est fréquemment utilisé en économie depuis plus d'une trentaine d'années. Il constitue un bien immatériel qui peut faire progresser ou soutenir la productivité, l'innovation et l'emploi. Le capital humain subit différentes influences et résulte notamment d'un apprentissage organisé sous la forme de l'éducation et de la formation.

    Bien que le capital humain ainsi défini doive avoir un impact sur l'activité économique ou sociale, il peut se constituer par des périodes d'apprentissages qui ne sont pas motivés uniquement par des fins professionnelles et qui profitent également à la personne. L'acquisition d'une langue étrangère par exemple représente de plus en plus un élément de capital humain. Une même formation peut être considérée comme «professionnelle» ou non selon les personnes. Il est donc difficile en théorie et impossible en pratique de distinguer entre la formation suivie par un individu en tant que consommation ou en tant qu'investissement. Les objectifs économiques visés par l'éducation peuvent contribuer à des missions sociales et démocratiques, et dans une certaine mesure culturelle et personnelle : capacité à s'informer et à résoudre des problèmes, motivation et capacité à se former.

    Les services de santé sont similaires aux services d'éducation, ils constituent des investissements dans le capital humain des personnes. Des enfants malades constituent un fardeau financier pour les parents qui doivent leur consacrer du temps précieux, ne peuvent se développer convenablement et devenir des citoyens productifs. De même des adultes malades ne peuvent plus subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille.

    Dans le contexte des pays en développement et du Bénin en particulier, caractérisé par
    un taux élevé d'analphabétisme, le développement du capital humain doit prendre en

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    compte non seulement les compétences consacrées par des diplômes académiques et l'expérience acquise dans l'exercice d'une activité moderne mais également celle du secteur informel et du secteur des technologies traditionnelles. Le capital humain est en conséquence constitué de toutes les forces productives actives participant à la production de la richesse nationale. La position d'un individu dans l'échelle sociale est naturellement fonction des compétences acquises et du réseau social auquel il appartient. L'individu ne peut être seul responsable du financement de ses qualifications ou requalifications puisqu'en fin de compte c'est l'Etat qui est le maître d'oeuvre.

    La faiblesse de l'infrastructure de base

    L'investissement public peut être complémentaire à l'investissement privé lorsqu'il est réalisé dans les infrastructures et l'approvisionnement des biens publics dans des pays qui en manquent cruellement (Rama, 1993). L'infrastructure est relative aux routes, à l'énergie, aux télécommunications, à l'eau, etc. Le problème est en général de savoir si la fourniture de l'infrastructure est capable de générer des externalités propres à provoquer un effet d'entraînement ou crowding in. La réponse est certainement évidente. En effet, les infrastructures dans une économie comme celle du Bénin handicapent l'investissement privé. Le programme routier, à titre d'exemple, n'a été important au Bénin qu'après 1980. Dans ces conditions, tout investissement dans un endroit éloigné des grands centres urbains (marché intérieur) ou/et du port (exportation), est impossible ou non rentable en raison des coûts exorbitants de transport imputables au mauvais état des routes. Le code des investissements donne même des avantages particuliers aux firmes qui s'installeraient en dehors des zones à forte concentration industrielles. Mais les investissements restent concentrés autour des principales villes.

    Le second élément de l'infrastructure en question est constitué par le capital humain. Il s'agit plus précisément de l'investissement qui améliore la productivité du travail de l'homme parce qu'il est produit dans les secteurs de l'éducation et de la santé. Des faiblesses sont notées dans les qualifications et parfois certaines

    n'existent pas. Ainsi, le capital humain doit être construit et adapté aux besoins du marché.

    > Développement humain

    Au début des années 1990, sous la direction de Mahbud ul Haq et en référence aux travaux de A.K. Sen, le PNUD lance le concept de "développement humain". Un concept qui, pendant une décennie, va s'affiner en abordant chacune de ses dimensions à travers la production de rapports annuels au niveau mondial, puis à partir de 1993 de rapports nationaux abordant des thèmes spécifiques (modes de consommation, financement, croissance, problème de genre, sécurité, mondialisation, gouvernance, etc.) (UNDP, 1999).

    Le développement humain et les politiques associées visent à accroître la capacité des individus à mieux "fonctionner", c'est à dire à vivre mieux et ainsi à s'épanouir (Sen, 1987,1993). Dans cette optique : " Les individus sont la véritable richesse d'une nation. Le développement doit donc être un processus qui conduit à l'élargissement des possibilités offertes à chacun. Il a pour objectif fondamental de créer un environnement qui offre aux populations la possibilité de vivre longtemps, et en bonne santé, d'acquérir les connaissances qui les aideront dans leur choix et d'avoir accès aux ressources leur assurant un niveau de vie décent " (PNUD, 1990).

    Cette nouvelle approche du développement complète (pour ne pas dire s'oppose) à l'objectif prioritaire d'équilibre monétaire et de croissance économique qui a été plus facilement préconisé par la Banque mondiale pour lutter contre la pauvreté au début des années 1990. Un objectif qui demeure toujours très présent même si l'ouverture s'est faite sur l'étude de nouveaux facteurs de croissance : le capital social, la participation, la gouvernance, la sécurité, etc. (Banque mondiale, 2000). Si la justification de la croissance fait référence à une finalité hédoniste ou utilitariste à travers la recherche de la satisfaction du plus grand nombre, c'est aussi la simplicité d'une mesure monétaire unique s'exprimant par le revenu réel (et donc le PIB réel par tête) qui explique la préférence de cette approche par les courants économiques classiques. Une orientation trop "mono-concentrée" alors qu'il faudrait se référer aux

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    multiples dimensions et besoins du fonctionnement humain tels qu'on peut les observer (Sen, 2000a).

    Sur le plan éthique, la problématique du développement humain, largement inspirée de A.K Sen (2000b), est très différente. Le problème est d'assurer à tous les individus, quelles que soient leurs particularités et différences, les capacités de mieux fonctionner en saisissant les opportunités qui se présentent à eux, et ceci dans le but de mieux vivre. Cette finalité n'est plus explicite, même si rien n'empêche, implicitement, qu'elle puisse le demeurer en termes de mesure des conséquences (Sen, 1984). Mais, surtout, cette approche ouvre aussi la voie à la possibilité d'autres éthiques philosophiques visant à privilégier, au delà du Bien, la justice (Rawls, 1971), les droits, la responsabilité (Jonas,1992) et, plus généralement, la relation à l'autre pour justifier les choix du développement.

    Il en résulte que le développement humain ne peut se réduire à accroître les seuls produits ou biens et services, ni les seuls échanges marchands. Il se doit d'intégrer dans le raisonnement économique les multiples dimensions du bien-être que celles-ci soient d'ordre économique, social, culturel, politique ou éthique. Cette vision reprend, en l'actualisant et en l'internationalisant les orientations débattues au cours des années 60 concernant les caractéristiques respectives de la croissance et du développement (Perroux, 1961) et leur application à l'élaboration des politiques de développement des pays du Tiers-Monde (Lebret, 1967).

    Dans ce contexte, améliorer le bien-être des individus - pris dans son sens global "well- being" dépassant le bien-être économique "welfare" - demande d'accroître leurs capacités à mieux fonctionner dans tous les domaines. Or ceci impose deux conditions : d'une part un accès à un certain nombre de fonctionnalités et d'autre part, dans ce cadre, la possibilité de développer, par accumulation, ses propres potentialités.

    Pour fonctionner, il faut, tout d'abord, avoir accès à un certain nombre de biens, de services, d'échanges, de relations à autrui, de valeurs, d'informations, etc... Il se pose, plus généralement, un problème d'accessibilité qui peut être lié à une insuffisance de droits. On peut ainsi parler d'une "pauvreté d'accessibilité" qu'il convient de combattre.

    Dans ce cadre, on met l'accent sur l'accès à tout ce qui permet de combler un manque particulier : à l'emploi, au logement, à la santé et à l'éducation, mais aussi, plus généralement, la participation aux décisions, la sécurité sous toutes ses formes (notamment alimentaire et politique), l'appartenance à une communauté, le respect des droits, etc.

    Une fois les problèmes d'accessibilité résolus, il faut que la personne puisse librement disposer de son stock d'actifs, (Sen, 1981), en vue d'améliorer son fonctionnement, de devenir moins vulnérable, d'innover et, plus généralement, de s'épanouir. En fait, il s'agit de renforcer les potentialités individuelles, comme objectif de développement, et donc de lutter contre la "pauvreté des potentialités" avec l'objectif implicite que les pauvres pourront ainsi se prendre en charge et contribuer à la croissance.

    Ceci impose de privilégier les dotations en capital des personnes sous leurs différentes formes (physique, financière, humaine, sociale, etc.), d'encourager les aptitudes personnelles à utiliser ces dotations, enfin de favoriser les opportunités d'utilisation de ces dotations en diminuant les contraintes ou interdictions sociales.

    Pour mesurer l'évolution de la pauvreté, quatre indicateurs sont le plus utilisés à savoir : l'IDH, l'IPH, l'IPF et l'ISDH.

    Ces indicateurs prennent en compte l'alphabétisation, l'universalité de l'enseignement primaire, l'inégale répartition du revenu, les progrès ou retards enregistrés dans les secteurs sociaux tels que la santé et l'éducation.

    L'IDH est un outil synthétique de mesure du développement humain. Il chiffre le niveau moyen atteint par un pays donné sous trois aspects essentiels : aptitude à vivre longtemps et en bonne santé, représentée par l'espérance de vie à la naissance ; Instruction et accès au savoir, représentée par le taux d'alphabétisation des adultes et par le taux brut de scolarisation, tous niveaux confondus ; possibilité de bénéficier d'un niveau de vie décent, représentée par le PIB par habitant (en parité du pouvoir d'achat -PPA-).

    L'IPH mesure les défavorisations dans les trois dimensions fondamentales du
    développement humain capturées dans l'IDH : Une vie longue et en bonne santé -
    vulnérabilité au décès à un âge relativement jeune, telle que mesurée par la probabilité

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    Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A. NANGBE

    à la naissance de ne pas survivre jusqu'à l'âge de 40 ans ; Connaissances - exclusion du monde de la lecture et des communications, telle que mesurée par le taux d'alphabétisation chez les adultes ; Un niveau de vie décent - manque d'accès aux approvisionnements économiques généraux, tel que mesuré par la moyenne non pondérée de deux indicateurs, le pourcentage de la population sans accès à une source d'eau assainie et le pourcentage des enfants en sous poids pour leur âge.

    Tandis que l'IDH mesure des résultats moyens, l'ISDH ajuste le résultat moyen pour traduire les inégalités entre les hommes et les femmes dans les dimensions suivantes : une vie longue et en bonne santé, telle que mesurée par l'espérance de vie à la naissance ; connaissances, telles que mesurées par le taux d'alphabétisation chez les adultes et le taux combiné brut d'enrôlement primaire, secondaire et tertiaire ; niveau de vie décent, tel que mesuré par les revenus estimés (PPA USD).

    L'IPF se concentre sur les opportunités qui s'offrent aux femmes plutôt que sur les capacités qui sont les leurs. Il s'attache aux inégalités femmes-hommes dans trois domaines essentiels ; participation et pouvoir décisionnaire dans la sphère politique, exprimés par la répartition des sièges de parlementaires entre hommes et femmes; participation et pouvoir décisionnaire dans l'économie, exprimées par deux éléments : pourcentages respectifs d'hommes et de femmes; occupant, d'une part, des fonctions de représentation parlementaire, de direction et d'encadrement et fonctions techniques; maîtrise des ressources économiques, mesurée par la part masculine et féminine du revenu estimé du travail (PPA).

    Face à ces nombreux défis à relever, le Bénin à l'instar des autres pays pauvres s'est doté de plusieurs programmes de lutte contre la pauvreté ces dix dernières années. Il faut citer : les Etudes Nationales de Perspectives à Long Terme (NLTPS) en 2000, le Document de Stratégie de Réduction de La Pauvreté (DSRP) (2003-2005), les Orientations Stratégiques de Développement (OSD) en 2006, la Stratégie de Réduction de la Pauvreté (SRP) (2007-2009) et la Stratégie de Croissances de Réduction de la Pauvreté (SCRP) (2010-2014) tous visant l'atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) dont le but recherché est de permettre aux pays pauvres de réaliser un développement humain durable et d'éradiquer la pauvreté, en réduisant de moitié le nombre des pauvres à l'horizon 2015.

    1.2 Contributions antérieures

    Le capital humain a semblé réunir les qualités requises à un moteur de la croissance économique parce qu'il est susceptible à la fois de connaître une accumulation à rendements au moins constants mais aussi de justifier l'existence d'externalités. Il se présente également comme un déterminant primaire de la productivité du travail et du capital.

    La connaissance ne semble pas être régie par une décroissance des rendements au fur et à mesure de son accumulation. Au contraire, un certain niveau de connaissance peut paraître indispensable à l'acquisition de nouveaux savoirs et à leur mise en oeuvre au sein de l'entreprise. En ce sens, le capital humain est sujet à des phénomènes d'apprentissage et donc à des rendements au moins constants.

    Cette qualité de la connaissance serait, en revanche, inopérante si les propriétaires de ce capital humain étaient incapables de transmettre leur savoir d'une génération à l'autre. Pour pallier à ce problème, les économistes ont d'abord supposé des individus à durée de vie infinie. Moins sommaire que l'idée d'un agent économique vivant éternellement, il est possible d'aboutir aux mêmes conclusions en adoptant, à la suite de Lucas(1988) et Azariadis et Drazen(1990), une vision dynastique du patrimoine culturel. Ceci revient à mettre en avant le caractère social des individus en soulignant leur appartenance à un contexte familial et le rôle de ce tissu familial dans la transmission du savoir. Ce legs agit comme une externalité positive dans la mesure où bien qu'étant involontaire de la part des parents, il influe positivement sur le salaire des générations futures et donc du bien-être.

    Dans son modèle de learning or doing, Lucas(1988) propose un cadre analytique alternatif à celui de Solow(1956) dans lequel l'accumulation du capital à rendements constants permet de justifier l'existence d'une croissance économique auto-entretenue. Sur le sentier de croissance équilibrée, le taux de croissance des variables par tête est «tiré» par le taux d'accumulation du capital humain. En d'autres termes, le capital humain est, de par la croissance de ses rendements, générateur de croissance endogène. De plus, et cela constitue la démarcation majeure de ce courant avec la théorie solowienne, les différences dans les rendements du capital humain ou dans le

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    Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A. NANGBE

    temps alloué à la scolarité entre les pays peuvent justifier une divergence persistance entre les taux de croissance économique.

    Une hypothèse d'externalité lors du développement économique permettrait, elle aussi, de justifier l'endogénéité de la croissance. Romer(1986) et Lucas montrent, à ce propos, qu'en présence d'externalités de production liées soit à l'accumulation de capital physique (Romer, 1986), soit à celle du capital humain (Lucas, 1988), il est possible de retrouver au niveau macro-économique des rendements constants du facteur accumulable tout en conservant, au niveau micro-économique, des conditions de concurrence et d'atomicité des agents. Lucas(1988) insiste sur la pertinence à lier externalité de production et capital humain : les individus choisissaient de se former de manière individuelle, mais leur choix aurait un fort impact au niveau macroéconomique via l'élévation de la productivité globale des facteurs que cela entraînerait. Lucas(1988) modélise ce lien entre le terme de productivité globale de la fonction et le niveau général de formation d'un pays en intégrant à la fonction de production ce que les agents considèrent comme une constance et ce que l'auteur définit comme la moyenne des niveaux d'éducation d'externalité de la population active.

    Enfin, le capital humain se présente comme un déterminant de la capacité à innover. Contrairement à Lucas, qui endogénéisait la variable de capital humain en faisant dépendre son accumulation de sa productivité et du temps passé à la formation, Romer (1990) suppose un stock de capital fixe. Le capital humain est donc considéré, à présent, comme un facteur non accumulable. C'est l'accumulation des variétés d'inputs nécessaires à la production qui devient moteur de la croissance, cette accumulation dépendant positivement de la main-d'oeuvre qualifiée allouée au secteur de recherche et développement. C'est donc le capital humain en niveau, approximé par la quantité de main-d'oeuvre qualifiée, qui détermine le degré de dynamisme d'une économie.

    Plusieurs travaux ont été effectués dans le domaine des infrastructures de base.

    Il s'agit entre autre d'une proposition de recherche réalisée par M. Roland M-P MEDJIGBODO sur le thème Analyse de l'efficacité des infrastructures en matière de réduction de la pauvreté. A l'aide de la théorie des ensembles flous, il s'est intéressé à la

    mesure de l'efficacité de l'installation dans la lutte contre la pauvreté. Cette étude a révélé qu'il est indispensable de faire l'état des lieux de la couverture des infrastructures de manière à rendre compte de l'efficacité ou non des politiques initiées jusque là pour la mise en place des infrastructures dans la lutte pour la réduction de la pauvreté. Il affirme que l'efficacité des infrastructures est affectée par la densité de la population. Le rôle des infrastructures est davantage plus important en zone rurale quand on tient compte du fait que dans certains départements, une grande fraction de la population est éloignée d'un centre urbain. L'auteur pose une question à laquelle il n'a pas répondu : «Est-ce que l'installation des infrastructures se fait dans des environnements où se situe une grande proportion des ménages pauvres ? » Une question qui pourrait faire l'objet d'une étude approfondie. Cette dernière étude qui pourrait mettre l'accent sur toutes les couches sociales et sur l'approche genre.

    Il faut souligner la contribution de Elisee Borid Barnard Gnamoy GNAMOY sur le thème La politique budgétaire et la lutte contre la pauvreté en Côte d'Ivoire, dans la qualité des débats sur la place des infrastructures. A l'aide du modèle de KOYCK et d'une modélisation par MCO, il montre qu'il faut accroître les dépenses publiques de santé, de l'éducation et des infrastructures dans la réduction de la pauvreté et par conséquent dans l'accroissement du capital humain. Il affirme que l'amélioration du niveau des dépenses sociales permet une meilleure valorisation des ressources humaines. Nous parlerons aussi des travaux de Rodrigue KUITCHA KWANDJEU sur le thème Infrastructures publiques et croissance au Cameroun. A l'aide d'une modélisation des séries temporelles, il conclut que le gouvernement camerounais se doit d'améliorer le niveau de croissance et par là celui du niveau de ses habitants en redéployant les dépenses publiques vers le secteur des infrastructures sociales et autres services sociaux afin d'accroître le niveau de vie de sa population.

    SECTION3:PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS DE L'ETUDE ET HYPOTHESES

    1.1 Problématique

    Diverses études montrent que, pour réduire la pauvreté, les gouvernements ont recours

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    Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A. NANGBE

    à plusieurs stratégies nécessitant d'énormes financements. L'une des sources de financements est les dépenses publiques. Celles-ci se subdivisent en trois sous groupes : les dépenses de fonctionnement, le paiement des intérêts de la dette publique et les dépenses d'investissement. Ces dernières se réalisent généralement par la mise en place des infrastructures fournissant des services publics aux populations. Cependant selon l'OCDE (2006) plus d'un milliard d'individus de par le monde n'ont accès à aucune route, 1,2 milliard ne sont pas approvisionnés en eau potable, 2,3 milliards ne disposent pas de sources d'énergies fiables, 2,4 milliards sont privés d'installations d'assainissement et 4 milliards ne bénéficient d'aucun système moderne de communication.

    Les infrastructures, qu'elles soient économiques ou sociales, offrent de nombreux avantages aux populations. On peut lire dans la SCRP 2007-2009, « Les infrastructures économiques jouent un rôle stratégique dans le processus de développement. Leurs caractères transversaux contribuent au développement de tous les secteurs et ont un impact direct sur toutes les couches de la population». La Banque mondiale (1994), dans son rapport sur le développement dans le monde consacré aux infrastructures, a aussi fait des infrastructures un défi majeur pour l'économie de développement : ce rapport décrit en effet les infrastructures comme le moteur de l'activité économique et de l'amélioration des conditions de vie des populations. Mais elles restent encore très insuffisances dans les pays en développement comme le Bénin.

    Les infrastructures, moteurs de l'activité économique, sont aussi importantes dans la formation du capital humain nécessaire à la croissance économique. Hansen (1965) affirme que la fonction des infrastructures sociales (ou infrastructures de base) est d'entretenir et de développer le capital humain. Pourtant au Bénin, malgré les efforts fournis pour accroître les dépenses publiques consacrées au secteur social, le capital humain semble ne pas être impacté par ses efforts.

    En effet, 54,2% de la population béninoise âgée de 15-59ans ne sont pas scolarisés3.
    Ce qui pose le problème de la qualité et de l'employabilité du capital humain
    disponible. Ce problème de qualité trouve un début de solution depuis la mise en

    3 EMICoV 2007

    oeuvre de la gratuité de l'enseignement maternel et primaire, laquelle gratuité a induit une hausse de la propension des ménages à scolariser et une amélioration de la rétention des enfants dans le système éducatif empêchant du coup, la présence des enfants sur le marché du travail. Ainsi on note une baisse remarquable du pourcentage de la population en âge de travailler (10 ans et plus) passant de 63% en 2006 à 53% en 20074.

    Autant que le sous secteur éducation, le sous secteur santé influence le capital humain. Les infrastructures sanitaires sont davantage plus importantes en zones rurales quand on sait que presque dans toutes les communes une grande fraction de la population est éloignée des chefs lieux de commune où sont implantés les hôpitaux. En effet, on ne peut parler de main d'oeuvre de qualité si cette dernière ne jouit d'une bonne santé. Il est donc nécessaire que les dépenses en infrastructures sanitaires contribuent à rapprocher des populations les centres de santé et à leur fournir des soins de qualité. Mais force est de constater qu'au Bénin la distance entre le domicile et le centre de santé constitue un problème pour près de deux femmes sur cinq (38%). Cette situation touche particulièrement les départements comme l'Atacora, les Collines et le Borgou5.

    En général, il ressort que le développement du capital humain demeure un véritable problème au Bénin. A quoi cela tient-il ? Est-ce l'orientation des dépenses publiques ? Est-ce une mauvaise programmation ou affectation des dépenses publiques ? C'est aux fins d'apporter un temps soit peu des approches de solutions à la résolution de ces problèmes que nous avions choisi de travailler sur le thème : «DEPENSES PUBLIQUES EN INFRASTRUCTURES DE BASE ET INDICATEUR DE DEVELOPPEMENT HUMAIN ».

    1.2 Objectifs et Hypotheses

    Objectifs

    De façon générale, cette étude aspire à contribuer à l'amélioration de l'efficacité marginale du capital physique au Bénin.

    De façon spécifique, il s'agit de :

    4 EMICoV 2007

    5 EDSB-III

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    Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A. NANGBE

    > identifier les déterminants qui mesurent l'efficacité des dépenses publiques en infrastructures de base;

    > appréhender la contribution des infrastructures à la formation du capital humain ;

    > dégager des propositions concrètes pour accroître l'efficacité des dépenses publiques en infrastructures de base.

    Hypothèses

    Les objectifs spécifiques formulés ci-dessus nous permettent de formuler les hypothèses de recherche suivantes :

    - H1 : Il existe une corrélation significative entre les dépenses publiques en infrastructures de base et le développement du capital humain;

    - H2 : Les dépenses publiques en infrastructures sanitaires influencent positivement l'indicateur de développement humain beaucoup plus que les dépenses publiques en infrastructures de l'éducation.

    CHAPITRE II :

    APPROCHE METHODOLOGIQUE ET ANALYSE DE

    L'EVOLUTION DES DIFFERENTES VARIABLES

    31

    Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A. NANGBE

    SECTION 1 : CADRE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE

    1.1 Présentation des Données Forme mathématique du modèle

    Dans une analyse économétrique, nous distinguons généralement deux types de variables:

    > la variable dépendante dite endogène ou variable à expliquer;

    > des variables indépendantes dites exogènes ou variables explicatives.

    Les différents éléments énumérés dans la revue de littérature permettent d'utiliser un modèle linéaire pour vérifier les tendances observées. Ainsi la spécification suivante a été retenue :

    idh = f(dpie, dpis, dpiso) où

    IDH : Indicateur de Développement Humain

    DPIE : Dépenses Publiques en Infrastructures de l'éducation DPIS : Dépenses Publiques en Infrastructures sanitaires DPISO : Autres Dépenses Publiques en Infrastructures sociales

    Toutefois, pour mesurer directement les élasticités de l'IDH par rapport à chacune de ces variables, nous retenons une forme fonctionnelle linéaire de type log-log. La fonction que nous allons étudier est alors :

    1.2 Justification du choix des variables

    Nombre d'études empiriques ont été réalisées sur les infrastructures. Elles interviennent le plus souvent dans les secteurs, santé, éducation, qui sont les principaux facteurs explicatifs du capital humain. L'emploi n'est rien d'autre que la consolidation de ce capital humain et qui dépend beaucoup plus de l'homme luimême. C'est pourquoi le présent travail cherche à vérifier et à comprendre, si les dépenses publiques en infrastructures de base (éducation, santé) permettant l'amélioration de la qualité de la santé, de l'éducation influencent-elles réellement l'accroissement du capital humain ?

    Pour atteindre cet objectif, les dépenses publiques en infrastructures de base seront subdivisées en plusieurs catégories à savoir : l'éducation, la santé etc... Ainsi, il sera déterminé l'impact des dépenses publiques en infrastructures de base (éducation, santé, etc....) sur l'indicateur du développement humain (IDH). Le choix des variables exogènes s'explique par l'impact direct qu'elles ont sur le mode de vie, le niveau de vie et le niveau d'instruction des populations. Pour notre part, les dépenses publiques, surtout sociales, amélioreraient les conditions d'existence des populations et par conséquent devraient renforcer le capital humain.

    Notre logique prendra appui sur les variables ci-après :

    L'IDH, l'Indicateur de Développement Humain, est le meilleur indicateur permettant d'évaluer les impacts des dépenses publiques d'investissement, puisqu'il prend en compte l'accès à la santé, l'accès à l'éducation et le mieux-être des populations. Il permet de voir le développement qui se fait au niveau de l'être humain, l'homme, qui sera une main d'oeuvre productive.

    DPIE : Dépenses publiques en infrastructures de l'éducation. Le choix de cette variable s'explique par le fait que l'éducation joue un rôle primordial dans le processus de développement. Ainsi, en investissant dans le secteur éducatif, on formerait des cadres compétents qui seront utiles pour le développement économique de la nation.

    33

    Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A. NANGBE

    L'éducation représente aujourd'hui une dépense qui doit produire demain un supplément de richesse et de bien-être.

    DPIS : Dépenses publiques en infrastructures sanitaires. L'état de santé en tant que composante du capital humain joue manifestement un rôle de premier plan dans la marche vers le développement durable. Une population bien nourrie et bien soignée est un facteur déterminant de la croissance économique. C'est ce qui justifie le choix porté sur la variable « dpis ».

    DPISO : Autres dépenses publiques en infrastructures sociales. Ces dépenses prennent en compte toutes les autres dépenses du secteur social à savoir : les dépenses de l'environnement, de l'habitat et autres dépenses qui relèvent du social.

    La collecte des données, vise à recueillir une majorité de documents pour la compréhension du thème de l'étude ainsi que les données nécessaires à l'estimation des modèles. A cet effet, les principales sources ci-après ont été identifiées :

    - les centres de recherche, et de documentation (ENEAM, INSAE, MPDEPPCAG) pour toutes les informations spécifiques relatives à la question;

    - toutes les données sur les dépenses publiques sont obtenues à la DPIP (Direction de la Programmation des investissements publics);

    - toutes les données sur l'indicateur du développement humain sont obtenues au centre de documentation des Nations Unies ;

    - les données de 1985 à 1989 pour l'IDH et les données de 1985 à 1988 pour les dépenses publiques ont été recalculées de la manière suivante :

    Premièrement : le taux d'accroissement annuel de chacune des variables; Deuxièmement : le taux d'accroissement moyen de chaque variable en faisant la division de la somme des taux d'accroissement annuel par le nombre d'observations.

    Troisièmement : ce taux moyen a été appliqué à la première valeur (celle de 1989

    pour les dépenses publiques et celle de 1990 pour l'IDH) pour trouver celle de l'année antérieure, et, ainsi de suite.

    - l'IDH est compris entre 0 et 1 alors log(IDH) est négatif. Comme le montre la revue de littérature, tous les modèles utilisant cette formulation ne sont pas valides. Pour corriger cet état de chose et interpréter les coefficients comme des élasticités, nous allons utiliser la forme approximative de l'IDH, c'est-à-dire, log(1+IDH). En effet pour h voisin de 0, log(1+h) est voisin de h. Remarquons que l'IDH est compris entre 0 et 1 et qu'au Bénin l'IDH a toujours été inférieur à 0,5.

    Justification des signes attendus des différentes variables

    L'éducation et la santé sont les moteurs d'un meilleur capital humain ; par conséquent le signe attendu ici pour chacune des variables DPIE et DPIS, est le signe (+).

    Etant donné que la fonction première des DPISO, est d'améliorer et d'accroître le capital humain, on devrait s'attendre à ce que celles-ci aient un impact positif sur l'indicateur du développement humain. Le signe attendu ici est également le signe (+).

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    Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A. NANGBE

    SECTION 2 : METHODE D'EVALUATION

    1.1 Test de stationnarité

    Afin d'atteindre nos objectifs spécifiques, il est indispensable d'utiliser des techniques d'analyse appropriées.

    Ainsi, nous avons constitué une base de données comprenant les différentes variables définies préalablement dans le cadre de notre étude à l'aide du progiciel Microsoft Excel.

    --La base est ensuite exportée vers Eviews5 pour l'analyse des séries temporelles et l'estimation du modèle élaboré. La démarche consistera à pouvoir mesurer en l'occurrence : l'effet des dépenses publiques en infrastructures de l'éducation, l'effet des dépenses publiques en infrastructures de santé et l'effet des autres dépenses publiques en infrastructures sociales sur le capital humain mesuré grâce à l'IDH au Bénin.

    Les résultats de stationnarité révélés par le test d'ADF montrent que toutes les variables ne sont pas stationnaires en niveau. Ainsi, le modèle de régression économique utilisé est le modèle à correction d'erreur, suite à l'existence d'une seule relation de cointégration révélée par le test de Johannsen. Ce modèle impose de faire une estimation de long terme et une estimation de court terme.

    Ensuite pour procéder à la validation du modèle, une série de tests statistiques a été réalisée afin de juger de la significativité des paramètres d'une part et de la qualité statistique et économétrique de l'estimation d'autre part. Nous avons notamment :

    1.2 Test de validation du modèle

    Le test de normalité des erreurs.

    A cet effet on fera recours au test de Jarque-Bera. Les hypothèses du test sont les suivantes.

    H0 : X suit une loi normale N(m, ó2)

    H1 : X ne suit pas une loi normale N(m, ó2) La statistique de Jarque-Bera est définie par:

    JB = n[S2/6 + (k-3)2/24] ;

    où S représente le coefficient de dissymétrie (Skwness) et k le coefficient d'aplatissement (Kurtosis). JB suit sous l'hypothèse de normalité une loi du Khideux à deux degrés de liberté.

    On accepte au seuil de 5% l'hypothèse de normalité si JB < 5,99 et si la probabilité est > 0,05.

    Le test d'homoscédasticité des erreurs.

    Pour tester une homoscédasticité éventuelle des erreurs, nous ferons recours au test de White. Les erreurs sont homoscédastiques si la probabilité est supérieure à 5%.

    Le test d'autocorrélation des erreurs.

    Pour vérifier si les erreurs sont autocorrélées ou non, nous réaliserons le test de

    Breusch-Godfrey. La statistique de Breusch- Godfrey, donnée par BG = nR2 suit un Khi-deux à p degrés de liberté, avec :

    p : nombre de retard des résidus n : nombre d'observations

    R2 : Coefficient de détermination

    L'hypothèse de non corrélation des erreurs est acceptée si la probabilité est supérieure à 5% ou si nR2 < Khi-deux lu.

    37

    Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A. NANGBE

    Le test de Student

    Il consiste à apprécier la significativité individuelle des coefficients.

    Si /tcalculé > tthéorique/ alors le coefficient est significativement différent de 0 ou si la probabilité associée au tcalculé est inférieure à 5% alors le paramètre est significatif.

    Le test de Fischer

    Il permet d'apprécier la significativité globale du modèle.

    Si / Fcalculé > Fthéorique/ alors le modèle est globalement significatif ou si la probabilité associée au Fcalculé est inférieure à 5% alors le modèle est globalement significatif.

    Le test CUSUMde stabilité

    Il consiste à juger de la stabilité structurelle du modèle.

    Le test CUSUMcarré de stabilité

    Il permet d'apprécier la stabilité ponctuelle du modèle.

    SECTION3 : ANALYSE DE L'EVOLUTION DES DIFFERENTES VARIABLES 1.1 Evolution de chaque variable

    -IDH (Indicateur de Développement Humain)

    L'indicateur du développement humain (IDH), comme évoqué plus haut comprend trois variables: l'espérance de vie, le niveau d'éducation (mesuré d'une part, par le taux d'alphabétisation des adultes, et d'autre part, par le taux combiné de scolarisation dans le primaire, le secondaire et le supérieur) et le niveau de vie d'après le PIB réel corrigé par habitant (exprimé en parités de pouvoir d'achat).

    Au total, l'IDH mesure les progrès accomplis par un pays ou une communauté dans son ensemble. L'IDH varie entre 0 et 1 : plus il est proche de 1, plus le pays se situe à un niveau de développement humain élevé. Son évolution entre 1985 et 2007 au Bénin est donnée par le graphe ci-après :

    Graphique 5: Evolution de l'IDH

    Source: Statistiques PNUD

    Les données ci-dessus montrent que de 1990 à 2007, l'IDH au Bénin n'a pas passé la barre de 0,5 qui aurait permis au pays d'être situé dans la catégorie des pays à Indice de Développement Humain moyen.

    39

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    Une observation de l'évolution de l'IDH montre une évolution figée dans un intervalle allant de 0,11 à 0,43.

    La période 1990-1992 voit une baisse de l'IDH qui passe de 0,224 à 0,111. Une amélioration de l'IDH en 1993 est constatée. Les dépenses sociales ont connu (par rapport à l'année) une légère augmentation (de 541,048 millions en 1992 à 1398,589 millions en 1993) permettant ainsi une certaine amélioration de l'accès des populations aux services sociaux de base (éducation, santé, autres).

    Une forte période de croissance de l'IDH s'en suit à partir de 1994 Sur cinq ans (1994- 1999), il est observé une amélioration de cet indice. Sur la période, 1995-1999, une augmentation des dépenses sociales est manifeste (de 1538,635millions à 6886,164millions). En terme nominal, les dépenses sociales et l'IDH seraient liés.

    Les années 2000 à 2005 marquent une rupture par rapport à la sous période précédente. Ces années sont celles au cours desquelles, la valeur de l'IDH a connu une évolution en dent de scie. Cette évolution est due au fait que le pays a connu une instabilité socio-politique qui a dégradé les conditions de vie des populations.

    La méthode de calcul de l'IDH a été plusieurs fois modifiée notamment en ce qui concerne la prise en compte du revenu. Il faut se poser aussi la question de la fiabilité des données. Malgré les réserves et les critiques que l'on peut adresser à l'IDH, il faut reconnaître que cet indicateur a le mérite d'exister. Il doit être rapporté à l'Indicateur Sexospécifique du Développement Humain (ISDH) pour être mieux appréhendé.

    -ISDH(Indicateur Sexospécifique de Développement Humain) Graphique 6: Evolution de l'ISDH

    Source: Statistiques PNUD

    Plus les écarts touchant les domaines couverts par l'IDH sont importants, plus l'ISDH du pays considéré est faible par rapport à son IDH. En fait, l'ISDH est tout simplement un IDH corrigé en fonction des inégalités entre les sexes. Le critère d'évaluation est simple. Un pays dans lequel il n'y aurait pas d'inégalités en terme de développement humain devrait avoir son ISDH égal à son IDH. S'il arrivait que l'ISDH d'un pays soit inférieur à son IDH, cela signifie qu'il y a inégalité entre les sexes en faveur des hommes dans ce pays et vis versa. Plus l'écart est grand, plus l'inégalité est grande.

    Ainsi sur la période de 1996 à 2007, nous avons remarqué dans un premier temps trois sous périodes. Une augmentation de l'ISDH est constatée entre 1996 et 1999 ; il passe de 0,311 à 0,405. Il s'en suit une baisse de l'ISDH et une évolution en dent de scie jusqu'en 2003 avec en moyenne une valeur de 0,399. Enfin de 2004 à 2007 une augmentation s'observe ; il passe de 0,406 à 0,422. Dans un deuxième temps on constate que sur la période de 1996 à 2007, l'ISDH est resté pratiquement en dessous

    41

    Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A. NANGBE

    de l'IDH. Ce qui démontre clairement l'inégalité entre les sexes en faveur des hommes au Bénin en terme de développement humain.

    -DPISO(autres Dépenses Publiques en Infrastructures Sociales) Graphique 7: Evolution de DPISO

    Source: Statistiques DPIP

    L'évolution des autres dépenses publiques en infrastructures sociales (habitat, environnement et autres) connaît une évolution ascendante de 1985 à 2003. Sur toute cette période elles sont inférieures ou égales à 10000 millions. De 2004 à 2005, on observe une chute des dépenses. A partir de 2007, on observe une grande montée des autres dépenses sociales confirmée en 2008. Ceci est surement l'une des conséquences de l'alternance politique en 2006 avec l'avènement d'un régime de changement qui a opté pour une nouvelle vision de gouvernance pour l'émergence du pays. Mais en 2009, on observe une chute qui pourrait s'expliquer par la crise financière internationale.

    -DPIE (Dépenses publiques en infrastructures d'éducation) Graphique 8: Evolution de DPIE

    Source: Statistiques DPIP

    Les dépenses publiques en infrastructures de l'éducation ont connu une évolution progressive entre 1985 et 2009 (de 618,170 millions à 9753,94 millions).

    Cependant, on enregistre à certaines années des chutes. C'est le cas des années 1991, 1995, 1998 où les dépenses sont respectivement de : (380,950millions ; 1538,635millions et 4696,323millions) FCFA. Cette situation est sans doute due aux situations socio-économiques que traversait le pays.
    On note également une chute de l'évolution des dépenses à partir de 2002 à 2005 due aux préparations des diverses échéances électorales (législative, municipale et présidentielle).

    43

    Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A. NANGBE

    -DPIS (Dépenses publiques en infrastructures de santé) Graphique 9: Evolution de DPIS

    Source: Statistiques DPIP

    Les dépenses publiques en infrastructures sanitaires ont connu une croissance irrégulière à partir de 1985. Son évolution peut être scindée en trois phases. La première part de 1985 à 1997 et reste relativement marquée par une croissance des dépenses publiques sur la période 1985-1994 sauf en 1990 et 1992 où elles ont subi une baisse avant de reprendre une évolution normale. Ceci pourrait s'expliquer par les difficultés auxquelles l'Etat était confronté sur la période.

    Une autre évolution importante des dépenses publiques en infrastructures sanitaires porte sur la période 1998 à 2001. Cette période est marquée par une croissance des dépenses passant de 6128,338 millions à 16907,011 millions.

    La troisième partie est marquée par des hausses et des basses dont les plus remarquables sont celles de 2002 et 2006.

    1.2 Evolution de certaines composantes du capital humain

    Selon l'OCDE trois approches sont utilisées pour estimer le stock de capital humain de la population en âge de travailler. La première porte sur le niveau de formation, la deuxième vise à mesurer les qualifications directes par des tests ou des entretiens, la troisième enfin estime la valeur de ce capital sur le marché au regard des niveaux de rémunération. Nous les présentons dans le tableau ci-après.

    Tableau 1: Mesure du stock du capital humain

    MESURE-APPROXIMATIONS

    CARACTERISTIQUES

    LIMITES

    Niveau de formation des 25-64ans

    Pourcentage de formation du

    secondaire et du supérieur

    Nombre d'années de scolarité

    Ne teste pas les connaissances ni les qualifications, ni l'expérience Ne prend pas en compte les
    évolutions (formation des adultes)

    Qualification initiale

    Niveau d'alphabétisation (capacité de lecture et d'écriture)

    Ne prend pas en compte les

    évolutions (formation des adultes, expérience), ni l'hétérogénéité des diplômes

    Valeur économique sur le marché

    Niveau de revenu

    Causalité incertaine (marché

    imparfait, segmentation...)

    Source : OCDE, L'investissement dans le capital humain. Une comparaison internationale ,1998.

    Niveau de formation des 25-64ans : Alphabétisation

    Graphique 10: Evolution de l'effectif des alphabétisés de 2001 a 2010

    Source : Bilan du Gouvernement sur l'éducation (2011)

    De 2000 à 2004 on observe une décroissance du nombre des alphabétisés tant au niveau des hommes que des femmes. De 2004 à 2008 l'effectif augmente au niveau des deux sexes avant de rechuter en 2009 et 2010. Cette rechute pourrait s'expliquer par les difficultés économiques et financières de l'époque et qui découlent de la crise financière mondiale observée. Elle crée une certaine déperdition scolaire.

    45

    Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A. NANGBE

    Il faudrait reconnaître que cet effort est très louable dans la mesure où dans un pays sous-développé comme le Bénin, le capital humain devrait prendre en compte l'ensemble de tous ceux qui ont été à l'école, ceux qui savent lire et écrire et tous ceux qui ont appris un métier.

    Qualification initiale : Enseignement primaire

    Selon les Nations Unies, tout apprenti doit avoir au moins 14ans. Il est alors clair qu'à l'âge de quatorze ans toute personne doit avoir déjà fait le primaire et savoir au moins lire et écrire. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous considérons ici que les réalisations du primaire. Nous verrons l'évolution des salles de classes construites et l'évolution de l'effectif des élèves.

    Graphique 11: Cumul croissant des salles de classes réalisées

    5 000

    4 000

    3 000

    Cumul croissant des salles de classes réalisées de 2006 à 2010

    2 000

    1 000

    0

    2 006 2007

    2 008 2 009

    2 010

    Source : Bilan du Gouvernement sur l'éducation (2011)

    Graphique 12: Evolution des effectifs d'élèves dans le primaire : 2003 a 2010

    2 000 000

    1 500 000

    1 000 000

    500 000

    Total

    Public

    Privé

    0

    Evolution tendantielle des effectifs d'élèves dans le primaire 2003-2010

    2003-2004

    1 177 016

    1 319 648

    142 632

    2004-2005

    1 163 101

    1 318 140

    155 039

    2005-2006

    1 178 501

    1 356 818

    178 317

    2006-2007

    1 290 602

    1 474 206

    183 604

    2007-2008

    1 454 814

    1 601 146

    146 332

    2008-2009

    1 519 480

    1 719 390

    199 910

    2009-2010

    1 532 058

    1 739 732

    207 674

    Source : Bilan du Gouvernement sur l'éducation (2011)

    Tableau 2 : Nombre d'écoles et salles de classes par département

    Département

    Nombre d'écoles

    Nombre de salles de classes utilisées au primaire

    Nombre de salles de classes existantes au primaire

    Alibori/ Borgou

    1067

    4888

    5088

    Atacora/ Donga

    1031

    4551

    4729

    Atlantique/ Littoral

    1355

    7663

    7780

    Mono/ Couffo

    1095

    5889

    6005

    Ouémé/ Plateau

    1318

    7093

    7250

    Zou/ Collines

    1376

    7035

    7190

    Bénin

    7242

    37119

    38042

    Source : Annuaire 2008-2009 sur l'Education

    De 2003 à 2006 l'effectif des élèves du public est resté pratiquement constant. Mais avec l'accroissement des salles de classes réalisées à partir de 2006, le nombre d'élèves augmente aussi considérablement. Il passe de 1178501 élèves en 2005 à 1532058 élèves en 2010. Nous pouvons dire de façon nominale qu'il y a un lien entre nombre de salles de classes et l'effectif des élèves dans les écoles. Ce qui est contraire à l'évolution des alphabétisés. Mais cet accroissement dans le primaire est dû à la mesure de gratuité des enseignements maternel et primaire. Il faudrait alors aussi accompagner l'alphabétisation par la même mesure de gratuité. On constate aussi qu'en 2009 l'écart entre le nombre de salles de classes existantes et le nombre de salles de classes réellement utilisées au primaire est assez grand. Il faudrait penser à réfectionner ces classes pour éviter la pléthore observée dans nos écoles.

    47

    Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A. NANGBE

    Valeur économique sur le marché : niveau de revenu

    Il est généralement admis que le niveau de revenu, augmente, toutes choses égales par ailleurs, avec le niveau d'instruction. Toutefois en raison des données limitées dont nous disposons, nous ne pourrons donner les détails sur le niveau de revenu au Bénin.

    CHAPITRE III:

    ANALYSE ECONOMETRIQUE

    49

    Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A. NANGBE

    SECTION 1 : ANALYSE DES SERIES CHRONOLOGIQUES

    1.1 Stationnarité d'un processus et résultats des tests de stationnarité

    Stationnarité d'un processus

    Une série temporelle est dite stationnaire si sa moyenne et sa variance sont constantes dans le temps et si la valeur de la covariance entre deux périodes de temps ne dépend que de la distance ou écart entre ces deux périodes et non pas du moment auquel la covariance est calculée. Une telle série temporelle est qualifiée de faiblement stationnaire.

    Cette définition se traduit comme suit pour une série Yt :

    i) Moyenne : E(Yt )= u

    ii) Variance: V(Yt ) = E(Yt - u)2 = ó2

    iii) Covariance: Cov(Yt , Yt+k ) = E[ (Yt - u)( Yt+k - u)] = ãk

    De façon pratique, la non stationnarité s'explique par deux phénomènes que sont la présence de tendance déterministe et/ou de tendance aléatoire dans la structure de la série temporelle étudiée.

    Il existe plusieurs tests pour détecter la stationnarité. Nous aborderons le plus utilisé dans les travaux empiriques, à savoir le test de Dickey-fuller Augmenté.

    Toutefois, il convient de faire remarquer que l'analyse du corrélogramme de la série peut donner une première indication sur la nature probable de la série.

    Analyse du corrélogramme

    Si les coefficients d'autocorrélation simple et les coefficients d'autocorrélation partielle sont à l'intérieur de la zone de confiance délimitée par les pointillés, alors la série est stationnaire.

    Test de Dickey-Fuller Augmenté(ADF)

    Le test de Dickey-Fuller Augmenté est une version améliorée du test de Dickey-Fuller simple, par l'introduction dans les modèles du test des valeurs retardées de la série destinées à corriger une éventuelle autocorrélation du terme d'erreur.

    Les trois modèles s'écrivent comme suit :

    Modèle 1 : AYt = pYt-1 + E cjAYt-1 + Et

    Modèle 2 : AYt = pYt-1 + a0 + E cjAYt-1 + Et

    Modèle 3 : AYt = pYt-1 + a0 + a1t + E cjAYt-1 + Et

    La procédure à suivre pour réaliser le test est le suivant :

    1-) Il faut commencer par le modèle 3 et rechercher le p optimal sur la base du critère d'information d'akaike ou schwarz.

    2-) Sur la base du p retenu, il faut estimer le modèle.

    3-) Voir si la tendance déterministe (t) est significative. Si la tendance n'est pas significative, la retirer et estimer de nouveau le modèle. C'est-à-dire le modèle 2.

    4-) Vérifier si la constante est significative. Si la constante n'est pas significative, la retirer et estimer de nouveau le modèle. C'est-à-dire le modèle 1.

    5-) Faire le test de racine unitaire à partir de la statistique de Dickey Fuller Augmenté et du niveau retenu pour la marge d'erreur a. En général, on retient a=5%.

    Si le résultat conclut à une non stationnarité de la série, alors il faudra différencier la série et effectuer de nouveau le test jusqu'à aboutir à un résultat stationnaire. Dans ce cas, on dit que la série temporelle est intégrée d'un ordre égal au nombre de fois qu'elle a été différenciée avant d'être stationnaire. Soit d le nombre de fois que la série a été différenciée. On note Yt -->I(d).

    51

    Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A. NANGBE

    Résultats des tests de stationnarité

    La lecture des résultats du test se fait en deux étapes :

    Etape1 : la significativité ou non du trend. Elle est appréciée à partir de la statistique calculée ou la probabilité attachée à cette statistique (elle est comparée à 5%).

    Etape2 : la présence ou non de racine unitaire. A cet effet, on teste l'hypothèse nulle Ho contre l'hypothèse alternative H1. Les hypothèses sont :

    Ho : Présence de racine unitaire ; H1 : Absence de racine unitaire.

    - Si ADF Test Statistic > Critical Value, alors on accepte Ho : la série a une racine unitaire.

    - Si ADF Test Statistic < Critical Value, alors on accepte H1 : la série n'a pas de racine unitaire.

    Tableau 3 : Résultat des tests de stationnarité

    Variables

    Ordre de stationnarité

    L(1+idh)

    Stationnaire en différence première

    Ldpie

    Stationnaire en différence première

    Ldpis

    Stationnaire en différence première

    Ldpiso

    Stationnaire en différence première

    Source: Nos réalisations

    Dépenses publiques en infrastructures de base et indicateur de développement humain (IDH) 1.2 Analyse de la cointégration entre les variables

    Test de cointégration

    Le concept de cointégration fournit un cadre théorique de référence pour étudier les situations d'équilibre et de déséquilibre qui règnent respectivement à long et

    à court terme. Si les variables sont cointégrées, elles admettent une spécification dynamique de type correction d'erreur, qui transforme le problème initial de régression sur les variables non stationnaires. La cointégration permet d'identifier la relation véritable entre deux variables en recherchant l'existence d'un vecteur de cointégration et en éliminant son effet, le cas échéant.

    Deux séries Yt et Xt sont dites cointégrées si les deux conditions suivantes sont vérifiées :

    -Elles sont affectées d'une tendance stochastique de même ordre d'intégration d : Yt ? I(d) et Xt ? I(d) ;

    -Une combinaison linéaire de ces séries permet de se ramener à une série d'ordre d'intégration inférieur:

    á1Yt + á2Xt > I(d-b) avec d?b>0.

    Ce test se fait en deux étapes :

    ère

    1 étape : tester l'ordre d'intégration des variables

    Une condition nécessaire de cointégration est que les séries soient intégrées de même ordre. Cette condition n'est valable que pour le test Engel et Granger.

    Dans le cas contraire la cointégration n'est pas possible. Il convient donc de déterminer l'ordre d'intégration « d » de chacune des variables étudiées. Dans la mesure où les séries sont intégrées du même ordre, on passe à la seconde étape.

    2ème étape : estimation de la relation de long terme

    Si la condition nécessaire est vérifiée, on estime par les MCO la relation de long terme entre les variables :

    Yt = á+ â Xt + åt

    Pour que la relation de cointégration soit acceptée, le résidu de la régression de
    Y sur X doit être stationnaire. Il suffit de procéder à un test de stationnarité sur le
    résidu (DF, ADF ou PP). Dans ce cas, nous pouvons estimer le modèle à correction

    53

    Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A. NANGBE

    d'erreur.

    Mais le concept de cointégration ne s'applique pas de la même manière lorsqu'on est en présence de plusieurs variables explicatives. Compte tenu du risque de cointégration entre les variables, il est conseillé de faire le test de cointégration proposé par Johannsen (1988) entre les variables d'intérêt. Ce test est basé sur le rang de la matrice A des coefficients du vecteur des variables d'intérêt (Y) à leur plus grand retard dans le modèle :

    Yt = A0 + AYt-p + A1 Yt-1 + A2 Yt-2 +..+ Ap-1 Yt-p+1 + Et

    La statistique calculée est ensuite confrontée aux valeurs d'une distribution tabulée par Johannsen et Juselius (1990) pour une décision par exclusion progressive d'hypothèses alternatives.

    S'il n'existe qu'une relation de cointégration entre les variables alors la méthode de cointégration avec deux variables peut s'appliquer au cas où il y a plus de deux variables.

    Le test de Johannsen comporte un test portant sur la trace et un autre sur les valeurs propres maximales. Le test de la trace sera effectué en supposant l'absence de tendance dans la relation de cointégration et la présence d'une constante dans le modèle à correction d'erreur (ECM).

    Tableau 4 : Résultat du test de la trace des valeurs logarithmiques

    Source : Nos calculs sur Eviews5

    54

    Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A. NANGBE

    Tableau 5: Résultat du test de la valeur propre maximale

    Source : Nos calculs sur Eviews5

    L'analyse des tableaux 2 et 3 permet de déduire qu'il existe une seule relation de cointégration entre les variables.

    Par conséquent, il convient d'estimer la relation entre les variables à travers un modèle à correction d'erreur (ECM) par la méthode à deux étapes de Engel et Granger.

    SECTION 2 : REPRESENTATION DU MODELE A CORRECTION D'ERREUR

    1.1 Estimation du modèle de long terme et validation

    Tableau 6 : Estimation du modèle de long terme

    Source : Nos calculs sur Eviews5

    Il ressort de l'estimation, l'équation suivante :

    Avec ~>BB (Bruit Blanc) et les variables dummy D1991, D1992, D1993 marquent la période de redressement des activités socio-économiques du pays.

    Validation du modèle

    La validation statistique du modèle passe par l'analyse de la significativité des

    coefficients et de la qualité des résidus. > Test de Student

    56

    Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A. NANGBE

    Toutes les variables explicatives du modèle sont significatives sauf la dpiso (autres dépenses publiques en infrastructures sociales).

    > Test de normalité des résidus

    Ici on applique le test de normalité de Jarque-Bera dont l'hypothèse nulle est celle de normalité des résidus. La règle de décision consiste à accepter cette hypothèse: si la statistique de Jarque-Bera est inférieure au seuil de normalité qui est de 5,99. Ici, Jarque-Bera = 4,606 ; par suite, les résidus sont normaux. (En effet, JB<5,99).

    Cela s'illustre plus aisément en annexe 3.

    > Test de Fisher

    Pour étudier la significativité globale du modèle, on appliquera le test de Fisher. Ce test permet de voir si au moins une des variables explicatives du modèle explique l'IDH. Le modèle est globalement significatif puisque la probabilité de Fisher (0,00000) obtenue est inférieure à 5%. De plus R-squared = 0,96, les variables explicatives utilisées expliquent bien la variable à expliquer.

    > Test d'autocorrélation des erreurs

    Pour ce faire, on applique le test de Durbin-Watson dont les hypothèses sont :

    La statistique de Durbin - Watson DW=1,999. On peut donc conclure que les résidus sont non autocorrélés. Le LM-test (test de Breush Godfrey) confirme que les erreurs sont non-autocorrelées. La probabilité est supérieure à 5%, (la probabilité est égale à 0,889066) (voir résultat en annexe 3).

    > Test d'hétéroscédasticité des erreurs :

    Pour étudier l'hétéroscédasticité des erreurs, on applique le test de White dont les hypothèses sont les suivantes :

    8 è

    8 è

    Il s'agira aussi d'accepter l'hypothèse nulle Ho (hypothèse d'homoscédasticité) si la probabilité est supérieure à 5%. La probabilité est égale à 0,511485 (voir annexe3). Les erreurs sont homoscédastiques.

    > Test de stabilité :

    Pour étudier la stabilité du modèle, on applique le test de Cusum qui permet de détecter les instabilités structurelles. L'application du test de Cusum montre que la courbe sort du corridor en 1998, alors le modèle n'est pas structurellement stable (voir annexe 3). Par contre le test de Cusum Carre montre que la courbe est à l'intérieur du corridor, alors le modèle est ponctuellement stable sur toute la période d'étude. En somme, le modèle de long terme peut être validé.

    Par ailleurs, le test de stationnarité sur les résidus (Resid01) du modèle de long terme révèle leur stationnarité. Ce résultat confirme qu'il existe de relation de cointégration de rang 1 entre les variables selon le test de Johannsen.

    1.2 Estimation du modèle de court terme et validation

    58

    Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A. NANGBE

    Tableau 7 : Estimation du modèle de court terme

    Source : Nos calculs sur Eviews5

    Au seuil de 5%, aucune des variables explicatives n'est significative ; mais au seuil de 10%, la variable LDPISO est significative. Il ressort de l'estimation, l'équation suivante :

    Avec ~>BB (Bruit Blanc) et les variables dummy D1991, D1994, D1999 marquent la période de redressement des activités socio-économiques du pays.

    Validation du modèle

    Dans le modèle de court terme, R-squared = 0,94, et les variables explicatives utilisées expliquent la variable à expliquer.

    Tableau 8 : Résultats des tests de validité du modèle de court terme.

     

    Test de Jarque-
    Bera

    Test de White

    Test de Breusch Godfrey

    Test de stabilité

    Modèle de court
    terme

    +

    +

    +

    +

    Source : Nos propres calculs (détails des tests en annexe 3 et 4)

    Dans le modèle de court terme, JB = 4,88; les résidus sont donc normaux. (En effet, JB <5,99).La probabilité est égale à 0,087 (voir annexe 4). Les résidus sont homoscédastiques. L'application du test de Breush-Godfrey à l'ordre 2 nous donne une probabilité égale 0,2827 > 5% (voir annexe 3) donc on conclut qu'il y a non auto corrélation. L'application du test de Cusum montre que la courbe ne coupe pas le corridor, alors le modèle est structurellement stable sur la période d'étude. (voir annexe 4).

    Le coefficient (force de rappel à l'équilibre) de la variable résid01 (-1) est bien significativement négatif et compris entre 0 et 1 ; la représentation à correction d'erreur est alors validée.

    60

    Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A. NANGBE

    SECTION3 : ANALYSE DES RESULTATS DU MCE ET RECOMMANDATIONS

    1.1 Analyse des résultats

    Le résultat des estimations montre que seules les variables retenues à savoir les dépenses publiques en infrastructures de l'éducation et les dépenses publiques en infrastructures sanitaires ont à long terme, les signes attendus d'après la revue de littérature ; mais à court terme aucune des dépenses publiques en infrastructures sociales n'est significative au seuil de 5%. Mais les autres dépenses publiques en infrastructures sociales sont significatives à court terme au seuil de 10%.

    Nous procédons donc à l'analyse des résultats obtenus dans les 2 modèles (long terme et court terme) pour les différentes séries étudiées afin de juger de la conformité des résultats avec la théorie existante.

    Les dépenses publiques en infrastructures de l'éducation

    Le test de Student nous montre que les dépenses publiques en infrastructures de l'éducation sont significatives sur le long terme et non significatives sur le court terme. Elles sont corrélées positivement avec l'IDH. Ainsi, dans le long terme, un accroissement des dépenses publiques en infrastructures de l'éducation de 1%, implique une augmentation de 0,025% de l'IDH. Cet impact des dépenses publiques en infrastructures de l'éducation est moins accentué à court terme. En effet, les résultats d'estimation du modèle dynamique révèlent que les dépenses publiques en infrastructures de l'éducation ne sont pas significatives à court terme. Ceci pourrait s'expliquer par le fait que, l'éducation soit un long processus et qu'il faut attendre quelques années avant de voir l'impact des dépenses sur les individus. Néanmoins, il faut noter que, contrairement aux années antérieures, le niveau des dépenses publiques en infrastructures de l'éducation a connu une nette amélioration et ceci pourrait s'expliquer par la forte contribution de l'Etat dans les activités éducatives (réfection de salles de classes, construction de nouveaux modules de classes). Toutefois, l'Etat devra s'impliquer davantage afin d'améliorer le niveau de l'IDH à cour esurtout long terme.

    Les dépenses publiques en infrastructures de santé

    Selon les résultats d'estimation, il ressort que les dépenses publiques en infrastructures de santé ont un impact positif et significatif à long terme sur l'IDH. Ainsi, un accroissement de 1% des dépenses publiques en infrastructures de santé engendre une hausse de 0,048% de l'IDH. Cela peut s'expliquer par le fait que, l'on perçoit plus vite l'importance des centres de santé. A court terme, les dépenses publiques en infrastructures de santé ne sont pas significatives et ont un impact négatif sur l'IDH. L'Etat devrait continuer dans sa politique d'investissement dans la santé.

    Les autres dépenses publiques en infrastructures sociales

    Les résultats d'estimation montrent que les dépenses publiques en infrastructures sociales ne sont significatives ni à court terme ni à long terme au seuil de 5%. Or ces dépenses représentent en moyenne 22,38% des dépenses du secteur social contre 50,61% pour la santé et 27,00% pour l'éducation. Ce qui pose le problème de gestion des dépenses publiques. A court terme, au seuil de 10%, une croissance de 1% des dépenses publiques en infrastructures sociales entraîne une augmentation de 0,009% de l'IDH.

    Les variables indicatrices (D1991), (D1992), (D1993), (D1994) et (D1999)

    D1991, D1992, D1993 et D1994 sont les variables indicatrices introduites afin de capter l'effet du changement de régime (passage de la révolution au renouveau démocratie) entraînant du coup un ajustement structurel de l'économie béninoise. Il faudrait aussi souligner l'impact de la dévaluation sur le social. Selon les résultats, à court terme, les variables D1994 et D1999 sont significatives et ont un effet positif sur l'IDH. A long terme, toutes les variables D1991, D1994 et D1999 sont significatives mais ont un effet négatif sur l'IDH.

    62

    Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A. NANGBE

    Interprétation du coefficient à correction d'erreur

    On constate que le coefficient associé à la force de rappel est significativement négatif (-0,650819) au seuil de 5% (son t-Statistique en valeur absolue est égal à 4,034250). Il existe donc bien un mécanisme à correction d'erreur; à long terme, les déséquilibres entre le niveau général de l'IDH, des dépenses publiques en infrastructures de l'éducation, des dépenses publiques en infrastructures de santé et se compensent de telle sorte que les quatre séries ont des évolutions similaires.

    On arrive à ajuster 65,08% du déséquilibre entre le niveau désiré et le niveau effectif du niveau général de l'IDH. Ainsi, les chocs sur le niveau général de l'IDH au Bénin se déroberont après 1/0,6508 années soit 1an 6mois 3jours. En d'autres termes, il s'agit du délai d'ajustement, c'est-à dire, le temps nécessaire pour garantir un retour à la normale.

    Vérification des hypothèses Tableau 9: Verification des Hypotheses

    Hypothèses

    A court terme

    A long terme

    H1

    DPIE

    Accepté

    Accepté

    DPIS

    Rejeté

    Accepté

    DPISO

    Accepté

    Rejeté

    H2

    Rejeté

    Accepté

    1.2 Recommandations

    Au terme de cette étude nous formulons à l'endroit des gouvernants, les recommandations ci-après :

    R -Il est nécessaire d'orienter autrement les dépenses publiques d'investissement. Les résultats de l'étude révèlent que les dépenses publiques d'infrastructures de santé et de l'éducation influent positivement sur le développement humain à long terme. Il est donc nécessaire de continuer les efforts entamés dans ces deux secteurs (éducation et santé) afin d'assurer à tous de bons cadres d'étude et de vie ainsi qu'un bon état de santé de la population. Il s'agit s'investir davantage dans la construction des écoles et des centres de santé afin de favoriser davantage la formation des ressources humaines qualifiées. Il faudrait souligner que les dépenses de santé influent plus le développement humain, donc diriger les dépenses de santé vers les zones les plus déshéritées afin de réduire la distance moyenne entre lieu d'habitation et centre de santé. Il faudrait ensuite renforcer les capacités de la DGIFD (particulièrement la DPIP) qui se charge de la mise en oeuvre du PIP;

    R -Il faut noter que les dépenses publiques en infrastructures sociales ne sont significatives ni à court terme ni à long terme. Il faudrait donc revoir les stratégies ou bien rediriger les dépenses allouées à ces secteurs vers les secteurs sanitaires et éducatifs qui participent plus au développement humain.

    R -Il faudrait renforcer les capacités du personnel des structures chargées de la programmation, de la budgétisation et du suivi-évaluation des activités des projets et programmes en terme de procédures de dépenses publiques et en suivi-évaluation. Ce renforcement permettra de mieux diriger les dépenses publiques vers les zones défavorisées.

    R -Il faudrait impliquer davantage les structures départementales dans le suivi et

    la réalisation des infrastructures afin qu'elles s'assurent de leurs accessibilités.
    R -Il faudrait que la DGIFD commandite une étude d'évaluation d'impact pour

    approfondir les résultats de la présente étude.

    64

    Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A. NANGBE

    CONCLUSION

    Cette étude a permis d'analyser les liens qui existent entre les éléments du secteur social (les dépenses publiques en infrastructures de l'éducation, les dépenses publiques en infrastructures sanitaires et les dépenses publiques en infrastructures allouées aux autres éléments du secteur social) et le capital humain grâce à l'indicateur du développement humain (IDH). Nous en retenons essentiellement, que les dépenses publiques en infrastructures de l'éducation et les dépenses publiques en infrastructures sanitaires impactent positivement sur l'indicateur du développement humain à long terme. Les autres dépenses publiques en infrastructures sociales ne sont significatives ni à court terme ni à long terme et leur impact sur l'IDH à long terme est sensiblement égal à zéro(0). La finalité de l'étude constitue un atout fondamental pour le système national de planification, en ce sens que les différents résultats obtenus pourront servir à définir de nouveaux objectifs et stratégies pour améliorer concrètement l'efficacité des dépenses publiques en infrastructures de base en lui donnant une meilleure dynamique à travers une nouvelle orientation des investissements publics.

    Il faut noter que, faute d'absence de séries de données statistiques fiables sur une période assez longue, l'étude a été réalisée à partir d'un modèle à correction d'erreur. Il faut également rappeler que les résultats d'une estimation tendent vers les vraies valeurs des paramètres, lorsque le nombre d'observations est suffisamment élevé. Dans nos pays en développement, les difficultés du système statistique rendent difficile l'obtention de séries longues. Dans de tels cas, les études se contentent des données disponibles en essayant d'utiliser les modèles adaptés.

    Malgré ces difficultés, le recours à la théorie économétrique et l'usage de ces variables ont permis d'aboutir à un modèle adéquat. Les résultats pourront être améliorés et même les aspects tels que, accessibilité des infrastructures, leurs effectives couvertures et leurs impacts sur la pauvreté et le genre pourront faire l'objet de travaux ultérieurs.

    BIBLIOGRAPHIE

    CAPOD (2010) «Infrastructure de base et niveau de pauvreté dans les communes du Bénin » (août 2010)

    Cecilia B-G., Karlis Smits et Vivien Foster (2008) « Financement de l'infrastructure publique en Afrique subsaharienne : scénarios, problèmes et options » (juin 2008)

    Elisée Borid Barnard Gnamoy GNAMOY « La politique budgétaire et la lutte contre la pauvreté en Côte d'Ivoire »

    Fiacre G. AFFEDJOU, Wenceslas C. V. DRANON (2009) «Impact de la politique budgétaire sur l'investissement privé au Bénin ».

    KEHO Yaya (2007) « Les dépenses publiques d'éducation et de santé : évolutions et incidence sur la pauvreté » (juin 2007)

    KEHO Yaya (2006) «Impact des dépenses publiques sur le niveau de vie en Côte d'Ivoire : une analyse par les modèles autorégressifs à seuils endogènes » (juin 2006)

    Lacina BALMA (2010) « Dépenses Publiques d'éducation et pauvreté au Burkina-Faso : une approche en équilibre général calculable » (2010)

    Marie-Ange VEGANZONES (2000) «Infrastructures, investissement et croissance : un bilan de dix années de recherches » CERDI, Clermont Ferrand (janvier 2000).

    OCDE (ORGANISATION DE COOPERATION ET DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUES) (2006) « Vers une croissance pro-pauvres : les infrastructures»

    Pierre Jacquet et Olivier Charnoz (2003) «Infrastructures, croissance et réduction de la pauvreté »

    PNUD (1990 à 2009) «Rapport Mondial sur le Développement Humain »

    Roland M-P MEDJIGBODO, proposition de recherche, «Analyse de l'efficacité des infrastructures en matière de réduction de la pauvreté »

    66

    Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A. NANGBE

    Romuald Sostaine Foueka Tagne « Croissance des dépenses publiques et incidence sur le développement au Cameroun : le cas du secteur éducatif »

    Tabo Symphorien Ndang Chad (2005), « A qui profitent les dépenses sociales au Tchad' une analyse d'incidence à partir des données d'enquête » (juin 13-17,2005)

    UNION PARLEMENTAIRE AFRICAINE (UPA) «Le développement des infrastructures en Afrique en vue de favoriser une croissance à long terme » (adoptée par la 32ème conférence)

    Site internet :

    > www.insae.org

    > www.mémoireonline.com > www.google.fr

    > www.wikipédia.com

    Logiciels utilisés :

    > Word 2007 > Excel 2007 > Eviews5

    ANNEXES

    Annexe 1 : Tests de stationnarité sur les variables

    I-1 Test en niveau sur les différentesvariables

    LDPIE LDPIS

    LIDH LDPISO

    1

    Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A. NANGBE

    I-2 Test en différence première sur les variables

    D(LDPIE) D(LDPIS)

    D(LIDH) D(LDPISO)

    3

    Annexe 2 : Test de cointégration de Johannsen

    Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A. NANGBE

    Annexe 3: Test de validation du modèle de long terme

    III-1 stationnarité des résidus III-2 test de normalité de résidus

    III-3 Test d'autocorrélation des erreurs III-4 Testd'homoscédasticité(White)

    Dépenses publiques en infrastructures de base et indicateur de développement humain (IDH) III- 5 Test de stabilité des résidus

     
     
     
     
     
     

    Annexe 4: Text de validation du modèle de court terme

    IV-1Test de normalité des résidus IV-2 Test de stabilité des résidus

     
     
     
     
     
     

    5

    Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A. NANGBE

    IV-3 Test d'autocorrélation des erreurs IV-4 Testd'homoscédasticité(White)

    6

    Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A. NANGBE

    Table des matières

    Dédicace ii

    Remerciements iii

    Liste des sigles et abréviations v

    Liste des tableaux vii

    Liste des annexes viii

    Liste des graphiques, figures et encadrés ix

    Avant-propos x

    Presentation de la structure d'accueil xi

    Sommaire xvii

    Introduction 1

    CHAPITRE I : DE L'ETAT DES LIEUX A LA REVUE DE LITTERATURE 3

    Section 1 : ETAT DES LIEUX 4

    1.1 Evolution du PIP de 2006 a 2010 4

    1.2 Limites et insuffisances 11

    Section 2 : REVUE DE LITTERATURE 14

    1.1Clarification des concepts 14

    1.2 Contributions antérieures 25

    Section 3: PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS DE L'ETUDE ET HYPOTHESES 28

    1.1 Problématique 28

    1.2 Objectifs et Hypotheses 30

    CHAPITRE II : APPROCHE METHODOLOGIQUE ET ANALYSE DE L'EVOLUTION DES
    DIFFERENTES VARIABLES 31

    Section 1 : Cadre méthodologique de la recherche 32

    1.1 Présentation des Données 32

    1.2 Justification du choix des variables

    33

    Section 2 : Méthode d'évaluation

    36

    1.1 Test de stationnarité

    ...36

    1.2 Test de validation du modèle

    ....36

    Section 3 : Analyse de l'évolution des différentes variables

    .39

    1.1 Evolution de chaque variable

    39

    1.2 Evolution de certaines composantes du capital humain

    ..45

    CHAPITRE III : ANALYSE ECONOMETRIQUE 49

    Section 1 : Analyse des séries chronologiques 50

    1.1 Stationnarité d'un processus et résultats des tests de stationnarité

    1.2 Analyse de la cointégration entre les variables

    ..50

    53

    Section 2 : Représentation du modèle à correction d'erreur

    56

    1.1 .Estimation du modèle de long terme et validation

    .56

    1.2 Estimation du modèle de court terme et validation

    .59

    Section 3 : Analyse des résultats du MCE et recommandations

    61

    1.1 Analyse des résultats

    61

    8

    Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A. NANGBE

    1.2 Recommandations 64

    Conclusion ...65

    Bibliographie 66

    Annexes A

    Tables des matières






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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote